Une corne de brume *
ou olifant est un instrument de signalisation maritime, émettant des signaux sonores par temps de brume pour signaler un obstacle ou danger.
Il s'agissait autrefois d'une corne animale.
Elle a une symbolique très forte.
Chacune ayant sa propre sonorité, elle était utilisée pour se faire annoncer dans un village, un château.
Instrument d'appel et de stratégies lors des combats elle prenait une toute autre dimension (Ref : la chanson de Roland).
La Cornemuse (La Veuze) *
La cornemuse est une famille d’instruments qui regroupe quelques cinquante spécimens au travers de l’Europe !
A l’instar d’ailleurs du hautbois !
Et encore … c’est sans compter sur les variantes disparues juste avant la Révolution de 1789, comme la "Loure" en Normandie ou bien encore la "Vèse" en Poitou !
Le modèle utilisé ici se prénomme la "Veuze", encore que l’organologie de celle-ci laisse entrevoir des éléments distincts au XVe et XVIe siècles.
accordéon diatonique *
L’accordéon diatonique est né en 1829 et créé par Cyril Demian.
Son lieu de naissance est Vienne, Autriche.
C’est un instrument portatif à sons fixes qui fonctionne d’après le principe de l’anche libre.
La Ventilation est fournie par un soufflet actionné en alternance (poussé, tiré).
Les notes sont actionnées par des boutons.
D'abord à une seule rangée de boutons pour le chant, il devient un instrument complet et diversifié et populaire entre 1880 et 1950.
Il peut rappeler dans son principe le cheng chinois ou orgue à bouche attesté vers 2700 avant notre ère.
Certains ont plusieurs rangées de boutons, donc plusieurs séries diatoniques qui permettent l'emploi des altérations dans une aire proche.
A sa naissance, il ne possédait qu’un clavier unique, le deuxième clavier d’accompagnement est venu progressivement le compléter.
Il est l’ancêtre de l’accordéon, aussi connu comme un instrument populaire lié aux musiques traditionnelles du monde entier.
La vielle à roue *
La vielle à roue apparaît au Moyen Âge, dès le IXe siècle.
L'histoire de la vielle à roue est fascinante.
Depuis près de mille ans, la vielle à roue, instrument hybride à plusieurs égards, a marqué les esprits des Européens.
En effet, ce violon dont l'archet est remplacé par une roue et dont les cordes appelées chanterelles sont pincées via un clavier.
Leur longueur de vibration est changée par l'action des touches appelées sautereaux.
Le sautereau est un élément du clavier de la vielle à roue qui comprend des tiges coulissantes pour chaque note.
Les sautereaux sont fixés sur chaque tige par groupe de deux (deux cordes en chanterelles) et permettent, comme le doigt du violoniste, de déterminer la partie de corde vibrante.
Après appui sur la tige du clavier, celle-ci est rejetée par la vibration des cordes, faisant ainsi reculer la paire de sautereaux.
Au XIXe siècle, elle tombe en désuétude et peu à peu jetée aux oubliettes.
Elle ressurgit un peu partout en Europe grâce au revival folk des années 60 et 70.
...., instrument béni des Dieux ?
Pas toujours !
En effet, si les premières représentations sculpturales et picturales nous démontrent un instrument au service des Mondes "subtils", très vite, la vielle à roue se trouve reléguée aux mains des mendiants et autres faiseurs de chansons
(pas toujours très coté à l’époque) !
Pourtant, c’est un peu vite oublier que nous sommes là en présence du plus vieil instrument mécanique du monde, créé il y a près de mille ans !
La vielle à roue, comme son nom l’indique, possède une roue qui frotte les cordes mises à son contact ;
le frottement produisant un son.
Deux cordes cependant traverseront le plumier d’un clavier.
A l’intérieur de ce clavier, des petits sautereaux viendront pincer les cordes à un endroit précis, déterminant alors les fameuses notes de musique dont la musique ne saurait se passer !
Petite histoire de la "veuze" par Patrick Proust. *
Si la veuze a pour lointain ancêtre une cornemuse du Moyen-âge, on ne sait rien des processus de son évolution jusqu'au XVIIIe siècle.
La veuze a gardé les caractéristiques extérieures du type de cornemuse le plus courant au XVe siècle en Europe occidentale et est donc un des derniers représentants d'un type archaïque de cornemuse très répandu à cette époque.
Les descriptions des coutumes locales se font de plus en plus nombreuses au tournant des XVIIIe et XIXe siècles confirmant l'intégration profonde des "veuzous" dans la société traditionnelle d'alors.
Ils sont présents dans toutes les fêtes populaires : plantation de l'arbre de Mai, fêtes de Noël, foires annuelles, mariages, bidoche (carnaval), etc.
Les "veuzous" ont joué un rôle en Pays de Retz pendant les Guerres de Vendée.
Ils ont trouvé naturellement leur place parmi le peuple insurgé, et on les signale dès les débuts de l'insurrection aux tout premiers rangs des "Blancs" qu'ils entraînent à la bataille au son des veuzes, tels les joueurs de "bagpipes" écossais.
Les républicains n'aiment pas entendre cette "veuze", comme l'écrit Huet de Coëtlizan (1769-1823) :
"Marchait-on à la rencontre d'un corps nombreux, dans l'instant on était enveloppé ; le bruit des cornemuses annonçait la présence de l'ennemi, qui se dérobait à la vue, et soudain on était assailli par des milliers de furieux jouant d'effroyables airs à la manière des sauvages."
Lucas de La Championnière (1769-1828), major de la division de Retz, raconte dans ses Mémoires (1799) que le 10 juin 1793, au combat de Machecoul, "l'on partit de Legé au son des veuzes et des chansons".
A la fin de la guerre, les "veuzous" sont toujours présents aux côtés des Blancs.
Dans la partie occidentale du Pays de Retz, la garnison de Paimbœuf et les colonnes du général de Grigny (1766-1806) exercent une étroite surveillance.
Malgré le danger, "des rassemblements nocturnes ont lieu dans la commune de Frossay, des domestiques s'absentent la nuit avec des armes.
On entend retentir la veuze à différentes heures de la nuit".
L'apogée de la veuze est atteinte fin XIXe, début XXe siècles.
Dans le Marais breton vendéen, les veuzous sont traités comme des personnalités, certains comme des "stars".
On commence à perdre sa trace après la guerre 14-18.
La veuze est peu à peu supplantée par l'accordéon et le violon.
Dans les noces et les fêtes locales, il faut paraître moderne, donc rejeter le veuzou qui représente la culture des vieux…
Avoir un veuzou dans sa famille devient même un handicap !
Quand Jean-Marie Rouaud disparaît en 1948 à Escoublac, plus aucun veuzou ne sonne depuis près de vingt ans et personne ne prendra le relais d'une aussi vieille tradition.
Ce sont les recherches, dans les années 1970, de l'association Sonneurs de Veuze de Nantes et de passionnés (comme Thierry Bertrand de La Garnache, et d'autres) qui vont la sauver de l'oubli total pour qu'elle puisse reprendre sa place dans le Patrimoine historique, culturel et traditionnel de l'Ouest de la France.
Laurent TIXIER
Je vous propose de découvrir cet artiste discret au cœur de nombreuses œuvres.
A la demande des responsables du Puy du Fou, Laurent Tixier devient consultant artistique et musicien interprète auprès de Nick GLENNIE SMITH (Iron Mask, Atilla, A la poursuite d’Octobre Rouge …et qui co-signe avec Hanz ZIMMER la musique du film Gladiator) pour la nouvelle création musicale du spectacle nocturne de la Cinéscénie du Puy du Fou.
Il devient également musicien soliste et poly-instrumentiste et pratique près de 20 instruments "ethniques", au sein de l’Orchestre philharmonique de Budapest et du Chœur de Montréal.
Son site internet est :
http://www.laurent-tixier.com