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26 février 2018

Le château d'Ardelay

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Quand on parle du Château d'Ardelay, beaucoup de gens ne pensent qu'à la tour carrée, majestueuse et imposante, qui domine la petite place près de l'Église, au centre du bourg d'Ardelay...
Et, de fait, depuis la route, on ne voit qu'elle !
En y regardant d'un peu plus près, on constate que cette tour est un donjon, partie intégrante d'un ensemble très circonscrit par une muraille.

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Le tout a été bâti sur un promontoire artificiel, lequel est entouré d'une douve en eau.
Au sud, les murs de l'Église paroissiale baignent leurs fondations dans cette douve.
Ainsi le château domine tout le pays !
Le château est situé à un carrefour de voies de communication.
Pendant 11 siècles, l'édifice connut un destin tumultueux entre duels, démolition et restauration.

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Habité jusqu'en 1920, le château tomba peu à peu en ruines par la négligence.
Durant la guerre de 40, les Allemands, par représailles, enlevèrent les poutres et les planchers du donjon pour faire du feu.
Au décès de Mme de BERMOND le château fut vendu par les héritiers, pour payer les droits de succession, à M. Joseph BREMAND, pour la somme de 1.000 F.

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La Commune des Herbiers, après bien des tractations, s'en est rendu propriétaire, par décision du Conseil Municipal en date du 12 décembre 1983, pour la somme de 241.450 F comprenant en outre le terrain environnant, ainsi qu'une grange avec écuries sur le bas-côté.
Acquis par la commune des Herbiers, les vestiges du château d'Ardelay, une fois dégagés de la végétation envahissante, ont révélé un état de délabrement très avancé, en même temps que la majesté grandiose de l'ensemble.

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C'est à la demande de Jacques BOISSIERE, architecte départemental des Bâtiments de France, que le Club Archéologique du Puy du Fou a entrepris des fouilles de sauvetage, dans ce château d'Ardelay, préparatoires aux travaux de consolidation et de rénovation.
Parallèlement à la fouille, le travail de recherches s'était porté sur plusieurs directions :
La Presse et grâce aux coupures de journaux, patiemment recueillies, en particulier par Jean LAGNIAU, dans : 

Presse-Océan ont y redécouvre quelques dates importantes.

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08.10.63 : Le Vieux Donjon d'Ardelay menace ruine !...
30.05.64 : La tour de l'ancien château décoiffée par les intempéries !...
27.10.64 : Le Trésor d'Ardelay n'est pas là où on le cherchait !
19.11.64 : La pluie, après 3 hivers aura fait crouler la tour d'Ardelay.
10.05.66 : Dans l'album du château d'Ardelay .
25.01.67 : Comment protéger ces ruines qui deviennent menaçantes ?
23.08.76 : Le Château d'Ardelay sera-t-il restauré ?
06.02.79 : Un parking au pied du donjon !
04.04.77 : Un musée au château d'Ardelay ?
22.04.80 : Pour sauver le château d'Ardelay, une association ?
04.10.83 : La Ville étudie l'achat et la restauration...
14.12.83 : Achat du château d'Ardelay pour 241 450 Francs.
Son histoire.
La plus ancienne mention d'Ardelay est de 1220.

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On trouve à cette date "Azerleis Vicus", puis en 1262 "Ardeleium", en 1390 "Ardelois", et "Ardelayum" en 1553.
Ardelay fut seulement une châtellenie et non une baronnie.
La seigneurie d'Ardelay relevait de la baronnie de Mortagne.
Quelques Seigneurs d'Ardelay sont :
- PAREDS
- CHANTEMERLE
- de BROSSES (1228-1435)
- de VIVONNE (1435-1547)
- de GREMONVILLE (1547-1557)
- de BOURDEILLES (1557-1627)
- de la ROCHEFOUCAULD (1627-1635)
- de NOUZILLAC (1635- 1639)
- de COUHE - BOUTOU
- Henry des HERBIERS (1687-1767)
- d'ESCOUBLEAU (1767-1858)
- JOUSBERT DU LANDREAU
- de BERMOND d'AURIAC.

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Ce petit château, dans lequel il nous apparaît aujourd'hui, n'est pas le fruit d'une œuvre conceptuelle, mais l'aboutissement de remaniements successifs.
C'est vers le Xᵉ siècle que pour établir ce château en situation de domination sur le pays environnant, relativement plat, il a fallu élever une petite butte, sorte de motte édifiée probablement avec le produit du creusement de la douve circulaire.
Ensuite, la motte est chemisée par un mur plus étroit à la base qu'au sommet, épousant ainsi la forme conique de la motte.

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La construction du donjon au XIVᵉ siècle est accompagné de celle d'un rempart élevé (traces sur le donjon) entourant peut-être la cour et révélant un caractère plus militaire, plus défensif.
Une tour-contrefort est venue par la suite soutenir le rempart au Sud-Est.

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Le logis, grâce à son architecture, est estimé dans son ensemble XVᵉ siècle, début XVIᵉ siècle.
Rien ne permet d'affirmer qu'il soit exactement contemporain du donjon.
Il existe cependant des substructures plus anciennes sous l'élévation faisant penser à une construction antérieure.

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À l'origine, chaque niveau devait être divisé en trois salles (trois cheminées).
Début XVIIᵉ siècle, on peut penser qu'un remaniement important bouleverse le logis (modification de la façade, des niveaux de sol).

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Le dallage est bien daté de la première moitié du XVIIᵉ siècle par un matériel monétaire important (à la même époque, on construit la chambre de tir, on aménage le sous-sol du donjon).
Aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, des aménagements domestiques sont apportés : latrines, potagers, âtres surélevés...

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Début XXᵉ siècle, l'élévation ouest avec sa cheminée, après effondrement ou destruction, est restaurée et remplacée par un mur plus étroit.
Les communs, plus tardifs, sont estimés XVIIIᵉ siècle, ils sont venus fermer la cour en s'appuyant contre la façade du logis.

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On y retrouve un logement avec une cheminée, une écurie ou étable et des latrines.
À l'angle Sud-Est, il est retrouvé les témoins d'une petite construction qui a condamné un vide-ordures contenant un matériel estimé XVIIIᵉ siècle.
Autrefois, une seconde enceinte englobait l'église, le cimetière et une partie du bourg.
Aujourd'hui salle d'exposition, le château d'Ardelay est l'un des plus remarquables exemples d'architecture médiévale et militaire de la région.

15 février 2018

Le Prieuré de Grammont (Vendée).

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L'Ordre de Grandmont, ou Grammont du nom du lieu de la Maison-mère, en Limousin, fondé au XIème siècle (vers 1076) par saint Etienne de Muret (1050-1124), fils du comte de Thiers, possédait dès le XIIème siècle cinq prieurés en Bas-Poitou :
Grammont, en Saint-Christophe-la-Chartreuse, qui aurait été fondé vers 1150 par Thibaut Chabot III, seigneur de Rocheservière, dans un site très pittoresque, sur des coteaux boisés au pied desquels coule la Boulogne ;
La Meilleraye, ou le Petit-Orbestier (Le Château d'Olonne) ;
Barbetorte (Les Magnils-Reigniers) ;
Bonneray (de Bona radice) en Puy-de-Serre, et enfin
Grammont, en Chassay. Ce dernier aurait été fondé par Richard Cœur-de-Lion, vers la fin du XIIème siècle, en 1196.
Les vieilles chartes le désignent sous le nom de Chassay de Grandmont, du nom de l'ancienne paroisse de laquelle il dépendait (aujourd'hui commune de Saint-Prouant), ou de Petit-Grandmont, et enfin Grammont.
La mort d'Etienne, (1124) provoque l’exode de ses fidèles vers le plateau de Grandmont à quelques kilomètres de là.

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L’église construite sur ce lieu deviendra l’abbaye-mère et le plateau donnera son nom à l’Ordre, l’Ordre de Grandmont.
L’Ordre de Grandmont se distingue par ses règles, réputées comme les plus austères du Moyen Age.
Ils marchent pieds nus, ne vivent que de dons, ne mangent pas de viande et ne se chauffent pas.
Situé en plein bocage, loin de toute grand'route, Grammont est inconnu de la plupart des touristes et des archéologues.
Sa minime importance, puisqu'il ne semble pas avoir abrité jamais plus de dix ou douze moines, lui permit d'échapper aux diverses tourmentes qui ont marqué notre histoire.

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De la sorte, ayant conservé l'intégralité de son plan primitif, il représente "un type rare et parfait de ces petits monastères ruraux, nombreux en Poitou" aux XIIème et XIIIème siècles.
Le plan de l'établissement est sensiblement rectangulaire, si l'on excepte la saillie que fait à l'extérieur l'abside (partie saillante en demi-cercle d'un bâtiment) à pans coupés de la priorale.
Celle-ci occupe la partie méridionale du quadrilatère et a dû être édifiée dès les premiers temps de la fondation.

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L'église, premier élément construit au XIIe siècle, se distingue par ses proportions: longue de presque 28 mètres, large de 6.70 mètres et haute de 11 mètres!
Elle se compose d’une nef unique et d’une abside voutée en cul de four surmontant trois ouvertures profondes et égales, le triplet.

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La nef, recouverte primitivement d'un berceau brisé est une charpente apparente datée de 1637.
Mais l'abside possède encore ses voûtes d'origine, "sept voûtains séparés par de fines nervures moulurées d'un tore et modelés sur des formerets en arc brisé convergeant vers la clef de l'arc d'entrée.

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Ils prennent appui sur des culs-de-lampe en forme de pyramide renversée, sans décor".
Du côté oriental, se trouve la salle capitulaire, petite salle carrée, voûtée d'ogives à huit nervures cylindriques, qui viennent converger sur une colonne centrale à fût octogonal avec gros chapiteau à tailloir épais et retombant dans les angles sur de simples colonnettes engagées.
Face à la chapelle s'étend une autre salle, la plus curieuse du monastère et qui devait être le réfectoire des moines.

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Cette pièce, reconstruite vraisemblablement au XIVème siècle sur ses bases premières, forme deux nefs de trois travées chacune avec deux piliers centraux.
Ces piliers, de même que les colonnes engagées reçoivent le long des murs latéraux la retombée des voûtes, formées uniquement par le faisceau des nervures toriques qui, des voûtes, descendent jusqu'au sol sans chapiteau ni autre solution de continuité.

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L'effet est fort gracieux et est unique en Vendée.
Le prieuré de Chassay, présente un grand caractère d'austérité conforme à la règle "grandmontaine" et constitue l'ensemble le plus complet de l'ordre de Grandmont qui se puisse trouver dans les pays d'Ouest.

18 janvier 2018

Le château de Saint Mesmin.

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En regardant le Donjon du Puy du Fou (spectacle Secret de la Lance), je ne peux m'empêcher de voir quelques similitudes avec le Château de Saint-Mesnin.
Mais partons à la découverte de ce château.

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Aux confins de la Vendée et des Deux-Sèvres, le château est situé au lieu dit "La Ville", en contrebas du grand axe routier POUZAUGESBRESSUIRE, au pied du ruisseau "Le Sévreau", affluent de la Sèvre Nantaise.
Il possède le charme d’une petite forteresse militaire alliée au souci de confort grandissant de la fin du Moyen-Age.

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Son donjon de 28 m est couronné de mâchicoulis, archères-canonnières, pont-levis et vestiges des hourds témoignent de l’architecture militaire de cette forteresse érigée durant la guerre de Cent ans.
Il semble qu'avant la construction du château, il y ait eu là un monticule antérieur, à caractère défensif, à la manière d'un "Oppidum".

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Le toponyme "La Ville" semble indiquer une agglomération rurale médiévale (en l'occurrence un hameau) que l'on peut raisonnablement situer du XIème siècle au milieu du XIIIème siècle.
Il serait intéressant de faire la comparaison avec l'appellation du bourg de Saint Mesmin tout proche : "SAINT MESMIN LE VIEUX", (appellation encore en place sur le bâtiment désaffecté de la gare) pour déterminer le plus ancien...

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Mesmin est un aveu de La Fosse en Mouilleron, du 20 juin 1360, au nom de Jean DE MONFAUCON, chevalier, seigneur de Saint Mesmin.
Le premier Seigneur connu de Saint Mesmin, serait aussi un Jean de Montfaucon, Chevalier, époux d'Arsène CHASTEIGNER, fille de Guillaume CHASTEIGNER, Seigneur de la Chasteigneraye, en 1244 (selon André Duchesne, géographe du Roy en 1634).
Saint Mesmin aurait été, à l'origine, un prieuré très ancien, dédié à Saint Maximin, dont on a fait Saint-Mesmin.
Le fief de Saint Mesmin relevait de la baronnie de Secondigny, qui appartenait au Seigneur de Parthenay.

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A cette époque, le château était entouré de douves en eau, alimentées par la rivière (encore existante) "le Sevreau" .
L'aveu du 13 mai 1375 fait été d'une "transaction entre Guillaume l'Archevêque, seigneur de Parthenay, et le seigneur de Saint Mesmin, pour raison de l'édifice ou fort construit audit lieu de Saint-Maymin sans congé dudit seigneur de Parthenay ledit seigneur de Saint Maymin étant son homme lige" (Archives Nationales RI 187).

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Guillaume l'Archevêque se reconnaît donc le droit, dès qu'il le voudra, de raser le château édifié sans "permis de construire".
Au XV siècle, deux textes (24 avril 1454 et 8 février 1456) semblent indiquer une certaine prospérité.
En effet, Guy de Montfaucon, Seigneur de Saint Mesmin, paie pour le rachat de ses fiefs une somme importante (300 livres tournois).
La famille Montfaucon fortifia le château en y ajoutant au 15ème siècle l’imposant donjon.

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Le château fut principalement un lieu de résidence.
De plus, il emploie un garde du sceau, deux notaires, et sa seigneurie est le siège d'une prévôté.
Du XIVème au XVIIIème siècle, sur l'ensemble des aveux consultés, il apparaît que le destin du château a été peu mouvementé.
Bernard Metz affirme que "son intérêt politique et stratégique ne dépasse pas l'horizon de la Seigneurie dont il est le centre".

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Au XVIIIème siècle, à la mort d'Alexis Henry PETIT (le 1er mars 1734) sa veuve fait apposer les scellés au château de Saint Mesmin, ce qui est l'occasion d'un inventaire intéressant : 34 lits, 12 tables, 7 tapisseries, 5 coffres, 4 miroirs...

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Cet inventaire, en définitive fait état d'un intérieur assez austère (pas de tableaux d'objets d'art, de bibliothèque... pas de meubles précieux...).
Le seul luxe paraît être l'argenterie !
L'effectif même du personnel de service est assez minime pour une demeure de cette importance : un jardinier, un cuisinier, une femme de chambre et deux servantes...

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Le grand intérêt de cet inventaire, nous indique la disposition intérieure du château et de son ameublement, mais il montre comment une famille de nobles campagnards du XVIIIème pouvait vivre dans une maison forte de la fin du Moyen Age.
A la Révolution Française, le Château était encore habité par une vieille demoiselle qui fut tuée lors du passage des Colonnes Infernales.
Le 27 janvier 1794, un détachement sous les ordres de Brisset incendia le château.

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La grosse tour seule et une partie des communs furent brûlés.
Les soldats eux-mêmes éteignirent le feu, sur le contre-ordre donné de conserver les bâtiments non encore atteints qui faisaient de vastes logements faciles à défendre au besoin".
Le 20 février 1796, une quarantaine de Vendéens s'enferme dans le Château de Saint Mesmin et résiste aux troupes républicaines pendant 4 jours, avant de se rendre contre promesse de la vie sauve.
Le château fut vendu comme bien national en 1798.

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En 1914 et 1915, un hôpital militaire fut créé au Château de Saint Mesmin par le Docteur Boismoreau et Mme Proust.
Il accueillit jusqu'à 59 blessés.

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Très exactement le château ne servit que pour les contagieux, les autres malades étant hébergés à l'Orangerie.
La chapelle du donjon fut remise en service à cette occasion, tandis que le local attenant au Logis servait de prison pour les convalescents récalcitrants.
Au cours de l'année 1915, l'hôpital fut supprimé pour raison d'hygiène.

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Le Château fut habité jusqu'en 1921 par une vieille dame qui occupait la partie ouest (cuisines), et qui mettait ses chèvres dans le Châtelet d'entrée (selon le récit de M. Paul Proust, dernier propriétaire).

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Le Château de Saint Mesmin a été inscrit, le 9 juin 1943, à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, à la fois en Vendée et en Deux-Sèvres, mais il connaîtra une lente dégradation.
La création de l’Association du Château de Saint-Mesmin a permis de redonner vie au château.

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En effet, en 1990, monsieur Paul Proust, le propriétaire, rétrocède le château et ses dépendances à l’association.
Elle va alors en assurer la conservation, (monument historique en 1993) la restauration et l’animation.
Situé sur la commune de Saint-André-sur-Sèvre, département des Deux-Sèvres, le château appartient depuis 2003 au Syndicat Mixte du Château de Saint-Mesmin.

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Sept familles possédèrent successivement la Seigneurie et le Château de Saint Mesmin :
Famille de MONTFAUCON (XIIIème - XVème siècle) : Loyse de Montfaucon, héritière de Saint- Mesmin, apporte la Seigneurie en dot à son ler mari, Charles du PLESSIS, Seigneur de la Bourgonnière.

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Famille du PLESSIS (XVIème siècle) : Jeanne du Plessis, héritière de Saint Mesmin, apporte la Seigneurie en dot à son 2ème mari, Georges de VAUDREY, Seigneur de SAINT PHAL.

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Famille de VAUDREY de SAINT PHAL : (1er moitié XVIIème siècle).
Vers le milieu du XVIIème siècle, la Seigneurie devient la propriété de Gilbert Petit.

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Famille PETIT de la GUIERCHE (2ème moitié XVIIéme siècle - 1755) : Françoise Petit, héritière de Saint Mesmin, apporta la Seigneurie en dot, le 2 septembre 1755, à Jacques VASSELOT.

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Famille VASSELOT (1755-1796) : Joseph-Armand Vasselot sera fusillé en 1796 par les Troupes Républicaines.
Le château fut vendu comme Bien National à Pierre Ters de Paris, ancien chirurgien du Roi Louis XVI, Le 6 Ventôse de l'AN VI, après l'extinction de la 3ème bougie, pour la somme de 1.000.000 francs de l'époque.

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Famille TERS (1806-1818) : Le château fut revendu, le 9 août 1818 à M. PROUST, ancien Receveur Général des Deux-Sèvres.

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Famille PROUST (1818-1990) : Paul PROUST s'est dessaisi du Château de Saint Mesmin, le 13 septembre 1990, pour le franc symbolique, en faveur de l'Association ACHASME, dont le Président est le Maire de Saint Mesmin.

8 janvier 2018

Histoire de la Grainetière.

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Le côté gauche de la Grainetière n'est plus qu'une ruine, hélas !...
Mais assez fameuse tant par son histoire que par son architecture pour prendre place parmi les plus typiques églises bas-poitevine.

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"Notre âme, disait le Père Monsabré, a de mystérieuses sympathies pour les ruines.
On dirait qu'en les voyants, nous voyons des amies...
Notre imagination vagabonde s'enfuit dans le passé.
Elle se mêle aux générations disparues, rebâtit les murs, redresse les colonnes, rejoint les arceaux et les voûtes, reconstruit l'édifice tout entier, jusqu'à ce que le bruit d'une pierre qui tombe l'arrache à son rêve et lui rappelle la réalité…".

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Étymologie du nom : "La Grainetière" est citée de 2 manières dans les textes anciens.
GRANATARIA et GRANATERIA, ce qui signifie :
Terre à grain ou terre agraire, et indique donc un endroit fertile.
La plus ancienne mention qui en est faite est de 1100, si l'on en croit L. CHAPOT DE LA CHANOMIE.
Il semble vraisemblable qu'il y ait eu une habitation antérieure, peut-être à usage d'ermite, ou peut-être même un lieu de culte marial avec pèlerinage…

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C'est aux environs de 1130, sous le règne du roi Louis VI que des religieux détachés de l'abbaye bénédictine de Fontdouce, en Saintonge, arrivent à La Grainetière, sur un emplacement concédé par Gilbert de LA CHAIZE.
De nombreuses donations furent faites ensuite à l'établissement par les seigneurs de la région.
Guillaume Foucher, sgr. des Herbiers, Chotard de Mortagne, Guillaume de Chantemerle, sgr de Pareds, Guillaume de Mauléon, Guillaume Juquel, et autres.

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En 1145, le pape Lucius II érige en abbaye la nouvelle fondation.
Ce qui laisse supposer un certain nombre de religieux avec bâtiments et revenus suffisants.
Sur la foi de certains documents, d'aucuns avaient cru pouvoir reporter la fondation de ce monastère aux environs de l'an 1100, mais il semble qu'un examen critique des dits parchemins aurait prouvé qu'il fallait les rajeunir d'environ un siècle et que l'abbé Jean n'inaugura son abbatiat que vers 1201.

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Les différentes datent peuvent aussi nous orienter vers une évolution de l'importance de l'abbaye.
La question reste posée.
Depuis les origines, jusqu'en 1790, l'Abbaye fut habitée par des religieux bénédictins.
Propriété nationale depuis 1790, l'abbaye est adjugée en 1806 à monsieur Louis René GUYET, pour la somme de 2.525 francs.
En 1798, Pierre AGERON, propriétaire à Fontenay-le Comte, achète pour la somme de 720 francs, la maison, cour et jardin servant à loger le desservant de l'Abbaye (la majeure partie en ruines).
De l'église abbatiale, chœur, transept et nef ont quasi complètement disparu à la suite d'un incendie, dit-on, vers 1820.

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Mais, les ruines deviendront une immense carrière où chacun pouvait s'approvisionner à bon compte de matériaux de construction, le propriétaire lui-même donnant l'exemple.
Seules subsistent les deux absidioles du Sud et l'absidiole proximale du Nord.
Elles se composent d'une simple travée voûtée en cul-de-four et éclairée d'une baie centrale. Mais reprenons la route depuis les origines de la Grainetière.
Sur le carré du transept, soutenu par les robustes faisceaux de colonnes de granit des angles, s'élevait jadis une coupole que couronnait un clocher octogonal.

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Le plein cintre voisin à la Grainetière avec l'arc brisé : les doubleaux des absidioles sont en tiers-point, mais les grandes arcades aveugles du chœur et les baies sont cintrées.
En fait, la construction de l'abbatiale se prolongea pendant plus d'un demi-siècle.
En 1180, l'œuvre était loin d'être achevée, puisqu'à cette époque, les abbés et religieux de Fontdouce, de la Tenaille, de la Grainetière, de Blanche-Couronne et de Lieu-Dieu en Jard adressaient encore une pressante exhortation aux ecclésiastiques et fidèles à contribuer, par leurs aumônes, à l'achèvement de l'église de la Grainetière qu'ils ont voulue "vaste et d'une remarquable architecture".

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Vers 1210, l'abbaye est entierement construite et va exercer pendant plusieurs siècles un profond rayonnement spirituel, culturel et économique.
Au début du XIIIème siècle, Monbail nous a laissé une lithographie du monument tel qu'il l'a vu, dit que "les ruines de la Grainetière appartiennent à tous les styles".
Si, en effet, le cloître et les absidioles qui subsistent sont du plus pur roman, le carré du transept laisse voir des ogives, dont le dessin est malheureusement incertain, mais qui n'est pas sans évoquer le transept de certaines églises de transition, par exemple celui de Beauvoir-sur-Mer ou de l'ile-Chauvet.
Le chœur paraît aussi orné de nervures.

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Le clocher, octogonal, mais très sobre, présentait une baie cintrée dans chacune de ses faces.
Beaucoup moins ouvragé que ceux de Parthenay-le-Vieux ou de Fenioux, il n'avait pour toute ornementation qu'une colonnette engagée à chacun des angles saillants ; une sorte de cordon mouluré contournait les baies et se profilait ensuite horizontalement sur chaque face aux deux tiers environ de la hauteur.
On ne manquera pas d'admirer la galerie de cloître aux fines colonnettes jumelées sur lesquelles le temps a mis sa patine et qui clôt à l'Ouest la grande cour d'entrée, donnant une impression de légèreté et de solidité à la fois.

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Depuis plus de huit siècles, le dur granit de ses piliers a résisté aux intempéries et aux révolutions.
Ses élégantes colonnettes rondes avec lesquelles alternent, de loin en loin, de grosses piles carrées aux colonnes d'angle, ses chapiteaux sobrement sculptés sont d'une beauté et d'une grâce dignes de l'antique de Comminges, où elles portent des chapiteaux extrêmement fouillés.
D'époque contemporaine est le bâtiment élevé à la suite, près de l'entrée, dont la façade Sud est ornée de trois longues baies cintrées, modèle peut-être des chevets à triplet de la fin du siècle...

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De l'autre côté de la cour, de grandes arcades cintrées dans lesquelles s'inscrivent des remplages gothiques indiquent la salle capitulaire.
Œuvre splendide aussi que cette salle dont les voûtes ogivales retombent sur quatre colonnes centrales qui la divisent en neuf travées.
Elle était jadis, paraît-il, beaucoup plus longue, les colonnes isolées étant au nombre de huit.
Vers 1372, plusieurs textes font état d'une attaque du monastère par les anglais au cours de la Guerre de Cent Ans.

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On y apprend que la Grainetière est du nombre des abbayes fortifiées avec douves ou fossés longeant ses murailles, pont-levis, ainsi qu'un étang considérable.
Edifiée dans les premières années du XIIIᵉ siècle par Geoffroy, qui était en même temps abbé de Fontdouce, cette salle accueillit dans la suite de très hauts personnages.
Charles VII y fut reçu en 1425 et donna à l'abbaye le droit de capitainerie ; Henri IV y vint à plusieurs reprises ; de même, Louis XIII y passa en 1622.

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En 1560, 1569 et 1574, l'abbaye fut pillée et saccagée par les gens de guerre de la nouvelle opinion.
La remise en valeur de l'Abbaye :
Le 2 avril 1946, les vestiges de l'Abbaye sont classés parmi les Monuments Historiques, grâce à l'action de Madame de CHABOT, qui s'occupa en outre des premiers et plus urgents travaux.
En 1963 se crée la Société Civile Immobilière de La Grainetière, qui devient propriétaire de l'Abbaye, et qui s'occupe depuis de sa restauration.

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En 1966, les jeunes du séminaire des Herbiers et du juvénat des frères de Saint-Gabriel entreprennent le nettoyage des abords, le débroussaillage des assises, le tri des pierres de taille... et creusent en même temps le sol de l'abbatiale pour retrouver le tracé des murs.
Ce faisant, ils mettent à jour quelques tombes !

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En décembre 1978, après 200 ans du départ des moines, l'Abbaye retrouve sa vocation monastique en accueillant définitivement une petite communauté de 5 à 6 moines de la Congrégation Notre-Dame de l'Espérance, sous l'obédience de Saint-Benoît.
Ils ont fondé ici leur sixième Prieuré, M. PILASTRE, vers 1920, a fait placer à l'intérieur de l'une des absidioles la pierre tombale sculptée, en calcaire, de Parthenay l'Archevêque.

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Près de la porte de la sacristie, les niveaux auraient été baissés : des carreaux bleus auraient été trouvés.
Le long du mur restant de l'abbatiale, dans la nef, une tranchée aurait été faite pour assainir les murs de la ferme.
De nombreux ossements auraient été trouvés.
Vers 1963-1964, les frères du Boistissandeau ont mis à jour des sépultures, à l'angle extérieur nord-ouest du transept, dont les pieds touchaient le mur de l'abbatiale !

Donc tête à l'ouest et pieds à l'est.

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En 1979, la Congrégation Notre Dame d'Espérance des "Moines Bénédictins" reprend possession des lieux.
En 1983, se constitue une Association des Amis de la Grainetière.
Cette association a décidé d'entreprendre des travaux de construction et de rénovation.

11 décembre 2017

Eglise fortifiée du Boupère (Vendée)

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Eglise fortifiée, monument historique, appartenant dans l'ensemble aux XIV-XVème siècles.
La première église est construite au 12ème siècle et fortifiée au Moyen-Age avec des meurtrière, chemin de ronde....
La restauration, qu'elle a subie au siècle dernier, a fait disparaître les restes romans du chœur et des absidioles et contribue à lui donner son unité de style actuelle.
Elle a dû présenter à l'époque romane l'aspect d'une construction en forme de croix latine, dont le chœur, semi-circulaire à l'origine, a été transformé dans la suite.
Vers 1867, on a doublé la profondeur du transept aux dépens du chœur et des absidioles : celles-ci furent alors démolies.

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L'église se compose actuellement d'une abside formée d'une travée unique avec grande baie ouvragée restaurée au siècle dernier, d'un transept très profond comprenant deux travées, de même que les croisillons, et enfin de la nef.
Celle-ci, de même que la travée centrale primitive du transept, voûtée de huit nervures mono-toriques, remonte aux origines de l'église.

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La nef comprend deux travées égales, dont les voûtes, légèrement bombées, n'occupent pas toute la largeur du vaisseau, d'où il s'ensuit la formation, au Sud, d'une sorte de bas-côté très étroit, fausse basse-nef analogue aux bas-côtés de La Caillère.

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La voûte, repose au Nord directement sur le mur goutterot, retombe de l'autre côté sur un pilier isolé entre les deux travées et relié au mur d'enceinte par une maçonnerie dans l'épaisseur de laquelle a été ménagé un passage cintré.
Cette particularité a son contrecoup dans l'agencement de la façade occidentale.
Celle-ci présente un portail et un oculus du plus pur XVème siècle.

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Le portail occupe le milieu de la façade, tandis que l'oculus (œil-de-bœuf) est situé au centre de la travée voûtée, ce qui fait que les deux ouvertures sont sensiblement décalées l'une par rapport à l'autre.

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Cette façade est couronnée extérieurement d'une jolie galerie de mâchicoulis supportant un parapet crénelé qui protège un chemin de ronde terminé à chaque extrémité par une échauguette s'appuyant sur les contreforts d'angle.
Cette galerie se continue tout autour de l'église, sauf au niveau du clocher.
Celui-ci, qui complète si harmonieusement l'édifice sur le côté Sud, a été lui-même restauré encore 1890.

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Quelques dates repères...
Au 12ème siècle une église en croix latine romane à chevet plat aux arcs légèrement brisés.
1179, la Bulle du Pape Alexandre III précise que la paroisse Alba Petra (Le Boupère) est une possession du monastère de Saint-Jouin de Marnes.

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26 mars 1305, Bertrand de Got archevêque de Bordeaux est en visite pastorale au Boupère.
Peu après il est nommé pape et s'installe à Avignon sous le nom de Clément V.
14-15 ème siècles sera l'époque de la fortification de l'église.
1563-1598, les seigneurs locaux adoptent la réforme protestante et l'église devient un temple protestant pendant 35ans.
24 juin 1798, l'état vend l'église aux enchères, au citoyen Bertrand.

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En 1808, la commune rachète l'église.
1862, transfert du cimetière entourant l'église vers son emplacement actuel.
1867-1868, élargissement du sanctuaire et construction du second transept gauche.
1891-1892, construction du transept droit (Sacré-Cœur) et reconstruction totale du clocher.

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15 et 16 février 1906, malgré l'opposition des habitants, les gendarmes pénètrent par un vitrail et procèdent aux inventaires.
1966, après le concile Vatican II l'autel de pierre est enlevé.

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Celui d'aujourd'hui est à proximité des fidèles, la liturgie se déroule face au peuple.

4 décembre 2017

Trou de maison.*

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Autrefois, en Vendée, on appelait "trou de maison" une petite masure, basse de plafond, au sol en terre battue, percée de deux portes étroites et de deux fenêtres exiguës. 
Elle comportait le plus souvent une ou deux chambres.
La première servait de cuisine.

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On y trouvait un grand foyer dans lequel s'ouvrait un four, bâti dans l'étable, et fermé par une plaque de tôle qu'on retirait à l'aide de deux poignées.
Avec six ou sept fagots d'épines, on le portait "au rouge" pour cuire le pain.

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Sur le sol bosselé, des planches maintenaient l'équilibre de deux bancs qui encadraient la "maie" (Grand coffre rustique utilisé pour la conservation de la farine et, comme pétrin, pour la fabrication du pain).
C'est dans celle-ci qu'on préparait la pâte tous les quinze jours.

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Au-dessus, suspendu aux poutres, se trouvait le râtelier, dans lequel on conservait les gros pains ronds.
Le buffet, contenant la vaisselle, occupait un autre coin.

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L'autre pièce, "la belle chambre", était l'orgueil de la dame de maison.
On y trouvait une armoire robuste, à deux battants, cirée chaque semaine et ornée de motifs en cuivre étincelants.
Un petit meuble à une porte, un vaisselier où étaient disposées quelques assiettes fleuries.
A chaque coin de la pièce, un lit et enfin une table rectangulaire, en bois lourd, et deux chaises au centre.
Rien d'autre n'aurait pu y tenir.

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Dans l'étable, une place était réservée à la vache.
On y retrouvait aussi des fagots, des barges (meule de foin rectangulaire) de foin et du pailler.
Au milieu du jardin, un puits. Un peu plus loin, deux appentis (Petit bâtiment dont le toît est constitué d'une seule pente et souvent adossé à un bâtiment plus important), un pour les poules, un autre pour les canes.

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Devant la porte d'entrée de la maison, la mare d'eau toujours sale, avec des canards.
Un peu plus loin, une remise aux murs de terre couverts de rouches (Gerbes de roseaux séchés) où l'on travaillait les jours de pluie.

2 octobre 2017

Le monument aux morts des Epesses

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Ce monument de la guerre 1914-1918 fut élevé par souscription publique à la demande du Conseil Municipal présidé alors par le maire Ludovic TESSIER, le 25 juillet 1920.

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Réalisé en granit, il représente la descente de la Croix du Christ dans les bras de sa mère.

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A gauche, un poilu crie victoire, tenant dans sa main une Couronne de lauriers.

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A droite, le COQ GAULOIS, en avant un canon pris à l'ennemi.

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21 septembre 2017

TROIS PÉRIODES ENTRE 1793 ET LE CONCORDAT (1)

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1. Pendant la "Grande Guerre", de mars à décembre 1793, les Vendéens remportent de nombreux succès et menacent sérieusement la République, en tout cas ils lui font peur.
Elle se termine lorsque l’Armée catholique et royale, qui était passée au nord de la Loire le 18 octobre 1793, est anéantie à Savenay (44) le 23 décembre 1793.

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2. Une période de guérilla, qui s’étend de janvier 1794 à mars 1796.
Interrompue par une courte paix de février à juin 1795.
Les derniers grands chefs survivants, Charette, Stofflet, Sapinaud, tentent de s’opposer aux exactions des Colonnes infernales de Turreau qui ravagent le pays de janvier à mai 1794, puis poursuivent la lutte chacun de leur côté depuis les territoires dont ils restent maîtres, à la tête de troupes de plus en plus réduites, surtout à partir de 1795.
La guerre se termine quand Stofflet et Charette sont fusillés (février-Mars 1796).

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3. Suit une période de paix armée et troublée (1796-1799), pendant laquelle alternent une certaine tolérance religieuse et la reprise des persécutions.
D’anciens chefs suscitent une nouvelle révolte d’octobre 1799 à janvier 1800, avant que Bonaparte, qui vient de prendre le pouvoir, ne se lance dans une sincère politique d’apaisement.

20 juillet 2017

Le Château de l'Etenduère (Vendée)

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De la superbe demeure, incendiée en 1794 pendant les guerres de Vendée, il ne reste plus que des ruines nostalgiques et chancelantes d'un grand corps de logis et quelques pans de murs menaçant de s'écrouler.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, ce logis était le plus bel ensemble seigneurial de la contrée.
Entre 1100 et 1150, dans le centre-ville actuel, au lieu-dit la Boutinollière, existait "Le petit" fief en l'air, constitué d'un étang, d'une maison et d'un jardin.
Cette seigneurie appartenait jadis au domaine des seigneurs des Herbiers.
Elle remonterait au début du XIIe siècle.

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Elle passa entre les mains de la branche cadette de la famille.
La première mention d'un "des Herbiers, seigneur de l'Etenduère", descendant direct d'un cadet de la famille seigneuriale des Herbiers, remonterait à 1205.
Ce fief fut concédé à Guy des Herbiers, cadet de la famille qui n'avait pas droit à l'héritage selon la coutume du Poitou.
Ce fief, c'était une misère et les gens du pays l'appelèrent l'Etang du hère.
Laurence Raoul, en épousant Guy des Herbiers, lui apporta en dot les terres où s'élèvent les ruines du château actuel qui prit le nom du nouveau propriétaire : "l'Etenduère".

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De simple hébergement en 1375, puis d'hôtel noble et de seigneurie en 1484, le château acquit ses lettres de noblesse en 1622 en étant fortifié avec canonnières, pont-levis et mâchicoulis.
Parmi les seigneurs de l'Etenduère se comptent des générations de marins de guerre sur les vaisseaux de la Royale avec une bonne demi-douzaine de capitaines de vaisseaux, mais aussi des marins de commerce.

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Les cadets des familles étaient sans fortune, aussi avaient-ils pris l'habitude de s'engager dans la marine royale où l'avancement se faisait au mérite.
L'un deux, l'amiral Henri-François des Herbiers L'Etenduère (1680-1750) fit flotter le pavillon des Herbiers sur toutes les mers du globe.

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Mais, le château ne fut pas épargné par les colonnes infernales qui y mirent le feu le 31 janvier et 1er février 1794.
C'est la colonne infernale du général Grignon qui incendiera le château de l'Etenduère, pourtant éloigné, à l'époque, du bourg des Herbiers.
Ce sinistre sonne le glas de cette bâtisse.
Selon une tradition orale, des trombes d'eau se sont abattues et l'ont sauvé partiellement.
Miraculé, il fut malgré tout laissé à l'abandon et ignoré pendant deux siècles.

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Le château de l'Etenduère n'est plus que l'ombre de lui-même depuis le 31 janvier 1794.
De ses temps radieux, il reste un passé millénaire et une biche blanche mystérieuse.
"La légende de la Demoiselle remonte au XVIIe siècle et elle comporte plusieurs versions".
La plus courante raconte qu'un jeune seigneur courtisait une jeune fille du château de l'Etenduère.
En vain.
Furieux d'être éconduit, il chargea une sorcière d'envoûter la belle.

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La nuit, la jeune fille se transformait en biche blanche et ne reprenait forme humaine que le matin, peu avant l'aube.
Pour conjurer le sort, il aurait fallu blesser "au sang" l'animal.
Pour cela, il fallait utiliser un fusil à piston, avec une balle bénie, et intercaler un cheveu de nouveau-né entre le chien et le percuteur.
Sinon l'animal restait animal.
Quelqu'un, excédé par le va-et-vient nocturne de la biche, tira sur elle et la tua, sans les précautions requises.

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La Demoiselle de l'Etenduère disparut à jamais.
La bête aurait été enterrée à l'angle du domaine, sous un petit monument, dans le virage de la rue de la Demoiselle.
Mais la révolution étant passée par là, il n'y a plus de trace de l'endroit.
Dans les années 1980-1990, le château put rêver qu'on allait lui redonner vie.
Il flottait un vague projet de théâtre de verdure.
Mais les problèmes techniques et financiers découragèrent la municipalité qui donna priorité à la restauration des dépendances.
Depuis, le château de l'Etenduère est redevenu abandonné, s'interrogeant sur son destin.

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Depuis octobre 2016, tous les samedis matin, une joyeuse équipe des bénévoles de l’association Passion patrimoine (une vingtaine à se relayer par petits groupes) transpirent sur ce chantier d’envergure pour le défrichage du château afin de le faire sortir de l'oubli.

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15 juin 2017

La colonne des Epesses

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En 1854, M. l'Abbé BREAUD, curé des EPESSES fit construire, avec l'aide de ses paroissiens une chapelle dédiée à l'IMMACULEE CONCEPTION.
Une chapelle simple, sans le belvédère.
La colonne surmontée de la statue de la vierge Marie sera ajoutée plus tard, après les apparitions de LOURDES (1858).

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Une vierge de LOURDES sera placée sur l'autel à l'intérieur.
Elle est remarquable par la colonne qui surplombe sa façade, montée sur un piédestal, elle s'orne au sommet d'une statue de la Vierge en fonte doré.
La Vierge de la Colonne a exaucé de nombreuses prières ...

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On connait la dévotion particulière des "Spicéens" pour ce lieu de pèlerinage.
On venait en procession à la Colonne au 15 Août et aux communions solennelles où les enfants offraient leurs couronnes de fleurs à MARIE.
Le 13 mars 1951, la colonne fut emportée par une violente tempête et, défonçant la couverture, entraîna avec elle la statue en fonte qui se brisa.

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Charles SOULARD la répare et un chroniqueur de l'époque note que ce forgeron a posé 680 boulons pour tenir les 240 morceaux de la statue.
La statue fut replacée sur la colonne reconstruite, le 15 Août suivant, en cortège, avec l'évêque, Monseigneur CAZAUX, qui avait ordonné le matin même quatre diacres dont Pierre LUCAS des EPESSES.
La chapelle et sa colonne furent restaurées en 1983.

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A droite de la chapelle se trouve un autel, surmonté d'une croix.
Il fut construit en souvenir du Concordat signé par Pie VII et Napoléon Bonaparte, en 1801, qui rendait la liberté de culte.

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