Le Puy du Fou : Pourquoi ce nom ?
a) Une première question :
Est-ce le lieu que donna son nom aux premiers seigneurs qui en furent propriétaires ?
Ou ceux-ci imposèrent-ils le leur à la seigneurie ?
Lorsqu'on se penche sur l'étymologie du Puy du Fou, on s'aperçoit qu'il s'agit bien là d'un nom de lieu.
Le Puy désigne une élévation, un podium si on veut.
C'est un nom devenu commun en France, qui serait de source latine, et que l'on retrouve dans toutes les régions plus ou moins accidentées.
Le mot "fou" qui y fut accolé prête à plus de fantaisie.
Mais si l'on se rapporte à des auteurs comme Dauzat, on s'aperçoit qu'il s'agit de l'ancienne désignation du hêtre : "fagus", "fouteau".
Fort de cette interprétation, on a admis généralement que le "Puy du Fou" désignait une élévation couverte de hêtres.
Toutefois, dans cette région qui a vu s'élever des autels aux divinités païennes, le mont Malcus par exemple, et sans doute les Justices, on peut penser aussi à une déformation de "fonium" qui signifie "temple".
B) La deuxième question :
La première partie du mot ne fait aucun doute, dans le Haut-Bocage et dans une partie de la frange des Deux-Sèvres.
Les élévations portent toutes le nom de PUY que la déformation populaire au cours des siècles a transformé en PIED, ou en PIE.
Dans un vieil acte de fondation trouvé dans le chartrier de ROCHETEMER en les HERBIERS, et datant du "lundi d'avant la Toussaint 1358", on trouve "Dame Catherine Dau Puy dau Fo".
La dénomination moderne étant "Puy du Fou", en vieux français LE FOU désigne un hêtre.
Sur cette colline pierreuse, se serait élevé un hêtre, qui par sa rareté, ses proportions, devait être considéré comme un arbre sacré.
Mais il ne faut pas oublier que dans la langue vulgaire, mélange de Français, de Latin et de Patois, et jusqu'au siècle dernier, LE PUY DU FOU se prononçait "PIED DAU FU".
Le "FU" désigne le Feu, Feu Sacré, le Soleil, le premier dieu adoré par nos lointaines ancêtres.
Ce soleil que chaque matin, les habitants voyaient se lever sur cette colline, où s'élèvera
"LE VIEIL PUY DU FOU".
Colline où devaient brûler les feux de l'ancienne Fête Gauloise, transformés par la Religion Catholique en les FEUX DE LA SAINT-JEAN.
Alors, le PUY DU FOU, Colline du Soleil, Colline du Feu.
Chacun peut exposer son opinion sur le sujet, mais la question reste posée !
La chapelle Saint-Jean des Epesses
Au Epesses, à côté de l'église Notre-Dame, se trouve la chapelle Saint-Jean.
Cette petite construction rectangulaire à nef unique de trois travées, couverte de voûte d'ogives.
Edifiée dans le premier cimetière près de l'église paroissiale, elle porte au dessus de l'entrée un blason aux armes du Puy du Fou.
Elle aurait été construite au alentour de 1400 et bénite vers 1440 (sans preuves), du vivant de Guy II (1375-1453), dont les armoiries ornent la porte d'entrée.
Le culte de Saint Jean était très répandu au Moyen-âge.
Un aveu fait à Rochetemer, en les Herbiers, le 2 novembre 1563 par René du Puy-du-Fou il est fait mention de quatre foires des Epesses, dont trois aux Fêtes de Saint Jean.
Ces foires devaient être fort anciennes, peut-être même avaient-elles succédé à celles qui se tenaient autrefois au Bourg-Bérart.
Cette Chapelle Saint Jean fut désaffectée à la Révolution vendue comme "Bien National" et achetée par le notaire Gabriel-Vincent Chenuau.
Elle servit même à emprisonner bon nombre d'habitants des Epesses qui avaient le malheur de ne pas penser comme le maître du moment et furent envoyés par lui aux fusillages révolutionnaires.
Désaffectée, elle a servi de salle de théâtre, puis de cinéma, et même de foyer de jeunes.
Lors de fouilles en 1986, on y a trouvé des moules de cloches.
Elle accueille désormais des expositions temporaires pendant la période estivale.