Les Veillées d'autrefois…
Les veillées du Puy du Fou commence toujours par un long silence...
Quelles étaient agréables ces veillées en hivers !
Je les aimais bien.
Dans la grande cuisine au sol de terre battue où l'on se rassemblait, les hautes flammes suffisaient pour nous éclairer.
Nous étalions devant nous, les outils qu'il fallait réparer.
Nous confectionnions des "papillons", des paniers ….
On voyait alors les brins d'osier se courber, s'enrouler continuellement…
Les femmes apprêtaient leurs quenouilles.
Dans le courant de la triste saison, nous avions souvent l'occasion de nous rencontrer entre amis.
En effet, les voisins venaient se joindre à nous et les heures semblaient moins monotones.
Tandis que les hommes passaient leur temps à discuter et à goûter le vin nouveau, les femmes aimaient se retrouver devant l'âtre.
C'était aussi d'interminables parties de cartes ou de palets qui se terminaient presque toujours par des histoires de garous, des récits de légendes et de sorcelleries…
Et l'on s'en retournait tard dans la nuit, par les chemins creux vers nos demeures….
Les grandes veillées étaient organisées au moment de "au gui de l'an neuf" et pendant les festivités de la chandeleur et du Mardi-gras ?
Mais "le soir de la fressure", les crêpes et "les bottereaux" (petits beignets) n'ont peut-être pas complètement disparu et ne devez-vous pas encore aujourd'hui vous retrouver pour partager la joie et maintenir l'amitié dont on a toujours besoin ?
Jacques Maupillier (garde)
Petits métiers d'autrefois.
L'été dernier, au cours du spectacle la Cinéscénie, on a évoqué pour vous le souvenir du marchand de quenouilles arrivant chez nous à la veillée…., vendeur d'almanachs toujours très recherché les jours de foire.
Cela me fait penser à tous ceux qu'on appelait coureurs, galopins, calourets, cherche-pain…..
Ils parcouraient la campagne pour vendre des tisanes (la sanguenite contre les vers), des liens de fer appelés arçons pour lier les sabots.
Il y avait encore le marchand de sangsues, le marchand de complaintes, le marchand de bouchons de vaisselle qui faisait la joie des ménagères et le marchand de messe.
La pauvreté des gens et peut-être le manque de dévotion obligeaient ce dernier à ne vendre que des demis ou des quarts de messe.
On trouvait aussi de multiples petits métiers indispensables à la vie de la ferme, comme le rémouleur, le rétameur, le taupier, le forgeron et le cordonnier ambulant (appelé le sabourin) qui trouvait toujours par ci, par là, un soulier à coudre.
A cette époque, une paire de chaussures de cuir ne devait-elle pas durer une vie d'homme ?
La plupart de "ces gens de passage" acceptaient le couvert préparé et le gîte dans la grange.
Autres temps… autres manières de vivre.
Le marchand de quenouilles et les vendeurs d'almanachs s'en sont allés avec tous ces petits métiers.
Le temps a tout effacé….
Comme moi, essayez donc de les découvrir, vous verrez, ils étaient, malgré tout, bien sympathiques !
Jacques Maupillier (Garde)
Les gens de passage. (petite histoire)
Armand vivait seul dans une petite chaumière au fond d'une venelle peu éclairée par le soleil.
Il n'aimait pas la solitude et trouvait les nuits toujours très longues.
Il vivait plus souvent chez les autres.
Tous les matins, à peu près à la même heure, il se rendait chez le sabotier du village.
Il s'installait devant l'âtre et le sabotier, tout en taillant sa pièce de bois, entendait raconter les mêmes histoires.
Un peu plus tard, le tisserand avait sa visite et toutes les soirées le cordonnier travaillait en compagnie d'Armand.
L'été, il passait de longues heures sur le banc de pierre devant la forge….
Dans notre métairie, on savait aussi accueillir les visiteurs.
Le tueur de cochons de passage dans la journée, n'était jamais pressé.
Le soir, c'étaient les coureurs de barges qu'il fallait toujours bien recevoir.
Cet été, aux veillées du Puy du Fou, la marchand de quenouilles (relève des vagabonds et des conteurs) viendra traîner ses souvenirs, porter avec lui l'histoire à tous les enfants du pays.
Il viendra chez moi chanter avec vous la chanson de tous les Maupillier.
Jacques Maupillier (garde)
Vie laborieuse.
Il y a plusieurs siècles, la multitude des bâtisseurs de cathédrale nous avait déjà montré l'exemple de la qualité du travail.
En admirant leurs chef-d'œuvre, vous êtes-vous imaginé parfois de patient labeur, la persévérance de ces maçons, de ces tailleurs de pierre et surtout de ces sculpteurs qui, après plusieurs dizaine d'années dressaient leur construction avec une façade magnifiquement sculptée de statues, véritable grand livre d'images.
Le peuple pendant cette longue période offrait ses bras…
A travers une "journée au village", vous allez revivre le dur labeur de ceux qui sont passé chez nous il y a plus de cent ans.
Vous comprendrez aussi que pendant des siècles, notre peuple a vécu difficilement, trop souvent dans la misère.
Mais ces artisans honnêtes accomplissaient un travail bien fait.
Je me souviens.
J'aimais aller voir le forgeron frappé son enclume, le potier façonner une cruche.
Le sabotier, le cordier, le tisserand ne pouvaient fournir à l'ouvrage.
Les femmes n'étaient pas moins actives.
Je regardais les lingères toujours affairées, les lavandières penchées toute la journée sur la rivière et les fileuses, les cardeuses de laine qu'il ne fallait pas déranger.
Il nous arrivait certains jours d'oublier nos fatigues pour nous retrouver au village.
Et c'était la fête !
Les femmes amenaient les enfants.
Jusqu'au soir, a des croisées de chemins, des musiciens nous accompagnaient dans des danses de chez nous.
J'étais jeune.
J'aimais la vie et je ne manquais jamais une fête.
Amis Puyfolais, comme moi, vous danserez cet été "Un soir en Vendée".
Jacques Maupillier (Garde)
Le Puy du Fou … Terre d'accueil.
Je me souviens de mes folles équipées autour du Château et dans la compagne à travers les chemins creux par delà les monts boisés et les taillis touffus..
Oui, je me souviens de mes promenades, les dimanches d'été, après l'office dans la chapelle…
J'allais voir les troupeaux dans les près.
Je prêtais une attention particulière à certains animaux plus familiers…
Souvent aussi, je me rendais au moulin.
Le meunier accueillait beaucoup d'amis.
Avec eux, nous bavardions ensemble et sur le "Cerne", nous organisions des jeux qui se terminaient tard dans la soirée.
Je prenais le temps de vivre en pleine nature !!
C'est qu'il était beau mon pays !
Je l'aimais beaucoup.
Aussi, je me réjouis d'apprendre que mon Bocage va devenir une terre d'accueil.
Attirés par l'histoire de notre passé, soucieux en même temps de se détendre, les gens des villes retrouveront l'attrait et le calme de nos modestes collines de Vendée.
Du vieux château de Pouzauges en passant par ceux de Mortagne et de Tiffauges, je suis certain qu'ils ne regretteront pas d'avoir découvert mon pays du Puy du Fou.
(Jacques Maupillier – Garde)
Courage et Fidélité (Cinéscénie du Puy du Fou).
Je me souviens des travaux d'été dans la campagne.
La fenaison, la moisson…., les journées me paraissaient longues et pénibles.
En hiver, après avoir parcouru longuement les sillons, je revenais, harassé, par les chemins creux.
Les bœufs s'enfonçaient dans la boue.
Le chariot restait dans les ornières.
Lorsque, le soir, on s'assemblait avec les voisins, dans la lumière des flammes de la haute cheminée, le réparais mes outils ; râteaux, fléaux, courroies….
Et un jour, à la fleur de ma jeunesse, j'ai dû connaître les jours les plus sombres de mon existence.
Mon pays saccagé, les miens poursuivis, les embuscades, les gardes….
Ce sont toutes les scènes de labeur, de gaieté, de tristesse… élaborées dans vos réunions, vos veillées, que vous…
"Gens du puy du Fou"
allez revivre et, nul ne saura vos efforts, vos sacrifices,…
Dans la boue, sous la pluie et le froid pour évoquer avec éclat le passé si riche de notre Vendée.
Votre courage et votre fidélité feront battre une fois de plus le cœur de la Vendée.
(Jacques Maupillier - Garde au Puy du Fou)
Remerciement de Jacques Maupillier
Depuis deux siècles, je dormais oublié de presque tous et pourtant, j'ai combattu en 1793 aux côtés de Bonchamps pour défendre notre foy.
J'étais alors garde au château du Puy du Fou.
Mon nom…. Jacques Maupillier.
Si j'ai pu traverser les siècles et remonter jusqu'à votre mémoire, je le dois à toi Philippe, ainsi qu'à toi le "Bénévole" qui malgré les obstacles, vous êtes battus pour que ce spectacle puisse exister.
Pendant l'été, vous avez raconté avec ferveur, l'Histoire de notre bocage autour du château, et êtes ainsi devenus les nouveaux habitants du Puy du Fou que je nommerai….
Les Puyfolais.
Au nom de Catherine, d'Isabault et des autres qui ne sont plus que des fantômes, je vous remercie et souhaite désormais vous contiez longtemps, un peu d'Histoire de la Vendée.
Jacques Maupillier 1777-1857 (Garde au Puy du Fou).