Ce fut elle notre consolation dans la traversée de toutes ces épreuves. Il faut vous dire, que nous mettions notre point d'honneur après chaque carnage, à reconstruire d'abord et en premier notre Chapelle car elle a toujours été notre force et notre courage. C'est pourquoi elle porte en elle, plus que d'autres constructions, les traces des différentes époques qu'elle a traversées.
Du lieu de culte primitif il ne reste pas grand chose, hormis la crypte du VIIème siècle, pratiquement intacte avec sa Source Miraculeuse et son sarcophage mérovingien.
Les murs de la nef, avec leurs claustras (sortes de vitraux ajourés en bois) sont du XIème siècle.
La façade d'entrée a été faite au début du XIIème siècle. Le chœur gothique a été reconstruit au XIIIème siècle. Il faut aussi voir l'intérieur. Entrez avec moi.
Ici aussi on a toutes les époques. Fin XIIème siècle : les peintures murales de la nef représentent le départ et le retour de la Croisade, selon le prêche de Saint Bernard. Sur le mur de l'entrée, allégorie de la victoire du Bien sur le Mal (le Mal symbolisé à gauche par un dragon, à droite par un infidèle).
XIIIème siècle : Mise en place dans le chœur des vitraux qui représentent les scènes de la Passion. A gauche, Arrestation, Flagellation et Crucifixion. A droite, Descente de Croix, Mise au Tombeau et Résurrection. Nous avons aussi fabriqué le Fauteuil en fer forgé (siège du célébrant) et du meuble de la sacristie.
Au XIVème siècle : les peintures murales du chœur draperies et représentations symboliques des 4 Evangélistes : l'homme = St Matthieu, le bœuf = St Luc, l'aigle= St Jean, le lion = St Marc. Fabrication de la grille du chœur en fer forgé.
Mise en place des statues de bois sur la Poutre de Gloire : la Vierge, St Jean et le Christ en Croix. Au XVème siècle : on procéda à la réalisation des peintures de la Crypte (Vierge à l'Enfant) et des peintures de la voûte du chœur. Fabrication du pupitre en fer forgé.
Il nous reste à jeter un œil sur ce petit bâtiment accolé à la Chapelle et que nous appelons la Maladrerie. C'est le refuge des malades et des mourants. Il a été construit au XIVème siècle.
Au centre de la cour se dresse une très vieille Croix Hosannière. Elle a été érigée là à la fin du XIIIème siècle. Jadis nous enterrions nos morts autour de la Chapelle et c'est devant cette croix de milieu de cimetière que nous venons tous les ans les célébrer en chantant ! 'Hosanna des Rameaux (d'où son nom de Croix Hosannière).
Vous avez remarqué le superbe petit pont à arche brisée. Nous l'avons construit au XIVème siècle. C'est par là que nous arrivent les pèlerins qui empruntent le chemin de St Jacques de Compostelle. "Voilà, notre très longue et trop rapide histoire de ce petit Village Médiéval..." Continuez votre visite en passant par les échoppes des artisans…
Au début du spectacle de la Cinéscénie, le Marchand de Quenouille dit : " Je couche dans les barges des granges". Mais que peut signifier cette phrase ???
Dans la région du Centre et de l'Ouest, une barge est un gros tas de foin, de paille ou de blé. Sert aussi parfois à désigner un hangar à bois ou un grenier à foin aussi dénommé "Fenil", venant du latin foenile, de foenum, foin. C'est aussi l'étage d'un bâtiment où s'exerce la même fonction. Le fenil est souvent situé au-dessus des étables. Au moyen-âge, certaines maisons abritent également les animaux de la ferme durant la nuit, pour les protéger d'éventuels prédateurs. L'enclos des bêtes est placé juste au dessous de la chambre afin que la chaleur dégagée, puisse réchauffer leur propriétaire.
Depuis 2007, les visiteurs du Puy du Fou peuvent séjourner à la villa Gallo-romaine. Un hôtel de standing trois étoiles dont l’architecture s’inspire des forums romains : façade au ton ocre, colonnes corinthiennes et bas-reliefs.
Les cent chambres familiales sont à l’image du monument avec leurs fresques, pilum et mobilier de marbre. Les équipes d’accueil sont en costumes d’époque. Les visiteurs laissent leur voiture sur le parking et accèdent au Grand Parc à pied durant toute la durée de leur séjour.
Attention votre séjour est à réserver. (Voir brochure).
Un vitrail est une fenêtre composée de multiples verres colorés, assemblés au moyen de plombs, représentant des scènes, des personnages, des symboles.
Il est devenu, en Occident, à partir du Moyen Age, une expression artistique très utilisée en architecture et plus particulièrement dans les édifices religieux, empruntant les techniques de la peinture et de la céramique. L'histoire du vitrail commence dés l'antiquité, peu de vitraux on été conservés entier avant le XI ème siècle, son développement a commencé a partir du XII ème siècle, ce qu'on appelle "l'explosion du vitrail".
L'art du vitrail commence à la fin de l'art roman, les premiers vitraux étaient en fait trois vitraux du chevet de la cathédrale de Poitiers (vers 1160). La fonction du vitrail, étant de représenter Dieu, qui à l'époque médiévale, était symbole de lumière dans les églises. Il fallait donc, représenter la lumière divine.
Une autre fonction du vitrail c'était de raconter aux fidèles des scènes bibliques (puisque la plupart de la population ne savait pas lire). Cet art à provoquer la source de la vie quotidienne, plus généralement le début des corporations (associations de mêmes métiers).
La chapelle du Puy du Fou est-elle la réplique de la chapelle des Templiers de Cressac ?
Austérité et sobriété définissent à merveille la chapelle des Templiers.
A Cressac (au sud d'Angoulême) se trouve l’ancien siège d'une commanderie de Templiers. La chapelle des Templiers est classée monument historique. Trois ouvertures uniquement, représentant la Trinité, brisent la nudité des murs. Seul ornement de tout l'édifice, les magistrales fresques murales du 12ème siècle fresques, illustrant un épisode de la deuxième croisade, décorent les murs intérieurs.
Probablement exécutées entre 1170 et 1180, très endommagées sous la Révolution, elles relatent la bataille qui opposa en 1163 Guillaume IV Taillefer, comte d'Angoulême, Geoffroy Martel, Hugues VIII de Lusignan et les templiers de Gilbert de Larcy aux troupes de l'émir Nur el-Din, maître d'Alep et de Damas. Pour mieux connaitre cette chapelle et l'ordre de Templiers Cliquez ICI et vous serez dirigés vers un site consacré à cette période.
Les fresques représentent des chevaliers francs et des Templiers, sous la conduite de Geoffroy Martel, frère du comte d'Angoulême, et d'Hugues VIII de Lusignan, comte de la Marche du Poitou, avaient à cette occasion vaincu le redoutable Nour el-Dîn, atâbeg (seigneur) de Mossoul.
Lusignan ????
L'ordre des Templiers était une organisation de type religieuse et militaire.
Elle fut créée le 13 janvier 1129 par Hugues de Payns.
Elle fut reconnue par le pape Innocent II le 29 mars 1139 avec le Concile de Troyes.
Le Vendredi 13 octobre 1307, Philippe le Bel fait procéder à l'arrestation de Templiers sur son territoire.
Elle prit fin tragiquement le 22 mars 1312 avec le Concile de Vienne et suite au conflit entre Philippe Le Bel et le Pape Clément V.
La Règle religieuse à suivre était celle de Saint Benoît.
Jacques de Molay (Grand Maître) fut condamné à mort et peu de temps avant, il aurait maudit ses accusateurs.
Légende ou réalité. Ce qui est certain, c'est qu'une série d'évenements tragiques se succéderont jusqu'en 1328 (nous sommes dans la période des Rois maudits).
Saviez-vous que les Templiers sont à l'origine des organismes bancaires !!! (Mais c'est une autre histoire).
Véritable "livre ouvert au pays de la mémoire ", le Puy du Fou réécrit la vie quotidienne de la Vendée il y a 250 ans. Ecouter, voir, remonter le temps.
La recréation des villages a nécessité des mois de travail, de recherches, avec la participation d'ethnologues et des spécialistes du Puy du Fou autour de documents iconographiques, mais aussi les ateliers de couture pour la création et la fabrication des costumes, et la collecte de matériaux anciens. Dans les petits villages, entièrement et fidèlement reconstitué, il suffit de pousser une porte pour saisir le passé sur le vif.
Surprendre le forgeron et le maître-verrier, l'enlumineuse et le sculpteur, le bourrelier etc ... De bien belles scènes en somme, comme des tableaux vivants avec leurs gestes répétés, et inchangés au fil des siècles.
Flânez dans les villages du Grand Parc et imprégnez-vous de l'atmosphère unique de chaque époque. Chaque maison abrite une surprise.
Déambulez dans les rues au gré de vos humeurs, du potager au lavoir en passant par la grange aux Fiefs.
Le mot carnaval est issu de l’italien "carnevale" qui provient du latin "carnelevare", signifiant littéralement "enlever la viande". En effet, le carnaval marque généralement, dans la tradition chrétienne, l’entrée en carême, c’est-à-dire une période de jeûne et d’abstinence de quarante jours. Bien avant le carnaval, nos ancêtres avaient déjà pour habitude de se déguiser à certaines occasions. À l’image des fêtes saturnales chez les Romains ou des fêtes dionysiaques chez les Grecs, qui sont toutes deux des précédents historiques du carnaval. À l’origine, cette tradition archaïque marquait les cycles saisonniers et agricoles
Le carnaval de Venise est une fête traditionnelle italienne remontant au Moyen Âge. Comme le Carnaval dans la Rome antique, l’institution du Carnaval par les classes dominantes de Venise est généralement attribuée au besoin de la République Sérénissime afin de maintenir la population paisible et heureuse en lui offrant une période de loisirs et d’amusement. Outre une vocation civique, le carnaval permettait d’abolir les contraintes sociales. Le riche pouvait se faire passer pour un pauvre et inversement. Le port du costume autorisait une liberté impossible le restant de l’année. L’incognito procuré par les masques apparut dès le XIIIe siècle.
L’arrivée massive des étrangers, parmi lesquels on pouvait compter des souverains, qui venaient là pour profiter au maximum des amusements et des plaisirs, représentait une manne économique pour Venise doublée d’une réputation unique de liberté et de magnificence. Les couleurs, les formes, les costumes et les masques sont au rendez-vous. Dès le 10ᵉ siècle, le peuple profitait un maximum des derniers jours précédant les mortifications du carême en se divertissant et en savourant les plaisirs et les joies de la vie. En 1094, le carnaval est mentionné pour la première fois dans une charte du doge Faliero de Venise.
En 1269, un Edit du Sénat déclare la veille du Carême jour férié, fête (mardi gras) et autorisant le déguisement. De même, "la Fête des Marie", qui existe depuis 948, le 2 février, est déplacée pour ouvrir le Carnaval. Au XVIIe siècle, dans la Venise baroque, le carnaval durait dix jours, pendant lesquels les habitants épuisaient leur appétit de fête et de débauche avant le Carême. Au XVIIIᵉ siècle, le Carnaval, repris en main par la noblesse, atteint le sommet de sa splendeur, faisant ainsi oublier le long déclin de la République. Les raisons du succès et de la réussite du Carnaval de Venise depuis étaient à la fois politiques et économiques.
Son mythe s’est répandu dans toute l’Europe au XVIIIe siècle (œuvres de Canaletto, Francesco Guardi, Giandomenico Tiepolo et Pietro Longhi). Au XIXᵉ siècle, sous l’occupation napoléonienne, le Carnaval fut interdit, puis rétabli, mais très encadré sous la domination autrichienne. Au XIXᵉ siècle, le carnaval s’est embourgeoisé et a disparu dans les années 1970. À l’initiative d’associations de citoyens, de la municipalité de Venise, de La Fenice et de la Biennale de Venise, il fut relancé en 1979, prenant une tournure touristique et revêtant un enjeu économique important. C’est en 1980 que le Carnaval de Venise est officiellement et mondialement reconnu.
"Oyez, oyez gentes Dames, preux Chevaliers ! Allons ripailler séant la bonne pitance et la vinasse gouleyante et découvrons moult réjouissances en ces joyeuses bombances. Et que badinages et effusions soient de circonstance ! Et que la fête commence !"
Le Moyen Âge atteint une sorte de perfection dans l’art du festin. Le type de repas caractéristique de l’époque est bien le banquet, une occasion d’affirmer son rang, sa richesse et son prestige. Chez les grands de ce monde, comme chez les bourgeois qui peuvent se le permettre, le festin est donné à l’occasion de noces, d’alliances, de victoires, de naissances ou de tout autre événement important. Mais l’art de la "cuisine," bien que différente de notre cuisine actuelle, est déjà un enjeu social de respectabilité et un instrument de prestige.
Au Moyen Âge, l’alimentation est très codifiée et tributaire du rythme des saisons. La fin du printemps, l’été et l’automne sont des périodes de grande abondance. L’hiver est marqué par une grande frugalité dont la monotonie est rompue par des festins. Donner un festin en cette période est la preuve d’une grande richesse. Le repas médiéval est entièrement lié au calendrier liturgique qui distingue jours gras et maigres et où la consommation de viande est interdite. La religion chrétienne impose, aux riches comme aux pauvres, entre 150 et 180 jours de carême où l’on doit manger maigre, sauf pour les jeunes fidèles, les malades et les femmes enceintes.
Au Moyen Âge, il n’y a pas de pièce spécifique, le plus souvent on mange dans les chambres dont le sol est recouvert de fleurs et d’herbes odorantes. Mais chez les gens de condition inférieure, on mange tous ensemble, hommes, femmes, enfants, autour de la même table, dans la salle commune. La salle d’apparat est principalement utilisée pour les festins. Contrairement à ce que l’on peut penser, la cuisine est tout en finesse, légèrement acidulée, haute en couleur et épicée. La plupart des sauces accompagnant les volailles et les poissons sont plutôt acides (vin, vinaigre, verjus). Il existe toutes sortes de jus acides. Jus de raisins verts cueillis avant maturité (le plus fréquent), jus d’herbes acides comme l’oseille, jus de citrons, jus d’oranges amères, jus de grenades aigres (surtout utilisé dans les pays méditerranéens), jus de pommes ou de poires acides, jus de fruits sauvages comme les prunelles, les merises, les cornouilles ou l’épine-vinette. Tous ces jus verts pouvaient être désignés, dans la cuisine médiévale, par le mot verjus (ou vertjus). L’aigre-doux est très prisé en rajoutant du sucre, du miel ou des fruits… La cuisine médiévale est épicée, mais ce n’est certainement pas pour masquer la piètre qualité des mets.
Les épices utilisées en grande quantité sont principalement la cannelle et le gingembre. Ensuite, apparaissent le clou de girofle en poudre, la noix de muscade, le macis, la maniguette ou graine de paradis, le poivre, la cardamome, le galanga (garingal) et enfin le safran pour colorer. La plupart du temps, elles sont délayées dans du vin, du vinaigre, du verjus ou du bouillon (parfois passées à l’étamine) avant d’être mélangées au reste du plat vers la fin de la cuisson (pour garder les parfums). L’aspect visuel des mets au Moyen Âge est presque aussi important que le goût. Les plats ont de belles couleurs vertes, jaunes, orange,… Mais les épices ne sont pas non plus à portée de toutes les bourses ! Elles constituent un critère de distinction sociale.
Cependant, le peuple ne se refuse pas non plus le plaisir des épices et les plus humbles sont comblés lorsqu’ils détiennent du poivre, épice devenue un peu trop accessible pour les plus riches. Pourquoi cet engouement pour les épices ? Les médecins de l’époque leur confèrent des qualités digestives. La provenance des épices apporte aussi une part de rêve. L’Orient est assimilé à une sorte de paradis… etc. Elles assureraient aussi la longévité ? Dans tous les cas, la cuisine du Moyen Âge fait preuve d’une certaine diététique. Peu de corps gras, peu ou pas de sucre (le sucre était plus considéré comme une forme de médication que comme un réel agent gustatif). Mais, aussi un souci diététique dans le déroulement des repas (Entrée de table, Potages, Rôtis, Entremets, Desserte, Issue). En effet, les grands repas démarraient par des salades assaisonnées ou des fruits frais, destinés à ouvrir l’appétit. Ensuite venaient les potages ou brouets. Puis les viandes rôties accompagnées de sauces diverses. Les viandes ou mets secs ou peu humides sont servis sur une plaque de bois ou de métal ordinairement ronde appelée "tranchoir ou tailloir".
Sur ces plaques, on dispose des tranches de pain le plus souvent rassis, destinées à absorber les jus : "le pain tranchoir". Les sauces étaient bien souvent liées à la mie de pain ou encore avec du jaune d’œuf, mais absolument sans matière grasse (ex : sauce au raisin noir). Le pain était grillé, trempé dans du bouillon, pilé au mortier et en général passé à l’étamine. Cette liaison au pain était parfois remplacée par une liaison à la poudre d’amandes. La liaison au pain colore les sauces et donne, comme la liaison à l’amande, un velouté différent sous la langue et développe les saveurs acidulées et parfumées (alors que la farine les étouffe).
Les assiettes n’existent pas, les soupes, sauces et autres mets liquides sont servis dans des écuelles qui sont partagées par deux personnes. Après, venait l’entremets, sorte de distraction entre les mets accompagnés de ballade chantée par quelques bardes, jongleries, pitreries de bouffon, voire plats pastiches tels que des "pâtés d’oiseaux vivants" afin d’étonner ses invités. Tout le monde profitait du spectacle en grignotant de petites préparations salées (petits beignets par exemple). Le repas reprenait alors son cours avec "la Desserte", qui correspond à notre dessert et enchaînait sur "l’issue de table" composée de fromages, fruits ou gâteaux légers. Des vins légèrement sucrés accompagnaient à merveille ces derniers plats qui visaient à fermer le repas, à accélérer la digestion.
Enfin, pour terminer complètement le repas, les invités étaient conviés dans une autre pièce et chacun pouvaient purifier son haleine et faciliter sa digestion en absorbant des dragées, des épices confites ou naturelles, le tout proposé à grands frais par le seigneur. C’était ce que l’on nommait le "boute-hors". Ces petites gâteries de fin de repas s’accommodaient parfaitement des vins de Clairet et d’hypocras. L’hypocras est un vin blanc doux dans lequel on a laissé macérer de nombreuses plantes et épices (cannelle, gingembre, cardamome…). La recette d’Hypocras est attribuée au célèbre médecin Grec Hippocrate (Vème siècle avant J-C.).
Bien plus tard, les chevaliers furent conquis par cette véritable "potion magique" et ramenèrent la recette d’Hypocras en Occident. C’est grâce à ses saveurs si agréables et à ses vertus tonifiantes et même aphrodisiaques (assurait-on…) que l’Hypocras devient l’Apéritif à la mode au Moyen Âge, notamment.
J'aime vous voir réunis autour du feu, à chaque veillée d'hiver. Le feu, c'est la magie chaque fois renouvelée de la chaleur et de la lumière. Feu de la Saint-Jean où je dansais avec les filles et les gars du temps de ma jeunesse, comme vous aujourd'hui. Feu de sarments sur lequel nous faisions griller les châtaignes et les premières pommes de terre qui commençaient une timide apparition dans le bocage. Feu de l'âtre qui chauffait péniblement la maison au creux de l'hiver.
Quand je vous vois craquer une minuscule tige de bois et faire naître la flamme d'une brassée de sarments, je crois rêver ! Saviez-vous qu'après le grand désastre, il nous fallut réinventer le feu, en faisant jaillir des étincelles avec des pierres dures !
Ce feu, on le cultivait, on le dorlotait. On conservait les braises sous la cendre et on les échangeait de maison en maison. Les femmes, qui ne pouvaient entretenir un feu toute la journée venaient quémander (demander) chez la voisine une pelletée de braise ou bien remplissaient l'écuelle de leur chauffe-pieds.
L'hiver, on voyait partir de bon matin les bergères vêtues de leur cape de droguet, quenouille au coté, tenant d'une main un bâton, de l'autre la chaufferette en terre où les braises jetaient de petites lueurs rouges.
Dans les rares maisons qui disposaient de plusieurs pièces, la salle commune, ouvrait ses deux yeux, c'est-à-dire la chaleur et la lumière qui se perpétuaient dans la cheminée devant laquelle la maisonnée s'entassait pour la veillée. J'aime vous voir réunis autour du feu, à chaque veillée d'hiver.
"Juste le temps de renverser le barricot pour faire couler le vin nouveau, qui fait oublier la sueur sur les fronts moites ..." La Vendée n'est certes pas une région de vignes mais produit, malgré tout, quelques petits vins ... Des couplets célèbres ont immortalisé celui de Sigournais, la Folle ...Rosnay, Mareuil et son Ragoûtant ont acquis leurs lettres de noblesse et le Franc Blanc du pays des Olonnes surprend toujours ... Le Naha et sa mauvaise réputation sont encore évoquées par les anciens. En outre, le Layon et ses coteaux ne sont pas si loin et le Muscadet fringant mûrit sur les pentes toutes proches du Sèvre et Maine. Il fallait bien loger, avant l'avènement de ces tristes cuves en ciment ou en inox, toute cette production.
Le tonneau a chez nous vingt siècles d'âge et les tonneliers y ont été nombreux. Ce n'est qu'au XIIIe siècle que les "Curparii" qui formaient la corporation des "charpentiers de tonneaux" prirent le nom de tonnelier ; on les appela aussi longtemps des barilliers. L'exercice du métier était régi par des statuts et des usages sévères. Le tonnelier de village, lui, était un homme libre payé à la pièce et disposant de son outillage. A l'exemple des vignerons ils adoptèrent pour patron Saint Vincent et Sainte Anne pour patronne.
Les chênes à grain fin aux fûts étroits et aux fibres serrées, riches en tanin, sont les plus recherchés mais les bois de châtaignier et d'acacia sont aussi utilisés. Quatre à cinq mètres cubes de grumes (Tronc d'arbre abattu dont on a coupé les branches mais qui est toujours recouvert de son écorce) donnent 1 mètre cube de bois merrain sans aubier, sans nœud ni aucune tare ; stocké pendant l'hiver qui suit la coupe, le bois restera de longs mois à l'air libre, puis sous abri, avant d'être travaillé. Chaque tonneau fabriqué est une œuvre d'art.
Pour une "pièce" de 110 litres, 23 à 28 douelles (élements de bois) de 70 centimètres de long sont nécessaires selon leur largeur pouvant aller de quatre à huit centimètres. Comme dans la taille des pierres destinées à composer une voûte les douelles doivent avoir la coupe exigée pour leur appareillage.
Chacune est travaillée et planée au chevalet sur toutes ses faces ; les extrémités en sont appointées. La plane, grand couteau à deux manches, accentue la courbure initiale ce qui rend plus facile le cintrage. Si besoin est on enlève de l'épaisseur avec une sorte de hache plate et rectangulaire, la doloire. C'est ce dernier outil qui décapita Saint Jean Baptiste que les compagnons tonneliers "dôleurs" du tour de France ont choisi comme protecteur.
La colombe, sorte de gros rabot inversé d'1,5m de long, muni de pieds, crée le chanfrein de la douelle qu'elle taille en biseau. Cette opération appelée dolage est suivie du bâtissage, puis du cerclage et enfin du jablage (Action de creuser le jable - Rainure creusée aux extrémités des douves d'un tonneau pour y encastrer les fonds) . La mise en place des douelles est un véritable jeu d'adresse.
Elles sont dressées de champ et circulairement à l'intérieur d'un premier cercle provisoire. Ce bâti assemblé est enserré à mi-hauteur dans un second cercle à l'aide de l'asse et du chasse : c'est ainsi que se nomment le burin et le marteau du tonnelier. Celui-ci doit maintenant fixer un troisième cercle à l'extrémité inférieure du fût. Pour ce faire il mouille le bois et allume un feu au milieu du tonneau dont la partie haute est obstruée à l'aide d'une plate.
Le feu éteint, le bois va sécher légèrement pendant une heure ou deux. La botissoire, sorte de presse formée d'un bâti de bois et d'une boucle en cordage, sert à resserrer les douelles et permet la mise en place du troisième cercle. Chanfrinière et jabloir creusent alors chanfreins et veinules, avant que ne soient enlevés, tour à tour, chacun des cercles, pour écarter légèrement les douelles et permettre la pose des fonds.
Les cercles sont remis en place, le fût poli, l'œuvre est terminée ; il ne reste plus qu'à creuser la bonde avec le bondonnoir (Trou rond pratiqué dans un tonneau). Forme apparemment simple et fonctionnelle le tonneau au vendre rebondi et à l'embonpoint de bon aloi illustre les ressources inventives de l'Homme.
Qu'elle était douce la mélodie du rossignol que j'entendais parfois du potager avant les premières lueurs du jour !
Le chant du coq, peu après, venait mettre en émoi toute la maisonnée.
Mon grand-père, déjà levé, m'appelait toujours le premier et éveillait ensuite les domestiques.
Ma mère debout en même temps se fâchait souvent pour faire sortir du lit mes sœurs et mes cousines alourdies de sommeil.
Chez nous, quatre générations vivaient sous le même toit !
Une journée allait recommencer et il y aurait du travail pour tout le monde.
Habillés en hâte, trainant leurs sabots, les hommes se rendaient à l'étable pendant que les femmes allumaient le feu et préparaient le déjeuner.
Il fallait sortir le fumier, mettre la nouvelle litière et conduire les vaches aux champs.
Après le "pansage", chaque matin, j'aidais à porter les seaux de lait dans la laiterie, près de la souillarde (Petite pièce où étaient faits les gros travaux de cuisine).
Elle était lavée à grande eau et je la trouvais toujours d'une grande propreté.
Dans les "pommes" de terre cuite, on faisait "lever" la crème.
En été, les femmes, pour terminer ce travail, devaient se rendre près de la fontaine pour trouver un peu plus de fraîcheur.
Que d'heures passées chaque semaine à la longue préparation du beurre.
Le beurre obtenu prenait forme dans des moules de bois sculptés.
Aux foires et aux marchés, il était vendu en mottes décorées de dessins faits avec une fourchette.
Autrefois dans beaucoup de fermes, sur la toiture du fournil, on conservait dans les tuiles la "joubarbe des toits" (appelée aussi artichaut de Jérusalem).
Cette plante aurait été rapportée des croisades et avait, dit-on, la propriété de protéger de la foudre.
Et c'est au bout de la maison que se trouvait le fournil qui servait tous les jours à faire la "chaudronnée" aux cochons.
Dans un coin de la chaudière entourée de cendres, un moulin à tamiser le blé, une sorte d'échelle (le tenailler) sur laquelle on stockait les pains debout pour les faire sécher.
Au milieu de la pièce, un fagot de "fournilles" (branchage) éventré était abandonné négligemment.
On apercevait encore la maie (meuble rustique utilisé pour la conservation de la farine) dans laquelle ma tante pétrissait la pâte.
Je venais tous les quinze jours chauffer le four pour la cuisson du pain.
A la fin de l'été, quand les fruits étaient mûrs, on en profitait pour faire cuire des poires et de nombreuses tartes.
Sous un énorme noyer, le cellier avait souvent la visite des hommes, leur tâche accomplie.
Entre deux rangées de barriques bien alignées sur d'épaisses poutres, ils se racontaient des histoires.
Je venais de temps en temps mettre un peu d'ordre et surveiller les barriques.
Les "basses" et les "baillottes" étaient dressées les unes sur les autres, un pot à tirer le vin demeurait en permanence sur les barriques et au plafond étaient suspendus de petits pots taillés par le sabotier dans du bois de hêtre ou de buis.
Quant au pressoir, il résidait habituellement dans un coin de la grange, attendant le moment des vendanges.
Chaque année, en effet, le cellier retrouvait une activité débordante en automne.
Il y régnait, pendant plusieurs jours, une atmosphère très particulière où se mêlaient la gaieté des allées et venues, le cliquetis du pressoir, l'odeur des raisins pressés…
Dans tous ces endroits de la ferme, on remarquait une vive agitation…
Seule la volaille en liberté dans la cour donnait une note de calme et de tranquillité.
Chaque saison amenait les durs et pénibles travaux….
Chaque jour, pas un instant de répit…
Chaque heure avait sa peine…
Mais toujours, j'ai voulu préserver ce que j'aimais tant…."la terre, l'amour, la moisson, la danse, la paix."
Le double cœur entrelacé est un symbole qui remonte à la nuit des temps.
On en aurait retrouvé dans des sépultures gauloises et romaines.
Avant d'avoir comme blason le "Double Cœur", la Vendée depuis les temps préhistoriques avait son Totem du Cœur simple.
Le cœur, à l'époque préhistorique, était le symbole du soleil de l'équinoxe d'automne.
Ce soleil fut le premier dieu de nos lointains ancêtres, divinisé sous forme féminine, c'est-à-dire de la Vénus antique et devenu par christianisation le symbole de la Charité.
La première reproduction du cœur en Vendée, est une sculpture représentant un cœur simple creusé sur une des faces de la célèbre "Pierre Tournisse" de Torfou, près du château de Tiffauges.
C'est un énorme bloc de granit, en équilibre sur un piton rocheux, d'un poids évalué à environ 20.000 kg qui selon la légende, tourne sur elle-même à minuit de la Noël, d'où son nom.
A l'époque néolithique, moins de 10 000 ans avant Jésus-Christ, on a trouvé en Vendée des cœurs simples en cuivre.
Le cœur évidé remonte à l'âge de fer (800à700 av J-C.).
En Vendée, le cœur apparaît dès le Haut Moyen Âge (400-900), sous forme d'agrafes de manteaux et capes portées par les femmes de la campagne pour assister aux Messes Dominicales.
Dès le IXe, le double cœur avait fait son apparition comme symbole de mariage.
Ensuite, au XVIème siècle, on le retrouve sous forme de décor, afin de servir d'agrafe à un vêtement masculin, genre cape ou toge.
Ce cœur était un dérivé de bijou préhistorique appelé "fibule".
Il est aussi décor pour du mobilier (porte d'armoire et de petits bahuts) mais aussi sur les frontons de glace de pur style Louis XVI.
Symbolisant le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie, il est souvent surmonté d'une couronne, celle du CHRIST – la couronne d'épines et parfois elle-même surmontée d'une croix.
Le cœur rouge surmonté d'une croix demeure le symbole le plus évocateur de la Guerre de Vendée.
La dévotion catholique au Sacré-Cœur (très ancienne) veut honorer le cœur de Jésus-Christ, à la fois organe de son humanité et symbole de l'Amour divin pour les hommes.
Elle fut relancée à Caen vers 1640 par le Père Eudes, oratorien, fondateur de l'ordre des Eudistes et de celui des Filles de Notre-Dame-de-la-Charité, canonisé en 1925.
Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), religieuse de la Visitation à Paray-le-Monial, reçut la mission de la répandre au cours de trois apparitions (1672, 1673, 1674).
Ce culte fut diffusé dans l'Ouest par Louis-Marie Grignion de Montfort et les Missions montforraines du Père Mulot (1683-1749), basées à Saint-Laurent-sur-Sèvre, ainsi que par la visitation Sainte-Marie de Nantes, fête chrétienne catholique et chrétienne orthodoxe fêtée le 31 mai.
Au cours de ses missions en Bas-Poitou, le père de Montfort consacrait toujours ses exercices spirituels au Sacré-Cœur.
Sur les grands calvaires de bois qu'il érigeait pour clôturer ses missions, il demandait à chaque famille de la paroisse, d'apposer sur le fut de cette croix un cœur de plomb, avec à l'avers le nom de la famille.
Cette coutume traversa la Révolution.
Nombreux étaient les paysans de la région qui portaient sur eux une "Sauvegarde", image du Sacré-Cœur dessinée sur du papier et destinées à les protéger des coups du sort.
Une croix surmontait le cœur, entre autres symboles l'accompagnant.
À partir de l'automne 1792, des textes circulèrent en Vendée, dont la prière de Louis XVI, qui faisait vœu de consacrer la France au Sacré-Cœur à sa libération.
Et en 1793, si les tout premiers insurgés arboraient seulement une cocarde blanche, bien vite, le soldat vendéen partait à la guerre avec une représentation du Sacré-Cœur (surmonté d'une croix, couleur de sang sur un carré d'étoffe blanche) portée en scapulaire ou cousue à la boutonnière.
Le style en variait : cœur percé, surmonté ou non d'une croix, entouré d'une couronne d'épines, etc ...
D'après J. Dehergne (Les Vendéens de 1793), ce fut Cathelineau (1759-1793), le Saint de l'Anjou, connu pour sa piété, qui le premier arbora le Sacré-Cœur.
Certains étendards seront frappés du double cœur, surmontés d'une couronne d'épines et surmonté de l'inscription "Vive Louis XVII".
Après la Guerre de Vendée, surtout sous la Restauration, le double cœur se popularisa.
Quant au double cœur surmonté d'une couronne et d'une croix, il apparaît sur le blason du département de la Vendée le 20 octobre 1943.
Le blason départemental de la Vendée est le résultat d'un concours organisé par la Revue du Bas-Poitou en janvier 1943.
En 1989, ce double cœur fut modernisé et stylisé et il devint détaché du blason rouge comme le Sacré Cœur traditionnel, le logo actuel de la Vendée.
Il fait référence au Sacré-Cœur et au traditionnel cœur poitevin que l'on portait agrafé en bijou depuis les temps anciens.
Dès le 1er siècle, la présence romaine crée, dans les campagnes gauloises, une forme nouvelle d’exploitation et d’habitation rurales : les "Villae", vastes fermes fonctionnelles, à l’origine d’un grand nombre de nos bourgs et de nos villages.
La conquête et la pacification achevées, les Romains "colonisent la Gaule".
Des villes nouvelles apparaissent et les campagnes voient s’édifier, au milieu de champs et de forêts, de vastes domaines comprenant la demeure du maître, souvent luxueuse, des bâtiments agricoles et des logements pour la main-d’œuvre.
Ces immenses fermes, les "Villae" appartiennent le plus souvent à des vétérans, des légionnaires qui, après quinze ou vingt ans de "bons et loyaux services", reçoivent, en récompense, des terres dans les pays conquis.
Pour exploiter sa villa, qui vit en autarcie et qui doit produire tout ce qui lui est nécessaire, le maître a besoin d’une abondante main-d’œuvre.
Le "gros des troupes" est constitué par les ouvriers agricoles.
Si certains sont des hommes libres, des tenanciers, qui louent des parcelles aux limites du domaine, la plupart des travailleurs ruraux sont des esclaves dont la vie a peu de valeur.
En effet, ces hommes sont des prisonniers de guerre et les incessantes conquêtes militaires de Rome alimentent le marché.
Les propriétaires trouvent sans difficulté et à des prix dérisoires, des "bras" vigoureux, capables de fournir une énergie musculaire moins coûteuse que celle des animaux.
Travaillant du matin au soir, mal nourris, enchaînés pour la nuit, ces individus brisés sont considérés comme des "instruments animés".
Les artisans, quant à eux, sont appréciés et respectés pour leur savoir-faire.
La villa abrite tous les corps de métiers : les boulangers, les charpentiers, les menuisiers, fabricants de coffres, de tabourets, d’ustensiles ménagers.
Les forgerons confectionnent des socs, des houes, des pioches, les charrons, des charrues, des roues, des socs, les vanniers, des paniers, des ruches ou des coffres de chars.
On rencontre aussi des maçons, des marbriers et des potiers qui pétrissent, à la main, l’argile verte.
Cordonniers, peaussiers, selliers travaillent le cuir et fournissent les chaussures, les harnais, les outres, les tabliers, les ceintures.
Les tisserands filent et tissent la laine des moutons après qu’elle ait été bouillie dans l’eau et la graisse de porc puis, battue, épluchée à la main et cardée avec des peignes aux dents recourbées.
Avant le tissage, les laines sont teintes, selon le goût de l’époque, de couleurs éclatantes à base de végétaux.
L’airelle pour le violet, la jacinthe pour la pourpre, le pastel pour le bleu, le safran pour le jaune.
Tous les besoins de la villa sont satisfaits par ses productions.
Pour se nourrir, on cultive des céréales.
Le froment pour le pain blanc du maître, le méteil pour celui des domestiques, l’orge pour la cervoise, l’avoine pour les bouillies et la nourriture des chevaux.
Dans les potagers, on trouve les fèves, les lentilles, les choux, les oignons, les laitues.
Les vergers offrent des cerises, des pommes, des poires, des prunes, des noix.
On n’oublie pas de se désaltérer, on est en Gaule après tout !
Certes, on boit de la cervoise, de l’hydromel, mais aussi du vin, capiteux, parfumé que l’on garde bien précieusement dans des tonneaux de châtaignier.
On mange aussi toutes sortes de viandes.
De la volaille, du bœuf, du mouton, mais surtout du porc.
Les Gaulois sont les rois incontestés de la charcuterie (pâtés, boudins, saucisses).
Les chèvres, dont on favorise la lactation en leur faisant manger du cytise, fournissent de bons fromages.
Les abeilles donnent leur miel.
Dans certaines "villae", on pratique aussi la pisciculture.
Malgré le coût de l’installation et de l’entretien des viviers, on élève de nombreux poissons.
Le plat de prédilection est la murène, servie grillée, bouillie ou frite, accompagnée de sauces relevées à base de miel, de poivre, de cumin, de coriandre.
Pour que leurs terres produisent davantage, les Gallo-Romains utilisent des méthodes "modernes".
Ils utilisent déjà des engrais comme le nitre, ils engraissent la terre par la terre.
Dans un sol calcaire ou trop sableux, ils apportent de la marne.
Quand les sols sont trop humides, ils ajoutent du calcaire.
L’outillage aussi est performant.
Faux, plus pratique que la faucille, fléau articulé, charrue à soc de fer ou de bronze et surtout la fameuse moissonneuse à roues, une grande caisse aux bords garnis de dents, poussée par un mulet, si bien que les épis arrachés par les dents, tombent dans la caisse.
Les forêts étaient aussi des réservoirs de nourriture.
On y piégeait des lapins et des perdrix au collet, on y engraissait les porcs avec les glands, on y cueillait des noisettes, des champignons, des nèfles, des prunelles, des châtaignes.
On y chassait aussi les biches, les cerfs, les chevreuils, les sangliers pour la viande ; les martres, les écureuils pour la fourrure.
La demeure seigneuriale était dotée de tout le confort.
Le chauffage central, l’air brûlant circulait sous les planchers et derrière les parements des murs.
L’eau courante aussi, grâce à une grande roue élévatrice qui montait l’eau de la rivière.
Les matériaux utilisés pour les aménagements intérieurs étaient luxueux et coûteux.
Mais cette recherche permanente du luxe, de la douceur de vivre fera que le terme "villae" se videra, peu à peu de son sens originel.
Il ne désignera plus une exploitation agricole, mais une résidence secondaire, "une maison des champs" construite par des citadins aisés, avides de calme et d’air pur…
Les "Villae" ne durèrent que le temps de la "Pax Romana".
La "villae", la "ferme", ne renaîtra qu’aux 8 et 9ème siècles, à l’époque carolingienne.
Sous la pression des envahisseurs normands et hongrois, les habitants des campagnes vont se regrouper pour mieux se protéger.
La construction sera bien différente de celle de la villa gallo-romaine.
Certes, on retrouvera le même souci de vivre en autonomie et de pourvoir à tous ses besoins, mais plus d’ouvertures sur la nature.
On dresse des palissades, des tours de guet.
On élèvera même des mottes féodales, ancêtres de nos châteaux forts.
C'est à partir du 11ème siècle que s'installent doucement les moulins à vent en France. Il est admis que ceux-ci auraient été introduits par les croisés revenant de Terre Sainte, comme tout ce qui venait de la Méditerranée orientale. Ils furent baptisés "Moulins-turquois". Si mettre en route un moulin à eau ne présente guère de difficultés, il en va tout autrement quand il faut amener les ailes à la prise du vent. Plusieurs types de moulins ont été conçus. Le "Moulin Pivot" se rencontre dans le Nord.
Le "Moulin Sarrazin" ou "Moulin à Cavier" est lui essentiellement angevin. Le corps de ces moulins est tout en bois et scellé dans une base en maçonnerie. Il est orienté à l'aide de l'échelle d'accès. En Vendée, ainsi que dans toute la partie sud de la France, on trouve le "Moulin Tour", également appelé "Moulin à Chandelier", où le corps tout entier est maçonné. Les ailes sont supportées par une toiture conique que l'on fait pivoter au moyen de la "guivre", longue perche de bois qui descend jusqu'au sol sur un rail de bois, le "chemin", enduit de suif (graisse animale). Dans le Marais et tout le plat pays, ces moulins possèdent plusieurs étages. Les ailes, en croix, sont formées de deux "vergues" dans lesquelles sont enfoncés les "verrons".
65 m² environ de grosse toile de lin étaient drapés par le meunier, attachés par des lanières. D'autres, plus récentes, de type "Berton" (du nom de leur inventeur de la Chapelle Saint Denis) sont des ailes articulées en bois, généralement de pitchpin. Dans les moulins de quelque importance, le "farinier" était aidé par un "Chasseron" qui faisait le transport des "pochées" de grains ou de farine. Une fois remplis, les sacs étaient presque aussi hauts qu'un homme. Les sacs étaient marqués vers leur ouverture d'un triangle noir ou rouge, ou bien d'un cœur de même nuance ou encore d'une croix faite de fils de couleurs vives. C'était autant de marques de propriété.
Les activités artisanales du meunier étaient nombreuses et variées. Effectuer les petites réparations d'entretien, et, périodiquement, mettre le moulin en chômage pour procéder au repiquage des meules. Refaire leurs stries rayonnantes abîmées par l'usage, avant qu'elles n'aplatissent le grain au lieu de le moudre en farine. Ce repiquage, au marteau de moulin coupant de chaque bout, demandait de la patience et de l'adresse pour conserver la bonne forme de surface des meules. Légèrement bombée pour la "dormante" ou "gisante" et creuse pour la "tournante".
Le moulin étant en action, il lui fallait ne pas se laisser endormir par le tic-tac régulier du babillard et ne pas oublier d'approvisionner en grains la trémie d'alimentation. Il est vrai qu'un dispositif aussi simple qu'ingénieux fait sonner une clochette avant que la trémie ne soit vide. Surveiller et régler le blutoir afin que le blutage entre farine et son soit correct. Ensacher et peser les produits de la mouture. Tenir les cahiers de comptes à jour de toutes opérations. Nettoyer et graisser toutes les parties mécaniques en contact de frottement. Enfin, il devait constamment veiller à la bonne orientation de la voilure et au réglage de sa surface, en fonction de la direction et de la puissance du vent. Cette surveillance constante du temps, la connaissance des vents, l'observation des nuages, des variations de température, faisaient de ces meuniers de très bons météorologistes.
Il y a des mondes et des époques que l’on croyait à jamais disparus.
Pourtant, la forêt centenaire du Puy du Fou est devenue leur refuge et l’Histoire continue.
Venez percer le mystère de ce lieu hors du temps et vivez une expérience inoubliable chargée en émotions fortes et en grands spectacles pour toute la famille !
Le Grand Parc du Puy du Fou est un véritable "livre ouvert" au pays de la mémoire.
Plus de 50 ha en liberté pour découvrir le premier parc français de divertissement historique et écologique réservant bien des surprises à ceux qui ont choisi de prendre le temps d'un autre temps.
Plâtre original pour le monument à BONCHAMPS, daté de 1822.
DAVID (Pierre-Jean) dit DAVID D'ANGERS Né à Angers en 1788, mort à Paris en 1856. A cinq ans, il suit son père engagé volontaire dans l'armée républicaine contre les Vendéens Elève de Delusse, il part à Paris en 1808 pour tenter l'Ecole des Beaux-arts Elève du sculpteur Roland Suit les cours d'anatomie du chirurgien Beclard Reçoit en 1810 une bourse annuelle de la ville d'Angers Février 1811, Prix de la tête d'expression Septembre 1811, Premier prix de Rome 1811-1816 : séjour en Italie (Rome), fréquente l'atelier de Canova.
1826 : nommé professeur à l'Ecole des Beaux-Arts et membre de l'Institut Octobre 1848 : député de Maine-et-Loire à la Constituante Exilé après le 2 décembre 1851 Séjours en Belgique et en Grèce, rentre en France en 1854 et s'installe à Nice.. Parlons un peu de la sculpture. Inscription sur le socle : "Grâce aux prisonniers - Bonchamps l'Ordonne". Le général Bonchamps est représenté dans une position étonnante pour une sculpture funéraire. Il est drapé, demi allongé sur son brancard, le torse nu, les bottes aux pieds et les armes proches.
Le sculpteur a ici valorisé le geste ultime du pardon. Dans cette composition, P.-J. David d'Angers distribue les masses et les plans afin que la lumière accroche les éléments qu'il souhaite dramatiser. Le geste de la main, le travail de l'anatomie, la nervosité du visage, renforcent ce sentiment. Charles Melchior Artus de Bonchamps, né en 1759, vit sur ses terres de la Baronnerie lorsque l'insurrection vendéenne vient lui demander de prendre le commandement d'une armée. Le 17 octobre 1793, Bonchamps est blessé mortellement à Cholet. Avant d'expirer, cet homme de foi, ordonne la grâce des prisonniers républicains entassés depuis plusieurs semaines dans l'église de Saint-Florent.
Le geste du général vendéen resta gravé dans la mémoire de Pierre-Jean David dont le père fut sauvé à cette occasion. "En exécutant ce monument j'ai voulu acquitter autant que cela m'est possible, la dette de reconnaissance de mon père. Bonchamps, homme glorieux, tu as légué à l'humanité un trait qui ne sera pas perdu. En faisant ton monument, j'ai cédé au besoin de consacrer un grand exemple. J'ai laissé parler la reconnaissance que te devait le fils d'un républicain que tu as sauvé... " (P.-J. David d'Angers, Correspondance).
En 1817, les restes de Bonchamps sont retrouvés dans le cimetière de Varades et sont provisoirement déposés dans la chapelle de famille. Une souscription est autorisée en juillet 1817 pour l'érection d'un monument dans l'église abbatiale de Saint-Florent. La statue est l'oeuvre de P.-J. David d'Angers, l'architecture du tombeau a été dessinée par A. Leclère. L'Etat a fait don des marbres, le Conseil Général de Maine-et-Loire a voté une subvention de 10 000 francs de l'époque, mais quatre souscriptions ont été nécessaires pour réunir les 43 000 francs du devis définitif.
LE BLANT (Julien) Né à Paris en 1851. Élève de Girard. Peintre d'histoire et de genre. Nombreuses scènes de chouannerie et des guerres de Vendée. 1874 : 1ʳᵉ participation au Salon. Plusieurs fois récompensé. Huile sur toile, 1878 est d'une hauteur de 1,4 m et une largeur 2,06 m Maurice Gigot d'Elbée, né dans une famille de la noblesse originaire d'Allemagne, il assume à St Martin-de-Beaupréau les fonctions de procureur-syndic. Son esprit modéré est heurté par les crimes commis au nom de la Révolution et par le sort réservé à la famille royale. Il décide de défendre la cause monarchique et devient l'un des chefs de l'armée catholique et royale. Il est élu généralissime en juillet 1793. Blessé à la bataille de Cholet, il se réfugie à Noirmoutier où il est arrêté en décembre 1793. Il y est fusillé le 4 janvier 1794. La scène représente le héros vendéen, exécuté dans son fauteuil, à côté d'autres victimes, après que les troupes du général Turreau situées à droite, l'aient traîné, blessé, sur la place du château de Noirmoutier. Lors de son envoi au Salon de 1878, l'œuvre était accompagnée de la légende suivante :
"On mit d'Elbée dans un fauteuil et on le fusilla avec Duhoux d'Hauterive et de Boissy, ses parentes et Wielard qui avait rendu Noirmoutier à Charette eut le même sort". Le traitement de l'espace et la répartition des personnages ne sont pas sans rappeler une autre œuvre de J. Le Blant, "L'exécution du général de Charette place Viarme" réalisée à une date ultérieure, (1883).
La région de la Vendée, située dans l’ouest de la France, a joué un rôle crucial pendant la Révolution française et a été un conflit sanglant qui a opposé les républicains (surnommés les "bleus") aux royalistes (les "blancs").
Malgré son soutien initial à la Révolution, la Vendée s’est progressivement opposée au nouveau régime, donnant lieu à une rébellion armée connue sous le nom de "Guerre de Vendée".
L’une des principales tactiques utilisées par les Vendéens était celle des embuscades, permettant à ces paysans insurgés de harceler et de surprendre les troupes républicaines, ce qui a eu un impact décisif sur le cours du conflit.
Les Vendéens étaient un groupe hétéroclite de paysans, de nobles qui craignaient de perdre leurs privilèges et de prêtres royalistes qui se sont soulevés contre la Révolution française.
Issus principalement de familles catholiques et monarchistes, ils refusaient les changements politiques, sociaux et religieux imposés par le nouveau régime républicain.
Malgré leurs origines diverses, les Vendéens partageaient un profond attachement à la Couronne, à l’Église catholique et aux traditions de l’Ancien Régime.
Leur soulèvement a pris la forme d’une véritable guerre civile, marquée par une résistance acharnée et des affrontements particulièrement sanglants avec les forces républicaines.
Conscients de leur infériorité numérique et de leurs moyens limités face à l’armée républicaine, les Vendéens ont développé une stratégie de guérilla basée sur une grande mobilité et des attaques par surprise.
Ils ont ainsi tiré parti de leur excellente connaissance du terrain vallonné et boisé de leur région pour tendre des embuscades à leurs ennemis.
Les Vendéens choisissaient soigneusement les lieux propices aux embuscades, comme des chemins creux, des carrefours, des ravins ou des paysages composés de haies.
Ils se dissimulaient dans la végétation ou derrière des obstacles naturels, attendant patiemment le passage des troupes républicaines pour les prendre par surprise et les accabler sous un feu nourri.
L’effet de surprise était essentiel aux embuscades vendéennes.
Grâce à un vaste réseau d’informateurs et de signaux, les Vendéens pouvaient se mobiliser rapidement et de manière coordonnée pour mener leurs embuscades.
Ils pouvaient ainsi se rassembler rapidement sur les lieux choisis pour l’embuscade, tout en restant extrêmement mobiles pour éviter d’être encerclés.
Cette agilité leur permettait de frapper, de se replier, puis de réapparaître ailleurs.
Ils utilisaient des cloches d’églises, les ailes des moulins à vent pour se prévenir de l’arrivée des forces ennemies et se rassembler en un point stratégique.
En multipliant les embuscades, les Vendéens ont réussi à harceler et à user les troupes révolutionnaires, les empêchant de mener une campagne militaire efficace.
Contrairement à l’armée républicaine, les Vendéens privilégiaient un armement rudimentaire, léger et maniable, des bâtons, des piques, des faux emmanchées à l’envers, des fourches aiguisées, des couteaux de sabotier, et plus tard, des fusils et des baïonnettes pris à l’ennemi, renonçant ainsi à l’utilisation d’artillerie lourde et de cavalerie.
Habitués à manier ces armes avec une grande précision, c’était un atout décisif dans les combats rapprochés des embuscades.
Grâce à ces attaques surprises, les insurgés ont remporté de nombreuses victoires tactiques, s’emparant d’armes, de munitions et d’équipements qui ont renforcé leur capacité de combat.
Mais ces ressources s’épuisaient rapidement face à l’intensité des combats et cet appauvrissement progressif a sérieusement compromis la durabilité de leur effort de guerre.
Les embuscades ont considérablement retardé et usé les forces républicaines, les obligeant à s’adapter constamment à cette tactique guérilla.
Cet enlisement des troupes républicaines a contribué à freiner la progression de la Révolution dans l’ouest du pays, forçant le gouvernement à dévier une partie de ses efforts militaires pour faire face à la résistance vendéenne.
Devant les embuscades vendéennes dévastatrices, les forces républicaines ont dû s’adapter et ajuster leur stratégie pour écraser la rébellion.
Initialement déstabilisées par la mobilité et l’effet de surprise des attaques vendéennes, les troupes républicaines ont progressivement développé de nouvelles tactiques pour contrer cette forme de guerre irrégulière, notamment en adoptant des armes plus légères et maniables, mieux adaptées aux combats en milieu forestier.
L’un des principaux défis a été d’identifier les zones propices aux embuscades et d’y déployer des mesures de sécurité renforcées.
Les républicains ont ainsi appris à mieux surveiller les routes, les chemins creux et les zones boisées susceptibles d’être utilisés par les insurgés pour tendre leurs pièges.
Ils ont également amélioré leur renseignement et leur coordination pour mieux anticiper les mouvements des Vendéens.
Les combats incessants, la perte de proches et l’insécurité permanente ont pris un lourd tribut sur le moral des Vendéens.
Malgré leur ténacité, cette guerre d’usure a progressivement érodé leur détermination, les rendant vulnérables à la fatigue et au découragement.
La nécessité de déployer des ressources importantes pour faire face à la guérilla vendéenne a aussi engendré des coûts humains et financiers considérables pour le gouvernement révolutionnaire.
Les difficultés rencontrées dans la Guerre de Vendée ont contribué à fragiliser le jeune régime républicain, qui a dû faire face à de multiples défis sur plusieurs fronts.
L’héritage des embuscades vendéennes s’est durablement inscrit dans l’histoire militaire.
Au-delà de leurs succès tactiques, les Vendéens ont contribué à façonner de nouvelles doctrines militaires.
Les tactiques innovantes développées par ces insurgés, mêlant mobilité, élément de surprise et soutien de la population locale, ont servi de modèle pour de futures doctrines de guerre irrégulière.
La participation active des femmes et des civils a également souligné l’importance du soutien de la population dans ce type de conflit asymétrique.
La capacité des Vendéens à s’adapter constamment aux réponses des républicains a également mis en lumière l’importance fondamentale de la flexibilité et de l’adaptabilité dans les opérations militaires modernes.
La guerre n’est plus une succession de manœuvres préétablies, mais un processus dynamique où l’anticipation et l’innovation sont essentielles pour surpasser un adversaire agile et déterminé.
Grâce à leurs tactiques innovantes de guérilla, ces insurgés ont réussi à tenir tête pendant plusieurs années aux forces républicaines mieux équipées, infligeant de lourdes pertes et retardant considérablement la progression de la Révolution dans l’ouest du pays.
Bien que finalement vaincus, les Vendéens ont laissé une empreinte indélébile sur l’art de la guerre, inspirant les stratèges militaires futurs.
Ce conflit reste l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire de France entre 1793 et 1796, suscitant encore aujourd’hui des débats idéologiques et des controverses sur la qualification de "génocide".
Ces affrontements, ont été très meurtriers, avec un bilan estimé à au moins 300 000 morts soit par les combats, soit par les exactions républicaines.
Les villages incendiés et les terres ravagées ont laissé des cicatrices profondes dans le paysage et dans les cœurs des Vendéens.
Par exemple, à Nantes, le révolutionnaire Carrier noyait ses victimes dans la Loire, tandis que les tristement célèbres "colonnes infernales" de Turreau ravageaient le Bocage.
Bien que la guerre de Vendée ait officiellement pris fin en 1796, des heurts ont persisté jusqu’en 1832, d’où l’appellation des "Guerres de Vendée".
La guerre a laissé une division profonde entre les Vendéens eux-mêmes, et entre la Vendée et le reste de la France.
Cette division a perduré pendant des générations et a influencé la politique locale et nationale.
Le traumatisme de la guerre a profondément marqué la mémoire collective en Vendée.
Les récits de la guerre ont été transmis de génération en génération, renforçant un sentiment d’identité distincte.
La guerre a également eu un impact sur la pratique religieuse en Vendée.
La persécution de l’Église catholique pendant la guerre a renforcé l’attachement des Vendéens à leur foi et à leurs traditions religieuses.
Le jour tire son rideau ...
Une petite lumière troue la nuit qui vient de s'installer.
Soudain, une voix s'élève, profonde, vibrante.
La mémoire reprend la parole.
Une histoire commence, l'Histoire recommence.
Son souffle s'élève, envahit l'espace : treize mille cœurs communient et battent comme un seul homme.
Acteurs, spectateurs, tous passagers du temps.
Pour un voyage dont on ne revient jamais tout à fait.
Ici, pour une nuit, pour la vie, la Vendée est un théâtre à ciel ouvert.
Ici, dans la rumeur qui monte des gradins, l'émotion bat au cœur comme un décompte avant les trois coups.
Comme la certitude d'un événement d'un juste retour du temps, d'une ombre qui s'avance dans le soir….
Au Puy du Fou, les acteurs n'interprètent pas un rôle, ils accomplissent leur histoire, celle de leurs pères, celle de la Vendée.
Chaque été, les Puyfolais donnent le meilleur d'eux-mêmes pour vous offrir une soirée inoubliable.
Acteurs, spectateurs, tous passagers du temps.
Ici, la mémoire reprend la parole, en lettres d'or et de feu.
Rien n'est trop beau, et ces instants sont soudain les nôtres pour les avoir partagés.
Toute l'action s'organise autour du face à face entre Jacques Maupillier, paysans vendéens et un vieux marchand ambulant qui portent de siècle en siècle la grande saga de leur "province". Mémoire de tout un peuple, le voyageur raconte au jeune Jacques l'histoire de ses ancêtres.
Ici, les siècles rebondissent comme des flèches d'eau à hauteur des visages.
Du Moyen-âge à la Seconde Guerre Mondiale, le vieux galopin égrène les époques, avec leur lot de joies et de peines.
Et chaque siècle qu'il déploie fait apparaître des décors inattendus et appellent de nouveaux personnages, par milliers.
Le laser et l'octophonie modèlent les fragiles silhouettes de la guerre et de la paix, du doute et de l'espoir.
Rien n'est laissé au hasard afin que le rêve prenne forme, entre tradition et modernité.
Ici, la féérie virevolte entre le ciel, l'eau et la terre.
Autant de tableaux vivants reconstitués dans l'interstice de l'ombre et de la lumière.
Sur champs de danses et de batailles, le feu sculpte la nuit dessinant une immense fresque vivante où l'Histoire éclate en de multiples tableaux.
Pages sanglantes feuilletées dans les larmes et la fureur, explosions de rires au retour des jours heureux.
L'émotion scelle ici de fulgurantes images.
Et ces instants sont soudain les vôtres pour les avoir partagés pendant une heure quarante de spectacle total où l'on voit passer l'Histoire sans voir passer le temps.
Le "Mime et l’Étoile" est un spectacle grandiose du Puy du Fou, élu deux fois “Meilleur Spectacle du Monde” dès sa première saison.
Laissez-moi vous plonger dans cette histoire captivante.
Dans le spectacle, Garance est mise en scène aux côtés de Mimoza, un jeune mime rêveur d’origine tzigane.
Nous sommes en 1914, et les visiteurs sont invités dans un studio pour assister, en silence, au tournage d’un tout nouveau film mettant en scène deux personnages :
Garance, décrite comme une étoile montante du 7ᵉ art au début du XXe siècle, et Mimoza, le jeune mime rêveur.
Sur le plateau, le réalisateur Gérard Bideau espère réaliser son rêve.
Il est convaincu que seul un amour sincère pourra offrir au cinéma muet et noir et blanc une couleur et un son.
Devant la caméra du metteur en scène, Mimoza, malgré son statut de mime, puise dans ses rêves d’enfance mille tours et illusions pour impressionner Garance qui a déjà gagné son cœur.
Mais le tournage prend une tournure dramatique et est soudainement interrompu par un événement dramatique qui bouleverse la vie du jeune Tzigane, mais bouscule aussi les sentiments naissants de Garance et anéantit tous les espoirs du réalisateur.
C’est une histoire d’amour poignante et émouvante qui se déroule dans le contexte fascinant de la naissance du cinéma.
Le spectacle est un hommage aux pionniers du cinéma, comme les frères Lumière, Méliès, Keaton, Chaplin, et une plongée au cœur de la Belle Époque
Il célèbre l’insouciance de cette époque et rend hommage aux premiers réalisateurs, véritables explorateurs de l’âge d’or du cirque tzigane et des illusionnistes.
Une parenthèse enchantée de notre Histoire suspendue dans l’éternité, comme un souvenir d’enfance.
Le "Mime et l’Étoile" est une révolution scénographique.
Il restitue en direct l’esthétique exacte d’un film d’époque en noir et blanc, sans filtres ni artifices entre l’œil du spectateur et la scène.
Les décors, les accessoires mobiles, les centaines de costumes et les effets de scène créent une illusion saisissante.
Pour embarquer le spectateur dans un travelling géant, comme celui d’une caméra de cinéma, le Puy du Fou réalise une nouvelle prouesse technique et artistique.
Les façades des maisons et des devantures de magasins d’une rue typique de la Belle Époque défilent en décor réel devant une tribune captivée, tandis que les 120 personnages de l’histoire évoluent sur un sol mobile, renforçant l’illusion d’un travelling de près de 2 km.
La fête des Rois se célèbre chaque année le 13ᵉ jour après Noël. Elle représente l'adoration des Rois mages devant la crèche.
La première reconnaissance du Christ par les hommes est une fête chrétienne ancrée dans les traditions. Jésus étant né à Bethléem de Judée au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem en disant : "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage."
Aucune autre information ne sera donnée sur l'identité, la provenance ou même le nombre précis de ces mystérieux mages venus d'Orient. Ils jouèrent cependant un rôle crucial auprès de l'enfant-roi le plus célèbre de l'humanité. Ils sont avant tout un signe et un message. C'est d'eux que le roi Hérode, souverain à Jérusalem, apprend la venue au monde d'un autre roi des Juifs. Hérode est vieux et malade. Après avoir assis son pouvoir sur le meurtre, il s'inquiète de sa succession. Et voilà que des étrangers lui parlent d'un nouveau-né qu'ils veulent adorer comme roi ! Hérode rassemble alors grands prêtres et scribes. Ils extraient du livre du prophète Michée la citation désignant Bethléem comme lieu de naissance de "celui qui doit régner sur Israël" et Hérode y envoie les mages, bientôt guidés par l'étoile qui finalement s'arrête au-dessus de l'endroit où repose l'enfant. Aussitôt, les voyageurs se prosternent et présentent à Jésus leurs offrandes. Puis, avertis en songe d'un danger, ils rentrent dans leur pays sans retourner chez Hérode. Heureuse inspiration puisque Hérode, roi terrestre, voulait les interroger afin de mettre à mort le roi céleste.
Furieux d'avoir été trahi, Hérode ordonne alors le massacre de tous les enfants de moins de deux ans se trouvant à Bethléem. Ce sera "le massacre des innocents". Inutile, car Jésus est déjà en Égypte. Dans l'histoire, le choix des mages n'est pas fortuit. Ils sont des étrangers venus d'Orient et, selon l'expression même des juifs, des païens ou "Gentils". Néanmoins, ce sont eux qui identifient Jésus comme le Messie, qui lui offrent l'or qui honore le roi, l'encens qui honore le dieu et la myrrhe qui accompagne la mort.
L'astre qu'ils ont suivi, l'étoile, a beau être mentionné dans la Bible comme désignant le Sauveur, le peuple élu ne l'a pas reconnu. Seuls des païens qui n'attendaient pas de Messie, s'agenouillent devant son berceau. Les Rois Mages représentent non seulement le monde païen, mais aussi et surtout le monde entier, l'universalité. Voilà pourquoi ils viennent d'Orient, c'est-à-dire, de là où le soleil se lève. Et ils y retournent afin d'annoncer ce qu'ils ont vu à Bethléem.
Ils représentent l'humanité dans sa totalité et sa diversité. Ils résument tantôt les trois races : blanche, asiatique et noire, tantôt les trois âges de la vie : vieillard, homme d'âge mûr et jeune homme imberbe. Quant à leur qualité de roi, elle s'explique, elle aussi, sur le plan du symbole. Les mages sont rois, car ils incarnent les nations païennes converties au christianisme. Cette royauté des mages trouve également sa justification dans les Écritures : "Les nations vont marcher vers ta lumière et les rois vers la clarté de ton lever…
La fortune des nations viendra jusqu'à toi." Un texte du XII siècle les décrits même de façon très explicite, comme s'ils étaient de vieilles connaissances : "Le premier s'appelait Melchior. C'était un vieillard à cheveux blancs et à longue barbe. Il offrit de l'or au Seigneur, signe qu'il reconnaissait sa royauté. Le second, Gaspar, jeune encore, imberbe et rouge de peau, lui offrit de l'encens pour reconnaître sa divinité. Quant au troisième, de visage noir et portant également la barbe, il avait pour nom Balthazar et présenta de la myrrhe…"
Trois offrandes, trois races, trois âges, trois personnes pour un seul Dieu… d'où, trois Rois Mages auprès de la crèche.
Entrant dans la salle des tableaux, nous sommes plongés dans un dialogue entre Diane et ses tableaux, dont son aïeul, hanté par son passé glorieux, voulant retourner sur le champ de bataille de Bouvines.
Pendant des siècles, le combattant qui luttait souvent en hordes compactes et indisciplinées, domina la plupart des guerres de l'Antiquité et du Moyen Âge.
L'ascension de Sparte dans la Grèce antique montra ce qu'une infanterie professionnelle et disciplinée lourdement armée pouvait accomplir devant un ennemi supérieur en nombre.
Comme le démontra Alexandre le Grand dont les phalanges macédoniennes parurent longtemps invincibles.
Plus tard, les Romains créèrent la plus complète et la plus efficace armée professionnelle du monde ancien, grâce à une infanterie bien entraînée, manœuvrant en cohortes homogènes et compactes, et dominèrent les champs de bataille de la Méditerranée pendant des siècles.
Toutefois, la technologie militaire et le professionnalisme régressèrent.
Seuls les Normands et les Byzantins conservèrent la tradition du guerrier professionnel.
À partir du XIVe siècle, les armées professionnelles recommencèrent à s'imposer sur les champs de bataille et purent battre de façon décisive un ennemi supérieur en nombre.
Mais revenons à la bataille de Bouvines.
Philippe Auguste (1165-1223), roi de France, y vainquit la coalition d'Otton IV (1175-1218), empereur romain germanique, de l'Anglais Jean sans Terre (1166-1216) et des comtes Ferrand de Flandre (1188-1233) et Renaud de Boulogne (1165-1227).
Cette victoire confirma la souveraineté du roi sur la Bretagne et la Normandie.
Il avait été prévu qu'Otton, Ferrand et Renaud marcheraient sur Paris depuis le nord et que Jean débarquerait sur la côte atlantique avant de se diriger lui aussi vers Paris.
Alors que Jean fut vaincu par les troupes royales françaises le 2 juillet 1214 près d'Angers, Philippe Auguste affronta l'armée du Nord dans la plaine près de Bouvines le 27 juillet 1214, en Flandre.
Otton IV déploya ses 25 000 hommes.
Ses chevaliers répartis en deux groupes sur les flancs, l'infanterie au centre et une réserve de cavalerie à l'arrière.
Les troupes de Philippe Auguste, qui montaient à 15 000 hommes, adoptèrent une formation similaire.
La bataille débuta par un affrontement de cavalerie sur le flanc droit français.
Au centre, l'armée impériale (qui comprenait la puissante infanterie des Pays-Bas) poussa vers l'avant, mais la cavalerie française, commandée par le roi, la força à reculer.
Les Français triomphèrent sur l'aile gauche et William Longsword, comte de Salisbury (1176-1226), fut fait prisonnier.
La cavalerie française fut aussi victorieuse sur la droite et le comte Ferrand de Flandre fut capturé à son tour.
Au centre, les deux blocs de réserve de cavalerie s'affrontèrent et la France triompha une fois de plus.
Les deux ailes se rapprochèrent pour bloquer la retraite des parties centrales de l'armée impériale. Renaud de Boulogne résista encore courageusement, mais finit par être capturé.
La bataille eut plusieurs conséquences directes.
L'empereur Otton IV fut détrôné par Frédéric II Hohenstaufen (1194-1250) et Jean sans Terre si affaibli qu'il fut obligé de signer la Magna Cana (charte des droits anglais).
Pertes : Français, 1000 sur 15000.
Coalition, 1000 tués et 9000 prisonniers sur 25000.
En entrant dans la chapelle, on remarque, à l’extrémité des deux premières poutres en entrait (transversales), quatre engoulants monstrueux. L’entrait, c’est la base du triangle d’une charpente. Engoulant, provient de la racine "gueule" ou "goule", se référant à l'organe servant : "à parler, à crier, à manger". Le verbe "engueuler" en est un dérivé. Ce mot est conservé en héraldique et en architecture. Au Moyen-âge engouler signifiait "avaler". Caractéristiques de l’art médiéval, l'engoulant ou rageur est représenté dans la religion chrétienne par de nombreux animaux comme le serpent ou le sanglier, le dragon qui orne souvent le coin des poutres maîtresses.
Mais pourquoi de telles représentations aux points stratégiques des églises ? Dans le monde chrétien, l’engoulant représente les forces du mal, recevant en châtiment sur leur corps,… le poids de la voûte céleste. "Il faut bourrer la gueule des monstres par la croix, symbole de la chrétienté", telle pourrait être la devise de ceux qui ont sculpté les engoulants.
Mais, l'idée la plus couramment admise est que ces animaux représentent l'entrée du "Léviathan". Le "Leviathan" ou "Rahab" provient de la mythologie phénicienne représentant le monstre marin du chaos primitif. Ce terme hébreu figure 6 fois dans la Bible et représente l'un des principaux démons de l'enfer. Le Léviathan personnifie le Diable, les forces du Mal que seule l’épée de Dieu, dit-on, parviendra un jour à tuer.
Dans cette hypothèse, ce sont les poutres qui bouchent la gueule des dragons (porte de l’enfer) par la croix, symbole de la chrétienté. Il est possible de trouver des engoulants sur les entraits, les sablières et également à la base des poinçons.
Entre 1871 et 1914, l’Europe profite d’une paix relative. La rivalité franco-allemande, plus vivace que jamais, se détourne de la "ligne Bleue Des Vosges" et s’exprime hors du continent européen. Marquée par son humiliante défaite dans la guerre de 1870, la France fait de son empire colonial un exutoire à ses frustrations. L’Allemagne de l’empereur Guillaume II, jusqu’alors hermétique aux questions extra-européennes, s’engage dans une politique expansionniste agressive et regarde les possessions coloniales des autres puissances. Le début du 20ᵉ siècle est le temps des alliances complexes et d’une course aux armements qui vont déboucher sur le conflit le plus meurtrier de l’histoire. Depuis 1904, l’Entente cordiale est établie entre la France et la Grande-Bretagne, rejointes en 1907 par la Russie au sein de la Triple-Entente. Elle répond à la Triple-Alliance ou "Triplice", signée entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie en 1882. L’équilibre de l’Europe est fragile.
En 1911, l’envoi d’une canonnière allemande dans la baie d’Agadir, au Maroc, manque de peu de déclencher une guerre. Dans les Balkans, la fragmentation territoriale imposée par les puissances lors du congrès de Berlin de 1878 a créé une situation explosive. Les guerres balkaniques de 1912 et 1913 sont les prémices du conflit mondial. Le 28 juin 1914, l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, en Bosnie, déclenche l’embrasement général. Le 28 juillet, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Le lendemain, la Russie, alliée historique des Serbes, ordonne la mobilisation. L’événement déclenche une réaction en chaîne.
Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Le lendemain, le Royaume-Uni entre à son tour en guerre… On prévoit un conflit bref, mais violent. Pour la France, une chose importe est de récupérer l’Alsace et la Lorraine, perdues en 1871. Le 5 août 1914, suivant le "plan Schlieffen", l’armée allemande, commandée par von Moltke, pénètre en Belgique neutre. Joffre, général en chef des forces françaises, applique aveuglément le "plan XVII" et concentre ses efforts sur l’Alsace et la Lorraine. Le 23 août 1914, les Allemands percent les Ardennes et menacent Paris.
10 000 soldats sont envoyés sur le front de la Marne (grâce aux taxis parisiens) et réussissent du 6 au 12 septembre1914 à enrayer l’avancée allemande. Un nouvel enjeu se dessine. Les ports de la Manche et de la mer du Nord, voies de communication entre France et Grande-Bretagne. La bataille d’Ypres, du 29 octobre au 24 novembre 1914, victoire décisive alliée, est le dernier épisode de cette "course à la mer". À l’approche de l’hiver, le front se stabilise. De part et d’autre, on creuse des tranchées. En 1915, Joffre lance des offensives en Champagne, en Artois et sur la Woëvre. Des opérations secondaires sont conduites en Flandres, en Argonne, dans les Vosges. La deuxième bataille d’Ypres crée un effroyable précédent dans l’histoire militaire.
Le 22 avril 1915, les Allemands lâchent dans l’atmosphère 150 tonnes de gaz asphyxiant (gaz moutarde), faisant 5 200 morts. À Verdun, dans la Meuse, saillant dans la ligne de front, le général Falkenhayn veut "saigner à blanc l’armée française". De février à décembre 1916, 163 000 Français et 143 000 Allemands vont mourir dans les tranchées. Les lignes sont disloquées par le déchaînement de l’artillerie. Les positions perdues un jour sont reprises le jour suivant dans un va-et-vient incessant.
La France ne veut à aucun prix abandonner ce haut lieu de son histoire. C’est à Verdun en 843 qu’a été scellé le partage de l’Empire carolingien donnant naissance à la France. C’est là aussi que Charlemagne a partagé son Empire, et les forts qui protègent la ville, dont celui de Douaumont, sont un sujet de fierté nationale en France. Pour l’Allemagne, une victoire à Verdun devient impérative. Le général Falkenhayn en charge des opérations sur le front de l’Ouest a toute la confiance du Kaiser Guillaume II pour mener à bien cette offensive, que l’on espère décisive. Fin décembre, Falkenhayn a fixé son choix.
Ce sera Verdun. Près d’un siècle plus tard, ses intentions exactes demeurent mystérieuses, car le mémorandum de Noël 1915, dans lequel le général allemand se serait fixé comme objectif celui de "saigner à blanc l’armée française", est probablement une invention de l’après-guerre. Mais si l’on admet que son intention était celle-là, le secteur de Verdun semble l’endroit idéal pour mener une bataille d’usure. Depuis 1914, la région fortifiée de Verdun (RFV) forme un saillant sur la rive droite de la Meuse, que l’on peut donc attaquer depuis plusieurs directions.
Il est par ailleurs très mal desservi côté français, puisqu’une seule ligne de chemin de fer, étroite, reliant Bar-le-Duc à Verdun, peut permettre d’y acheminer rapidement des renforts et du matériel. Falkenhayn a prévu une attaque sur un front de 7 km, sur la rive droite de la Meuse. Six divisions d’infanterie, soutenues par un millier de pièces de tous calibres, dont des obusiers de 420 mm, doivent s’emparer dans les meilleurs délais du terrain qui les sépare de la ville de Verdun, soit une petite quinzaine de kilomètres. Face à eux, deux divisions françaises, déployées dans des tranchées peu profondes et manquant souvent de barbelé. Le 21 février, l’attaque commence par un bombardement d’une violence telle qu’il est audible à plus de 200 km. Après un pilonnage de près de huit heures et vers 17 heures, l’infanterie allemande sort de ses abris.
On a affirmé aux soldats allemands qu’ils ne rencontreraient aucune résistance. Mais rapidement, dans les cratères et le sol ravagé par les obus, des soldats français se dressent et livrent bataille avec l’énergie du désespoir. Ils ne peuvent que retarder la marche. En trois jours, la progression allemande est spectaculaire de près de 5 km. Le fort de Douaumont, défendu par une compagnie de territoriaux, tombe sans combattre le 24 février 1916.
C'est pour certain commun de dire qu'en Vendée tout a été brûlé pendant la Révolution. Si on ajoute les châteaux-forts, démantelés sur l'ordre de Richelieu, et tout ce qui fut détruit durant les guerres de Religion, on en déduit qu'il ne reste plus rien de remarquable, comme demeures antérieures au 19ᵉ siècle. Certes, les colonnes infernales avaient pour but de transformer la Vendée en désert. Pour cela, on incendia un peu partout. Dans les campagnes, on s'acharna très particulièrement sur les maisons neuves ou très récentes, comme le grand château du Parc Soubise, Touche près à La Pommeraie et Les Villates à Chantonnay. Mais, heureusement, dans certains cas, les incendiaires allaient vite. Ils avaient fort à faire et, alors que dans les bourgs les troupes étaient relativement nombreuses, on envoyait dans les châteaux et les fermes isolées des groupes plus faibles. Or, à cette époque, dans nos campagnes, plus d'un tiers des terres était à l'état de landes et d'ajoncs.
C'est là que se réfugiaient les Vendéens en cas d'alerte et ces présences invisibles inquiétaient les bleus qui redoutaient toujours une embuscade. Ils s'éloignaient donc dès le feu allumé et, sitôt leur départ, les Vendéens venaient l'éteindre, en commençant le plus souvent par le château. Les dégâts étaient grands, mais les Vendéens parvenaient généralement à les réparer, au moins en partie. Par ailleurs, les maisons nobles étaient très nombreuses. Certaines, perdues dans le bocage, loin des routes, furent oubliées. Enfin, les généraux républicains résidaient dans quelques belles demeures, qui furent donc épargnées. Les guerres de Religion qui, deux siècles plus tôt, avaient été très dures pour les églises, épargnèrent en principe les maisons nobles. De fréquentes parentés unissaient les gentilshommes protestants et les familles catholiques. Et si, pendant les périodes de combats, des parents s'entretuaient quelquefois, lors des trêves, on se retrouvait et on hésitait à détruire la maison de parents ou d'amis, pour le seul motif qu'ils pratiquaient une religion différente. Quant aux châteaux démantelés par Richelieu, on en parle beaucoup, mais les dégâts furent moins graves, en général, que l'abandon par leurs propriétaires des grandes forteresses devenues inhabitables. Au moment de la révocation de l'édit de Nantes, beaucoup de gentilshommes protestants furent menacés de voir raser leur demeure s'ils ne se convertissaient pas. Or, il semble bien que ce projet ne fut mis à exécution qu'une seule fois au manoir de La Grossetière près de Pouzauges. Ce qui signifie que, finalement, la situation de la Vendée, en matière d'anciennes demeures, paraît être très comparable à celle des départements voisins. En Vendée, les fortunes importantes seront rares du XVIe siècle au milieu du XIXᵉ siècle. De ce fait, on construira peu de grandes demeures, mais plutôt des petits manoirs souvent pittoresques et relativement modestes. Au cours du XIXe siècle, une évolution sensible se produit. Les anciens châteaux-forts, qui ont cessé d'être entretenus depuis longtemps, se détériorent lentement. Beaucoup sont encore debout après la Révolution, mais servent de carrière de pierre pour reconstruire les bourgs voisins dévastés par les colonnes infernales. De plus, lors de la vente des biens nationaux, les principaux acquéreurs sont les bourgeois des villes. Mal vus des populations rurales, ils préfèrent continuer à habiter leur maison. Les anciens manoirs deviennent alors la résidence du fermier et se dégradent peu à peu. La prospérité des familles terriennes, du milieu du XIXᵉ siècle jusqu'à la guerre de 1914, contribue aussi à la ruine des anciennes gentilhommières. À cette époque, tous les notables veulent posséder leur château. Le néogothique et la néo-Renaissance sont à la mode. Beaucoup se croient déshonorés si leur maison n'est pas pourvue de tours. Il faut un sous-sol et, au-dessus du rez-de-chaussée, au moins deux étages. L'ardoise est la seule couverture admise et le zinc ne doit pas être ménagé. Quant à la maison des ancêtres, elle est soit rasée, soit transformée en ferme.
Aujourd'hui, le vent a tourné. Plusieurs châteaux du XIXᵉ ont déjà été rasés, par contre, on restaure les vieux logis. Mais le département de la Vendée reste encore riche de belles demeures. Jusqu'à la fin de la guerre de Cent Ans, le Bas-Poitou se trouva être une zone frontière, sur trois côtés. Au nord et à l'ouest, il était bordé par l'Anjou et la Bretagne, au sud, par l'Aunis et la Saintonge, qui dépendaient de l'Aquitaine. En principe, toutes ces provinces faisaient partie du royaume de France. Mais, si leurs souverains rendaient effectivement hommage au roi, pour tout le reste, ils étaient à peu près indépendants, et même parfois en conflit ouvert avec leur suzerain. Ainsi, lors de la guerre pour la succession de Bretagne, les Blois Penthièvre reçurent l'appui du roi de France, alors que les Montfort étaient soutenus par les Anglais. Et ce furent les Montfort qui gagnèrent. Mais, c'est surtout après le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec le nouveau roi d'Angleterre, qu'un état de guerre quasi permanent exista entre Aquitaine et France. Le Bas-Poitou fut même un moment anglais, mais redevint français avec Saint-Louis. Pour protéger ses frontières, il fut nécessaire de construire des châteaux-forts, qui ne faisaient pas réellement partie du domaine royal, mais étaient tenus par quelques grandes familles, supposées fidèles. Les plus importantes furent les Thouars qui possédaient Thouars et Talmont, les Parthenay à Vouvant et Mouchamps et les Belleville à Belleville, Montaigu et La Garnache. Les terres de ces grandes familles, rarement contiguës, se sont agrandies et enchevêtrées grâce à des mariages. Cela occasionne des conflits, d'autant que certaines de ces familles sont du parti anglais, alors que leurs voisins sont demeurés fidèles au roi de France. Chaque grande famille se constitue donc sa petite armée et sa résidence principale devient une véritable forteresse. Une gravure ancienne de Balleyguier nous montre le château de Tiffauges comme un petit Carcassonne, avec une vaste enceinte flanquée de douze grosses tours, deux portes fortifiées et, auprès de l'une, un important château.
Le château de Talmont, aujourd'hui encore plus ruiné, devait être de la même importance. Beaucoup de ces châteaux-forts disparaissent totalement durant la guerre de Cent Ans. Cependant, certains sont reconstruits par quelques grands seigneurs, qui continuent à résider dans le pays jusqu'à la fin du XVIème siècle.
L'amiral Philippe Chabot fait édifier à Apremont un magnifique château Renaissance qui, s'il était encore intact, serait le Joyau de la Vendée. Une nouvelle famille, les du Puy du Fou, dont le chef a accompagné François 1er en Italie, fait construire, à la place d'une ancienne demeure féodale, un château dans le style de ceux des rois sur les bords de la Loire. Aux Essarts, le duc d'Étampes ajoute à l'ancien donjon du XIIe une somptueuse demeure, qui ne sera pas épargnée par les colonnes infernales. On pourrait encore citer Sigournais, édifié par les Sainte-Flayve, le Parc Soubise et Palluau. Mais, au début du XVIIe siècle, nos grands seigneurs s'ennuient en Bas-Poitou. Paris, puis Versailles les attirent. Ils laissent leur château de province à un régisseur, ou parfois même au fermier de la seigneurie qui trouve la maison trop grande. Il commence par en habiter une partie, mais, le plus souvent, il préfère sa maison particulière dans le voisinage. Le château se dégrade alors peu à peu. Les propriétaires demandent de l'argent pour mener leur vie fastueuse, mais ne laissent rien pour l'entretien de ce château désormais inutile. On va même jusqu'à raser une partie du château d'Apremont pour payer certaines dettes. Aujourd'hui, ces demeures sont en partie ruinées. Mais certaines gardent encore de beaux restes, que l'on cherche à conserver et qui méritent nos visites. Ils constituent pour nous un souvenir de l'ancienne grandeur de notre pays.