Puystory
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28 décembre 2021

Petite histoire de la "veuze" par Patrick Proust. *

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Si la veuze a pour lointain ancêtre une cornemuse du Moyen Âge, on ne sait rien des processus de son évolution jusqu'au XVIIIe siècle.
La veuze a gardé les caractéristiques extérieures du type de cornemuse le plus courant au XVe siècle en Europe occidentale et est donc un des derniers représentants d'un type archaïque de cornemuse très répandu à cette époque.
Les descriptions des coutumes locales se font de plus en plus nombreuses au tournant des XVIIIe et XIXe siècles confirmant l'intégration profonde des "veuzous" dans la société traditionnelle d'alors.

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Ils sont présents dans toutes les fêtes populaires : plantation de l'arbre de Mai, fêtes de Noël, foires annuelles, mariages, bidoche (carnaval), etc.
Les "veuzous" ont joué un rôle en Pays de Retz pendant les Guerres de Vendée.
Ils ont trouvé naturellement leur place parmi le peuple insurgé, et on les signale dès les débuts de l'insurrection aux tout premiers rangs des "Blancs" qu'ils entraînent à la bataille au son des veuzes, tels les joueurs de "bagpipes" écossais.
Les républicains n'aiment pas entendre cette "veuze", comme l'écrit Huet de Coëtlizan (1769-1823) :
"Marchait-on à la rencontre d'un corps nombreux, dans l'instant on était enveloppé ; le bruit des cornemuses annonçait la présence de l'ennemi, qui se dérobait à la vue, et soudain on était assailli par des milliers de furieux jouant d'effroyables airs à la manière des sauvages."

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Lucas de La Championnière (1769-1828), major de la division de Retz, raconte dans ses Mémoires (1799) que le 10 juin 1793, au combat de Machecoul, "l'on partit de Legé au son des veuzes et des chansons".
A la fin de la guerre, les "veuzous" sont toujours présents aux côtés des Blancs.
Dans la partie occidentale du Pays de Retz, la garnison de Paimbœuf et les colonnes du général de Grigny (1766-1806) exercent une étroite surveillance.
Malgré le danger, "des rassemblements nocturnes ont lieu dans la commune de Frossay, des domestiques s'absentent la nuit avec des armes.
On entend retentir la veuze à différentes heures de la nuit.
L'apogée de la veuze est atteinte fin XIXe, début XXe siècles.

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Dans le Marais breton vendéen, les veuzous sont traités comme des personnalités, certains comme des "stars".
On commence à perdre sa trace après la guerre 14-18.
La veuze est peu à peu supplantée par l'accordéon et le violon.
Dans les noces et les fêtes locales, il faut paraître moderne, donc rejeter le veuzou qui représente la culture des vieux…
Avoir un veuzou dans sa famille devient même un handicap !
Quand Jean-Marie Rouaud disparaît en 1948 à Escoublac, plus aucun veuzou ne sonne depuis près de vingt ans et personne ne prendra le relais d'une aussi vieille tradition.

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Ce sont les recherches, dans les années 1970, de l'association Sonneurs de Veuze de Nantes et de passionnés (comme Thierry Bertrand de La Garnache, et d'autres) qui vont la sauver de l'oubli total pour qu'elle puisse reprendre sa place dans le Patrimoine historique, culturel et traditionnel de l'Ouest de la France.

2 janvier 2022

L'orgue (1)

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L'orgue est le plus ancien instrument de musique à clavier dont les caractéristiques sont de produire des sons à l’aide de tuyaux sonores alimentés par une soufflerie, et accordés suivant une gamme définie (principe de la flûte).
La préhistoire mythologique de l’orgue commence avec la figure grecque du satyre Marsyas, un joueur d’aulos, le "patron" des futurs organistes, qu’on sait avoir été en lutte avec Apollon, le "patron" des joueurs de lyre, et donc des clavecinistes modernes et des harpistes.
Le premier orgue a été inventé par un Grec d’Alexandrie, Ctésibios, au IIIe siècle av. J. C.
Cet ancêtre fonctionnait avec de l'eau servant à égaliser la pression de l'air et reçut le nom d’hydraulos, ou hydraule, c’est-à-dire "l'aulos" qui fonctionne avec de l’eau.
A Byzance, l’orgue devient un instrument de la pompe impériale après le transfert du siège de l’Empire romain.
Un orgue a été offert par une ambassade de Constantin V, empereur de Byzance, à Pépin le Bref en 757.

Du milieu du XVIIIe au début du XIXe siècle, l'orgue va complètement disparaître du registre musical (ainsi que le clavecin) au profit de l'orchestre symphonique.
Au XIXe siècle, l'orgue renaît avec l'apparition du style musical romantique.
Il n'existe pas deux orgues semblables, à l'exception des petits instruments d'étude fabriqués aujourd'hui en séries de quelques unités.

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Les flûtes ou jeux d'orgue à bouche, jeux de fonds et jeux de mutations utilisent le principe de la flûte à bec.
L'air envoyé à travers une fente, "la lumière", va heurter le "biseau", une pièce de plomb qui fera sifflet.
La colonne d'air générée dans le corps du tuyau va entrer en résonance.
Selon les lois de l'acoustique, plus le tuyau sera long, plus la fréquence de vibration sera lente et plus le son émis sera grave.
Les jeux d'orgue "à bouche" produisent des sons doux et flûtés.
Ce sont des jeux dont les tuyaux sont en bois de forme carrée, mais parfois, ils sont en étain.
Les jeux de fonds de l'orgue sont divisés en quatre grandes familles :

- Les "flûtes bouchées" comprennant les bourdons et quintatons.
- Les "flûtes de l'orgue à taille large" englobant flûtes et bourdons.
- Les "principaux" dont la taille est moyenne sont les tuyaux en façade englobant les prestants, doublettes.
- Les "Jeux à taille étroite" de l'orgue sont des sons mordants, qui vont rappeler les timbres des instruments à cordes.

Certains jeux à taille très étroite vont jusqu'à imiter le violon.
Des jeux de mutations et mixtures, combinés aux fondamentales de l'orgue, vont "éclairer" leurs timbres à la manière d'un rayon de soleil filtrant à travers un vitrail : quinte (ou nazard), tierce, larigot (super quinte), cornets, pleins jeux...

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11 janvier 2022

"Quelle tranquillité dans un jardin ... " (1/4)

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Le Grand Carrousel offre à ses visiteurs de beaux jardins, propices à la promenade et à la rêverie.
D'ailleurs, depuis la nuit des temps, les hommes aiment flâner dans ces lieux de paix et de fécondité qui leur rappellent le paradis.
DE L'EDEN À POMPÉI ...
Avant la chute, l'Eden était un lieu de plaisirs, enchanté par la musique de l'eau.
Adam et Eve y vivaient en harmonie avec les animaux les plus féroces, au sein d'une nature luxuriante.

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Les premiers jardins dessinés semblent apparaître en Perse, vers 3000 av. J.-C.
Les Égyptiens, eux aussi, à la même époque, entretiennent de petits terrains qui offrent certes une retraite agréable, mais aussi de la vigne, des fruits, des légumes...
Il faut se nourrir.
Les jardins les plus célèbres de l'Antiquité sont, sans doute, ceux de Babylone ...
Attribués à la légendaire reine Sémiramis, ils furent, en fait, aménagés sur les ordres de Nabuchodonosor II (627- 562 av J.-C.), au 5ᵉ siècle av. J.-C.
L'historien Flavius Josèphe (037-100) raconte que le roi ordonna leur édification pour adoucir la nostalgie dont souffrait son épouse perse, Amytis, qui regrettait les montagnes et les collines boisées de son pays.

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Plantés de grands arbres, ces jardins semblaient "suspendus" car ils étaient installés sur des terrasses étagées, portées par des voûtes colossales.
Considérés comme l'une des "Sept Merveilles du monde, ils représentaient l'idéal du jardin paradisiaque ; le luxe, symbole du pouvoir et de la richesse.
Après les conquêtes d'Alexandre le Grand (356-323 Av J.-C.), au 4ᵉ siècle av. J.-C, les Grecs s'inspirent des jardins d'agrément orientaux.

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Ils créent surtout des espaces dans lesquels l'on se promène et l'on "philosophe", comme Epicure, parmi les sculptures, les fontaines et les fleurs.
Les Romains, à leur tour, furent séduits par ces lieux de fraîcheur qu'ils intègrent dans leurs demeures.
Nichés dans l'atrium, où l'on recueillait les eaux de pluie, ou à l'arrière de la maison, les jardins sont ornés de fontaines, de bassins, de portiques…

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22 mars 2022

La conservation des aliments.*

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À la naissance de l’humanité, l’homme se nourrissait de fruits, de végétaux et d’animaux petits et grands ainsi que de poissons et crustacés, consommés rapidement à l’état frais ou cuit.
Puis la nécessité de constituer des réserves pour l’hiver l’a amené à utiliser des méthodes de conservation observées dans la nature telles que le séchage et le froid.
L’arrivée du feu lui permit d’utiliser, outre la cuisson, les réductions d’aliments et le fumage.
La fermentation apparut peu de temps après le feu pour fabriquer de la bière, bien avant la transformation du lait en fromages à plus ou moins longue conservation.
Puis vint la découverte du sel, des graisses, de l’huile, du miel, du vinaigre et des aromates.
L’alcool ne fut utilisé qu’à partir du néolithique.

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Le fumage est l’un des plus anciens moyens de conservation connus au monde.
En effet, l’homme préhistorique pendait déjà les poissons sur des bâtons au-dessus de la fumée de son feu de bois ou de tourbe pour les déshydrater et les conserver.
Plus tard, bien avant l’apparition de nos réfrigérateurs, les pêcheurs apprirent le processus de déshydratation en salant les poissons ou en les plongeant dans des saumures, ce qui réduisait le temps de fumage…
Le sel a toujours été un produit très convoité, qu’il provienne de la mer, de lacs salés ou de la terre.
Dans ce dernier cas, le sel gemme provient de minerais contenant une forte concentration de sel comestible, produite par l’évaporation d’anciens lacs ou mers intérieures.
Dès la Préhistoire, le sel était connu non seulement pour assaisonner un aliment, mais comme moyen de conservation, avant d’être un produit d’échange.
On l’utilisait pour les viandes et le poisson.

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À la fin du XVIIIe siècle apparaît un nouveau procédé révolutionnaire, inventé par le Français Nicolas Appert (1749-1841) en 1790 précisément : la mise en conserve ou appertisation.
Le principe est de placer les aliments dans des récipients étanches à l’air et de les chauffer à une température donnée pour les stériliser.
"Appert" est également celui qui a réalisé le premier lait "pasteurisé" dès 1831, avant l’apparition du procédé "U.H.T" (ultra-haute stérilisation).
Chez les paysans français, l’application domestique de la stérilisation commença au début du XXe siècle.
Puis, vers le milieu du XXe siècle furent inventées les premières machines à réfrigérer.
La généralisation domestique du réfrigérateur eut lieu à partir de 1950 et celle du congélateur dans les années 1960.
Enfin, l’utilisation du sucre, de l’alcool, du vinaigre et de l’huile utilisée depuis des siècles complète les procédés évoqués.
Les procédés industriels de conservation tels que la mise sous vide, la lyophilisation et l’ionisation prolongent cette évolution.

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4 mars 2022

Le Spadassin

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Un spadassin est à l'origine un homme qui se bat à l'épée pour sa gloire, un ferrailleur qui recherche les duels.
Par la suite le terme a désigné un tueur à gages, un amateur de duels, qui propose ou met à disposition de ses commanditaires des talents pour assassiner une personne contre une rémunération.
C'est un homme sanguinaire et fou, qui se fait un jeu de sa vie et de celle des autres.

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Il s'expose avec une imprudence qui ne se conçoit pas, en faisant mettre l’épée à la main de son adversaire pour un oui ou non.
Le terme est utilisé en 1534 dans Gargantua de Rabelais.
On trouve des spadassins en particulier dans certaines pièces de William Shakespeare ou de Molière, par exemple dans Les Fourberies de Scapin (Molière) ou Dom Juan (Molière), mais aussi dans les opéras (Rigoletto de Verdi), les romans ou les films de cape et d'épée, comme Le Bossu ou Le Capitaine Fracasse.

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1 avril 2022

De Saint Bavon à Saint Baldéric au Puy du Fou.

Saint Bavon

Bavon (nom de naissance Allowyn, en latin : Allowinus) est né au début du VIIᵉ siècle (622 près de Liège - 1 octobre 659 à Gand).
Il est d’une famille noble et très riche.
Selon la légende, il était le fils de Pépin de Landen (585-640) et d'Itte Idoberge de Metz (592-652)
C'était un soldat qui menait une vie indisciplinée et désordonnée.
A la mort de sa femme, également de très haute noblesse, il est résolu à se convertir au christianisme après avoir écouté une prédication éloquente de Saint-Amand de Maastricht (584-679).
Allant plus loin et dès retour dans sa maison, il distribua ses biens aux pauvres et il devient moine où il reçoit la tonsure des mains de saint Amand.
Pendant quelque temps, Bavon a rejoint Amand dans les voyages missionnaires de ce dernier à travers la France et les Flandres.

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À une occasion, Bavon a rencontré un homme qu'il avait vendu en esclavage des années auparavant.
Souhaitant expier son acte antérieur, Bavon a demandé à l'homme de le conduire par une chaîne à la prison de la ville.
Par la suite, il se retira dans un monastère bénédictin de Gand fondé par saint Amand à Ganda (future ville de Gand) au confluent de la Lys et de l’Escaut où il mena une vie d’ermite dans une cellule minuscule et y mourut en 659 (d'après une tradition incertaine).
Il accomplit des miracles dont la résurrection d’un mort.
Tout cela lui valut d’être élevé au rang de la sainteté : Saint Bavon !
La légende de Saint Bavon apparaît tardivement dans la vie des saints, au XVᵉ siècle.
Bavon est devenu le protecteur et le saint patron  des fauconniers, qui célèbrent le 1ᵉʳ octobre une messe de la Saint-Bavon.
La fête de Bavon était d’ailleurs une date clé dans le calendrier rural en Flandre et en Brabant, et l’on nommait cette date la "Bamis" (pour Bavo-mis, messe de Saint Bavon).
Dans la Gand médiévale, les impôts étaient payés le jour de la fête de Bavon, et c'est pour cette raison qu'il est souvent représenté tenant un sac à main ou un sac d'argent.
Saint Bavon fait l’objet d’une abondante iconographie où il est représenté avec un faucon au poing.

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Notamment dans le portique de la Cathédrale de Gand ainsi que sur les armoiries de Wilrijk (près d’Anvers) et sur celles de Haarlem en Hollande et dans l’église de Chaumont (Brabant Wallon).
Quel est le lien entre l’ermite du monastère de Saint-Amand à Gand et la fauconnerie ? 
Bavon avait été accusé d’avoir dérobé un faucon au seigneur de l’endroit et avait été condamné à mort par pendaison.
Le jour de l’exécution, l’infortuné Bavon avait déjà la corde au cou lorsque le faucon, soi-disant volé au seigneur du lieu, vint se poser sur la potence.
On défit la corde et Bavon fut acquitté.
Il n’en fallait pas plus pour que Bavon soit désigné à la ferveur publique comme le saint patron des fauconniers.
En 1559, Bavon devient le saint patron de la ville de Gand, dont la cathédrale porte son nom.

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Mais, depuis 2016, Saint Baldéric est le nouveau patron des chasseurs au vol français, faisant suite à saint Bavon.
Fils de Sigebert, roi d'Austrasie, Baldéric, né en 568, était le petit-fils de Clovis, roi des Francs.
Abbé franc qui vécut dans l'Est de la France, il mourut à Reims en allant voir sa sœur (la future sainte Beuve), le 12 octobre 633 à l'abbaye Saint-Pierre-le-Haut.  
À la suite de déboires conjugaux, Baldéric adopte une vie d'ermite et évangélise les campagnes.
La barbarie de la cour mérovingienne devenant insupportable, il décida, vers l'âge de 18 ans, de fuir Metz et de s'installer à Reims avec Bova, sa sœur jumelle.
Il fonda et protégea dans cette ville le premier monastère féminin, Saint-Pierre-le-Haut, dont Bova, connue aujourd'hui sous le nom de Sainte-Beuve, fut la première abbesse.
Baldéric, très religieux, aspirant à plus de solitude, quitta Reims pour mener une vie d'ermite en Argonne, près de Verdun.
Le lieu de sa retraite lui fut montré par un faucon qui, tenant amont au-dessus de lui, se posa trois jours consécutifs en haut d'une colline dominant le plateau entre Aire et Meuse.
Interprétant le comportement de l'oiseau comme un message divin, il défricha un flanc de la colline, à proximité d'une fontaine, afin de construire un abri en bois et un oratoire dédié à Saint-Pierre.

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Le faucon serait revenu après trois jours pour marquer le lieu où bâtir l'autel.
Baldéric poursuivit ses travaux de défrichage pour agrandir son domaine d'un jardin clos afin de vivre en autarcie.
Selon la légende, le faucon pourvoyait à sa nourriture et le protégeait en alarmant à l'approche de visiteurs indésirables.
Sa renommée dépassant rapidement les limites de son ermitage, il eut bientôt des disciples qu'il rassembla dans une communauté monastique sous la règle de Saint-Benoît, à l'origine du premier monastère d'Argonne en 620.
La légende dit qu'il accomplissait des miracles.
Il est considéré comme saint par l'Église catholique, sous les noms de saint Baudry, Walfroy, Beaufroi, Baldric, Baldéric ou Baltfrid.
Baudry est la version francophone du vieux prénom germanique Balderic, signifiant " le chef audacieux ".
La représentation, de Saint-Baldéric au Puy du Fou, en granit de Mortagne, est une sculpture de Mathieu Vivien, artisan à la Cité Médiévale.

15 avril 2022

L'onagre

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Les plantes sauvages ne cessent de nous étonner, surtout lorsqu’elles ont des goûts surprenants.
Originaire d’Amérique du Nord, Oenothera biennis fut introduite en Europe au 17ᵉ siècle, et s’est largement répandue depuis en Europe et en Asie.
L'onagre, plante annuelle ou bisannuelle, rustique (-30 °C), est cultivée en tant qu’ornementale, plante médicinale ou plante potagère, et porte donc de nombreux noms communs : onagre ou oenothère commune, herbes aux ânes, jambon des jardiniers, jambon de Saint-Antoine, primevère du soir…
Elle porte de grandes fleurs jaunes, au bout d'une tige dressée longue d'environ un mètre, qui s'ouvre en quelques minutes à la tombée de la nuit.

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On la cultive pour extraire l'huile contenue dans ses graines, en raison notamment de ses propriétés antioxydantes et de ses effets contre les troubles de la ménopause.
L’huile extraite à partir des graines est riche en omégas six et en acides gras bons pour l’organisme.
C’est pour cela qu’il est très apprécié dans le domaine thérapeutique.
Les feuilles sont comestibles, les fleurs sont magnifiques.
La racine d’onagre a une fois cuite, un surprenant goût de… jambon !
Assez abondante et facile à reconnaître, voici encore une super plante à rajouter à votre liste de cueillette sauvage !

17 mai 2022

Le scorbut

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Dans le parcours du "Mystère de La Pérouse", en traversant la cuisine, le chef cuisinier énonce  l'état de la nourriture ainsi que la maladie qui sévit sur le bateau.
Mais quelle est cette maladie ?
Le scorbut est l’une des plus vieilles maladies connues.
Elle est mentionnée dans les papyrus égyptiens, bien que sa première description soit attribuée à Hippocrate.

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Le scorbut apparaît pendant des siècles, au même titre que la variole, la peste ou le choléra, comme l’un des fléaux de l’humanité.
Probablement présent au cours des croisades, il a durement frappé les équipages qui s’élancèrent à la découverte du nouveau monde du XVe au XVIIe siècles.
Au début de l'année 1498, alors qu'il explore la route orientale vers les Indes en doublant le cap de Bonne-Espérance, Vasco de Gama note que son équipage souffre d'enflures anormales des pieds, des mains et des gencives.

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Par chance, les marins de rencontre qui le guident vers le port de Mombassa (actuel Kenya) le ravitaillent en superbes oranges de leurs cargaisons.
Avant le printemps suivant, tout le monde à bord est guéri.
Le mal mystérieux provenait de carences alimentaires, spécialement du manque de vitamine C que l'on trouve habituellement dans les fruits et légumes.
Le scorbut, surnommée "maladie des marins" ou "maladie des corsaires", fit des ravages de la Renaissance jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
La maladie se manifeste initialement par une intense fatigue et une perte d'appétit pouvant entraîner une importante perte de poids.

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Le patient peut également ressentir des douleurs musculaires et/ou articulaires, notamment des grosses articulations comme la hanche ou le genou.
Il peut également afficher un teint pâle, un début d'anémie et des œdèmes aux chevilles. 
Historiquement, cette fragilité générale entraînait une incapacité de manœuvrer chez les marins. 
Mais, les symptômes les plus sévères du scorbut sont le déchaussement des dents, purulence des gencives, perte des cheveux, hémorragies…puis la mort.
Le médecin de la marine James Lind (1716 -1794) fut le premier à démontrer expérimentalement l’efficacité du jus de citron sur le scorbut.
L’idée fut alors acceptée que les agrumes possèdent des propriétés anti-scorbutiques, sans en comprendre le mécanisme d’action

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À partir de 1795, le jus de citron fut utilisé comme remède anti-scorbutique.
Le scorbut semblait avoir été éradiqué depuis la fin du XVIIIe siècle.
Au cours du XIXe siècle, c’est dans les campagnes que le scorbut fit des ravages, comme lors de la Grande Famine en Irlande (1845-1852).
On le croyait disparu dans les pays industrialisés, mais quelques dizaines de cas émergent à nouveau dans les pays développés, et notamment en Australie ou aux États-Unis, et on l’a diagnostiqué jusqu’au CHU du Kremlin-Bicêtre.
La consommation de cinq fruits et légumes par jour suffit à couvrir l’apport en vitamine C. 
Voilà la petite histoire d’un tueur en série silencieux dont on se croyait pourtant débarrassé depuis le 19ᵉ siècle grâce à la Royal Navy.

18 novembre 2022

Le buccin ou cornu *

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Les Étrusques avaient l’habitude de conduire les troupeaux de porcs grâce à cette sorte de clairon.
En dehors de la musique traditionnelle, il était utilisé pour des signaux à caractère guerrier et jouait un rôle essentiel à l'armée pour sonner l'appel.
Dans la Rome antique, le Cornu ou Busina était sonné par des officiers.
De la famille des cuivres, le tuyau passait sous un bras et le pavillon par-dessus la tête.
D'une longueur de 1,30 m à 3 mètres, il était de forme semi-circulaire, ou plus précisément, la forme de la lettre G et possédait parfois un raidisseur (ou poignée) transversal.
Cette longue trompe en bronze était munie d'une perce cylindrique depuis l'embouchure jusqu'à son extrémité tronconique (pavillon conique) amovible, comme notre cor d'harmonie.
Il ne pouvait émettre que quelques notes selon l'intensité du souffle.
Le joueur de buccin est appelé "buccinateur".

18 décembre 2022

Les huîtres

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Les huîtres apportent toujours une touche élégante à la fête.
Accompagné de bulles, le goût rafraîchissant de ces mollusques vous mettra d'emblée dans le bon état d'esprit.
Le goût riche des creuses ne tombe pas du ciel.

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Tout comme pour le vin, il est influencé par le sol dans lequel elles évoluent.
La tourbe légère dans le sol ainsi que le plancton animal que ces eaux abritent, confèrent aux huîtres leurs accents fruités et leur arrière-goût saumâtre.

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Pendant la pêche, les bivalves se referment en gardant un peu de sable prisonnier.
Les ostréiculteurs les laissent dans de grands bassins ou puits à huîtres où elles peuvent se reposer pendant quelques jours et enfin se rouvrir.

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Et elles y resteront encore trois à quatre mois !
Durant ce temps, elles se régalent de plancton végétal et profitent d'un bon bain de soleil pour développer leur goût raffiné.

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Pour les fêtes, savourez et allez-y, en une seule bouchée !
Il vaut mieux consommer les huîtres le plus rapidement possible, car elles se conservent au maximum 10 jours.

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Veillez à les tenir bien droites lorsque vous les ouvrez pour éviter de perdre leur jus délicieux !

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Vous voilà devant votre panier d'huîtres, savourant déjà ce goût naturel incomparable, mais avant la corvée de l'ouverture s'impose.
Voici quelques conseils et techniques pour que cela ne soit plus une corvée.
Tout d'abord, équipez-vous d'un bon couteau à huîtres (à lame courte et pointue, si possible sans garde, mais cela dépend des goûts).
Pour les droitiers, positionnez l'huître dans la main gauche, l'arrière vers vous et la partie plate au-dessus.
Pour les gauchers, placez dans la main droite, l'avant vers vous, toujours la partie plate au-dessus.
Introduisez la lame en forçant sur le côté de l'huître, à un peu plus de la moitié de l'huître (vers l'avant) afin de tomber sur le nœud.

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Une fois la lame introduite, sectionner le nœud, puis racler la coquille du dessus et finalement ôter la coquille supérieure.
L'ouverture des huîtres plates est plus difficile, car le nœud est situé plus au milieu de l'huître.
Dans ce cas, il faut l'ouvrir par la charnière, en faisant levier entre les deux coquilles pour faire sauter le dessus.
Pour tous ceux que l'ouverture des huîtres rebute encore, il existe des couteaux spéciaux qui permettent de casser le bord de l'huître pour couper le nœud sons effort.

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Les plus fortunés pourront même employer les services d'un écailler qui fera cela très bien.
Les huîtres avec un fil d'ouverture sont à déconseiller, car le processus de mise en place de ce fil fatigue l'huître et altère sa qualité.

2 décembre 2022

Lumière *

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Chaque soir, le Grand parc revêt son habit de lumière.
Si l'éclairage fait désormais partie de notre quotidien, on le doit à monsieur Thomas Alva Edison, inventeur de l'ampoule électrique.

 

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Thomas Edison (Thomas Alva Edison) (11 février 1847 à Milan, Ohio - 18 octobre 1931 à West Orange, New Jersey) surnommé Le magicien de Menlo Park, est reconnu comme l'un des inventeurs américains les plus importants.
Fondateur de General Electric, un des premiers empires industriels mondiaux, pionnier de l'électricité, diffuseur, popularisateur et perfectionneur de technologies d'avant-garde, autoproclamé inventeur du téléphone, du cinéma et de l'enregistrement du son, il n'hésita jamais à s'attribuer quantité d'inventions réalisées par d'autres, jusqu'à revendiquer le nombre record de 1093 brevets.

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En 1876, il entreprend de développer le téléphone, mais Alexandre Graham Bell dépose son brevet de peu avant lui.
Edison développe alors un microphone à cartouche de carbone qui améliore considérablement les capacités du téléphone de son concurrent.
En 1879, il dépose le brevet de l'ampoule électrique à base de filament en bambou du Japon sous faible voltage dans une ampoule de verre sous vide.

Après avoir testé 6 000 substances végétales envoyées chercher dans le monde entier, avec un budget de 40 000 dollars.

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20 décembre 2022

marier les vins

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Les fêtes de fin année approchent à grands pas avec leurs repas bien accompagnés.
Consommer l'alcool avec modération pour ne pas se retrouver comme ce pauvre écuyer qui a abusé de la "trouspinette".

Mais comment marier les vins avec les plats pour en profiter pleinement ?
Vins rouges peu tanniques, acidulés :
Pizza, lasagne, mets à base de tomate, poisson grillé, viandes froides et saucissons.
Vins rouges tanniques :
Gibier en sauce, plats en sauce avec fines herbes, poulet ou dinde farcie et grillée.
Vins blancs secs neutres :
Poissons, fruits de mer cuits au naturel, poitrines de poulet grillées, quiches, mets cajuns, saucisson, mets chinois ou thaïlandais, pizza.
Vins blancs vifs :
Mets en sauce tomate, salades avec vinaigrettes relevées.
Sushi, saumon ou thon grillé ou même cuit au four.
Vins blancs parfumés :
Mets chinois et thaïlandais, poisson fumé, pâtés riches, porc, quiches, plats avec gingembre frais, porc et poulet froid.
Vins rosés :
Ces vins se marient avec toute une panoplie de plats, allant du poisson aux mets épicés.
Étant donné leur légèreté, il est préférable d'éviter de les servir avec des plats de viande costauds.

8 juillet 2022

Les 9 commandements pour être chevalier. *

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Les 9 commandements pour être chevalier.

I : Tu croiras à tout ce qu'enseigne l'Église et observeras tous ses commandements.
II : Tu protégeras l'Église.
III : Tu auras le respect de toutes les faiblesses et tu t'en constitueras le défenseur.
IV : Tu aimeras le pays où tu es né.
V : Tu ne reculeras pas devant l'ennemi.
VI : Tu feras aux Infidèles une guerre sans trêve et sans merci.
VII : Tu t'acquitteras exactement de tes devoirs féodaux, s'ils ne sont pas contraires à la loi de Dieu.
VIII : Tu ne mentiras point et seras fidèle à la parole donnée.
IX : Tu seras libéral et feras largesse à tous.

5 janvier 2018

L'épiphanie et les cadeaux

Le 06 janvier, c'est l'Épiphanie.

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L'Épiphanie est une fête chrétienne qui célèbre la visite des mages à l'enfant Jésus, le Messie dans le monde.
Elle a lieu le 6 janvier (ou le premier dimanche après le 1er janvier, comme le mentionnent tous les calendriers publiés en France) .
Épiphanie est un mot d'origine grecque, Ἐπιφάνεια Epiphaneia qui signifie "manifestation" ou "apparition" (du verbe φάινω phainô, "se manifester, apparaître, être évident")
La fête a des sens différents selon les confessions.

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La tradition rapporte que trois Mages venus d'Orient ont fait route jusqu'à Bethléem, guidés par la lumière d’une étoile.
Dans la Légende dorée et conformément à l'Évangile, on nomme les Mages dans trois langues différentes :
• Appellius, Amerius et Damascus en latin.
• Galgalat, Malgalat et Sarathin en hébreu.
• Caspar, Balthasar et Melchior en grec.

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Quand ils découvrent l'enfant Jésus dans l'étable, ils s'agenouillent devant lui en signe de respect et lui offrent de l'Or, de la Myrrhe et de l'Encens.
Selon la tradition, les trois présents apportés symbolisent trois aspects de Jésus.

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L'Or symbolise la royauté et est apporté par Melchior.

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L'Encens, qui honore le culte et la divinité du Christ, est apporté par Gaspard.
C'est une substance produite à partir de la résine d'un groupe d'arbres appartenant au genre Boswellia sacra de la famille des Burséracé et elle est utilisé par de nombreuses civilisations pour son agréable parfum.

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La Myrrhe (ou parfum des morts), apportée par Balthazar, annonce la souffrance rédemptrice de l'homme à venir sous les traits de l'enfant et que le Fils devait mourir.
Pour les Anciens, la myrrhe est une plante du paradis qui évoque l'état originel auquel nous aspirons tous (la pureté).
Le jour de l'Epiphanie, l'Eglise fête plusieurs événements.
Adoration des Rois Mages, le baptême de Jésus, les Noces de Cana...
Une certaine confusion serait née dans les esprits simples...
C'est ainsi que l'on raconte l'histoire de ce brave curé de campagne qui aurait annoncé du haut de sa chaire :
"dimanche prochain, mes très chers frères, fête de Sainte Epiphanie, vierge et martyre, mère des trois Rois Mages".
Les Rois Mages sont toujours présents parmi nous et nous pouvons voir la châsse où sont conservées leurs reliques.

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La châsse des rois mages de Cologne (en allemand Dreikönigenschrein) est un reliquaire conservé dans la cathédrale de Cologne.
Orfèvre : Atelier de Nicolas de Verdun et ses successeurs Colonais.
Date de fabrication : 1181-1230
Elle est composée de :  Bois de chêne restauré, argent et cuivre repoussé et doré, émail champlevé, cloisonné et mixte, vernis brun, filigranes et pierreries.
Dimensions : H. 153 cm, l. 110 cm, L. 220 cm.

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Son lieu de conservation actuel est le Chœur de la cathédrale de Cologne, Allemagne.
Cette ville fut à 99 % détruite à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, mais seul l'endroit où ils se trouve est resté intact.
De cette tradition nous est parvenue la "Galette des Rois".
Ce serait aux chanoines de l'Abbaye de Besançon que l'on devrait la tradition du "gâteau des Rois".
Dès le XIV siècle, à chaque Epiphanie, ils prirent l'habitude de tirer au sort le nouveau maître du Chapitre.
L'ecclésiastique qui trouvait la piécette dissimulée dans un pain était choisi pour l'année.
Peu à peu... (Serait-ce un péché de gourmandise ?).

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Les braves chanoines remplacèrent le pain par une couronne de brioche...
Dès le XV siècle, cette coutume s'étendit à différentes corporations qui choisissaient ainsi leur maître.
Et puis, l'habitude s'installa dans toutes les couches de la société de "tirer les Rois"... sans raison précise... pour le seul plaisir de la fête.

8 janvier 2018

Histoire de la Grainetière.

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Le côté gauche de la Grainetière n'est plus qu'une ruine, hélas !...
Mais assez fameuse tant par son histoire que par son architecture pour prendre place parmi les plus typiques églises bas-poitevine.

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"Notre âme, disait le Père Monsabré, a de mystérieuses sympathies pour les ruines.
On dirait qu'en les voyants, nous voyons des amies...
Notre imagination vagabonde s'enfuit dans le passé.
Elle se mêle aux générations disparues, rebâtit les murs, redresse les colonnes, rejoint les arceaux et les voûtes, reconstruit l'édifice tout entier, jusqu'à ce que le bruit d'une pierre qui tombe l'arrache à son rêve et lui rappelle la réalité…".

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Étymologie du nom : "La Grainetière" est citée de 2 manières dans les textes anciens.
GRANATARIA et GRANATERIA, ce qui signifie :
Terre à grain ou terre agraire, et indique donc un endroit fertile.
La plus ancienne mention qui en est faite est de 1100, si l'on en croit L. CHAPOT DE LA CHANOMIE.
Il semble vraisemblable qu'il y ait eu une habitation antérieure, peut-être à usage d'ermite, ou peut-être même un lieu de culte marial avec pèlerinage…

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C'est aux environs de 1130, sous le règne du roi Louis VI que des religieux détachés de l'abbaye bénédictine de Fontdouce, en Saintonge, arrivent à La Grainetière, sur un emplacement concédé par Gilbert de LA CHAIZE.
De nombreuses donations furent faites ensuite à l'établissement par les seigneurs de la région.
Guillaume Foucher, sgr. des Herbiers, Chotard de Mortagne, Guillaume de Chantemerle, sgr de Pareds, Guillaume de Mauléon, Guillaume Juquel, et autres.

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En 1145, le pape Lucius II érige en abbaye la nouvelle fondation.
Ce qui laisse supposer un certain nombre de religieux avec bâtiments et revenus suffisants.
Sur la foi de certains documents, d'aucuns avaient cru pouvoir reporter la fondation de ce monastère aux environs de l'an 1100, mais il semble qu'un examen critique des dits parchemins aurait prouvé qu'il fallait les rajeunir d'environ un siècle et que l'abbé Jean n'inaugura son abbatiat que vers 1201.

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Les différentes datent peuvent aussi nous orienter vers une évolution de l'importance de l'abbaye.
La question reste posée.
Depuis les origines, jusqu'en 1790, l'Abbaye fut habitée par des religieux bénédictins.
Propriété nationale depuis 1790, l'abbaye est adjugée en 1806 à monsieur Louis René GUYET, pour la somme de 2.525 francs.
En 1798, Pierre AGERON, propriétaire à Fontenay-le Comte, achète pour la somme de 720 francs, la maison, cour et jardin servant à loger le desservant de l'Abbaye (la majeure partie en ruines).
De l'église abbatiale, chœur, transept et nef ont quasi complètement disparu à la suite d'un incendie, dit-on, vers 1820.

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Mais, les ruines deviendront une immense carrière où chacun pouvait s'approvisionner à bon compte de matériaux de construction, le propriétaire lui-même donnant l'exemple.
Seules subsistent les deux absidioles du Sud et l'absidiole proximale du Nord.
Elles se composent d'une simple travée voûtée en cul-de-four et éclairée d'une baie centrale. Mais reprenons la route depuis les origines de la Grainetière.
Sur le carré du transept, soutenu par les robustes faisceaux de colonnes de granit des angles, s'élevait jadis une coupole que couronnait un clocher octogonal.

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Le plein cintre voisin à la Grainetière avec l'arc brisé : les doubleaux des absidioles sont en tiers-point, mais les grandes arcades aveugles du chœur et les baies sont cintrées.
En fait, la construction de l'abbatiale se prolongea pendant plus d'un demi-siècle.
En 1180, l'œuvre était loin d'être achevée, puisqu'à cette époque, les abbés et religieux de Fontdouce, de la Tenaille, de la Grainetière, de Blanche-Couronne et de Lieu-Dieu en Jard adressaient encore une pressante exhortation aux ecclésiastiques et fidèles à contribuer, par leurs aumônes, à l'achèvement de l'église de la Grainetière qu'ils ont voulue "vaste et d'une remarquable architecture".

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Vers 1210, l'abbaye est entierement construite et va exercer pendant plusieurs siècles un profond rayonnement spirituel, culturel et économique.
Au début du XIIIème siècle, Monbail nous a laissé une lithographie du monument tel qu'il l'a vu, dit que "les ruines de la Grainetière appartiennent à tous les styles".
Si, en effet, le cloître et les absidioles qui subsistent sont du plus pur roman, le carré du transept laisse voir des ogives, dont le dessin est malheureusement incertain, mais qui n'est pas sans évoquer le transept de certaines églises de transition, par exemple celui de Beauvoir-sur-Mer ou de l'ile-Chauvet.
Le chœur paraît aussi orné de nervures.

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Le clocher, octogonal, mais très sobre, présentait une baie cintrée dans chacune de ses faces.
Beaucoup moins ouvragé que ceux de Parthenay-le-Vieux ou de Fenioux, il n'avait pour toute ornementation qu'une colonnette engagée à chacun des angles saillants ; une sorte de cordon mouluré contournait les baies et se profilait ensuite horizontalement sur chaque face aux deux tiers environ de la hauteur.
On ne manquera pas d'admirer la galerie de cloître aux fines colonnettes jumelées sur lesquelles le temps a mis sa patine et qui clôt à l'Ouest la grande cour d'entrée, donnant une impression de légèreté et de solidité à la fois.

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Depuis plus de huit siècles, le dur granit de ses piliers a résisté aux intempéries et aux révolutions.
Ses élégantes colonnettes rondes avec lesquelles alternent, de loin en loin, de grosses piles carrées aux colonnes d'angle, ses chapiteaux sobrement sculptés sont d'une beauté et d'une grâce dignes de l'antique de Comminges, où elles portent des chapiteaux extrêmement fouillés.
D'époque contemporaine est le bâtiment élevé à la suite, près de l'entrée, dont la façade Sud est ornée de trois longues baies cintrées, modèle peut-être des chevets à triplet de la fin du siècle...

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De l'autre côté de la cour, de grandes arcades cintrées dans lesquelles s'inscrivent des remplages gothiques indiquent la salle capitulaire.
Œuvre splendide aussi que cette salle dont les voûtes ogivales retombent sur quatre colonnes centrales qui la divisent en neuf travées.
Elle était jadis, paraît-il, beaucoup plus longue, les colonnes isolées étant au nombre de huit.
Vers 1372, plusieurs textes font état d'une attaque du monastère par les anglais au cours de la Guerre de Cent Ans.

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On y apprend que la Grainetière est du nombre des abbayes fortifiées avec douves ou fossés longeant ses murailles, pont-levis, ainsi qu'un étang considérable.
Edifiée dans les premières années du XIIIᵉ siècle par Geoffroy, qui était en même temps abbé de Fontdouce, cette salle accueillit dans la suite de très hauts personnages.
Charles VII y fut reçu en 1425 et donna à l'abbaye le droit de capitainerie ; Henri IV y vint à plusieurs reprises ; de même, Louis XIII y passa en 1622.

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En 1560, 1569 et 1574, l'abbaye fut pillée et saccagée par les gens de guerre de la nouvelle opinion.
La remise en valeur de l'Abbaye :
Le 2 avril 1946, les vestiges de l'Abbaye sont classés parmi les Monuments Historiques, grâce à l'action de Madame de CHABOT, qui s'occupa en outre des premiers et plus urgents travaux.
En 1963 se crée la Société Civile Immobilière de La Grainetière, qui devient propriétaire de l'Abbaye, et qui s'occupe depuis de sa restauration.

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En 1966, les jeunes du séminaire des Herbiers et du juvénat des frères de Saint-Gabriel entreprennent le nettoyage des abords, le débroussaillage des assises, le tri des pierres de taille... et creusent en même temps le sol de l'abbatiale pour retrouver le tracé des murs.
Ce faisant, ils mettent à jour quelques tombes !

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En décembre 1978, après 200 ans du départ des moines, l'Abbaye retrouve sa vocation monastique en accueillant définitivement une petite communauté de 5 à 6 moines de la Congrégation Notre-Dame de l'Espérance, sous l'obédience de Saint-Benoît.
Ils ont fondé ici leur sixième Prieuré, M. PILASTRE, vers 1920, a fait placer à l'intérieur de l'une des absidioles la pierre tombale sculptée, en calcaire, de Parthenay l'Archevêque.

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Près de la porte de la sacristie, les niveaux auraient été baissés : des carreaux bleus auraient été trouvés.
Le long du mur restant de l'abbatiale, dans la nef, une tranchée aurait été faite pour assainir les murs de la ferme.
De nombreux ossements auraient été trouvés.
Vers 1963-1964, les frères du Boistissandeau ont mis à jour des sépultures, à l'angle extérieur nord-ouest du transept, dont les pieds touchaient le mur de l'abbatiale !

Donc tête à l'ouest et pieds à l'est.

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En 1979, la Congrégation Notre Dame d'Espérance des "Moines Bénédictins" reprend possession des lieux.
En 1983, se constitue une Association des Amis de la Grainetière.
Cette association a décidé d'entreprendre des travaux de construction et de rénovation.

14 juin 2022

La cabosse

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La cabosse est le fruit du cacaoyer  pour les fèves de chocolat.
C'est une baie qui contient de 15 à 40 graines.
Après fermentation et torréfaction, ces graines sont utilisées pour la fabrication du cacao et du chocolat.
La cabosse, dans le vieux langage, faisait aussi référence à une contusion, à une bosse ou à une meurtrissure.

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Dans le spectacle du "Dernier Panache", on assiste à la "Danse des Cabosses" qui représente des personnes qui n'ont pas eu une vie facile, qui ont subi beaucoup d'épreuves.
Charrette aimait danser et la fête.
À la vieille d'un combat, la danse et l'amour étaient de bons exutoires à la violence à venir.

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À chaque victoire, Charrette organisait un bal, notamment en son quartier général de Legé.
Très technique, la "Danse des Cabosses" nécessite de danser... avec des sabots.
Et en l’écoutant, même les plus timides et les moins adroits sont pris d’une irrépressible envie de danser !

14 juillet 2022

Le drapeau français. *

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Le drapeau tricolore bleu-blanc-rouge (adopté par décret du 27 pluviôse an II - 15 février 1794) est l’emblème de la République française associé à la notion de liberté.

En 1812, il sera le drapeau officiel de l'armée.
Dessiné par le peintre Jacques-Louis David (1748-1825) à la demande de la Convention, il est formé des trois couleurs disposées en trois bandes égales, le bleu attaché à la garde du pavillon, le blanc au milieu et le rouge flottant.

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Avant la prise de la Bastille, une milice se constitue et porte un signe distinctif, une cocarde bicolore composée des couleurs de la ville de Paris (bleu et rouge depuis la révolte bourgeoise d’Etienne Marcel (1302-1358) en 1358).
Le 14 juillet 1789, la bastille est prise d'assaut par les révolutionnaires qui arborant la cocarde bicolore.
Le 17 juillet 1789, le maire de Paris, Pierre Bailly (1736-1793) accrocha cette cocarde (rouge et bleu), représentative de la prise de la Bastille.
Le 17 juillet 1789, Louis XVI (1754-1793) se rend à l'hôtel de ville de Paris avec une cocarde rouge et bleu pour reconnaître la nouvelle Garde Nationale.

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La Fayette ajoutera, à la cocarde de Louis XVI, le blanc entre le rouge et le bleu (représentation de la monarchie) pour montrer que le peuple exercera le pouvoir avec le roi.
Le 26 aout 1789 voit le jour de la "déclaration des droits de l'homme et du citoyen" posant les bases juridiques de la nouvelle société française.

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Le bleu, le blanc et le rouge remontent très loin dans l'histoire de la France.


Mais d'où viennent ces couleurs ?
Voici quelques explications….
Le bleu et le rouge de la ville de Paris signifient "l'alliance solennelle et éternelle entre le monarque et le peuple".
Le Bleu :

  • Fait référence au manteau que Saint-Martin (+ 400), le Saint patron des Français, a coupé en deux pour recouvrir un pauvre mendiant mourant de froid.
  • Couleur de la robe (vêtement royal) ornée de lys dorés que portait Charlemagne (742-814) lors de son sacre à Reims en 800.
  • Couleur des Capétiens (987-1328) et Valois (1328-1589) et aux armoiries de France.
  • Couleur longtemps considérée comme un symbole de grandeur spirituelle.
  • Associé au lys d'or, représente le symbole de loyauté et de fidélité.

Le Blanc :

  • Couleur que l'on retrouve lors des croisades et pendant la Guerre de Cent Ans.
  • Au XVe siècle, Jeanne d'Arc (1412-1431) le mit à l'honneur (signification religieuse) et devint la couleur des rois de France au XVIIe siècle.
  • Couleur de la dynastie des Bourbons (1589 – 1830), les fleurs de lys, le blanc et le bleu sont les emblèmes du roi.
  • En 1589, en référence aux guerres de religion où le blanc est la couleur des protestants, Henri IV (1553-1610) choisit le port du panache blanc par les armées souveraines et l'impose comme signe de commandement après son accession au trône (Symbolisation de l'autorité royale).
  • La couleur blanche, symbole de la pureté et de la lumière, est liée à la royauté française.
  • Aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, le drapeau royal était blanc avec une fleur de lys.

Le Rouge :

  • Couleur de la dynastie des Carolingiens (751-987).
  • Couleur de l'oriflamme de Charlemagne (742-814) aussi sous le règne d'Hugues Capet (940-996) qui brandissait la bannière de Saint-Denis.
  • Entre les XIIe et XVe siècles, c'est la couleur adoptée par les rois de France et elle symbolise aussi la présence du roi dans les batailles.
  • Symbole protecteur du peuple, l'oriflamme rouge est un petit étendard, symbole de ralliement lors des batailles médiévales.
  • Couleur du sang versé pour libérer le peuple.

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Conclusion possible sur le drapeau.
Le drapeau français né sous la révolution est le symbole des 3 dynasties qui ont fait l'histoire de France.

23 août 2022

La Sainte Ampoule

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La Sainte Ampoule était une fiole en verre.
Son nom viendrait du latin ampulla (petit flacon, fiole) ou du saxon ampel (coupe, fiole).
En 496, Clovis, le chef des Francs, se fait baptiser à Reims par l’évêque Rémi.
La légende raconte que la foule était si nombreuse que le petit clerc chargé d’apporter l’huile nécessaire aux onctions poste baptismales n’arrive pas à se frayer un passage parmi la foule des guerriers, et alors une colombe, symbole du Saint-Esprit dans la Bible, apparaît dans le baptistère et apporta à l’évêque la fiole de chrême ou huile odorante consacrée nécessaire à l’onction du baptême.
Ensuite, elle servira lors de l’onction des rois de France jusqu’à Louis XVI (1754-1793).

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La Sainte Ampoule apparaît au neuvième siècle dans des écrits de l’archevêque Hincmar (806 - 882) où il met en scène le miracle qui aurait accompagné le baptême de Clovis.
L’archevêque de Reims, Hincmar, croit reconnaître cette fiole miraculeuse dans une ampoule (4 cm de haut) d’aromates probablement oubliés par les embaumeurs dans le sarcophage de Saint-Rémi lorsqu’il fit le déplacement de ses reliques en 852.
Ainsi, la cathédrale de Reims devint le lieu du sacre des rois de France avec l’huile de la Sainte Ampoule qui était conservée à l’abbaye de Saint-Rémi.

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Lors la cérémonie du sacre, l’archevêque prélevait dans celle-ci, avec une aiguille d’or, un petit peu d’un baume qui était devenu desséché au fil du temps, qu’il mélangeait avec du saint chrême frais.
Ce qui permettait ainsi d’oindre chaque roi avec la même huile que tous ses prédécesseurs, et surtout que le fondateur du royaume des Francs qui était Clovis.
L’onction était sur la tête, sur la poitrine, sur les épaules, entre les épaules, aux jointures des bras, sur les mains.
Tout le corps se trouvait ainsi sanctifié et les points vitaux recevaient ainsi une force venue d’en haut pour permettre au roi d’accomplir la mission qui lui était confiée.
Les "Otages de la Sainte Ampoule" étaient quatre seigneurs chargés d’escorter la Sainte Ampoule de l’abbaye Saint-Rémi jusqu’à la cathédrale de Reims pour la cérémonie du sacre du Roi de France.

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Ces seigneurs avaient pour rôle de défendre la précieuse fiole jusqu’à la mort, d’où leur titre d’otages de la Sainte Ampoule.
Selon le cérémonial habituel, les otages entraient à cheval dans la cathédrale, entourant l’abbé de Saint-Rémi (qui était à l’époque Jean Canard), allant en lente procession du portail principal jusqu’à l’autel où l’abbé remettait la Sainte Ampoule à l’archevêque.
C’est à ce moment que prenait fin la mission des otages qui, descendus de cheval, rejoignaient leurs compagnons dans la nef.
Elle a été brisée solennellement pendant la Révolution française le 7 octobre 1793 à Reims (actuelle place Royale), par le conventionnel Philippe Rühl (1737-1795) sur le socle de la statue de Louis XV (1710 -1774) préalablement déboulonnée, cassée et destinée à être livrée à une fonderie de canons, mais des parcelles furent récupérées.

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Toutefois, la veille, le curé constitutionnel Jules-Armand Seraine et un officier municipal, Philippe Hourelle avait retiré ce qu’ils pouvaient du contenu de la sainte Ampoule et le cachèrent, puis en donnèrent une partie respectivement à Messieurs Bouré curé de Berry-au-Bac et Lecomte juge au tribunal de Reims.
Un dénommé Louis Champagne Prévoteau recueillit également deux fragments de verre de l’ampoule sur lesquels subsistaient des restes du baume.
Le 22 mai 1825, l’archevêque de Reims procéda au transvasement de tous ces fragments dans du saint chrême, puis dans un nouveau reliquaire prêt à temps pour le sacre de Charles X (1757-1836) quatre jours plus tard, maintenant conservé au Palais du Tau.

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En 1906, lors de son expulsion de l’archevêché suite à la loi de séparation des Églises et de l’État,
Monseigneur Louis-Joseph Luçon (1842-1930), archevêque de Reims, transféra le chrême dans une ampoule de verre qu’il emporta avec lui.
Le baume du sacre est toujours conservé à l’archevêché de Reims.

19 juin 2022

L'armement à travers les siècles

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Les armes, seuls vestiges laissés par les premiers hommes, sont nées avec l'homme.
Pour l'homme, fabriquer des armes était un besoin.
Pour se protéger des animaux sauvages et de ses semblables ou bien pour attaquer ces derniers par nécessité ou par instinct.
Il est probable que la première arme dont se servit l'homme, fut un morceau de bois (une branche d'arbre)
Mais, ils ont vite compris qu'une pierre serait plus efficace pour blesser ou tuer l'animal qui lui fournit nourriture et vêtements.

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Il taille donc dans la pierre des haches et des couteaux à tous usages.
À l'âge du bronze, il transforme les haches de pierre et fabrique des haches à douilles destinée à recevoir un manche.
Il en fit ainsi de différents modèles à côté desquels on a retrouvé des poignards, des épées, des pointes de flèches et de lances, des casques et des cuirasses.
À l'âge de fer, les armes les plus caractéristiques sont : épées, poignards, lances et javelots.

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Comme armement défensif, on retrouve des casques, cuirasses, boucliers de bois ou de cuir à garnitures métalliques. 
Les anciens, pour qui la chasse et la guerre étaient les plaisirs favoris, savaient aussi construire et se servir de machines de guerre redoutables.
Macédoniens, Carthaginois, Romains employaient le bélier, la tortue-bélier, la tour mobile pour assiéger les places fortes ou pour percer les portes et murailles.

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La baliste et la catapulte, ancêtres du fusil et du canon, pour lancer au-dessus des murs des pierres, des boulets rougis.
À l'époque féodale et des communes, tous ces engins destructeurs étaient nécessaires pour le siège des châteaux-forts.
Les combattants de l'époque employaient aussi le "trébuchet" autre ancêtre du canon qui permettait de lancer jusqu'à 150 mètres et de plus gros projectiles.

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La lance et l'épée étaient les armes réservées aux cavaliers et aux seigneurs.
Les fantassins tiraient à l'arc et à l'arbalète qui remplacèrent la fronde.
La fronde était une arme projetant une pierre ou un morceau de silex employée par l'homme primitif pour chasser des animaux plus rapides que lui.
Au XVᵉ siècle, l'arc et arbalète sont encore des armes des fantassins qui portaient comme protection un casque bombé en fer, tandis que l'armure, propre à la cavalerie, est plus compliquée à l'usage, mais plus complète.

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Mais, l'homme allait trouver un nouveau moyen de destruction, la poudre à canon, que les Anglais utilisèrent pour la première fois en Europe à la bataille de Crécy en 1346.

14 août 2022

Anne d’Autriche *

Pendant le spectacle, il est dit :
Mesdames et messieurs, le roi et la reine Anne
Arrivant parmi nous, accueillent à leurs côtés
Les amis de la France, venant du monde entier.
Mais qui est la reine Anne ?

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Ana María Mauricia, archiduchesse d'Autriche, Infante d'Espagne (Valladolid 1601 - Paris 1666) et Reine de France de 1615 à 1666, est la fille aînée de Philippe III d’Espagne (1578-1621) et de Marguerite d’Autriche (1584-1611).
(Infante est le titre officiel que portent en Espagne les enfants non-héritiers du roi).
En 1615, en épousant à l’âge de 14 ans le jeune Louis XIII (1601-1643), Ana Maria d’Autriche est rebaptisée "Anne d’Autriche" par les français.
Mariage, négocié, symbolisant le rapprochement de la France et de la maison d’Autriche.
Le 05/09/1638 elle donne naissance à Louis XIV (Le Roi-Soleil 1638-1715), et le 21/09/1640 à Philippe de France (Duc d’Orléans, 1640-1701).
Louis XIII ne l’aime guère, Richelieu (1585-1642) s’en méfie et la persécuta, George Villiers (1592-1628) duc de Buckingham l’idolâtre, Mazarin (1602-1661), comme en témoigne sa correspondance, a toujours compté sur son fidèle soutien.
Aimant Mazarin, elle contribua à sa prodigieuse ascension.
Écartée du pouvoir par le roi et Richelieu, elle se laissa entraîner dans les complots menés contre le cardinal.

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Veuve en 1643, Anne d’Autriche devient régente du royaume pendant 18 ans et révèle d’incontestables talents politiques.
Elle surmonte deux grandes épreuves : la guerre avec l’Espagne et la Fronde (*) des nobles français.
Elle gardera à ses côtés Mazarin, que Richelieu avait choisi pour successeur.

(*) La Fronde est une période de troubles à propos des structures de la société (haine envers le ministre Mazarin suite à de nouveaux impôts) qui ont agité la France pendant la minorité de Louis XIV, d'août 1648 jusqu'en 1653.

Grande, belle, elle sera immortalisée par les peintres Rubens (musée du Prado) et Mignard (musée du Louvre) et sera enfin l’héroïne d’Alexandre Dumas (Les Trois mousquetaires).
Après son veuvage, la reine, vivra une amitié passionnée avec le cardinal Jules Mazarin, tout en travaillant avec lui à la consolidation de la monarchie.

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En 1661, à la mort du cardinal de Mazarin, elle se retire de la scène politique et Louis XIV décide de prendre seul les pouvoirs en France.
Anne d’Autriche protégea toute sa vie l’Église.
Elle ordonna, en 1645, la construction de la chapelle du Val-de-Grâce à Paris.
Anne d’Autriche est décédée le 20 janvier 1666 à Paris.
Inhumée à la basilique de Saint-Denis, son cœur se trouve au Val-de-Grâce à Paris.

3 octobre 2022

Les drapeaux vendéens.*

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"Vexilla regis prodeunt"... (Les étendards du roi s'avancent)...
C'est, selon la tradition, en chantant ce cantique que les premières paroisses révoltées contre l'autorité républicaine se regroupèrent et disputèrent leurs premiers combats.
Les premiers révoltés se regroupèrent donc, dès le 13 mars 1793, en petites bandes très diversement armées sous la conduite de chefs qu'ils se choisirent parmi les plus déterminés d'entre eux.
Ils mirent également à leur tête des nobles (généralement anciens militaires) qu'ils allèrent, pour la plupart, chercher dans leur manoir.

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Outre les insignes religieux tels que scapulaires et "cœurs de Jésus", les insurgés vendéens mirent à leurs chapeaux des cocardes ou des rubans blancs.
Cette couleur était proscrite par la république comme étant "signe de rébellion contre L’État".
Certains groupes marchèrent en arborant également des bannières paroissiales, signe de leur attachement à la religion.
D'autres prirent un simple morceau d'étoffe blanche en guise de drapeau, marquant ainsi le rattachement du mouvement insurrectionnel à la cause antigouvernementale, c'est-à-dire à la monarchie royale abolie et hors la loi.

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Dans les premiers jours de l'insurrection, les Vendéens utilisèrent comme emblèmes essentiellement les bannières de procession de leurs paroisses.
Les drapeaux qui apparurent furent confectionnés à la hâte par les femmes.
On mit toutes les habiletés à contribution, les châtelaines, les lingères, les nonnes tirèrent l'aiguille, d'autres prirent les pinceaux.
Il fallut plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour que toutes les paroisses aient leur emblème et beaucoup gardèrent leurs bannières de procession.

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On utilisera les tissus qui pouvaient convenir.
Vu les difficultés d'approvisionnement de l'époque, la soie ou du coton principalement provenaient de robes, de nappes (sacrées ou non) ou de draperies de toutes sortes.
En général, ils étaient blancs, couleur de la France depuis le Moyen Âge, pavillon des vaisseaux de guerre du roi "Très Chrétien", distinction des compagnies-colonelles dans les régiments.
Les bannières d'églises, en lourds draps colorés, étaient brodées de fils d'or ou de couleurs variées.
Les fleurs de lys des étendards vendéens proviennent souvent d'ornements d'Eglise.

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On chercha à se rapprocher des dimensions réglementaires dans les régiments d'Infanterie (environ 1,50 m sur 1,60 m).
Pour la cavalerie, on utilisa de même des "guidons", plus petits, mais sans conserver, semble--t-il, les formes particulières, car il fallait improviser.
Selon la tradition et le témoignage de l'abbé Remaud, le "premier drapeau de la Vendée" serait celui de La Rochejaquelein.
Après avoir connu une histoire très mouvementée et après la mort de Monsieur Henri, il passa à l'armée de Charrette et fut arboré en 1815, puis en 1832 !

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Il est un des rares emblèmes à être parvenu jusqu'à nous.
Bien qu'il ait été confectionné un grand nombre de drapeaux vendéens, très peu d'entre eux ont pu être conservés.
Ces emblèmes de la rébellion ont été systématiquement détruits après leur capture, et ce, à toutes les époques du conflit vendéen.
Quelques rares drapeaux sont expédiés avec les bulletins de victoire que les généraux adressent à la Convention.

Mais, le gouvernement révolutionnaire qui ordonnait à ses commandants d'arme de détruire la Vendée dut également se charger de les faire disparaître après les avoir montrés aux membres de l'assemblée.

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Malgré les destructions systématiques, quelques rares drapeaux rebelles témoins de cette guerre de la Vendée existent encore.
D'autres sont connus grâce aux dessins ou autres représentations précises qui en ont été faits.
Les drapeaux sauvegardés et de grande valeur sont généralement la propriété de particuliers, qui pour la plupart ont un lien plus ou moins direct avec les anciens combattants vendéens.
D'autres appartiennent à des collectionneurs locaux intéressés par cette période de notre histoire.
Certains musées régionaux ont réuni plusieurs exemplaires d'emblèmes royalistes, permettant ainsi un rappel à la mémoire collective.

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Quelques rares presbytères d'églises de la Vendée militaire sont encore dépositaires de l'étendard des anciens combattants de la paroisse.
Malgré cela, tout ce qui a pu être sauvé ne représente qu'une infime partie des nombreux drapeaux des Armées Catholiques et Royales ayant combattu de 1793 à 1796 sur le territoire insurgé.
La plupart des drapeaux brodés aux armes de France sont entourés de lauriers ou de palmes.
Bien des étendards étaient aussi chargés de croix, du double cœur enflammé, du Sacré-Cœur.
Avec toujours beaucoup de variété dans la disposition des motifs, des fleurs de lys ou des inscriptions.

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Certains avaient des cravates, des franges.
Les inscriptions et les symboles rappelaient les raisons du combat : 
"Vive la religion catholique", "Vive Louis XVII", "La religion et le roi Louis XVII", "Armée catholique et royale", "Vive le roi" ...
Les drapeaux de 1815 ou de 1832 sont plus décorés, mieux "finis" (on avait eu plus de temps pour les confectionner, ils servirent peu, puis on les cacha).
Ils sont également de dimensions variées, mais en général plus petits que ceux de la "Grande Guerre".

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Outre quelques-uns dont l'origine et l'histoire sont sûres, (qu'ils aient "fait" la guerre de 1793 à 1799 dans sa totalité ou en partie, ou celle de 1815), il en existe qui ont été déployés lors des visites en Vendée des duchesses d'Angoulême et de Berry quelques années avant 1830, sont d'une datation plus délicate.
Après la révolution de juillet, Mademoiselle de Fauveau, qui accompagnait Madame de La Rochejaquelein et fut arrêtée avec elle en 1831, peignit quelques emblèmes sur soie avant d'aller en prison.

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D'autres mains brodèrent des fanions pour "Henri" et "Caroline", mais il fallut détruire ou cacher ces étendards subversifs, car la police de Louis-Philippe ne plaisantait pas.
En 1870, les "Volontaires de l'Ouest" du général de Charette chargèrent l'armée prussienne, précédés d'une simple bannière chargée d'un Sacré-Cœur et de l'inscription. 
" Cœur de Jésus, Sauvez la France ".

12 octobre 2022

La gestion des déchets !

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Pendant la préhistoire, il n'y avait pas de problèmes de gestion des déchets.
Les hommes préhistoriques jettent les restes de nourriture sur le sol et la nature se charge de les faire disparaître.
Pendant l'Antiquité :  
À Athènes, les grecs inventent les toilettes publiques.
Les gens emportent les déchets hors de la ville.
À Rome : installation de toilettes publiques ainsi que de fosses en dehors de la ville où les habitants déposent leurs ordures et les restes d'animaux sacrifiés.

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Au Moyen Âge.
Aux XIe et XIIe siècles : développement des villes dont les habitants jettent leurs déchets dans la rue ou les rivières.
Les villes sont envahies par la présence des déchets et, aussi, leur odeur.
En 1185, création de canaux et de fossés centraux sur ordre de Philippe Auguste pour nettoyer certains quartiers.
Au XIIIe siècle, création de règlements avec obligation de paver les rues, nettoyer une fois par semaine devant sa maison et ne pas laisser trainer les ordures et les déchets.
Mais les épidémies sont nombreuses et dévastatrices, car les gens ne respectent pas toujours les règlements.
Les bactéries présentent dans les ordures créent des épidémies telles que la peste noire (1346 à 1353) qui fait 25 millions de morts en Europe.
Pendant la Renaissance, d’autres épidémies ont lieu.
En 1531, on oblige les gens à installer une fosse dans chaque maison.
Au XVIIe, un nouveau métier est créé : celui de chiffonnier.
Ce sont les premiers recycleurs.
Sous Louis XIV, la situation commence à s'améliorer parce que la police taxe lourdement les gens qui ne respectent pas la loi !

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Au XIXe SIÈCLE, c'est le début d'une réelle gestion des déchets.
C’est un tournant dans l'histoire des déchets.
Les découvertes de la science sur le danger des bactéries rendent les gens sensibles à l'importance d'une meilleure hygiène.
On crée des réseaux d’eau potable et d’égouts.
En 1884, le préfet de Paris, Eugène Poubelle, ordonne le dépôt des déchets dans des récipients spéciaux ramassés par les services municipaux.
D'où le nom de nos "poubelles" !
Premiers centres de traitement des déchets.
Les déchets y sont amenés dans des voitures tirées par des chevaux.
Des chiffonniers récupèrent tous les matériaux afin de ne laisser que les matières organiques avec lesquelles on fera du compost.
De nos jours, 15 juillet 1975 : première grande loi-cadre française sur la gestion des déchets promulguée.
Elle instaure l'obligation pour chaque commune de collecter et d'éliminer les déchets des ménages.
Au Puy du Fou, trier les déchets est une obligation légale et le Parc s'y attelle avec ferveur puisque sa déchetterie emploie une quinzaine de personnes !
De nombreuses poubelles sont réparties dans tout le parc avec un effort notable.

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L'apparition d'une poubelle pour le compost, en plus de celle pour le recyclage.
Dans le cadre de sa démarche environnementale, le Puy du Fou s'engage aussi à respecter les exigences légales et réglementaires.
Elle s'appuie sur 5 grands principes :
Gérer nos déchets en améliorant la part de déchets valorisés,
Gérer notre consommation d'énergie en utilisant des nouveaux équipements plus économes en énergie,
Préserver la ressource en eau en maîtrisant notre consommation d'eau potable avec des nouveaux équipements plus performants, mais aussi en assurant un traitement optimal de nos rejets d'eaux usées.
Protéger la biodiversité via des programmes internes sur le parc, mais aussi via des programmes de conservation nationaux et internationaux des espèces sauvages et de leurs habitats.
Sensibiliser les visiteurs et les employés à la préservation du patrimoine naturel.

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Depuis 2022, les équipes du Puy du Fou s’engagent dans la réduction de l’utilisation du plastique !
Tous les verres en RPET ont été remplacés par des ecocups sur l’ensemble de nos restaurants de vente à emporter.
Basé sur un système de consigne, et en lien avec les engagements du Puy du Fou pour l’environnement et la réduction des déchets, cela représente 500 000 gobelets en moins sur une saison.

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Au cours des saisons 2022 et 2023, VITTEL et le Puy du Fou mettent en place des machines de collecte de bouteilles plastiques sur le parc du Puy du Fou.
Ce partenariat vise à collecter les bouteilles plastiques consommées sur le parc pour leur donner une seconde vie.
Elles seront recyclées pour produire de nouvelles bouteilles VITTEL en plastique recyclé au cours des deux saisons.

12 décembre 2022

Malbrough s'en va-t-en guerre !

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Reprise au Puy du Fou, "Malbrough s'en va-t-en-guerre" est entonnée dans un rythme de parade militaire, pour mettre les enfants dans l'ambiance des soldats.
Cette comptine raconte le départ optimiste de " Malbrough " pour la guerre.
Les paroles dateraient de la bataille de Malplaquet (près de Sars-la-Bruyère), le 11 septembre1709, au cours de laquelle John Churchill, premier duc de Marlborough (1650-1722), fut grièvement blessé.
Après une bataille, le bruit courut que le général en chef anglais était mort.
Mais ce n'est que le 25 juin 1722 que John Churchill, marquis de Blanford et duc de Marlborough, trépassait en son château de Cranbourn Lodge.
Soit treize ans après l'apparition de la chanson qui allait immortaliser son nom.

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L'essentiel de sa carrière militaire fut consacré à lutter contre la France.
Les Français se vengèrent de la sévère défaite qui leur avait été infligée par Marlborough et son ami le prince Eugène (1663 – 1736), en composant cette chanson et s'amusèrent à raconter sur un ton parodique sa mort et son enterrement.
À sa mort, sa dépouille fut placée dans le mausolée érigé dans la chapelle du château de Blenheim qui lui avait appartenu.
C'est d'ailleurs dans ce même château du comté d'Oxford que devait naître, en 1874, le plus illustre descendant du premier duc de Marlborough, sir Winston Spencer Churchill.
Cette chanson ne connut du succès qu'à partir de 1781 quand Beaumarchais l'intègre comme chanson du page "Chérubin" dans sa pièce "Le Mariage de Figaro" à la scène 4 de l'acte II.
La chanson connaît alors un immense succès et de nombreux objets (éventail, rubans, coiffures, gilets, chapeaux...) furent décorés d'illustrations reprenant ce thème.

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Dans le parc de Versailles, une tour du Hameau de la Reine fut aussi dénommée "tour de Marlborough".
Geneviève Poitrine (1750 – xxxx), nourrice du premier dauphin de Louis XVI (1754 – 1793) la chantait à l'enfant royal.
Elle la chantonna comme berceuse au nourrisson, précisant à la cour qu'on la chantait depuis longtemps dans son village.
Marie-Antoinette (1755 – 1793) la reprit au clavecin et en lança la mode.
En 1813, Beethoven (1770 – 1827)  l’inclut dans son œuvre "La Victoire de Wellington" où elle symbolise les forces françaises.
Il paraît que Napoléon (1769 – 1821)  lui-même l'entonnait à chaque fois qu'il montait à cheval pour partir en campagne.
Mais, l'air de la chanson est probablement très ancien.
On retrouve dans les paroles le souvenir des chansons de geste du Moyen Âge et les habitudes des châtelaines qui montaient à la tour pour guetter le retour de leur châtelain.
On y retrouve également le thème et beaucoup de détails d'une autre chanson très ancienne : "Le convoi du duc de Guise" improvisée par les soldats en 1563 après la mort de leur maître.
La mélodie a été adaptée par les Britanniques avec le refrain suivant : "For he's a jolly good fellow…".
La mélodie fit le tour du monde.

17 décembre 2022

Les oiseaux ont faim en hiver.

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L'hiver est rude pour les petits oiseaux.
Heureusement, nous sommes là.
Bien nourris, et avec de l'eau à leur disposition, ils supporteront aisément les froids les plus intenses et s'habitueront très vite à fréquenter leur nouveau restaurant, installé sur votre balcon ou dans votre jardin.
Le nourrissage devra se prolonger jusqu'à la fin février au moins.
Souvenez-vous de certains hivers, si rudes pour les petits hôtes de nos jardins !
Songeons donc dès maintenant à leur nourrissage.
Les avis des ornithologues divergent cependant sur la question.
Les petits passereaux - omnivores et granivores - qui hivernent chez nous, jouent un rôle important dans notre écosystème.
Ils se nourrissent de baies, de fruits, de graines et d'insectes et servent en quelque sorte de régulateur biologique.
Ils sont parfaitement adaptés aux rigueurs de l'hiver.
En les nourrissant "artificiellement", nous risquons de les voir perdre leur instinct.
Évitons donc de créer un lien de dépendance qui les déshabituerait à rechercher leur nourriture dans la nature.
Un autre risque est de voir se rassembler un trop grand nombre d'oiseaux dans un espace réduit et d'accroître le danger de contamination et d'épidémie.
Ne commençons pas trop tôt le nourrissage.
Attendons que le sol soit gelé et que tombent les premières chutes de neige.
Nous verrons alors nos petits affamés venir se réfugier à proximité des maisons.

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QUI VIENDRA ?
Les moineaux délurés et les merles bavards, bien sûr, suivis des étourneaux, rois des pique-assiettes (ils chassent même les merles, les bougres !).
Dans les jardins de banlieue, dernières oasis de vie sauvage, les clients seront plus variés :
les mésanges (charbonnières ou bleues le plus souvent ; quelquefois nonnettes ou à longue queue), les éternels étourneaux, les rouges-gorges (si astucieux, qu'ils se posent à côté du jardinier en train de bêcher, dans l'attente d'un succulent ver de terre), quelques bouvreuils...

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QUELQUES CONSEILS
Quand vous commencerez le nourrissage, il devra se faire de manière régulière.
Le matin, et en quantité raisonnable ; ainsi, durant la journée, les oiseaux continueront à remplir leur rôle biologique.
Évitez de laisser à leur portée une trop grande quantité de nourriture, cela pourrait nuire à leur organisme.
Quant au choix, veillez surtout à la qualité des aliments.
Dès la fonte des neiges ou le dégel, au début du printemps, il sera temps d'arrêter la distribution...

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QUE DONNER À MANGER ?
Comme solution de facilité, il existe dans le commerce de la nourriture toute préparée, mais il est plus amusant et moins onéreux de la préparer soi-même.
Attention, l'alimentation des oiseaux doit répondre à certains critères de diététique.
Ne leur donnez pas n'importe quoi !
Par exemple : jamais d'aliments salés !
Pour lutter contre le froid, apportez-leur une nourriture riche en calories.
Donnez-leur de la graisse : graisse de bœuf, margarine non salée, saindoux, couenne de lard non salé...
Vous pouvez aussi faire fondre de la graisse à laquelle vous incorporerez un assortiment de graines.
Les graines de tournesol, riches en lipides et en protides, constituent un aliment idéal pour beaucoup d'oiseaux.
Une bonne idée quand on a la place : une fleur de tournesol fixée à l'extrémité d'un piquet.

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On peut également préparer soi-même des mélanges à base de millet blanc, d'avoine, de blé, d'œillette...
Nos petits hôtes se montrent aussi friands de fruits récoltés en automne : noisettes, faines, Prunelles etc..
Faites-en provision pour eux !
Pensez à conserver les graines de chardon et de plantain, les baies de sureau, d'aubépine, de sorbier... vous ferez des heureux !
Si votre jardin a gardé un petit air sauvage, ne l'entretenez pas trop !!!
Il constitue une manne pour les petits affamés ailés.
Des morceaux de pommes et de poires mûres seront accueillis avec joie par les grives, les merles et les étourneaux.
Par grand froid, préparez une pâtée plus énergétique en incorporant de diverses graines dans des blocs de saindoux ou de margarine.
Des restes de viande hachée, des légumes secs, des os broyés, du fromage (les rouges-gorges adorent !), des aliments pour chiens et chats, des œufs durs, des flocons d'avoine ou de maïs, des noix et des cacahuètes (non salées) ou encore : un morceau de lard bien gras accroché à une ficelle, seront fort appréciés…
Mais attention : jamais de pain !
Mouillé, il gonfle dans leur jabot et peut étouffer vos protégés !

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DONNEZ-LEUR À BOIRE
Reste le problème essentiel de la boisson.
En période de grand gel, les oiseaux ne trouvent plus rien à boire !
Aussi inattendu que cela paraisse, les oiseaux meurent davantage de soif que de froid, l'hiver il faut y penser !
Pour empêcher que l'eau ne gèle dans le récipient, ajoutez une goutte de glycérine, d'alcool blanc ou un peu de sucre et changez-la le plus souvent possible.
Pour la mangeoire, vous pouvez, si vous préférez vous faciliter la tâche, en trouver de toute faites dans certains magasins spécialisés.
Mais il ne faut pas croire que les plus sophistiquées seront nécessairement les meilleures !
Avec un peu d'imagination, vous dénicherez le support qui fera très bien l'affaire, à condition qu'il protège la nourriture de l'humidité.
Les bricoleurs de tous âges pourront d'ailleurs en fabriquer.
Choisissez avec soin l'emplacement et orientez-la de préférence vers le sud-est.
Où placer les provisions ?
Attention, placez-les toujours hors de portée des chats et des rongeurs, cela va de soi !

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Voici quelques exemples qui vous aideront : fixez une mangeoire (style boîte à cigares) au sommet d'un piquet lisse de la grosseur d'un manche à balai.
Ou suspendez-la à une branche d'arbre ou au montant du balcon.
Ou encore, attachez une caisse à oranges à une branche.
Pratique : une demi-noix de coco ou un vieux pot de fleur.
Plus élégant un filet à provisions (du genre qui emballe les oranges et les pommes de terre).
Les mésanges gourmandes viendront s'y balancer avec grâce.
Veillez à abriter la nourriture de la neige à l'aide d'une petite toiture.
Ne placez pas la mangeoire à la portée de la convoitise des chats du voisinage et autres prédateurs attirés par des proies faciles...
N'oubliez pas de la nettoyer régulièrement.
Si vous posez la nourriture sur le sol, nettoyez quelques mètres carrés, dans une zone dégagée, à bonne distance des arbustes où pourrait guetter un ennemi...
Et changez souvent la nourriture à cause de l'humidité du sol.

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PRÉCAUTIONS À PRENDRE
Si vous aimez à la fois les oiseaux et les chats, munissez ces derniers de clochettes avertisseuses.
L'idéal : un grelot utilisé par les pêcheurs.
Vos félins prendront peut-être un petit air de vache suisse, mais la fin justifie les moyens.
Comme sonnette d'alarme, demandez aux passereaux : il n'y a pas mieux !
Voilà, maintenant il ne vous reste plus qu'à attendre la venue des grandes gelées et l'arrivée des petits affamés.
Alors, si vous avez bien suivi nos conseils, vous pourrez observer tout à loisir mésanges, rouges-gorges, pinsons, sansonnets, bref tous nos petits passereaux.
En aidant nos amis à survivre, ne nous privons pas du plaisir de les voir s'affairer autour de la mangeoire.
L'ornithologue amateur aura ainsi l'occasion d'étudier, avec discrétion, certaines espèces vite familières aux heures des repas.
Durant ces journées d'hiver, souvent grises et tristes, le va-et-vient incessant de nos petits hôtes ailés égayera nos jardins, nos fenêtres et nos balcons.

30 décembre 2022

L'orgue de barbarie *

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Est une tradition d'Europe centrale remontant au 17e siècle.
L'orgue de Barbarie est un instrument de musique mécanique à vent classé dans les orgues puisqu'il comporte des tuyaux et des jeux.
Il fait partie des "automatophones", terme qui englobe tous les instruments destinés à produire de la musique par des procédés mécaniques.
L'orgue de Barbarie est un instrument de musique populaire mécanique portatif et sa décoration est toujours gracieuse.
Les plus petites orgues de Barbarie (Serinettes) se portent en bandoulière.
L’orgue de Barbarie n'a pas la majesté de l'orgue liturgique, mais il incarne une tradition de musique populaire conviviale.
Le 19° siècle fut période de gloire pour l'orgue de barbarie.
Bien que l'orgue de barbarie ne disparut jamais complètement des rues, leur nombre chuta à partir de 1920 pour quasi-disparaître dans les années 1960.

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