Le modillon.*
Le patrimoine ne se résume pas aux architectures d’édifices majestueux, mais aussi dans la richesse des détails qu’il faut prendre le temps de découvrir, d’admirer et de décrypter.
Le mot modillon vient de l'italien "modiglione" , du latin dérivé de "mutulus" qui signifie "corbeau"
C'est un ornement sculpté (finement ou grossièrement) disposé régulièrement servant de support mineur (illusion d'optique) à une corniche, un avant-toit, un balcon.
Ces motifs sculptés partir de blocs de pierres sombres et dures de type granitique ou volcanique (plus résistant à l'usure du temps et des intempéries), représentent généralement des têtes d’hommes, d’animaux.
On y retrouve aussi l’âme d’une époque avec des figurations fantaisistes, pittoresques ou monstrueuses, délicates ou rudimentaires révélant l’inspiration, les convictions, l’humour ou le mécontentement du sculpteur.
Les commanditaires de grands édifices (les souverains, les religieux, les architectes) ont toujours voulu laisser une traces dans le temps, Les sculptures et modillons constituent une preuve leur passage.
Cependant, à cette époque, les ouvriers sculpteurs étaient payés à la pièce avec beaucoup de retard.
Les ouvriers utilisaient ces pierres pour exprimer leur rancœur.
Une fois la pierre posée à 15 ou 20 m de hauteur, il était difficile de la retirer ou de la détruire.
Riche document d'histoire, le modillon est un langage (nombreux au Moyen-Age, ne savent pas lire), véritable art populaire, témoignant aussi bien des préoccupations de la vie courante que de la recherche du chemin du salut.
L’architecture romane et la chapelle.*
L’architecture romane est caractérisée essentiellement par des constructions massives, de petite hauteur, avec la présence de voûtes en pierre, ouvertures étroites et arrondies (partie supérieure en demi-cercle).
Les clochers sont souvent carrés ou polygonaux et peu pointus.
On y trouve de nombreuses sculptures (sur les chapitaux, tympans....).
Le tympan est la surface verticale d'un fronton remplissant le carré délimité par les corniches.
C’est aussi la partie verticale d'un portail, comprise entre le linteau et un arc ou une voûte d'ogive.
Il est surmonté par des archivoltes (Ensemble des ornements, sculptures soulignant les contours supérieurs et inférieurs des voussoirs (pierre de taille en forme de coin ou de pyramide tronquée formant l’arc, ou le cintre d'une voûte)).
La partie la plus ancienne de la Cité Médiévale est la crypte de la chapelle, dont les éléments datent du VIème ou VIIIème siècle.
Construite sur une source, elle est supposée être un lieu de culte païen qui aurait ensuite été christianisé.
Dans cette chapelle, on trouve différents éléments caractéristiques de l’époque médiévale.
La façade datant du début du XIIème siècle.
Les peintures de la nef (datant de 1147) relatent les prêches pour la croisade de Saint Bernard.
Ces peintures ont été réalisées par les templiers des "Halâtes" à Apremont.
Le chœur reconstruit au XIIIème siècle, voûte angevine ou dite "Plantagenêt".
Les vitraux du XIIIème siècle, reprenant la scène de la passion.
Les peintures du Chœur au XIVème siècle, représentant les quatre évangélistes sous leur forme symbolique (l’ange, l’aigle, le bœuf et le lion).
Le meuble d’Obazine (en référence Saint Étienne d’Obazine né vers l'an 1085 fondateur et premier abbé de l’abbaye d’Obazine) situé dans la sacristie, compte parmi les plus anciens meubles français.
la Maladerie.*
Une léproserie (ladrerie, maladrerie ou maladière) est un lieu d'isolement et de prise en charge des malades de la lèpre.
C’était aussi un lieu le contrôle sanitaire des arrivants d'un pays susceptibles d'être atteints de quelque maladie.
Les premières maisons de refuges (hôpital) semblent venir d’orient (monde Musulman) et ne sont pas (pour la plupart) rattachées à une religion ou à un ordre religieux.
A la fin du XIème siècle on assiste en Occident à une multiplication des institutions charitables en particulier des institutions des léproseries.
Ce mouvement de création est lié, non pas comme on l’a cru longtemps à une extension de la lèpre due aux croisades, mais au développement économique, à la croissance urbaine et surtout à une évolution des mentalités religieuses qui voient dans le pauvre et le malade une image du Christ souffrant.
On les trouvait au bord des routes et leurs chapelles étaient souvent dédiées à Saint Lazare ou à Marie-Madeleine.
les 12 apôtres.*
Jésus a appelé des disciples.
12 d’entre eux sont devenus ses Apôtres pour marquer les 12 tribus d'Israël.
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1. Simon De Jonas devenu PIERRE Premier pape, crucifié à Rome.
On le reconnaît à la clé parce que Jésus lui dira "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise"
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2. André (Frère de Pierre) : voyagea en Arménie, Asie Mineure et en Macédoine.
Il fut arrêté et crucifié à Patras en Achaie.
On le reconnaît à la croix, dite croix de St André.
Il est de Bethsaïde en Galilée sur les bords du lac deTibériade.
Avec son frère Pierre, il vit de la pêche.
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3. Jacques fils de Zébédée ou Jacques le majeur et frère de Jean.
Hérode Agrippa le fit périr par l'épée.
Il est pêcheur sur le lac de Tibériade.
Avec Pierre et Jean, il est témoin de la transfiguration de Jésus ainsi que de son agonie.
Evangélisateur de l’Espagne, les pèlerins vers Compostelle marchent à sa suite.
C’est pourquoi on le reconnaît au bâton de marche et à la coquille.
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4. Jean l'Évangéliste fils de Zébédée frère de Jacques le Majeur dit aussi le disciple que Jésus aimait.
Il mourut de mort naturelle à Ephèse en l'an 103 âgé de 101 ans.
On le reconnaît à la coupe.
Souvenir d'un poison mortel qu'il but sans dommage.
A la mort du Christ, il prit chez lui Marie (mère de Jésus).
Lorsqu'il est vieux, il répète sans cesse l'essentiel de ce que le Christ lui a enseigné et donné de découvrir.
"Dieu est amour. Aimez-vous les uns les autres".
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(Photo hors Puy du Fou)
5. Philippe sera crucifié pour sa Foi est enterré à Hiérapolis.
Philippe est de Bethsaïde, au bord du lac de Tibériade, comme André et son frère Pierre.
On le reconnaît à la croix latine qu’il porte.
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6. Matthieu : mourut en Thrace à Lysimachie suite à une conspiration des juifs et des romains.
A Capharnaüm, Matthieu (dit aussi Lévi) tient le poste de douane.
Un matin, Jésus l'appelle : Matthieu laisse tes registres de collecteur d’impôts (d’où le coffre au pied des sculptures) et suit-moi.
Le fonctionnaire méticuleux devient missionnaire et aussi le premier évangéliste.
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7. SIMON LE ZELOTE ami de Lazare de Béthanie.
Il mourut vieux et fut enterré au coeur de l'Afrique, où il prêcha aussi la "Bonne Nouvelle".
Appartient au groupe des Zélotes qui refuse l’occupation romaine.
On reconnaît Simon à la scie.
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8. JACQUES D'ALPHEE ou Jacques le Mineur.
Après la crucifixion, ils retournent dans leur famille et meurent conscients d'avoir été honorés et bénis par le Seigneur.
On le reconnaît au foulon pour battre les draps ou la massue.
Parmi les Apôtres, on l’appelle "le Mineur" pour le distinguer de l’autre Jacques, dit le "Majeur".
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9. Thomas : fut mis à mort par les agents du gouvernement romain à Malte.
Surnommé "Le Jumeau" se reconnaît à la lance.
C'est grâce à ses questions et à ses doutes que Thomas doit sa célébrité.
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10. Barthélémy ou Nathanaël, prêcha la "Bonne Nouvelle" jusqu'aux confins des Indes et est enterré là.
On le reconnaît au port du couteau, devenu le patron des métiers ayant rapport au cuir.
Il est originaire de Cana en Galilée.
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11. Jude, encore appelé Thaddée, frère de Jacques d'Alphée.
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xx. JUDAS DE KERIOT remplacé plus tard par MATHIAS.
Judas Iscariot, après avoir vendu Jésus aux soldats romains se suicida de désespoir.
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12. Matthias, sera le successeur pour compléter le chiffre de 12 apôtres.
Parmi les témoins de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus, on tira au sort.
Et le sort tomba sur Matthias qui fut dès lors associé aux onze Apôtres.
On le reconnaît à sa hallebarde.
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Les 4 évangélistes sont :
1. Jean accompagné ou représenté par un aigle.
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2. Luc accompagné ou représenté par un taureau ailé (compagnon de l'apôtre Paul).
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3. Marc accompagné ou représenté par un lion ailé - devenu le symbole de Venise où sont conservées ses reliques (premiers convertis au christianisme et à l'évangélisation de l'Empire romain par l'apôtre Pierre).
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4. Matthieu accompagné ou représenté par un ange.
La croix hosannière.*
Dans la Cité médiévale, à proximité de la maladrerie, on découvre une croix hosannière.
Le mot "hosannière" viendrait de "hosanne", buis sacré qui était déposé sur les croix (rituel aujourd'hui oublié).
Il pourrait venir aussi de l’exclamation "hosanna" (hymne qui se chante le dimanche des rameaux (Dominica Hosanna)).
"Hosanna filio David ; benedictus qui venit in nomine Domini. Rex Israel ; Hosanna in excelsis"
A l’origine, elle se trouvait au milieu d’un cimetière veillant sur leur troupeau de tombes qui entourait traditionnellement l’église.
Elle est constituée d’un soubassement en pierre sur lequel est une colonne surmontée d’une croix (ne dépassant pas la largeur de la colonne).
Elle comporte un servant de messe tenant un pupitre afin de supporter le livre des chants (Hosanna), une Vierge de Piété et le reste d’une croix de Malte ou croix de saint Jean (symbole des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem).
Construites entre le Xe et le XVe siècle, les croix hosannières (propre à la Vendée et au Poitou-Charentes) sont des monuments funéraires qui surmontaient souvent une fosse commune ou un ossuaire.
Eléments remarquables du patrimoine local, ces croix méritent un regard attentif et vénérable.
Barge (Puy du Fou)
Au début du spectacle de la Cinéscénie, le Marchand de Quenouille dit :
" Je couche dans les barges des granges".
Mais que peut signifier cette phrase ???
Dans la région du Centre et de l'Ouest, une barge est un gros tas de foin, de paille ou de blé.
Sert aussi parfois à désigner un hangar à bois ou un grenier à foin aussi dénommé "Fenil", venant du latin foenile, de foenum, foin. C'est aussi l'étage d'un bâtiment où s'exerce la même fonction.
Le fenil est souvent situé au-dessus des étables.
Au moyen-âge, certaines maisons abritent également les animaux de la ferme durant la nuit, pour les protéger d'éventuels prédateurs.
L'enclos des bêtes est placé juste au dessous de la chambre afin que la chaleur dégagée, puisse réchauffer leur propriétaire.
les quatre évangélistes.*
L’histoire est aussi au rendez-vous dans la chapelle de la Cité médiévale.
La présence des quatre évangélistes dans les édifices religieux chrétiens (sous la forme de sculptures, fresques, mosaïques) est très fréquente.
On peut les trouver figurés sous leur forme humaine, tenant ou écrivant leur évangile, mais le plus souvent ils prennent une apparence symbolique.
- Matthieu (mort en 61 Ap.J.C), dit le publicain prend celle d'un homme qui, avec ses ailes, s'apparente à un ange, car son évangile commence par la généalogie de Jésus.
- Jean (mort en 101 Ap. J.C. à l'âge de 98 ans) dit l'apôtre ou l'évangéliste prend l'apparence d'un aigle qui vole haut, car son évangile commence par des considérations théologiques.
Le prologue de son Évangile commence par le mystère céleste qui lui aurait été révélé par voix descendue du ciel. - Marc (mort en 67 Ap. J.C.) est le disciple de Pierre et prend l'apparence d'un lion ailé.
Le Lion, animal du désert, car son évangile commence par la prédication de Jean-Baptiste dans le désert et que le lion est l'animal du désert. - Luc (mort en 67 Ap. J.C. à l'âge de 84 ans) dit le médecin bien-aimé prend celle d'un taureau ailé.
Le Taureau, animal des sacrifices, car son évangile commence dans le Temple par l'évocation d'un prêtre sacrificateur desservant le temple de Zacharie, le père de Jean-Baptiste.
la herse.*
La herse est une grille coulissante glissant dans des rainures verticales et manœuvrée au moyen d'un treuil commander l'enroulement et le déroulement d'un câble autour d’un axe ou par l’utilisation d'un contrepoids.
Ce dispositif était souvent utilisé au Moyen Âge.
Le bas de la herse est généralement garni de pointes pour décourager le passage lorsqu’elle descend.
La porte étant l’endroit le plus fragile des châteaux, des ouvrages fortifiés avancés, comme l’assommoir, servaient à se défendre.
Assommoir : ouverture permettant de jeter des projectiles verticalement.
La cité médiévale.*
Cette cité médiévale a été construire pendant l'hiver 1994-1995.
Entre-deux spectacles, venez flâner dans ses ruelles.
Dès votre passage de la porte Nord, dite de Fontbel, découvrirez les bruits, les senteurs et les métiers d'une autre époque.
Prenez le temps d'observer la cité.
Ses maisons construites sous le modèle dites de Cluny, son église en pierre mi-XIéme siècle, sa croix du XIIIéme siècle (copie de la croix d'Apremont).
Certains détails nous rappellent que le spectacle du "Secret de la lance" est proche.
Calvaire.*
La croix de chemin est un symbole religieux catholique très répandu du XVIe siècle à nos jours.
On en distingue deux types : les croix dues à la volonté des communautés et les croix érigées par des familles.
Lorsque la croix est érigée, elle est bénie, et fait généralement l’objet d’un culte.
On y faisait le plus souvent des processions, mais pour les croix éloignées des bourgs ou dans des hameaux isolés, les manifestations étaient beaucoup plus humbles.
Les bergères allant aux champ accrochaient au fût de la croix un rameau de genêt, ou déposaient un bouquet de fleurs, à moins que ce ne soit l'œuvre d'un passant.
Les bergères ont disparu, mais certaines croix sont toujours fleuries et certains hameaux sont très attachés à leur croix et l’entretiennent encore. En vous promenant dans le "Grand Parc", vous apercevrez un calvaire.
A première vue, il n'a rien à faire là dans un parc de loisirs.
Mais à la réflexion, on ressent le respect que les Puyfolais ont pour leurs ancêtres.
C'est ici qu'en 1789 que les Vendéens se sont battus.
Aujourd'hui, l'entretien des calvaires de Vendée étaient financé par le Puy du Fou (Devoir de mémoire).