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2 décembre 2024

Les Gardes-Marines.

Dans le spectacle le "Dernier Panache", on entend "Las Cases" dire que Charrette était son voisin de chambrée à l’école des gardes-marine !

Mais c'est quoi un "Gardes-Marine" ?

Cette expression nous semble si lointaine qu'elle mérite une petite explication.

L’institution des gardes-marines a joué un rôle essentiel dans l’histoire de la marine française, formant des générations d’officiers d’élite qui ont contribué à la puissance et à la renommée de la flotte royale.

Ils ont aussi incarné les valeurs de discipline, d’honneur et de service de la noblesse française.

Les gardes-marines constituaient une institution militaire française établie au XVIIe siècle.

Les racines de l’institution des gardes-marines remontent aux corps d’aspirants-officiers de la marine française du XVIe siècle.

Cependant, notons qu’il existait d’autres corps militaires en France pendant la même période qui étaient similaires aux gardes-marines.

Par exemple, le régiment du Roi, fondé en 1663, était envisagé comme une pépinière d’officiers.

De plus, les "gardes du Grand-Maître" étaient un autre corps militaire qui a existé de 1626 à 1669.

Ils étaient à l’origine des Gardes de la marine qui ont existé jusqu’en 1786.

Il est important de noter que chaque corps militaire avait ses propres spécificités en termes de formation, de recrutement et de rôle dans l’armée française.

Mais, c’est sous l’impulsion du ministre Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) que l’académie navale des gardes-marines est officiellement établie en 1670 et supprimée en 1786.

Celle-ci avait pour mission de sélectionner et de former les futurs officiers de la marine royale, principalement issus de la noblesse.

L’ordonnance de Colbert définit les modalités de recrutement et d’instruction des gardes-marines.

Le recrutement des gardes-marines suivait des critères stricts, fondés principalement sur la naissance et l’appartenance à la noblesse et l’aptitude au service naval.

Les jeunes hommes aspirant à rejoindre cette institution devaient justifier de leur ascendance noble et faire preuve de bonnes mœurs.

Les gardes-marines avaient souvent des liens étroits avec la cour royale, ce qui pouvait leur donner une certaine influence politique.

Après une sélection rigoureuse, les aspirants gardes-marines entamaient un cursus complet, dispensé à l’Académie navale de Toulon ou de Rochefort (fondée en 1686).

La formation alliait apprentissage théorique approfondi et entraînement pratique, préparant les élèves aux tâches et responsabilités d’officier de marine et à être conscients de leur devoir envers leur pays.

Pendant cette formation, ils y recevaient un enseignement intensif sur la navigation, la stratégie navale, les mathématiques, les sciences maritimes, l’artillerie de marine, à l’escrime et à l’usage des armes à bord des navires de guerre, sans oublier les tâches d’entretien des navires.

La vie quotidienne des gardes-marines était réglée avec une rigueur militaire, favorisant la discipline et le respect de la hiérarchie.

La tenue vestimentaire, l’hygiène et le comportement faisaient également l’objet d’une attention toute particulière, les gardes-marines devant en permanence incarner les valeurs de l’institution.

Les gardes-marines jouaient un rôle crucial au sein de la marine royale française.

Leur mission principale était de servir en tant qu’officiers sur les navires de guerre, assurant le commandement, la direction des manœuvres navales et de la supervision de l’équipage.

Leur entraînement intensif les préparait aussi à combattre avec agilité et précision, que ce soit lors d’affrontements navals ou de débarquements sur les côtes ennemies.

Leur maîtrise des techniques de combat faisait d’eux des officiers redoutables et respectés par leurs adversaires.

Leur connaissance experte de la navigation et des courants marins leur donnait un atout décisif pour manœuvrer avec agilité et surprise face à l’ennemi.

Ils savaient également tirer parti de la configuration des côtes et des ports, déployant des tactiques d’embuscade ou de blocus pour prendre le dessus sur leurs adversaires.

Leur formation poussée leur permettait également de participer à des expéditions d’exploration et de cartographie, contribuant ainsi à l’expansion coloniale française.

Au-delà de leurs responsabilités à bord, les gardes-marines pouvaient également être appelés à remplir des missions diplomatiques, à l’instar des émissaires de la Couronne.

Ils représentaient ainsi la puissance de la marine française sur la scène internationale, participant à des négociations et à la conclusion d’accords commerciaux ou militaires.

Leur prestige et leur expertise en faisaient des acteurs clés de la politique extérieure du royaume.

Ils ont joué un rôle essentiel dans l’expansion coloniale et l’exploration des mers par la France du XVIIe au XVIIIe siècles.

Ils ont ainsi participé à de nombreuses campagnes d’exploration qui ont permis de cartographier de nouvelles régions du globe et d’établir de nouvelles routes commerciales pour le royaume.

Parmi les plus célèbres explorations menées par les gardes-marines, on peut citer les voyages de découverte de François de Galaup, comte de La Pérouse (1741-1788), dans le Pacifique nord.

Grâce à leurs compétences, ces officiers ont pu relever avec précision les côtes, dresser des cartes maritimes détaillées et rapporter de précieuses informations sur les terres et les peuples rencontrés.

Leurs récits de voyage ont grandement contribué à la connaissance du monde par les Français de l’époque.

Les gardes-marines jouaient aussi un rôle crucial dans l’administration des colonies françaises d’Outre-mer, servant à la fois comme officiers de marine et comme représentants de l’autorité royale.

Leurs compétences en navigation, en stratégie et en diplomatie en faisaient des agents essentiels pour assurer le contrôle et l’expansion du domaine colonial français.

Dans les ports et les comptoirs coloniaux, les gardes-marines supervisaient le commerce, la gestion des stocks et l’approvisionnement des navires.

Ils étaient également chargés de faire respecter la loi et l’ordre, intervenant dans les différends entre colons, marchands et populations locales.

Leur présence visible symbolisait la puissance de la couronne française dans ces terres lointaines.

Les gardes-marines étaient équipés avec le plus grand soin, leurs uniformes et leur armement reflétant leur statut d’élite de la marine française.

Leur tenue se composait d’un habit bleu orné de galons et de boutons dorés, ainsi que d’une culotte blanche et de bottes noires lustrées.

Ils portaient également un tricorne noir surmonté d’un panache blanc qui ajoutait à leur allure distinguée.

Les gardes-marines, après avoir terminé leur formation, avaient plusieurs opportunités de promotion dans la Marine royale française.

La hiérarchie au sein du corps des gardes-marines était rigoureusement définie et suivait la structure traditionnelle de la marine royale française.

Les différents grades reflétaient l’expérience, les compétences et le niveau de commandement de chaque officier.

Les gardes-marines formaient la base de l’institution, constituée de jeunes nobles en formation pour devenir officiers.

Les sous-lieutenants étaient les plus jeunes officiers, nouvellement promus à l’issue de leur cursus d’instruction.

Les lieutenants commandaient les différentes unités de gardes-marines et supervisaient leur entraînement (Grade de François Athanase Charrette (1763-1796) de 1787 à 1790).

Les capitaines étaient des officiers expérimentés, responsables du commandement des navires de guerre et de la conduite des opérations.

Le chef d’escadre était le plus haut grade atteignable au sein des gardes-marines, équivalent à celui de contre-amiral.

Au fil des décennies, l’institution des gardes-marines a connu une évolution significative, s’adaptant aux changements politiques, économiques et militaires qui ont marqué la France du XVIIe et du XVIIIe siècle.

Initialement, les gardes-marines étaient principalement issus de la noblesse, reflétant le rôle prépondérant de l’aristocratie dans la marine royale.

Cependant, avec le temps, on a vu une ouverture progressive de cette institution à d’autres couches de la société, notamment aux roturiers démontrant des aptitudes exceptionnelles.

Les méthodes de formation se sont également affinées, passant d’un accent mis sur l’enseignement théorique à une approche plus pratique et opérationnelle.

L’accent a été mis sur le développement des compétences techniques, de la stratégie navale et de la tactique de combat, préparant ainsi les gardes-marines à relever les défis auxquels ils seraient confrontés sur les champs de bataille maritimes.

Cette évolution a permis à l’institution de demeurer une pépinière d’officiers de premier plan, adaptés aux réalités changeantes de la guerre en mer.

À la fin du XVIIIe siècle, l’institution des gardes-marines a progressivement perdu de son importance au sein de la marine royale française.

Plusieurs facteurs ont contribué à son déclin, notamment les réformes entreprises par le ministre de la Marine Étienne de Choiseul (1719 – 1785) qui cherchait à rationaliser les structures de la flotte.

La suppression définitive des gardes-marines est intervenue en 1786, sur les recommandations du ministre de la Marine Charles Eugène Gabriel de La Croix de Castries (1727 – 1801).

Cette décision répondait à la volonté de moderniser et d’unifier le corps des officiers de marine, en mettant fin à ce statut particulier de la noblesse.

Les anciens gardes-marines ont été intégrés dans le nouveau système des officiers de vaisseau, perdant ainsi leur identité distincte.

Bien que l’institution des gardes-marines ait été supprimée en 1786, son héritage perdure encore dans la marine française contemporaine.

Certaines traditions et pratiques instaurées par les gardes-marines, comme l’accent mis sur la formation des officiers et l’excellence du commandement, ont été transmises aux générations suivantes.

De plus, plusieurs officiers issus du corps des gardes-marines ont joué un rôle majeur dans l’histoire navale française, devenant des figures emblématiques de la marine.

Leurs exploits et leurs accomplissements ont contribué à forger la renommée et la fierté de la marine royale, inspirant les générations futures de marins.

Leur suppression en 1786 a marqué la fin d'une époque, mais leur héritage demeure vivace dans la marine contemporaine, inspirant encore aujourd'hui les officiers qui suivent leurs traces.

Comme le disait Athanase Charrette (Officier de Marine) :

"Rien ne se perd… Jamais".

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