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5 octobre 2021

La table au Moyen-âge.

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"Oyez, oyez gentes Dames, preux Chevaliers !
Allons ripailler séant la bonne pitance et la vinasse gouleyante et découvrons moult réjouissances en ces joyeuses bombances.
Et que badinages et effusions soient de circonstance !
Et que la fête commence !"

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Le Moyen Âge atteint une sorte de perfection dans l’art du festin.
Le type de repas caractéristique de l’époque est bien le banquet, une occasion d’affirmer son rang, sa richesse et son prestige.
Chez les grands de ce monde, comme chez les bourgeois qui peuvent se le permettre, le festin est donné à l’occasion de noces, d’alliances, de victoires, de naissances ou de tout autre événement important.
Mais l’art de la "cuisine," bien que différente de notre cuisine actuelle, est déjà un enjeu social de respectabilité et un instrument de prestige.

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Au Moyen Âge, l’alimentation est très codifiée et tributaire du rythme des saisons.
La fin du printemps, l’été et l’automne sont des périodes de grande abondance.
L’hiver est marqué par une grande frugalité dont la monotonie est rompue par des festins.
Donner un festin en cette période est la preuve d’une grande richesse.
Le repas médiéval est entièrement lié au calendrier liturgique qui distingue jours gras et maigres et où la consommation de viande est interdite.
La religion chrétienne impose, aux riches comme aux pauvres, entre 150 et 180 jours de carême où l’on doit manger maigre, sauf pour les jeunes fidèles, les malades et les femmes enceintes.

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Au Moyen Âge, il n’y a pas de pièce spécifique, le plus souvent on mange dans les chambres dont le sol est recouvert de fleurs et d’herbes odorantes.
Mais chez les gens de condition inférieure, on mange tous ensemble, hommes, femmes, enfants, autour de la même table, dans la salle commune.
La salle d’apparat est principalement utilisée pour les festins.
Contrairement à ce que l’on peut penser, la cuisine est tout en finesse, légèrement acidulée, haute en couleur et épicée.
La plupart des sauces accompagnant les volailles et les poissons sont plutôt acides (vin, vinaigre, verjus).
Il existe toutes sortes de jus acides.
Jus de raisins verts cueillis avant maturité (le plus fréquent), jus d’herbes acides comme l’oseille, jus de citrons, jus d’oranges amères, jus de grenades aigres (surtout utilisé dans les pays méditerranéens), jus de pommes ou de poires acides, jus de fruits sauvages comme les prunelles, les merises, les cornouilles ou l’épine-vinette.
Tous ces jus verts pouvaient être désignés, dans la cuisine médiévale, par le mot verjus (ou vertjus).
L’aigre-doux est très prisé en rajoutant du sucre, du miel ou des fruits… 
La cuisine médiévale est épicée, mais ce n’est certainement pas pour masquer la piètre qualité des mets.

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Les épices utilisées en grande quantité sont principalement la cannelle et le gingembre.
Ensuite, apparaissent le clou de girofle en poudre, la noix de muscade, le macis, la maniguette ou graine de paradis, le poivre, la cardamome, le galanga (garingal) et enfin le safran pour colorer.
La plupart du temps, elles sont délayées dans du vin, du vinaigre, du verjus ou du bouillon (parfois passées à l’étamine) avant d’être mélangées au reste du plat vers la fin de la cuisson (pour garder les parfums).
L’aspect visuel des mets au Moyen Âge est presque aussi important que le goût.
Les plats ont de belles couleurs vertes, jaunes, orange,…
Mais les épices ne sont pas non plus à portée de toutes les bourses !
Elles constituent un critère de distinction sociale.

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Cependant, le peuple ne se refuse pas non plus le plaisir des épices et les plus humbles sont comblés lorsqu’ils détiennent du poivre, épice devenue un peu trop accessible pour les plus riches.
Pourquoi cet engouement pour les épices ?
Les médecins de l’époque leur confèrent des qualités digestives.
La provenance des épices apporte aussi une part de rêve.
L’Orient est assimilé à une sorte de paradis… etc.
Elles assureraient aussi la longévité ?
Dans tous les cas, la cuisine du Moyen Âge fait preuve d’une certaine diététique.
Peu de corps gras, peu ou pas de sucre (le sucre était plus considéré comme une forme de médication que comme un réel agent gustatif).
Mais, aussi un souci diététique dans le déroulement des repas (Entrée de table, Potages, Rôtis, Entremets, Desserte, Issue).
En effet, les grands repas démarraient par des salades assaisonnées ou des fruits frais, destinés à ouvrir l’appétit.
Ensuite venaient les potages ou brouets.
Puis les viandes rôties accompagnées de sauces diverses.
Les viandes ou mets secs ou peu humides sont servis sur une plaque de bois ou de métal ordinairement ronde appelée "tranchoir ou tailloir".

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Sur ces plaques, on dispose des tranches de pain le plus souvent rassis, destinées à absorber les jus : "le pain tranchoir".
Les sauces étaient bien souvent liées à la mie de pain ou encore avec du jaune d’œuf, mais absolument sans matière grasse (ex : sauce au raisin noir).
Le pain était grillé, trempé dans du bouillon, pilé au mortier et en général passé à l’étamine.
Cette liaison au pain était parfois remplacée par une liaison à la poudre d’amandes.
La liaison au pain colore les sauces et donne, comme la liaison à l’amande, un velouté différent sous la langue et développe les saveurs acidulées et parfumées (alors que la farine les étouffe).

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Les assiettes n’existent pas, les soupes, sauces et autres mets liquides sont servis dans des écuelles qui sont partagées par deux personnes.
Après, venait l’entremets, sorte de distraction entre les mets accompagnés de ballade chantée par quelques bardes, jongleries, pitreries de bouffon, voire plats pastiches tels que des "pâtés d’oiseaux vivants" afin d’étonner ses invités.
Tout le monde profitait du spectacle en grignotant de petites préparations salées (petits beignets par exemple).
Le repas reprenait alors son cours avec "la Desserte", qui correspond à notre dessert et enchaînait sur "l’issue de table" composée de fromages, fruits ou gâteaux légers.
Des vins légèrement sucrés accompagnaient à merveille ces derniers plats qui visaient à fermer le repas, à accélérer la digestion.

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Enfin, pour terminer complètement le repas, les invités étaient conviés dans une autre pièce et chacun pouvaient purifier son haleine et faciliter sa digestion en absorbant des dragées, des épices confites ou naturelles, le tout proposé à grands frais par le seigneur.
C’était ce que l’on nommait le "boute-hors".
Ces petites gâteries de fin de repas s’accommodaient parfaitement des vins de Clairet et d’hypocras.
L’hypocras est un vin blanc doux dans lequel on a laissé macérer de nombreuses plantes et épices (cannelle, gingembre, cardamome…).
La recette d’Hypocras est attribuée au célèbre médecin Grec Hippocrate (Vème siècle avant J-C.).

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Bien plus tard, les chevaliers furent conquis par cette véritable "potion magique" et ramenèrent la recette d’Hypocras en Occident.
C’est grâce à ses saveurs si agréables et à ses vertus tonifiantes et même aphrodisiaques (assurait-on…) que l’Hypocras devient l’Apéritif à la mode au Moyen Âge, notamment.

1 octobre 2021

Du scriptorium à l'imprimerie ou l'aventure du livre.*

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En Mésopotamie, un berger compte ses bêtes ...
Pour ne pas en oublier le nombre, il le note sur une tablette d'argile...
Cela se passe il y a 5000 ans.
L'histoire du "Livre" vient de commencer ...
Vers 3500 av. j.-C, les documents écrits se résumaient à de simples listes d'objets représentés par des images : les pictogrammes.
Bien plus tard, on utilisa également les dessins pour représenter des sons : les phonogrammes.
Vers 3000 ans av. j.-C, les scribes (ceux "qui écrivent") mirent au point des signes cunéiformes (en forme de "clous") gravés dans des tablettes d'argile molle, à l'aide de roseaux taillés.

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Grâce à cette technique, l'écriture devint plus rapide.
A la même époque, en Égypte, les hiéroglyphes (les" signes sacrés ") se présentaient aussi sous forme de pictogrammes et de phonogrammes...
Il fallut attendre 1200 av. J.-C pour que les Phéniciens inventent l'alphabet où 22 signes représentaient chacun un son et dont la combinaison permettait d'écrire tous les mots d'une langue.
Progressivement, grâce aux marchands phéniciens, cette invention se diffusa autour de la Méditerranée.
Vers 800 ans av. j.-C, les Grecs adoptèrent à leur tour l'alphabet et le perfectionnèrent en y ajoutant les voyelles.
Ils le transmirent ensuite aux Latins.

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Les hommes furent toujours très ingénieux pour trouver des supports d'écriture : l'argile, le bois, la cire, les feuilles de palmier, la soie ...
Ils purent ainsi réaliser des livres (du latin "liber" : le bois), transmettre leur savoir et développer leurs idées.
Certains matériaux eurent cependant plus de succès et de longévité que d'autres.
Ce fut, tout d'abord, le papyrus, confectionné à partir de longs roseaux que les Égyptiens cueillaient sur les bords du Nil.
Avec les tiges, ils fabriquaient des feuilles en superposant perpendiculairement deux couches de végétal.
Ces couches, humectées et martelées, se collaient entre elles grâce à l'amidon contenu dans leurs fibres.
Les feuilles étaient finalement séchées et polies.

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Notons que de nos jours, les "Bulles" pontificales sont toujours écrites sur papyrus !...
Les peaux de bêtes fournirent également un support d'écriture très prisé.
Elles étaient trempées dans la chaux, puis raclées côté "fleur" pour enlever les poils. Encore humides, elles étaient ensuite tendues sur un cadre et la chair était grattée côté "croûte".
On obtenait alors du parchemin, c'est-à-dire "des peaux de Pergame", ville d'Asie Mineure qui initia cette technique.
On exploita la faune naturelle des différentes régions du monde.
Ainsi des peaux de mouton, de veau, de chèvre, de bison, de cerf, de daim furent utilisées.
La meilleure qualité de parchemin, le vélin, était fabriquée à partir du veau mort-né... et on aidait souvent Dame Nature ...

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Des quantités importantes de peaux étaient nécessaires pour confectionner un livre. Par exemple, il fallait 150 peaux de mouton pour recopier une Bible (du grec" biblion", le "livre").
D'ailleurs, pour éviter les hécatombes, on grattait certains parchemins pour y écrire de nouveau.
Ces palimpsestes (" grattés de nouveau" en grec) permirent, certes, de réduire les coûts.
Mais cette pratique (appliquée également sur le papyrus) détruisit bon nombre d'écrits anciens.
Heureusement, le "grattage" n'était pas toujours très réussi et certains textes furent retrouvés, ceux de Cicéron, entre autres.
Enfin, arriva un support fin, blanc, pelucheux qui ressemblait au papyrus : le papier.
Il était né en Chine, au début de notre ère, grâce à l'observation de la guêpe dite" papetière".

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En effet, cet insecte construit son nid avec une pâte qu'il confectionne en broyant des végétaux, mélangés à de la salive ...
Les papetiers chinois fabriquèrent leur première pâte à papier à base de mûrier, de chanvre, de bambou ...
Plus tard, au 8ème siècle, les Arabes écrasèrent des "chiffons", des cordes et des vêtements usés, pour obtenir leur matière première.
Les Croisades permirent aux Européens de connaître le "secret" du papier...
Dès le 18ème siècle, dans les papeteries d'Europe, de lourds maillets hérissés de clous broyaient de vieux textiles dans des bacs remplis d'eau.
Quand les réserves de chiffons furent épuisées, au XIXème siècle, on découvrit, fort heureusement, que la pâte à papier pouvait aussi être réalisée à partir du bois, toujours utilisé de nos jours... peut-être de façon inconsidérée pour l'équilibre de la nature ...
Ces livres eurent bien des présentations différentes au cours de leur longue histoire ...

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Les textes s'enroulaient sur l'écorce du bouleau, le papyrus, la soie ou encore le parchemin comme les "volumen" romains.
Ils s'étiraient parfois sur des feuilles de palmier, s'allongeaient sur des lamelles de bambou ...
L'usage du papier modifia peu à peu l'aspect des livres.
On vit apparaître les livres en accordéon, puis les livres à feuilleter qui, bientôt, envahirent tout le marché ...
En effet, les" codices" (codex au singulier) permettaient l'écriture et la lecture des deux faces (recto et verso) d'une même feuille.

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Malgré les marges nécessaires à la couture centrale des cahiers et la reliure, une feuille de codex recevait deux fois plus de signes qu'une même feuille destinée à un rouleau, d'où une économie de la précieuse matière première.
Plus compact que le rouleau, le codex facilitait aussi le transport et le stockage des textes.
Un rouleau ne pouvait inclure trop de feuilles, sinon il devenait impossible à manipuler, alors qu'un codex comptait, couramment, plusieurs centaines de feuilles,
D'autre part, le codex se lisait plus aisément que le rouleau qui avait une fâcheuse tendance à s'entortiller entre les mains embarrassées du lecteur ...
Le codex conduisit aussi les scripteurs à plus de rigueur et de précision dans l'élaboration des textes à cause de la possibilité de retour en arrière.
Enfin, l'image trouva sa vraie place sur la surface de la page.

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Indissociable du codex en parchemin, l'enluminure rendit" lumineux"," éclaira" les manuscrits médiévaux.
Des lettrines ornées, de grandes initiales peintes et rehaussées d'or, débutaient chaque chapitre et réveillaient l'intérêt du lecteur.
Des miniatures rouge vif à cause du "minium", l'oxyde de plomb employé par les artistes pour les réaliser, illustraient les textes de petites scènes, mettant en valeur tel ou tel passage.
Jusqu'à la fin du 14ème siècle, tous les livres, des rouleaux aux codices, furent copiés "à la main" dans le calme des monastères.
Cette transcription des manuscrits était une activité épuisante : "elle brouille la vue, courbe le dos, écrase les côtes, tenaille les reins ... ", nous confie un moine...
C'est grâce à des centaines de copistes laborieux comme celui-là, courbés des heures durant à leur table de travail dans le froid du scriptorium, faiblement éclairé par des chandelles, que la pensée et les connaissances de l'Antiquité et du Moyen Âge nous ont été transmises ...

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Malgré l'activité inlassable des moines, peu de livres pouvaient être proposés au public ...
Au 15ème siècle, tout changera et l'imprimerie sera la seconde naissance des livres.
Comment obtenir plusieurs exemplaires d'un même livre sans le copier à la main ?
Voilà le grand problème...
Dès le 13ème siècle, en Asie, puis, au début du 15ème siècle, en Europe, les hommes gravèrent des textes sur des planches de bois qu'ils encraient et appuyaient contre du papier.
Ainsi les textes pouvaient être reproduits plusieurs fois ... mais le bois s'usait, s'encrassait, se fendait vite ...
Vers 1440, à Mayence, un certain Johannes Gensfleisch (1400-1468), plus connu sous le nom de Gutenberg, conçut des caractères mobiles, très solides car en plomb durci à l'antimoine ...
Il adapta également la presse à vin à son invention.

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Lorsqu'on serrait la vis avec une barre de bois, une planche, la platine, descendait et pressait la feuille de parchemin, puis bien vite de papier, uniformément contre les caractères.
Le premier livre de "grande série" qu'imprima Gutenberg, en 1454, fut la célèbre Bible à 42 lignes dont le texte est disposé sur deux colonnes et enluminé, à la main, comme celui d'un manuscrit.
Cette Bible est un incunable car elle fut imprimée avant 1501.
L'invention traversa l'Europe comme une traînée de poudre...
Des ateliers d'imprimerie, employant un personnel nombreux, apparurent dans les grandes villes, près des universités.
Ils fabriquaient en grand nombre des livres plus maniables, plus fiables (les copies manuscrites successives étaient souvent sources d'erreurs) et aussi moins coûteux pour un public qui s'élargissait...

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Ainsi, plus de 20 millions de livres furent imprimés dans la seconde moitié du 15ème siècle ...
Certes, les ouvrages religieux dominaient toujours, mais, peu à peu, les publications s'élargirent à des domaines variés : médecine, botanique, mécanique...
Au 18ème siècle, les encyclopédies tentèrent même d'aborder toutes les connaissances humaines.
Ces livres qui diffusaient des idées nouvelles n'étaient pas toujours du goût des autorités ...
L'Église et l'État contrôlaient les textes à publier.
La censure donnait ou non l'autorisation de les éditer.
De tout temps et même dans notre Histoire récente, certains livres (et leurs auteurs, parfois !) furent brûlés ce qui prouve leur redoutable pouvoir ...

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Mais, ce pouvoir, n'est-il pas en train de décliner ?
Le livre n'est plus le seul moyen de stockage et de transmission de l'information.
De nombreux médias modernes, le concurrencent-ils ou, au contraire, lui donnent-ils une portée encore plus grande grâce au réseau informatique qui relie toutes les bibliothèques du monde et les ouvrent à des millions de lecteurs ?

28 septembre 2021

Chez les Artisans du Puy du Fou (8/10)

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Le Talmelier de la Cité Médiévale.

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Le Sabotier du Village du 18ème.

24 septembre 2021

Lettre au Poilu

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21 septembre 2021

Bouvines *

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Entrant dans la salle des tableaux, nous sommes plongés dans un dialogue entre Diane et ses tableaux, dont son aïeul, hanté par son passé glorieux, voulant retourner sur le champ de bataille de Bouvines.
Pendant des siècles, le combattant qui luttait souvent en hordes compactes et indisciplinées, domina la plupart des guerres de l'Antiquité et du Moyen Âge.
L'ascension de Sparte dans la Grèce antique montra ce qu'une infanterie professionnelle et disciplinée lourdement armée pouvait accomplir devant un ennemi supérieur en nombre.
Comme le démontra Alexandre le Grand dont les phalanges macédoniennes parurent longtemps invincibles.

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Plus tard, les Romains créèrent la plus complète et la plus efficace armée professionnelle du monde ancien, grâce à une infanterie bien entraînée, manœuvrant en cohortes homogènes et compactes, et dominèrent les champs de bataille de la Méditerranée pendant des siècles.
Toutefois, la technologie militaire et le professionnalisme régressèrent.

Seuls les Normands et les Byzantins conservèrent la tradition du guerrier professionnel.
À partir du XIVe siècle, les armées professionnelles recommencèrent à s'imposer sur les champs de bataille et purent battre de façon décisive un ennemi supérieur en nombre.

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Mais revenons à la bataille de Bouvines.
Philippe Auguste (1165-1223), roi de France, y vainquit la coalition d'Otton IV (1175-1218), empereur romain germanique, de l'Anglais Jean sans Terre (1166-1216) et des comtes Ferrand de Flandre (1188-1233) et Renaud de Boulogne (1165-1227).
Cette victoire confirma la souveraineté du roi sur la Bretagne et la Normandie.

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Il avait été prévu qu'Otton, Ferrand et Renaud marcheraient sur Paris depuis le nord et que Jean débarquerait sur la côte atlantique avant de se diriger lui aussi vers Paris.
Alors que Jean fut vaincu par les troupes royales françaises le 2 juillet 1214 près d'Angers, Philippe Auguste affronta l'armée du Nord dans la plaine près de Bouvines le 27 juillet 1214, en Flandre.
Otton IV déploya ses 25 000 hommes.

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Ses chevaliers répartis en deux groupes sur les flancs, l'infanterie au centre et une réserve de cavalerie à l'arrière.
Les troupes de Philippe Auguste, qui montaient à 15 000 hommes, adoptèrent une formation similaire.
La bataille débuta par un affrontement de cavalerie sur le flanc droit français.
Au centre, l'armée impériale (qui comprenait la puissante infanterie des Pays-Bas) poussa vers l'avant, mais la cavalerie française, commandée par le roi, la força à reculer.

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Les Français triomphèrent sur l'aile gauche et William Longsword, comte de Salisbury (1176-1226), fut fait prisonnier.
La cavalerie française fut aussi victorieuse sur la droite et le comte Ferrand de Flandre fut capturé à son tour.
Au centre, les deux blocs de réserve de cavalerie s'affrontèrent et la France triompha une fois de plus.

Les deux ailes se rapprochèrent pour bloquer la retraite des parties centrales de l'armée impériale. Renaud de Boulogne résista encore courageusement, mais finit par être capturé.

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La bataille eut plusieurs conséquences directes.
L'empereur Otton IV fut détrôné par Frédéric II Hohenstaufen (1194-1250) et Jean sans Terre si affaibli qu'il fut obligé de signer la Magna Cana (charte des droits anglais).

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Pertes : Français, 1000 sur 15000.
Coalition, 1000 tués et 9000 prisonniers sur 25000.

17 septembre 2021

Le coq gaulois !

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Un aigle pour l’Allemagne, un lion pour l’Angleterre et un taureau pour l’Espagne.
Mais pourquoi un coq pour la France ?
Le coq gaulois appartient à la race de la Gauloise, une race très élégante appelée, jusque dans les années 2000, Gauloise dorée.
Avec les concours agricoles, la Gauloise apparaît en exposition dès 1894 et son standard est adopté en 1923.
Délaissées des élevages à cause de sa ponte moyenne, ses effectifs se réduisent jusque dans les années 1990 où une restauration de la race est entreprise par le Bresse-Gauloise Club de France.
Ce sont les Romains qui l’ont attribué aux Gaulois.

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À cette époque, les Romains se moquaient des Gaulois à cause d’une coïncidence linguistique, car en latin le mot "gallus" signifie Gaulois… Mais aussi coq !
Certains disent que Vercingétorix aurait envoyé un coq à César pour symboliser l’ardeur de ses guerriers et que César l’aurait cuisiné au vin.
Avec le temps, les rois de France ont adopté le coq pour son courage et sa bravoure.
Les Anglais se moquaient ainsi de l’arrogance du roi Philippe-Auguste (1165-1223).
C’est justement à partir de ce roi que la notion de "France" a commencé à avoir du sens.
Il signait les documents "rex Franciae" (roi de France) et non plus "rex Francorum" (roi des Francs).
Pendant la Révolution, il devient le symbole du peuple et de l’état : il apparaît sur la monnaie.

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Napoléon Bonaparte remplace le coq par l’aigle (emblème de la Rome impériale), vu que "Le coq n’a pas de force, il ne peut être l’image d’un empire tel que la France".
Mais le rapace ne s’imposa pas longtemps à la France.
Redevenu un symbole du peuple français pendant la Deuxième République (1848-1852), le coq est de nouveau écarté par le Second Empire.
Il ne retrouve un rôle symbolique qu’avec la Troisième République (à partir de 1871) où il orne notamment les boutons des uniformes des gardes républicains.
Vieux symbole, le coq symbolise le royaume de France, ensuite la République française.

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Le coq est aussi le symbole de la vigilance car il éveille la basse-cour et les paysans aux premières lueurs du jour.
Il a été utilisé dans la liturgie chrétienne.
C’est un symbole qui dénonce le manque de fidélité (il chante au moment où St. Pierre renie le Christ).
Historiquement, le premier coq qui a trôné au sommet d’une église est relevé à Brescia en Italie en 820.
Le coq fait son apparition sur un maillot sportif national en 1909.
C’est le Comité français interfédéral, représentant de la France à la FIFA depuis 1908 qui lance cette innovation.
Il devient l’emblème de la sélection olympique française à partir de 1920.

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Le coq gaulois tient toujours aujourd’hui une bonne place comme emblème de la France, car il représente la fierté entre autres.

14 septembre 2021

Le Premier Royaume.

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10 septembre 2021

Danse de la Brioche

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7 septembre 2021

Les Dames du Puy du Fou.*

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Pendant notre parcours dans le "Château Renaissance", le grand peintre "Le Primatice" nous invite à rejoindre la salle de bal en présence du Roi François 1er et la Reine Eléonore…..
Mais qui est la Reine Eléonore d'Autriche (1498-1558) ?
Cette princesse connut dès l'enfance une situation familiale tragique.
Elle n'avait pas encore 8 ans lorsque son père l'archiduc d'Autriche, Philippe 1er Le Beau (1478-1506), mourut.
Sa mère, la reine de Castille, Jeanne 1er (1479-1555), en perdit la raison et l'histoire la retient comme "Jeanne la Folle".
Eléonore allait désormais dépendre de son frère, le futur Charles-Quint (1500-1558).
Ce frère n'avait qu'un seul désir : dominer l'Europe...
Et tout lui était bon pour réussir dans son dessein... même utiliser sa sœur.
Elle était belle, élégante et avait une magnifique chevelure blonde.
Alors pourquoi ne pas se servir d'elle pour mener des unions politiques avantageuses ?
C'est ainsi qu'Eléonore se trouva fiancée au roi du Portugal, Manuel 1er (1469-1521).
Elle avait 20 ans et lui 50.
Il était laid à faire fuir tous les diables de l'enfer, bossu et alcoolique...
Elle dut l'épouser et lui donner deux enfants qui ne survécurent pas.
Enfin, le bel époux mourut et elle fut veuve.
En 1521, à 23 ans, elle revint vivre à la cour de son frère.

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Il allait pouvoir disposer d'elle à nouveau…
L'occasion se présenta quelques années plus tard avec la mort de Claude de France (1499-1524), première épouse de François 1er...
 Le 24 février 1525, devant Pavie, en Italie, François 1er (1494-1547) roi de France, fut fait prisonnier par les troupes de son mortel ennemi, ce même Charles-Quint, empereur d'Allemagne, roi d'Espagne, maître des Pays-Bas...
Le roi de France fut emmené à Madrid, résista pendant une année de captivité à son vainqueur qui essayait de lui imposer un traité visant à démembrer son royaume.
Finalement, en janvier 1526, François 1er dut se résigner à signer.
La France ne pouvait rester indéfiniment sans roi…
Le 17 mars, il franchit la Bidassoa (fleuve côtier du Pays basque).
"Je suis roi de nouveau" soupira-t-il, "mais à quel prix" ... !
Il lui fallait abandonner une partie de son royaume : la Bourgogne, la Flandre et l'Artois.
Il lui fallait aussi verser une rançon de 2 millions d'écus (4 tonnes d'or) et laisser en otages ses deux fils aînés, âgés de 7 et 9 ans ...

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De plus, François 1er devait s'unir à Eléonore d'Autriche.
Mais n'avait-il pas dit que pour sauver la France "il épouserait même une mule ... ".
Charmante remarque pour un roi qui se piquait de galanterie !
Notre Roi mit quatre années à réunir la rançon...
Les enfants royaux durent patienter et Eléonore aussi…
Enfin, le 2 juillet 1530, la Bidassoa vit l'échange se faire entre la galère chargée d'or venue de France et celle venue d'Espagne avec, à son bord, les petits princes et la "fiancée".

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Aussitôt, le roi qui était à Bordeaux, fut informé et s'avança au-devant du long cortège de plus de 100 personnes, 400 mulets et 30 chariots chargés d'étoffes, d'or, de pierres précieuses.
François 1er récupérait ainsi une partie de la rançon ... !
La rencontre et le mariage eurent lieu le 7 août 1530 en l'abbaye de Captieux, non loin de Bordeaux.
Lentement, le cortège royal remonta jusqu'à Fontainebleau en passant par Angoulême, Cognac (où le roi était né), Blois et St-Germain-en-Laye.
Ce ne furent que fêtes et réjouissances en l'honneur des souverains ...
Eléonore qui fut "le plus bel ornement des fêtes de la cour" selon son royal époux, ne joua jamais aucun rôle politique malgré sa grande intelligence.
Pour oublier l'insignifiance de son destin, elle voyagea et séjourna à Montpellier, Avignon, à Marseille, à Cambrai et même à Nice ...
À la mort de François 1er, le 31 mars 1547, elle partit pour les Pays-Bas (son pays natal) puis retourna en Espagne où elle mourut en 1558.
Elle repose près de Charles-Quint, ce frère qui ne vit en elle qu'une monnaie d'échange ...
Ainsi, si nous reprenons le fil de nos investigations, nous notons que François 1er et Eléonore d'Autriche ont parcouru un long chemin entre Bordeaux et Fontainebleau en 1530 ...
Peut-être, à cette occasion, le roi chevalier et sa seconde épouse sont-ils venus au Puy du Fou ... ?
Est-elle aussi la "Dame du Carrosse" de la Cinéscénie ?

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Ou bien, s'agit-il de Marguerite d'Angoulême - Reine Consort de Navarre (1492-1549), la sœur de François 1er car, elle seule, semble être passée par Bayonne, en compagnie de son frère…
Alors, envisageons cette autre possibilité.
De deux ans, l'aînée de François 1er, elle veilla toujours sur lui avec une tendresse toute maternelle ...
Ses dons de cœur et d'esprit fascinaient tous ceux qui l'approchaient : érudits, poètes, artistes, hommes politiques.
À 13 ans, elle parlait aussi bien l'italien et l'espagnol que le français, elle connaissait un peu de grec, de latin et d'hébreu ...
Plus tard, elle fit de sérieuses études philosophiques et théologiques.
Aux charmes de l'esprit, elle ajoutait ceux du corps.
Elle était grande, élancée, elle avait un teint éblouissant, des yeux pétillants et un sourire séducteur.
Seule ombre au tableau, elle avait le nez un peu fort !
La "perle de France" fut mariée, très jeune, à Charles IV d'Alençon (1489-1535) qu'elle n'aimait pas et qui mourut en 1525, honteux d'avoir provoqué par sa fuite le désastre de Pavie.

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Deux ans plus tard, elle épousa Henri II d'Albret, roi de Navarre (1503-1555), de 12 ans son cadet.
Bien que très éprise, elle ne fut pas heureuse.
Alors, Marguerite retourna à ses chères études, écrivit des vers, un recueil de 72 nouvelles plutôt lestes, l'Heptaméron (Dix récits par jour et pendant sept jours).
Elle s'intéressa aussi à l'administration de son royaume qu'elle légua, fort bien géré, à sa fille unique Jeanne d'Albret (1528-1572), qui sera la mère d'Henri IV (1553-1610).
La reine de Navarre mourut deux ans après son frère.
Avec elle disparaissait, dira Pierre de Ronsard (1524-1585) :
"Tout ce qu'avait notre terre d'honneur, de grâce et de beau".
L'incomparable Marguerite fut-elle la "Reine" du Puy du Fou ?
Revenons à ce 17 mars 1526, où François 1er franchit la Bidassoa, enfin libéré par son geôlier espagnol.
Le roi, après quelques lieues franchies au grand galop, atteignit Bayonne où l'attendait sa sœur tant chérie et si dévouée.

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Elle n'avait pas hésité, au péril de sa propre liberté, à aller à Madrid, durant l'automne 1525, pour tenter de fléchir l'implacable Charles-Quint en faveur de son frère.
Ensuite, Marguerite et François, triomphants, avaient regagné le château d'Amboise.
Alors, pourquoi n'auraient-ils pas fait étape au Puy du Fou ?
Il nous faut maintenant choisir parmi ces charmantes "Dames" : Eléonore, Marguerite ?
A chacun de se faire une opinion !

5 septembre 2021

Au bar roulant...

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