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15 août 2016

Quenouille, Poupée de lin

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Le mot "quenouille" nous vient du bas latin CONUCULA.
Il est décrit tel un bâtonnet entouré vers le haut de chanvre ou de lin.
C'est le symbole de la vie humble, laborieuse et pauvre que nos parents ont connu jusqu'en 1914.
Que de misères et de courage autour de ces poupées de lin qui transfigurées de poésie et de passé, vont nous servir à remonter le temps.
" Notre Marchand heureux se met à raconter ..."
La relative pauvreté d'une époque permettait une approche plus vraie vers un bonheur plus profond.

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Et la bergère à la quenouille était chantée par le berger qui appelait ses moutons.
Cela s'appelait le HUCHAGE (appeler, crier).
On définit le "huchage" tel une suite de sons de tête, sans cadence, c'est un chant propre au berger pour exciter son troupeau.
Voici un HUCHAGE qui résonna longtemps dans nos Campagnes :

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"Quand la bergère s'en va aux champs, sa quenouillette s'en va filant... ".
"A trouille", (elle tourne)
"A mouille", (elle mouille)
"A file",  (elle file)
"A coud", (elle coud)
"A va", (elle va)
"Avé", (elle vient)
"All appelle son ché", (elle appelle son chien)
"Té ! Tapinia; Té", (tiens, taupin, tiens)
"Té, Té, Té, Tapinia", (tiens, tiens, tiens, taupin)
"Té", (Tiens)
"Dau pâ", du pain.

Mais dans les grands pacages, la corne remplaçait le "Huchage".
Et, depuis la dernière guerre mondiale, avec l'apparition des barbelés, petits bergers et bergères ont disparu. 
Jusqu'en 1945-1950, cette tâche était confiée aux enfants.

20 mai 2011

la herse.*

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La herse est une grille coulissante glissant dans des rainures verticales et  manœuvrée au moyen d'un treuil commander l'enroulement et le déroulement d'un câble autour d’un axe ou par l’utilisation d'un contrepoids.

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Ce dispositif était souvent utilisé au Moyen Âge.
Le bas de la herse est généralement garni de pointes pour décourager le passage lorsqu’elle descend.
La porte étant l’endroit le plus fragile des châteaux, des ouvrages fortifiés avancés, comme l’assommoir, servaient  à se défendre.
Assommoir : ouverture permettant de jeter des projectiles verticalement.

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27 septembre 2024

Il faisait bon vivre chez nous !

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J'habitais une ferme adossée au versant d'un coteau dominant les prairies et les terres qui s'étendaient jusqu'à une petite rivière.
Au milieu de la grande cour, entre la remise et l'étable se dressait une construction en pierres de granit burinées par le temps.
On y pénétrait par une petite porte à deux battants qui ouvrait sur un large couloir au fond duquel s'élevait un escalier de bois.
À gauche, la vaste cuisine éclairée seulement de deux étroites fenêtres.
Au plafond, de grosses poutres noircies.
Pour nous, la cuisine, c'était un lieu privilégié, c'était la "maison".
En effet, c'était là que la famille séjournait le plus longtemps pour les repas, les veillées.
C'était aussi là que j'ai grandi avec mes frères et sœurs.
Je me souviens encore de la haute cheminée devant laquelle je venais souvent me réfugier.

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Au-dessus de moi, pendaient toute l'année, trois ou quatre jambons et une trentaine d'andouilles fumées, accrochées au conduit.
Elles attendaient là, la saison des foins pour être consommées, comme le voulait la coutume.
Une petite étagère de bois faisait le tour de la hotte et portait les objets les plus hétéroclites, posés sans aucune recherche.
Chandeliers en cuivre, et en étain de chaque côté d'une croix, une vierge de faïence aux couleurs vives, une pyramide de morceaux de savon à sécher, des lanternes….
Mon grand-père venait toujours se reposer dans un fauteuil à droite de la cheminée, entre la salière et son lit qui occupait le coin.

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Le long du mur, suivaient deux autres lits à rideaux placés côte à côte et prenaient beaucoup de place dans la pièce.
A la tête de chaque lit était fixé un bénitier, entouré d'images pieuses de la Vierge et du Sacré-Cœur.
Au milieu de la pièce, une lourde table retrouvait son équilibre sur un sol de terre battue, grâce à plusieurs petites plaquettes de bois posées sous les pieds.
Un pain de ménage enveloppé d'une toile rustique reposait sur la table à côté d'un pichet.
Je revois encore ma mère, avec son tablier rayé debout, surveillant les plats qu'elle faisait réchauffer sur la braise.
Non loin d'elle, sur la plaque de cheminée des "ponnes" (cuves en terre cuite) à demi-pleine de lait, le chauffe-pieds de grand-mère et les ustensiles de cheminée.
Et puis, un chat dormait sur un "paillasson" à côté du chien de la maison.
La vielle horloge s'étirait le long du mur blanchi à la chaux.

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Elle avait déjà marqué bien des heures de la vie de notre famille et continuait à battre de son tic-tac les activités journalières.
Chaque dimanche matin, mon grand-père la remontait dans un cérémonial religieux.
Je ne voudrais pas oublier les objets disparates cachés sous les lits et qu'un regard indiscret permettait de remarquer… des sabots, des souliers, des fuseaux de lin et les vanneries inachevées de la dernière Veillée.
On pouvait encore apercevoir des paniers accrochés au plafond, le porte-cuillers où l'on rangeait les couverts après chaque repas.

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Comme dans la plupart des maisons de ferme, il y avait la "grande chambre" meublée de deux ou trois lits, d'un vaisselier aux assiettes dessinées et d'une armoire spacieuse où s'entassaient des piles de draps.
J'aimais particulièrement grimper au grenier qui s'étendait sur toute la longueur de la maison.
Il était éclairé par de petites ouvertures et il y régnait une odeur bien caractéristique des récoltes, de graminées et de mogettes, le tout disséminé en tas sur le plancher.
De temps en temps, les hommes venaient les brasser avec des pelles de bois, pour les faire sécher.
J'aimais les aider.

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La maison de mon enfance ?
Pour moi, c'est la grande cheminée où nous aimions faire jaillir les étincelles des bûches qui se consumaient.

Ce sont les meubles sentant bon la cire d'abeille.
Ce sont encore les repas, les veillées, les fêtes de famille, toute une vie régulière rythmée aux heures du jour, des saisons, des fêtes et des travaux…
Chez nous, j'avais une impression de calme, de joie sereine après les rudes journées de labeur, d'un tranquille bien-être dans une maison accueillante, véritable havre de paix et de confiance pour l'enfant que j'étais.
Il faisait bon vivre chez nous !

Jacques Maupillier (Garde)

1 mars 2024

Dans le "Font-Rognou" anciennement "La Cité Médiévale".

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Entièrement imaginée par les architectes du Puy du Fou, Font-Rognou surprend par son réalisme.
Dans une architecture authentique (XIII - XVème siècle), une dizaine d'artisans d'art présentent, dans chaque maison, des savoir-faire perdus.
Jaillie de terre en 1995, la Cité Médiévale (Font-Rognou) offre au regard la plus juste version d'un village féodal fortifié.

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Ici pas de carton-pâte, de la pierre.
Construit à partir de documents d'époque, ce site exceptionnel a nécessité le concours d'une centaine d'ouvriers : maçons, menuisiers, tous travaillant à l'ancienne.

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1 600 m3 de pierre de taille, 3 km de vieilles poutres soit l'équivalent de 13 maisons et 3 anciennes granges, restituent 3 siècles de constructions successives, du rempart échancré du 12ème siècle aux maisons marchandes du 15ème siècle ...

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Pas de trompe-l'œil, du vécu.
Telle est la devise du Grand Parc.

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Derrière les remparts, "Font-Rognou" rappelle la vie d'un village du Haut Moyen Âge.
Les maisons à arcades, les échoppes des artisans, mais aussi les cariatides, les girouettes à tête de dragon, les peintures murales, le four à pain, la chapelle, la maladrerie ... tous les lieux se montrent ici rigoureusement fidèles à ce qu'ils furent, tous les détails témoignent de la vie d'un peuple inspiré par une histoire : la vôtre.

4 novembre 2024

Guerre 1914-1918... Les Causes !

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Les causes de cette terrible catastrophe sont très nombreuses et très complexes.
Pendant les années qui précédèrent 1914, les grandes puissances européennes vivaient dans un état de paix.
Prévoyant la guerre, elles s'y préparaient en s'armant de leur mieux.
L'Allemagne, surpeuplée, très riche au point de vue industriel, désirait des colonies où elle pourrait écouler les produits de son industrie.
Pour mieux assurer sa puissance, elle s'était alliée à l'Autriche et à l'Italie.
Pour rétablir l'équilibre européen, la Russie et l'Angleterre s'étaient rapprochées de la France.

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Mais, un événement sans importance mit le feu aux poudres.
Le 28 juin 1914, un Serbe de Bosnie Gavrilo Princip (1894-1918) assassina, à Sarajevo, l'archiduc autrichien François-Ferdinand (1863-1914) et son épouse Joséphine Albine Chotek (1868-1914).
Le gouvernement austro-hongrois prétendit que ce crime était le résultat d'un complot serbe ayant pour but de démembrer l'Autriche-Hongrie.

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Le 28 juillet, il déclara la guerre à la Serbie.
La Russie prit la défense des Serbes.
Alors l'Allemagne, se disant menacée par la mobilisation de la Russie, lui déclara la guerre le 31 juillet 1914.
La France soutint la Russie, son alliée, et l'Allemagne déclara la guerre à la France le 3 août 1914.
La Belgique était neutre, c'est-à-dire que son territoire avait été reconnu inviolable par les autres pays, y compris l'Allemagne.

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Or, les Allemands, pour envahir la France, passèrent par la Belgique.
La violation de la neutralité belge et la crainte de voir l'Allemagne s'installer définitivement à Anvers provoquèrent l'intervention immédiate de l'Angleterre.
Le Japon, la Grèce et la Roumanie se joignirent à l'intervention.
La Turquie et la Bulgarie se rangèrent aux côtés de l'Allemagne.
L'Italie, estimant que ses deux alliés n'étaient pas attaqués, resta d'abord neutre.
Mais menacée elle-même par l'ambition de l'Autriche, elle jugea prudent de lui déclarer la guerre le 24 mai 1915.

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Enfin, le 7 mai 1915, les Allemands avec le sous-marin U-20, ayant torpillé des vaisseaux transportant des Américains (Lusitania), les États-Unis vinrent à notre aide en 1917.
Ce petit incident austro-hongrois fut ainsi l'occasion d'une guerre mondiale.
Pendant plus de quatre ans, on s'est battu partout : sur terre, sur mer et dans les airs.

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De nouvelles armes terribles furent employées : avions et dirigeables, gaz asphyxiants, sous-marins, mines, chars d'assaut, etc.
Cette guerre a dépassé en horreurs toutes les autres guerres.
Les soldats durent passer quatre hivers dans la boue et la vermine, dans des tranchées.
D'innombrables familles des pays envahis durent abandonner leurs foyers.

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Des milliers de villages ou de villes furent anéantis.
18 millions de victimes
Plus de mille milliards de francs sacrifiés.

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En novembre 1918, les Allemands, abandonnés par l'Autriche, demandèrent la cessation des hostilités.
Un armistice fut signé le 11 novembre 1918.
Le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, consacra la victoire des Alliées.

8 novembre 2024

Les Vikings arrivent !

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En l'An Mil, les moines de Noirmoutier fuient les envahisseurs vikings pour sauvegarder la fameuse "chasse" d'or de leur saint fondateur.
Au pied de la motte féodale, un hameau aux toits de chaume s'apprête à célébrer le mariage d'Aldéric et Cybèle.

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Mais la fête commence à peine lorsque les effrayants guerriers Vikings débarquent avec leurs drakkars pour piller le village.

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Au pied de la tour de guet, le combat fait rage dans un déluge d'effets spéciaux.
Une histoire authentique qui prend l'allure d'un véritable "mystère" médiéval ponctué d'effets d'enlèvements… et d'apparitions parmi lesquelles celle d'un monumental drakkar viking surgissant du fond des eaux.

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Tremblez face à l'attaque des terribles guerriers du nord !

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26 août 2024

Les Claquettes.

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Le nom de "claquettes" vient du bruit produit par des plaquettes de bois (en Irlande) ou de métal (en Amérique) fixées sur la pointe et le talon des chaussures du danseur.
Ce qui fait de celui-ci un percussionniste, en même temps qu'un danseur.
Véritables instruments, les claquettes développent particulièrement les notions de communication rythmique, d'équilibre, de mémoire.
Les claquettes, appelées également "Tap Dance", sont nées vers 1830 aux États-Unis dans le quartier de Five Points à New York en se répandant vers la Nouvelle-Orléans.
Mais, c'est vers 1840, que William Henry Lane
(1825-1852), un Noir né libre, mixe habilement des éléments de rythmes africains et de danse irlandaise.
Williams Henry Lane devint une attraction vedette, suscitant l’admiration de l'écrivain Charles Dickens
(1812-1870), lors d’une tournée en Angleterre.

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Les danseurs immigrants de cultures différentes se rencontraient au cours de compétitions de danse et confrontaient leurs techniques.
Les émigrants européens
(irlandais notamment) dansaient avec des sabots (Clogg dance) afin de rythmer davantage la chorégraphie et pour plus de confort, on vit apparaître le "Soft Shoe" (chaussures de ville).
Au fur et à mesure, les danses s’enrichirent les unes les autres pour former les claquettes telles que nous les connaissons aujourd’hui.
On dit aussi qu'elles ont permis aux immigrés irlandais et aux esclaves noirs de communiquer entre eux dans les ateliers et les manufactures de la Louisiane.
C'est le 18 décembre 1865 que les États-Unis supprimeront définitivement l'esclavage.
À partir des années 1900, les claquettes constituaient la partie dansée des vaudevilles à Broadway.

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Dès 1905, Bill Robinson (1878 – 1949), précurseur en danse de claquettes, se produit dans des boites de nuit et des cabarets à New York puis à Chicago, principalement devant des spectateurs noirs.
Il obtint un énorme succès avec Blackbirds of 28
(1928) et Brown Buddies (1930) qui lui ouvrirent les portes de Hollywood où il interpréta de nombreux films.
Il connut un véritable triomphe avec la comédie musicale "Hot Mikado" lors de l'exposition de New York en 1939.
Vers 1920, les chaussures furent équipées d’abord de dessous en bois
(Slip Clogs), puis de bouts de fer.
C’est cette dernière version qui est encore utilisée aujourd’hui.
L'apparition du jazz mit les claquettes au premier plan, car le rythme de celui-ci s'adaptait naturellement à la danse à claquettes.
Avec le cinéma et à la télévision, cette discipline connait son apogée dans les années 50 grâce à de remarquables et célèbres danseurs et danseuses comme Fred Astaire
(1899-1987), Ginger Rogers (1911-1995), Cyd Clarisse (1922-2008) ou encore Gene Kelly (1912-1996) avec le film "Singing in the
Rain".
Mais le rock les fit passer au second plan dès la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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Dans les années 1980-1990, les claquettes redeviennent à la mode grâce à Michael Flatley (1958-xxxx) pour les claquettes irlandaises (spectacles comme Riverdance), Dein Perry avec les "Tap Dogs", Savion Glover (1973-xxxx) ou Gregory Hines (1946-2003).
Plus proche de nous le film "The Artist" primé aux Oscars en 2012 a amené un nouveau souffle aux claquettes.
Pratiquées à tout âge et accessibles aussi bien aux femmes qu’aux hommes, les claquettes présentent de nombreux bienfaits.
Vous n’aurez donc aucun regret si vous décidez de prendre un cours de claquettes.
Comme toute danse, le "Tap Dance" est bénéfique pour la santé et constitue  un sport sans grande intensité, puisqu’elle ne demande aucun exercice physique préparatoire.
Aujourd'hui, les spécialistes considèrent William Henry Lane, connu sous le nom de Master Juba, comme le père du "Tap Dance".

27 novembre 2024

La dernière bataille.*

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Le 16 novembre 1799, Bonaparte (1769-1821) vient de renverser le Directoire et la Vendée est officiellement pacifiée par Travot (1767-1836).

Un général de brigade, Duhesme (1766-1815), chargé de traquer les derniers Brigands du Bocage, termine son rapport par ces mots :

"Il paraît qu'auprès du Puy du Fou, il y a eu une action assez vive qui n'a pas tourné à l'avantage des troupes de la République...".

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Deux jours plus tôt en effet, le 14 novembre 1799, une brigade de gendarmerie avait suivi à la trace l'ultime troupe de Blancs menée par Grignon (1775-1799), marquis de Pouzauges et ancien compagnon d'armes de Stofflet (1753-1796).

Celle-ci ne comprenait plus que quelques centaines de Vendéens "partis aux Chouans".

Ils étaient 800 à occuper les Épesses sept jours plus tôt.

Arrivés dans ce bourg, les Bleus en avaient aperçu une douzaine, qui s'enfuyait vers les bois du Puy du Fou.

Trop sûrs d'eux sans doute, ils ne pensèrent pas un instant à une embuscade…

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Arrivés aux alentours des ruines du vieux château de Renaud, au cœur des bois du Puy du Fou, ils furent pris en étau.

Les Blancs sortirent soudain de leur cachette.

La fusillade fut si vive que toute la brigade succomba ou prit la fuite.

Cette ultime défaite républicaine leur coûta une trentaine d'hommes, à l'exception du capitaine, épargné à la demande d'un soldat de Grignon (1775-1799).

Cette défaite fit écrire au général Travot (1767-1836) :

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"Voilà une grande perte qui sera peut-être difficile à réparer, car ces résultats donnent de l'audace aux rebelles".

En réalité, cette victoire "vendéenne" était sans lendemain.

Le 18 novembre suivant, le marquis de Grignon (1775-1799) fut tué au bourg voisin de Chambretaud, et sa troupe dispersée par deux ou trois compagnies républicaines.

L'armistice fut déclaré six jours plus tard par le général républicain Hédouville (1755-1825).

Et le 11 janvier suivant, Bonaparte promettait la liberté de culte.

La guerre de Vendée s'était vraiment terminée au Puy du Fou.

2 décembre 2024

Les Gardes-Marines.

Dans le spectacle le "Dernier Panache", on entend "Las Cases" dire que Charrette était son voisin de chambrée à l’école des gardes-marine !

Mais c'est quoi un "Gardes-Marine" ?

Cette expression nous semble si lointaine qu'elle mérite une petite explication.

L’institution des gardes-marines a joué un rôle essentiel dans l’histoire de la marine française, formant des générations d’officiers d’élite qui ont contribué à la puissance et à la renommée de la flotte royale.

Ils ont aussi incarné les valeurs de discipline, d’honneur et de service de la noblesse française.

Les gardes-marines constituaient une institution militaire française établie au XVIIe siècle.

Les racines de l’institution des gardes-marines remontent aux corps d’aspirants-officiers de la marine française du XVIe siècle.

Cependant, notons qu’il existait d’autres corps militaires en France pendant la même période qui étaient similaires aux gardes-marines.

Par exemple, le régiment du Roi, fondé en 1663, était envisagé comme une pépinière d’officiers.

De plus, les "gardes du Grand-Maître" étaient un autre corps militaire qui a existé de 1626 à 1669.

Ils étaient à l’origine des Gardes de la marine qui ont existé jusqu’en 1786.

Il est important de noter que chaque corps militaire avait ses propres spécificités en termes de formation, de recrutement et de rôle dans l’armée française.

Mais, c’est sous l’impulsion du ministre Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) que l’académie navale des gardes-marines est officiellement établie en 1670 et supprimée en 1786.

Celle-ci avait pour mission de sélectionner et de former les futurs officiers de la marine royale, principalement issus de la noblesse.

L’ordonnance de Colbert définit les modalités de recrutement et d’instruction des gardes-marines.

Le recrutement des gardes-marines suivait des critères stricts, fondés principalement sur la naissance et l’appartenance à la noblesse et l’aptitude au service naval.

Les jeunes hommes aspirant à rejoindre cette institution devaient justifier de leur ascendance noble et faire preuve de bonnes mœurs.

Les gardes-marines avaient souvent des liens étroits avec la cour royale, ce qui pouvait leur donner une certaine influence politique.

Après une sélection rigoureuse, les aspirants gardes-marines entamaient un cursus complet, dispensé à l’Académie navale de Toulon ou de Rochefort (fondée en 1686).

La formation alliait apprentissage théorique approfondi et entraînement pratique, préparant les élèves aux tâches et responsabilités d’officier de marine et à être conscients de leur devoir envers leur pays.

Pendant cette formation, ils y recevaient un enseignement intensif sur la navigation, la stratégie navale, les mathématiques, les sciences maritimes, l’artillerie de marine, à l’escrime et à l’usage des armes à bord des navires de guerre, sans oublier les tâches d’entretien des navires.

La vie quotidienne des gardes-marines était réglée avec une rigueur militaire, favorisant la discipline et le respect de la hiérarchie.

La tenue vestimentaire, l’hygiène et le comportement faisaient également l’objet d’une attention toute particulière, les gardes-marines devant en permanence incarner les valeurs de l’institution.

Les gardes-marines jouaient un rôle crucial au sein de la marine royale française.

Leur mission principale était de servir en tant qu’officiers sur les navires de guerre, assurant le commandement, la direction des manœuvres navales et de la supervision de l’équipage.

Leur entraînement intensif les préparait aussi à combattre avec agilité et précision, que ce soit lors d’affrontements navals ou de débarquements sur les côtes ennemies.

Leur maîtrise des techniques de combat faisait d’eux des officiers redoutables et respectés par leurs adversaires.

Leur connaissance experte de la navigation et des courants marins leur donnait un atout décisif pour manœuvrer avec agilité et surprise face à l’ennemi.

Ils savaient également tirer parti de la configuration des côtes et des ports, déployant des tactiques d’embuscade ou de blocus pour prendre le dessus sur leurs adversaires.

Leur formation poussée leur permettait également de participer à des expéditions d’exploration et de cartographie, contribuant ainsi à l’expansion coloniale française.

Au-delà de leurs responsabilités à bord, les gardes-marines pouvaient également être appelés à remplir des missions diplomatiques, à l’instar des émissaires de la Couronne.

Ils représentaient ainsi la puissance de la marine française sur la scène internationale, participant à des négociations et à la conclusion d’accords commerciaux ou militaires.

Leur prestige et leur expertise en faisaient des acteurs clés de la politique extérieure du royaume.

Ils ont joué un rôle essentiel dans l’expansion coloniale et l’exploration des mers par la France du XVIIe au XVIIIe siècles.

Ils ont ainsi participé à de nombreuses campagnes d’exploration qui ont permis de cartographier de nouvelles régions du globe et d’établir de nouvelles routes commerciales pour le royaume.

Parmi les plus célèbres explorations menées par les gardes-marines, on peut citer les voyages de découverte de François de Galaup, comte de La Pérouse (1741-1788), dans le Pacifique nord.

Grâce à leurs compétences, ces officiers ont pu relever avec précision les côtes, dresser des cartes maritimes détaillées et rapporter de précieuses informations sur les terres et les peuples rencontrés.

Leurs récits de voyage ont grandement contribué à la connaissance du monde par les Français de l’époque.

Les gardes-marines jouaient aussi un rôle crucial dans l’administration des colonies françaises d’Outre-mer, servant à la fois comme officiers de marine et comme représentants de l’autorité royale.

Leurs compétences en navigation, en stratégie et en diplomatie en faisaient des agents essentiels pour assurer le contrôle et l’expansion du domaine colonial français.

Dans les ports et les comptoirs coloniaux, les gardes-marines supervisaient le commerce, la gestion des stocks et l’approvisionnement des navires.

Ils étaient également chargés de faire respecter la loi et l’ordre, intervenant dans les différends entre colons, marchands et populations locales.

Leur présence visible symbolisait la puissance de la couronne française dans ces terres lointaines.

Les gardes-marines étaient équipés avec le plus grand soin, leurs uniformes et leur armement reflétant leur statut d’élite de la marine française.

Leur tenue se composait d’un habit bleu orné de galons et de boutons dorés, ainsi que d’une culotte blanche et de bottes noires lustrées.

Ils portaient également un tricorne noir surmonté d’un panache blanc qui ajoutait à leur allure distinguée.

Les gardes-marines, après avoir terminé leur formation, avaient plusieurs opportunités de promotion dans la Marine royale française.

La hiérarchie au sein du corps des gardes-marines était rigoureusement définie et suivait la structure traditionnelle de la marine royale française.

Les différents grades reflétaient l’expérience, les compétences et le niveau de commandement de chaque officier.

Les gardes-marines formaient la base de l’institution, constituée de jeunes nobles en formation pour devenir officiers.

Les sous-lieutenants étaient les plus jeunes officiers, nouvellement promus à l’issue de leur cursus d’instruction.

Les lieutenants commandaient les différentes unités de gardes-marines et supervisaient leur entraînement (Grade de François Athanase Charrette (1763-1796) de 1787 à 1790).

Les capitaines étaient des officiers expérimentés, responsables du commandement des navires de guerre et de la conduite des opérations.

Le chef d’escadre était le plus haut grade atteignable au sein des gardes-marines, équivalent à celui de contre-amiral.

Au fil des décennies, l’institution des gardes-marines a connu une évolution significative, s’adaptant aux changements politiques, économiques et militaires qui ont marqué la France du XVIIe et du XVIIIe siècle.

Initialement, les gardes-marines étaient principalement issus de la noblesse, reflétant le rôle prépondérant de l’aristocratie dans la marine royale.

Cependant, avec le temps, on a vu une ouverture progressive de cette institution à d’autres couches de la société, notamment aux roturiers démontrant des aptitudes exceptionnelles.

Les méthodes de formation se sont également affinées, passant d’un accent mis sur l’enseignement théorique à une approche plus pratique et opérationnelle.

L’accent a été mis sur le développement des compétences techniques, de la stratégie navale et de la tactique de combat, préparant ainsi les gardes-marines à relever les défis auxquels ils seraient confrontés sur les champs de bataille maritimes.

Cette évolution a permis à l’institution de demeurer une pépinière d’officiers de premier plan, adaptés aux réalités changeantes de la guerre en mer.

À la fin du XVIIIe siècle, l’institution des gardes-marines a progressivement perdu de son importance au sein de la marine royale française.

Plusieurs facteurs ont contribué à son déclin, notamment les réformes entreprises par le ministre de la Marine Étienne de Choiseul (1719 – 1785) qui cherchait à rationaliser les structures de la flotte.

La suppression définitive des gardes-marines est intervenue en 1786, sur les recommandations du ministre de la Marine Charles Eugène Gabriel de La Croix de Castries (1727 – 1801).

Cette décision répondait à la volonté de moderniser et d’unifier le corps des officiers de marine, en mettant fin à ce statut particulier de la noblesse.

Les anciens gardes-marines ont été intégrés dans le nouveau système des officiers de vaisseau, perdant ainsi leur identité distincte.

Bien que l’institution des gardes-marines ait été supprimée en 1786, son héritage perdure encore dans la marine française contemporaine.

Certaines traditions et pratiques instaurées par les gardes-marines, comme l’accent mis sur la formation des officiers et l’excellence du commandement, ont été transmises aux générations suivantes.

De plus, plusieurs officiers issus du corps des gardes-marines ont joué un rôle majeur dans l’histoire navale française, devenant des figures emblématiques de la marine.

Leurs exploits et leurs accomplissements ont contribué à forger la renommée et la fierté de la marine royale, inspirant les générations futures de marins.

Leur suppression en 1786 a marqué la fin d'une époque, mais leur héritage demeure vivace dans la marine contemporaine, inspirant encore aujourd'hui les officiers qui suivent leurs traces.

Comme le disait Athanase Charrette (Officier de Marine) :

"Rien ne se perd… Jamais".

6 décembre 2024

Le Castellum

Après la conquête des Gaules, quand régna la paix romaine, le seul ennemi encore à redouter fut les Germains.

Les régions frontières voient fonder un grand nombre de "Castellum", qui sont à la fois des postes de surveillance militaire et des centres de colonisation, autour desquels se forment peu à peu des agglomérations.

Le "Castellum" consiste essentiellement en un rempart, généralement carré, entourant le logis de la garnison.

Il comprend une construction haute, à balcon, servant de tour de guet.

Notons que les châteaux-forts de l'époque féodale dérivent directement du "Castellum" romain.

Ces postes sont souvent munis d'artillerie, c'est-à-dire d'engins qui en tiennent lieu à l'époque romaine, notamment l'onagre et la baliste.

L'onagre romaine était un engin de siège lançant des boulets de pierre à une distance de 100 à 160 mètres, selon les dimensions de l'engin.

La baliste, sorte d'arbalète fixe, projette de lourdes flèches de fer, pesant jusqu'à 125 kg, à une distance de 120 à 160 mètres.

Certaines balistes énormes ont même une portée approximative de 300 mètres.

La précision de ces machines, sans être rigoureuse, est néanmoins suffisante pour en faire des engins très redoutables.

Le casque et la cuirasse protègent la tête et le buste du soldat romain.

Un glaive court et une pique légère lui servent d'armes offensives.

Beaucoup de villes, surtout dans l'est du pays, ont pour origine, un "Castellum" romain.

5 février 2021

Les Principaux Thèmes du Roman Arthurien

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L’aventure, le combat, le merveilleux et l’amour sont les quatre éléments récurrents permettant d’identifier le roman de chevalerie médiéval.
"Chevalier errant", le héros du roman arthurien, est toujours disponible pour l’aventure.
Il mène une quête initiatique destinée à prouver sa valeur, qui le conduit à vivre des événements hors du commun.

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L’aventure lui permet d’acquérir ou de faire valoir des vertus physiques (la prouesse équestre, le maniement des armes, la force) ou morales (vaillance, endurance, loyauté, fidélité, générosité, sens de l’honneur).
À la différence des héros des chansons de geste, lancés dans une entreprise collective, le chevalier fait valoir des qualités individuelles dans un but d’accomplissement moral personnel.
Par ses exploits cependant, il rehausse le prestige de la chevalerie.
Les valeurs exaltées par les romans arthuriens se fondent sur une exigence éthique faite de mesure, de charité, d’aide et de protection des faibles qui rejoint les valeurs chrétiennes de la chevalerie médiévale.
La vaillance du chevalier trouve son expression la plus concrète dans un élément clé de l’aventure.

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Le combat.
Qu’il s’agisse de tournois ou de rencontres singulières avec un géant ou un redoutable chevalier inconnu, le combat rythme l’action des romans, revenant quasiment à chaque chapitre.
Les récits ne cherchent pas l’originalité, mais la production d’effets épiques.
D’un combat à l’autre reviennent les mêmes expressions hyperboliques.

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Les cavaliers s’élancent "à bride abattue", échangent de "si rudes coups de lance" que les écus sont "mis en pièces", les lances "volent en éclats", jusqu’à ce que le héros assène le coup de grâce qui consiste à "trancher la tête" de son adversaire.
Ces joutes prolongées et acharnées de combattants accomplis sont davantage propres à séduire le public médiéval des barons que nos esprits modernes.
Les légendes arthuriennes sont également imprégnées de motifs merveilleux hérités de la tradition celtique.

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Le merveilleux se décline à travers des lieux enchantés (forêt de Brocéliande, châteaux ensorcelés, fontaine magique), des animaux fabuleux (dragons ou serpents malfaisants), des personnages monstrueux (géants, nains hideux) ou dotés de pouvoirs surnaturels fascinants (enchanteur Merlin, fées Viviane et Morgane).
Ces prodiges ont une double fonction.
D’une part, ils renforcent la puissance dramatique du récit, mais ils revêtent aussi une fonction esthétique par la poésie profonde et la coloration onirique qu’ils infusent au récit dont ils parviennent à sublimer les aspects réalistes et guerriers.
Le Moyen-Âge s’efforcera de christianiser les éléments de merveilleux légués par le paganisme celtique, comme en témoigne l’évolution du motif du Graal.

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Le développement de la légende arthurienne coïncide enfin avec l’émergence d’une conception originale de l’amour chez les nobles du XIIᵉ siècle.
Les exploits du héros, les épreuves qu’il affronte, les défis qu’il relève, ne sont jamais purement gratuits ni seulement destinés à son accomplissement personnel, ils ont pour but de gagner, conserver ou reconquérir le cœur d’une dame.
La prouesse est au service de l’amour.

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Idéalisé et spiritualisé, cet amour est absolu.
Caractérisé par la délicatesse, l’obéissance et une fidélité indéfectible, il reproduit le modèle féodal en faisant de la femme une suzeraine à qui le chevalier rend hommage en vassal soumis, loyal et dévoué.
Inaccessible car souvent mariée et de rang social élevé, la femme acquiert une nouvelle dimension, quasi divine, comme en témoigne l’adoration respectueuse des prétendants.

11 décembre 2024

Mais qui est "Las Cases" ?*

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Dans le spectacle Le Dernier panache, Napoléon s’adresse à Las Cases :

"Écrivez Las Cases : j’aurais voulu avoir à mes côtés ce Charette, il me donne l’impression d’un grand caractère, il laisse percer du génie" ...

Mais qui est  ce Las Cases ?

Marie Joseph Emmanuel Auguste Dieudonné, comte de Las Cases était un historien français.

Il est l’un des compagnons d’exil de Napoléon à Sainte-Hélène.

Le nom de Las Casas en Espagne (dans l’entourage de Christophe Colomb), et en France (dans les armées de Louis XII et de François Iᵉʳ) apparaît tout au long de l’histoire.

Il est né le 21 juin 1766 dans le château Las Cases, paroisse de Couffinal, actuelle commune de Blan (Tarn), situé entre Castres et Revel.

Il a été baptisé le 22 juin dans la proche paroisse de Belleserre, l’église de Couffinal étant en travaux.

Il est décédé le 14 mai 1842 à Passy.

Il appartenait à une famille qui se vantait de compter parmi ses ancêtres, (l’apôtre des Indiens), le vénérable Bartolomé de Las Cases (Séville 1484-1566 Madrid) de l’Ordre des Prêcheurs.

L’antique famille de Las Cases s’était illustrée au XIIe siècle dans la lutte contre les Maures.

Napoléon dictant ses mémoires  Jean Baptiste Mauzaisse 1841 Malmaison 15X21.

Cette famille primitivement française est passée en Espagne vers l’an 1095 avec le comte Henri de Bourgogne, venu aider le roi de Castille et Léon, Alphonse VI, à combattre les Musulmans.

Son fils Alphe Henriques remporta la bataille d’Ourique contre 5 rois maures en 1139.

Aidé par un combattant de la maison de Bourgogne, pour le récompenser, il lui donna "todas las Casas" : toutes les demeures des Maures entourant le lieu de la bataille.

De là viennent l’origine des armoiries, la devise : Semper Paratus et le nom de Las Casas.

En 1200, le chevalier Carlos de Las Casas fixé à Séville, fut désigné pour accompagner Blanche de Castille en France lorsqu’elle épousa, le 12 mai 1200, Louis VIII le père de St Louis.

Il se fixa dans l’Agenais et son nom de Las Casas fut francisé en Las Cases.

Après avoir fait de bonnes études à Vendôme (aujourd’hui lycée Ronsard) chez les Oratoriens, Emmanuel de Las Cases est admis en 1780 à l’École militaire de Paris.

En 1782, à 16 ans, il entra dans la marine à Brest, où sa petite taille (1,60 mètre) le fait remarquer.

Comme aspirant, il suit les cours de l’École d’application navale avec Charette, où il se spécialise dans les techniques de la cartographie.

Embarqué à bord de l’Actif faisant partie de la flotte de la Motte-Picquet (1720-1791), il participe au blocus de Gibraltar (1779-1783) et à divers combats contre les navires anglais.

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Il sert, durant les dernières années de la Guerre d’Indépendance américaine, brillamment dans la marine du roi, en particulier aux Antilles où il côtoie Charette à la Martinique en 1785.

Au rétablissement de la paix, il devait faire partie de l’expédition de La Pérouse mais, alors à St Domingue, il arriva trop tard à Brest  pour le départ !

Ce qui le sauva d’une mort certaine.

En avril 1789, Emmanuel de Las Cases, de retour à Brest, est nommé lieutenant de vaisseau, à 23 ans.

Lorsque survient la Révolution, il choisit en 1791 d’émigrer et de rejoindre l’armée de Condé à Coblence où il retrouve Charette.

Il y est déçu par l’accueil qui lui est fait et par les querelles entre émigrés.

Après la dissolution de cette armée, suite à la bataille de Valmy du 20 septembre 1792, Las Cases se rend en Angleterre fin décembre 1792.

Il participe à la préparation de l’expédition de Quiberon mais il n’y débarque pas en juillet 1795, car il était resté à Londres pour y être opéré d’une hernie.

Il participe avec l’armée des émigrés, emmenée par le Comte d’Artois (futur Charles X) à l’expédition de l’Ile d’Yeu d’août à novembre 1795 où Charette ne put les rejoindre.

Puystory_5529Après l’échec de cette expédition, il peut rembarquer et revenir en Angleterre.

A Londres, il travaille à la rédaction d’un atlas géographique et donne des leçons.

C’est à cette occasion qu’il noue une fidèle amitié avec l’épouse du riche baronet Thomas.

Clavering, une jolie lady française, née Claire Gallais, baptisée à Angers Saint-Maurille, le 4 novembre 1770.

La publication, sous le pseudonyme de A. Lesage, de son Atlas historique, généalogique, chronologique et géographique remporte un franc succès à Londres en 1799.

Cet ouvrage connaîtra le même succès en France, puisqu’à partir de 1803, une édition paraîtra chaque année.

De mai à septembre 1812, Las Cases effectue une mission d’inspection des dépôts de mendicité et des prisons qui lui fera proposer d’utiles réformes à Napoléon.

Au printemps 1814, il participe à la défense de Paris comme chef de bataillon à la 10e légion, sous les ordres du général Moncey.

Après la première abdication de Napoléon (1769-1821) signée par l’Empereur le 12 avril à Fontainebleau, il refuse de siéger au Conseil d’Etat et rejoint Londres.

Au retour de l’Aigle de l’Ile d’Elbe, Las Cases est aux Tuileries dès le 20 mars 1815.

Dès le 24 mars 1815, il retrouve ses fonctions de chambellan et de conseiller d’Etat.

Après la défaite de Waterloo, le 18 juin, il reste au service de l’Empereur et sollicite l’honneur de partager son exil.

Le comte de Las Cases et son fils recevant la lettre de Napoléon Lithographie de Langlumé 1821.

Marquis d’Ancien Régime, officier de marine émigré pendant la Révolution, devenu chambellan et comte de l’Empire puis conseiller d’État durant les Cent Jours, Emmanuel de Las Cases ne présenterait dans l’épopée napoléonienne qu’un intérêt restreint s’il ne s’était attaché à son maître proscrit et n’avait publié en 1823, deux ans après la mort de l’Empereur, « Le Mémorial de Sainte-Hélène »  qui fut peut-être le livre le plus lu du XIXe siècle.

Le 7 août 1815, Napoléon et sa suite dont Las Cases et son fils Emmanuel Pons de Las Cases (1800-1854), page de l’Empereur, montent à bord du Northumberland à destination de Sainte-Hélène où ils resteront dix-huit mois jusqu’à leur expulsion vers le Cap, le 31 décembre 1816.

Au cours de la traversée, Las Cases avait noté, dès le 9 septembre 1815, les premiers souvenirs de Napoléon, qui étaient remis en ordre en fin de journée par son fils Emmanuel Pons.

Dans son grand journal, Las Cases a consigné, au jour le jour, les propos de l’Empereur.

Il a pris, sous sa dictée, le récit des campagnes d’Italie et noté les persécutions dont l’illustre captif était l’objet de la part de ses geôliers, dont le gouverneur Hudson Lowe.

La campagne de France de Jean-Louis Ernest Meissonnier (1815/1891) - 1864 - Musée d'Orsay.

Las Cases sut se faire apprécier de Napoléon par ses manières affables, son érudition et sa disponibilité.

Les dictées qui continuèrent jusqu’en novembre 1816 sont à l’origine du "Mémorial de Sainte-Hélène". 

Dans l’édition du Mémorial de 1830, à la date du 6 novembre 1816, Las Cases cite les paroles de Napoléon à propos de Charette :

"J’ai lu une histoire de la Vendée, si les détails, les portraits sont exacts,

Charette est le seul grand caractère, le véritable héros de cet épisode marquant de notre Révolution… Charette me laisse l’impression d’un grand caractère, je lui vois faire des choses d’une énergie, d’une audace peu commune et laisse percer le génie".

Je lui disais avoir beaucoup connu Charette dans mon enfance, nous avions été garde de la marine, ensemble à Brest, nous y avions partagé longtemps la même chambre, mangé à la même table et il avait fort surpris par ses exploits et sa brillante carrière tous ceux de nous qui avaient été liés avec lui"… 

Le 24 novembre 1816, Las Cases confie à son serviteur James Scott une lettre clandestine pour le Prince Lucien et une pour Lady Clavering, chargée de la lui transmettre.

Puystory_5526Il y dénonce les conditions de détention de l’Empereur.

Malheureusement, le serviteur en informe Hudson Lowe et le 25 novembre 1816, Las Cases et son fils sont arrêtés et retenus prisonniers.

Le 16 décembre, le gouverneur remet à Las Cases une lettre de Napoléon, signée du 11, avec sa signature accompagnée de "Votre dévoué".

Après qu’Emmanuel Pons ait pu en recopier certains passages, elle est confisquée par Hudson Lowe.

Las Cases et son fils sont expulsés et quittent l’île de Sainte-Hélène le 30 décembre 1816 pour le Cap, où ils restent en quarantaine, pendant 7 mois1/2 avant de regagner l’Europe.

Arrivés en Angleterre en novembre 1817, ils sont refoulés puis conduits à Ostende.

La France, les Pays-Bas et l’Autriche refusant de leur donner l’asile, Las Cases et sa famille s’installent en décembre 1817 à Francfort, puis au pays de Bade à l’été 1818.

Après la mort de Napoléon, le 5 mai 1821, l’autorisation de rentrer en France est accordée à Las Cases dans les derniers jours de juillet 1821 et il arrive à Paris le 16 août. Il s’installe à Passy.

En 1822, il récupère ses manuscrits notamment la lettre de Napoléon et son "Grand Journal" confisqué par Hudson Lowe où se trouve consigné jour par jour tout ce qu’a dit et fait Napoléon, durant dix-huit mois, du 20 juin 1815 au 25 novembre 1816.

Il publia en 1823 ce Mémorial dont le retentissement fut si grand qu’il fut réimprimé en 1824, 1830, 1835, 1840 et surtout 1842 avec illustrations de Nicolas Charlet qui lui  rapporta 3 millions de francs (+/- 9,5 millions €).

Il fut traduit en de nombreuses langues et enfin, il valut à Las Cases un siège de député.

Emmanuel de Las Cases 1766/1842 Lithographie de Delpech - 1840.

La légende napoléonienne doit beaucoup à cet ouvrage.

En juillet 1831, Las Cases fut élu député de l’arrondissement de Saint-Denis et siège à gauche jusqu’en mai 1834.

Il est réélu en 1839 jusqu’à sa mort en 1842.

Aveugle en 1840, il ne put accompagner le prince de Joinville à Sainte-Hélène pour le Retour des Cendres de Napoléon ; c’est son fils Emmanuel Pons qui le remplaça.

Le 15 décembre 1840, il était présent aux Invalides, lors de la cérémonie.

Il mourut le 14 mai 1842, après avoir eu la satisfaction de voir rendre à la France les restes mortels de l’homme à qui il avait donné des preuves d’un attachement et d’un dévouement qui honorent toujours sa mémoire.

En 2005, le "Grand Journal" tenu par Las Cases à Ste Hélène, prémices du Mémorial a été découvert à la British Library par Peter Hicks.

Il est paru en octobre 2017 sous le titre "Le Mémorial de Sainte-Hélène - Le manuscrit retrouvé" aux Editions Perrin – en collaboration avec la fondation NAPOLEON.

 

BIBLIOGRAPHIE

LAS CASES le mémorialiste de Napoléon - Comte Emmanuel de Las Cases - Arthème Fayard - 1959

Las Cases l’abeille de Napoléon - Jean-Pierre Gaubert - Loubatières - 2003

LAS CASES le Mémorialiste de Napoléon nous dit… - Jean-Pierre Gaubert - 2017

 

Pour découvrir en détails LAS CASE, je vous donne rendez-vous sur la page de  : lauragais-patrimoine.fr

20 décembre 2024

La nuit de noël

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J'attendais toujours avec impatience les fêtes de Noël.
Autrefois, pendant une période appelée l'Avent, on nous incitait déjà à préparer avec ferveur cette grande fête religieuse dite "fête carillonnée".
Chez nous, le soir de Noël, des hommes vigoureux venaient poser l'énorme bûche dans la grande cheminée.
Selon le rite habituel, le maître de la ferme, répandait sur la grosse bûche quelques gouttes d'eau bénite avec un peu de sel.

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La bûche devait "tenir" le feu pendant plusieurs jours.
Quand elle était entièrement consumée, on mettait de côté quelques charbons afin de protéger la ferme du feu et de l'orage durant toute l'année.
Avec la bûche enflammée, la joie était entrée dans la grande cuisine où l'on préparait à réveillonner avant la messe de minuit.

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C'était alors la traditionnelle "soupe grasse" suivie du "bouilli" (pot au feu) que l'on retrouvait encore le soir du premier de l'an.
Le repas se prolongeait avec mes frères et mes sœurs, j'apprenais à chanter les Noëls poitevins, ces vieux Noëls, la plupart abandonnés maintenant.
Quelle ne fut pas ma grande joie, lorsque pour la première fois, on m'autorisa à assister à la messe de minuit.

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L'église était située à une lieue (4,8 km) de notre demeure.
Je partais avec ma famille, les yeux lourds de sommeil, dans la nuit noire et très froide.
Des voisins nous rejoignaient et les groupes se formaient.
Les femmes, enveloppées de leur grande cape de laine, parlaient peu et suivaient avec peine les hommes, coiffés de chapeaux à fond aplati, qui faisait claquer leurs sabots teintés sur la terre gelée et qui, pour la circonstance, portaient la blouse de cérémonie.

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Au loin, s'envolait le carillon de Noël.
Dans l'église obscure, éclairée seulement par quelques luminaires, on apercevait, dans la nef, toujours à la même place, la crèche peuplée de personnages sculptés par les gens des hameaux.
Avec les enfants de mon âge, je venais contempler le petit Jésus entouré Marie et de Joseph.
L'âne, le bœuf, les moutons, avec leurs bergers, parmi la pierre et la mousse, au milieu des branchages, faisaient notre admiration.
Pendant l'Office, les assistants engourdis dans leurs vêtements attendaient le "Minuit Chrétien" chanté par le "ténor" du village.
Mais peu à peu, nous succombions au sommeil et déjà la ferveur était réduite lorsque commençaient les deux autres messes basses auxquelles nous avions l'habitude d'assister.

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Au retour, de très modestes cadeaux nous attendaient dans les sabots placés devant la cheminée.
Il y avait aussi des pipes en sucre, des noix, des noisettes de la dernière récolte.
On nous servait un bol de lait chaud et nous allions nous coucher rapidement.
Autrefois, dans la joie de Noël, les fêtes de famille se prolongeaient plusieurs jours.
Les anciens attachaient également une grande importance à la température de ces journées.
Ils croyaient que le temps des premiers mois de l'année dépendait du temps des fêtes de Noël.

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Cependant, de toutes les maximes, la plus simple et la plus vraie était sans doute
"Noël au balcon, Pâques au tison".
À la fin de l'année, deux autres journées étaient très attendues.
Celle du "Premier de l'An" qui permettaient les échanges de vœux entre parents et amis.
Nous les enfants, nous étions bien gâtés.
Nous recevions des gâteaux, des friandises et parfois des sous pour étrennes.
Et puis, quelques jours plus tard, les réjouissances de l'Épiphanie venaient terminer les fêtes de Noël.

Jacques Maupillier (garde)

22 novembre 2024

Le pain blanc, le pain noir

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La fabrication du pain (symbole de vie et de travail) était chez nous l'objet d'une activité importante de la ferme.
Mon grand-père avait toujours transmis à mon oncle la mission de fabriquer notre pain quotidien.
Il s'acquittait de la planification avec un art reconnu de tous.
Mon oncle enfournait environ toutes les deux semaines.
Je connais bien ses habitudes, aussi quand j'étais gamin, je l'accompagnais souvent dans le fournil.
Celui-ci était attenant à la maison.
En entrant dans ce local assombri, par les murs enfumés, on devinait au fond le four de briques noires.

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A droite, un énorme chaudron près de la cheminée, des pelles en bois le long du mur, des fourches et des raclettes pour nettoyer le four.
Au milieu, quelques fagots de "fournilles" (fagot de bois) éventrés séchaient négligemment sur la terre battue. Pour que le pain se conservât plus longtemps, mon oncle préparait le levain la veille après une journée de travail.
De bonne heure, le lendemain, il venait pétrir la pâte dans la maie.
Tâche difficile et pénible qui durait plus d'une heure.
En hiver, après le pétrissage, la pâte était glissée avec soin sous l'édredon et les couvertures d'un lit pour qu'elle lève plus vite.

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En été, la pâte était étendue entre des arceaux sur les claies suspendues au plafond du fournil.
Pendant ce temps, le four était chauffé à blanc avec la "fournille".
Qu'il sentait bon ce pain de campagne à peine sorti du four !
Qu'il était bon ce pain de ménage cuit au bois, préparé avec la belle farine de blé de notre récolte !
Je garde encore le souvenir de ces galettes de fruits de saisons, principalement de mirabelles, que ma grand-mère faisait cuire après le pain dans le four encore chaud.

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Et que dire des prunes de la Saint-Michel et des poires "mêlées" (poire cuite en séchant au four) qu'elle nous offrait parfois pour exciter notre gourmandise ?
Je me souviens aussi des délicieuses brioches à l'ancienne que ma tante préparait seule dans le fournil.
De mon temps, la brioche, c'était à Pâques !
La nuit, elle se levait pour repétrir, avec amour, la tresser et lui donner sa forme définitive.
Il y en avait des longues et des rondes reposant jusqu'au petit matin dans les "guenottes" (Corbeille de paille tressée).

DSC_0234On chauffait le four doucement dans lequel on hissait religieusement des brioches à l'aide d'une "raballe" (large pelle en bois à long manche) sans les déformer.
Qu'elles étaient savoureuses les gâches et les galettes "pacaudes" de ma tante !
Elle seule gardait le secret de sa recette.
Elle m'en confectionnait toujours une petite, que je dégustais toute chaude sortant du four.
On gardait les plus belles pour inviter les voisins.
Le lundi de Pâques, on faisait la tournée, comme pour les "tourtisseaux" à mardi-gras.
Partout, elle était excellente, mais disons que j'avais un faible pour la nôtre.
La brioche réapparaissait également aux fêtes de famille, principalement aux mariages.
Sur un air d'accordéon, on y dansait la brioche.

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Cela donnait l'occasion aux meilleurs et aux athlétiques danseurs de s'affirmer.
Tout à tour, chacun devait exécuter des pas de danse en supportant à bout de bras une civière sur laquelle était placée une brioche gigantesque.
Tous les regards des convives suivaient la grâce et la résistance du danseur.
C'était une brioche de trente à cinquante livres offerte par la marraine et le parrain des mariés.
Après la danse, le gâteau était découpé et les invités repartaient avec un morceau de brioche soigneusement enveloppé dans du "papier de soie".

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La brioche, le pain blanc de nos campagnes s'en sont-ils allés avec le temps ?
La brioche vendéenne a acquis une réputation qui dépasse les limites du département.
Aujourd'hui, sur les bonnes tables, ne retrouve-t-on pas encore le pain complet ou le pain de campagne ? Qu'importe sa forme !
Qu'il soit rond ou en couronne, il demeure toujours la nourriture essentielle du riche et du pauvre.
Chez nous, si le vieux "Cherche-pain" trouve asile, il savait qu'il pourrait en même temps partager notre pain.

Jacques Maupillier (Garde)

10 janvier 2025

Chez la Portraitiste

Chez la Portraitiste
Chez la Portraitiste
Chez la Portraitiste
Chez la Portraitiste
Chez la Portraitiste

3 janvier 2025

Le Bocage…. Pays des croix

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Aux premières lueurs du jour, quand le paysan partait au travail, passant devant une croix.
Il arrêtait ses bœufs, un instant, il se découvrait, se signait, puis repartait, murmurant une prière.
Depuis le 16ᵉ siècle, des centaines de petites croix se cachent dans les buissons.
Nous ne savons pas leur histoire.
Beaucoup ont été érigées après les guerres de religion ou les guerres de Vendée.
D'autres après les missions du Père de Montfort ou bien à la suite d'un vœu d'une famille.
La population assistait à la bénédiction de ces croix le dimanche après les vêpres.
Elles portaient toutes un nom, souvent celui du lieu-dit ou du village.
Au matin des rogations, les assistants marquaient un arrêt devant trois croix ou calvaires situés sur le parcours de la procession.

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Le matin du vendredi-saint, de très bonne heure, on venait "adorer" les croix.
Je vous revois croix de mon pays !
Croix de pierre aux virées des chemins, Croix de pèlerinages qui avez attiré les foules pendant des siècles.
Croix renversées puis restaurées durant des périodes moins troublées.
Petites croix sculptées qui disparaissent en été sous les hautes graminées.
Croix de granit qui perpétuent le nom des familles à d'autres générations.
Grandes croix dressées sur une petite niche abritant une vieille statuette.
C'est dans cette niche qu'une petite croix de bois ou un morceau de crêpe noir était déposé lorsqu'un cortège funèbre passait devant la croix sur le chemin qui conduisait le défunt vers sa dernière demeure.
De petites fleurs décoraient la croix voisine de la maison de la mariée le jour de son mariage.
Mais que sont devenues les croix de mon pays ?

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Attirent-elles encore le regard du passant ?
De ces hautes croix de bois plantées devant toute la paroisse le soir d'une clôture de mission, que reste-t-il ? 
Entre les grilles rouillées, seul le sablier, entouré d'herbes et de ronces, rappelle encore le souvenir de la ferveur étonnante de cette époque….
Devant ce patrimoine délaissé, des jeunes, émus, se sont groupés pour relever les croix démolies ou à l'abandon…
Je me réjouis de voir sur les routes du Bocage quelques croix déjà restaurées.

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Et sait-on jamais, peut-être un jour, verrons-nous, à la virée de nos chemins, une croix symbolisant l'élan, la générosité et l'enthousiasme de toute une population du Puy du Fou ?

10 avril 2022

Qui sont les Mousquetaires ??? *

NON, ce ne sont pas ceux qui ont inventé les "Supermarchés".
Vous souriez peut-être, mais j'ai déjà entendu cette réflexion.

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Le corps des mousquetaires de la maison militaire du roi de France a été créé en 1622 lorsque le roi Louis XIII (1601-1643) dota de mousquets (arme d'infanterie) une compagnie de "chevaux-légers" de la Garde aussi appelés carabins (cavalerie légère), elle-même créée par son père, Henri IV (1553-1610). 
De 1622 à 1629, les mousquetaires dépendent du capitaine-lieutenant des chevaux-léger. 
En 1622, le premier d'entre eux fut Jean de Bérard de Montalet (1585-?).
En 1634, le roi le fait capitaine de la compagnie des mousquetaires, laissant le commandement effectif au sieur de Tréville (1598-1672). 
Les mousquetaires sont recrutés uniquement parmi les gentilshommes ayant déjà servi dans la Garde. 

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Le passage aux mousquetaires est une promotion. 
Il permet de rejoindre un corps d'élite, proche du roi.
De plus, il est prévu que les hommes quittant ses rangs soient nommés enseigne ou lieutenant (grade bien plus élevé alors, surtout dans les corps d'élite) dans les Gardes ou officiers dans les régiments.
En l'absence d'école militaire, le passage sous les yeux du souverain permet de vérifier la compétence et la fidélité de chaque homme. 
Bandoulière de mousquetaire, année 1640, chaque étui contient la dose de poudre nécessaire pour armer et effectuer un tir.

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Ces mousquetaires avaient la particularité de combattre indifféremment à pied ou à cheval. 
Ils formaient la garde habituelle du roi à l'extérieur, la garde à l'intérieur des appartements royaux étant celle des gardes du corps et des gardes suisses. 
Mazarin (1602-1661), n'appréciant guère les turbulents mousquetaires du roi, fit dissoudre leur compagnie en 1646. 
Elle ne reparut qu'en 1657, comptant alors 150 hommes. 

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À la mort de Mazarin (1602-1661), la compagnie des mousquetaires du cardinal passa au roi Louis XIV.
Elle fut réorganisée sur le modèle de la première compagnie en 1664 et reçut le surnom de "mousquetaires gris" dû à la robe de ses chevaux, tandis que la deuxième compagnie fut appelée "mousquetaires noirs". 
À cette même époque, les effectifs des compagnies furent doublés. 
En effet, les mousquetaires étaient l'un des corps militaires les plus prestigieux du royaume, ne rassemblant que des nobles en principe. 

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Nombre d'entre ces derniers, forcés depuis les réformes de Le Tellier (1603-1685) à passer un certain nombre d'années dans la troupe avant d'accéder au grade d'officier, préférèrent effectuer ce service dans un corps privilégié.
Ainsi, aussi bien des militaires comme le maréchal de Montesquiou (1640-1725) que des écrivains comme le duc de Saint-Simon (1675-1755) furent mousquetaires. 
En 1776, les mousquetaires furent supprimés pour raisons d'économie par Louis XVI (1754-1793).
Reformés en 1789, ils furent supprimés peu après. 
La Restauration les recrée le 6 juillet 1814, et les dissout définitivement le1ᵉʳ janvier 1816.

13 mars 2022

10 août 1627 Richelieu entame le siège de La Rochelle

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Dans le grand théâtre du Puy du Fou, une place d'honneur est réservée au Cardinal de Richelieu.
Dans le grand couloir menant vers la grande salle, un tableau de Henri-Paul Motte représente le siège de La Rochelle.
Mais, que nous rappelle ce tableau ???

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Parmi les facteurs de troubles à l’intérieur du royaume de France, les protestants tiennent une bonne place selon Louis XIII et Richelieu.
Ces derniers décident donc de faire le siège de la ville afin d’infliger une défaite aux Huguenots et de détruire le pouvoir politique des protestants.
Grâce à des moyens importants, avec notamment la construction d’une digue limitant le passage des navires vers la ville, et malgré la résistance des habitants, La Rochelle tombera, affamée, quinze mois plus tard et entrainera la mort de 19 000 Rochelais..
Richelieu exige la reddition des protestants sans condition.
Il entrera dans la ville le lendemain.
Le siège s'est déroulé entre le 10 septembre 1627 et le 28 octobre 1628.

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En mémoire de cet évènement, l'entrée du port de La Rochelle est matérialisée par la bouée Richelieu.

24 juillet 2024

La Fauconnerie au Moyen-âge.

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La reproduction des oiseaux en captivité, difficile à obtenir, est inconnue au Moyen Âge.
Il faut donc capturer les oiseaux à l’état sauvage.
Le gerfaut, le sacre, le lanier et le faucon pèlerin sont les espèces les plus courantes et les plus recherchées.
On distingue le faucon niais, pris tout jeune au nid, du faucon ramage (nous disons aujourd’hui hagard) pris hors du nid à l’âge adulte.
Il s’agit tout d’abord de l’apprivoiser, au Moyen Âge ont dit "adebonairir", car le faucon qui donne satisfaction est qualifié "de bonne aire".

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Le fauconnier commence par le nourrir délicatement.
Puis il procède aux opérations qui faciliteront les apprentissages de l’oiseau.
Il faut le placer dans l’obscurité pour qu’il s’habitue à l’homme, puis le reboucher (lui rogner les ongles), et enfin l’équiper de jets (lanières de cuir passées autour de ses pattes) à l’extrémité desquels on assujettit un anneau qui permet de réunir les jets à la longe accrochée au perchoir.

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On fixe aussi sur sa patte une campanelle : un grelot permettant de localiser le rapace égaré.
Ensuite, le fauconnier s’exerce à porter l’oiseau, à l’intérieur et à l’extérieur, à pied et à cheval.
Progressivement il va le réaccoutumer à la lumière et aux mouvements.
Il lui apprend aussi à réagir à la voix, au coup de sifflet ou au geste, en créant un réflexe conditionné par l’apport de petits morceaux de viande.
Enfin, au moyen d’un leurre (simulacre d’oiseau en drap rouge) qu’il fait tournoyer dans les airs, il l’entraîne à se jeter sur les proies.

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À partir du XIIIᵉ siècle, les fauconniers font usage du "chapel", petit heaume en cuir dont on revêt la tête de l’oiseau pour le garder dans l’obscurité jusqu’au moment de l’action de chasse.
Ce chaperon évite les distractions à l’oiseau et lui permet d’arriver détendu sur le lieu de la chasse.

7 février 2024

Château fort de l'époque Mérovingienne

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Le château-fort du 8ᵉ siècle au 9ᵉ siècle, appelé motte, à cause de la butte naturelle ou artificielle qui supportait le donjon, dérive directement du" Castellum" romain.

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Une enceinte de palissades, précédée d’un fossé, entoure à distance un massif de terre ou de maçonnerie sur lequel est édifié le château.
Construction en bois, il a deux ou plusieurs étages, qui servent, en temps de paix, d’habitation au seigneur, et en cas d’attaque, de réduit de défense.

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Ce château est lui-même entouré d’un fossé.
Dans l’enceinte palissadée se dissimulent divers édifices de bois, à usages multiples : chapelle, logement de la garnison, écuries, bâtiments d’exploitation agricole.

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Si le territoire se trouve menacé par l’ennemi, la population se réfugie avec ses chariots et ses troupeaux dans la clôture et y campe pendant toute la durée des hostilités.
On verra par la suite que le château fort féodal dérive de la motte carolingienne, comme elle-même dérive du "Castellum" romain.
L’art de la guerre, du 9ᵉ au 10ᵉ siècle, se réduit à des chocs de cavalerie et d’infanterie.
Les sièges de "places fortes" ou de "châteaux" se bornent à des assauts meurtriers, sans manœuvres et sans machines de guerre.

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Des palissades solides suffisent à les arrêter.

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Ces mottes sont surtout répandues aux frontières de l’empire carolingien et dans les régions où l’on peut craindre des soulèvements de populations insoumises.

17 janvier 2025

Réverbère *

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Un réverbère ou lampadaire extérieur est un dispositif d'éclairage public placé en périphérie des voies de circulation publiques qui s'allume le soir.
Dans la mythologie grecque, les Lampades (en grec : Λαμπάδες) sont des nymphes chthoniennes des Enfers.
Elles accompagnent la déesse Hécate.
Elles sont associées aux Mystères d'Éleusis.
Leurs noms sont à l'origine du mot « lampadaire », les "Lampades" portaient en effet des torches lumineuses.

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Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, les rues des villes se changent en coupe-gorge la nuit venue, les ordonnances successives imposant aux riverains de suspendre des « lanternes et chandelles ardentes » demeurant inappliquées.
Peu éclairantes, d'une faible autonomie, celles dont les commis allumeurs rechignent à s'occuper sont remplacées par les célèbres réverbères en 1769.

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20 février 2023

La poubelle et la gestion des déchets.

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Pendant la préhistoire, il n'y avait pas de problèmes de gestion des déchets.
Avant les premières civilisations "modernes", nos ancêtres préhistoriques vivaient en harmonie avec la nature et ne produisaient que des déchets alimentaires.
Les restes de nourriture étaient jetés à l’endroit même où ils mangeaient et la nature en assurait la décomposition.
Pendant l'Antiquité, les immondices prirent une telle importance que des mesures s'imposaient.
À cette époque, on invente les latrines, les égouts et les décharges publiques en des lieux isolés.
À Athènes et Rome, ce sont les esclaves qui se chargent de l'éloignement des détritus.

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À Rome : installation de toilettes publiques ainsi que de fosses en dehors de la ville où les habitants déposent leurs ordures et les restes d'animaux sacrifiés.
À la fin de l'Empire Romain, de nouvelles cités voient le jour en oubliant parfois les bienfaits des différentes décharges.
Les rues sont en terre battue, souvent boueuses suite aux pluies fréquentes.
Au Moyen Âge, la rue est une véritable décharge publique.
Les villes sont envahies par la présence des déchets et, aussi, leur odeur.
Ordures ménagères, sang des abattoirs, contenu des pots de chambre, tout est jeté dans la rue ou/et rivières et envahissent les villes, répandant de graves épidémies.

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À l'époque, on pense que ce sont les odeurs qui sont les responsables des épidémies.
On ne sait pas encore que les bactéries prolifèrent dans les déchets.
Avant de jeter ses déchets par la fenêtre, il est obligatoire de crier "Gare à l’eau" trois fois !
En 1185, le roi Philippe II Auguste (1165-1223) prend des mesures et il ordonne le pavage dans les rues, l'aménagement de canaux ainsi qu'un fossé central pour l'écoulement des eaux et interdit de jeter les ordures par les fenêtres.
Au XIIIe siècle, création de règlements avec obligation de paver les rues, nettoyer une fois par semaine devant sa maison et ne pas laisser traîner les ordures et les déchets.
Mais les épidémies sont nombreuses et dévastatrices, car les gens ne respectent pas toujours les règlements.

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Les bactéries présentent dans les ordures créent des épidémies telles que la peste noire (1346 à 1353) qui fait 25 millions de morts en Europe.
En 1348, une ordonnance du prévôt de Paris prononce pour la première fois des amendes contre le défaut de nettoiement.
Louis XII (1462-1515) décide, en 1506, que la royauté se chargera du ramassage des ordures et de leur évacuation moyennant une taxe, la " taxe des boues et des lanternes".
Cette taxe sera abandonnée suite à l'hostilité générale.
Au 16ᵉ siècle, les médecins obtiennent par ordonnance que l'on munisse chaque maison d'une fosse à déchets.
Vers 1531, la cohabitation avec les cochons, les volailles, les lapins est également interdite.
Au XVIIe siècle (1601-1700), un nouveau métier est créé : celui de chiffonnier.
Les déchets leur sont amenés dans des voitures tirées par des chevaux.
Les chiffonniers récupèrent tous les matériaux afin de ne laisser que les matières organiques avec lesquelles on fera du compost.

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Ce sont les premiers recycleurs.
Sous Louis XIV (1638-1715), la situation commence à s'améliorer parce que la police taxe lourdement les gens qui ne respectent pas la loi !
En 1799, une ordonnance de police impose aux propriétaires et locataires parisiens de balayer chaque jour devant leur logis.
Au XIXe siècle (1801-1900), c'est le début d'une réelle gestion des déchets.
À Paris, dès 1864, à l'annonce d'une corne, les habitants devaient sortir leurs ordures dans des seaux que ramassaient les balayeurs... mais les résultats n'étaient pas très probants.
En 1883, les découvertes de Pasteur (1822-1895) se révèlent décisives dans l'histoire de l'hygiène.
Les découvertes de la science sur le danger des bactéries rendent les gens sensibles à l'importance d'une meilleure hygiène et on crée des réseaux d'eau potable et d'égouts.
La même année, Eugène Poubelle (1831-1907) arrive sur la scène politique parisienne et prend les fonctions de préfet de la Seine.

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En 1884, Eugène Poubelle , par arrêté, impose à tous les Parisiens d'utiliser un récipient (boîtes à ordures) pour mettre leurs déchets, au lieu de les jeter dans la rue comme auparavant.
Au début, personne n'aima ce changement et pour se moquer du préfet, on appela ce récipient une "poubelle" (du nom du préfet).
Les Parisiens ont pour obligation de disposer de trois récipients : un pour les matières putrescibles, un pour les papiers et chiffons et le troisième pour le verre et la faïence ou les coquilles d'huîtres.
C’est presque le début de la collecte sélective !
Il aura fallu patienter près d'un siècle entre l'invention de la poubelle et la mise en place d'une véritable collecte et de lieux de stockage des déchets.
De nos jours, 15 juillet 1975 : première grande loi-cadre française sur la gestion des déchets promulguée.
Elle instaure l'obligation pour chaque commune de collecter et d'éliminer les déchets des ménages.

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Au Puy du Fou, trier les déchets est une obligation légale et le Parc s'y attelle avec ferveur puisque sa déchetterie emploie une quinzaine de personnes !
De nombreuses poubelles sont réparties dans tout le parc avec un effort notable.
Par exemple, l'apparition d'une poubelle pour le compost, en plus de celles pour le recyclage.
Dans le cadre de sa démarche environnementale, le Puy du Fou s'engage aussi à respecter les exigences légales et réglementaires.
Elle s'appuie sur 5 grands principes :
- Gérer nos déchets en améliorant la part de déchets valorisés.
- Gérer notre consommation d'énergie en utilisant des nouveaux équipements plus économes en énergie,
- Préserver la ressource en eau en maîtrisant notre consommation d'eau potable avec des nouveaux équipements plus performants, mais aussi en assurant un traitement optimal de nos rejets d'eaux usées.
- Protéger la biodiversité via des programmes internes sur le parc, mais aussi via des programmes de conservation nationaux et internationaux des espèces sauvages et de leurs habitats.
- Sensibiliser les visiteurs et les employés à la préservation du patrimoine naturel.

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Depuis 2022, les équipes du Puy du Fou s’engagent dans la réduction de l’utilisation du plastique !
Tous les verres en RPET ont été remplacés par des ecocups sur l’ensemble de nos restaurants de vente à emporter.
Basé sur un système de consigne, et en lien avec les engagements du Puy du Fou pour l’environnement et la réduction des déchets, cela représente 500 000 gobelets en moins sur une saison.

15 mars 2023

Médiéval..., tu as bien dit MÉDIÉVAL ?

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"Mais oui, Messire Claude, c'est notre fier Moyen Âge qui refleurit à présent".

*****
"C'est ma foi vrai... Mais l'on m'apprit jadis, dès mon plus jeune âge, que lentement les choses se font, puis très vite se défont et parfois se refont avec le temps, sinon pareillement, du moins habilement."
*****
"Que nenni... Point ici, nous sommes au Bas Poitou, vous savez, le pays de notre bonne fée MELUSINE et de notre vieil Enchanteur MERLIN...
Quand ils le veulent, ces deux-là, tout leur paraît facile et le temps ne compte plus !

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Tenez ... regardez là-bas à travers les branches de châtaignier, à 2 pas, il y a un vrai castel ancien en sommeil depuis 500 ans.
Tout juste sorti de l'oubli par des gaillards passionnés, il étale ses vestiges, ruines encore fumantes, incendiées par l'Anglais au XVᵉ siècle.
C'était jadis un repaire de rapines... un repaire de ripailles...
C'est devenu depuis peu, grâce à la Mère Mélusine et à Merlin le Magicien, un repaire de rapaces !

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Vous les voyez tournoyer là-haut, ces aigles, ces faucons, ces vautours cherchant les courants ascendants, comme pour admirer ou surveiller de plus haut cet étonnant petit village si ancien et si nouveau.
Eh bien oui, Messire Claude, ce vrai-faux village médiéval est de même époque et a connu la même histoire que le vieux castel d'à côté.
Et je m'en vais vous la conter.

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"Il était une fois un modeste pâturé, nichée au creux d'un vallon, près d'un petit bois : Le Bois de l'Etang.
Cette pâture, d'aussi longtemps qu'on s'en souvienne, était connue sous le vocable : L'Ouche de la Fontaine, à cause d'une petite source jaillissante, constamment active qui alimentait une ou deux pièces d'eau en contrebas.
Plus tard, au VIème siècle, on découvrit que cette source avait des propriétés miraculeuses.
Elle guérissait les aveugles et les lépreux.
On attribua ce phénomène à Sainte-Radegonde, servante des Pauvres.
Sa renommée fut telle, que de partout, on vint implorer la Sainte, et que dès le VIIe siècle, on y bâtit un premier lieu de culte qui devint ensuite la Chapelle du Village.

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C'est ainsi que ce village que vous avez sous les yeux, mon bon Messire, s'est construit petit à petit auprès de sa Chapelle, à partir du XIe siècle, et ce, jusqu'au XVe siècle.
Nous avons dû le fortifier, comme vous voyez, car il fallait se protéger des voleurs, des hordes de pillards, des bandes de brigands, ainsi que des Anglais qui sillonnaient la contrée et convoitaient notre Source Miraculeuse en même temps que la foule de pèlerins qu'elle attirait.

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Cent fois, nous avons repoussé leurs attaques, à l'abri de nos hautes murailles, qui portent encore inscrites en elles, ineffaçables, les meurtrissures béantes des assauts répétés !
Et à chaque fois, il a fallu déblayer, rabibocher, colmater les brèches et reconstruire.
Ce village, empreint de sueur et de sang, est à la mesure de notre courage et de nos épreuves et du grand talent de nos artisans.
Regardez cette énorme muraille...

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Elle date du XIIe siècle, du temps de RENAUD du Puy du Fou, le premier du nom.
C'est lui qui nous a enseigné l'art de la fortification.

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Il nous a appris à ménager une entrée fortifiée en édifiant la porte nord, dite de "FONTBEL", du nom de la petite fontaine toute proche,

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qui capte une source ancienne bien utile aux besoins des villageois.

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De cette époque, il ne reste plus qu'une seule maison, la plus ancienne du village, celle de l'émailleuse.
Au XIIIe siècle, du temps de notre Saint Roi Louis le Neuvième, et de son frère Alphonse qui dirigeait alors notre Poitou, ayant un peu de répit, nous avons fait quelques travaux :

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Ouverture d'une seconde entrée à l'ouest, avec la porte dite du PLESSIS, du nom de la palissade en défense avancée.

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Positionnement d'une herse à treuil à la porte nord.

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La construction de la maison à trois arcades, dont il ne reste que le rez-de-chaussée, pour le Sculpteur sur Bois. 

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Construction d'une auberge (la Taverne) pour les pèlerins et les voyageurs.
Au XIVe siècle, alors là, ce fut l'épouvante, avec une guerre qui a duré cent ans !
Nous étions toujours sur la brèche, malgré le PONT-LEVIS à contrepoids que nous avions installé à ce moment-là et qui nous a été bien utile.
Mais à la fin du siècle, presque tout était en ruines et nous comptions les survivants.
Au XVe siècle, enfin, mon bon Seigneur, le soleil a recommencé à luire pour nous.

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Le début fut un peu mouvementé, cependant malgré de nouvelles fortifications que nous avions installées en haut de la porte du PLESSIS (MACHICOULIS), nous avons eu encore quelques destructions...

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Néanmoins, nous avons refait peu à peu tous les étages de nos maisons en pans de bois, en particulier celle du Tonnelier (au-dessus du Sculpteur sur Bois) avec sa couverture en bardeau et sa girouette à tête de dragon.

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Il a fallu rebâtir entièrement les maisons de l'Enlumineuse et de la Portraitiste, ainsi que l'atelier du Maître Verrier.

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Nous avons rajouté une Halle Marchande à la Taverne,

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installé un atelier pour le Tailleur de Pierres à la porte du nord,

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reconstruit l'Estaminet adossé au rempart avec donnant sur la rue ses poutres sculptées dont nous sommes si fiers.

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Enfin, tout en haut du village, nous avons pu abriter le vieux Four Banal où chaque famille, à tour de rôle, vient cuire son pain.

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Voilà, Monseigneur, toute notre aventure dont notre village porte les traces.

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Ah ! J'allais oublier notre petit joyau, LA CHAPELLE. Mais je vous la conterai bientôt.

29 janvier 2025

L’ombre et la flamme

Dans la nuit, une silhouette,
Dressée face au vent du temps,
Un bras tendu, un cri muet,
Vers l’histoire et ses tourments.

La lueur danse sur la pierre,
Reflet d’un passé en feu,
L’ombre, figée, reste fière,
Porteuse d’espoirs silencieux.

Que dit-elle à l’infini ?
Un serment, un dernier vœu ?
Dans l’écho d’un monde épris,
Elle montre l’avenir heureux.

31 janvier 2025

Les moulins du Mont des Alouettes

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La Vendée compte quelques lieux mythiques par leur cadre exceptionnel et l’histoire dont ils portent encore aujourd’hui le souvenir.
L’origine du nom proviendrait d’une légion romaine qui y a établi un camp, reconnaissable à l’alouette en bronze qui ornait le casque des légionnaires gaulois de l’armée romaine, ayant campé sur ces lieux.
De tout temps, cette colline soulevait des enjeux stratégiques, ayant connu bien des guerres.
En 732, les Sarrasins y furent délogés après la bataille de Poitiers.
Le Mont des Alouettes a aussi été un poste frontière entre les possessions françaises et anglaises.
Points culminants du département de la Vendée, le Mont des Alouettes appartient à cette chaîne de collines armoricaines qui longe le cours de la Sèvre nantaise.

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Avec ses 232 mètres d’altitude, il fut propice à l’établissement de moulins et servit pendant la Guerre de Vendée de poste d’observation aux Blancs.
Outre les bois et les forêts, les moulins à vent jouaient un rôle de tout premier plan dans la défense du pays.
C’est au XVIe siècle que le Mont des Alouettes se dote de moulins à vent.
On ne sait pas vraiment depuis quand les meuniers ont réussi, en France, à domestiquer l’énergie du vent.
Les historiens s’accordent à dire que ce serait au début du deuxième millénaire de notre ère et que les croisades n’y seraient pas étrangères.
La situation privilégiée du Mont des Alouettes, balayé par tous les vents, incite à penser qu’il a dû y avoir des moulins à son sommet dès le début de l’apparition de cette nouvelle technique de mouture.

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Pendant plusieurs siècles, des générations de meuniers, attentifs aux caprices du vent, ont drapé ou dé-drapé les ailes de leurs moulins, uniquement à la saison d’été, car l’hiver, les meuniers déménageaient dans leur moulin à eau, en contrebas, là où les ruisseaux, grossis par les pluies, faisaient tourner à un rythme régulier les roues à aubes ou à godets sur la Grande-Maine ou le Grand-Ry.
Ces générations de meuniers, on pourrait presque dire ces dynasties, car ils se mariaient entre eux, préservant ainsi leur patrimoine et leur genre de vie, se sont ainsi succédées, jusqu’à l’arrivée du progrès.
Les moulins avaient leur nom de famille : les BREGEON, les SOULLARD, les FORTIN, les GAUCHER.

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La première trace écrite qui en fait mention remonte au 7 juillet 1564.
On en comptait encore huit à l’époque de la Révolution (cadastre napoléonien de 1839), mais ils furent incendiés par les républicains lorsque ceux-ci envahirent la Vendée à la mi-octobre 1793.
Ces destructions visaient à affamer les populations et à supprimer ces tours dont les ailes servaient de signaux aux insurgés vendéens grâce à un code relatif à la position de leurs ailes, ce qui permettait de connaître les mouvements des troupes républicaines.
Ces codes existaient déjà depuis très longtemps pour indiquer l’absence du maître du lieu, ou celle de la marchandise.
Mais aux Alouettes, deux moulins seulement sur les huit transmettaient les signaux, pendant que les autres continuaient à travailler.
Les moulins sauvés des flammes révolutionnaires se sont arrêtés de tourner les uns après les autres à partir de 1907, au fur et à mesure que s’installaient les cylindres sur les moulins à eau du Bignon, de Bertré, ou de la Chènelière avec lesquels ils étaient couplés.
Cette nouvelle technique permettait aux moulins à eau de fonctionner toute l’année, en remédiant à la baisse de régime des rivières.
Ce fut la mort des moulins à vent.

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Construits sur plus d’un siècle, ces moulins seront restaurés après les conflits puis à nouveau détruits faute de rendement au cours du grand siècle de l’industrialisation.
Vers 1910, un premier moulin fut détruit à la dynamite, obligeant la municipalité des Herbiers à se préoccuper du sort des restants, mais la guerre de 1914 vint contrecarrer les nobles ambitions.
Pendant ce temps, les moulins disparaissaient les uns après les autres.
Il fallut attendre le 23 octobre 1933, pour que le Site du Mont des Alouettes soit classé et le 27 mai 1975, pour que les moulins restants soient inscrits à "l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques".
Malheureusement, il n’en restait plus que trois !
En 1956, la commune des Herbiers finira par les acheter pour une somme symbolique.
En 1960, le portrait de Jean YOLE, sculpté par les frères MARTEL est apposé sur l’un des moulins, marquant ainsi la volonté des élus de faire désormais de ce lieu une terre de mémoire et d’accueil.

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Les huit moulins étaient :

(1)    Le "Moulin de JOUSBERT de LANDREAU" connu sous le nom de moulin de la chapelle attesté en 1787.
Ce moulin n’existe plus, et on ignore tout de son histoire.
On en conserve cependant le souvenir parce que la chapelle des Alouettes qui commémore les Guerres de Vendée a été construite tout à côté.
Détruit à la révolution, ce moulin ne s’est jamais relevé de ses ruines.
 
(2)    Le Moulin "Jacques BREGEON" ou "Ville des Herbiers"

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Ce moulin existe encore et il fonctionne toujours l’été, pour les touristes.
On le reconnaît grâce à ses voiles déployées durant l’été.
On l’appelle communément moulin de la Galette, sans que l’on sache vraiment pourquoi.
On peut lire encore, à l’intérieur, la date de 1798, qui correspond vraisemblablement à la restauration après la tourmente révolutionnaire.
En 1910, le moulin est toujours propriété de Jacques BREGEON.
Cette année-là le moulin est mis au quartier, car la famille Bregeon installe des cylindres au moulin à eau de la Chènelière, avec lequel ce moulin des Alouettes était couplé.
Le moulin cesse donc de fonctionner et va petit à petit tomber en désuétude.
En 1933, au moment où le site du Mont des Alouettes est classé, le moulin appartient à madame la Comtesse de BERMOND d’AURIAC (7).
À partir de 1937, le moulin va retrouver une certaine vie.

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Squatté, à la saison d’été, par Célestin AULNEAU, qui va s’installer comme guide aux moulins des Alouettes.
À la mort de la Comtesse, en 1946, le moulin devient la propriété du Syndicat Ecclésiastique de Luçon.
Le 27 juin 1952, la toiture du moulin prend feu.
En 1956, la commune des Herbiers achète le moulin et son emplacement au Syndicat
Mais les lieux sont toujours occupés par le sieur AULNEAU qui refuse d’en partir.
Il faudra lui faire un procès pour l’obliger à quitter les lieux, procès qui ira jusqu’à Poitiers, puisque le tribunal de La Roche-sur-Yon avait donné raison à AULNEAU.
En 1956, le moulin reçoit à nouveau une toiture en bardeaux avec des ailes.
En 1975, le moulin est protégé au titre des Monuments Historiques (Inscription à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le 27 mai).
En 1988, le maire des Herbiers, Anselme BRlAND envisage de faire re-fonctionner le moulin.
Mais comme le diamètre du chapeau ne correspond pas à celui de la tour, le moulin ne pourra jamais fonctionner ainsi.
La toiture est donc vendue à la Société Puy du Fou Innovation, et une nouvelle couverture fonctionnelle est installée en 1989.
Et le moulin va recommencer à tourner et à faire de la belle farine, mais cette fois pour les visiteurs.

(3)    Le "Moulin JEAN YOLE".

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En 1910, le moulin est la propriété d’Alphonse BREGEON.
En 1933, est le moment où le site du Mont des Alouettes est classé.
À partir de 1937, il va être aussi squatté, à la saison d’été, par Célestin AULNEAU.
Il construit une plate-forme avec un escalier dans ce moulin qui sera ensuite utilisé comme observatoire, de1940 à 1944 par un caporal et 4 soldats allemands.
En 1956, la commune des Herbiers achète le moulin et son emplacement au Syndicat
Ecclésiastique de Luçon.

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Le moulin reçoit alors une toiture en bardeaux avec des ailes.
En 1975, le moulin est protégé au titre des Monuments Historiques (Inscription à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le 27 mai).
En mai 2001, le moulin est à nouveau coiffé d’une toiture neuve avec des ailes.
Celles-ci peuvent tourner, mais le moulin ne pourra pas fonctionner car son toit est fixe.
Ce moulin, toujours en place, porte désormais le nom de moulin de Jean YOLE, depuis
1960, date à laquelle on a placé sur son flanc le portrait du Docteur Léopold ROBERT, écrivain vendéen mythique, plus connu sous le pseudonyme de Jean YOLE.

(4)    Le "Moulin GAUCHER"

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En 1839, on attribue la propriété à la famille Bregeon de Bertré.
En 1910, le moulin appartient maintenant à Louis GAUCHER meunier à Bertré, qui a épousé une fille de Louis BREGEON.
Ce moulin qui tournait dans le vent, derrière le restaurant actuel, s’arrêta de fonctionner en 1915.
Il n’existe plus aucune trace de ce moulin, hormis son emplacement.
 
(5)    Le "Moulin SOULARD ou VILLENEUVE"

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Ce moulin à seigle, qualifié de "masure de moulin" et appelé "Gros Moulin" sur un inventaire du 2 mai 1870, n’existe plus.
Ses ailes ont cessé de tourner en 1909.
Le terrain où il a été construit a été acheté le 28 février 1791.
En 1813, la famille VILLENEUVE commence à exploiter ce moulin.
En 1822, on trouve un François Villeneuve comme propriétaire.
En 1795, restauration du moulin suite à la tourmente révolutionnaire.
En 1860, le moulin est vendu sous forme de rente à Jean-Baptiste SOULLARD et aux époux GOURAUD.
En 1910, le moulin est détruit à la dynamite et il ne faudra pas moins de 18 mines pour renverser ses murs épais d’un mètre et demi.
Les pierres serviront de promontoire au calvaire tout proche.
 
(6)    Le "Moulin des Herbiers (RONDEAU)"

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Ce moulin à froment est un des derniers survivants sur le Mont des Alouettes.
Ses ailes ont cessé de tourner en 1909.
La couverture en bardeaux date de 1960.
En 1910, les archives municipales indiquent qu’il est la propriété de Hillaire BESSON.
En 1931, les frères RONDEAU, manufacturiers aux Herbiers en font l’acquisition.
En 1956, la commune des Herbiers achète le moulin Rondeau.
 
(7)    Le "Moulin FORTIN héritier de BREGEON Joseph".

Ce moulin à seigle n’existe plus.
Ses ailes ont cessé de tourner en 1907.
Les pierres de cet ancien moulin ont participé elles aussi au socle sur lequel a été érigée la croix de granit en 1920.

(8)    Le "Moulin BREGON Alcide"

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Ce moulin à froment n’existe plus.
Ses ailes ont cessé de tourner en 1907.
Le premier propriétaire connu est un Pierre BREGEON qui vivait entre 1745 et 1794.
Depuis, il est toujours resté dans la même famille.
Le dernier meunier à avoir fait tourner les ailes de ce moulin est un Alcide BREGEON, qui à 14 ans monta pour la première fois aux Alouettes en1892.
Il y restera une quinzaine d’années jusqu’en 1907.
Les pierres du moulin ont été données pour l’édification de la butte sur laquelle est érigée la croix de mission de 1920.

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