Le Lion et le Rat
Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.
Entre les pattes d’un Lion,
Un Rat sortit de terre assez à l’étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu’il était, et lui donna la vie.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu’un aurait-il jamais cru
Qu’un Lion d’un Rat eût affaire ?
Cependant il advint qu’au sortir des forêts
Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu’une maille rongée emporta tout l’ouvrage.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.
La morale de la fable :
Les conclusions morales de cette fable sont que :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi et Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.
La signification de la fable est que malgré sa royauté, le lion ne peut pas tout faire et le rat peut faire beaucoup plus de choses.
Respecter plus petit que soi et chacun à forcément des qualités que tu ne peux avoir !
Le petit rat n'est pas à la merci du lion qui peut avoir besoin de lui.
le petit poisson et le pêcheur
Petit poisson deviendra grand,
Pourvu que Dieu lui prête vie.
Mais le lâcher en attendant,
Je tiens pour moi que c'est folie ;
Car de le rattraper il n'est pas trop certain.
Un Carpeau qui n'était encore que fretin Fut pris par un Pêcheur au bord d'une rivière.
Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin ;
Voilà commencement de chère et de festin :
Mettons-le en notre gibecière.
Le pauvre Carpillon lui dit en sa manière :
Que ferez-vous de moi ? Je ne saurais fournir.
Au plus qu'une demi-bouchée ;
Laissez-moi Carpe devenir :
Je serai par vous repêchée.
Quelque gros Partisan m'achètera bien cher,
Au lieu qu'il vous en faut chercher Peut-être encore cent de ma taille
Pour faire un plat. Quel plat ? Croyez-moi ; rien qui vaille.
- Rien qui vaille ? Eh bien soit, repartit le Pêcheur ;
Poisson, mon bel ami, qui faites le Prêcheur,
Vous irez dans la poêle ;et vous avez beau dire,
Dès ce soir on vous fera frire.
Un tien vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras :
L'un est sûr, l'autre ne l'est pas.
Pour comprendre la morale... allez sur :
La Grande Foire aux Questions
Le Corbeau et le Renard - au Puy du Fou
Maître Corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! Bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli !
Que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois".
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix, il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit :
"Mon bon Monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute ;
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute".
Le Corbeau, honteux et confus, jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
La morale est la suivante :
Sous Louis XIV, la flatterie est un art.
La Fontaine dénonce non pas le flatteur mais celui qui accepte ces flatteries, en cela il critique la vanité humaine.
Le poète prouve également la force de la parole et de l'écriture.
Le renard, ayant obtenu ce qu'il voulait par son éloquence, n'a pas l'utilité d'avoir recours à la violence physique.
La Grenouille et le Boeuf.
La grenouille et le boeuf.
Une Grenouille vit un Bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf.
Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille.
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant :
Regardez bien, ma sœur, est-ce assez ?
dites-moi.
N'y suis-je point encore ?
Nenni
M'y voici donc ?
Point du tout.
M'y voilà ?
Vous n'en approchez point.
La chétive pécore s'enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages.
Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs.
Tout petit Prince a des Ambassadeurs.
Tout Marquis veut avoir des Pages.
Jean de la Fontaine au Puy du Fou
Bercé par la musique, enivré par le bruit, cédant au poids des ans, je m'étais endormi.
Grâce à votre regard et saluant ses amis, mon buste se réveille, retrouvant ses esprits.
Sur le sentier des fables et des senteurs sauvages, parmi les plantes rares et les bois du boccage, voici que ma statue fait dire aux visiteurs :
Ah ! Jean de La Fontaine !
C'est lui l'inspirateur de ces morceaux de vie qu'il a écrits en vers.
Oui, grâce à mes histoires, je reste bien vivant.
Je connais vos travers, je suis de votre temps.
Je parle à tous les hommes, parce que mon bestiaire contient des vérités qui servent de leçons.
Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons.
Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes.
Je me sers d'animaux pour instruire les hommes.
J'ai souvent dessiné, souvent imaginé le jardin de mes rêves, au fil de mes pensées.
Avec des treillages et des fleurs à parfums, des plantes à proverbes semées sur les chemins, des animaux-fontaines et des bustes fantômes, des arbres animés.
Un vrai petit royaume, remontant des enfances, dédiées à la nature, en chantant la romance et la littérature.
J'ai longtemps recherché, mais sans jamais trouver un endroit idéal pour mon jardin rêvé.
Et puis vint le moment où je fus invité, Ici au Puy du Fou pour le réaliser.
Les plantes nous enseignent, nous tous, tant que nous sommes.
Je me sers d'un jardin pour instruire les hommes.