Puy Story

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15 octobre 2021

Le Geste de Bonchamps.

 

L’histoire l’a conservé et le Puy du Fou l’a remis en mémoire…
Désormais cet épisode est inscrit dans les échos collectifs du Monde.
La Voix et le geste…
L’espérance naissant d’un geste d’agonie…
La bonté de l’homme triomphant de la cruauté et de l’absurdité de la guerre…
La Mort et la Vie…

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Images des symboles de la loyauté, de la lucidité, de la Fraternité.
Illustration ineffaçable de vertus bien oubliées de nos jours.
Mais n’était-ce pas ce que prêchaient les orateurs de la Nouvelle Philosophie du dix-huitième siècle ? Seulement, les théoriciens de ce temps pratiquaient déjà le trop célèbre aphorisme :
"Je dis et vous faites".
Le règne du Médiocre allait arroser de sang les lys décimés…
Bonchamps était l’homme qui vivait l’impossible.

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Cet impossible que Voltaire et Rousseau avaient rêvé en forme de république idéale, que Robespierre et ses compagnons d’infamie transformeraient en massacres des Innocents, que les chefs Vendéens assumeraient en défi et que Bonchamps allait sublimer en un geste de légende et un mot historique…
Il était la preuve par la mort que les enchantements étaient toujours à l’Ouest, que par-delà cette signature qui avait embastillé les horizons du Poitou légendaire, existerait un département sauvé de l’anonymat par un ruisseau nommé Vendée.

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Un royaume immortalisé par les exploits couleur de sang, les sacrifices auréolés de haine et d’amour, dans une Croisade de l’Inutile…
"GRÂCE AUX PRISONNIERS",
cria Bonchamps, en bordure du fleuve Loire…
"Grâce aux prisonniers", que répétaient les buissons et les échos habillés de lys écarlates, de bonnets phrygiens rougissants, et de couronnes de genêts en fleurs.

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La nature offrait un décor grandiose, et la mort du Héros Vendéen devenait le "Salut des Autres", le sourire des humbles, le "Pardon du Soldat", en éternisant le goût du panache, et le refus de n’être que colère et représailles.
Le geste du Vendéen agonisant sur le brancard improvisé, la main qui se lève, la voix qui s’enroue, les cavaliers qui s’inclinent devant la volonté pacifique…
Et la voix de Bonchamps répercutée par le peuple ému aux larmes échos au-dessus de l’angoisse et de la douleur heure à jamais marquée dans l’éternité humaine qui chaque jour entendra, ou devrait entendre, le cri légendaire.
"GRÂCE AUX PRISONNIERS".
L’histoire l’a conservé.

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Le Puy-du-Fou le remet en mémoire.
L’ensemble est une projection de l’âme vendéenne.
Un appel pour raffermir au cœur de nos contemporains, la certitude que partout autour de nous, au-delà des impatiences, des absences, des intolérances, au-delà des affamés de gloire et des oubliés de la planète, il y a des mots nés dans la souffrance d’un homme et dans l’héroïsme des sacrifiés :
"Grâce aux Prisonniers"
Trois mots pour la purification des massacres blancs et bleus.
Un geste pour la Postérité.
Trois mots et un geste pour inscrire au fronton vendéen le blason d’un humanisme toujours présent au cœur de tous et de chacun…

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Et aux soirs des spectacles de ce fastueux livre d’images qu’est le Puy du Fou, défile le flot des Nouveaux Initiés à la ferveur vendéenne.
Ceux qui refluent vers les véhicules de la servitude moderne emportant au fond de leurs yeux les prodiges personnifiés par ce château.
Ceux qui marchent au rythme des reflets de ce passé et de ce présent dansant sur les eaux du lac enchanté.
Ceux qui s’en vont heureux, de notre Joie et des sentiments éternels éveillés par ces échos de la Vendée Militaire.
Ceux qui savent que désormais ces géants sont une symphonie quotidienne et permanente en bleu et blanc et le témoignage d’une aventure humaine…

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Bonchamps !
Le geste et le visage du Courage et de la Pitié.
La révélation du troisième personnage d’un douloureux triptyque.
La Guerre, le Chef, et ceux qui se battent.
Bonchamps a réhabilité les Innocents.
Et ce qui est symptomatique de la portée planétaire de ce geste, c’est la contraction en TROIS MOTS d’une scène historiquement autre.
Bonchamps blessé, aux portes de l’infini, entendait les rumeurs et les hurlements vengeurs.
Il était ainsi fait, qu’il ne croyait point aux vertus de la vengeance.
À tort ou à raison, il faisait la guerre, rien que la guerre…

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Et il voulait empêcher cette horreur, qui ternirait le double cœur vendéen…
Il dit à son cousin :
"MON AMI, C’EST PROBABLEMENT LE DERNIER ORDRE QUE JE VOUS DONNERAI, LAISSEZ-MOI L’ESPÉRANCE QU’IL SERA EXÉCUTÉ".
Et le Comte d’Autichamp (1770-1859), lança la parole sacrée.
"Grâce aux Prisonniers.
Bonchamps l’a dit. Bonchamps le veut !
Bonchamps l’ordonne !
Il y avait près de lui le petit Herminée battant doucement sur son tambour.
Il faut aller au-delà de la scène.
Ce qui importe, c’est que son vœu fut accepté, que la foule le crût, et le cria, et le crie encore.

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Un geste d’humanité dans une frénésie destructrice.
La Foi domptant l’Animalité.
C’ÉTAIT LE VENDREDI 18 OCTOBRE 1793…
Il faisait beau, mais froid.
A onze heures du soir l’homme mourut, laissant au Héros le privilège de crier aux générations futures, ces paroles extraordinaires :
"GRÂCE AUX PRISONNIERS !"
Le Geste de Bonchamps.

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La Voix de Bonchamps !
Puissent-ils être entendus de tous les hommes, et que l’intolérance se voile la face et se courbe devant le symbole du lys bénissant le bonnet phrygien, devant la Vérité de l’amour humain interdisant les gestes de la Guerre.
Ici dans ce haut lieu, l’histoire ne peut plus s’isoler de la légende.
L’une et l’autre renaissent de l’attention et de l’enthousiasme des pratiquants et des spectateurs de cette romanesque réalité.

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Cet opéra vivant des ombres et des gerbes de lumière, et ressuscitant au cœur de chacun de nous.
Au-delà du conte particulier se greffe l’histoire des hommes, la tendresse des femmes de l’éternité des paysages qu’ils fécondent.
Ces lieux où le bleu et le blanc s’épousent étroitement, où le geste de Bonchamps s’interpose pour que ce mariage n’engendre plus le sang, car le rouge de la révolte n’est pas forcément la pourpre de la Gloire.
Bonchamps n’avait pensé qu’à la sauvegarde de ses frères en humanité.

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Il mourait, mais il ne voulait pas faire mourir.
Trois mots pour épargner les trois couleurs de la Vie.
Un symbole de ce que devrait être un homme dans une société d’homme.
Ce fut l’histoire, c’est devenu une légende.
Mais c’est chaque soir de nos étés vendéens, une réalité de chair et d’apothéose…
Un soir au Puy du Fou, dans le silence des armes apaisées, une voix dit encore :

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"GRÂCE AUX PRISONNIERS !"

 VSV.

12 octobre 2021

Château Renaissance

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8 octobre 2021

La procession

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6 octobre 2021

Covid-19

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Vous avez votre "Safe-Bracelet".... ?
Vous pouvez passer au Puy du Fou.
C'est simple, rapide et sécurisant pour vous et pour les autres !
Qu'on se le dise, qu'on se le dise....

5 octobre 2021

La table au Moyen-âge.

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"Oyez, oyez gentes Dames, preux Chevaliers !
Allons ripailler séant la bonne pitance et la vinasse gouleyante et découvrons moult réjouissances en ces joyeuses bombances.
Et que badinages et effusions soient de circonstance !
Et que la fête commence !"

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Le Moyen Âge atteint une sorte de perfection dans l’art du festin.
Le type de repas caractéristique de l’époque est bien le banquet, une occasion d’affirmer son rang, sa richesse et son prestige.
Chez les grands de ce monde, comme chez les bourgeois qui peuvent se le permettre, le festin est donné à l’occasion de noces, d’alliances, de victoires, de naissances ou de tout autre événement important.
Mais l’art de la "cuisine," bien que différente de notre cuisine actuelle, est déjà un enjeu social de respectabilité et un instrument de prestige.

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Au Moyen Âge, l’alimentation est très codifiée et tributaire du rythme des saisons.
La fin du printemps, l’été et l’automne sont des périodes de grande abondance.
L’hiver est marqué par une grande frugalité dont la monotonie est rompue par des festins.
Donner un festin en cette période est la preuve d’une grande richesse.
Le repas médiéval est entièrement lié au calendrier liturgique qui distingue jours gras et maigres et où la consommation de viande est interdite.
La religion chrétienne impose, aux riches comme aux pauvres, entre 150 et180 jours de carême où l’on doit manger maigre, sauf pour les jeunes fidèles, les malades et les femmes enceintes.

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Au Moyen-âge, il n’y a pas de pièce spécifique, le plus souvent on mange dans les chambres dont le sol est recouvert de fleurs et d’herbes odorantes.
Mais chez les gens de condition inférieure on mange tous ensemble, hommes, femmes enfants, autour de la même table dans la salle commune.
La salle d’apparat est principalement utilisée pour les festins.
Contrairement à ce que l’on peut penser, la cuisine est tout en finesse, légèrement acidulée, haute en couleur et épicée.
La plupart des sauces accompagnant les volailles et les poissons sont plutôt acides (vin, vinaigre, verjus).
Il existe toutes sortes de jus acides.
Jus de raisins verts cueilli avant maturité (le plus fréquent), jus d’herbes acides comme l’oseille, jus de citrons, jus d’oranges amères, jus de grenades aigres (surtout utilisé dans les pays méditerranéens), jus de pommes ou de poires acides, jus de fruits sauvages comme les prunelles, les merises, les cornouilles ou l’épine-vinette.
Tous ces jus verts pouvaient être désignés, dans la cuisine médiévale, par le mot verjus (ou vertjus).
L’aigre-doux est très prisé en rajoutant du sucre, du miel ou des fruits… 
La cuisine médiévale est épicée, mais ce n’est certainement pas pour masquer la piètre qualité des mets.

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Les épices utilisées en grande quantité sont principalement la cannelle et le gingembre.
Ensuite, apparaissent le clou de girofle en poudre, la noix de muscade, le macis, la maniguette ou graine de paradis, le poivre, la cardamome, le galanga (garingal) et enfin le safran pour colorer.
La plupart du temps, elles sont délayées dans du vin, du vinaigre, du verjus, ou du bouillon (parfois passées à l’étamine) avant d’être mélangées au reste du plat vers la fin de la cuisson (pour garder les parfums).
L’aspect visuel des mets au Moyen-âge est presque aussi important que le goût.
Les plats ont de belles couleurs vertes, jaunes, orange,…
Mais les épices ne sont pas non plus à portée de toutes les bourses !
Elles constituent un critère de distinction sociale.

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Cependant, le peuple ne se refuse pas non plus le plaisir des épices et les plus humbles sont comblés lorsqu’ils détiennent du poivre, épice devenue un peu trop accessible pour les plus riches.
Pourquoi cet engouement pour les épices ?
Les médecins de l’époque leur confèrent des qualités digestives.
La provenance des épices apporte aussi une part de rêve.
L’Orient est assimilé à une sorte de paradis… etc.
Elles assureraient aussi la longévité ?
Dans tous les cas, la cuisine du Moyen-âge fait preuve d’une certaine diététique.
Peu de corps gras, peu ou pas de sucre (le sucre était plus considéré comme une forme de médication que comme un réel agent gustatif).
Mais, aussi un souci diététique dans le déroulement des repas (Entrée de table, Potages, Rôtis, Entremets, Desserte, Issue).
En effet, les grands repas démarraient par des salades assaisonnées ou des fruits frais, destinés à ouvrir l’appétit.
Ensuite venaient les potages ou brouets.
Puis les viandes rôties accompagnées de sauces diverses.
Les viandes ou mets secs ou peu humides sont servis sur une plaque de bois ou de métal ordinairement ronde appelée "tranchoir ou tailloir".

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Sur ces plaques, on dispose des tranches de pain le plus souvent rassis, destinées à absorber les jus : "le pain tranchoir".
Les sauces étaient bien souvent liées à la mie de pain ou encore avec du jaune d’œuf mais absolument sans matière grasse (ex : sauce au raisin noir).
Le pain était grillé, trempé dans du bouillon, pilé au mortier et en général passé à l’étamine.
Cette liaison au pain était parfois remplacée par une liaison à la poudre d’amandes.
La liaison au pain colore les sauces et donne, comme la liaison à l’amande, un velouté différent sous la langue et développe les saveurs acidulées et parfumées (alors que la farine les étouffe).

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Les assiettes n’existent pas, les soupes, sauces et autres mets liquides sont servis dans des écuelles qui sont partagées par deux personnes.
Après, venait l’entremets, sorte de distraction entre les mets accompagnés de ballade chantée par quelque barde, jongleries, pitreries de bouffon, voire plats pastiches tels que des "pâtés d’oiseaux vivants" afin d’étonner ses invités.
Tout le monde profitait du spectacle en grignotant de petites préparations salées (petits beignets par exemple).
Le repas reprenait alors son cours avec "la Desserte", qui correspond à notre dessert et enchaînait sur "l’issue de table" composée de fromages, fruits ou gâteaux légers.
Des vins légèrement sucrés accompagnaient à merveille ces derniers plats qui visaient à fermer le repas, à accélérer la digestion.

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Enfin, pour terminer complètement le repas, les invités étaient conviés dans une autre pièce et chacun pouvait purifier son haleine et faciliter sa digestion en absorbant des dragées, des épices confites ou naturelles, le tout proposé à grands frais par le seigneur.
C’était ce que l’on nommait le "boute-hors".
Ces petites gâteries de fin de repas s’accommodaient parfaitement des vins de Clairet et d’hypocras.
L’hypocras est un vin blanc doux dans lequel on a laissé macérer de nombreuses plantes et épices (cannelle, gingembre, cardamome…).
La recette d’Hypocras est attribuée au célèbre médecin Grec Hippocrate (Vème siècle avant J-C.).

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Bien plus tard les chevaliers furent conquis par cette véritable "potion magique" et ramenèrent la recette d’Hypocras en Occident.
C’est grâce à ses saveurs si agréables et à ses vertus tonifiantes et même aphrodisiaques (assurait-on…) que l’Hypocras devient l’Apéritif à la mode au Moyen-âge, notamment.

1 octobre 2021

Du scriptorium à l'imprimerie ou l'aventure du livre.*

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En Mésopotamie, un berger compte ses bêtes ...
Pour ne pas en oublier le nombre, il le note sur une tablette d'argile...
Cela se passe il y a 5000 ans.
L'histoire du "Livre" vient de commencer ...
Vers 3500 av. j.-C, les documents écrits se résumaient à de simples listes d'objets représentés par des images : les pictogrammes.
Bien plus tard, on utilisa également les dessins pour représenter des sons : les phonogrammes.
Vers 3000 ans av. j.-C, les scribes (ceux "qui écrivent") mirent au point des signes cunéiformes (en forme de "clous") gravés dans des tablettes d'argile molle, à l'aide de roseaux taillés.

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Grâce à cette technique, l'écriture devint plus rapide.
A la même époque, en Égypte, les hiéroglyphes (les" signes sacrés ") se présentaient aussi sous forme de pictogrammes et de phonogrammes...
Il fallut attendre 1200 av. J.-C pour que les Phéniciens inventent l'alphabet où 22 signes représentaient chacun un son et dont la combinaison permettait d'écrire tous les mots d'une langue.
Progressivement, grâce aux marchands phéniciens, cette invention se diffusa autour de la Méditerranée.
Vers 800 ans av. j.-C, les Grecs adoptèrent à leur tour l'alphabet et le perfectionnèrent en y ajoutant les voyelles.
Ils le transmirent ensuite aux Latins.

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Les hommes furent toujours très ingénieux pour trouver des supports d'écriture : l'argile, le bois, la cire, les feuilles de palmier, la soie ...
Ils purent ainsi réaliser des livres (du latin "liber" : le bois), transmettre leur savoir et développer leurs idées.
Certains matériaux eurent cependant plus de succès et de longévité que d'autres.
Ce fut, tout d'abord, le papyrus, confectionné à partir de longs roseaux que les Égyptiens cueillaient sur les bords du Nil.
Avec les tiges, ils fabriquaient des feuilles en superposant perpendiculairement deux couches de végétal.
Ces couches, humectées et martelées, se collaient entre elles grâce à l'amidon contenu dans leurs fibres.
Les feuilles étaient finalement séchées et polies.

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Notons que de nos jours, les "Bulles" pontificales sont toujours écrites sur papyrus !...
Les peaux de bêtes fournirent également un support d'écriture très prisé.
Elles étaient trempées dans la chaux, puis raclées côté "fleur" pour enlever les poils. Encore humides, elles étaient ensuite tendues sur un cadre et la chair était grattée côté "croûte".
On obtenait alors du parchemin, c'est-à-dire "des peaux de Pergame", ville d'Asie Mineure qui initia cette technique.
On exploita la faune naturelle des différentes régions du monde.
Ainsi des peaux de mouton, de veau, de chèvre, de bison, de cerf, de daim furent utilisées.
La meilleure qualité de parchemin, le vélin, était fabriquée à partir du veau mort-né... et on aidait souvent Dame Nature ...

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Des quantités importantes de peaux étaient nécessaires pour confectionner un livre. Par exemple, il fallait 150 peaux de mouton pour recopier une Bible (du grec" biblion", le "livre").
D'ailleurs, pour éviter les hécatombes, on grattait certains parchemins pour y écrire de nouveau.
Ces palimpsestes (" grattés de nouveau" en grec) permirent, certes, de réduire les coûts.
Mais cette pratique (appliquée également sur le papyrus) détruisit bon nombre d'écrits anciens.
Heureusement, le "grattage" n'était pas toujours très réussi et certains textes furent retrouvés, ceux de Cicéron, entre autres.
Enfin, arriva un support fin, blanc, pelucheux qui ressemblait au papyrus : le papier.
Il était né en Chine, au début de notre ère, grâce à l'observation de la guêpe dite" papetière".

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En effet, cet insecte construit son nid avec une pâte qu'il confectionne en broyant des végétaux, mélangés à de la salive ...
Les papetiers chinois fabriquèrent leur première pâte à papier à base de mûrier, de chanvre, de bambou ...
Plus tard, au 8ème siècle, les Arabes écrasèrent des "chiffons", des cordes et des vêtements usés, pour obtenir leur matière première.
Les Croisades permirent aux Européens de connaître le "secret" du papier...
Dès le 18ème siècle, dans les papeteries d'Europe, de lourds maillets hérissés de clous broyaient de vieux textiles dans des bacs remplis d'eau.
Quand les réserves de chiffons furent épuisées, au XIXème siècle, on découvrit, fort heureusement, que la pâte à papier pouvait aussi être réalisée à partir du bois, toujours utilisé de nos jours... peut-être de façon inconsidérée pour l'équilibre de la nature ...
Ces livres eurent bien des présentations différentes au cours de leur longue histoire ...

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Les textes s'enroulaient sur l'écorce du bouleau, le papyrus, la soie ou encore le parchemin comme les "volumen" romains.
Ils s'étiraient parfois sur des feuilles de palmier, s'allongeaient sur des lamelles de bambou ...
L'usage du papier modifia peu à peu l'aspect des livres.
On vit apparaître les livres en accordéon, puis les livres à feuilleter qui, bientôt, envahirent tout le marché ...
En effet, les" codices" (codex au singulier) permettaient l'écriture et la lecture des deux faces (recto et verso) d'une même feuille.

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Malgré les marges nécessaires à la couture centrale des cahiers et la reliure, une feuille de codex recevait deux fois plus de signes qu'une même feuille destinée à un rouleau, d'où une économie de la précieuse matière première.
Plus compact que le rouleau, le codex facilitait aussi le transport et le stockage des textes.
Un rouleau ne pouvait inclure trop de feuilles, sinon il devenait impossible à manipuler, alors qu'un codex comptait, couramment, plusieurs centaines de feuilles,
D'autre part, le codex se lisait plus aisément que le rouleau qui avait une fâcheuse tendance à s'entortiller entre les mains embarrassées du lecteur ...
Le codex conduisit aussi les scripteurs à plus de rigueur et de précision dans l'élaboration des textes à cause de la possibilité de retour en arrière.
Enfin, l'image trouva sa vraie place sur la surface de la page.

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Indissociable du codex en parchemin, l'enluminure rendit" lumineux"," éclaira" les manuscrits médiévaux.
Des lettrines ornées, de grandes initiales peintes et rehaussées d'or, débutaient chaque chapitre et réveillaient l'intérêt du lecteur.
Des miniatures rouge vif à cause du "minium", l'oxyde de plomb employé par les artistes pour les réaliser, illustraient les textes de petites scènes, mettant en valeur tel ou tel passage.
Jusqu'à la fin du 14ème siècle, tous les livres, des rouleaux aux codices, furent copiés "à la main" dans le calme des monastères.
Cette transcription des manuscrits était une activité épuisante : "elle brouille la vue, courbe le dos, écrase les côtes, tenaille les reins ... ", nous confie un moine...
C'est grâce à des centaines de copistes laborieux comme celui-là, courbés des heures durant à leur table de travail dans le froid du scriptorium, faiblement éclairé par des chandelles, que la pensée et les connaissances de l'Antiquité et du Moyen Âge nous ont été transmises ...

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Malgré l'activité inlassable des moines, peu de livres pouvaient être proposés au public ...
Au 15ème siècle, tout changera et l'imprimerie sera la seconde naissance des livres.
Comment obtenir plusieurs exemplaires d'un même livre sans le copier à la main ?
Voilà le grand problème...
Dès le 13ème siècle, en Asie, puis, au début du 15ème siècle, en Europe, les hommes gravèrent des textes sur des planches de bois qu'ils encraient et appuyaient contre du papier.
Ainsi les textes pouvaient être reproduits plusieurs fois ... mais le bois s'usait, s'encrassait, se fendait vite ...
Vers 1440, à Mayence, un certain Johannes Gensfleisch (1400-1468), plus connu sous le nom de Gutenberg, conçut des caractères mobiles, très solides car en plomb durci à l'antimoine ...
Il adapta également la presse à vin à son invention.

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Lorsqu'on serrait la vis avec une barre de bois, une planche, la platine, descendait et pressait la feuille de parchemin, puis bien vite de papier, uniformément contre les caractères.
Le premier livre de "grande série" qu'imprima Gutenberg, en 1454, fut la célèbre Bible à 42 lignes dont le texte est disposé sur deux colonnes et enluminé, à la main, comme celui d'un manuscrit.
Cette Bible est un incunable car elle fut imprimée avant 1501.
L'invention traversa l'Europe comme une traînée de poudre...
Des ateliers d'imprimerie, employant un personnel nombreux, apparurent dans les grandes villes, près des universités.
Ils fabriquaient en grand nombre des livres plus maniables, plus fiables (les copies manuscrites successives étaient souvent sources d'erreurs) et aussi moins coûteux pour un public qui s'élargissait...

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Ainsi, plus de 20 millions de livres furent imprimés dans la seconde moitié du 15ème siècle ...
Certes, les ouvrages religieux dominaient toujours, mais, peu à peu, les publications s'élargirent à des domaines variés : médecine, botanique, mécanique...
Au 18ème siècle, les encyclopédies tentèrent même d'aborder toutes les connaissances humaines.
Ces livres qui diffusaient des idées nouvelles n'étaient pas toujours du goût des autorités ...
L'Église et l'État contrôlaient les textes à publier.
La censure donnait ou non l'autorisation de les éditer.
De tout temps et même dans notre Histoire récente, certains livres (et leurs auteurs, parfois !) furent brûlés ce qui prouve leur redoutable pouvoir ...

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Mais, ce pouvoir, n'est-il pas en train de décliner ?
Le livre n'est plus le seul moyen de stockage et de transmission de l'information.
De nombreux médias modernes, le concurrencent-ils ou, au contraire, lui donnent-ils une portée encore plus grande grâce au réseau informatique qui relie toutes les bibliothèques du monde et les ouvrent à des millions de lecteurs ?

28 septembre 2021

Chez les Artisans du Puy du Fou (8/10)

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Le Talmelier de la Cité Médiévale.

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Le Sabotier du Village du 18ème.

24 septembre 2021

Lettre au Poilu

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21 septembre 2021

Bouvines *

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Entrant dans la salle des tableaux, nous sommes plongés dans un dialogue entre Diane et ses tableaux, dont son aïeul, hanté par son passé glorieux, voulant retourner sur le champ de bataille de Bouvines.
Pendant des siècles, le combattant luttait souvent en hordes compactes et indisciplinées, domina la plupart des guerres de l'Antiquité et du Moyen Âge.
L'ascension de Sparte dans la Grèce antique montra ce qu'une infanterie professionnelle et disciplinée lourdement armée pouvait accomplir devant un ennemi supérieur en nombre.
Comme le démontra Alexandre le Grand dont les phalanges macédoniennes parurent longtemps invincibles.

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Plus tard, les Romains créèrent la plus complète et la plus efficace armée professionnelle du monde ancien, grâce à une infanterie bien entraînée, manœuvrant en cohortes homogènes et compactes, et dominèrent les champs de bataille de la Méditerranée pendant des siècles.
Toutefois, la technologie militaire et le professionnalisme régressèrent seuls les Normands et les Byzantins conservèrent la tradition du guerrier professionnel.
À partir du XIVe siècle, les armées professionnelles recommencèrent à s'imposer sur les champs de bataille et purent battre de façon décisive un ennemi supérieur en nombre.

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Mais revenons à la bataille de Bouvines.
Philippe Auguste (1165-1223), roi de France, y vainquit la coalition d'Otton IV (1175-1218), empereur romain germanique, de l'Anglais Jean sans Terre (1166-1216) et des comtes Ferrand de Flandre (1188-1233) et Renaud de Boulogne (1165-1227).
Cette victoire confirma la souveraineté du roi sur la Bretagne et la Normandie.

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Il avait été prévu qu'Otton, Ferrand et Renaud marcheraient sur Paris depuis le nord et que Jean débarquerait sur la côte atlantique avant de se diriger lui aussi vers Paris.
Alors que Jean fut vaincu par les troupes royales françaises le 2 juillet 1214 près d'Angers, Philippe Auguste affronta l'armée du Nord dans la plaine près de Bouvines le 27 juillet 1214, en Flandre.
Otton IV déploya ses 25 000 hommes.

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Ses chevaliers répartis en deux groupes sur les flancs, l'infanterie au centre et une réserve de cavalerie à l'arrière.
Les troupes de Philippe Auguste, qui montaient à 15000 hommes, adoptèrent une formation similaire.
La bataille débuta par un affrontement de cavalerie sur le flanc droit français.
Au centre, l'armée impériale (qui comprenait la puissante infanterie des Pays-Bas) poussa vers l'avant, mais la cavalerie française, commandée par le roi, la força à reculer.

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Les Français triomphèrent sur l'aile gauche et William Longsword, comte de Salisbury (1176-1226), fut fait prisonnier.
La cavalerie française fut aussi victorieuse sur la droite et le comte Ferrand de Flandre fut capturé à son tour.
Au centre, les deux blocs de réserve de cavalerie s'affrontèrent et la France triompha une fois de plus. Les deux ailes se rapprochèrent pour bloquer la retraite des parties centrales de l'armée impériale. Renaud de Boulogne résista encore courageusement mais finit par être capturé.

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La bataille eut plusieurs conséquences directes.
L'empereur Otton IV fut détrôné par Frédéric II Hohenstaufen (1194-1250) et Jean sans Terre si affaibli qu'il fut obligé de signer la Magna Cana (charte des droits anglais).

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Pertes : Français, 1000 sur 15000.
Coalition, 1000 tués et 9000 prisonniers sur 25000.

17 septembre 2021

Le coq gaulois !

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Un aigle pour l’Allemagne, un lion pour l’Angleterre et un taureau pour l’Espagne.
Mais pourquoi un coq pour la France ?
Le coq gaulois appartient à la race de la Gauloise, une race très élégante appelée, jusque dans les années 2000, Gauloise dorée.
Avec les concours agricoles, la Gauloise apparaît en exposition dès 1894 et son standard est adopté en 1923.
Délaissées des élevages à cause de sa ponte moyenne, ses effectifs se réduisent jusque dans les années 1990 où une restauration de la race est entreprise par le Bresse-Gauloise Club de France.
Ce sont les Romains qui l’ont attribué aux Gaulois.

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À cette époque, les Romains se moquaient des Gaulois à cause d’une coïncidence linguistique, car en latin le mot "gallus" signifie Gaulois… Mais aussi coq !
Certains disent que Vercingétorix aurait envoyé un coq à César pour symboliser l’ardeur de ses guerriers et que César l’aurait cuisiné au vin.
Avec le temps, les rois de France ont adopté le coq pour son courage et sa bravoure.
Les Anglais se moquaient ainsi de l’arrogance du roi Philippe-Auguste (1165-1223).
C’est justement à partir de ce roi que la notion de "France" a commencé à avoir du sens.
Il signait les documents "rex Franciae" (roi de France) et non plus "rex Francorum" (roi des Francs).
Pendant la Révolution, il devient le symbole du peuple et de l’état : il apparaît sur la monnaie.

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Napoléon Bonaparte remplace le coq par l’aigle (emblème de la Rome impériale), vu que "Le coq n’a pas de force, il ne peut être l’image d’un empire tel que la France".
Mais le rapace ne s’imposa pas longtemps à la France.
Redevenu un symbole du peuple français pendant la Deuxième République (1848-1852), le coq est de nouveau écarté par le Second Empire.
Il ne retrouve un rôle symbolique qu’avec la Troisième République (à partir de 1871) où il orne notamment les boutons des uniformes des gardes républicains.
Vieux symbole, le coq symbolise le royaume de France, ensuite la République française.

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Le coq est aussi le symbole de la vigilance car il éveille la basse-cour et les paysans aux premières lueurs du jour.
Il a été utilisé dans la liturgie chrétienne.
C’est un symbole qui dénonce le manque de fidélité (il chante au moment où St. Pierre renie le Christ).
Historiquement, le premier coq qui a trôné au sommet d’une église est relevé à Brescia en Italie en 820.
Le coq fait son apparition sur un maillot sportif national en 1909.
C’est le Comité français interfédéral, représentant de la France à la FIFA depuis 1908 qui lance cette innovation.
Il devient l’emblème de la sélection olympique française à partir de 1920.

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Le coq gaulois tient toujours aujourd’hui une bonne place comme emblème de la France, car il représente la fierté entre autres.

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