Le vieux Château
Il y a quelques décennies, ce vieux château médiéval, était porté disparu depuis 500 ans, n'était inscrit sur aucune carte, était enfoui sous des tonnes d'éboulis et recouvert par un bois de châtaignier prolifique.
La forêt envahissante dissimulait presque tout, laissant cependant deviner, çà et là, des élévations importantes, des dépressions très marquées, qui donnaient à penser à des murailles écroulées, à des fossés à demi comblés.
En contrebas, un maigre ruisseau s'étire dans un vaste lit de rivière, barré par une légère surélévation.
Sans doute une chaussée moyenâgeuse retenant les eaux d'un petit étang, élément dissuasif complétant la défense d'une enceinte primitive !!!
Ici le temps n'a plus d'âge...
Le plus beau résultat est, sans conteste, d'avoir découvert, mis au jour, consolidé et mis en valeur des ruines médiévales qui témoignent d'un habitat seigneurial, de faible importance, mais utilisant toutes les ressources de la défense militaire de l'époque, dans un coin reculé de campagne, à l'abri d'un repli de terrain surélevé.
Le résultat du travail du Club Archéologique du Puy du Fou a été récompensé en 1984 par l'obtention du Premier Prix au Concours Régional des Chantiers de Bénévoles, organisé par la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites.
Un autre résultat, et non des moindres, a été notre contribution au classement de cette enceinte fortifiée comme Monument Historique, par arrêté en date du 31 août 1986.
Cette découverte est ainsi inscrite définitivement au patrimoine culturel de la France.
Dans la tour. *
Continuons notre aventure archéologique au Puy du Fou par la découverte de la grande tour du vieux Château.
Cette grande tour est creuse, avec un diamètre intérieur de 3,15 m, et une épaisseur de mur d'une moyenne de 2,75 m, sauf au niveau de la partie plate (jonction du rempart), où l'épaisseur atteint 2,90 m.
Ce qui nous fait un diamètre moyen extérieur de 8,65 m.
Vidée entièrement sur une profondeur de 5,00 m, elle représente un volume total d'environ 39 m3.
La partie Est de la construction restante est plus élevée (d'un mètre environ) que la partie Ouest.
Le lierre enlevé, l'arrondi de la tour est apparu nettement, avec un léger basculement de l'aplomb vers l'intérieur, et un trou correspondant à des arrachements de pierre un peu au-dessous du nivellement de la partie Ouest.
Les parties Sud et Nord présentent 2 passages en vis-à-vis, par lesquels les curieux accédaient au sommet de la tour.
A 5,85 m, se trouve le rocher de fondation.
Il n'y a aucune trace d'escalier sur tout le pourtour dégagé.
Vers le milieu de la tour, quatre pierres taillées, de belle dimension, tombées à l'intérieur auraient pu servir de "corbeau" à destination de poutres pour un éventuel plancher.
Cette tour présente 2 niveaux d'occupation très caractéristiques : l'un très haut placé
Le niveau 1 avec des fragments de poterie (15ème-16ème siècle), beaucoup d'ossements de petits animaux (lapin, jeune chien...), du charbon de bois, un couteau de table avec manche en corne riveté en cuivre (longueur 192 mm).
L'autre niveau d'occupation, tout au fond (niveau 5) a livré des suites de poterie permettant de reconstituer 2 cruches et un fond de vase (13ème-14ème).
Il y avait également des clous de charpente, du charbon de bois dont certains fragments faisaient 20 cm de long, 3 gros morceaux de ferraille oxydés (15 cm de long) non identifiables actuellement, et beaucoup d'ossements d'animaux (lapin, cerf, porc...).
Le niveau 2 était constitué par d'énormes pierres enchevêtrées avec un peu de terre dans les alvéoles, et quelques fragments de poterie du niveau supérieur qui s'étaient infiltrés.
Le niveau 3 est apparu plus tassé, avec des pierres moins grosses, beaucoup de fragments de tuiles, des clous de charpente, et de la terre granuleuse.
Le niveau 4 était essentiellement constitué par un lit de tuiles de 0,20 m, les unes d'un rouge très vif, d'autres roses pâle ou ocre.
Certaines avaient dû subir l'action de l'incendie, car elles paraissaient recuites, avec des reflets irisés... Certains fragments étaient très lisses, et d'autres très poreux...
Quelques- unes sont presque entières.
Le niveau 5, tout à fait au fond de la tour, dans un niveau d'occupation caractéristique, avec clous de charpente, charbon de bois assez important, gros ossements d'animaux, de nombreux tessons sont apparus, appartenant à 3 poteries différentes, dont 2 sont pratiquement complètes
Le niveau 6 est un mélange de terre battue et de roche granitique en décomposition.
Quelques inclusions de charbon de bois en tous petits fragments.
Le niveau 7 est le rocher de fondation qui forme une sorte de cuvette au centre.
Le mobilier :
D'abord les nombreuses tuiles découvertes nous indiquent que l'ensemble était couvert en tuiles creuses, puisque nous les trouvons partout, et pratiquement à tous les niveaux.
Il s'agit toujours de tuiles creuses, ou tuiles canal, dites "en tige de botte", de couleur rouge la plupart du temps.
Ce mode de couverture est très ancien.
Les romains utilisaient déjà cette tuile creuse (imbrex), en même temps que la tuile plate à rebord (tegula).
L'utilisation de tuiles creuses indique toujours une toiture (et donc une charpente...) à faible pente, en général inférieure à 30".
Nous datons celles-ci de la dernière phase d'utilisation de l'édifice, c'est-à-dire fin du 14ème début du 15ème siècle.
Elles sont très frustes et rugueuses.
Le niveau 5, avec 3 poteries, apparaît comme normal, et la première analyse nous fait penser au 13ème- 14ème.
CONCLUSION :
L'intérieur dégagé de cette grande tour n'était sans doute pas habitable, puisqu'il n'y a aucune trace d'escalier, et que, par ailleurs, le diamètre intérieur est bien trop faible.
Il faut donc exclure l'hypothèse d'un donjon, et garder plutôt celle d'une tour de guet.
On devait quand même pouvoir descendre dans cette tour, sans doute au moyen d'une échelle...
La présence d'un niveau d'occupation, au fond, ainsi que les 2 parties du squelette de cerf, déposées dans l'excavation tout au fond (comme dans un garde-manger) donnent à penser que le fond de cette tour était utilisé.
De la Préhistoire au Vieux château. *
Pendant les fouilles, le Club Archéologique du Puy du Fou pensait que ses recherches et ses décourvertes auraient été concentrées sur l'époque médiévale.
Or, un certain nombre de vestiges préhistoriques ont été découverts antérieur au Moyen-âge.
Les découvertes sont :
Une centaine de pièces, exclusivement lithiques (pierre transformés intentionnellement par les humains).
Ces pièces taillées montrent l'existence d'un minimum de deux occupations préhistoriques distantes de plusieurs millénaires.
La plus ancienne semble être du Mésolithique (10.000 à 5.000 av. J.C.).
On désigne ainsi, en Europe occidentale, la période qui suivit la fin des civilisations de grande chasse.
Le gibier, les troupeaux de rennes, ayant déserté nos régions devenues tempérées, consécutivement au réchauffement climatique survenu il y a une douzaine de milliers d'années.
Les mœurs cynégétiques (Qui concernent la chasse) des hommes s'accommodèrent de compléments alimentaires divers obtenus par collecte.
Les végétaux prirent ainsi une part grandissante dans les menus d'alors, tandis que des proies jadis délaissées, comme les mollusques, offraient un appoint recherché en protéines animales.
La deuxième occupation du site correspond à la transition entre le Néolithique et les Ages des Métaux.
Le Néolithique, qui suit le Mésolithique, a vu les hommes se sédentariser et passer du stade de prédateur à celui de producteur par l'agriculture et l'élevage.
La liste des progrès accomplis dès cette époque est considérable.
En fouille, ce qui saute aux yeux c'est la présence de la céramique, fragile car non tournée et souvent mal cuite, donc abondante dans les niveaux de cette époque, ainsi que la présence d'outils en pierre polie.
Les vestiges retrouvés au château médiéval, que l'on peut situer vers le milieu du troisième millénaire avant Jésus-Christ, sont contemporains des Cultures à vases campaniformes, ainsi dénommées en raison de la forme caractéristique, en cloche ("campana"), de leurs gobelets en céramique.
Ces premiers métallurgistes qui travaillent le cuivre et l'or inaugurent chez nous les Ages des Métaux par le Chalcolithique, même si certains menus objets métalliques circulaient déjà timidement à la fin du Néolithique.
Sur le site du Vieux château ont été retrouvés des objets pouvant appartenir à cette époque comme : des pointes de flèches à ailerons et pédoncule, une lame retouchée, des grattoirs, un nucleus sur galet de silex présentant les stigmates typiques d'un débitage au percuteur dur (pierre) sur une enclume, probablement de pierre.
Le matériau lithique (ensemble d'objets en pierre transformés intentionnellement par les humains) utilisé par les préhistoriques au Puy-du-Fou est composé de silex provenant essentiellement de galets roulés, de quartzite fin venant très probablement de Montbert, près Geneston (Loire-Atlantique), ainsi que de phtanite, roche locale de qualité très variable, ressemblant à du jaspe.
Il est à souligner que les préhistoriques ne disposaient pas de gisements de silex autres que les galets d'alluvion, en Vendée.
Archéologie du Vieux château.*
Le vieux château comme celui de la Belle au Bois dormant était perdu au fond des bois.
Ce château abandonné depuis plusieurs siècles était un terrain vierge, jamais fouillé et recouvert d'une végétation dense.
Il s'agit du 1er château du Puy du Fou, perdu dans les bois, à quelques centaines de mètres du château Renaissance actuel.
Les murailles se sont effondrées en cône et ont été recouvertes de végétation et seuls les vestiges d'une petite tour et des mouvements de terrain indiquaient la présence de cette forteresse qui a défié les Anglais pendant la guerre de Cent Ans.
Contrairement à ce que l'on pouvait croire à l'époque, il restait des vestiges importants.
Une fouille de sondage effectuée en mai 80 a permis de faire ressortir de l'oubli, et de mesurer l'importance de cette fortification.
Abandonnée depuis la fin du XIVème siècle, époque à laquelle elle a été détruite par les Anglais, elle avait été oubliée sur toutes les cartes et des relevés cadastraux.
Le Club Archéologique la fait ressortir de l'oubli.
Avec du courage et beaucoup de temps, il a été possible de dégager des murailles de plusieurs mètres de hauteur.
Après avoir "refait" le chemin d'accès et déboisé tout l'intérieur de la fortification jusqu'au premier fossé, l'ensemble est assez impressionnant !
Après avoir observé avec attention les mouvements de terrain, deux tours d'inégale importance ont été observées qui défendaient probablement l'accès au nord, et un talus d'éboulis, en forme de fer à cheval, qui délimite l'enceinte à la manière d'une cuvette.
Dégagées de la végétation envahissante et de l'amoncellement des décombres (terre, pierres, tuiles...), les murailles se découvrent petit à petit, et le château surgit, tel un champignon !...
La fouille de sondage a permis, de retrouver la trace de deux constructions, et de dégager l'amorce intérieure du rempart.
Distantes de 11,10 m, elles étaient jointes par un rempart de fermeture, dont il ne reste que deux pans de mur attenants.
Il s'agit davantage d'une enceinte fortifiée que d'un château traditionnel.
Le sondage pratiqué au pied de la tour N.E., côté intérieur de l'enceinte, a permis de trouver l'aplomb de cette tour, avec le début du rempart attenant.
Cette tour est la partie la plus imposante visible de l'ensemble de la fortification.
Le tout très bien ajusté, avec encore des traces d'enduit, et reposant sur le rocher, 2,40 m plus bas.
Cette tour est ronde, et mesure 9 m de diamètre extérieur, pour une ouverture centrale de 3,10 m.
L'épaisseur des murs est d'environ 3 m.
Elle est creuse, d'un diamètre intérieur de 3,10 m
La tour devait monter très haut, à la manière d'un donjon.
Etait-ce un donjon habité ?
Probablement pas, étant donné le faible diamètre intérieur qui n'aurait pas permis d'y habiter commodément.
D'ailleurs, il n'a été pas trouvé trace d'escalier à l'intérieur...
Ce devait être plutôt une tour de guet, d'une très grande hauteur, et de son sommet le guetteur pouvait surveiller les approches de l'ennemi dans toute la campagne environnante.
La partie du rempart mise au jour est rectiligne, formée avec des pierres plates positionnées horizontalement, s'appuyant d'un côté sur la tour et s'enfonçant, côté Sud, dans le talus d'éboulis.
Vraisemblablement l'enceinte devait se présenter en pans coupés, à la manière d'un hexagone, avec de petites tours, à chaque changement de direction du rempart comme l'indique l'épaisseur plus importante du talus à ces endroits-là.
Les textes sont très pauvres sur le 1er château du Puy du Fou.
Il aurait été détruit par les Anglais vers 1421.
L'écroulement de la tour, commencé par les envahisseurs de 1421, a dû se continuer progressivement par l'action des intempéries (le gel, la pluie, les tempêtes...), et surtout les racines, qui se sont infiltrées partout, ont largement contribué à continuer l'œuvre destructrice des anglais.
N'oublions pas aussi tous ceux qui sont venus ici chercher de la pierre à bâtir !
Un certain nombre d'aveux du XVIIème siècle émanant de la famille des Puy du Fou, font mention des vestiges de fortifications, d'une ancienne chapelle de la Madeleine, d'une agglomération proche, le "Bourg-Bérard".
Le Club espérerait faire des découvertes intéressantes d'objets datant du Xème aux XIVème siècles, période médiévale très mal connue.
A l'époque, on remarquait, que cette enceinte surplombait une rivière, sur laquelle une retenue d'eau permettait de faire monter le niveau, afin de décourager les assaillants de ce côté, il devait même y avoir des postes de défense avancés, de chaque côté du fossé (devenu chemin depuis...) qui descend très raide sur la rivière.
Les recherches dépasseront les espérances en découvrant des objets datant de la préhistoire.
Nous en reparlerons bientôt.
2. Le Vieux château.*
En 1892, l'abbé Pondevie, auteur des Chroniques Paroissiales du Diocèse de Luçon, écrivait sur le vieux château : "C'est une enceinte en forme de carré long irrégulier, avec tours aux angles.
Elle semble être du XIIIème ou du XIVème siècle.
Un premier fossé l'entourait, plus bas un système défensif était complété par un second fossé, plus large, rempli d'eau à volonté au moyen d'une chaussée ".
En 1881, Octave de Rochebrune (1824-1900) voyait lui aussi une forme carrée avec tours aux angles, et les traces de deux fossés concentriques, dont le second pouvait se remplir d'eau à volonté au moyen d'une chaussée.
En 1980, après un déboisement, apparaît deux tours d'inégale importance qui surveillaient l'accès au nord. L'une d'elles aux murs énormes, trois mètres d'épaisseur, pourrait bien être le donjon.
L'enceinte, présente la forme d'un hexagone avec de petites tours à chaque angle.
Ce mode de construction du Vieux Puy du Fou date probablement du XIIème (1101-1200) ou XIIIème (1201-1300).
Et ce serait un troisième château du Puy du Fou car entre la tour de bois, et le château en ruines, il dut y avoir un donjon roman.
Les ruines actuelles auraient alors quelques analogies avec celles du château des Tours en Commequiers, lequel présentait, en plus petit, un plan hexagonal comme celui de la Bastille.
Mais cette enceinte du Puy du Fou serait plus ancienne d'environ un siècle et demi.
Ce type d'édifice étant l'ultime étape des châteaux moyenâgeux, avant l'utilisation des châteaux avec bastions.
La Guerre de Cent Ans (1337 à 1453), qui provoqua la ruine du "Vieux Puy du Fou", a suscité, à partir de la seconde moitié du XIVème siècle (1301-1400) un renouveau de la fortification.
Et comme à Commequiers, où l'on voyait adossée au rempart la vieille église Saint-Nicolas, au Puy du Fou, adossée au rempart, se dressait la chapelle du château, dédiée à Sainte Marie-Madeleine.
Le 27 octobre 1643, dans l'aveu rendu à la Baronnie de Mortagne, Gabriel du Puy du Fou, déclare :
"Proche les dits vestiges et fortifications du premier château, est encore l'ancienne chapelle de la Madeleine dudit lieu, couverte en tuiles, le tout se joignant, contigu l'un à l'autre".
Il semblerait donc qu'à cette époque, cette chapelle existait encore.
Mais elle dut tomber de vétusté et fut abandonnée peu à peu au bénéfice de la chapelle du château Renaissance.
Plusieurs auteurs parlent aussi de "vastes et profonds souterrains partant des caves du premier château, pour aller au château voisin de Mallièvre où vers celui de I'Epaud, en Saint-Michel-Mont-Mercure".
Dans un autre écrit : "plusieurs souterrains découverts fortuitement à diverses époques, ayant de nombreuses directions, attestent l'importance de ce vieux manoir ".
L'existence de ces souterrains, qui suivant la tradition populaire reliant les châteaux les uns aux autres est peut-être incertain.
Tout au plus pourrait-on trouver au Vieux Puy du Fou, une souterrain-refuge ou des souterrains d'évacuation en cas de siège, débouchant peu loin, à flanc de coteau, en pleine campagne.
Ils servaient à évacuer, en cas de siège prolongé, les femmes et les enfants, et permettaient aux défenseurs, lorsque le château menaçait de tomber entre les mains de l'ennemi, de s'échapper.
Ce château était peu important, puisqu'à cette époque le Puy du Fou était une simple seigneurie dépendant de la Baronnie de Mortagne.
Il subit, comme tous les châteaux de la province, de nombreux assauts, venant soit des Anglais, soit des seigneurs du voisinage.
Le Comté de Poitou qui avait été apporté en dot à la couronne de France par Aliénor d'Aquitaine (1122-1204), lors de son mariage avec Louis VII (1120-1180), échappa au royaume de France.
Répudiée, Aliénor se remaria avec Henri Plantagenet (1133-1189), qui devint plus tard Henri II, roi d'Angleterre, en 1153.
Puis à la mort des derniers Capétiens, sans héritiers directs, le roi d'Angleterre, malgré la Loi Salique qui l'éloignait du Trône de France voulut s'emparer du royaume.
Ce sera la Guerre de Cent Ans, de 1337 à 1453. Le Puy du Fou en fut le théâtre.
Ses seigneurs rompant avec ses suzerains les vicomtes de Thouars "qui étaient du parti de l'Anglais", prirent parti pour le Roi de France.
En 1421, Guy II du Puy du Fou (1375-1453) guerroyait donc pour le Roi de France.
Son château fut assiégé par les Anglais, et comme l'attestent les aveux : "desmoli par eux".
Ce fut la fin du "Vieux Puy du Fou".
Oyez..Oyez braves gens !! *
"Oyez braves gens !
Venez tous ! ...
Approchez !
Venez admirer ce bel ensemble qui hier encore n'existait pas (avant 1995).
Tout droit sorti de terre, comme dans un rêve la Cité évoque si bien notre lointain passé médiéval !"
Autrefois, les tailleurs de pierres étaient très recherchés pour les grands chantiers de construction : cathédrales, châteaux-forts, remparts de ville etc ...
On leur apportait la matière première sous forme de blocs et ils taillaient sur place, au pied du monument, sans relâche et dès que le bloc avait pris forme il était immédiatement positionné dans l'ensemble auquel il était destiné.
Pour la construction de la Cité Médiévale, les tailleurs de pierres ont comme autrefois, retrouvé les gestes d'antan pour façonner et sculpter le granit soit dans des blocs tous neufs arrivés de Bretagne, soit parmi le millier de pierres taillées anciennes récupérées ça et là.
Les matériaux proviennent principalement de démolitions de granges ou écuries de la proche région, d'un stockage de la Grainetière, reliquat des fouilles du Vieux Château et de blocs venant du Château du Puy du Fou.
Vous les reconnaîtrez peut-être en flânant dans les ruelles de la Cité Médiéval.
Les gestes des tailleurs de pierres, au crépuscule de notre XXème siècle n'ont pas changé depuis le Moyen âge et même l'Antiquité.
Tout a été dans l'œil du compagnon qui sait apprécier le grain, sait trouver le fil et y placer son ciseau (burin plat).
L'inclinaison de l'outil, la netteté de la frappe font sauter l'éclat juste où il faut.
On prend ses marques, on se recule, on tourne sa pierre, et on continue à inciser.
Petit à petit, le bloc de granit se personnifie, qu'il soit chaînage d'angle, claveau de plein cintre ou base de colonnette au porche d'entrée de la chapelle.
Regardez la qualité des matériaux et les détails soignés.
Château revenu du passé !!! *
Quand on rentre dans le Grand Parc du Puy du Fou, on est frappé par l'aspect authentique des villages et bâtiments servant aux spectacles.
Bon nombre de visiteurs pensent que tout est fidèlement reconstitué.
Mais au Puy du Fou, le château Renaissance ainsi que le Vieux château (Bal des Oiseaux Fantômes) sont des témoins venant tout droit d'un autre temps.
Ces deux témoins de l'histoire ont retrouvés leurs places dans l'histoire, et dans le spectacle grâce au travail du Club Archéologique du Puy du Fou.
Pendant plus de 10 ans, cette petite équipe va sonder, creuser, déblayer, analyser et enfin sauver ces vestiges du passé.
Un vieux château médiéval, porté disparu depuis plus de 500 ans, inscrit sur aucune carte, était enfoui sous des tonnes d'éboulis, envahi par les ronces et la vermine et recouvert par un bois de châtaignier prolifique.
La forêt envahissante dissimulait, en effet, presque tout, laissant cependant deviner, çà et là, des élévations importantes, des dépressions très marquées, qui donnaient à penser à des murailles écroulées, à des fossés à demi comblés.
En contrebas, un maigre ruisseau s'étire dans un vaste lit de rivière, barré par une légère surélévation sans doute une chaussée moyenâgeuse retenant les eaux d'un petit étang, élément dissuasif complétant la défense d'une enceinte primitive ?...
Ici le temps n'a plus d'âge...
Pour le Club Archéologique du Puy du Fou, le plus beau résultat est, sans conteste, d'avoir découvert, mis au jour, consolidé et mis en valeur des ruines médiévales qui témoignent d'un habitat seigneurial, de faible envergure certes, mais utilisant toutes les ressources de la défense militaire de l'époque, dans un coin reculé de campagne, à l'abri d'un repli de terrain surélevé.
Le résultat de ce travail a été récompensé en 1984 par l'obtention du Premier Prix au Concours Régional des Chantiers de Bénévoles, organisé par la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites.
Un autre résultat, et non des moindres, a été la contribution au classement de cette enceinte fortifiée comme Monument Historique, par arrêté en date du 31 août 1986.
Cette découverte est ainsi inscrite définitivement au patrimoine culturel de la France.