Puy Story

23 août 2022

La Sainte Ampoule

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La Sainte Ampoule était une fiole en verre.
Son nom viendrait du latin ampulla (petit flacon, fiole) ou du saxon ampel (coupe, fiole).
En 496, Clovis, le chef des Francs, se fait baptiser à Reims par l’évêque Rémi.
La légende raconte que la foule était si nombreuse que le petit clerc chargé d’apporter l’huile nécessaire aux onctions poste baptismales n’arrive pas à se frayer un passage parmi la foule des guerriers, et alors une colombe, symbole du Saint-Esprit dans la Bible, apparaît dans le baptistère et apporta à l’évêque la fiole de chrême ou huile odorante consacrée nécessaire à l’onction du baptême.
Ensuite, elle servira lors de l’onction des rois de France jusqu’à Louis XVI (1754-1793).

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La Sainte Ampoule apparaît au neuvième siècle dans des écrits de l’archevêque Hincmar (806 - 882) où il met en scène le miracle qui aurait accompagné le baptême de Clovis.
L’archevêque de Reims, Hincmar, croit reconnaître cette fiole miraculeuse dans une ampoule (4 cm de haut) d’aromates probablement oubliés par les embaumeurs dans le sarcophage de Saint Rémi lorsqu’il fit le déplacement de ses reliques en 852.
Ainsi, la cathédrale de Reims devint le lieu du sacre des rois de France avec l’huile de la Sainte Ampoule qui était conservée à l’abbaye de Saint Rémi.

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Lors la cérémonie du sacre, l’archevêque prélevait dans celle-ci, avec une aiguille d’or, un petit peu d’un baume qui était devenu desséché au fil du temps, qu’il mélangeait avec du saint chrême frais.
Ce qui permettait ainsi d’oindre chaque roi avec la même huile que tous ses prédécesseurs, et surtout que le fondateur du royaume des Francs qui était Clovis.
L’onction était sur la tête, sur la poitrine, sur les épaules, entre les épaules, aux jointures des bras, sur les mains.
Tout le corps se trouvait ainsi sanctifié et les points vitaux recevaient ainsi une force venue d’en haut pour permettre au roi d’accomplir la mission qui lui était confiée.
Les "Otages de la Sainte Ampoule" étaient quatre seigneurs chargés d’escorter la Sainte Ampoule de l’abbaye Saint-Rémi jusqu’à la cathédrale de Reims pour la cérémonie du sacre du Roi de France.

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Ces seigneurs avaient pour rôle de défendre la précieuse fiole jusqu’à la mort, d’où leur titre d’otages de la Sainte Ampoule.
Selon le cérémonial habituel, les otages entraient à cheval dans la cathédrale, entourant l’abbé de Saint-Rémi (qui était à l’époque Jean Canard), allant en lente procession du portail principal jusqu’à l’autel où l’abbé remettait la Sainte Ampoule à l’archevêque.
C’est à ce moment que prenait fin la mission des otages qui, descendus de cheval, rejoignaient leurs compagnons dans la nef.
Elle a été brisée solennellement pendant la Révolution française le 7 octobre 1793 à Reims (actuelle place Royale), par le conventionnel Philippe Rühl (1737-1795) sur le socle de la statue de Louis XV (1710 -1774) préalablement déboulonnée, cassée et destinée à être livrée à une fonderie de canons, mais des parcelles furent récupérées.

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Toutefois, la veille, le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine et un officier municipal, Philippe Hourelle avaient retiré ce qu’ils pouvaient du contenu de la sainte Ampoule et le cachèrent, puis en donnèrent une partie respectivement à Messieurs Bouré curé de Berry-au-Bac et Lecomte juge au tribunal de Reims.
Un dénommé Louis Champagne Prévoteau recueillit également deux fragments de verre de l’ampoule sur lesquels subsistaient des restes du baume.
Le 22 mai 1825, l’archevêque de Reims procéda au transvasement de tous ces fragments dans du saint chrême puis dans un nouveau reliquaire prêt à temps pour le sacre de Charles X (1757-1836) quatre jours plus tard, maintenant conservé au Palais du Tau.

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En 1906, lors de son expulsion de l’archevêché suite à la loi de séparation des Églises et de l’État,
MgrLouis-Joseph Luçon (1842-1930), archevêque de Reims, transféra le chrême dans une ampoule de verre qu’il emporta avec lui.
Le baume du sacre est toujours conservé à l’archevêché de Reims.

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28 juin 2022

Le Walhalla

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Le Walhalla ou Val-Hall, seul paradis de la mythologie nordique et germanique est l’endroit le plus célèbre pour le séjour des guerriers valeureux et des héros qui succombent dans les combats.
Ce palais brillant, "la fortification d’Ásgard", était situé à Gladsheim (séjour de la joie), et en face s’étendait le délicieux bois appelé Glasur, dont les arbres portaient des feuilles d’or.
Devant le palais, dont la hauteur était telle qu’on avait de la peine à en apercevoir le sommet, était suspendu, comme symbole de la guerre, un loup sur lequel se reposait un aigle.
La grande salle était toute tapissée de boucliers et de hampes de lance.
Elle avait 540 portes, par chacune desquelles pouvaient passer à la fois 800 einherjer, ou braves qui après leur mort arrivaient chez Odin.

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Les combattants célèbres, surtout quand ils avaient dévasté beaucoup de pays et porté au loin leur épée ruisselante de sang, étaient reçus à leur entrée dans le Walhalla par Bragi et Hermode, envoyés par Odin pour leur souhaiter la bienvenue.
La grande salle du palais était ornée en leur honneur, et tous les héros divins se levaient à leur arrivée.
Dans la mythologie nordique il y a deux façons de mourir, la première la plus courante est la mort "classique", c’est-à-dire de vieillesse ou de maladie.
La seconde est la mort sur le champ de bataille.
Et c’est sur les champs de bataille que les vierges guerrières, les Valkyries (menées par la déesse guerrière Freyja monté sur son cheval volant), cherchaient et récupéraient les âmes des hommes afin de les ramener dans Ásgard, où Odin les attend pour les préparer à la bataille finale, le Ragnarök.

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Ces combattants, nommés les Einherjar, étaient tous des mortels élus à leur mort par les Valkyries pour leur bravoure.
Cette faveur était la plus grande, accordée à un guerrier, puisqu’elle reconnaît ses exploits et son courage.
Une fois accompagné à Asgard (ou Asaheim), la moitié allait au Walhalla (ou Valhöll), le considérant comme étant le palais d’Odin, l’autre moitié allait au Fölkvanger qui serait le palais de Freyja.
Les guerriers d’Odin étaient ceux qui vouent leur existence à la guerre, et les guerriers de Freyja, ceux qui combattent pour protéger leurs biens et leurs familles.
Au Walhalla dont les portes étaient gardées par le dieu Heimdal, les guerriers vivaient toujours la même journée qui commence un réveil au chant du coq Guillinkambi et continuaient à mener des combats à mort et les vaincus ressuscitaient au couché du soleil.

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La nuit, ils s’adonnaient à des festins mangeant la chair du sanglier "magique" Sæhrímnir (préparé par le cuisiner Andhrimmer dans le chaudron appelé Eldhrimmer) qui ressuscitait au matin pour être de nouveau mangé le soir suivant et à des beuveries d’hydromel provenant des pis de la chèvre Heidrun servis par les Walkyries dans des cornes à boire ou dans les crânes de leurs ennemis.
Tous attendaient le jour où sortant des 540 portes de la Valhöll en rang de huit cent, ils combattront dans une dernière guerre contre le terrible fils de Loki, le loup Fenrir, et de nombreux autres ennemis.
Les âmes de tous les autres iraient rejoindre une sorte d’enfer nommé "Hel", le royaume des morts.
On peut d’ailleurs remarquer, que le mot anglais désignant le diable maître des enfers est Hell.

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Walhalla est évidemment le ciel

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26 novembre 2021

Bilan sur le règne de Clovis.*

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Vers 482, lors de son accession au trône, Clovis n’est guère plus qu’un chef franc parmi d’autres.
Un roi des Francs saliens, peuple germanique qui règne sur le nord de la France et sur une partie de la Belgique et de l’Allemagne actuelles.
De Clovis, nous ne savons pas grand-chose.
Il est probablement né vers 466 et serait donc devenu roi à 15 ou 16 ans.
L’Empire romain s’est effondré il y a peu, mais en Gaule, cela fait longtemps que l’autorité de Rome n’était plus que théorique.
Les nombreux peuples germaniques qui ont déferlé sur le Rhin, Francs, Burgondes, Wisigoths, Alamans, Ostrogoths, se sont installés et ont obtenu de l’empereur le statut de "fédérés", peuples alliés de Rome chargés de défendre son territoire face aux envahisseurs en échange de terres.
Livrés à eux-mêmes, ils se mènent une guerre impitoyable pour obtenir la domination sur l’ancien territoire de la Gaule.

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Et ce sont donc les Francs, contre toute attente, qui vont l’emporter, grâce à un jeune roi fougueux, Clovis.
Fougueux et habile, car sa conversion au christianisme lui permet de gagner de nombreux appuis, à commencer par celui de l’Église, une entité très puissante.
Vainqueur des Alamans et de Syagrius, qui se présentait comme le successeur des Romains, il étend peu à peu son territoire jusqu’à la Loire, puis son emprise vers le sud et chasse les Wisigoths au-delà des Pyrénées.
Mais à sa mort, vers 511, conformément à la tradition, ses quatre fils se partagent son royaume.
Le règne de Clovis s’achève en apothéose.

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Il n’a essuyé que peu d’échecs militaires et a acquis par la conquête un domaine royal étendu, qui recouvre les trois quarts de la Gaule antique.
Pour le renforcer, il s’est appuyé sur les couches dirigeantes gallo-romaines et a assuré la pérennité de l’administration romaine.
Le rapprochement entre Barbares et Gallo-Romains s’est accompagné d’une union entre le trône et l’autel qui fait des évêques des soutiens du régime.
La monarchie franque, centrée sur une nouvelle capitale, Paris, est crainte et respectée, et reconnue par l’empereur d’Orient.

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01 octobre 2021

Du scriptorium à l'imprimerie ou l'aventure du livre.*

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En Mésopotamie, un berger compte ses bêtes ...
Pour ne pas en oublier le nombre, il le note sur une tablette d'argile...
Cela se passe il y a 5000 ans.
L'histoire du "Livre" vient de commencer ...
Vers 3500 av. j.-C, les documents écrits se résumaient à de simples listes d'objets représentés par des images : les pictogrammes.
Bien plus tard, on utilisa également les dessins pour représenter des sons : les phonogrammes.
Vers 3000 ans av. j.-C, les scribes (ceux "qui écrivent") mirent au point des signes cunéiformes (en forme de "clous") gravés dans des tablettes d'argile molle, à l'aide de roseaux taillés.

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Grâce à cette technique, l'écriture devint plus rapide.
A la même époque, en Égypte, les hiéroglyphes (les" signes sacrés ") se présentaient aussi sous forme de pictogrammes et de phonogrammes...
Il fallut attendre 1200 av. J.-C pour que les Phéniciens inventent l'alphabet où 22 signes représentaient chacun un son et dont la combinaison permettait d'écrire tous les mots d'une langue.
Progressivement, grâce aux marchands phéniciens, cette invention se diffusa autour de la Méditerranée.
Vers 800 ans av. j.-C, les Grecs adoptèrent à leur tour l'alphabet et le perfectionnèrent en y ajoutant les voyelles.
Ils le transmirent ensuite aux Latins.

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Les hommes furent toujours très ingénieux pour trouver des supports d'écriture : l'argile, le bois, la cire, les feuilles de palmier, la soie ...
Ils purent ainsi réaliser des livres (du latin "liber" : le bois), transmettre leur savoir et développer leurs idées.
Certains matériaux eurent cependant plus de succès et de longévité que d'autres.
Ce fut, tout d'abord, le papyrus, confectionné à partir de longs roseaux que les Égyptiens cueillaient sur les bords du Nil.
Avec les tiges, ils fabriquaient des feuilles en superposant perpendiculairement deux couches de végétal.
Ces couches, humectées et martelées, se collaient entre elles grâce à l'amidon contenu dans leurs fibres.
Les feuilles étaient finalement séchées et polies.

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Notons que de nos jours, les "Bulles" pontificales sont toujours écrites sur papyrus !...
Les peaux de bêtes fournirent également un support d'écriture très prisé.
Elles étaient trempées dans la chaux, puis raclées côté "fleur" pour enlever les poils. Encore humides, elles étaient ensuite tendues sur un cadre et la chair était grattée côté "croûte".
On obtenait alors du parchemin, c'est-à-dire "des peaux de Pergame", ville d'Asie Mineure qui initia cette technique.
On exploita la faune naturelle des différentes régions du monde.
Ainsi des peaux de mouton, de veau, de chèvre, de bison, de cerf, de daim furent utilisées.
La meilleure qualité de parchemin, le vélin, était fabriquée à partir du veau mort-né... et on aidait souvent Dame Nature ...

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Des quantités importantes de peaux étaient nécessaires pour confectionner un livre. Par exemple, il fallait 150 peaux de mouton pour recopier une Bible (du grec" biblion", le "livre").
D'ailleurs, pour éviter les hécatombes, on grattait certains parchemins pour y écrire de nouveau.
Ces palimpsestes (" grattés de nouveau" en grec) permirent, certes, de réduire les coûts.
Mais cette pratique (appliquée également sur le papyrus) détruisit bon nombre d'écrits anciens.
Heureusement, le "grattage" n'était pas toujours très réussi et certains textes furent retrouvés, ceux de Cicéron, entre autres.
Enfin, arriva un support fin, blanc, pelucheux qui ressemblait au papyrus : le papier.
Il était né en Chine, au début de notre ère, grâce à l'observation de la guêpe dite" papetière".

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En effet, cet insecte construit son nid avec une pâte qu'il confectionne en broyant des végétaux, mélangés à de la salive ...
Les papetiers chinois fabriquèrent leur première pâte à papier à base de mûrier, de chanvre, de bambou ...
Plus tard, au 8ème siècle, les Arabes écrasèrent des "chiffons", des cordes et des vêtements usés, pour obtenir leur matière première.
Les Croisades permirent aux Européens de connaître le "secret" du papier...
Dès le 18ème siècle, dans les papeteries d'Europe, de lourds maillets hérissés de clous broyaient de vieux textiles dans des bacs remplis d'eau.
Quand les réserves de chiffons furent épuisées, au XIXème siècle, on découvrit, fort heureusement, que la pâte à papier pouvait aussi être réalisée à partir du bois, toujours utilisé de nos jours... peut-être de façon inconsidérée pour l'équilibre de la nature ...
Ces livres eurent bien des présentations différentes au cours de leur longue histoire ...

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Les textes s'enroulaient sur l'écorce du bouleau, le papyrus, la soie ou encore le parchemin comme les "volumen" romains.
Ils s'étiraient parfois sur des feuilles de palmier, s'allongeaient sur des lamelles de bambou ...
L'usage du papier modifia peu à peu l'aspect des livres.
On vit apparaître les livres en accordéon, puis les livres à feuilleter qui, bientôt, envahirent tout le marché ...
En effet, les" codices" (codex au singulier) permettaient l'écriture et la lecture des deux faces (recto et verso) d'une même feuille.

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Malgré les marges nécessaires à la couture centrale des cahiers et la reliure, une feuille de codex recevait deux fois plus de signes qu'une même feuille destinée à un rouleau, d'où une économie de la précieuse matière première.
Plus compact que le rouleau, le codex facilitait aussi le transport et le stockage des textes.
Un rouleau ne pouvait inclure trop de feuilles, sinon il devenait impossible à manipuler, alors qu'un codex comptait, couramment, plusieurs centaines de feuilles,
D'autre part, le codex se lisait plus aisément que le rouleau qui avait une fâcheuse tendance à s'entortiller entre les mains embarrassées du lecteur ...
Le codex conduisit aussi les scripteurs à plus de rigueur et de précision dans l'élaboration des textes à cause de la possibilité de retour en arrière.
Enfin, l'image trouva sa vraie place sur la surface de la page.

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Indissociable du codex en parchemin, l'enluminure rendit" lumineux"," éclaira" les manuscrits médiévaux.
Des lettrines ornées, de grandes initiales peintes et rehaussées d'or, débutaient chaque chapitre et réveillaient l'intérêt du lecteur.
Des miniatures rouge vif à cause du "minium", l'oxyde de plomb employé par les artistes pour les réaliser, illustraient les textes de petites scènes, mettant en valeur tel ou tel passage.
Jusqu'à la fin du 14ème siècle, tous les livres, des rouleaux aux codices, furent copiés "à la main" dans le calme des monastères.
Cette transcription des manuscrits était une activité épuisante : "elle brouille la vue, courbe le dos, écrase les côtes, tenaille les reins ... ", nous confie un moine...
C'est grâce à des centaines de copistes laborieux comme celui-là, courbés des heures durant à leur table de travail dans le froid du scriptorium, faiblement éclairé par des chandelles, que la pensée et les connaissances de l'Antiquité et du Moyen Âge nous ont été transmises ...

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Malgré l'activité inlassable des moines, peu de livres pouvaient être proposés au public ...
Au 15ème siècle, tout changera et l'imprimerie sera la seconde naissance des livres.
Comment obtenir plusieurs exemplaires d'un même livre sans le copier à la main ?
Voilà le grand problème...
Dès le 13ème siècle, en Asie, puis, au début du 15ème siècle, en Europe, les hommes gravèrent des textes sur des planches de bois qu'ils encraient et appuyaient contre du papier.
Ainsi les textes pouvaient être reproduits plusieurs fois ... mais le bois s'usait, s'encrassait, se fendait vite ...
Vers 1440, à Mayence, un certain Johannes Gensfleisch (1400-1468), plus connu sous le nom de Gutenberg, conçut des caractères mobiles, très solides car en plomb durci à l'antimoine ...
Il adapta également la presse à vin à son invention.

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Lorsqu'on serrait la vis avec une barre de bois, une planche, la platine, descendait et pressait la feuille de parchemin, puis bien vite de papier, uniformément contre les caractères.
Le premier livre de "grande série" qu'imprima Gutenberg, en 1454, fut la célèbre Bible à 42 lignes dont le texte est disposé sur deux colonnes et enluminé, à la main, comme celui d'un manuscrit.
Cette Bible est un incunable car elle fut imprimée avant 1501.
L'invention traversa l'Europe comme une traînée de poudre...
Des ateliers d'imprimerie, employant un personnel nombreux, apparurent dans les grandes villes, près des universités.
Ils fabriquaient en grand nombre des livres plus maniables, plus fiables (les copies manuscrites successives étaient souvent sources d'erreurs) et aussi moins coûteux pour un public qui s'élargissait...

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Ainsi, plus de 20 millions de livres furent imprimés dans la seconde moitié du 15ème siècle ...
Certes, les ouvrages religieux dominaient toujours, mais, peu à peu, les publications s'élargirent à des domaines variés : médecine, botanique, mécanique...
Au 18ème siècle, les encyclopédies tentèrent même d'aborder toutes les connaissances humaines.
Ces livres qui diffusaient des idées nouvelles n'étaient pas toujours du goût des autorités ...
L'Église et l'État contrôlaient les textes à publier.
La censure donnait ou non l'autorisation de les éditer.
De tout temps et même dans notre Histoire récente, certains livres (et leurs auteurs, parfois !) furent brûlés ce qui prouve leur redoutable pouvoir ...

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Mais, ce pouvoir, n'est-il pas en train de décliner ?
Le livre n'est plus le seul moyen de stockage et de transmission de l'information.
De nombreux médias modernes, le concurrencent-ils ou, au contraire, lui donnent-ils une portée encore plus grande grâce au réseau informatique qui relie toutes les bibliothèques du monde et les ouvrent à des millions de lecteurs ?

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09 juillet 2021

Premier roi barbare catholique.*

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C’est à la veille de la bataille de Tolbiac que, selon Grégoire de Tours, Clovis aurait invoqué "le Dieu de Clotilde".
Sa deuxième épouse, catholique - et aurait promis de se convertir au catholicisme en cas de victoire contre les Alamans.
Que cet épisode soit avéré ou non, Clovis est baptisé par l’évêque Remi (437-533), à la Noël 498 ou 499, dans la cathédrale de Reims, construite sous Valentinien 1er (321-378), au IV" siècle.
Immergé par trois fois dans l’eau d’une cuve par laquelle on accède par trois marches (chiffre qui rappelle la Trinité), Clovis reçoit l’onction du chrême et devient le seul roi barbare catholique.

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Suivant l’exemple royal, le peuple franc adopte largement le catholicisme.
Clovis se pose alors en véritable chef de l’Église catholique de Gaule.
En témoigne le concile national gaulois qu’il convoque à Orléans en 511.
Première assemblée de ce type de la monarchie franque, qui sera suivie d’une longue série de conciles organisés par les Mérovingiens.
Le concile, qui réunit 32 prélats venus de toute la Gaule, ne porte pas sur les questions doctrinales.

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Il rappelle les droits et les devoirs des évêques et l’intervention du roi dans leur nomination.
Roi romanisé Clovis, se différencie des autres souverains barbares attachés à leur identité germanique, s’entoure de conseillers gallo-romains, frappe des monnaies d’or qui plagient les monnaies de l’empereur d’Orient.
S’éloignant de ses bases barbares pour s’installer au milieu de ses sujets, majoritairement gallo-romains, il transfère sa capitale à Paris, ville bénéficiant d’une position stratégique, au carrefour d’un fleuve et de voies publiques fréquentées, et faciles à ravitailler.

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Lui-même s’installe dans le palais de Julien et de Constance Chlore, dans l’île de la Cité.
Au sein de son royaume, il cherche à substituer la justice du roi et de ses agents aux violences privées, en faisant coucher par écrit le code de son peuple.
C’est l’objet de la "loi salique", Code pénal d’inspiration romaine établissant les peines pour les crimes et délits, rédigé entre 507 et 511 et réduit souvent abusivement à l’exclusion des femmes de la succession au trône de France.

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Le 27 novembre 511, Clovis meurt à Paris, dans son lit, à 45 ans.
Un bel âge à une époque où l’espérance de vie ne dépasse guère la trentaine.

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11 juin 2021

Regnum Francorum.*

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Le fondateur du "Regnum Francorum" (royaume des Francs), Clovis n’a jamais porté le titre de "roi des Francs", qui sera celui de ses successeurs jusqu’au milieu du XIIIe siècle.
Clovis est simplement le roi, Chlodovecus Rex, et les Francs, surtout installés au nord de la Seine, ne représentent qu’une minorité en Gaule, sans doute moins de 2 % de la population. Beaucoup d’incertitudes planent sur le règne de Clovis.
La seule date qui ne soit pas sujette à caution est celle de sa mort, le 27 novembre 511.

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Il aurait commencé à régner en 481, à l’âge de 15 ans.
Son nom, "Clovis", donnera celui de "Louis", repris par la suite par de nombreux monarques régnant sur la France.
C’est vers 481, que Clovis est porté sur le pavois et acclamé par une partie des Francs Saliens.
"Roi chevelu", il détient la puissance magique du chef guerrier, (le mund), garanti par le port symbolique des cheveux longs.
Son nom, "Chlodovecus", est lui-même une sorte de totem.
Il signifie "combat de gloire".

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Clovis hérite de son père, Childéric, (lui-même fils de Mérovée, qui a donné son nom à la dynastie des Mérovingiens), un petit royaume salien constitué en Belgique actuelle, autour de Tournai.
Les Francs, qui se divisent en Francs saliens et en Francs rhénans, sont installés depuis le IIIème siècle au bord de la mer du Nord.
Se voulant "franc", c’est-à-dire libre de toute domination, y compris celle des Romains, cet essaim de tribus s’est peu à peu romanisé par le biais du service militaire, avant d’être fédéré à l’empire au Vème siècle.

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La tombe de Childéric (436-481), à la fois franque et romaine par certains aspects, marque bien le mélange des influences.
Allié avec les Francs rhénans, il épouse une princesse rhénane,
Clovis se lance dans une politique d’expansion territoriale vers le sud.
Premier adversaire : Syagrius (430-487), général romain barbarisé qui domine la région entre Somme et Loire.
Clovis vainc Syagrius sans doute dès 486, près de Soissons.
Le partage du butin donne lieu à l’épisode du "vase de Soissons", raconté par Grégoire de Tours (538-594).

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Clovis s’attaque ensuite aux Alamans.
Il remporte la bataille de Tolbiac.
Désormais maître du bassin parisien jusqu’à la Loire, il se tourne vers les royaumes du Midi.
Si la tentative d’invasion du royaume burgonde en 500-501 est un échec et se solde finalement par la conclusion d’une alliance plutôt que par une soumission, Clovis écrase les Wisigoths, tue leur roi à Vouillé en 507, s’empare de Toulouse et de Bordeaux, avant que Théodoric (455-526) ne mette un point d’arrêt à l’expansion franque et ne reprenne la Septimanie (le Bas-Languedoc) et la Provence.

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Clovis est alors au sommet de sa gloire.
De retour d’Aquitaine, il reçoit de l’empereur romain d’Orient Anastase 1er (430-518) les insignes consulaires qui assurent la légitimité de son pouvoir en Gaule.
C’est en véritable triomphateur, à la manière antique, qu’il pénètre dans la cité de Tours.
Il est littéralement acclamé par le peuple comme consul et patrice.
En 509, il est élevé sur le pavois par les Francs rhénans.
Il est désormais le roi de tous les Francs.

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20 février 2021

Le Premier Royaume.*

Découvrez la bande annonce du spectacle immersif "Le Premier Royaume", la création originale du Puy du Fou en 2019 qui vous emmènera aux côtés de Clovis, le célèbre roi des Francs !

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Au Vème siècle, en pleine chute de l'Empire Romain, tout juste ravagé par les hordes d'Attila, vous accompagnerez Clovis, le célèbre roi Franc !

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Au fil de ses conquêtes, découvrez les doutes de ce grand stratège partagé entre les traditions ancestrales de son peuple et la voie nouvelle qu'il pourrait choisir pour fonder “Le Premier Royaume”, la création originale 2019 du Puy du Fou !

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03 août 2020

Les grandes dynasties françaises.*

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Les Mérovingiens (481-751)
Il s’agit de la première dynastie royale de notre histoire.
Ses origines sont en partie mythiques, mais des historiens pensent qu’elle se serait imposée à une partie des Francs dans la première moitié du 5ème siècle.
Il n’est donc pas sûr que Mérovée (412-457), qui donne son nom à la lignée, ait réellement existé, pas plus que son père supposé, Clodion (390-450).
En revanche la tombe de Childéric (436-481), père de Clovis (466-511), a été retrouvée au XVIIe siècle, près de Tournai.
Elle montre que le souverain, tout en respectant les coutumes germaniques, se considère comme un dignitaire romain.
Sur son anneau sigillaire, il porte les cheveux longs à la mode barbare, mais il a revêtu le manteau des officiers supérieurs romains.

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Les Carolingiens (751-987)
Ils doivent leur nom à Charles Martel (688-741) et à son petit-fils Charles désigné comme le "Grand" : Carolus Magnus, Charlemagne (742-814).
À l’origine, il s’agit d’une famille d’Austrasie, région qui s’étend des bouches du Rhin à la Bavière.
Leur prise de pouvoir, en 751, s’appuie sur le prestige de leurs grands ancêtres mais aussi sur leurs liens étroits avec l’Église et leur richesse foncière.
le 14 février 842, Charles le Chauve (823-877) et son frère, Louis le Germanique (806-876), se sont alliés en se prêtant serment dans la langue de leurs troupes.
Le roman, ancêtre du français, et le tudesque, ancêtre de l’allemand.
À Verdun, pour la première fois, l’expression Francia occidentalis remplace le nom de Gallia.

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Les Capétiens (987-1848).
C’est la dynastie qui a régné le plus longtemps sur la France.
D’abord en ligne directe d’Hugues Capet (939-996), roi en 987, à Charles IV le Bel (1294-1328 dernier fils de Philippe le Bel) mort en 1328, puis avec la branche des Valois directs, issue d’un frère de Philippe IV le Bel (1268-1314), de 1328 à 1498, et celle des Valois indirects, jusqu’en 1589.
Enfin avec celle des Bourbons, d’Henri IV (1553-1610) à Louis XVI (1754-1793).
La dynastie tire son nom du manteau de saint Martin (cappa) que le premier roi de la lignée possédait, en tant qu’abbé laïque de Saint-Martin de Tours (316-397).
Beaucoup de Capétiens reçurent des surnoms, en général après leur mort.

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Certains sont très connus comme :
Philippe Auguste (Philippe II), surnommé aussi "Dieudonné","le Conquérant", "le Magnanime" (1165-1223).
Philippe "le Bel" (Philippe IV) (1294-1328).
D’autres soulignent un aspect physique :
Louis VI "le Gros" (1081-1137), Philippe V "le Long" (1293-1322),
ou des traits de caractère :
Louis VIII "le Pacifique" (1187-1226),
Philippe III "le Hardi"(1245-1285),
Louis X "le Hutin" (le querelleur) (1289-1316),
Charles V "le Sage" (1338-1380),
Charles VI "l’Insensé" (1368-1422),
Louis XI "le Prudent" ou "l’universelle Aragne" (araignée) (1423-1483).

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06 juillet 2020

La Bataille de Tolbiac.*

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En 493, Clovis a épousé une princesse chrétienne, Clotilde, nièce du roi des Burgondes.
Après avoir conquis le nord de la Gaule, il affronte les Alamans sur le Rhin.
Victoire miraculeuse, la bataille de Tolbiac décide finalement de sa conversion au christianisme.
Clovis est appelé à l'aide par Sigebert, roi des Ripuaires, établi à Cologne.
Les Alamans remontent alors de la Suisse actuelle vers le nord de la Gaule, plus riche, et constituent une menace de plus en plus préoccupante.

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C'est à Tolbiac, aujourd'hui Zulpich, que les Francs auraient rencontré les Alamans.
Mais le lieu et les péripéties de la bataille restent discutés.
Les combattants, essentiellement des fantassins, se seraient affrontés avec leurs glaives et leurs boucliers dans un corps-à-corps impitoyable.
Selon le chroniqueur Grégoire de Tours, au cœur de la mêlée, Clovis aurait vu son armée plier devant l'adversaire.

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Il aurait alors invoqué Jésus-Christ, le "dieu de Clotilde", et juré de l'adorer si la victoire lui était accordée.
Le roi des Alamans est tué.
En plein désarroi, ses troupes s'enfuient ou se rendent.

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La bataille de Tolbiac entre dans la légende.
Fidèle à son serment, Clovis se convertit au christianisme.
Il est baptisé le jour de Noël 496 à Reims par l'évêque Rémi.
Ses soldats suivent son exemple.

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La royauté franque et l'Église nouent des liens indéfectibles, que le sacre renouvellera à chaque début de règne.
Clovis peut se présenter comme un nouveau Constantin, reconnu par l'empereur byzantin, quand d'autres chefs barbares restent égarés dans la nuit du paganisme.
Il ne fait que renforcer son pouvoir.

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Les conquêtes continuent.
En 507, il bat et tue Alaric II à Vouillé, près de Poitiers.
À l'issue de cette nouvelle victoire, il annexe l'Aquitaine, donnant naissance à ce vaste royaume franc qui prendra bientôt le nom de France.

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11 mai 2020

De la Gaule à Clovis.*

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Les Gaulois vivaient en tribus dans un pays nommé "la Gaule".
C’étaient avant tout des paysans.
Ils avaient un clergé : les Druides.
Les Gaulois sont connus pour être très querelleurs.
Jules César entreprend la conquête de la Gaule.
En 56 av. J-C a lieu en mer la guerre des Vénètes contre les galères romaines.
Les navires sont alors équipés de toiles de cuir.
Les romains se servent de faux pour couper les cordages des navires Vénètes.

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Alors que ces derniers gagnaient le combat, le vent est tombé, ce qui immobilisa les bateaux gaulois.
Les romains ont profité de cet avantage et ont massacré beaucoup de Vénètes.
Vannes est devenue alors une ville Gallo-Romaine.
Les autres tribus de Gaulle se regroupent sous la conduite de Vercingétorix (-82/-46) et se réfugient à Alésia  (actuellement Alise-Sainte-Reine), établie sur une hauteur entre deux cours d’eau.
Ne pouvant pas mener un assaut contre la ville, César (-100/-44) décide de l’assiéger pour la forcer à la reddition.
Pour cela, il fait construire une palissade d’une quinzaine de kilomètres de long autour du camp gaulois.
Après une bataille difficile et sanglante, Vercingétorix décide de se rendre.

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Il jette ses armes aux pieds de César qui le mettra en prison où il restera cinq ans avant de mourir étranglé sur ordre de César.
La France connaitra ensuite plusieurs siècles de paix pendant lesquels seront construits des ponts et des routes sur le territoire.
En 400 ont lieu les "invasions barbares" par les Germains, Burgondes, Visigoths, Francs et les Huns.
On considère parfois Attila le Hun (406-453) et ses envahisseurs comme l’évènement déclencheur de la chute de l’empire romain.
Pour la petite histoire, on disait que là où passait Attila le Hun l’herbe ne repoussait pas.
Une période trouble suit ces évènements.
Il n’y a plus d’état.

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Un chef franc nommé Clovis deviendra le roi de tous les Francs.
Les Francs sont à l’origine une ligue de guerriers appelés les "Franci" semblent être issus de la fusion tardive (milieu du 3ème siècle de notre ère) de plusieurs peuplades germaniques, parmi lesquelles figurent les Chamaves, les Bructères, les Ansivariens, les Chattes, les Tenctères, les Usipètes et les Tubantes.
Clovis va unifier une grande partie des royaumes francs, repousser les Alamans et Burgondes hors du territoire.

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Lors de la bataille de Tolbiac contre les Alamans, Clovis, sur le point d’être vaincu promets de se convertir à la religion de son épouse Clotilde (474-545) en cas de victoire.
C’est ce qu’il fit en se faisant baptiser à la basilique de Reims.

Posté par Puystory à 00:05 - -