"VENDEENS et CHOUANS" sont confondus.
Les mots "VENDEENS et CHOUANS" sont souvent confondus.
Ils désignent, des réalités historiques proches : les ruraux révoltés contre le gouvernement révolutionnaire dans les années 1793-1799.
La confusion est d'autant facile que le soubresaut de la Guerre de Vendée en 1799 s'apparente à la chouannerie.
Et pourtant, le grand soulèvement populaire vendéen de 1793 ne saurait en aucun cas être assimilé à la chouannerie.
Il ne faut pas confondre les Chouans et les Vendéens.
Si leurs objectifs les rapprochent, leurs histoires, tactiques, alliances, alliances et images sont très différentes.
Leurs objectifs les rapprochent.
Refus des nouvelles règles administratives et fiscales imposées après 1791.
Refus de partir aux frontières défendre la Révolution, et volonté de défendre leur foi.
Leurs histoires les différencient.
Les Vendéens désignent tous les combattants du sud de la Loire.
Le mot leur a été appliqué par la Convention après la bataille du 19 mars 1793, quand la formule : "Guerre de la Vendée et des départements circonvoisins" a commencé à être employée.
Les chouans renvoient aux combattants du nord de la Loire.
Le mot vient du surnom donné aux frères Cottereau et surtout au plus célèbre : Jean, dit Jean Chouan qui dans la région de Mayenne, à la limite de l'Ille-et-Vilaine et de la Mayenne étaient des faux-Saulnier (fabriquant et vendeur de sel en fraude) célèbres et redoutés avant la Révolution.
Jean Chouan, meurtrier absous, déserteur par hasard, se retrouve au moment de la Révolution dans la clandestinité.
Il va rejoindre les conspirateurs royalistes (Armand Tuffin de La Rouërie 1751-1793) en 1792.
Il réapparait au passage des Vendéens marchant vers Granville.
Ensuite il conduira une guérilla dans sa région, jusqu'à sa mort en juillet 1794.
Le mot chouan a été donné par extension à tous les Bretons qui, battus en 1793, entrent à nouveau en guerre en 1794 et ce, jusqu'en 1799.
Leurs tactiques sont forcément différentes.
Les Vendéens de 1793 ont pu composer de formidables armées, de plusieurs dizaines de milliers d'hommes.
Les chouans, réprimés très violemment, dès 1793, n'ont jamais pu contrôler leur région.
Ils n'ont jamais pu se rendre maître des "patriotes" restés sur place.
La chouannerie est une "peau de léopard" (villages chouans proches des bourgs bleus).
La guerre des Vendéens en 1793 a pu être une série de grands "chocs".
La guerre des chouans est une guerre d'embuscades et de coups de main.
Les Vendéens ont pris des villes (Angers, Saumur, Fontenay).
Les chouans n'ont pu que paralyser les communications.
Leurs alliances sont différentes.
Les Vendéens ont été organisés en armées catholiques et royales dès 1793.
Des hiérarchies ont été mises en place avec des généralissimes successifs.
Les chouans sont restés un ensemble inorganisé de bandes largement indépendantes.
Localement, chaque bande est demeurée sous le contrôle du chef qu'elle s'était donnée.
Dans ses Mémoires, Turreau a distingué soigneusement chouans et Vendéens.
Leurs images sont donc très différentes.
Les Vendéens apparaissent comme des soldats dévoués à la cause catholique et royale, et sont disciplinés (même dans le Pays de Retz) par rapport aux bandes de chouans, qui sont très indépendantes et qui mêlent les actions de droit commun aux attaques plus stratégiques.
A partir de 1797, les assassinats et les coups de main individuels donnent une mauvaise image des chouans.
Le résultat sera qu'au XIXe siècle, les chouans inquièteront beaucoup les autorités de la monarchie restaurée.
La confusion entre Vendéens et Chouans commença vraiment après 1832.
La duchesse de Berry est venue en Vendée, mais tout l'Ouest s'est soulevé pour elle (jusqu'en Normandie).
Le mot chouan commence à devenir un titre de gloire.
La littérature, l'art s'emparent des guerres de l'Ouest.
L'insurgé, est souvent présenté dans la Bretagne sauvage et exotique (Balzac : les Chouans, ou Hugo : 93).
La peinture popularise le personnage du chouan, dangereux et rustique.
La confusion devient systématique après 1880, avec les luttes politiques de l'IIIème République.
Les notabilités royalistes de Vendée se disent chouannes avec fierté.
Toute la France se met à employer "Chouan" pour "Vendéen".
Dans l'opinion courante, même après la ne guerre mondiale, la confusion est entretenue.
Il est plus facile de continuer à employer un terme générique que de viser précisément un sens.
L'image du Vendéen faisait aussi sans doute un peu trop "paysan" et le chouan gardait sans doute une image plus "romantique".
Voici en quelques mots les différences entre Chouans et Vendéens.