Puy Story
Newsletter
17 juillet 2017

D'ELBEE protégeant des prisonniers républicains

19 D'Elbée protégeant dezs prisonniers

D'ELBEE protégeant des prisonniers républicains, AVRIL 1793 par BOISLECOMTE (Edmond de)
Né à Arras en 1849, mort à Arras en 1923.
Elève de Laurens et de Rivey. Peintre d'histoire.
Expose au Salon de 1897.
Huile sur toile, 1899 est d'une hauteur de 1,31m et une largeur 1,95m
*****
Au centre, un homme jeune, bras tendus, refuse l'entrée à trois paysans vendéens armés qui s'apprêtent à franchir le seuil d'une maison.
Dans la pièce, sept soldats républicains défaits et blessés assistent à la scène.
Leurs regards tendus laissent entendre qu'ils sont l'enjeu de la discussion.
Cette oeuvre fait référence à un épisode survenu après la bataille de Chemillé, le 11 avril 1793.
D'Elbée s'interpose entre des prisonniers républicains et des soldats vendéens que ces derniers voulaient massacrer.
Ce geste de clémence d'un héros vendéen à l'égard de ses ennemis est à mettre en parallèle avec le pardon que Bonchamps accordera quelques mois plus tard aux prisonniers de Saint-Florent.
Cette iconographie participe à la propagande royaliste en mettant en évidence les vertus chrétiennes des héros vendéens.

D'Elbee

Lors de l'exposition de cette oeuvre au Salon de 1899, le catalogue mentionnait indûment le titre suivant : "Cathelineau protège les prisonniers bleus à Cholet".
Il s'agit indubitablement de la scène communément appelée "Le Pater d'Elbée".

8 mai 2017

Portrait de FRANÇOIS ATHANASE DE CHARETTE par GUERIN

4 Charette

GUERIN (Paulin - Jean-Baptiste) dit PAULIN-GUERIN.
Né à Toulon en 1783, mort à Paris en 1855.
Entre dans l'atelier de F.A. Vincent grâce au peintre Gérard.
Expose au Salon de 1810 à 1855.
Huile sur toile, 1819 est d'une hauteur de 2,16m et une largeur 1,40m
François Athanase Charette de la Contrie : né à Couffé le 21 avril 1763.
En 1779, il entre à l'école des Gardes de la Marine.
Il appartient à l'escadre de l'amiral du Chaffault qui prend part à la guerre d'Amérique.
En 1790, il quitte la Marine après avoir été lieutenant de vaisseau, et se retire à Fonteclose.
Après avoir pris la tête d'un groupe de paysans vendéens, il est élu chef de l'Armée catholique et royale du Bas-Poitou le 9 décembre 1793.
Réputé pour son habileté tactique et ses capacités militaires, il représente un adversaire redoutable pour les Républicains.
Il signe le traité de la Jaunaie le 26 février 1795 mais reprend les armes quelques mois plus tard.
Le 29 mars 1796, il est fusillé à Nantes sur la place Viarme.
Charette est représenté en pied, de face mais le visage de trois-quarts.
Il arbore le costume qu'il portait lorsqu'il fit son entrée à Nantes après le traité de la Jaunaye.
Il est vêtu d'un costume en drap à revers rouge.
Il est coiffé d'un chapeau en feutre noir, avec ganse et boucle, agrémenté d'un plumet.
La tête est ceinte d'un mouchoir blanc de Cholet, élément traditionnel de l'iconographie spécifique du héros.
C'est donc un Charrette triomphant, sabre à la main, que Guérin a représenté dans un paysage de campagne.
Cette œuvre a été envoyée au Salon de 1819, en même temps que les portraits de Lescure par Robert Lefèvre et Louis de La Rochejaquelein par Pierre Guérin

21 avril 2017

L'exécution du Général DE CHARETTE PLACE VIARME par LE BLANC

15 Exécution Charette

LE BLANT (Julien) Né à Paris en 1851.
Elève de Girard.
Peintre d'histoire et de genre.
Nombreuses scènes de chouannerie et des guerres de Vendée.
1874 : 1ère participation au Salon.
Plusieurs fois récompensé.
Huile sur toile, 1883 est d'une hauteur de 1,60m et une largeur 2,80m.
Le 29 mars 1796, une exécution se prépare à Nantes sur la place des Agriculteurs, devenue ultérieurement la place Viarme.
La victime n'est autre que Charette, placé au premier plan et représenté de dos.
Blessé quelques jours plus tôt lors d'un combat à la Guyonnière, sa tête est entourée d'un mouchoir de Cholet.
Pourtant l'attitude un peu rigide du personnage, son regard hautain en direction des soldats républicains, traduisent la détermination de l'homme face à l'imminence de sa mort.
D'ailleurs, montrant sa poitrine, il déclara :
"Ajustez bien, c'est là qu'il faut frapper un brave".
La froideur de comportement n'est pas sans contraster avec le visage éploré de son compagnon vêtu de noir.
Elle apparaît en outre comme un défi lancé à ce républicain qui se tient debout, de l'autre côté de ce mince filet d'eau qui coule, semblable à une frontière et sépare les protagonistes.
Un prêtre jureur est relégué au fond de la place, au côté des soldats.
Le traitement de ce vaste espace de pavé luisant, occupant la majeure partie de l'œuvre, contribue à la gravité de la scène.
Cette toile fut exposée au Salon de Paris, en 1883.

17 février 2017

L'histoire des Guerres de Vendée dans l'art officiel (2)

DSC_3644

De 1850 à 1913, 90 œuvres évoquant les Guerres de Vendée sont envoyées dans les salons parisiens.
Cela représente une moyenne annuelle variant entre quatre et neuf toiles (avec toutefois une augmentation dans les années 1880 à 1883).
Pour certains artistes, la guerre de 1793 ne constitue pas seulement un thème occasionnel mais devient une spécialité à part entière.
Le sujet s'intègre dans un domaine particulièrement apprécié qui représente alors le sommet de l'art pictural : la peinture d'histoire.
Ces œuvres sont à replacer dans une histoire générale du goût.
C'est dans un premier temps celui des scènes de batailles, prétextes à la peinture d'uniformes variés.
Comme par le passé, la peinture d'histoire demeure un moyen de propagande au service des régimes politiques.
L'Etat est un mécène qui encourage une production artistique à la République.
Cette volonté est particulièrement manifeste après la nomination d'Edmond Turquet aux fonctions de sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-arts pendant près de quatre ans, entre 1879 et 1887.
Certains artistes sont sensibles au chant des sirènes et vont traiter le sujet sous un jour favorable à la cause républicaine.
Par exemple, "La bataille du Mans" de Jean Sorieul (1852) met-elle en scène la profonde humanité d'un jeune général républicain.
Inversement, d'autres artistes s'emploient à défendre la cause royaliste, soit que celle-ci réponde à leurs propres convictions, soit qu'ils reçoivent des commandes privées émanant de légitimistes.

DSC_3680

Pourtant, des peintres évoquent les Guerres de Vendée sans pour cela se livrer à quelque acte de militantisme politique.
Les critiques formulées lors des Salons parisiens mettent en évidence la popularité de ces thèmes, mais également leurs limites.
La peinture officielle du XIXème siècle commet une confusion en mettant en place une image nouvelle.
Le mythe du vendéen-chouan breton.
Il n'est pas rare en effet de voir dans des scènes des Guerres de Vendée des personnages directement empruntés au répertoire iconographique breton, finistérien ou morbihannais.
Ils sont alors généralement revêtus d'une culotte bouffante resserrée aux genoux, d'un gilet brodé et d'un large chapeau.
Les paysages eux-mêmes semblent parfois davantage inspirés par la lande bretonne que par la Vendée.
Par ailleurs, la littérature populaire a également contribué à diffuser cette image du "Vendéen-Chouan", qui fait l'amalgame de deux réalités historiques différentes.
Parallèlement aux scènes de bataille, les peintres officiels évoquent très fréquemment le thème de la défense de la foi, notamment à travers la représentation de messes célébrées clandestinement.
Il est vrai que le sujet prend toute son acuité dans le contexte tourmenté de la IIIème République.
La religion faisant l'objet de menaces incessantes, il n'est pas inutile de faire appel aux réminiscences d'un passé encore proche dans les mémoires et de remettre sous les yeux de chacun les qualités de ses ancêtres très chrétiens...

6 janvier 2017

L'histoire des Guerres de Vendée dans l'art officiel (1)

113698603_omod1

L'histoire des Guerres de Vendée dans l'art officiel du XIXème siècle est étroitement liée à celle des différents régimes politiques qui se sont succédés.
Les événements ont marqué la région d'une empreinte aussi profonde que durable.
Il n'est pas de pouvoir politique qui ne se soit efforcé de défendre la cause de l'une ou l'autre des forces en présence.
Peu de temps après la fin de la guerre, on assiste ainsi à une véritable "héroïsation" de la République.
Par le biais de l'imagerie, la jeune République cherche à mettre en avant des héros populaires qui se sont distingués durant les guerres de Vendée du côté des Bleus.
Tout comme les sculpteurs, les peintres officiels sont sollicités pour fixer dans l'éternité les traits des héros du jour.
La bravoure est le prétexte à toutes les mises en scène nationales (gravures, poèmes, chanson...).
Se trouvent là rassemblés d'humbles personnages tous plus braves les uns que les autres, serviteurs de la propagande révolutionnaire, comme le jeune Darruder, le grenadier de Bressuire, l'héroïne de Milhier, le maréchal-ferrant de la Vendée et qui curieusement, n'ont pas laissé de traces dans l'histoire locale.
Sous la Restauration, la situation évolue notablement.
En effet, dans un dessein permanent de réconciliation nationale et d'apaisement, Louis XVIII doit satisfaire à la fois ceux qui l'accusent de vouloir oublier les sacrifices consentis par ses fidèles pour son retour sur le trône de France et les libéraux qui, tout en étant attachés à la cause royale, souhaitent une France nouvelle.
Aussi le Roi passe-t-il commande en 1816 des portraits des généraux vendéens, destinés à être placés dans la salle des Gardes du château de Saint-Cloud.
Les premiers tableaux réalisés furent présentés au Salon de 1817.
Les familles agirent auprès de Louis XVIII pour recevoir du Roi des répliques réalisées par les peintres officiels.
Ces peintures officielles furent la cible de nombreuses critiques nuancées et contradictoires.
Les uns ne reconnaissaient pas les chefs qu'ils avaient connus, les autres stigmatisaient les attitudes choisies.
Les familles mises à contribution pour donner aux peintres des éléments d'authenticité furent dans l'ensemble satisfaites.

123867733_o

Le régime de Louis-Philippe adopte une nouvelle attitude à l'égard du souvenir des Guerres de Vendée.
De 1830 à 1848, le régime met toute son énergie à combattre ce qui pourrait rappeler la guerre et par conséquent raviver les troubles.
Toutes les formes d'expression artistique sont touchées par cette hostilité du pouvoir, qui simultanément s'engage dans une politique de réhabilitation républicaine.
L'architecture et la sculpture sont certes concernées, puisque la Monarchie de Juillet arrête les travaux de construction de la chapelle des Alouettes, fait démolir la statue de Charrette à Legé, et interrompt le projet de construction du monument des Quatre-Chemins-de-l'Oie.
La peinture officielle n'échappe évidemment pas à la règle.
Ainsi le tableau de Thomas Degeorge évoquant la mort de Bonchamps commandé en 1828, est refusé par le jury du Salon en 1837.
L'Etat s'efforcera de proposer un compromis en achetant l'œuvre pour en faire don à la ville de Clermont-Ferrand.
De la même façon, lors de la constitution des "Galeries Historiques de Versailles", les portraits des chefs vendéens sont répertoriés puis rejetés.
L'absence de certains souvenirs militaires est ainsi justifiée :
"S'il en est quelques uns que l'on s'étonne de ne pas y trouver, c'est que la pensée qui a présidé à ce travail n'a pas voulu perpétuer la triste mémoire de nos discordes civiles" (Introduction du catalogue des Galeries Historiques).
Dans la seconde moitié du XIXème siècle, le souvenir des Guerres de Vendée est toujours bien présent.
Mais de plus en plus, les critères religieux l'emportent sur les mobiles politiques.
L'époque est particulièrement faste pour le mouvement catholique.
Avec l'exaltation des martyrs et le début des procès de béatification, le culte des reliques concourt largement à conduire le souvenir de la défense de la foi.
Les campagnes se couvrent de vastes églises plus adaptées à recevoir la foule des pèlerinages et des missions.
La peinture officielle n'échappe pas à son époque.

<< < 1 2 3
Catégorie
Archives