Au Editions Beaufort.
Au coeur de la Guerre de Vendée - Paul Bridier - A paraître en septembre 2019.
C’est bien plus qu’un château, c’est comme une personne.
Le voilà sur le seuil, prêt à tous les outrages.
Du haut de sa superbe, il semble déjà dire : l’incendie passera, mais la vie reviendra.
Furieux, comme excités par la joyeuse noblesse du Puy du Fou, château aimé de tous au milieu des campagnes, les Républicains mettent le feu partout où ils le peuvent.
En quelques heures, il se transforme en une immense fournaise creusée par un torrent de flammes.
Très vite, le feu atteint les étages puis le toit.
Navire incandescent tout en haut du Bocage, il attire de sa lumière, comme un panache, toutes les colonnes des environs.
On n’abdique pas l’honneur d’être une cible. Laissant là leur besogne dans les villages alentour, les voilà qui convergent. Chacune d’elle veut y laisser la trace de son passage.
En quelques heures, le château n’est plus qu’un amas de ruines, un reste de quelques pierres mutilées, enseveli dans le silence.
Seuls demeurent quelques vieux arbres et des chemins creux, témoins silencieux et qui gardent en eux le secret pour les générations à venir.
Sommet des hêtres.
Sommet de l’être.
Oh Puy du Fou, sans sépulcre et sans portrait, tu savais que le tombeau des héros est le cœur des vivants.
"Inutile sans doute, en ce mémorial, de donner la parole aux bourreaux.
Laissons même leurs noms s’ensevelir dans l’oubli. Ils auront leur jugement, aussi tranchant que la lame de leur baïonnette.
Inutile de citer les mères que l’on éventre, les prêtres qu’on écartèle, les familles que l’on exécute.
Inutile sans doute aussi de donner la parole aux pauvres survivants.
Il n’y en a pas eu.
En enfermant ce 28 février 1794 les rescapés du village dans la petite chapelle, les Bleus viennent d’inventer la solution finale.
Oradour, Auschwitz, l’Archipel du goulag... quelques lieux seulement peuvent nous raconter ce que l’œil ne peut voir ni l’âme soutenir.
Non, laissons la parole aux murs de la chapelle.
Les registres paroissiaux ont permis de garder, comme on garde un trésor, les noms des 109 enfants des Lucs-sur-Boulogne de moins de 7 ans, massacrés par les troupes républicaines, le 28 février 1794."
Bonchamps est là, étendu lui aussi sur un matelas de fortune qui s’imbibe de son sang.
C’est l’heure de la Passion.
Les officiers, à genoux, et pour certains en pleurs, le veillent.
La blessure ne laisse aucune espérance, chacun le sait. Mais d’abord Bonchamps lui-même, paisible, tranquille sur son lit de douleur, et qui laisse apparaître un sourire irradiant et mystérieux comme celui de l’ange de Reims.
Les souvenirs voyagent dans sa mémoire : il se rappelle les Indes où il combattit aux côtés de Suffren, il se souvient de ses assauts menés en stratège hors pair et en général valeureux, il revoit ses frères d’armes, amis ou ennemis, mais indistinctement soldats.
Dans ce qui lui reste de force et de souffle, il formule une dernière demande :
Il faut laisser la vie aux prisonniers,
"Soldats chrétiens, souvenez-vous de votre Dieu : royalistes, souvenez-vous de votre roi :
Grâce ! Grâce aux prisonniers ! Je le veux, je l’ordonne ".
Les Éditions Beaufort vous proposent de soutenir la sortie du livre en commandant votre exemplaire avec un bulletin de souscription.
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Clovis premier Roi chrétien de France…Le baptême.*
Au 6ème siècle et d’après Grégoire de Tours (538-594), la reine Clotilde (474-545) demandait sans cesse à son mari de se convertir.
Mais elle ne parvenait pas à le convaincre.
Un jour, la guerre fut déclenchée contre les Alamans.
L’armée de Clovis commençait à perdre le combat et à se faire massacrer.
Emu jusqu’aux larmes, Clovis s’écria :
"Ô Jésus-Christ que Clotilde proclame fils du Dieu vivant….
Si tu m'accordes la victoire sur ces ennemis, je croirai en toi et me ferai baptiser en ton nom.
J'ai en effet invoqué mes dieux, mais comme j'en ai fait l'expérience ils ne m'ont pas aidé.
Je crois donc qu'ils ne sont doués d'aucun pouvoir.
C'est toi maintenant que j'invoque, c'est en toi que je désire croire pourvu que je sois arraché à mes adversaires"
Au moment même où il disait ces mots, les Alamans commencèrent à prendre la fuite.
Après sa victoire, Clovis se fit baptiser par l’évêque de Reims, saint Rémi.
Son exemple est suivi par l’ensemble de ses 3000 guerriers et il devient le premier roi catholique de l’Occident chrétien.
Dès lors, les rois de France seront catholiques.
Clovis reçoit alors le soutien des évêques et du peuple gaulois, en majorité chrétien.
Ce soutien lui permet d’étendre son royaume donc il fixe la capitale à Paris.
A sa mort, en 511, le royaume est partagé entre ses quatre fils (Théodoric 1er, (485-534), (Clodomir (v. 511-524), Childebert Ier (v. 497-558), Clotaire Ier (v. 498-561)) qui se font la guerre pour étendre leurs territoires..
Une fille fait également partie des enfants de Clovis Chrothieldis ou Clothilde la jeune (500-531) qui épousera en 526 Amalaric (502-531), roi des Wisigoths, permetant de sceller la paix entre ces derniers et les héritiers de Clovis.
Selon la tradition franque, il laisse à notre pays son nom, la France, et un territoire qui n’en a pas fini avec les guerres et les divisions…
Les successeurs de Clovis forment la dynastie des rois mérovingiens (du nom de Mérovée le grand-père de Clovis).
Après Dagobert (602-639), les Mérovingiens s’appauvrissent en donnant leurs terres aux membres de la cour qui les aident à gouverner et perdent tout pouvoir.
Cette dynastie perdra rapidement son pouvoir au profit des maires du palais (1er conseiller du roi), dont Charles Martel (688-741 Duc D'Austrasie) qui renversa le dernier roi mérovingien (Dagobert 602-639), mais aussi aux conflits et guerres de successions entre les descendant de Clovis.
Au 7ème siècle, comme ils n’avaient plus aucune autorité et ne faisaient rien, on les appelait les "rois fainéants".
Ceux qui dirigeaient vraiment le royaume étaient les maires du palais.
Charles Martel se proclamera Roi et fondra la dynastie des Carolingiens.
Rappelons ici les 3 grandes dynastiques qui ont régnés sur la France.
Les mérovingiens (481-751).
Les Carolingiens (751-987).
Les Capétiens (987-1848).
La carte postale *
Les cartes postales furent créées en 1861 aux Etats-Unis par le papetier Lipman.
Elles n'étaient alors que de simples rectangles de carton blanc.
C'est un libraire-imprimeur Français de la Sarthe, Léon Besnardeau, qui lança les cartes illustrées durant la Guerre de 1870.
Elles étaient "patriotiques" et utilisées uniquement par les soldats afin d'écrire à leurs familles.
Dès 1872, tout le pays utilisa des cartes postales.
Les premières comportant une photographie furent éditées à Marseille en 1891.
Ces cartes anciennes ou plus récentes sont devenues, en France, la passion de nombreux collectionneurs dépassant, semble-t-il, les "fous" de timbres ...
La bataille des saintes 1782.*
Lors de sa deuxième expédition pour l’Amérique, que Christophe Colomb (1451-1506) découvre le petit archipel, le 4 novembre 1493, qu’il baptise "Los Santos", en référence à la fête de la Toussaint qui venait d’être célébrée.
Ce groupe d'îles est situé dans les Antilles, entre la Basse-Terre (Guadeloupe) et la Dominique.
L’archipel des Saintes a fait l’objet, à partir du 16ème et pour 3 siècles, d’illustres batailles de possession entre la France et l’Angleterre.
La bataille des Saintes se déroule du 9 avril au 12 avril 1782.
Photo Nade
La flotte britannique, dirigée par George Rodney (13.02.1718-24.05.1792), fut envoyée sur place les contrecarrer et attaquer la flotte française, dirigée par le comte de Grasse (13.09.1722-11.01.1788), qui protégeait un convoi marchand et qui se préparait à envahir la Jamaïque.
Le 07 avril 1792, la flotte française se composait de 35 navires de ligne, dont 2 armés de 50 canons, et un grand convoi de plus de 100 navires de transport.
Le 9 avril, de Grasse ordonne au convoi se réfugier en Guadeloupe et fait mettre ses navires en ordre de bataille pour couvrir leur retraite.
Photo Nade
Baptisée le Trafalgar antillais, elle sera le point final à la Guerre d’Indépendance de l’Amérique.
Malgré la défaite de la flotte française, commandée par le Comte de Grasse, l’Angleterre lors du traité de Versailles, en 1783, reconnait l’indépendance des Etats-Unis et est obligée de restituer à la France certains territoires.
Après Yorktown, l'indépendance des jeunes Etats-Unis était assurée, cependant la France et la Grande-Bretagne s'affrontaient toujours dans les Caraïbes à propos des territoires coloniaux.
La victoire des Saintes redora le blason de la Royal Navy dans les Antilles, mais ce ne fut que provisoire.
Au début d'avril 1782, elle rencontra effectivement celle de l'amiral de Grasse au nord de la Dominique, près d'un groupe d'îles appelé les Saintes.
Après quelques manœuvres initiales et affrontements mineurs, la bataille proprement dite eut lieu le 12 avril, opposant les 36 navires anglais aux 30 français restant.
Au début de l'engagement, les deux flottes se positionnèrent parallèlement l'une à l'autre.
Les Britanniques lâchèrent de meilleures bordées, afin de briser la ligne de la flotte française.
La manœuvre fut couronnée de succès car une partie de l'armement anglais était équipée de nouveaux systèmes de mise à feu.
La ligne française présentait également un certain relâchement et Rodney exploita un brusque changement de direction du vent pour l'enfoncer et tirer sur les bâtiments placés de part et d'autre et sur courte distance, leurs canons (des caronades) étaient particulièrement efficaces.
D'autres navires britanniques imitèrent leur capitaine et les Français perdirent toute formation, durement éprouvés au cœur de la mêlée.
Quelques bâtiments français tentèrent de virer de bord ce qui rompit l'ordre de bataille.
Le combat fut particulièrement acharné et dura plus de cinq heures.
Grasse, ayant épuisé toutes ses munitions, fit tirer une dernière salve en chargeant quelques canons avec sa vaisselle d'argent puis se rendit.
Son vaisseau n'était plus qu'un ponton sanglant et démâté.
Le César (74 canons), capturé par les Britanniques, explosa à la tombée de la nuit.
Ce sacrifice n'avait cependant pas été inutile car le reste de l'escadre put s'enfuir.
De Grasse et son navire amiral se rendirent en fin de journée.
400 hommes de son équipage avaient été tués.
Quatre autres vaisseaux français furent également capturés.
La victoire aurait pu être totale si Rodney, amiral assez conservateur, avait organisé une poursuite plus vigoureuse du reste de la flotte française.
Il n’a jamais été élucidé si Rodney a coupé les lignes françaises par tactique ou si ce n’est pas plutôt le vent qui a induit la manœuvre.
La question de savoir pourquoi les navires français n’ont pas été poursuivis reste aussi sans réponse.
Les pertes furent :
Britanniques, aucun navire perdu, 1000 morts ou blessés.
Français, 4 navires capturés, 1 détruit, 5000 morts, blessés ou prisonniers.
De retour à Versailles, de Grasse pour se justifier accusa ses deux chefs d’escadre Vaudreuil (1724-1802) et Bougainville (1729 - 1811) d’avoir désobéi à ses ordres.
D’où un Conseil de guerre ordonné par Louis XVI (1754 - 1793).
Trois cent quatre survivants vont témoigner à Lorient, où chacun essayera de justifier sa conduite.
Après trois mois de délibérations, seul Bougainville est condamné, tous les autres officiers sont absous.
De Grasse est le grand perdant de ce procès, il lui sera interdit de monter sur un vaisseau et il subira pendant plus d’un siècle l’opprobre de la Marine française.
En revanche, les Américains et Washington lui rendirent toujours hommage.
Photo Nade
Charette de la Contrie (1763 - 1796) embarqué sur le "CLAIRVOYANT" participe à la bataille des SAINTES.
De Grasse donnera l’ordre à la frégate "l’Astrée", commandée par La Pérouse (1741 - 1788), de le prendre en remorque et de le convoyer aux Antilles.