«Grâce aux prisonniers !».
A la Restauration (1814 – 1852), les familles des victimes vendéennes de la Révolution reçurent le droit d'honorer leurs morts.
Le roi Louis XVIII (17 novembre 1755 -16 septembre 1824) autorisa l'édification d'un monument funéraire au général Charles Melchior Artus de Bonchamps (10 mai 1760 - 18 octobre 1793).
En octobre 1793, les blancs, vaincus devant Cholet, rejoignent Saint-Florent-le-Viel avec 5000 prisonniers républicains.
Lors de la bataille de Cholet (17 octobre 1793), le général vendéen a reçu une balle dans le dos et est transporté agonisant dans le village.
Depuis son lit de mort, il ordonne qu'on fît grâce aux prisonniers républicains retenus dans l'église de Saint-Florent-le-Vieil.
La charité, la bonté, la générosité n'étant pas les valeurs de leur république, les soldats républicains reçurent la consigne de ne jamais parler de cet épisode et furent contraints de reprendre les armes contre ceux qui les avaient graciés.
Le père du petit Pierre-Jean David, (Pierre-Louis David, ébéniste) engagé volontaire dans l'armée de la République, était parmi les graciés.
Pierre-Jean David (républicain et franc-maçon), devenu sculpteur, immortalise le général Charles de Bonchamps, royaliste et très chrétien, dans le marbre en signe de gratitude qui sera déposé et inauguré en 1825 dans l'abbatiale de St-Florent-le-Vieil.
Marquée par le néoclassicisme du début du 19e siècle (nu antique) et par les codes du portrait historique du siècle précédent (attributs militaires), l'œuvre de David d'Angers (12 mars 1788 - 5 janvier 1856) est très symbolique dans son appel à la clémence.
Il est toujours accompagné de la légende :
"Grâce aux prisonniers !".
On remarque le contraste entre le marbre noir du tombeau et blanc de la statue.
Finement décoré, festons (Guirlande de feuillage sculpté ou peint) de lauriers et de cyprès.
On retrouve aussi trois noms évocateurs de la vie du héros.
THOUARS, V-MAI (Prise d'assaut par les Vendéens de la ville Thouars le 5 mai 1793).
TORFOU, XIX-SEPTEMBRE (défaite des Républicains commandés par Kléber le 19 septembre 1793).
SAINT-FLORENT, XVII-OCTOBRE (bataille de Cholet, le 17 octobre 1793 et retraite vers Saint-Florent le Vieil – Episode de "La Virée de Galerne).
Deux bas-reliefs. A droite, représentant la "France" et à gauche, la "religion".
Le premier exemplaire de la "Religion" s'est brisé pendant le transport et est appliqué sur le mur.
Sur le tombeau, on remarque un blason.
Ce sont les armoiries de la famille d'Artus de Bonchamps.
Depuis le XIIIe siècle, les seigneurs de Bonchamps rendant hommage au roi avaient pour armes ce blason.
Un aveu (Charte délivrée par le vassal à son seigneur, attestant sa prestation de foi et d'hommage et l'acquisition de son fief) mentionne que Guillaume de Bonchamps rendit à Saumur en 1312 pour son fief de Pierrefitte situé dans la paroisse de Berthegon.
La "Couronne de Marquis" et "Gueules" à deux triangles vidés d’or entrelacés en forme d'étoile.
La figure représente l'Etoile de David, encore appelée le Sceau de Salomon.
Pour les Juifs, les six branches du Sceau de Salomon représentent les six jours de la création du monde et le point central est le 7ème jour où Dieu se reposa.
Pour les Chrétiens, les 6 branches du Sceau de Salomon peuvent symboliser deux fois la Trinité.Le triangle pointe en haut, représente le bien (le paradis) et l'autre pointe vers le bas représente le mal (l'enfer).
Ballet d'hiver (Cinéscénie Puy du Fou)
Dernière veillée, dernière parole de famille.
Vous ne me reverrez jamais, je ne suis jamais revenu, un soir d’avril que la lune rousse dans un dernier sursaut d’hiver frappait un dernier coup de froid, un soir que le temps était vif, que la glace prenait sous mes pas, la lune rousse d’avril ma brisé au creux d’une dernière barge.
La révolution Française.*
La Révolution française abolit la société de privilèges fondée depuis le Moyen-âge.
Les ordres du clergé, de la noblesse et du tiers état disparaissent au profit d'une société où l'individu prime.
La monarchie absolue est progressivement remplacée par la Première République.
Elle a permis d'élaborer la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et instaure le principe d'égalité et de liberté pour tous les individus.
La Révolution a créé des divisions dans le peuple français, entre les partisans des idées révolutionnaires et les défenseurs de l'ordre ancien.
La Constitution civile du clergé transforme les membres du clergé en fonctionnaires salariés par l'État.
Les prêtres doivent prêter serment et certains, les prêtres réfractaires, vont s'y opposer.
Ce refus de prêter serment conjugué à la levée des trois cent milles hommes en février 1793 va aboutir à de violents affrontements.
La Vendée se soulève en mars 1793.
La loi se durcit et conduit à déclarer également suspects les défenseurs de l'ordre ancien ainsi que les émigrés ayant trouvé refuge dans les royaumes d'Europe.
La levée des trois cent milles hommes imposée par décret du 24 février 1793 constitue l'étincelle qui enflammera toute la Vendée en mars 1793.
Les paysans, "les Blancs" se constituent au fur et à mesure en troupes de l'Armée catholique et royale et combattent les troupes républicaines, "les Bleus".
Noirmoutier, de par sa position dominante sur l'estuaire de la Loire, est très vite convoitée par les Blancs.
Elle passera tour à tour entre les mains des Blancs et des Bleus, à trois reprises en seulement deux ans jusqu'au début du mois de janvier 1794, où le général royaliste, Maurice d'Elbée, est exécuté sur la place devant le château.
De janvier à août 1794, les commissions militaires se déroulent à Noirmoutier.
Elles constituent l'un des symboles de la Terreur, non seulement sur l'île mais dans la France entière.
Elles ont jugé des milliers de personnes accusées d'être des ennemis de la Liberté et ont fait exécuter plus de 1800 de ces royalistes sur l'île.
Le 24 janvier, le château devient la maison d'arrêt du district de Challans et l'île se transforme peu à peu en prison jusqu'au début de l'année 1795.
A compter de 1795, la guerre de Vendée commence à s'essouffler.
Les troupes, déjà mobilisées depuis deux ans s'épuisent.
La France connaît également un climat nouveau propice à des accords de paix.
Les premières tentatives menées en février 1795 permettent d'aboutir au Traité de la Jaunaye, mais, certains royalistes s'y opposent et la guerre finit par reprendre durant l'été.
Il faut attendre le traité de Monfaucon pour voir la paix revenir en Vendée.