Le château d'Ardelay
Quand on parle du Château d'Ardelay, beaucoup de gens ne pensent qu'à la tour carrée, majestueuse et imposante, qui domine la petite place près de l'Église, au centre du bourg d'Ardelay...
Et, de fait, depuis la route, on ne voit qu'elle !
En y regardant d'un peu plus près, on constate que cette tour est un donjon, partie intégrante d'un ensemble très circonscrit par une muraille.
Le tout a été bâti sur un promontoire artificiel, lequel est entouré d'une douve en eau.
Au sud, les murs de l'Église paroissiale baignent leurs fondations dans cette douve.
Ainsi le château domine tout le pays !
Le château est situé à un carrefour de voies de communication.
Pendant 11 siècles, l'édifice connut un destin tumultueux entre duels, démolition et restauration.
Habité jusqu'en 1920, le château tomba peu à peu en ruines par la négligence.
Durant la guerre de 40, les Allemands, par représailles, enlevèrent les poutres et les planchers du donjon pour faire du feu.
Au décès de Mme de BERMOND le château fut vendu par les héritiers, pour payer les droits de succession, à M. Joseph BREMAND, pour la somme de 1.000 F.
La Commune des Herbiers, après bien des tractations, s'en est rendu propriétaire, par décision du Conseil Municipal en date du 12 décembre 1983, pour la somme de 241.450 F comprenant en outre le terrain environnant, ainsi qu'une grange avec écuries sur le bas-côté.
Acquis par la commune des Herbiers, les vestiges du château d'Ardelay, une fois dégagés de la végétation envahissante, ont révélé un état de délabrement très avancé, en même temps que la majesté grandiose de l'ensemble.
C'est à la demande de Jacques BOISSIERE, architecte départemental des Bâtiments de France, que le Club Archéologique du Puy du Fou a entrepris des fouilles de sauvetage, dans ce château d'Ardelay, préparatoires aux travaux de consolidation et de rénovation.
Parallèlement à la fouille, le travail de recherches s'était porté sur plusieurs directions :
La Presse et grâce aux coupures de journaux, patiemment recueillies, en particulier par Jean LAGNIAU, dans :
Presse-Océan ont y redécouvre quelques dates importantes.
08.10.63 : Le Vieux Donjon d'Ardelay menace ruine !...
30.05.64 : La tour de l'ancien château décoiffée par les intempéries !...
27.10.64 : Le Trésor d'Ardelay n'est pas là où on le cherchait !
19.11.64 : La pluie, après 3 hivers aura fait crouler la tour d'Ardelay.
10.05.66 : Dans l'album du château d'Ardelay .
25.01.67 : Comment protéger ces ruines qui deviennent menaçantes ?
23.08.76 : Le Château d'Ardelay sera-t-il restauré ?
06.02.79 : Un parking au pied du donjon !
04.04.77 : Un musée au château d'Ardelay ?
22.04.80 : Pour sauver le château d'Ardelay, une association ?
04.10.83 : La Ville étudie l'achat et la restauration...
14.12.83 : Achat du château d'Ardelay pour 241 450 Francs.
Son histoire.
La plus ancienne mention d'Ardelay est de 1220.
On trouve à cette date "Azerleis Vicus", puis en 1262 "Ardeleium", en 1390 "Ardelois", et "Ardelayum" en 1553.
Ardelay fut seulement une châtellenie et non une baronnie.
La seigneurie d'Ardelay relevait de la baronnie de Mortagne.
Quelques Seigneurs d'Ardelay sont :
- PAREDS
- CHANTEMERLE
- de BROSSES (1228-1435)
- de VIVONNE (1435-1547)
- de GREMONVILLE (1547-1557)
- de BOURDEILLES (1557-1627)
- de la ROCHEFOUCAULD (1627-1635)
- de NOUZILLAC (1635- 1639)
- de COUHE - BOUTOU
- Henry des HERBIERS (1687-1767)
- d'ESCOUBLEAU (1767-1858)
- JOUSBERT DU LANDREAU
- de BERMOND d'AURIAC.
Ce petit château, dans lequel il nous apparaît aujourd'hui, n'est pas le fruit d'une œuvre conceptuelle, mais l'aboutissement de remaniements successifs.
C'est vers le Xᵉ siècle que pour établir ce château en situation de domination sur le pays environnant, relativement plat, il a fallu élever une petite butte, sorte de motte édifiée probablement avec le produit du creusement de la douve circulaire.
Ensuite, la motte est chemisée par un mur plus étroit à la base qu'au sommet, épousant ainsi la forme conique de la motte.
La construction du donjon au XIVᵉ siècle est accompagné de celle d'un rempart élevé (traces sur le donjon) entourant peut-être la cour et révélant un caractère plus militaire, plus défensif.
Une tour-contrefort est venue par la suite soutenir le rempart au Sud-Est.
Le logis, grâce à son architecture, est estimé dans son ensemble XVᵉ siècle, début XVIᵉ siècle.
Rien ne permet d'affirmer qu'il soit exactement contemporain du donjon.
Il existe cependant des substructures plus anciennes sous l'élévation faisant penser à une construction antérieure.
À l'origine, chaque niveau devait être divisé en trois salles (trois cheminées).
Début XVIIᵉ siècle, on peut penser qu'un remaniement important bouleverse le logis (modification de la façade, des niveaux de sol).
Le dallage est bien daté de la première moitié du XVIIᵉ siècle par un matériel monétaire important (à la même époque, on construit la chambre de tir, on aménage le sous-sol du donjon).
Aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, des aménagements domestiques sont apportés : latrines, potagers, âtres surélevés...
Début XXᵉ siècle, l'élévation ouest avec sa cheminée, après effondrement ou destruction, est restaurée et remplacée par un mur plus étroit.
Les communs, plus tardifs, sont estimés XVIIIᵉ siècle, ils sont venus fermer la cour en s'appuyant contre la façade du logis.
On y retrouve un logement avec une cheminée, une écurie ou étable et des latrines.
À l'angle Sud-Est, il est retrouvé les témoins d'une petite construction qui a condamné un vide-ordures contenant un matériel estimé XVIIIᵉ siècle.
Autrefois, une seconde enceinte englobait l'église, le cimetière et une partie du bourg.
Aujourd'hui salle d'exposition, le château d'Ardelay est l'un des plus remarquables exemples d'architecture médiévale et militaire de la région.