Le Lavoir.
Les lavoirs remontent à l’époque où l'eau courante à domicile n'existait pas encore.
Un lavoir est un bassin public alimenté en eau soit par une source ou un cours d'eau, en général couvert où les lavandières rinçaient et plus rarement lavaient le linge.
Le passage au lavoir était la dernière étape avant le séchage.
Comme le lavage ne consommait que quelques seaux d'eau, il pouvait se réaliser à la maison, mais le rinçage nécessitait de grandes quantités d'eau claire, uniquement disponible au lavoir.
Le bord du lavoir comportait en général une pierre inclinée.
A genoux, les femmes jetaient le linge dans l'eau, le tordaient en le pliant plusieurs fois, et le battaient avec un battoir en bois afin de l'essorer le plus possible.
Une barre de bois horizontale permettait de stocker le linge essoré ensuite, il était embarqué pour le retour sur une brouette vers le lieu de séchage.
Ce lieu était interdit aux hommes.
Les lavoirs avaient aussi une importante fonction sociale où se nouait une solidarité.
C'était un espace de paroles libérées des oreilles et du regard des hommes.
L'activité de nettoyage du linge était physiquement très difficile.
Entre elles, les lavandières pouvaient discuter, plaisanter, chanter... rendant le travail moins pénible, les ragots et potins tout est passé en revue, imaginé, répété, détaillé, commenté et parfois même jugé.
C'est endroit ressemble parfois à une véritable "basse-cour" où viennent caqueter celles que l'on appellera bientôt les "poules d’eau".
Au lavoir, la pudeur n'est possible et le linge parle….
Il informe sur la situation sociale, ce qui s'est mangé, sur les ébats amoureux, sur la propreté du corps et l'évolution des esprits.
Au XIXème siècle, les lavandières travaillaient de 7h30 à 18 h pour un salaire de 40 centimes l'heure.
Véritable corporation, elles laissèrent de nombreuses traces dans le folklore local.
Endroit déserté, disparu, le lavoir reste un lieu de mémoire qui a été progressivement remplacé par la machine à laver, les laveries automatiques, le pressing.
Le sablier
L’histoire du sablier parcourt les siècles et il est encore utilisé alors que les horloges ont été inventées.
Avant le sablier, il y a environ 3 500 ans avant J.-C., sont apparus en Égypte les clepsydres (le voleur d’eau étymologiquement en grec), ou horloges à eau.
La plus ancienne, conservée au musée du Caire, a été construite pour le pharaon Aménophis III.
Les spécialistes ne semblent pas tous du même avis quant à l’origine précise des sabliers.
Le sablier, symbole du temps qui passe, serait une invention chinoise, sans qu'on puisse la dater avec précision.
Au IIIe siècle avant J.-C., la première mention d'un sablier figure dans une pièce de Baton, poète comique athénien.
Certains font remonter son invention à l’Antiquité, mais le verre qui existait depuis quatre millénaires chez les Grecs, des Chinois et des Égyptiens n’était pas assez transparent pour permettre d’observer l’écoulement des grains de sable d’une fiole à l’autre.
C’est à la fin du XIIIe siècle, que le progrès technique décisif eut lieu à Venise, quand fut créée la première verrerie moderne à Murano.
D’abord appelé "monticule d'instants perdus" (Ernst Jünger) ou "clepsydres d'hiver", il deviendra "Orloge" puis "Reloge" ensuite "horloge à sablon" avant de devenir finalement "sablier" au XVIII ème siècle.
Le sablier peut-être utilisé à n'importe quelle température.
Très simple d’utilisation, il ne nécessite aucun entretien.
Fiable, précis et peu coûteux, c’est l’instrument le plus répandu du XIVe au XVIIIe siècle.
Avec la conquête des océans au XVe siècle, la mesure du temps devient essentielle.
Le sablier s’impose comme l’instrument du voyageur, du marchand et du nomade.
Utilisé dans la marine où il portait le nom d'ampoulette (d'une durée de 28 secondes), le sablier était associé au loch (corde à noeuds) et permettait de connaître la vitesse des bateaux.
Sur un navire, la survie de tout l’équipage pouvait dépendre du sablier !
En mer, la durée de garde, (plus ou moins six heures) que l’on appelle le "quart", était ordinairement déterminée par l’écoulement d’un sablier d’une capacité d’une demi-heure.
Un officier était chargé de le retourner une fois le sable écoulé.
Sur la terre ferme, les prêtres y avaient recours pour limiter la durée des sermons, les aristocrates pour minuter les joutes dans un tournoi, sans oublier les alchimistes, les astronomes, les géomètres et tous ces nouveaux professionnels du temps.
En Angleterre, une loi de 1483 en ordonna même l’utilisation pour freiner l’enthousiasme des orateurs dans les universités.
Au XVIIIème, le sablier est utilisé dans quelques écoles pour mesurer la durée d'une activité.
On se sert encore d’un sablier pour évaluer le temps nécessaire à la cuisson d’un œuf à la coque.
Le Lièvre et la Tortue
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point :
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Si tôt que moi ce but.
Si tôt ? Êtes-vous sage ?
Repartit l'Animal léger :
Ma Commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore.
Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux :
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,
Ni de quel juge l'on convint.
Notre Lièvre n'avait que quatre pas à faire,
J'entends de ceux qu'il fait lorsque prêt d'être atteint,
Il s'éloigne des Chiens, les renvoie aux calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir, et pour écouter
D'où vient le vent, il laisse la tortue
Aller son train de Sénateur.
Elle part, elle s'évertue,
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard.
Il broute, il se repose,
Il s'amuse à toute autre chose
Qu'à la gageure. À la fin, quand il vit
Que l'autre touchait presque au bout de la carrière.
Il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
"Eh bien, lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi l'emporter ! Et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?"
La Moral de la Fable :
Jean de La Fontaine écrit la fable "Le Lièvre et la Tortue" en 1668.
La moralité se situe dès le début de la fable, "Rien ne sert de courir ; il faut partir à point."
Il est inutile de se précipiter quand il est trop tard, mieux vaut commencer à l'heure pour mieux s'appliquer et prendre son temps.
Une trop grande confiance en soi peut également se révéler néfaste.
Il ne faut jamais sous-estimer son adversaire et, de surcroît, se montrer trop prétentieux.
La lenteur, si elle est accompagnée par la persévérance, vaut mieux que l'agilité soutenue par la présomption.
Les Deux Coqs
Deux Coqs vivaient en paix ; une Poule survint.
Et voilà la guerre allumée.
Amour, tu perdis Troie ; et c'est de toi que vint.
Cette querelle envenimée.
Où du sang des Dieux même on vit le Xanthe teint.
Longtemps entre nos Coqs le combat se maintint.
Le bruit s'en répandit par tout le voisinage.
La gent qui porte crête au spectacle accourut.
Plus d'une Hélène au beau plumage.
Fut le prix du vainqueur ; le vaincu disparut.
Il alla se cacher au fond de sa retraite.
Pleura sa gloire et ses amours.
Ses amours qu'un rival tout fier de sa défaite.
Possédait à ses yeux.
Il voyait tous les jours.
Cet objet rallumer sa haine et son courage.
Il aiguisait son bec, battait l'air et ses flancs.
Et s'exerçant contre les vents.
S'armait d'une jalouse rage.
Il n'en eut pas besoin.
Son vainqueur sur les toits.
S'alla percher, et chanter sa victoire.
Un Vautour entendit sa voix.
Adieu les amours et la gloire.
Tout cet orgueil périt sous l'ongle du Vautour.
Enfin par un fatal retour.
Son rival autour de la Poule.
S'en revint faire le coquet.
Je laisse à penser quel caquet.
Car il eut des femmes en foule.
La Fortune se plaît à faire de ces coups.
Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.
Défions-nous du sort, et prenons garde à nous.
Après le gain d'une bataille.
La Morale de la Fable.
La fable "Les deux Coqs", de La Fontaine, est une réécriture de la Guerre de Troie.
L'intrigue repose sur la bataille de deux coqs qui souhaitent séduire une poule.
Cette guerre se termine sur la défaite de l'un des deux coqs.
Le perdant veut affronter une nouvelle fois son rival mais ce dernier, étant allé crier victoire sur tous les toits, s'est fait enlever par un vautour.
Il ne faut pas crier victoire trop vite car un retournement de situation est vite arrivé.
On peut également y voir une dénonciation de la guerre qui commence souvent pour des vétilles (la poule) et peut se finir de façon imprévisible et disproportionnée (le vautour).
Le Labyrinthe
Parmi les créations des jardiniers du Puy du Fou, le labyrinthe.
Un vrai challenge, avec comme toujours, l'imagination créative et exigeante des responsables pour sa conception.
Un ensemble de 2500 mètres carrés en deux parties avec une passerelle avec des végétaux assez denses, et diversement mélangés dans les espèces, pour que cela soit à la fois mystérieux, beau, et que le public ne passe pas à travers les buissons pour gagner du temps dans leurs interrogations.
Les labyrinthes dans les parcs sont souvent constitués d'ifs.
C'était déjà autrefois un espace de secrets et de jeux.
Le labyrinthe du Grand Parc est unique, sur treillage de bois, avec beaucoup d'arbustes et de plantes grimpantes allant jusqu'à quatre mètres...
Il y a aussi des animaux farceurs subtilement placés attendant les réactions imprévisibles des visiteurs.
Le public est soit un peu perdu, soit un peu déconcentré, mais à la sortie ravi par une belle vision végétale et un parcours particulier au sein du Grand Parc.
Le Lion et le Rat
Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.
Entre les pattes d’un Lion,
Un Rat sortit de terre assez à l’étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu’il était, et lui donna la vie.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu’un aurait-il jamais cru
Qu’un Lion d’un Rat eût affaire ?
Cependant il advint qu’au sortir des forêts
Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu’une maille rongée emporta tout l’ouvrage.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.
La morale de la fable :
Les conclusions morales de cette fable sont que :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi et Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.
La signification de la fable est que malgré sa royauté, le lion ne peut pas tout faire et le rat peut faire beaucoup plus de choses.
Respecter plus petit que soi et chacun à forcément des qualités que tu ne peux avoir !
Le petit rat n'est pas à la merci du lion qui peut avoir besoin de lui.
le petit poisson et le pêcheur
Petit poisson deviendra grand,
Pourvu que Dieu lui prête vie.
Mais le lâcher en attendant,
Je tiens pour moi que c'est folie ;
Car de le rattraper il n'est pas trop certain.
Un Carpeau qui n'était encore que fretin Fut pris par un Pêcheur au bord d'une rivière.
Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin ;
Voilà commencement de chère et de festin :
Mettons-le en notre gibecière.
Le pauvre Carpillon lui dit en sa manière :
Que ferez-vous de moi ? Je ne saurais fournir.
Au plus qu'une demi-bouchée ;
Laissez-moi Carpe devenir :
Je serai par vous repêchée.
Quelque gros Partisan m'achètera bien cher,
Au lieu qu'il vous en faut chercher Peut-être encore cent de ma taille
Pour faire un plat. Quel plat ? Croyez-moi ; rien qui vaille.
- Rien qui vaille ? Eh bien soit, repartit le Pêcheur ;
Poisson, mon bel ami, qui faites le Prêcheur,
Vous irez dans la poêle ;et vous avez beau dire,
Dès ce soir on vous fera frire.
Un tien vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras :
L'un est sûr, l'autre ne l'est pas.
Le Chêne et le Roseau (Monde Imaginaire de La Fontaine).
Le Chêne un jour dit au Roseau :
"Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau ;
Le moindre vent, qui d’aventure Fait rider la face de l’eau, vous oblige à baisser la tête ;
Cependant que mon front, au Caucase pareil ;
Non content d’arrêter les rayons du soleil ;
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr ;
Encore si vous naissiez à l’abri du feuillage ;
Dont je couvre le voisinage ;
Vous n’auriez pas tant à souffrir ;
Je vous défendrais de l’orage ;
Mais vous naissez le plus souvent sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste".
Votre compassion, lui répondit l’Arbuste,
Part d’un bon naturel ;
mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu’à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas.
Vous avez jusqu’ici contre leurs coups épouvantables ;
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin.
"Comme il disait ces mots",
Du bout de l’horizon accourt avec furie ;
Le plus terrible des enfants ;
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L’Arbre tient bon ;
le Roseau plie ;
Le vent redouble ses efforts ;
Et fait si bien qu’il déracine ;
Celui de qui la tête au ciel était voisine, et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts.
La poule aux oeufs d'or
L'Avarice perd tout en voulant tout gagner.
Je ne veux pour le témoigner ;
Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable ;
Pondait tous les jours un œuf d'or.
Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable
À celles dont les œufs ne lui rapportaient rien,
S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches :
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus ;
Qui du soir au matin sont pauvres devenus ;
Pour vouloir trop tôt être riches !!!
Le Corbeau et le Renard - au Puy du Fou
Maître Corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! Bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli !
Que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois".
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix, il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit :
"Mon bon Monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute ;
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute".
Le Corbeau, honteux et confus, jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
La morale est la suivante :
Sous Louis XIV, la flatterie est un art.
La Fontaine dénonce non pas le flatteur mais celui qui accepte ces flatteries, en cela il critique la vanité humaine.
Le poète prouve également la force de la parole et de l'écriture.
Le renard, ayant obtenu ce qu'il voulait par son éloquence, n'a pas l'utilité d'avoir recours à la violence physique.