"Du Pain et des Jeux", le seul souhait, la seule convoitise de la "tourbe dégénérée des enfants de Romulus", fulminait le poète satirique Juvénal, stigmatisant la décadence de la plèbe de Rome. Ils y ont sciemment englouti des sommes fabuleuses (même les plus pingres, comme Claude ou Vespasien) pour assurer leur pouvoir. Cette tradition remonterait à Romulus, mais le plein essor des Jeux se situerait a l'époque de Tarquin l'Ancien (au VIème s. av. J.-C.) qui fit construire le Circus Maximus (le "Grand Cirque") et décida la création d'une douzaine de Jeux annuels, à périodes fixes... Certaines avaient un autre cadre : "L'Amphithéâtre". Au fil des siècles, on oublia le sens profond des "jeux"... Ils attiraient une foule très nombreuse et, souvent, l'Empereur les honorait de sa présence... A chacune des extrémités de la spina, les fameuses bornes de pierre (les metae) autour desquelles devront virer les attelages. Mais... attention... l'Empereur Auguste entre avec sa suite... Chacun est tiré par quatre chevaux : c'est une course de quadriges... Aujourd'hui, le célèbre Scorpus conduit un quadrige... De plus, à chaque victoire, il touche une bonne somme, augmentée d'un cadeau de l'Empereur. Chacun mise sur sa couleur favorite. Chaque passage des metae est un moment dangereux et décisif ! A chaque tour, on retourne un oeuf et un dauphin pour que chacun sache où en est la course. Le spectacle est passionnant car chacun des participants redouble d'audace. Quand le soleil disparaît à l'horizon, épuisé par tant d'émotions, les Romains se dirigent vers le grand banquet offert par l'Empereur... ainsi les esprits se calmeront, les perdants seront consolés... Le premier Mai 1886, une grève, durement réprimée, a lieu à Chicago. MOUCHAMPS est une petite cité de caractère classée "Petites cités de caractère". Ici, tout est mis en œuvre pour garder le caractère pittoresque du vieux bourg. Depuis plusieurs générations, les Clemenceau possédaient un domaine sur la commune de Mouchamps. "L'obstination têtue" était de ces vertus qu'il revendiquait de ses racines vendéennes. En 1929, il a choisi Mouchamps comme dernière demeure. Il avait, par avance, réglé tous les détails de ses obsèques, refusant des funérailles nationales. Seule une copie de la déesse Athéna, œuvre de son ami sculpteur Sicard, surplombe les deux sépultures jumelles. On chantait beaucoup dans notre bocage. Le verre à la main, la casquette en arrière sur un visage grimaçant, ruisselant et rouge, adossés aux barriques, les disciples de Bacchus se réjouissaient de cœur en chansons. Pendant les repas, le vin aidant, toutes les voix se faisaient entendre. On assistait, alors à une cacophonie générale. Les noceurs s'en donnaient à cœur joie et même souvent à "l'avant-deux" accompagnait la musique de leur chants rythmés. Au printemps de leur vie, les conscrits ramassaient les poules de village en village et sans se soucier de leur avenir, ils annonçaient à tous leur prochain départ sous les drapeaux. J. Maupillier (Garde) Une petite commune, Les Châtelliers-Châteaumur, qui possède sur son territoire des vestiges du Moyen Age, dont le donjon domine le bourg de Châteaumur depuis 10 siècles. Autrefois entouré d'eau au moyen d'étangs creusés et alimentés par le petit ruisseau voisin, qui sépare les communes de Châtelliers-Châteaumur et de la Flocellière, il fut longuement occupé par les Légions Romaines Ce fut l'origine de la Féodalité. Armes reproduites dans le blason actuel de la commune des Châtelliers-Châteaumur, choisies sont celles de Thouars. On y accède par une belle porte en arc brisé du XIVème siècle. Celle du Nord-Ouest comporte une petite cheminée et des lieux d'aisance. A l'intérieur il comportait deux étages non voûtés, dont les planchers étaient soutenus par de grosses poutres reposant sur des corbellets de pierre. Le premier texte concernant Châteaumur est de l'an 950, et le premier seigneur connu en fut Arnold 1er, fils cadet d'Arnold de Mauléon d'Humberge de Mortagne, qui avait eu Châteaumur en apanage. Châteaumur fut vendu par eux en 1649 à François MESNARD de TOUCHEPRES, seigneur de la Pommeraie-sur-Sèvre. Les archives de la Vendée conservent tout un dossier de lettres adressées par MESNARD de TOUCHEPRES, à son régisseur CHAPElAIN. MESNARD de TOUCHEPRES mourut à Paris sans alliance le 12 Avril 1793, et comme ses héritiers, avaient émigré, leurs biens ont été dispersés et vendus comme biens d'émigrés. Un décret de la convention a décidé de remplacer par des noms nouveaux les noms des localités rappelant la féodalité.Panem et Circenses
Et les empereurs conscients qu'un peuple "qui bâille est mûr pour la révolte" ne laissèrent jamais les Romains bâiller, ni de faim (par des distributions mensuelles de nourriture), ni d'ennui...
Les feux et les spectacles furent le plus sûr instrument de leur absolutisme.
A l'origine...
Les premiers Jeux (les "Ludi") étaient des manifestations équestres, dédiées à une divinité afin de se concilier ses bonnes grâces et de capter son énergie, momentanément incarnée dans les vainqueurs des courses.
Dans les premiers temps de Rome, ces spectacles avaient des objectifs plutôt "agraires"...
On s'adressait à Saturne pour les semailles, à Cérès pour les moissons, à Liber pour la vigne, à Paies pour les troupeaux...
Ainsi, en avril, on célébrait Cybèle, la déesse Mère ; en mai, Flore, la déesse du Printemps ; en août, Romulus, le fondateur de la Cité...
Peu à peu, les chefs d'État, les généraux, fêtèrent leurs victoires en offrant au Peuple des représentations supplémentaires de "circenses" (de "Jeux du Cirque") que l'on reconduisit d'année en année.
Ces "commémorations" s'additionnant, on pouvait assister, à Rome, au IVème siècle, à plus de 182 jours de festivités par an...
Toutes, cependant, ne se déroulaient pas dans le "Cirque".
Dans ce lieu, la violence était de mise.
Une autre tradition religieuse avait évolué.
Il s'agissait, dans ce cas précis, du culte que les familles romaines vouaient à leurs ancêtres.
Pour honorer leurs âmes, les Mânes, elles leur offraient des fleurs, des aliments...
Mais il fallait aller plus loin...
Pour apaiser leur courroux d'avoir quitté cette Terre, les défunts réclamaient des sacrifices sanglants, animaux... et humains, lors de combats de gladiateurs où, inévitablement, il y avait des victimes.
En 105 av. J-C , l'État reprit à son compte ce culte barbare.
Il ordonna des combats de gladiateurs pour protéger le peuple romain de la colère des dieux et des âmes mortes...
On y assista par désœuvrement, pour l'émotion des courses, mais aussi pour le plaisir immonde de voir couler le sang...
Ce n'est que convertis au christianisme (dont ils avaient tellement persécutés les adeptes) que les Romains rougirent de cette honte invétérée et qu'en 404, un édit d'Honorius interdit les tueries de l'arène.
Ces Jeux, tellement prisés des citoyens romains, duraient des journées entières... et même jusqu'à la nuit tombée.
Nous irons pour ce premier séjour dans l'antique Rome, assister aux Jeux par excellence, les "Jeux du Cirque"...
Au "Circus Maximus'', il se situe entre les collines du Palatin et de l'Aventin, dans la petite vallée Murcia.
Le fond de la vallée forme la piste avec son sol souple et sablonneux, idéal pour amortir les chutes.
Les gradins s'étagent sur les collines environnantes.
Les bancs de bois peuvent recevoir 150 000 spectateurs...
La piste s'enroule sur 568 mètres autour de son "épine dorsale", la spina, une longue terrasse ornée de statues de divinités et de l'obélisque du pharaon Rarnsès H, ramenée d'Egypte par l'Empereur.
Entre la piste et les gradins, un large fossé empli d'eau, "l'euripe", protège les spectateurs.
Il y avait autrefois des rampes de fer, mais un jour, des éléphants affolés les renversèrent et tuèrent plusieurs assistants...
César fit creuser "l'euripe" pour éviter d'autres accidents.
Il occupe, sur le flanc du Palatin, une magnifique loge de marbre.
Aussitôt la foule se lève d'un sursaut unanime et lui adresse, en agitant des mouchoirs, une vive acclamation...
Déjà, les concurrents de la première course sortent des écuries situées à l'une des extrémités de la piste.
Ils viennent occuper la place que le sort leur a assignée, dans un ordre impeccable et une mise éclatante.
Les chars sont richement décorés, ce ne sont pourtant que de simples caisses montées sur deux roues...
Ils sont ainsi très légers, mais aussi très fragiles et faciles à renverser.
Les bêtes s'avancent, un rameau sur la tête, la queue relevée par un nœud très serré, la crinière constellée de perles, le poitrail couvert de plaques étincelantes et d'amulettes, montrant à leur encolure un mince collier et un filet teints de la couleur de leur écurie.
Les conducteurs, les "auriges", attirent eux aussi, tous les regards.
Debout sur leur char, casque en tête, fouet en main, bandes molletières enroulées autour des jarrets et des cuisses, ils sont vêtus d'une casaque de la nuance de leur écurie.
Autour de leur corps s'enroulent les rênes, qu'en cas d'accident, ils trancheront du poignard suspendu à leur côté.
Il a déjà gagné plusieurs centaines de prix... est l'idole de la foule et surtout des femmes...
Son nom est sur toutes les lèvres, son portrait dans toutes les maisons.
Il est pourtant d'humble origine, comme tous ses collègues...
C'est un esclave, mais il a été affranchi par l'Empereur grâce à ses succès.
Il est devenu fabuleusement riche.
Il se fait payer à prix d'or par son écurie qui veut à tout prix le conserver.
Son destin fait rêver les Romains : la force, la fortune, la gloire à un tout jeune âge...
Mais aussi le danger permanent de mourir sur la piste...
Dans le Cirque, les chevaux piaffent...
L'organisateur des Jeux, un haut magistrat, spectaculaire dans sa tunique écarlate et sa toge brodée d'or, accomplit le geste décisif.
Au son de la trompette, il jette du haut de sa tribune une serviette blanche.
C'est le signal du départ...
La fièvre s'empare alors du public aussitôt que la poussière vole sous la roue des chars.
Les spectateurs tremblent de crainte et d'espoir...
Car ils ont parié, souvent de fortes sommes, sur les quatre écuries, les "factions".
Les Verts, les Bleus, les Blancs et les Rouges.
Le peuple préfère les Verts, les sénateurs et les riches plutôt les Bleus...
Les patrons des différentes écuries s'inquiètent, eux aussi.
Ils attendent le gain des courses pour entretenir un nombreux personnel : entraîneurs, vétérinaires, tailleurs, bourreliers, gardes d'écurie, palefreniers, panseurs, abreuveurs...
La passion monte au fil des tours de piste...
Les quadriges mènent un train d'enfer...
Si la borne est serrée de trop près, le Mosaïque du char risque de l'accrocher et de s'y briser !
Si le tournant est pris trop large, l'attelage perdra son avance ou sera heurte par le suivant !
Tout dépend de l'adresse de l'aurige et des deux chevaux extérieurs.
Au lieu d'être attelés au joug comme les deux du milieu, ils sont attachés par une corde et dirigent l'ensemble.
Celui de droite, à l'aile marchante, celui de gauche au pivot...
Ces bornes, il faut en franchir treize au cours des sept tours de piste... sept tours symbolisant l'errance des sept planètes (connues à l'époque) et la succession des sept jours de la semaine...
Sur la spina, se trouvent, en alternance, sept oeufs de bois colossaux et sept dauphins de bronze.
Au dernier tour, la foule excitée, hurle, encourageant sa faction...
Une tempête d'acclamations et d'applaudissements salue le vainqueur qui reçoit son prix des mains mêmes de l'Empereur...
Il faut maintenant que les esprits s'apaisent...
Une course de voltige va permettre aux spectateurs de se détendre...
Les cavaliers doivent, toujours au long des sept tours de piste, effectuer sur leur monture, toutes sortes d'exercices difficiles : Manier les armes, se tenir à califourchon, agenouillé ou couché sur le cheval au galop ; ramasser une étoffe sur la piste et même franchir un quadrige d'un bond prodigieux...
La journée au Cirque comporte une douzaine de courses de chars ou de voltige...
Pour ne pas perdre leurs places, les spectateurs ne les quittent même pas pour se restaurer.
Ils déjeunent sur place avec ce qu'ils ont apporté ou ce qu'ils achètent aux innombrables marchands ambulants...
Ils lient conversation avec leurs voisins et discutent...
De quoi... ?
Devinez...
De courses, bien entendu... !
D'ailleurs, les courses terminées, on pense déjà aux prochaines festivités...
Bientôt d'autres Jeux, encore plus palpitants, se dérouleront, cette fois, à l'Amphithéâtre...1er mai (Fête du travail)
Les manifestants réclament la journée de 8 heures.
En 1889, la IIème Internationale (groupement de prolétaires du monde entier) décide que cette date du 1er Mai sera un jour de grève pour tous les travailleurs des pays industrialisés qui reprendront, à leur compte, cette revendication.
En France, la première manifestation a lieu le 1er Mai 1891.
Elle reste tragiquement célèbre, à Fourmies, dans cette ville où les mineurs du Nord souffrent de conditions de travail particulièrement pénibles.
La troupe intervient et une fusillade éclate.
Bilan : 9 morts (dont 2 enfants et 4 jeunes filles) et 35 blessés.
Ces fameuses 8 heures de travail ne sont obtenues par les ouvriers qu'en 1919.
En 1907, le muguet apparaît à la boutonnière des manifestants et en 1947, le premier Mai devient jour chômé et payé ...Mouchamps et Georges CLEMENCEAU (1841-1929)
Le village de Mouchamps est juché sur un escarpement rocheux qui domine la sinueuse rivière du Petit Lay.
Plantations en pieds de murs, ruelles escarpées, chaussées typiques et coteaux aménagés.
A l'abri des regards, découvrez le Colombier, lieu de mémoire incontournable où repose le "Tigre" Georges Clemenceau.
C'est dans le bois du Colombier que Georges Clemenceau repose auprès de son père.
Né en 1841 en Vendée, à Mouilleron-en-Pareds, il passe son enfance à l'Aubraie à Féole.
Médecin, journaliste, homme politique, il est Président du Conseil de 1906 à 1909, puis de 1917 à 1919.
L'histoire a retenu son action décisive pour la victoire lors de la Première Guerre Mondiale.
C'est là, auprès de son père, à qui il vouait une admiration sans borne, qu'il souhaitait être inhumé.
Comme le rappelle le panneau qui mène à sa sépulture, on peut être surpris d'une telle simplicité.Quand on chantait !!!
Tout l'environnement était source d'inspiration.
On chantait le travail du paysan, les métiers, les moulins, les animaux, les fêtes….
J'entends encore les vocalises des jeunes valets menant boire le bétail ou revenant des champs au crépuscule.
Leurs chants langoureux me séduisaient.
Que de fois aussi ai-je entendu "la chanson de toile" de la jeune fille de la ferme voisine.
A l'ombre d'un vieux châtaignier, elle exerçait sa voix argentine tout en filant la quenouille.
Les refrains s'unissaient aux chants des oiseaux d'alentour.
En toutes saisons, on entendait chanter le rémouleur, le marchand de peaux de lapins sur un ton monocorde, le sabourin à plein gosier, parcourant les rues de mon village.
Ils annonçaient leur passage pour solliciter la clientèle.
On chantait durant les travaux d'été.
On s'animait, on s'exaltait en chansons devant les derniers blés à faucher.
Le soir des vendanges particulièrement, après une journée bien remplie, les hommes s'assemblaient dans le cellier.
Les chansons rythmaient également les étapes de la vie.
Ma grand-mère avait la charge d'endormir le dernier nè de la famille.
Je la revois dans un coin de notre vaste cuisine et je l'entends encore chanter de sa voix chevrotante et cassée la même chanson qui nous avait endormis.
La tête courbée sur elle-même, elle sommeillait parfois avant mon petit frère devant le berceau aux rideaux amidonnés.
Je crois que nous avons tous appris nos premières chanson quand elle nous faisait sauter sur ses genoux.
Le dimanche, en fin de soirée, il n'était pas rare de voir les groupes de jeunes s'en aller en chantant comme des fous à travers la campagne.
Mais, c'est surtout les jours de noces que la chanson trouvait son opportunité.
Le silence se faisait tant bien que mal et les meilleurs chanteurs et chanteuses étaient sollicités.
Aidé par "son papier", chacun piquait une pointe de fierté à chanter tous les couplets (30 à 40 parfois).
Le verre à la main, on entendait celui qui pouvait aller jusqu'au bout de sa chanson.
Et puis, après les compliments, venait la traditionnelle chanson de la mariée.
Le violoneux invitait ensuite à la dance.
C'est encore en chansons que l'on conduisait les époux à leur demeure.
Quand la fête était terminée, n'entendait-on pas dans la fraîcheur du matin ?
On battait "le charivari" quand un veuf ou une veuve se remariait.
Dans les bourgs, on appréhendait les groupes d'hommes extravagants voire grotesques qui déambulaient dans les rues.
Un tintamarre accompagnait toujours le cortège au milieu de cris et de chansons entrecoupées de "you! you!" qui effrayaient les enfants réveillés.
Ainsi, les chansons conduisaient les hommes à la croisée des chemins aventureux.
C'était la chanson du chevalier quittant sa dulcinée pour aller à la guerre.
C'étaient nos ancêtres qui "chantaient au long des haies des strophes de foi et de feu"….
Chansons d'hier…
Vieilles chansons folkloriques, cantilènes, chansons bachiques, mélodies ou romances mélancoliques, chansons à "ripouner", … je vous retrouve dans mon vieux cahier aux feuilles jaunies.
Malgré les craintes du lendemain incertain, malgré les soucis quotidiens qui pesaient lourd sur les cœurs, les chansons reprenaient le dessus et devenaient symboles d'espérance.Châteaumur en Vendée
C'est un quadrilatère dont les angles et le milieu des côtés sont renforcés de tours pleines sur leur plus grande hauteur.
Le donjon de Châteaumur (XIIème siècle) est de même style et de même époque que les donjons de Pouzauges, de Tiffauges et de Noirmoutier.
Frère ou cousin des châteaux romans de Tiffauges et de Pouzauges, Châteaumur se dresse sur une petite colline dominant "le Vieux Camp Gaulois" dont les traces de forme elliptique de 50 mètres de long sur 40 mètres de large, existent encore dans le Parc du Logis de Villefranche.
De nombreux débris furent exhumés au cours des fouilles entreprises au siècle dernier par les archéologues.
Une église y fut même élevée vers l'an mil.
Ce fut Saint Nicolas qui devint Prieuré.
Ne se contentant pas d'occuper le vieil Oppidum Gaulois, les chefs Romains établirent un Prétoire sur la petite colline où s'élève le Donjon actuel.
Ce fut là que, lors des grandes invasions barbares qui amenèrent la chute de l'Empire Romain, les populations se regroupèrent sur un lieu facilement défendable, le Prétoire Romain.
Par voix électives, elles se choisirent un chef qui, par sa bravoure, son autorité, ses capacités, serait le plus apte à organiser leur défense.
Ce pouvoir donné à un chef n'était pas transmissible à sa descendance.
A sa mort un autre chef était élu.
Puis, vers la fin du Xème siècle, la grande famille des vicomtes de Thouars qui avait été mise à la tête d'immenses domaines, correspondant à peu près aux Départements de la Vendée, des DeuxSèvres, par les Ducs-Comtes du Poitou, commença, sous Aimery II de Thouars, d'organiser le territoire qui lui était confié.
Dans les points stratégiques comme Tiffauges, Pouzauges, Mortagne, les Herbiers, Mauléon, Châteaumur, ils placèrent des cadets de leur famille.
Ce qui prouve l'appartenance des premiers seigneurs de Châteaumur à cette Famille de Thouars, ce furent leurs armoiries.
Puis ces cadets de Thouars abandonnèrent leur nom de famille pour prendre celui de leur domaine.
Pratique très fréquente, même au siècle dernier, où les cultivateurs prenaient le nom de leur métairie.
Ce sont eux qui après avoir fait élever un lourd donjon de bois, le remplacèrent au XIIème siècle, par l'actuel donjon roman, près duquel ils élevèrent l'église de la Madeleine, belle église romane à trois nefs voûtées en plein cintre.
Incendiée pendant les Guerres de Vendée, elle ne sera démolie qu'en 1826, de même que celle de Saint Nicolas.
Cet actuel donjon roman se présente comme un cube flanqué de tours rondes aux quatre angles.
Au-dessus subsistent les fentes pour le passage des bras du pont-levis.
L'intérieur de ce donjon a perdu ses étages.
Situé à présent au milieu d'un petit village circulaire qui épouse la forme de l'ancienne enceinte de la place fortifiée.
Il est le cousin de ceux de Tiffauges et de Pouzauges, en ce qu'il est bâti sur un plan similaire, quadrangulaire, à contreforts hémicylindriques, au centre des murs avec les angles englobés dans de fortes tourelles massives au rezde-chaussée, mais au premier étage contenant trois petites chambres destinées à la surveillance et au tir.
On y entrait par une petite porte romane encore très bien conservée, placée aujourd'hui à deux mètres du sol, qui devait primitivement être plus bas, et cette porte était solidement fermée.
Il mesurait à l'intérieur 11m sur 9m50.
Ce château était le siège d'une des plus importantes Baronnies relevant de Thouars.
Le Baron de Châteaumur avait le droit de haute, moyenne et basse-justice, sur tout ou partie de 32 paroisses aux alentours.
Il apparaît dans les textes en 935, dans la charte de fondation de l'Eglise Saint-Pierre de Mauléon.
C'était un THOUARS.
Ensuite le dernier de cette famille Geoffroy de Châteaumur eut une fille Jeanne qui vers 1260 apporta cette Baronnie à Maurice de Belleville, seigneur de la Garnache et Montaigu.
Un de ses descendants fut le célèbre connétable Olivier de Clisson, ami de Du Guesclin, il fut seigneur de Châteaumur.
Puis toujours un de ces descendants dit de Bretagne, sera Baron de Châteaumur.
Laquelle Baronnie, vers le milieu du XVIème siècle, devint la propriété de la Famille ESCHALLART de la Boulaye en Treize-Vents.
Le dernier de cette famille, François MESNARD de TOUCHEPRES vivait à Paris.
Le vieux donjon n'étant pas très confortable, Les Mesnard de Toucheprès bâtirent, sur la seconde enceinte, une série de constructions que l'on voit 'encore aujourd'hui.
On raconte qu'avare et très inhospitalier, très impopulaire à Châteaumur et à la Pommeraye, il se tenait quand il y venait, dans l'appartement qui se trouvait au-dessus de l'entrée de son château de Châteaumur, pour surveiller le travail de ses serviteurs.
Il avait comme régisseur le Docteur Vincent CHAPELAIN, originaire des Epesses, qui fut Maire de Châteaumur, la Flocellière et les Epesses, révolutionnaire, guide des Colonnes Infernales en 1794.
Châteaumur fut donc mis en vente et acquis comme Bien National, le 14 novembre 1798. Les sieurs Cougnaud, notaire à Fontenay, et Bonamy, propriétaire à Maillezais, l'ont acquis pour 80.000 francs.
Quatre familles possédèrent Châteaumur successivement :
- Les sires de Châteaumur, de 950 à 1301.
- Les sires de Belleville, de 1301 à 1538.
- Les Eschallart de la Boulaye, de 1538 à 1649.
- Les Mesnard de Toucheprès, de 1649 à 1791.
Pendant la période de la révolution, Châteaumur se nommera "LIBRE-MUR" !
Le 8 juillet 1814, que Louis XVIII (1755-1824) annule le changement de noms des 3 000 communes rebaptisées par les sans-culottes