MOUCHAMPS est une petite cité de caractère classée "Petites cités de caractère". Ici, tout est mis en œuvre pour garder le caractère pittoresque du vieux bourg. Depuis plusieurs générations, les Clemenceau possédaient un domaine sur la commune de Mouchamps. "L'obstination têtue" était de ces vertus qu'il revendiquait de ses racines vendéennes. En 1929, il a choisi Mouchamps comme dernière demeure. Il avait, par avance, réglé tous les détails de ses obsèques, refusant des funérailles nationales. Seule une copie de la déesse Athéna, œuvre de son ami sculpteur Sicard, surplombe les deux sépultures jumelles. On chantait beaucoup dans notre bocage. Le verre à la main, la casquette en arrière sur un visage grimaçant, ruisselant et rouge, adossés aux barriques, les disciples de Bacchus se réjouissaient de cœur en chansons. Pendant les repas, le vin aidant, toutes les voix se faisaient entendre. On assistait, alors à une cacophonie générale. Les noceurs s'en donnaient à cœur joie et même souvent à "l'avant-deux" accompagnait la musique de leur chants rythmés. Au printemps de leur vie, les conscrits ramassaient les poules de village en village et sans se soucier de leur avenir, ils annonçaient à tous leur prochain départ sous les drapeaux. J. Maupillier (Garde)Mouchamps et Georges CLEMENCEAU (1841-1929)
Le village de Mouchamps est juché sur un escarpement rocheux qui domine la sinueuse rivière du Petit Lay.
Plantations en pieds de murs, ruelles escarpées, chaussées typiques et coteaux aménagés.
A l'abri des regards, découvrez le Colombier, lieu de mémoire incontournable où repose le "Tigre" Georges Clemenceau.
C'est dans le bois du Colombier que Georges Clemenceau repose auprès de son père.
Né en 1841 en Vendée, à Mouilleron-en-Pareds, il passe son enfance à l'Aubraie à Féole.
Médecin, journaliste, homme politique, il est Président du Conseil de 1906 à 1909, puis de 1917 à 1919.
L'histoire a retenu son action décisive pour la victoire lors de la Première Guerre Mondiale.
C'est là, auprès de son père, à qui il vouait une admiration sans borne, qu'il souhaitait être inhumé.
Comme le rappelle le panneau qui mène à sa sépulture, on peut être surpris d'une telle simplicité.Quand on chantait !!!
Tout l'environnement était source d'inspiration.
On chantait le travail du paysan, les métiers, les moulins, les animaux, les fêtes….
J'entends encore les vocalises des jeunes valets menant boire le bétail ou revenant des champs au crépuscule.
Leurs chants langoureux me séduisaient.
Que de fois aussi ai-je entendu "la chanson de toile" de la jeune fille de la ferme voisine.
A l'ombre d'un vieux châtaignier, elle exerçait sa voix argentine tout en filant la quenouille.
Les refrains s'unissaient aux chants des oiseaux d'alentour.
En toutes saisons, on entendait chanter le rémouleur, le marchand de peaux de lapins sur un ton monocorde, le sabourin à plein gosier, parcourant les rues de mon village.
Ils annonçaient leur passage pour solliciter la clientèle.
On chantait durant les travaux d'été.
On s'animait, on s'exaltait en chansons devant les derniers blés à faucher.
Le soir des vendanges particulièrement, après une journée bien remplie, les hommes s'assemblaient dans le cellier.
Les chansons rythmaient également les étapes de la vie.
Ma grand-mère avait la charge d'endormir le dernier nè de la famille.
Je la revois dans un coin de notre vaste cuisine et je l'entends encore chanter de sa voix chevrotante et cassée la même chanson qui nous avait endormis.
La tête courbée sur elle-même, elle sommeillait parfois avant mon petit frère devant le berceau aux rideaux amidonnés.
Je crois que nous avons tous appris nos premières chanson quand elle nous faisait sauter sur ses genoux.
Le dimanche, en fin de soirée, il n'était pas rare de voir les groupes de jeunes s'en aller en chantant comme des fous à travers la campagne.
Mais, c'est surtout les jours de noces que la chanson trouvait son opportunité.
Le silence se faisait tant bien que mal et les meilleurs chanteurs et chanteuses étaient sollicités.
Aidé par "son papier", chacun piquait une pointe de fierté à chanter tous les couplets (30 à 40 parfois).
Le verre à la main, on entendait celui qui pouvait aller jusqu'au bout de sa chanson.
Et puis, après les compliments, venait la traditionnelle chanson de la mariée.
Le violoneux invitait ensuite à la dance.
C'est encore en chansons que l'on conduisait les époux à leur demeure.
Quand la fête était terminée, n'entendait-on pas dans la fraîcheur du matin ?
On battait "le charivari" quand un veuf ou une veuve se remariait.
Dans les bourgs, on appréhendait les groupes d'hommes extravagants voire grotesques qui déambulaient dans les rues.
Un tintamarre accompagnait toujours le cortège au milieu de cris et de chansons entrecoupées de "you! you!" qui effrayaient les enfants réveillés.
Ainsi, les chansons conduisaient les hommes à la croisée des chemins aventureux.
C'était la chanson du chevalier quittant sa dulcinée pour aller à la guerre.
C'étaient nos ancêtres qui "chantaient au long des haies des strophes de foi et de feu"….
Chansons d'hier…
Vieilles chansons folkloriques, cantilènes, chansons bachiques, mélodies ou romances mélancoliques, chansons à "ripouner", … je vous retrouve dans mon vieux cahier aux feuilles jaunies.
Malgré les craintes du lendemain incertain, malgré les soucis quotidiens qui pesaient lourd sur les cœurs, les chansons reprenaient le dessus et devenaient symboles d'espérance.