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4 février 2022

Vie d’antan

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Les habitants d’une chaumière sont généralement les trois générations d’une famille.
L’espace peut sembler exigu pour accueillir autour de huit personnes, mais les gens vivaient essentiellement à l'extérieur, occupés par les différents travaux des cultures.
Chacun a son rôle, pendant que les hommes travaillent aux champs, la mère s’occupe des petits travaux de la ferme.
Les grands-parents surveillent le foyer ou parfois le bébé, filent la laine ou travaillent l’osier.
Les enfants, eux aussi, sont mis à contribution, ils sont le plus souvent les bergers, surveillant les quelques bêtes, ramassant du petit bois pour le feu.
La chaumière utilise des matériaux locaux et peu coûteux : pierres, terre, bois, paille.
Les modes d’assemblage sont simples et auraient pu être réalisés par le paysan et sa famille.

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Elle est couverte en paille de seigle, matériau économique pour le paysan qui cultivait par ailleurs cette céréale pour faire sa farine.
Il utilisait également la paille pour la litière des animaux et la paillasse des lits. Le toit abrite gens et bêtes, la partie habitation bénéficiant de l’effet isolant du fenil qui est aussi le grenier.
À l’intérieur de la chaumière, l’ameublement restreint (table, coffre, lits, …) et les quelques objets domestiques, écuelles, casse et autres récipients sont fabriqués par des artisans locaux et obtenus par échange.

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Les plus coûteux, visibles dans la cheminée, sont ceux produits par le forgeron.
La petite vannerie d’osier ou de ronce paille est produite familialement.
Habilement maîtrisé, le feu permanent dans la cheminée est la seule source de chauffage et de cuisson.
La cheminée était le cœur de la maison, les lits des plus âgés et des nourrissons y étaient adossés et toute la famille s’y retrouvait le soir pour la veillée.
Le faible éclairage est produit par la petite flamme d’une lampe à huile.

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Le coin de l’eau est repérable à la pierre au sol et au trou de l’évier percé dans le mur.
Seul un puits assure l’approvisionnement de l’exploitation.
Ce sont les femmes et les enfants qui étaient chargés d’aller puiser de l’eau plusieurs fois par jour.
On comprend aisément que l’usage est limité principalement pour les repas et boissons, la toilette est peu fréquente.
Le souci de ne pas manquer d’eau se retrouve à l’extérieur avec la récupération des eaux de pluie dans des bacs disposés à la base des toits.
Les autres animaux, petites volailles et chèvres, indispensables à l’alimentation (viande, œufs et fromage) logent dans la partie étable.

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Les petites exploitations comprenaient des chèvres pour la fabrication de fromage et de viande, quelques brebis pour la laine et les agneaux, un âne ou un mulet qui fournissait la force de travail dans les champs et pour les transports.
Les outils agricoles sont rustiques.
Les manches sont prélevés sur un arbre et sculptés à la maison par les hommes.
Les embouts forgés, achetés au village chez le forgeron, leur confèrent de la valeur, y compris lorsque le manche est cassé.

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Les espaces cultivés se limitent à quelques hectares (entre 2 et 4).
La part de jachère est importante (autour du tiers) et les pacages en parcours très réglementés.
Les cultures dominantes sont vivrières (autoconsommation et économie de subsistance) : blé, seigle, méteil, sarrasin, gesses, féveroles et quelques tubercules.

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Les compléments alimentaires sont assurés par diverses cueillettes et la forte utilisation de miel issu du rucher.
La ruche de la chaumière est composée d’un tronc d’arbre creux surmonté d’une tuile.
À l’intérieur, un essaim récolté en foret.
Il s’agit d’une ruche éphémère, car chaque année, un nouvel essaim y est installé.

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22 février 2022

Les Îles de Clovis

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Les visiteurs qui découvriront pour la première fois les Iles de Clovis seront surpris par ce qu'ils auront sous les yeux !
L'hôtel n'est pas un hôtel, mais bien un hébergement thématisé et ne ressemble à aucun autre.
Construit sur 7 hectares, il se présente sous la forme d'une cité lacustre du 5ᵉ siècle composée d'une cinquantaine de huttes posées sur pilotis (500 lits).
Chaque hutte abrite deux chambres de 26 m² pouvant accueillir chacune jusqu'à cinq personnes.
Cet ensemble de huttes, tout confort, restitue l'ambiance des villages du 1ᵉʳ millénaire.
Ce dépaysement est un véritable havre de paix et de verdure, assuré par l'eau qui serpente entre les cabanes au toit de chaume.

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Neuf plans d'eau artificiels ont été créés pour les alimenter en cascade.
Cet hôtel suit l'évolution du Puy du Fou.
40 % des visiteurs du Puy du Fou (ils étaient 90 % en 1990) sont désormais des "visiteurs de proximité".
Ils habitent dans un rayon de 2 à 3 heures de route et font l'aller-retour dans la journée, et décident de venir la veille pour le lendemain et "fonctionnent à l'instinct".

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Les visiteurs les plus lointains, préparent leur voyage longtemps à l'avance et dorment au moins une nuit sur place.
C'est pour ceux-là que se met en place depuis quelques années la "Cité nocturne" du Puy du Fou avec ses restaurants.
Le dépaysement est en tout cas garanti !
Pour cet hôtel, toutes sortes d'équipes ont été mobilisées.
Les plans du site ont été réalisés par la Sica de La Roche-sur-Yon, déjà à l'origine du Stadium, du Bourg 1900, du Carrousel et du village des Ouches.
La décoration intérieure est assurée par Thierry Rétif (le Bourg 1900, le Logis de Lescure).

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Les animaux ont été choisis par l'Animalerie du Puy du Fou pour leur look rustique.
Enfin, Jérôme Vrignaud et son équipe de jardiniers ont travaillé d'arrache-pied pour orner les abords de l'hôtel de 80 000 plantes et autres graminées.
Le Banquet de Mérovée (restaurant de l'hôtel) joue la carte mérovingienne.
Au menu, des produits d'époque : soupes, cochons de lait farcis, jambon fumé au foin, ragoûts, poissons.
Les costumes choisis pour le restaurant et la réception sont éclatants.
Taillés dans des tissus rouges et orange, avec de grosses ceintures en anneaux.

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Les chambres sont plus douces avec un ensemble de brun, d'ocre et de bis.
Pour tous ces passionnés, les Îles de Clovis ont été un formidable défi.
Entre le projet et la réalisation, beaucoup de problèmes ont dû être résolus et un cahier des charges en matière de sécurité se devait être très rigoureux.
Profondeur des 9 plans d'eau (1,20 m de profondeur à 2 m maximum), risques d'incendie à cause des toits de chaume etc...
Un à un, les problèmes se sont évanouis tandis que la qualité environnementale du projet restait la priorité.
Les toits sont en chaume, l'isolation des murs à colombage en chanvre et lin.
Les eaux usées servent à l'arrosage des plantes.

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La décoration intérieure allie l'authenticité au confort optimal de standing trois étoiles : vasques des salles de bain en pierre de granit, lits en chêne, mobiliers en bois.
Les portes d'entrée en bois massif sont équipées de capteurs électroniques qui permettent à la même carte d'ouvrir indifféremment la porte ou la télévision.
Dans les chambres, les tons bruns et ocre ont été déclinés et disposent d’une connexion Wi-Fi gratuite, d’un téléviseur avec accès à la chaîne Puy du Fou, aux chaînes françaises et aux chaînes internationales.

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Aucun détail n'a été négligé.
Chaque matin, le petit-déjeuner est servi sous forme de buffet à volonté (viennoiseries, pains, céréales, fruits frais, laitages, boissons chaudes et froides, etc.) dans le grand restaurant Le Banquet de Mérovée.
Celui-ci ouvre également le soir et propose un large choix d'entrées, plats et desserts régionaux, toujours en formule buffet.
Enfin, un bar est à la disposition de celles et ceux qui souhaitent terminer tranquillement leur journée autour d'un verre.
Situé sur les hauteurs du Puy du Fou, vous bénéficiez d'une vue exceptionnelle sur le Haut-Bocage Vendéen.

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29 avril 2022

La Villa Gallo-Romaine.

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Les grands spectacles du Puy du Fou, la découverte du lieu, l'émotion des spectacles et la nature font vivre une expérience aux visiteurs qui est celle du "voyage dans le temps".
La "Villa Gallo-Romaine" se situe dans la ligne directe des créations thématisées du Grand Parc du Puy du Fou, qui permettent à ses visiteurs d'accomplir un merveilleux voyage dans le temps.
Avec son architecture d'inspiration "Gallo-Romaine", organisée à l'image des anciens forums romains et florentins, le bâtiment s'impose comme une riche demeure italienne.

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Après avoir franchi le parvis, les visiteurs découvrent alors l'intérieur d'un forum, haut en couleur, où les colonnes à chapiteaux corinthiens rythment le jardin.
Il y a quelques siècles, le forum était le véritable centre commercial et de débats de la cité.
Immenses places rectangulaires fermées sur trois côtés par des portiques de styles différents, les forums, le plus souvent pavés d'un dallage régulier, permettaient aux marchands de placer leurs échoppes.

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Au fond de cette place se dressait fréquemment un temple dédié à un dieu ou à un empereur.
Le décor de la villa Gallo-Romaine, fortement enrichi de sculptures d'ornement, corniches et bas-reliefs, permet aux visiteurs du Grand Parc de mieux découvrir les richesses d'un style qui a considérablement influencé l'architecture pendant des siècles.
L'Atrium, le restaurant thématisé est riche de 300 places.

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La place intérieure d'environ 3300 m² de la "Villa Gallo-Romaine", est bordée de 62 colonnes corinthiennes qui protègent les entrées des chambres édifiées sur deux niveaux.  
Des coursives distribuent une centaine de chambres familiales thématisées accueillant jusqu'à cinq personnes où les lits, les consoles, les portemanteaux et rangements sont une fidèle illustration d'un mobilier vieux de plus de 2000 ans.

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12 juillet 2022

La Croix Rouge.

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Depuis la nuit des temps, les hommes se combattent, s'entre-tuent.
Des milliers de guerres, des millions de morts.
Faute de pouvoir éviter les conflits, certains ont essayé de les limiter et de faire preuve de compassion à l'égard des victimes.
En Europe, les premières mesures pour tenter d'enrayer les violences et les trop nombreuses morts de jeunes chevaliers furent l'œuvre de l'Église.
Il fallait limiter les combats et les guerres privées entre seigneuries voisines.
La "Trêve de Dieu", proposée par le pape Jean XV (xxx-996) dès la fin du Xème siècle, codifiée par les conciles de Nice et de Narbonne au XIème siècle, défendit de se battre pendant l'Avent et le Carême.
Puis, pour assurer le respect du dimanche, l'interdiction fut étendue du samedi au lundi et enfin du mercredi au lundi.
On ne pouvait donc vider ses querelles que le mardi.
La peine pour ceux qui ne respectaient pas les règles... l'excommunication.
Malgré l'importance de la punition pour l'époque, être exclu de la communauté religieuse et de tout sacrement, elle ne fut guère dissuasive et on continua à se battre n'importe quel jour de la semaine.
Le but était de "protéger" les combattants de leurs instincts belliqueux.
Par contre, les souffrances des "populations civiles" n'étaient aucunement prises en compte.
Massacrer les enfants, violer les femmes, brûler les chaumières et les récoltes faisaient partie du "droit de guerre".
Où était l'idéal de la chevalerie de protéger les plus faibles ?

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La "Paix de Dieu", censée remédier à ces fléaux, défendit donc de s'en prendre aux femmes, aux enfants, aux clercs, aux marchands, aux pèlerins, ainsi qu'aux paysans et leurs biens (précision nécessaire car, pour s'affronter, les belligérants n'hésitaient pas à choisir un champ, même s'il était à la veille des moissons !).
Cet interdit n'aurait pas été plus respecté que le précédent si l'excommunication n'avait été assortie d'une possible confiscation de terres.
Voilà qui pouvait faire réfléchir !!!
Mais si peu !
Au XIIème siècle, toujours afin de réduire les hécatombes, le concile de Latran déconseilla l'usage de l'arbalète, jugée trop dévastatrice dans les conflits entre chrétiens et seulement entre chrétiens.
On pouvait donc, sans vergogne, exterminer les musulmans !
Tout au long du Moyen Âge, seul le "droit d'asile" semble avoir été réellement respecté.
Il mettait à l'abri des poursuites et des brutalités ceux qui se réfugiaient dans les églises et les monastères.
Hélas, il n'y avait pas que les honnêtes gens qui demandaient protection !
Jusqu'au XVème siècle, le geste le plus "humain" que pouvait espérer un combattant gravement atteint était le "coup de grâce".
Le vainqueur compatissant introduisait, entre le heaume et l'armure du mourant, une dague dite de "miséricorde" et lui tranchait la gorge afin de lui éviter des heures d'agonie.
La médecine de guerre n'apparut que lentement sur les champs de bataille.

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Au XVIème siècle, avec Ambroise Paré puis, beaucoup plus tard, avec le baron Dominique Larrey (1766-1842), chirurgien de la Grande Armée qui suivit Napoléon 1er dans toutes ses campagnes.
Mais les soins restaient insuffisants, voire "dangereux".
On opérait sans hygiène, sans anesthésie sous des tentes hâtivement dressées.
On amputait sans précautions et sans discernement, comme un remède à toute blessure.
La mort immédiate aurait souvent été préférable pour les malheureuses victimes qui souffraient le martyr avant d'expirer.
Pourtant au XVIIIème siècle, sous l'influence des philosophes du "siècle des Lumières", on commença à s'intéresser au sort des blessés.
On parla d'"humanité", d'être "humanitaire".
Le soldat fut considéré comme un être humain et non comme de la simple "chair à canon".
Des accords eurent lieu entre les Etats pour des échanges.
Le premier en 1743, au cours de la bataille de Dettingen entre les Anglais de Lord Stair John (1673-1747) et les Français du Maréchal de Noailles (1678-1766).
En 1759, durant la guerre de Sept Ans, Français, Anglais et Prussiens agirent de même.
Cela ne concernait que quelques centaines d'hommes.
Mais, au fil des décennies, les Etats gonflèrent considérablement leurs effectifs militaires et utilisèrent des armements de plus en plus "performants".
Évidemment, le nombre des morts et des blessés sur les champs de bataille augmenta dans de fortes proportions.
Le comble de l'insoutenable fut atteint à Solferino, en Italie du Nord, le 24 juin 1859.
Les Italiens, soutenus par les Français, luttaient contre les Autrichiens pour conquérir leur indépendance.
La bataille fut une boucherie ... 16000 morts ... 24000 blessés à peine 4000 médecins et infirmiers.
Un Suisse, Henry Dunant (1828-1910), venu rencontrer Napoléon III, l'empereur des Français, pour lui parler agriculture, découvrit le champ de bataille.
Horrifié, il décrivit ce qu'il avait vu et ressenti dans un petit opuscule "Un souvenir de Solferino" qui, tiré à 1600 exemplaires, fit le tour des pays européens.

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Les observations et les réflexions de Dunant aboutirent à la création de la première organisation humanitaire.
La "Croix-Rouge" en 1864.
Son principe essentiel était le respect de la neutralité, celle des blessés, celle des soignants.
Les uns et les autres devaient être considérés comme appartenant à "l'humanité", sans aucune notion de nationalité particulière.
La "Croix-Rouge" devait aussi se tenir prête à intervenir, à tout moment, sur tel ou tel théâtre d'opérations.
Cette « attente» d'interventions semble un peu cynique.
La guerre serait-elle légitime et inévitable ?
Peu à peu, chaque pays d'Europe fonda son Comité national, chapeauté par le Comité international basé à Genève.
Dès 1877, les pays musulmans créèrent leur propre organisation de protection des victimes.
Le "Croissant Rouge".
Durant la Première Guerre mondiale, outre les soins aux blessés, la Croix-Rouge s'investit également dans l'aide aux prisonniers.

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Visites de 524 camps, envois de lettres, de colis (1200 bénévoles expédièrent 1813 wagons), rapatriement de 700 000 hommes à la fin des hostilités.
Son implication lui valut le prix Nobel de la paix en 1917 (Dunant, quant à lui, l'avait obtenu à titre personnel en 1901).
La "Croix-Rouge" n'agissait et n'intervenait qu'en cas de conflits armés, ne s'intéressant qu'aux combattants.
Si son efficacité et son dévouement sur les champs de bataille n'étaient plus à prouver, l'Organisation manqua cependant d'humanité et la Seconde Guerre mondiale jeta le discrédit sur elle ...
Ses délégués qui avaient pourtant, à maintes reprises, visité les camps de concentration, ne dénoncèrent pas le génocide.
L'Organisation des Nations Unies (l'ONU), née aux lendemains de la Guerre, en 1945, à San Francisco, s'efforça d'assurer la relève et d'œuvrer en faveur de la paix (et non de pallier les désastres de la guerre).
Furent donc créés le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR), l'Unicef (en faveur des enfants), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM).
Mais l'ONU connut bien vite des limites.
Elle ne gérait que les différents entre Etats et ne pouvait pas intervenir dans leurs affaires internes.
Elle resta impuissante dans les multiples guerres civiles qui éclatèrent en Ethiopie, en Somalie, en Angola, au Sri Lanka, au Liban, au Cambodge, au Nicaragua, en Afghanistan ...

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Impossible de venir au secours des populations dans la détresse, sans l'accord des gouvernements.
C'est alors qu'une nouvelle forme d'aide vit le jour.
Le tournant se produisit en 1968 au Biafra.
Face au refus du gouvernement nigérian de laisser les instances mondiales porter assistance aux populations, des Organisations Non Gouvernementales (ONG) agirent en toute illégalité apportant des soins, des remèdes, des produits alimentaires.
Ces organisations et c'était là la nouveauté, estimaient, qu'en plus de l'aide humanitaire qu'elles apportaient, elles avaient un devoir de témoignage.
Ce fut la devise de Bernard Kouchner qui, en 1971, fonda "Médecins sans Frontières".
La reconnaissance du rôle des ONG eut lieu le 22 novembre 1988 quand l'ONU vota une résolution adoptant "le droit d'ingérence humanitaire", c'est-à-dire le libre accès aux victimes en cas d'urgence, sans se préoccuper de l'éventuelle opposition des Etats concernés.
Deux jours après ce vote "historique", un tremblement de terre secoua l'Arménie, et c'est, sans
visas et forts de la nouvelle décision que les secouristes français débarquèrent dans le pays qui dépendait encore de l'URSS.
Le droit à l'ingérence fut ensuite appliqué en Irak, en ex-Yougoslavie, en Somalie, au Mozambique, au Liberia ou encore au Rwanda pour lequel Bernard Kouchner alla jusqu'à réclamer, en 1994, une intervention immédiate pour mettre fin aux massacres.
On compte aujourd'hui plus de 40000 ONG présentes dans le monde entier.
Malgré leur savoir-faire, l'abnégation de leurs bénévoles, elles n'ont malheureusement, qu'une influence variable, soumise aux caprices des Etats.
Cependant, en dépit des pressions politiques, elles restent des témoins, parfois gênants, mais qui veillent...
Ce rôle primordial d'aide et de vigilance, il faut que les ONG puissent continuer de l'exercer contre vents et marées.

3 octobre 2020

La Cité Médiévale

"La Cité Médiévale", un des villages emblématiques du Puy du Fou, accueille, entre deux spectacles, les visiteurs en quête d'authenticité dans ses ruelles étroites et les échoppes des artisans d'art.

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Franchissez l’enceinte fortifiée de la "Cité Médiévale" et laissez-vous transporter au coeur du Moyen-Âge où les artisans font revivre leurs savoir-faire perdus !

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15 avril 2020

Informations Coronavirus - COVID 19

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Le Puy du Fou reporte l’ouverture de sa saison 2020.
Depuis l’annonce des dernières mesures du Président de la République lors de son allocution du lundi 13 avril dernier, le Puy du Fou poursuit son dialogue avec les services de l’Etat afin de préciser les conditions d’ouverture de ses hôtels, restaurants et spectacles.

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Dès que le Puy du Fou et l’ensemble des acteurs du tourisme français se seront accordés avec les représentants de l’État, une nouvelle date d’ouverture sera officialisée dans le parfait respect des règles de sécurité sanitaire adaptées à la crise, et des délais fixés par le gouvernement. 
D’ores et déjà, le Puy du Fou a décidé de reporter la première représentation de la Cinéscénie au vendredi 24 juillet 2020.

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Les représentations prévues avant cette date sont annulées.
A partir du 24 juillet, la Cinéscénie sera présentée au public tous les vendredis et samedis soirs jusqu’au 19 septembre inclus.
Deux représentations supplémentaires sont donc ajoutées au calendrier les 18 et 19 septembre 2020. 
Toutes les personnes ayant réservé des billets ou séjours à l’une des dates de Cinéscénie annulées entre le 6 juin et le 18 juillet inclus seront contactées prochainement.

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Chaque visiteur se verra ainsi proposer, aussi vite que possible, une solution sur mesure et adaptée à ses contraintes personnelles.
Les personnes qui le souhaitent peuvent également prendre contact avec notre équipe en écrivant à l’adresse email dédiée suivante :
saison2020@puydufou.com.

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Une réponse leur sera apportée dans les plus brefs délais.
https://www.puydufou.com/fr/informations-coronavirus-covid-19
Sur cette page, vous pourrez suivre l’évolution détaillée des dispositions prises par nos équipes pour garantir les conditions d’une visite en toute sécurité.

3 août 2020

Les grandes dynasties françaises.*

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Les Mérovingiens (481-751)
Il s’agit de la première dynastie royale de notre histoire.
Ses origines sont en partie mythiques, mais des historiens pensent qu’elle se serait imposée à une partie des Francs dans la première moitié du 5ème siècle.
Il n’est donc pas sûr que Mérovée (412-457), qui donne son nom à la lignée, ait réellement existé, pas plus que son père supposé, Clodion (390-450).
En revanche la tombe de Childéric (436-481), père de Clovis (466-511), a été retrouvée au XVIIe siècle, près de Tournai.
Elle montre que le souverain, tout en respectant les coutumes germaniques, se considère comme un dignitaire romain.
Sur son anneau sigillaire, il porte les cheveux longs à la mode barbare, mais il a revêtu le manteau des officiers supérieurs romains.

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Les Carolingiens (751-987)
Ils doivent leur nom à Charles Martel (688-741) et à son petit-fils Charles désigné comme le "Grand" : Carolus Magnus, Charlemagne (742-814).
À l’origine, il s’agit d’une famille d’Austrasie, région qui s’étend des bouches du Rhin à la Bavière.
Leur prise de pouvoir, en 751, s’appuie sur le prestige de leurs grands ancêtres mais aussi sur leurs liens étroits avec l’Église et leur richesse foncière.
le 14 février 842, Charles le Chauve (823-877) et son frère, Louis le Germanique (806-876), se sont alliés en se prêtant serment dans la langue de leurs troupes.
Le roman, ancêtre du français, et le tudesque, ancêtre de l’allemand.
À Verdun, pour la première fois, l’expression Francia occidentalis remplace le nom de Gallia.

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Les Capétiens (987-1848).
C’est la dynastie qui a régné le plus longtemps sur la France.
D’abord en ligne directe d’Hugues Capet (939-996), roi en 987, à Charles IV le Bel (1294-1328 dernier fils de Philippe le Bel) mort en 1328, puis avec la branche des Valois directs, issue d’un frère de Philippe IV le Bel (1268-1314), de 1328 à 1498, et celle des Valois indirects, jusqu’en 1589.
Enfin avec celle des Bourbons, d’Henri IV (1553-1610) à Louis XVI (1754-1793).
La dynastie tire son nom du manteau de saint Martin (cappa) que le premier roi de la lignée possédait, en tant qu’abbé laïque de Saint-Martin de Tours (316-397).
Beaucoup de Capétiens reçurent des surnoms, en général après leur mort.

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Certains sont très connus comme :
Philippe Auguste (Philippe II), surnommé aussi "Dieudonné","le Conquérant", "le Magnanime" (1165-1223).
Philippe "le Bel" (Philippe IV) (1294-1328).
D’autres soulignent un aspect physique :
Louis VI "le Gros" (1081-1137), Philippe V "le Long" (1293-1322),
ou des traits de caractère :
Louis VIII "le Pacifique" (1187-1226),
Philippe III "le Hardi"(1245-1285),
Louis X "le Hutin" (le querelleur) (1289-1316),
Charles V "le Sage" (1338-1380),
Charles VI "l’Insensé" (1368-1422),
Louis XI "le Prudent" ou "l’universelle Aragne" (araignée) (1423-1483).

16 mars 2020

Dans la Cité Médiévale (Puy du Fou).*

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Au Moyen Age, les villes médiévales sont construites sans ordre et sans plans.
Elle est très animée, autour d’une église ou autour d’une place, d’un château, où les habitants se réunissent.
Ce sont des rues étroites et très sombres, sans trottoirs, boueuses, avec des animaux en liberté.
Certaines rues sont pavées.
Il n’y a pas l’eau courante, il faut se la faire livrer.
On s’éclaire à la lanterne et à la bougie.
Dans les rues, il n’y a pas d’éclairage.

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Les maisons bourgeoises sont peu à peu construites en pierre, suite à l’évolution des engins de construction et de levage.
Seules les demeures de nobles et de bourgeois possèdent une cuisine et une cheminée.
Au Moyen Âge, la maison de ville comporte en général deux niveaux.
C’est au premier étage que l’on habite, le rez-de-chaussée étant réservé à des boutiques.
Les maisons ordinaires, aux murs à colombages, sont assez étroites, avec une ou deux fenêtres par étages, serrées les unes contre les autres.

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Constituées d’un rez-de-chaussée de pierre et de trois ou quatre étages de bois et de torchis, elles sont desservies par un escalier à vis.
La couverture du toit est faite de chaume ou de lattes de bois.
Comme il y a de gros risques d’incendies, d’autant plus que les maisons sont en partie en bois, les habitants doivent éteindre les lumières lorsque sonne le couvre-feu.
L’espace commercial (rez-de-chaussée) et l’espace d’habitation peuvent avoir des locataires ou propriétaires différents.

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Les habitations subissent donc les nuisances (bruits, odeurs, poussières, pollutions…) engendrées par les boutiques du rez-de-chaussée.
Les magasins sont ouverts sur la rue, mais faute de place, les artisans exposent leurs produits sur la chaussée.
Les jours de marché, les rues s’emplissent de colporteurs, artisans itinérants.

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Les vendeurs en profitent pour vendre des produits venus de pays lointains, ou qu’ils ont acheté dans les foires, les propriétaires des campagnes viennent y vendre des céréales, du vin, des légumes, etc…
Dans la rue, on trouve quantité de petits traiteurs ou marchands ambulants qui proposent aux passants poêlons de tripes, pâtés de viandes, écrevisses, tortues, saucisses, gaufres ou petits gâteaux.
Car à l’époque, tout le monde ne dispose pas d’une cuisine.
Les foyers les plus modestes n’en sont pas équipés.

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Les tavernes y sont très nombreuses et très fréquentées.
Les villes médiévales, attirent aussi de nombreux brigands, des mendiants, des vagabonds, des pauvres.
Il n’y avait aucune police.

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Et de nuit, la rue devient le royaume des professionnels du crime.
Dans les murs de l’habitation médiévale, on trouve des petites niches, elles sont destinées aux rangements ou à poser des lampes à huile ou des chandelles.

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On trouve également différents meubles destinés au rangement : caisses, coffres, dressoirs et armoires.
A partir du XIIIe siècle, les maisons des villes connaissent des progrès en matière d’hygiène et de chauffage.
Ainsi, des éviers, des latrines et des cheminées se retrouvent dans ces bâtiments.

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La cheminée se compose d’un foyer, d’une hotte, et d’un conduit vers l’extérieur.
Elle se trouve rarement dans les édifices antérieurs au XIIIe siècle.
Auparavant, le foyer se trouve dans la cour.

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Il intègre ensuite la maison sous la forme d’un feu ouvert au centre de l’habitation avec un trou d’aération.
Pour limiter la perte de chaleur, dans les demeures riches, on place sur les murs des tentures qui retombent jusqu’au sol.

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Jusqu’au XIVe siècle, les fenêtres des maisons n’ont pas de vitres.
Lorsqu’on en rencontre par la suite, elles se trouvent dans de riches demeures qui peuvent seules se le permettre.
Ainsi, les ouvertures sont rares car il faut utiliser des toiles, des parchemins huilés ou des volets pour les fermer.

18 novembre 2020

La Pratique des Pèlerinages

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Au Moyen-âge, le sentiment religieux trouve son expression dans le culte des reliques mais aussi dans la pratique des pèlerinages.
Toujours entrepris en vue du salut éternel, ils sont tantôt infligés comme pénitence par l’Église (pour expier une faute grave), tantôt entrepris volontairement (pour solliciter une grâce spéciale de guérison ou de conversion).
Les pèlerinages peuvent être locaux ou régionaux, mais trois grands centres attirent des pèlerins de toute la Chrétienté.
Il s’agit de Jérusalem, Rome, et Saint Jacques de Compostelle.
Le voyage en Terre Sainte est le plus ancien des pèlerinages.
Il se développe dès la fin des persécutions contre les chrétiens.

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Toutes les classes de la société l’entreprennent, pour se rendre sur les lieux de la vie et de la Passion du Christ et en vue de gagner une indulgence plénière (rémission totale de la peine due aux péchés).
Il nécessite plusieurs mois de voyage selon deux itinéraires possibles.
L’un terrestre, l’autre maritime.
Pour se mettre en route, le pèlerin doit obtenir l’autorisation de sa famille et de son évêque, qui bénit et lui remet le bourdon (bâton de marche ou de défense) et l’escharpe (besace appelée plus tard panetière).
Au cours de son voyage, il trouve l’hospitalité dans les châteaux ou les couvents.
S’il est malade, les hospices lui sont ouverts.
Mais il n’est pas rare que les pèlerins succombent aux fatigues ou aux dangers de ce voyage.
Au XIème siècle, les Turcs s’emparent de Jérusalem.

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Le pèlerinage va se muer en croisade.
A Rome, dès le Vème siècle, les pèlerins vont se recueillir sur les tombes des apôtres et martyrs Pierre et Paul, et pour voir le Pape.
L’afflux des pèlerins conforte la Ville éternelle dans sa prééminence apostolique.
En 1300, le Pape Boniface VIII accorde aux pèlerins de Rome une indulgence plénière.
Il faut pour l’obtenir s’être confessé, avoir communié et visité les tombeaux des saints martyrs.
D’abord décrétée tous les cent ans, l’année sainte (ou jubilé) aura lieu ensuite tous les cinquante puis tous les vingt-cinq ans.
C’est d’un pèlerinage à Rome que la mère de Jeanne d’Arc tire son surnom d’Isabelle "Romée".

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D’après La Légende Dorée, l’apôtre Jacques dit le Majeur, disciple du Christ, aurait tenté l’évangélisation de la péninsule ibérique avant de revenir à Jérusalem pour y être martyrisé en 44, et ses disciples auraient ramené son corps en Galice.
C’est la découverte de sa sépulture au IXème siècle qui donne naissance au pèlerinage qui porte son nom.
D’abord régional, le culte de Saint Jacques se développe bientôt dans toute l’Espagne, avant de faire affluer des pénitents de l’Europe entière.

29 juillet 2020

La Place et le Rôle de l’église

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L’Église est un acteur essentiel de l’Occident médiéval.
Elle participe à son expansion par l’évangélisation, les pèlerinages et les croisades.
Elle occupe une place centrale dans la société.

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C’est elle qui guide les consciences et organise le quotidien des fidèles, prend en charge l’enseignement en créant les universités, assure l’assistance aux pauvres et aux malades.
De plus, sa puissance économique en fait un élément capital du système féodal.
Le haut Moyen-âge occidental connaît une étroite dépendance entre les pouvoirs temporel et spirituel.

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A l’époque carolingienne, la carence du pouvoir politique impose aux évêques d’intervenir dans les questions politiques et d’assumer une autorité publique qui leur vaut le titre de "défenseurs de la cité".
Par ailleurs, les ordres monastiques sont pour les souverains de fidèles alliés permettant de pacifier et réguler la vie sociale des royaumes barbares.

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1 mai 2020

La chasse au vol.*

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Tout comme la chasse à courre, la chasse au vol revêt, sous l’Ancien Régime, une fonction d’apparat.
Le nombre des participants et l’éclat des équipages contribuent au prestige du seigneur.
Ouverte aux femmes ainsi qu’aux plus jeunes, cette chasse se met en branle dans un cortège brillant et coloré.
Des sonneurs de trompe et des tambourinaires accompagnent les valets porte-cages qui transportent les oiseaux.
D’autres valets sont armés de la "chassoir" (longue perche servant à battre les buissons pour débusquer le gibier).

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Les chasseurs portent sur des gants de cuir les oiseaux chaperonnés.
On distingue deux types de techniques.
Le bas-vol et le haut-vol.
La première consiste à "jeter" l’oiseau sur une proie terrestre (lièvre, perdrix, faisan…), elle peut se pratiquer dans les bois.
Une fois sa mission accomplie, l’autour revient se poser sur le poing de son maître (d’où le nom d’oiseau de poing).

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Le haut-vol, très spectaculaire, se pratique plutôt en plaine et avec des oiseaux dont le mode naturel de chasse est le piqué.
Jeté par le fauconnier, l’oiseau s’élève dans le ciel puis s’abat à grande vitesse pour buffeter sa cible (la heurter violemment de ses ailes ramenées contre sa poitrine et lui labourer le cou de ses serres).
Sa proie tombée au sol, le faucon la lie (la saisit) et commence à la plumer.
Pour s’emparer en douceur du gibier, le fauconnier récompense alors son oiseau d’un morceau de viande.

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Quoique de nos jours l’émetteur ait remplacé la campanelle avec une efficacité bien supérieure et que la reproduction des rapaces en captivité soit devenue possible, les techniques de la fauconnerie se sont perpétuées jusqu’à nous dans le respect des traditions ancestrales.

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18 septembre 2020

Accueil des pélerins

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Un hospice destiné à l’accueil des patients et des pèlerins jouxte la chapelle.
Au Moyen-âge, soigner les malades était en effet un acte de charité qui incombait à l’église.

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La porte, surmontée d’une tête de mort, rappelle aux hommes leur fin prochaine et aux malades l’incertitude de leur sort.

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Sur la petite place, à droite de la chapelle, se dresse une réplique de la croix hosannière du cimetière d’Apremont, en Vendée, datant du XIVème siècle.
Elle est composée d’une croix de Malte dont les pointes évoquent les huit Béatitudes, d’une Vierge de Piété et d’un servant de messe portant un lutrin destiné à accueillir le lectionnaire à l’aide duquel le prêtre célèbre l’Office des Défunts.

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22 avril 2020

L'Architecture des maisons (Cité médiévale).*

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Au milieu du XIIIème siècle, en raison de l’accroissement de la population, de la raréfaction de l’espace disponible et des contraintes liées au parcellaire urbain, les encorbellements se multiplièrent.
Qu’ils soient sur solives (maison du portraitiste), sur entretoises (maison du calligraphe), sur piliers (petite taverne près de la chapelle), ou une pièce qui prend appui sur la partie extérieure de l’enceinte fortifiée.

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Les maisons à pans-de-bois de la Cité Médiévale, offrent le spectacle pittoresque de leurs hourdis en torchis, en moellons ou en tuileau et de leur charpenterie complexe (décharges en diagonale, en croix de Saint-André, en chevrons…) qui ne permet pas toujours d’éviter le déversement de certaines façades sur la rue.
Nous apercevrons que le dernier étage de la demeure du portraitiste penche de façon inquiétante !
Les maîtres imagiers sculptaient… poteaux corniers, consoles et sablières des plus riches habitations.

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L'Estaminet offre au visiteur le spectacle de son étonnant décor.
La console de gauche est ornée d’un personnage souriant, coiffé de pampres et portant une bouteille tandis que celle de droite arbore un buste féminin.

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L’entretoise inférieure sort de la gueule de deux engoulants en forme de renards.
Elle est surmontée d’énigmatiques cartouches portant les emblèmes et les initiales des artisans qui ont participé à l’édification de la maison.
Les échoppes occupaient généralement le rez-de-chaussée des édifices.

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Les artisans travaillaient dans leurs ouvroirs qui donnaient directement sur la rue.
Les marchandises étaient exposées sur des étals, comme dans l’atelier du talmelier.
De nombreuses enseignes signalaient aux chalands la spécialité de l’artisan (tonnelier, calligraphe, aubergiste, sculpteur sur bois…).

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Elles rappelleront l’importance de l’image dans une société médiévale largement analphabète.

17 juin 2020

La rue à l'époque médiévale

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La rue est une composante essentielle du paysage urbain, miroir de la société, haut lieu de la vie politique, économique et sociale, où le nanti côtoie le miséreux, où l’on travaille, négocie, discute, échange, prêche, flâne, se distrait, se sustente, festoie et… s’écharpe parfois.
Dans les petites agglomérations médiévales, les voies n’excédaient généralement pas quatre ou cinq mètres de large.

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En l’absence d’un véritable plan d’urbanisme, les ruelles, impasses, venelles, passages sous maisons (comme celui qui mène de la Rue Haute à la Rue Basse) proliféraient, créant un enchevêtrement labyrinthique.
Avant le XIIIème siècle, peu de rues portaient un nom.

Grand’ Rue, Haute Rue, Basse Rue suffisaient à désigner les axes principaux.

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Les habitants se repéraient grâce aux enseignes, aux fontaines, aux bâtiments publics et religieux.
Les accès de la Cité Médiévale du Puy du Fou sont en terre.
Le pavage était une opération coûteuse qui ne se développa vraiment qu’à partir du XIIIème siècle.

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La rue Basse est constituée de deux plans inclinés vers un caniveau central destiné à évacuer les déchets et les eaux pluviales.

16 octobre 2020

La chapelle de la Cité Médiévale

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La chapelle de la Cité Médiévale est la reconstitution d’un édifice religieux appartenant à la période de transition entre l’art roman (fin Xème - moitié XIIème siècle) et l’art gothique (XIIème - XVème siècle).
Conformément à la tradition romane des Charentes, la façade ne possède pas de tympan (partie centrale d’un fronton) et les voussures en arc brisé du porche sont dépourvues de tout ornement.
De chaque côté de la porte, des piédroits surmontés de têtes aux yeux globuleux rappellent les motifs qui ornent l’abbaye des Fontenelles, près de La Roche-sur-Yon ou les églises Saint-Jacques et Notre-Dame à Pouzauges.
Le porche est couronné d’une frise horizontale, dont les modillons de facture fruste mêlent motifs profanes et sacrés.828

Croix, tête de porc, tête humaine, macles emblématiques de la famille du Puy du Fou, croix et signes difficilement identifiables.
Comme la plupart des églises édifiées jusqu’au XVème siècle, la chapelle est "orientée" vers l’Est, promesse du renouveau solaire et symbole de Résurrection.
L’intérieur de la chapelle se caractérise par la simplicité de son architecture romane.
Nef unique, voûte en berceau (l’usage du bois est justifié par son moindre coût), chœur à abside en hémicycle, ouvertures étroites en plein cintre afin de ne pas affaiblir les murs.

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Le sous-sol de l’abside recèle une crypte et un sarcophage mérovingien (VIème – VIIIème siècle) déposé au pied d’une fresque représentant la Trinité Mariale.
Entre deux anges portant des encensoirs figurent Marie, Jésus et Sainte Anne couronnée confiant l’Eglise à sa fille et à son petit-fils.

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La plupart des vitraux romans étaient en verre blanc.
Longtemps, le verre resta un matériau coûteux et les panneaux de bois ajourés, visibles dans la chapelle, permettaient de faire l’économie de baies vitrées.
Au Moyen Âge, les églises romanes étaient intégralement peintes de couleurs vives.

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Les fresques de la chapelle de la Cité Médiévale, qui relatent plusieurs épisodes des croisades, reproduisent les décors de la Chapelle des Templiers à Cressac (Charente, milieu du XIIème siècle).
La population majoritairement illettrée pouvait aisément identifier les croisés à leur casque à nasal, à leur écu triangulaire, et les sarrasins à leur carnation sombre et à leur bouclier rond.

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Nous reconnaîtrons sans peine des scènes de poursuite, une bataille rangée, un rassemblement de chevaliers dans leur camp ainsi que des fleurs de lys stylisées.
Des scènes allégoriques se développent de part et d’autre du portail.
On aperçoit un chevalier chevauchant son destrier et terrassant un être difforme, incarnation du Mal ou de l’Impiété, sous les yeux d’une femme symbolisant l’Eglise.
Celle-ci réapparaît dans la scène voisine où un chevalier (probablement Saint Michel) s’apprête à transpercer un dragon représentant le démon.
La lutte des croisés contre les païens se trouve ainsi justifiée et sacralisée.
En levant les yeux, le visiteur remarquera, à l’extrémité des deux premières poutres transversales, quatre engoulants monstrueux.
Une poutre de gloire, où figurent le Christ en croix, Marie et l’apôtre Jean, marque la limite entre la nef et le chœur.

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Rien d’étonnant à cette promiscuité.
Dans l’imaginaire médiéval, le sacré et le profane cohabitent, les créatures les plus fantastiques et les plus prosaïques côtoient les saints et les représentations divines.
Le chœur de la chapelle propose son propre programme iconographique.
Alors que les scènes profanes semblent réservées aux parois latérales de la nef, le chœur est consacré au domaine spirituel.

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Sur la voûte bleue constellée d’étoiles évoquant le firmament divin, quatre anges pointent le doigt en direction des deux vitraux dont la lecture s’effectue de haut en bas.
Le jugement du Christ / La Flagellation / la Crucifixion La descente de Croix/ la mise au Tombeau/ la Résurrection.

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Les vitraux de l’abside sont encadrés par des fresques représentant le Tétramorphe.
Marc apparaît sous les traits d’un lion, Jean est associé à l’aigle, Mathieu à un homme et Luc à un taureau.
L’Agneau de Dieu (symbole du sacrifice christique), couché sur les Saintes écritures et inscrit dans le triangle rayonnant de la Sainte Trinité, figure sur l’autel, face aux fidèles.

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A droite du chœur, nous remarquerons la statue de Saint Jacques, reconnaissable à ses attributs.
Bourdon de pèlerin, grand chapeau, ample manteau de voyage et coquilles recueillies sur les plages de Galice.
Elle rappelle le succès religieux, culturel et économique des pèlerinages vers le tombeau supposé de Saint Jacques le Majeur à partir du XIème siècle.

21 août 2020

L'architecture de la Cité Médiévale.*

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La Cité Médiévale du Puy du Fou est l’exacte reconstitution d’une ville fortifiée du XVème siècle.
Nous seront très surpris de découvrir le piètre état du système défensif.
En cette période de paix relative et de reprise économique qui succède à la guerre de Cent Ans (1337-1453), la menace d’éventuels conflits semble s’éloigner et les murailles sont négligées.

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Au nord et au sud de la Cité s’élèvent deux châtelets d’entrée équipés d’un hourd de surveillance, dont l’un est percé d’archères (châtelet nord, près de l’atelier du tailleur de pierre).
Des huchettes masquent les ouvertures des hourds du châtelet sud (face à la chapelle).
Les tours reposent sur une base inclinée, le talus, qui dissuade les échelades et favorise le rebond sur l’ennemi des projectiles lancés depuis les mâchicoulis, nettement visibles au sommet de l’édifice sud, sous les créneaux.

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La porte nord est équipée d’une herse, dont le système à rouleau est visible dans la chambre de herse.
On accède à la porte sud par un pont dormant courbe, destiné à ralentir la progression des assaillants.
Un pont-levis à flèches permet une fermeture rapide de l’accès.
Les tours des châtelets sont percées de meurtrières dont les formes ont varié au cours des siècles.
Longues et étroites archères (muraille et châtelet nord) ou rondes canonnières (châtelet sud) apparues au XIVème siècle avec l’invention des armes à feu.

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La tour située à droite du pont-levis est percée d’une baie en verre dont l’usage était encore rare et coûteux au XVème siècle.
Il s’agit là du signe de l’abandon progressif des fonctions défensives du château au profit d’un usage d’habitation.
La courtine a subi plus qu’une simple démilitarisation, un encorbellement de maison à pans-de-bois, prenant directement appui sur la muraille, forme une surprenante excroissance, nouvelle manifestation de l’empiètement progressif de l’espace civil sur l’espace militaire.

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Des douves entourent la forteresse mais ne protègent plus la Cité.
Une poterne à deux vantaux donne accès à un lavoir.
Sur les parois des tours et de la courtine apparaissent des orifices carrés, les trous de boulins, dans lesquels étaient fixés les échafaudages lors de l’édification de la place forte.

26 février 2020

La Cité médiévale

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Pénétrez dans l’enceinte de la Cité Médiévale et laissez-vous surprendre par cette reconstitution historique saisissante.
Elaborée en partenariat avec les Architectes des Bâtiments de France, édifiée à l’emplacement présumé de l’ancien Bourg-Bérard, elle présente aux visiteurs des éléments architecturaux compris entre le XIème et le XVème siècle.

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Le village du Bourg-Bérard s’est développé au XIIème-XIIIème siècle, à l’ombre de l’ancien château fort du Puy du Fou dont on aperçoit les vestiges dans le spectacle Le Bal des Oiseaux fantômes.
Il rassemblait une population d’agriculteurs, d’artisans, de domestiques et de soldats qui fut déplacée aux Epesses au XVe siècle.

12 juin 2019

La Vendée militaire.*

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On appelle "Vendée militaire" les territoires qui se soulevèrent en 1793 contre la Convention (Assemblée constituante) : en Anjou, les Mauges, autour de Cholet ; en Poitou, la Gâtine, le Bocage et le Marais vendéen, le pays de Retz, autour du lac de Grand-Lieu.
Ces régions de pénétration difficile, coupées de haies et de cours d'eau, forment un terrain favorable aux embuscades.
On distingue la Vendée militaire, contrôlée par l'armée catholique et royale, des pays de chouannerie (Maine, Normandie, Bretagne), où les royalistes opérèrent en ordre dispersé.
Si les premières années de la Révolution ne provoquent aucun rejet de la part de la paysannerie locale, l'opposition entre la Vendée et Paris se noue autour de la persécution des prêtres réfractaires à la Constitution civile du clergé.

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Cette répression donne lieu à des révoltes sporadiques.
L'exécution de Louis XVI, mais surtout la conscription forcée, sont à l'origine de l'insurrection qui éclate en mars 1793 à St-Florent-sur-Loire, puis qui s'étend rapidement à toutes les Mauges angevines et au Bas-Poitou.
Dirigés au début par des chefs issus du peuple, comme Cathelineau, colporteur au Pin-en-Mauges, ou Stofflet, garde-chasse à Maulévrier, les paysans font ensuite appel à leurs "Messieurs".
Dans les Mauges, les gars de Beaupréau vont chercher d'Elbée et ceux de St-Florent le marquis de Bonchamps.
Au cœur du bocage et du marais, Sapinaud et le chevalier de Charrette conduisent leurs fermiers, comme en Gâtine le jeune châtelain de la Durbelière, La Rochejaquelein, et celui de Clisson, Lescure.
Ces "Brigands" armés de faux, de fourches et de quelques fusils, puis d'armes de guerre prises aux Républicains, sont groupés en paroisses.
Tous portent le scapulaire, une étoffe ornée du Sacré-Cœur enflammé surmonté d'une croix, que l'on passe sur les épaules et qui couvre le dos et la poitrine.

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Le drapeau des Vendéens est blanc, semé de fleurs de lys, et porte souvent la devise "Vive Louis XVII".
La base de leur tactique est la surprise, les bons tireurs enveloppent la force adverse et, dissimulés dans les haies, déciment l'ennemi.
Puis tout le monde se jette à l'assaut au cri de :
"Rembarre ! Vive la Religion I Vive le Roi !".
En avril 1793, les Bleus (républicains) ont réagi et, malgré un grave échec à Chemillé, ont repoussé l'armée catholique et royale sur la Sèvre.
Puis celle-ci reprend l'avantage et s'empare de l'Anjou en juin.
Mais son premier chef Cathelineau est tué lors des assauts infructueux contre Nantes et d'Elbée prend alors le commandement.
La menace extérieure des armées coalisées étant en partie levée, la Convention s'inquiète de ce conflit intérieur qui lui semble le plus important.

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L'armée de Mayence, conduite par Kléber, Westermann et Marceau, est envoyée en Vendée militaire.
Vaincue d'abord à Torfou, cette armée remporte la sanglante bataille de Cholet que l'armée vendéenne essaie de reconquérir.
Lescure et Bonchamps sont mortellement atteints.
En se retirant sur St-Florent, Bonchamps, mourant, fait libérer des milliers de prisonniers.
Puis l'armée catholique et royale passe la Loire, dans l'espoir de rejoindre à Granville une flotte anglaise.
Elle échoue dans cette tentative, les déroutes du Mans et de Savenay finissent de désagréger ce qui en reste. 
Décrétée par la Convention, la répression commence alors.
Elle est véritablement effroyable durant l'hiver 1794, s'accompagnant d'exécutions massives et de la destruction de la Vendée.
Deux armées, commandées par le général Turreau, sont divisées en colonnes ayant chacune un itinéraire précis.

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La mission de ces Colonnes infernales est d'exterminer les combattants, les femmes, "sillons reproducteurs", et les enfants, "futurs brigands", et de détruire l'habitat et les cultures.
Cependant, au cours de cette année 1794, la Vendée résiste encore et mène une guerre d'usure contre l'occupant.
Dans les Mauges, Stofflet tient la campagne et défait les Bleus sur plusieurs sites.
Dans le Marais et le Bocage, Charette harcèle les républicains par de petits raids inopinés.
Cette guérilla, la mort de Robespierre, l'action pacificatrice de Hoche font qu'au début de 1795, la paix est signée avec Charette à La Jaunaye, avec Stofflet à St-Florent.

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Quelques mois plus tard toutefois, à l'instigation du comte d'Artois, Charrette et Stofflet reprennent la lutte.
Mais la Vendée est à bout de souffle et, le frère du roi ne secourant pas ses fidèles.
Hoche, habile et généreux, réussit à pacifier la région en obligeant d'Hervilly à se réfugier dans la presqu'île d'Oléron.
Il assure la victoire de la République en juillet 1795.
En 1796, Stofflet, pris à côté de Jallais, est fusillé à Angers.
Charette, capturé à la Chabotterie, subit le même sort à Nantes et meurt, le 29 mars au cri de :

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"Vive le Roi !"

7 janvier 2019

Art de tranchée. *

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On désigne par le terme "art de tranchée" tout article fabriqué durant le conflit et dans les années qui ont suivi par des soldats, des mutilés, des prisonniers de guerre, des civils, voire des industriels, directement à partir d’un matériel de guerre ou de quelque autre matériau, pourvu que l’un et l’autre soient temporairement et/ou spatialement associé au conflit armé ou à ses conséquences.
Jusqu’à la Première Guerre mondiale (1914-1918), la durée des conflits était en général assez réduite.
Sauf lors des sièges, les batailles étaient rapides, et les militaires ne restaient pas longtemps dans l’attente du combat.
Avec la première guerre mondiale et la mise en place des tranchées, les soldats attendaient, retranchés dans leurs galeries.

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Au départ très spontané, l’artisanat de tranchée prit rapidement beaucoup d’ampleur.
A l’arrière des combats lors du repos, dans les camps de prisonniers ou pendant leurs temps "libres" dans les tranchées, pour s'occuper l'esprit, les soldats créèrent des œuvres d’art à partir de vestiges de la guerre tels que des balles et des douilles d’obus jetées, les arbres sont abattus.
Ils récupèrent aussi les métaux venant de l’équipement individuel :
aluminium des quarts, gamelles, cuivre des boutons…

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Au début du conflit, l’autorité militaire autorisera la récupération de matériaux de faible valeur comme en témoigne cette lettre du Général Joffre (1852-1931) de juin 1915 :
…//…

"Mon attention a été appelée sur l’intérêt qu’il y aurait à accorder aux militaires l’autorisation de conserver par devers eux, comme trophées, des objets pris sur le champ de bataille.
J’ai décidé que les objets de faible valeur pécuniaire et ne présentant que l’intérêt du souvenir pourraient être laissés en la possession de ceux qui les ont recueillis, avec l’autorisation du chef de corps et sous réserve que ces objets seront envoyés immédiatement vers l’arrière aux frais de l’expéditeur.
Seuls les casques, les insignes de grade, les boutons d’uniforme, les débris de munition ne renfermant pas de substances explosives et d’un poids inférieur à 500 grammes pourront être conservés.
Les autres objets (armes, munitions, matériel de guerre, effets d’habillement et d’équipement, harnachement, papiers militaires et personnels, argent, bijoux, etc.) resteront soumis à la réglementation en vigueur et seront toujours remis aux autorités ou services qualifiés pour les prendre en charge.
Les objets concédés demeureront la propriété personnelle du détenteur et ne devront donner lieu à aucun trafic.
Je vous prie de vouloir bien porter ces dispositions à la connaissance des troupes et services placés sous votre commandement"

…//…

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C'est le laiton (mélange de zinc et de cuivre) qui est le plus utilisé, car on le trouve partout (il y a des millions de douilles de 75 …) et il est modelable par simple martelage.
Parmi les soldats, nombreux étaient des travailleurs manuels :
ébénistes, menuisiers, maréchaux-ferrants, ferblantiers, zingueurs, orfèvres.
Les soldats français considéraient l’art des tranchées comme "objets" souvenirs du service.
Souvenirs ou décoratifs, ils fabriquaient divers objets tels que :
Bagues, vases, briquets (plus discret d’utilisation que l’allumette quand on était en première ligne), pipes, coupes papier, boites à bijoux, tabatières, objets de piété, maquettes d’avions et autres…
Le canon de 75, le "canon de la victoire", symbole patriotique, sera fréquemment représenté sur les douilles d’obus.
Le char Renault FT 17 ou les Mark britanniques servira de modèle aux soldats qui en font des tirelires, des encriers, des jouets.
Vivre dans les tranchées où la mort est omniprésente génère chez les soldats une angoisse qui pousse nombre d’entre eux à trouver refuge dans la foi.

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Ce regain de religiosité s’exprime à travers les objets fabriqués comme des crucifix fabriqués à partir de cartouches.
D'autres objets étaient destinés pour être échanger au front, ou vendre à l’arrière.
Parfois, dédié à la famille ("réel souvenir du front "), les objets étaient chargés d’émotion et de sentiment, et étaient parfois le seul souvenir tangible qu’ils laisseront à leur famille.
Les familles endeuillées conservaient pieusement la mémoire du disparu grâce aux objets qu'il avait fabriqués ou aux objets achetés sur les lieux du décès qui deviendront les attributs d’un culte familial et privé.
Plusieurs techniques et méthodes sont utilisées pour la réalisation.

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Les moyens sont succincts : couteau (faisant partie du matériel de base du combattant), marteaux de couvreur, burin, maillet, pince et tenailles et le casque (comme récipient pour fondre le métal).

L'estampage consistant à chauffer une pièce et l'installer dans une presse.
Les douilles pouvaient être remplies de braises afin de rendre le laiton plus souple pour le graver en profondeur.
Ciselure consistant à comprimer ou repousser la matière.
Certains décors sont ciselés à la molette et d’autres découpés puis collés sur les douilles.
La gravure consistant à retirer de la matière.

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Mais à partir de 1917, du fait de la pénurie de métal, il est interdit aux soldats français de récupérer les obus, douilles pour se livrer à l’artisanat de tranchée.
Pour s’assurer du respect de cette loi, les "Poilus" sont fouillés avant de monter dans les trains de permissionnaires.
Mais certains continuent en gravant des obus allemands.
Pour les soldats allemands, il est rare de trouver des objets.

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En effet, dès 1914, dans l'armée allemande, des "Waffensammel Offizier à la tête d’Etappen Sammel Kompagnie avait pour mission de la récupérer les munitions, cuivre, laiton et tous métaux en vue d’une réutilisation.
Après la guerre, ils rapportèrent de nombreuses pièces, où elles furent conservées dans les demeures familiales.
Mais le véritable "art des poilus" se maintiendra jusque 1919 avec les prisonniers allemands et leurs gardiens français chargés des activités de déminage.
Ensuite, après 1919, l’art "poilu" subsistât, mais sous forme industrielle.
Des usines fabriquaient de faux souvenirs pour les premiers touristes des "tranchées", pèlerinages des champs de batailles et deviennent des objets-souvenirs incarnant le temps du deuil, de la mémoire et des commémorations.

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5 juin 2017

Le chant des marais (Suite de l'article du 23 nov 2016)

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http://www.puystory.fr/archives/2016/11/23/32790764.html

Le plus connu des chants nés dans le système concentrationnaire nazi.
Il est devenu le chant international des déportés.
Adaptation en français d'un chant allemand, il a été traduit et adapté par les déportés dans différentes langues.
C’est alors qu’il connut des variantes dans les paroles et les adaptations musicales.
Le Chant des marais a été écrit en juillet–août 1933 par des prisonniers allemands antinazis au camp de Börgermoor en Basse Saxe.
Dés son arrivée au pouvoir Hitler met en place des camps de concentration pour interner les opposants politiques du nouveau régime.
Les militants communistes puis socialistes sont les premières cibles de la répression, puis tous ceux qui s’opposent pour des raisons politiques ou par convictions religieuses à l’idéologie nazie.
Il ne s’agit pas encore de camps d’extermination tels qu’ils se développeront pendant la Guerre.
C’est par exemple la création de Dachau ou encore du camp de Borgemoor où la chanson d’aujourd’hui trouvera naissance.
Le travail, éreintant, consistait à assécher les marais voisins pour augmenter la production de blé.
Les 1ers camps de concentration sont ouverts dès mars 1933, parfois dans des lieux improbables et plus ou moins provisoires.
Ils sont dirigés par les SA ou la naissante Gestapo.
Leur règlement intérieur est inspiré des prisons.
Ces camps fermeront entre fin 1933 et 1934, ou seront réaffectés à d’autres détenus (Droit Commun), avant de connaître des destins divers.

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La musique et les chants font partie du quotidien des détenus des camps, puisque les gardiens les obligent à chanter des chants nazis et des chansons traditionnelles allemandes lorsqu’ils partent au travail, et lors des appels et prennent ensuite ce prétexte pour frapper.
Dans d’autres camps, dans les grands camps, la musique sera instrumentalisée par les chefs des camps, qui créent des orchestres composés d’internés, orchestres qui jouent dans les plus tragiques circonstances.
En août 1933, suite à des violences répétées, quelques détenus de Börgermoor décident de composer leur propre chant.
Mis au repos à l’infirmerie, ayant récupéré une guitare, Johann Esser en compose les paroles.
Pendant longtemps les auteurs de ce chant nous furent inconnus, mais dans un bulletin d’avril 1977, l’Amicale de Mauthausen indique que ce chant est né au camp de Bögermoor en juillet-août 1933.
Parmi les premiers déportés du régime, Johann Esser, un mineur et auteur de poèmes dans un journal engagé, Wolgang Langhoff, un acteur et Rudi Goguel né à Strasbourg , un employé, composera la musique, sont les auteurs du "Chant des marais".
Tous les trois étaient membres du KPD, le parti communiste allemand.
En Allemagne, le chant passe de camp en camp et sera même repris par des détenus du camp d’extermination d’Auschwitz.
Exporté en Angleterre par des ex-détenus exilés du camp de Borgermoor.
Comment cette chanson est-elle connue ?
Après répétition dans les lavabos de la baraque 8, la chanson est chantée, le 27 août 1933, lors d’un moment récréatif accordé par la direction du camp aux détenus.
Ceux-ci l’intitulent le "Konzentrazani", par analogie, hommage et dérision avec un cirque alors très connu en Allemagne, le cirque Sarrasini.
La chanson est chantée par 16 hommes, dans leur tenue verte.
Il est repris en chœur par les internés… et par certains gardes, qui s’identifient à ces soldats des marais qui vivent loin de chez eux !

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A la fin, les 16 hommes plantent leur bêche dans la terre du camp.
Le chant sera interdit 2 jours plus tard par le commandant du camp, et le restera dans les camps nazis jusqu’à leur chute.
Mais la carrière de la chanson est lancée ….
Ce chant sera recopié clandestinement (détenir papier et crayons est interdit).
Les détenus transférés d’un camp à l’autres le popularisent, ainsi que ceux qui sont libérés.
Etre libéré d’un KL reste possible jusqu’à l’entrée en guerre, sous condition.
Une amnistie très partielle est ainsi accordée pour Noel 1935.
La chanson paraît le 8 mars 1935 dans AIZ , "Arbeiter Illustrierte Zeitung", le journal clandestin du parti communiste allemand.
Les paroles expriment plusieurs sentiments.
D’abord dans une grande tristesse, l’exil sur une terre inhospitalière et marécageuse.
Le deuxième couplet évoque l’isolement, l’enfermement, la mise à l’écart de la société allemande.
Le troisième couplet montre la dureté et la violence qui règnent dans les camps administrés par les SA (puis par les SS).
Pourtant le chant se termine par une note d’espoir sur la prochaine libération (couplet plus dernier refrain).

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Après sa libération, Johan Esser (né en 1896, décédé en 1971), l’ancien syndicaliste communiste, poète et écrivain, se retrouve dans une grande misère le réduisant même à publier des poèmes patriotiques dans des journaux proches du pouvoir.
Il retourne au syndicalisme dans l’Allemagne de l’ouest après la guerre.
Wolgang Langhoff (né en 1901, décédé en 1966) à Berlin est libéré en mars 1934 et s’exile en Suisse pour la durée du conflit.
Après la guerre il rejoindra Berlin est où il dirigera un théâtre.
Rudi Goguel (Né à Strasbourg, alors allemande, en 1908, décédé en 1976) est libéré en 1934 et replonge tout de suite dans la résistance.
Arrêté à nouveau il est torturé et condamné à 10 ans de prison.
En 1944, à peine libéré, il est à nouveau arrêté et interné en camp de concentration à Neuengamme.
En 1945 , il fait partie des 8 000 détenus évacués par les nazis sur des bateaux destinés à être coulés en Mer Baltique.
Il est l’un des rescapés de la tragédie du Cap Arcona, ce paquebot transformé en prison-mouroir par les SS en 1945.
Ces bateaux seront pris pour cible par l’aviation britannique dans la confusion de la fin de la guerre.
Goguel échappe de peu à la mort.
Communiste convaincu, il finira sa vie en Allemagne de l’est.

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En France, "Le chant des marais" est fréquemment associé au "Chant des Partisans" et à "La Marseillaise" lors des commémorations

18 janvier 2018

Le château de Saint Mesmin.

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En regardant le Donjon du Puy du Fou (spectacle Secret de la Lance), je ne peux m'empêcher de voir quelques similitudes avec le Château de Saint-Mesnin.
Mais partons à la découverte de ce château.

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Aux confins de la Vendée et des Deux-Sèvres, le château est situé au lieu dit "La Ville", en contrebas du grand axe routier POUZAUGESBRESSUIRE, au pied du ruisseau "Le Sévreau", affluent de la Sèvre Nantaise.
Il possède le charme d’une petite forteresse militaire alliée au souci de confort grandissant de la fin du Moyen-Age.

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Son donjon de 28 m est couronné de mâchicoulis, archères-canonnières, pont-levis et vestiges des hourds témoignent de l’architecture militaire de cette forteresse érigée durant la guerre de Cent ans.
Il semble qu'avant la construction du château, il y ait eu là un monticule antérieur, à caractère défensif, à la manière d'un "Oppidum".

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Le toponyme "La Ville" semble indiquer une agglomération rurale médiévale (en l'occurrence un hameau) que l'on peut raisonnablement situer du XIème siècle au milieu du XIIIème siècle.
Il serait intéressant de faire la comparaison avec l'appellation du bourg de Saint Mesmin tout proche : "SAINT MESMIN LE VIEUX", (appellation encore en place sur le bâtiment désaffecté de la gare) pour déterminer le plus ancien...

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Mesmin est un aveu de La Fosse en Mouilleron, du 20 juin 1360, au nom de Jean DE MONFAUCON, chevalier, seigneur de Saint Mesmin.
Le premier Seigneur connu de Saint Mesmin, serait aussi un Jean de Montfaucon, Chevalier, époux d'Arsène CHASTEIGNER, fille de Guillaume CHASTEIGNER, Seigneur de la Chasteigneraye, en 1244 (selon André Duchesne, géographe du Roy en 1634).
Saint Mesmin aurait été, à l'origine, un prieuré très ancien, dédié à Saint Maximin, dont on a fait Saint-Mesmin.
Le fief de Saint Mesmin relevait de la baronnie de Secondigny, qui appartenait au Seigneur de Parthenay.

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A cette époque, le château était entouré de douves en eau, alimentées par la rivière (encore existante) "le Sevreau" .
L'aveu du 13 mai 1375 fait été d'une "transaction entre Guillaume l'Archevêque, seigneur de Parthenay, et le seigneur de Saint Mesmin, pour raison de l'édifice ou fort construit audit lieu de Saint-Maymin sans congé dudit seigneur de Parthenay ledit seigneur de Saint Maymin étant son homme lige" (Archives Nationales RI 187).

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Guillaume l'Archevêque se reconnaît donc le droit, dès qu'il le voudra, de raser le château édifié sans "permis de construire".
Au XV siècle, deux textes (24 avril 1454 et 8 février 1456) semblent indiquer une certaine prospérité.
En effet, Guy de Montfaucon, Seigneur de Saint Mesmin, paie pour le rachat de ses fiefs une somme importante (300 livres tournois).
La famille Montfaucon fortifia le château en y ajoutant au 15ème siècle l’imposant donjon.

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Le château fut principalement un lieu de résidence.
De plus, il emploie un garde du sceau, deux notaires, et sa seigneurie est le siège d'une prévôté.
Du XIVème au XVIIIème siècle, sur l'ensemble des aveux consultés, il apparaît que le destin du château a été peu mouvementé.
Bernard Metz affirme que "son intérêt politique et stratégique ne dépasse pas l'horizon de la Seigneurie dont il est le centre".

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Au XVIIIème siècle, à la mort d'Alexis Henry PETIT (le 1er mars 1734) sa veuve fait apposer les scellés au château de Saint Mesmin, ce qui est l'occasion d'un inventaire intéressant : 34 lits, 12 tables, 7 tapisseries, 5 coffres, 4 miroirs...

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Cet inventaire, en définitive fait état d'un intérieur assez austère (pas de tableaux d'objets d'art, de bibliothèque... pas de meubles précieux...).
Le seul luxe paraît être l'argenterie !
L'effectif même du personnel de service est assez minime pour une demeure de cette importance : un jardinier, un cuisinier, une femme de chambre et deux servantes...

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Le grand intérêt de cet inventaire, nous indique la disposition intérieure du château et de son ameublement, mais il montre comment une famille de nobles campagnards du XVIIIème pouvait vivre dans une maison forte de la fin du Moyen Age.
A la Révolution Française, le Château était encore habité par une vieille demoiselle qui fut tuée lors du passage des Colonnes Infernales.
Le 27 janvier 1794, un détachement sous les ordres de Brisset incendia le château.

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La grosse tour seule et une partie des communs furent brûlés.
Les soldats eux-mêmes éteignirent le feu, sur le contre-ordre donné de conserver les bâtiments non encore atteints qui faisaient de vastes logements faciles à défendre au besoin".
Le 20 février 1796, une quarantaine de Vendéens s'enferme dans le Château de Saint Mesmin et résiste aux troupes républicaines pendant 4 jours, avant de se rendre contre promesse de la vie sauve.
Le château fut vendu comme bien national en 1798.

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En 1914 et 1915, un hôpital militaire fut créé au Château de Saint Mesmin par le Docteur Boismoreau et Mme Proust.
Il accueillit jusqu'à 59 blessés.

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Très exactement le château ne servit que pour les contagieux, les autres malades étant hébergés à l'Orangerie.
La chapelle du donjon fut remise en service à cette occasion, tandis que le local attenant au Logis servait de prison pour les convalescents récalcitrants.
Au cours de l'année 1915, l'hôpital fut supprimé pour raison d'hygiène.

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Le Château fut habité jusqu'en 1921 par une vieille dame qui occupait la partie ouest (cuisines), et qui mettait ses chèvres dans le Châtelet d'entrée (selon le récit de M. Paul Proust, dernier propriétaire).

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Le Château de Saint Mesmin a été inscrit, le 9 juin 1943, à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, à la fois en Vendée et en Deux-Sèvres, mais il connaîtra une lente dégradation.
La création de l’Association du Château de Saint-Mesmin a permis de redonner vie au château.

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En effet, en 1990, monsieur Paul Proust, le propriétaire, rétrocède le château et ses dépendances à l’association.
Elle va alors en assurer la conservation, (monument historique en 1993) la restauration et l’animation.
Situé sur la commune de Saint-André-sur-Sèvre, département des Deux-Sèvres, le château appartient depuis 2003 au Syndicat Mixte du Château de Saint-Mesmin.

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Sept familles possédèrent successivement la Seigneurie et le Château de Saint Mesmin :
Famille de MONTFAUCON (XIIIème - XVème siècle) : Loyse de Montfaucon, héritière de Saint- Mesmin, apporte la Seigneurie en dot à son ler mari, Charles du PLESSIS, Seigneur de la Bourgonnière.

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Famille du PLESSIS (XVIème siècle) : Jeanne du Plessis, héritière de Saint Mesmin, apporte la Seigneurie en dot à son 2ème mari, Georges de VAUDREY, Seigneur de SAINT PHAL.

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Famille de VAUDREY de SAINT PHAL : (1er moitié XVIIème siècle).
Vers le milieu du XVIIème siècle, la Seigneurie devient la propriété de Gilbert Petit.

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Famille PETIT de la GUIERCHE (2ème moitié XVIIéme siècle - 1755) : Françoise Petit, héritière de Saint Mesmin, apporta la Seigneurie en dot, le 2 septembre 1755, à Jacques VASSELOT.

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Famille VASSELOT (1755-1796) : Joseph-Armand Vasselot sera fusillé en 1796 par les Troupes Républicaines.
Le château fut vendu comme Bien National à Pierre Ters de Paris, ancien chirurgien du Roi Louis XVI, Le 6 Ventôse de l'AN VI, après l'extinction de la 3ème bougie, pour la somme de 1.000.000 francs de l'époque.

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Famille TERS (1806-1818) : Le château fut revendu, le 9 août 1818 à M. PROUST, ancien Receveur Général des Deux-Sèvres.

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Famille PROUST (1818-1990) : Paul PROUST s'est dessaisi du Château de Saint Mesmin, le 13 septembre 1990, pour le franc symbolique, en faveur de l'Association ACHASME, dont le Président est le Maire de Saint Mesmin.

15 février 2018

Le Prieuré de Grammont (Vendée).

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L'Ordre de Grandmont, ou Grammont du nom du lieu de la Maison-mère, en Limousin, fondé au XIème siècle (vers 1076) par saint Etienne de Muret (1050-1124), fils du comte de Thiers, possédait dès le XIIème siècle cinq prieurés en Bas-Poitou :
Grammont, en Saint-Christophe-la-Chartreuse, qui aurait été fondé vers 1150 par Thibaut Chabot III, seigneur de Rocheservière, dans un site très pittoresque, sur des coteaux boisés au pied desquels coule la Boulogne ;
La Meilleraye, ou le Petit-Orbestier (Le Château d'Olonne) ;
Barbetorte (Les Magnils-Reigniers) ;
Bonneray (de Bona radice) en Puy-de-Serre, et enfin
Grammont, en Chassay. Ce dernier aurait été fondé par Richard Cœur-de-Lion, vers la fin du XIIème siècle, en 1196.
Les vieilles chartes le désignent sous le nom de Chassay de Grandmont, du nom de l'ancienne paroisse de laquelle il dépendait (aujourd'hui commune de Saint-Prouant), ou de Petit-Grandmont, et enfin Grammont.
La mort d'Etienne, (1124) provoque l’exode de ses fidèles vers le plateau de Grandmont à quelques kilomètres de là.

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L’église construite sur ce lieu deviendra l’abbaye-mère et le plateau donnera son nom à l’Ordre, l’Ordre de Grandmont.
L’Ordre de Grandmont se distingue par ses règles, réputées comme les plus austères du Moyen Age.
Ils marchent pieds nus, ne vivent que de dons, ne mangent pas de viande et ne se chauffent pas.
Situé en plein bocage, loin de toute grand'route, Grammont est inconnu de la plupart des touristes et des archéologues.
Sa minime importance, puisqu'il ne semble pas avoir abrité jamais plus de dix ou douze moines, lui permit d'échapper aux diverses tourmentes qui ont marqué notre histoire.

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De la sorte, ayant conservé l'intégralité de son plan primitif, il représente "un type rare et parfait de ces petits monastères ruraux, nombreux en Poitou" aux XIIème et XIIIème siècles.
Le plan de l'établissement est sensiblement rectangulaire, si l'on excepte la saillie que fait à l'extérieur l'abside (partie saillante en demi-cercle d'un bâtiment) à pans coupés de la priorale.
Celle-ci occupe la partie méridionale du quadrilatère et a dû être édifiée dès les premiers temps de la fondation.

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L'église, premier élément construit au XIIe siècle, se distingue par ses proportions: longue de presque 28 mètres, large de 6.70 mètres et haute de 11 mètres!
Elle se compose d’une nef unique et d’une abside voutée en cul de four surmontant trois ouvertures profondes et égales, le triplet.

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La nef, recouverte primitivement d'un berceau brisé est une charpente apparente datée de 1637.
Mais l'abside possède encore ses voûtes d'origine, "sept voûtains séparés par de fines nervures moulurées d'un tore et modelés sur des formerets en arc brisé convergeant vers la clef de l'arc d'entrée.

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Ils prennent appui sur des culs-de-lampe en forme de pyramide renversée, sans décor".
Du côté oriental, se trouve la salle capitulaire, petite salle carrée, voûtée d'ogives à huit nervures cylindriques, qui viennent converger sur une colonne centrale à fût octogonal avec gros chapiteau à tailloir épais et retombant dans les angles sur de simples colonnettes engagées.
Face à la chapelle s'étend une autre salle, la plus curieuse du monastère et qui devait être le réfectoire des moines.

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Cette pièce, reconstruite vraisemblablement au XIVème siècle sur ses bases premières, forme deux nefs de trois travées chacune avec deux piliers centraux.
Ces piliers, de même que les colonnes engagées reçoivent le long des murs latéraux la retombée des voûtes, formées uniquement par le faisceau des nervures toriques qui, des voûtes, descendent jusqu'au sol sans chapiteau ni autre solution de continuité.

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L'effet est fort gracieux et est unique en Vendée.
Le prieuré de Chassay, présente un grand caractère d'austérité conforme à la règle "grandmontaine" et constitue l'ensemble le plus complet de l'ordre de Grandmont qui se puisse trouver dans les pays d'Ouest.

24 février 2023

Avec les enfants.

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Lorsque la journée s'achevait, que toute la famille se retrouvait et que la soupe répandait une bonne odeur de choux.
Chaque soir, mes petits frères et mes petites sœurs m'attendaient pour bavarder dans la maison, au bout de la grande table.

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Il y avait Armand, Louise, Auguste et Gabrielle.
J'aimais les enfants.
Je bavardais avec eux.
J'appréhendais parfois leur regard angoissé, car déjà, ils supportaient mal les tourments de la vie.

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Ils désiraient notre compagnie, c'est pourquoi ils nous suivaient toujours dans les champs.
Au temps de la fenaison, ils profitaient des premières chaleurs et venaient avec nous dans les prés.

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A la fin de la journée de moisson, les enfants nous apportaient la collation et la soupe au vin pour nous rafraîchir.
Ils savaient nous émouvoir, ces enfants, que vous avez fait vivre dans "la Cinéscénie".

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Avec de simples gestes naturels, ils ont accompagné les adultes dans le temps de la seigneurie, dans le temps "des travaux et des cantiques" comme dans le temps de la révolte.

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Ils étaient touchants, parce qu'ils étaient vrais.
Eux aussi se souviendront longtemps du Puy du Fou.

Jacques Maupillier (Garde)

18 août 2014

Le haut du pavé

 

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 Les Romains sont connus pour être de grands bâtisseurs (inspirés par le savoir des Étrusques) et l'on attribue les premières constructions d'égouts.

Les nouvelles villes, les villas romaines avaient des connexions directes aux égouts.
Les maisons modestes (insulae) disposaient seulement de grandes cuves posées sous l'escalier.
A la chute de l’Empire Romain, les barbares possesseurs des cités gallo-romaines n’entretiennent pas ce réseau d’égouts et les systèmes d'évacuation des eaux sales mis au point par les Romains, ne sont plus utilisés.
Cependant, les communautés religieuses n'ignorent pas les principes.

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Au Moyen-âge, les nouvelles villes au développement anarchiques, n’ont pas de réseau d’égouttage.
Dans les villes, avant l'apparition du tout-à-l'égout et des trottoirs, les rues et ruelles étaient pavées en double pente afin de ménager au centre un écoulement pour les eaux de pluie et des vidanges (Eaux sales, détritus, etc …) que les habitants jetaient par leurs fenêtres.

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Ceux qui marchaient au milieu de la chaussée se voyaient aspergés La partie du pavé qui était du côté des murailles s’appelait "le haut du pavé" et celle qui côtoyait le ruisseau "le bas du pavé".

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L’étiquette (la position sociale, l’âge, l'apparence ou la richesse des vêtements servant de repère) voulait alors que lorsque deux personnes parcouraient la même rue, dans un sens identique ou dans un sens contraire, la plus pauvre des deux se mette au milieu, laissant ainsi la plus riche marcher sur le "haut du pavé" pour qu’elle ne se salisse pas et reste bien au sec.
Cette expression a conservé son sens d’origine, faisant référence au statut social élevé.
Par extension, aujourd’hui, elle désigne également une personne qui se démarque des autres en société.

8 mai 2022

La grosse caisse *

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C'est au XVIIIe siècle, grâce à la vogue de la prétendue "musique turque", que la grosse caisse a pénétré dans l'orchestre dramatique.
C’est le plus gros des instruments à percussion du genre tambour à deux membranes et à son indéterminé.
Il est aussi appelé tonnant.

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On frappe la grosse caisse avec une ou deux mailloches (à 1 ou 2 têtes) garnies d'un tampon de liège ou de feutre.
Formée de deux peaux, soit de la peau de veau, soit, plus souvent, du plastique, elle produit le son le plus grave et se trouve tout au fond de l'orchestre.
On est accoutumé à l'entendre marquer les temps forts d'une musique bruyante et accentuée.

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