Puy Story

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18 septembre 2017

Le dernier Sénéchal du Puy du Fou

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Sénéchal ?
Un bien grand titre pour une châtellenie comme celle du PUY DU FOU.
Mais pour savoir quelles étaient exactement ses fonctions, il faut tout bonnement prendre le Petit Larousse.
Découvrirez qu'un sénéchal "était un officier féodal ou royal qui dans un certain ressort était chef de la Justice".
Pour nos seigneuries Bas-Poitevines, c'était en quelque sorte le Juge de Paix.
Au Puy du Fou, comme ailleurs, nos ancêtres étaient passablement chicaneurs Le sénéchal défendait les intérêts de son seigneur, et rendait la justice sur toute l'étendue de la châtellenie.
Le sénéchal du Puy du Fou était en même temps notaire et régisseur, rendait les hommages que la baronnie devait à Rochetemer et à Mortagne, dont elle dépendait.
En un mot ses attributions étaient de faire régner l'ordre sur toute l'étendue de la juridiction du Puy du Fou.
Charles-Joachim Girault de la Limouzinière remplissait ces fonctions depuis au moins 1780.
Il était né et baptisé le 12 septembre 1742 à La Ferrière, et était fils de François Girault de la Clairie et de Marie Basty de Grandchamp.
Ces Girault appartenaient à cette bourgeoisie vendéenne que nous retrouvons en ce Haut-Bocage exerçant de multiples charges de judicature (chargé de rendre la justice).
Charles-Joachim Girault épouse le 9 mai 1780 à Sainte-Gemme-des-Bruyères, actuellement le Tallud-Sainte-Gemme, Jeanne-Charlotte Merlet, fil le de René Merlet sieur de la Jaunière, notaire et procureur-fiscal de Palluau, et de Charlotte Bodin, sœur de Merlet, premier Préfet de la Vendée.
Quand éclata l'insurrection Vendéenne, Charles-Joachim Girault opta résolument dès le premier jour pour le mouvement insurgé.
Dès 1793, il fit partie du premier, puis du second Comité Contre-Révolutionnaire des Epesses, mis en place par l'Etat-major des Armées Vendéennes.
Au sein de ce Comité, il prendra des initiatives qui lui vaudront la haine du révolutionnaire local, Gabriel-Vincent Chenuau, notaire du Puy du Fou.

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Aux tous premiers jours du soulèvement, Charles-Joachim Girault et cinq autres membres du Comité des Epesses : Fuseau, Rayneteau, Brandit, Lerin et Brousseau, oblige Chenau, alors prisonnier des Vendéens aux Herbiers, à leur remettre la somme de 10.440 livres, provenant de la vente effectuée de biens et objets mobiliers.
Cette somme sera remise au marquis de Donissan, Général de l'Armée Vendéenne.
Le 8 novembre 1793, alors que l'Armée Vendéenne bataillait Outre-Loire, le citoyen Baron, de la garnison de Cholet, fut chargé d'aller "révolutionner" le bourg des Epesses et ses environs.
Chenuau lui remit une liste de 26 habitants des Epesses, que Baron fit arrêter.
Sur cette liste figurait Girault.
Ces vingt-six habitants furent arrêtés sauf Joachim Girault qui réussit à se cacher.
Ils furent envoyés à la Commission militaire de Saumur qui les jugea et les fit exécuter.
Et le 13 novembre Chenuau écrivait à Baron de retour à Cholet :
"Il nous faudrait encore Girault ; l'on m'a assuré qu'il était caché à la métairie de Roche-Venve, paroisse de Saint-Malo-du-Bois ...".
Mais Girault restait introuvable.
Une de ses cachettes se trouvait non loin du Puy du Fou, dont il ne cessait de défendre les intérêts, la métairie de La Garouflère.
Puis les Vendéens ayant réagi vivement contre les Colonnes Infernales, Girault en profitera pour sortir de sa cachette, il reprendra ses fonctions de sénéchal du Puy du Fou et on trouvera sa dernière signature le 27 mai 1794.
Suprême imprudence !
Quelques jours plus tard, Joachim Girault était massacré dans le bourg de Chambretaud, par les amis de Chenuau.
Ce décès est mentionné sur la liste des victimes établie le 19 juin 1794, par l'abbé Gabard, curé de Chambretaud.

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Ce fut le dernier sénéchal du Puy du Fou, et il périt victime de ses convictions religieuses.

14 septembre 2017

Que faire avec un oiseau blessé ?*

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En 3 phases, voici quelques règles de sécurité simples à respecter.
1. La Capture
Munissez-vous de gants et réalisez une capture rapide, sûre et efficace.
Maintenez l'oiseau à distance du visage.
Méfiez-vous des serres et becs de certains oiseaux.
Enveloppez-le dans un tissu ou vêtement épais pour l'immobiliser.

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2. La détention
Placez-le dans un carton adapté à sa taille, munis de papier journal dans le fond et aéré avec quelques trous. N'utilisez jamais de cage.
Garder le carton dans un endroit calme, sombre et tempéré (pas trop chaud).
N'exhibez jamais votre trouvaille.
Le stress peut tuer et risque d'aggraver le traumatisme.
Ne lui donnez pas à manger, ni à boire sans les conseils d'un spécialiste.

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3. Le transport
L'animal doit-être rapatrié rapidement vers un vétérinaire ou un centre spécialisé.
N'essayez pas de soigner l'animal, seul des centres ou vétérinaires disposent des compétences et installations nécessaires aux soins et à la réhabilitation en milieu naturel.

7 septembre 2017

4. Vers le nouveau château

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Nous avons vu la naissance du Vieux Puy du Fou, le peuplement de ce lieu-dit et sa mort sous les coups des démolisseurs Anglais, mais son seigneur ne mourut pas avec lui.
Guy II du Puy du Fou, allié à une grande famille poitevine, les Châteaubriant, lui survécut.
Sa participation à la victoire Française contre l'occupant Anglais, lui apporta certainement gloire et fortune. Guy II du Puy du Fou qui perdit son château en 1421 resta quelques années sans demeure en ce lieu.
Sans doute son éloignement du Poitou, puis qu'il guerroyait contre les Anglais, l'empêchèrent de se consacrer à sa reconstruction.
Sa famille devait alors habiter sa seigneurie de Faymoreau.
A moins que la démolition n'ait pas été entière et qu'il eut fait réparer quelque peu le Vieux Puy du Fou, en attendant des jours meilleurs.
En 1423, Guy II du Puy du Fou est chargé de la tutelle de ses neveux Jacques et Françoise du Puy du Fou, enfants de son frère cadet Pierre du Puy du Fou, époux de Jeanne de Sanzay, mort cette même année.
Quelques années plus tard, Guy II du Puy du Fou, passe au service de René ler d'Anjou (1409-1480), lequel en reconnaissance de ses loyaux services le nomme "son grand chambellan, par lettres patentes données à Tours le 8 mai 1434.

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Mais la grande œuvre de Guy II du Puy du Fou, fut la reconstruction de son château du Puy du Fou, que Charles VII, roi de France, par lettres patentes données à Amboise en mars 1432 l'autorisa à
"faire reconstruire et fortifier son château du Puy du Fou, ci-devant démoli par l'Anglais, pour être place importante sur le frontière du Poitou et de l'Anjou, pour le sureté du pays en temps de guerre et notamment des hommes et sujets dudit Puy du Fou".
Guy du Puy du Fou se mit donc en mesure de reconstruire un château.
Mais fait curieux, il le bâtit sur un nouvel emplacement. Pourquoi ?
L'emplacement du Vieux Puy du Fou relevait de la châtellenie de Mortagne.
A cette époque le Puy du Fou était une simple seigneurie.
Les redevances versées à Mortagne devaient être très élevées.
Guy II du Puy du Fou avait dû se rendre compte que les seigneurs de Mortagne, jaloux de leurs prérogatives, s'opposeraient à une extension des droits honorifiques que pourrait revendiquer le seigneur du Puy du Fou, en raison de l'accroissement de son influence et de l'augmentation de sa fortune.

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Alors Guy II du Puy du Fou, fort de ses bonnes relations avec son voisin immédiat, le seigneur-châtelain de Rochetemer, en les Herbiers.
Sans doute, qu'il lui a promit de prélever sur son nouveau château du Puy du Fou, des redevances moins élevées que celles versées à Mortagne.
Ils décidèrent de construire le nouveau château sur une partie de son domaine relevant féodalement et directement de la châtellenie de Rochetemer.
Plus tard même le seigneur de la Rochetemer abandonnera à celui du Puy du Fou, la féodalité consistant en huit chapons de cens, qui lui étaient dû sur le Bourg-Bérart et la Chasse-Levrière.
Le nouvel emplacement choisi était plus constructible que celui de l'ancien château, près du croisement de deux chemins importants.

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De plus, il ne serait plus gêné par la proximité du Bourg-Bérart, en partie en ruine, dont une part importante de la population avait été transférée au bourg des Epesses.
L'étang sur le bord duquel fut construit le nouveau château permettait facilement de mettre en eau les fossés qui devaient l'entourer.
Ce nouveau château pour répondre aux buts fixés dans l'autorisation donnée en mars 1432 par le Roi Charles VII.
Un édifice capable, vu l'insécurité du pays, de soutenir des sièges.
C'était une place forte importante sur la frontière du Poitou et de l'Anjou.
Il devait être de plan carré, avec donjon et tours aux angles.
En 1810, Poëy d'Avant (1792-1864) en visite au Puy du Fou parle d'un grand pavillon nommé "le Pavillon Anglais" et d'un autre pavillon flanqué de tours, nommé "le Pavillon de Renaud du Puy du Fou".
La nuit du 24 au 25 janvier 1799, sous l'effet d'un tremblement de terre, ces pavillons se sont écroulés comme de nombreux édifices, églises et autres ébranlés en Vendée.

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Pavillon "anglais", pavillon de "Renaud du Puy du Fou", mais pourquoi ?
Peut-être en raison de la démolition du Vieux Puy du Fou par les Anglais.
Peut-être aussi du fait que bon nombre de matériaux de ce Vieux Puy du Fou, probablement construit par Renaud, servirent à la construction de ce nouveau château.
Comme il est dit en plusieurs aveux, notamment en celui du 9 janvier 1784, rendu à Mortagne pour le Vieux Puy du Fou et ses dépendances "Lequel dit chasteau nouveau a été bâti et construit d'après les démolitions dudit vieux château du Puy du Fou".
Il en reste aussi le bâtiment carré, qui se voit en entrant dans la cour du Puy du Fou; à gauche, flanqué de deux tours à pans coupés.
L'une renferme un escalier desservant les étages.
Ce bâtiment fortement remanié conserve sa porte en plein cintre, et à l'intérieur, un ou deux corbelets (pièce de bois ou de pierre en saillie sur un mur) semblant provenir de l'ancien château.
Le mur semble avoir été refait à une époque relativement récente.
A l'intérieur, dans un angle, une porte dont la feuillure prouve qu'elle devait desservir une partie de bâtiment aujourd'hui disparue.

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Puis une génoise (fermeture d'avant-toit formée de plusieurs rangs pour éloigner les eaux de ruissellement de la façade) faite de tuiles renversées, doit dater de la restauration survenue après le tremblement de terre ce 1799.
Une partie des murs de la grande galerie proviennent probablement du château du 15ème, comme la petite tour carrée à mâchicoulis, qui se trouve près du portail actuel et l'éparons de l'angle extérieur Sud-est, qui ont toutes les apparences des constructions du 15ème siècle.
Ce château devait être doté de souterrains, comme tous les châteaux défensifs de cette époque.
L'un d'eux traverse la cour, allant du grand corps de logis vers le porche d'entrée de la cour.
Tout un réseau d'égouts, de passages souterrains passe sous les bâtiments actuels et semble aboutir à la dénivellation de terrain bordant la grande galerie à l'extérieur.
Certains écrits mentionnent deux souterrains dont l'un se dirigerait vers l'Ouest, l'autre vers l'Est.
Mais cela est une autre histoire.

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Les histoires de souterrains sont toujours impressionnantes.
Les descriptions furent écrite en plein romantisme, à peu près à l'époque où Isidore Masse découvrait la fameuse ville engloutie d'Herbauges.
Mais à cette époque, il fallait surtout impressionner et faire rêver le lecteur.

4 septembre 2017

Terre de géants

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Terre de géants et de genêts d'or, Vendée aujourd'hui quand notre mémoire allait t'oublier, on t'admire encore.
Grâce au Puy du Fou qui refait l'histoire.
Et, en fleurs de nuit, reprend ton combat pour la liberté, pour Dieu.
Le cœur bat.
Jacques Maupillier fait courir les foules.

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Certes, près de lui, point ne se défoulent.
Les gens fort surpris, ce n'est pas du rock.
La foi parle au cœur et, en tous, fait choc.
Appels des clochers, longs échos du cor, airs de chasse, cris ... de guerre, airs de foire, la "Cinéscénie" est belle.

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Temps fort.
Le réel s'unit avec l'illusoire.
La passé renaît et défile au pas :
Montfort, Charette, Clémenceau, de Lattre, tous le monde est là.
On craint quand soudain les chevaux déboulent.
Au nom de Verdun, lourdes larmes coulent.

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Le spectacle émeut.
Ce n'est pas du toc.
On voit les héros, on revit leur sort :
François 1er, Charette ... rois couronnés de gloire.

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Bonchamps qui pardonne au seuil de la mort, nous fait applaudir une autre victoire.
Un ange passe ... quand leurs croix là-bas font que Bleus et Blancs se tendent les bras.
Dans la paix des soirs quand les charrois roulent, quand aux mâts de mai, vœux et fleurs s'enroulent, Vendée, en nous, droit s'enfonce ton soc !

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La foi parle au cœur et, en tous, fait choc !

31 août 2017

Les ombres du Puy du Fou (4)

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28 août 2017

La mort du Général D'ELBEE par LE BLANT (Jules)

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LE BLANT (Julien) Né à Paris en 1851.
Elève de Girard.
Peintre d'histoire et de genre.
Nombreuses scènes de chouannerie et des guerres de Vendée.
1874 : 1ère participation au Salon.
Plusieurs fois récompensé. Huile sur toile, 1878 est d'une hauteur de 1,4m et une largeur 2,06m
Maurice Gigot d'Elbée,né dans une famille de la noblesse originaire d'Allemagne, il assume à St Martin-de-Beaupréau les fonctions de procureur-syndic.
Son esprit modéré est heurté par les crimes commis au nom de la Révolution et par le sort réservé à la famille royale.
Il décide de défendre la cause monarchique et devient l'un des chefs de l'armée catholique et royale.
Il est élu générahssime en juillet 1793.
Blessé à la bataille de Cholet, il se réfugie à Noirmoutier où il est arrêté en décembre 1793.
Il y est fusillé le 4 janvier 1794.
La scène représente le héros vendéen, exécuté dans son fauteuil, à côté d'autres victimes, après que les troupes du général Turreau situées à droite, l'aient traîné, blessé, sur la place du château de Noirmoutier.
Lors de son envoi au Salon de 1878, l'oeuvre était accompagnée de la légende suivante :

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"On mit d'Elbée dans un fauteuil et on le fusilla avec Duhoux d'Hauterive et de Boissy, ses parentes et Wielard qui avait rendu Noirmoutier à Charette eut le même sort".
Le traitement de l'espace et la répartition des personnages ne sont pas sans rappeler une autre oeuvre de J. Le Blant, "L'exécution du général de Charette place Viarme" réalisée à une date ultérieure, (1883).

24 août 2017

4. Histoire du Village des Ouches (4/5).

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Pierre regarda son fils, un peu interloqué par cette nouvelle inattendue :
-"Qui est-ce !" dit le père
-"la Guillaumette du Père François" répondit Thilbaut
-"Mais elle appartient au seigneur Robert d'Ardelay.
-"Tu vas au devant de grandes difficultés, mon garçon !" dit le père.
-"Je sais, mais j'irai voir notre seigneur et peut-être !" répliqua Thilbaut
Le lendemain, un dimanche, Thibaud assista à la messe et se rendit au château où le comte accepta de le recevoir.
-"Que me veux-tu !" lui dit ce dernier
-"Monseigneur, voici... je désire me marier"
-"Bon, cela !
-Et qui épouses-tu ?"
-"Guillaumette !"
-"Guillaumette ?"
Et il sembla chercher dans sa mémoire, parmi ses vilains dont tous les noms lui étaient familiers.
-"Je ne connais pas" finit-il par dire.
Le bûcheron hésitait.
Enfin, avec un effort, il osa :
-"C'est qu'elle n'est pas des Ouches..."
-"Et d'où est-elle ?'
-"D'ardelay ... "
Il y eut un silence.
Thibaud avait baissé la tête, attendant que la foudre éclatât.
Mais le vieux comte n'eut pas de colère.
Au contraire, d'une voix calme et douce et souriant presque, il dit :
-"Ecoute-moi bien, mon garçon ... je ne te défends pas d'épouser ta promise puisqu'elle te plaît... mais c'est à la condition qu'elle te suivra sur mes terres."
-"Et si le baron Rober refuse", reprit Thibaud, encouragé par le ton de bienveillance de son maître, me permettez-vous d'aller m'établir à Ardelay !"
-"Jamais"
-"Je paierai le formariage" dit Thibaud
- "Ah ! ah ! tu as donc de l'argent !
Et d'où te vient-il ?
On m'a rapporté que tu braconnais dans la forêt et que tu vendais le gibier...
Qu'on ne t'y prenne pas !
Tu ferais connaissance avec les oubliettes du château...
Quant à te laisser quitter la seigneurie, jamais et pour n'importe quelle somme, je n'y consentirai pas ...
Et n'essaie pas de fuir !
Tu es à mon service, tu m'appartiens...
Partout où tu pourrais te réfugier, j'ai le droit de te réclamer, de te reprendre et de te punir !
Je te ferai mettre au carcan.
Tu m'as compris... !"
Thibaud, la tête basse, quitta la salle.
Il longea les corridors sombres...

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Dans son trouble, il se trompa d'escalier et descendit dans la seconde cour, la Haute-Cour, celle-là même où se dressait le donjon.
C'était comme un autre château, plus sinistre, mieux fortifié, plus imprenable encore que le premier.
Un fossé l'isolait de la Basse-cour.
Thibaud savait qu'en ses fondations, taillées dans la profondeur du roc, se cachaient les prisons.
De toutes parts s'étendaient les dépendances du château, les écuries, les hangars, les celliers où s'entassaient les provisions.
Au-dessus de vastes salles inhabitées capables, en cas de siège, de loger le village tout entier et plus haut encore, bordé d'un parapet crénelé que des échauguettes reliaient de distance en distance, le chemin de ronde.
Enfin, la chapelle et le préau planté de quelques arbustes qu'un perron rattachait à l'habitation du comte.
Un sergent, que Thibaud rencontra, le guida à travers les passages des deux cours, jusqu'à la poterne dont la porte basse s'ouvrait au pied des remparts.
Et, de là, après s'être fait reconnaître par la garde, passant sous les inquiétants bois de justice, dégringolant le coteau sans suivre les détours du chemin, il regagna les Ouches dans les premières ombres de la nuit qui tombait.

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Le lendemain, de bonne heure, Thibaud se mit en marche pour Ardelay.
Le soleil qui se levait en ce matin d'automne, dissipait le brouillard planant sur la vallée du Petit Lay...
Il y avait de la gaieté et de l'espérance dans la lumière rose qui emplissait tous les points de l'horizon.
Le jeune bûcheron sentait un étrange bien-être s'insinuer en lui.
Il avait mûri un plan et il ne doutait pas de sa réussite.
Le grand air, l'éclatante lumière, l'aspect riant du paysage, tout lui donnait confiance.
Ayant quitté la route tortueuse allant du Puy du Fou à Ardelay, il suivait maintenant un sentier en raccourci.
Il marchait, tout joyeux, grisé par le vent léger, par les images heureuses qui se bousculaient dans sa tête.
Il allait gagner.
Il allait coûte que coûte, conquérir le droit de vivre auprès de celle qu'il aimait ...

21 août 2017

La "Cour" ou comment "apprivoiser" la Noblesse *

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Grand et robuste, François Ier fut le plus magnifique et le plus brillant des souverains de la Renaissance.
Celui qui, le premier, se fit appeler "Votre Majesté" régna en maître absolu, jaloux de son autorité.
En fin politique, il sut "museler" les velléités d'agitation des grands seigneurs ...
Il créa pour cela un "instrument" formidable : La "Cour" ou comment "apprivoiser" la Noblesse ...
François 1er attire autour de lui des dizaines de gentilshommes, de nobles dames et d'ecclésiastiques.
Pour les servir, des centaines de "gens" s'affairent : valets, médecins, barbiers, huissiers, écuyers, cochers, palefreniers, tapissiers, musiciens….. Comme le roi a l'âme "nomade", il aime à changer de château.
Et la "Cour", voyage aussi... l'été sur les bords de la Loire ... l'automne en Ile-de-France, pour la chasse ... l'hiver, au Louvre ...

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C'est une impressionnante caravane qui se déplace ... 12000 à 18000 chevaux ... 12000 piétons ...
On transporte tout ce qui est nécessaire ... des meubles jusqu'à la vaisselle.
Sur le trajet, le soir, il faut camper près d'un village où il est possible de loger tout le monde ...
On dresse des tentes, des baraques en toile ...
Seigneurs et dames protestent contre les fatigues, les installations sont inconfortables et les frais excessifs. 
Et ces déplacements ne sont pas les seules sources de dépenses ...
Chaque soir, à la Cour, ce ne sont que fêtes, festins et bals où l'on danse le menuet et la gavotte jusqu'à l'aube.

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On se pare de luxueuses étoffes de soie et de velours, enrichies de fourrures, de broderies d'or et de pierres précieuses ...
On se doit de suivre la mode imposée par le roi.
Lui-même s'habille de vêtements somptueux : linge de toile fine, chemises brodées, fourrures de zibeline et de martre ...
De l'or, il en veut partout : breloques, éperons, boutons, agrafes, bagues ornées de diamants et de rubis ...
A ce petit jeu ... seigneurs et dames se ruinent...
Ils doivent vendre des terres, "mendier" des pensions auprès du roi qui les "tient" et ainsi ils n'ont plus aucun moyen de se rebeller.
N'était-ce pas habile de la part du roi-chevalier ?
Si les soirées voient se dérouler de somptueuses festivités, les journées ne sont pas moins occupées.
La chasse, dont le roi raffole, est la distraction par excellence : chasse au héron, au chevreuil, au sanglier, au lièvre que François Ier "court" avec un guépard.
Il aime particulièrement la chasse à courre au cerf tandis que la forêt résonne des abois des meutes et des appels des cors.

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Quand le temps ne permet pas de chevaucher à perdre haleine dans les bois, Sa Majesté, qui a besoin de se dépenser physiquement, joue à la paume, l'ancêtre de notre tennis ...
Un jeu violent : on lance de toutes ses forces des balles au-dessus d'un filet avec des raquettes.
Bien des joueurs quittent le terrain sur une civière, victimes d'une balle canon !!!
Les dames apprécient le spectacle des belles musculatures en action ... mais elles s'émerveillent davantage devant les nombreux animaux exotiques que possède le roi : singes, guépards, lionceaux dressés et guidés par des serviteurs ... autruches et chameaux offerts par le Grand Turc, phoques envoyés par la régente des Pays-Bas...
Ainsi, du matin au soir, le roi entraîne la Cour dans une danse endiablée et chacun se plie avec empressement à son "bon plaisir" ...

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Que ne ferait-on pas pour attirer son attention ?
Pour obtenir de lui une parole ou même un simple regard ... comme un petit toutou bien docile ...
François Ier très habilement réussit sa manœuvre.
Trop occupés à lui plaire, les nobles abandonnèrent leurs ambitions politiques et lui laissèrent exercer seul le pouvoir.
La théorie de la monarchie absolue de droit divin commença à se dessiner ... les rois n'avaient de compte à rendre qu'à Dieu et leurs sujets devaient se soumettre.François Ier séduit par l'Italie lors de ses campagnes militaires, soutint de son prestige les modes pratiquées à Gênes, Florence, Venise ou Milan.
Les merveilleuses étoffes de soie et de velours, les chatoyants taffetas donnèrent un faste sans précédent à sa Cour et contribuèrent à sa gloire.

17 août 2017

Dans le Grand Parc du Puy du Fou.

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10 août 2017

C'était en 1980

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