Chapelle Saint-Jean des Epesses
En bordure de la rue De Lattre de Tassigny, tracée depuis le cadastre de 1839, cette rue se rétrécit tellement, que la municipalité envisageait vers 1963-1964 de démolir tout simplement la chapelle.
Cette chapelle, conçue sur plan rectangulaire comprend 3 travées identiques, présentant une longueur totale de 22,80 m environ sur une largeur de 8,90 m environ.
Chaque angle est épaulé par un contrefort en maçonnerie de granit flanqué en diagonale.
Les Origines du monument remontraient au XVème siècle si l'on en croit la généalogie manuscrite de la Maison du Puy du Fou.
Jean, sire du Puy du Fou, avec Blanche Dauphine, son épouse, ont fait construire cette chapelle proche de l'Eglise paroissiale.
La première messe y fut chantée le jour de la fête de Saint Jean-Baptiste (24 Juin 1440).
Pourquoi faire un monument d'une telle importance (22,80 m X 8,90 m) si proche de l'Eglise paroissiale ?
On a beaucoup écrit à ce sujet, et parlé de monument votif ou de monument expiatoire...
Il semblerait plus vraisemblable de dire que l'on ait voulu agrandir un lieu de culte plus ancien et fort vénéré des gens depuis longtemps.
Cette chapelle semble bien avoir été construite dans un cimetière, qui aurait été désaffecté pour cet usage.
En effet, les travaux exécutés sous le chœur en 1948 ont mis à jour une vingtaine de squelettes.
D'autre part, en creusant une tranchée (vers 1975) entre l'Eglise et la Chapelle St Jean, pour le chauffage, on a trouvé un squelette.
Il est tout à fait vraisemblable qu'il y ait eu un cimetière autour de l'Eglise paroissiale.
Ce cimetière a été transféré, à l'époque de la construction, sur l'emplacement actuel de la place du commerce, jusqu'en octobre 1843 (soit 400 ans d'existence) avant d'être implanté rue De Lattre de Tassigny, où il se trouve toujours actuellement.
Pèlerinage, fête votive... on n'en connaît pas la destination exacte de ce monument.
Cette chapelle n'était pas fondée, c'est-à-dire n'avait pas de revenus propres.
Par contre, chacun des trois autels qui s'y trouvaient érigés étaient attachés à une ou plusieurs fondations confortablement dotées.
C'est ainsi qu'on note en 1470, un autel à Ste-Catherine.
Puis en 1560, un autel à Notre-Dame de Pitié, et à peu près à la même époque, un autel à Ste Barbe.
La visite canonique de 1679, par le Doyen de Saint-Laurent, nous apprend qu'elle est carrelée, blanchie, vitrée et voûtée par endroits, avec un grand autel de marbre, et deux autres qui sont dans la nef.
Avant la révolution, on y disait la messe régulièrement à l'un ou l'autre des 3 autels, parfois, elle a dû servir d'Eglise Paroissiale, lors de travaux de réfection de celle-ci, mais pas d'une manière habituelle.
Après la révolution, il semble que la chapelle n'ait plus servi au culte.
Tout au long du XIXème siècle nous voyons les Evêques de Luçon insister dans leurs procès-verbaux de visite pour que cette chapelle soit utilisée pour le culte divin, qu'elle serve au moins pour les catéchismes, les réunions d'œuvre, etc.. mais rien n'y fit.
Au début du XXème siècle, cet édifice fut transformé en annexe de l'Eglise, pour servir de chaiserie, de dépôt de matériel et d'arrière sacristie.
En 1930, pour des raisons de maintien de la jeunesse, elle fut transformée en salle de réunions et de spectacle, théâtre, cinéma, siège des scouts, etc..
En 1948, l'Abbé RENOU entreprend des travaux de déblaiement sous le choeur de la chapelle pour y installer des salles d'habillage pour les acteurs.
En 1963-1964, la commune envisage la destruction pure et simple de ce monument qu'elle considère comme strictement inutile et de surcroît gênant pour la circulation.
Le 9 Mars 1965, la chapelle est inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.