Souvenirs de Dame Catherine du Puy du Fou (2/3)
François 1er reçoit Catherine du Puy-du-Fou.
La servante entre à pas feutrés dans la chambre où repose Dame Catherine...
Elle s'approche doucement du grand lit, écarte les rideaux damassés...
Personne...
Un petit rire moqueur la rassure.
Catherine est bien là, assise devant un vieux coffret.
Devant elle, les précieuses reliques de son Passé... des boucles de cheveux, des fleurs séchées, des bagues, des épingles et puis... un collier... le collier de Saint-Michel que le Roi remit à François, son premier époux, un beau jour d'Août 1537.
Catherine revoit le messager apportant l'invitation royale...
Comme elle était fébrile en veillant aux préparatifs du voyage !
Pensez-donc...
Se rendre à la Cour...
Affronter les routes durant plus de trois semaines... !
Mais, les soucis, elle les a oubliés...
Seule son arrivée au château de Fontainebleau s'impose à sa mémoire...
La litière s'avance lentement sur la chaussée de Maintenon qui borne les eaux de l'étang où, parmi des nénuphars roses, glissent des cygnes nonchalants.
Soudain, des trompettes résonnent, saluant les nouveaux venus au château.
Catherine et François franchissent la porte d'Orée, pénètrent dans la cour du Donjon et leurs yeux s'émerveillent...
Disparues les lourdes masses féodales, envolés les murs austères et froids...
Ils ne voient que constructions ajourées, fenêtres qui s'ouvrent à la lumière et à la chaleur du soleil...
Les valets se précipitent...
Sa Majesté attend ses invités dans la Galerie...
La fameuse Galerie... !
Le Roi, entouré de sa Cour, s'avance vers eux.
Catherine se sent gauche et maladroite.
Comme les robes des dames sont somptueuses... !
En velours, en satin, en toile d'or frisé... !
Et comme les couleurs sont chatoyantes... !
Rouges, vertes, violettes... !
Elle n'ose penser à sa garde-robe stricte et sombre de petite provinciale...!!
Avec un plaisir non feint, le Roi accueille François, son compagnon des bons et des mauvais jours italiens... Mais son œil qui s'allume laisse à penser qu'il n'est pas indifférent au charme de la belle Dame du Puy-du-Fou...
Le regard noir que lui jette une des dames de la suite royale en est la preuve !
Ce regard jaloux serait-il celui de l'insolente favorite, la blonde Madame d'Etampes ?
Mais Catherine oublie bien vite cette déplaisante impression tant elle est éblouie par la splendeur de la galerie où elle se trouve...
Devant le plafond cloisonné soutenu par des caryatides de faunes grimaçants et de nymphes gracieuses, devant les murs ornés de guirlandes enchevêtrées de fleurs et de fruits, devant la profusion des couleurs, Catherine évoque son lugubre château dont les seuls ornements sont de tristes tapisseries usées par le temps...
Toute à ses pensées, Catherine entend à peine le Roi lui proposer de prendre un peu de repos.
C'est avec reconnaissance qu'elle accepte, car en ce mois d'Août, la chaleur est accablante et, malgré le confort de la litière tirée par quatre robustes chevaux, la poussière et les cahots de la route ont rompu son corps.
Enfin, Catherine et François se retrouvent seuls dans leur appartement où une collation les attend : des fruits, des confitures, des brioches, des dragées..
Mais bien vite, une servante pimpante et gaie apparaît.
Elle apporte des linges de toilette, des miroirs, des pots à éponges, des pelotons de satin pour les épingles, des étuis serrant des peignes.
Elle propose aux deux voyageurs d'aller se détendre dans l'Appartement des Bains.
Intimidés et éblouis, ils admirent longuement cette enfilade de salles d'eau, de pièces de repos et d'étuves.
Aux murs, pour le plaisir et le délassement des yeux, ce ne sont que tableaux, notamment ceux de ce Maître Léonard que le Roi ramena d'Italie, avec ses mystères et ses étranges inventions.
N'avait-il pas imaginé de faire marcher les hommes au fond des eaux et même de les faire voler ?
Catherine prolonge sa visite, charmée, irrésistiblement attirée par ce portrait de femme qui lui sourit avec une tendre douceur.
Avec regrets, elle s'arrache à sa contemplation et, toujours escortée de la petite servante, regagne sa chambre.
Avant de se préparer pour le souper et le bal, la châtelaine du Puy-du-Fou se penche à sa fenêtre.
Dans la cour du Donjon, la colonne d'Orée illumine le crépuscule grâce au flambeau qui brûle à son sommet ; au-delà, l'Etang des Carpes s'étale paresseusement dans le soleil couchant et, plus loin encore, s'effilochent les frondaisons de la forêt où, demain, elle ira courir le cerf avec toute la Cour...
Une porte s'ouvre...
Une petite servante s'avance...
Il faut que Madame s'allonge et prenne ses potions...
Catherine reprend brutalement pied dans la réalité.
Les belles images de Fontainebleau s'estompent... pour un temps...
Un jour prochain, elles revivront en sa mémoire.
Un bocage plein de souvenirs et de belles promesses.
Petites histoire du temps qui passe, colportées de métairie en métairie, vous avez nourri plus d'un cœur d'enfant !
Aux soirs de veillées, les bonne grand-mères et bons grand-père rapportaient une cargaison de rêves et on ne sait d'où !
Je me rappelle aussi de ce bon archange Saint-Michel dont Jacques le grand-père, né en 1895 me contait l'arrivée.
Jeune écolier à Saint Michel Mont Mercure, j'entrais peut-être dans ma neuvième année.
Depuis quelques jours, tous les yeux d'enfants guettaient de la cour de l'école, le remue-ménage au pied de l'église.
Puis vint le moment où tous figèrent leur regard sur l'énorme tête de Saint-Michel qui s'envolait vers les cieux.
Et ce fut le tour des ailes qui empruntèrent le même chemin dans l'ascension.
Mais l'une d'elles resta bloquée à mi-hauteur du clocher, crochetée dans la pierre.
Elle restait là, se balançant sous l'effet du zéphyr.
Affolés, les ouvriers ne pouvaient plus la libérer.
Cependant, l'un d'eux, le père de l'abbé Rousseau prit l'initiative de se faire attacher, priant Saint-Michel de lui donner des ailes et sauta dans le vide la tête la première.
Quelques instants plus tard, notre bonhomme remonta perché sur son aile.
Ah ! Je me souviens aussi des grandes promenades du dimanche après-midi, où chaque fois grandissait toujours un peu plus un des géants de ce bocage, non loin de la demeure de "Prignon".
Chaque fois, le pont de Barbin, nous apparaissait plus élancé, plus fort et s'y mêlant nos rêves d'enfants, accrochés à la vieille locomotive.
Et parfois, les rêves d'enfants se brisent, mais d'autres histoires viendront….
On raconte déjà qu'au pays du Puy du Fou, les soirs d'été une immense fête de couleurs, de musiciens, de beauté, de spiritualité ensorcelle chaque fois un peu plus les cœurs venus des quatre coins du monde.
Ce sera pour notre grande lignée des enfants du pays du Puy du Fou, nourritures prometteuses, riches en souvenirs intérieurs et promesses pour d'autres grandes aventures.
Jacques Maupillier (Garde)
La Mogette
La mogette, parfois orthographiée mojette, mojhette ou monjhette (écriture en saintongeais "Langue romane") est un haricot blanc sec de l’espèce Phaseolus vulgaris, également appelé "lingot" originaire de la Vendée.
La mogette vendéenne fait partie intégrante de l'identité de la Vendée.
Elle se déguste traditionnellement avec le Jambon de Vendée, ou encore bien chaude sur une tartine grillée frottée à l'ail et bien beurrée (grillée de mogette).
Ce gros haricot-grain, de type lingot ou coco, blanc, très brillant, à peau fine et fragile qui s'amollit et éclate à la cuisson, se cultive traditionnellement dans le Bas-Bocage vendéen.
Il se consommait autrefois à chaque repas, car il ne coûtait rien et tenait au corps.
Légumineuses rapportées d'Amérique du Sud au XVIe siècle par des navigateurs Espagnols, ces graines de haricots blancs (beaucoup plus gros à l'époque et bariolés) furent acclimatées par des moines de Vendée et devinrent un pilier du repas paysan.
Le haricot blanc prend son essor grâce au Pape Clément VII et confia les graines aux moines en charge de son potager.
Très vite les qualités de culture et de conservation du produit lui permettent de conquérir la France.
Le nom mogette vient d'ailleurs du mot moine.
A l'époque les moines étaient considérés comme les meilleurs jardiniers du sud de l'Europe, ce sont donc eux qui reçurent les graines du haricot pour les cultiver.
Il s’avéra aussi que le climat de la Vendée était très favorable à ces plantes… qui devinrent un produit du terroir.
Le haricot n'a pas besoin de beaucoup d'eau pour être heureux.
Un excès d'humidité en ferait pousser davantage, mais d'une qualité moindre.
La forme et la couleur du haricot évoquant un jésuite en train de prier, habillé de blanc et légèrement courbé en avant, le nom de petit moine lui a été donné.
La Mogette de Vendée assure aujourd’hui une qualité de produit irréprochable et bénéficie d'un label Rouge.
Elle a aussi décroché en 2010 l'Indication Géographique Protégée (IGP), un signe de qualité européen qui reconnaît le lien entre un produit agricole et une zone géographique.
Après le combat par CARPENTIER (Evariste)
CARPENTIER (Evariste) Né à Guerne-les-Courtrai en 1845, mort à Guerne-les-Courtrai en 1922.
1863 : élève de Keyser à l'Académie d'Anvers.
1872 : délaisse la peinture mythologique et se consacre à la peinture d'histoire.
Huile sur toile, 1883 est d'une hauteur de 7,35m et une largeur 6,00m
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Dans un paysage de campagne enneigée, deux hommes marchent côte à côte.
Le plus jeune tient son fusil à la main gauche et semble aux aguets.
Son compagnon prend appui contre lui.
Son allure chancelante, son visage blafard et amaigri, le linge blanc qu'il porte autour de la tête laissent supposer qu'il a été blessé.
Cette scène évoque un épisode "banal" de la guerre, à savoir le retour de deux Vendéens après un combat.
Elle met en évidence la solidarité qui soude les paysans-combattants entre eux.
Il est probable que cette scène a été inspirée à E. Carpentier par les récits que son grand-père lui racontait lorsqu'il était enfant, et dont la mémoire populaire a par ailleurs transmis le souvenir.
Il était une fois un projecteur.
Ouf ! il était temps ... me voilà redescendu !
Ils se sont enfin décidé les hommes en bleu.
Depuis plus de 6 mois maintenant qu'ils m'avaient attaché par les pieds à une quinzaine de mètres de haut juste au-dessus du public, heureusement que je n'ai pas le vertige !
Mes camarades et moi n'avons pas été gâtés encore cette année, que de pluie !
Que de coups de vent !
Sans compter le froid de certaines nuits, mais c'est peut-être préférable aux projections de boue et aux sabots des chevaux, je pense à mes collègues de la digue.
Malgré cela, nous avons passé de bons moments quand même et lorsque la température estivale le permettait, je me plaisais, quant à moi, à regarder du haut de notre portique les merveilles qui se répétaient sous nos yeux.
Je me plaisais particulièrement à éblouir les belles robes de ces dames de la Cour et j'y mettais alors toute mon énergie, faut avoir le réflecteur solide !
On chuchote même que l'an prochain, nous aurons quelques nouveaux parmi nous.
Tout à coup, grand branlebas dans nos rangs !
Tous s'allument, alors j'en fais autant et pour voir qui ?
Le Roi !
Fier sous sa barbe, dans son superbe carrosse, faisant des signes de la main à mes patrons de la régie.
Au château, mes collègues s'affairent également, aidés par les artifices et les jets d'eau.
Même qu'un soir, une bataille s'engagea entre un artifice et mes collègues !
Après un bref coup d'œil sur les bœufs, quelques éclairages sur les scènes de la vie quotidienne, j'étais à nouveau sollicité pour suivre la troupe des bleus et trahit ceux qui ne marchaient pas au pas.
Ma mission accomplie, je cédais la place à mes camarades rouges du château qui suffoquaient dans la fumée de l'incendie.
Ils devaient se consoler en écoutant les milliers de personnes qui, sous mes pieds, applaudissaient à tout rompre.
Puis, après un bon moment de repos, pendant lequel mes copains bleus travaillaient à leur tour, lorsque "la Vendée a fait la paix avec son temps des moissons et vendange dans l'insouciance des jours heureux".
Je m'activais volontiers sur les acteurs de la "Quintaine" avec ses valseurs et leurs costumes colorés se reflétant dans l'eau leurs images si agréables à regarder.
Je m'amusais même quelquefois lorsqu'un petit nuage de pluie fine, provenant des pompes voisines, venait balayer le ponton.
Quand, aux accents du "Chant des Marais", je fermais mon œil, je me dis qu'il fait bien noir sans nous, que ces lieux sont bien tristes dans ce noir et que nous avons dû bouleverser bien des choses et engendrer beaucoup de sueur et de soucis pour arriver à nous faire naître et vivre sur ce plateau.
Je me dis aussi que je peux être fier d'être ici présent puisque, avec mes camarades, chaque soir nous redonnons vie à tout ce qui nous entoure.
Mais souvent, je me prenais à rêver quand arrivaient "Le Marché" et que le forgeron me donnait le signal du départ.
La calèche laissait la place, en ce temps du progrès, à la voiture que les gendarmes, dans un parfait uniforme surveillaient de près, tant et si bien qu'un soir la voiture ne repartait plus, j'étais sur le point de m'éteindre et je voyais qu'à la régie on commençait à faire des signes et à s'impatienter.
J'appris plus tard que ce soir-là, l'un des gendarmes n'était autre qu'un de nos chef en personne, pas étonnant !
Le temps passait si vite que déjà mes collègues du contre-jour lançaient leurs rayons bleu-blanc-rouge et aux accents de la marche succédaient vite les premières notes du à la fin du "Ballet d'hiver", nous étions alors tous prêts pour l'apothéose pour le "Final".
Sublimes images que celles qui se déroulaient sous nos yeux.
Même en regardant partout à la fois je n'arrivais pas à tout voir et ces quelques dernières minutes trop courtes me laissaient rêveur, osant à peine croire que tant de belles choses étaient possibles.
Alors, c'est sur cette féerie que je m'endormais dans l'heure tardive de la nuit en pensant que :
"Chacun se devra de connaître le Puy du Fou et que perdront beaucoup ceux qui ne le connaîtront pas".
Tous les chemins mènent à Rome
Au fur et à mesure que l'empire romain étendait sa puissance, un réseau d'excellentes routes sillonnèrent l'Europe, l'Afrique et l'Asie Mineure.
Les Romains ne reculaient devant aucun obstacle lorsqu'il s'agissait de construire une route solide.
Ils asséchaient les marais, comblaient les vallées et les fossés, jetaient des ponts par dessus les fleuves et établissaient des barrages.
De nos jours encore, les restes prestigieux des constructions romaines se retrouvent depuis l'Ecosse jusqu'en Mésopotamie et à Tripoli.
On comprend l'origine du dicton :
"Tous les chemins mènent à Rome".
Il pouvait être pris à la lettre, à cette époque.
Le centre du réseau routier romain était la grande colonne du "Forum Romanum".
Elle servait de point de départ au jalonnement des routes.
Les milles (1,480 km) étaient marqués par des bornes et les principales portaient un chiffre en bronze doré.
Ces bornes servaient aussi de trépied aux cavaliers pour monter ou descendre de cheval, (c'était avant l'invention des étriers).
A certaines stations plus importantes, on avait placé un relais où les voyageurs pouvaient changer de cheval et parfois même de voiture et de postillon.
La gargoulette du Puy du Fou
A quelques pas du spectacle "Le Secret de la Lance", la Gargoulette propose diverses formules de restauration à emporter.