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31 mai 2022

La messagère

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La messagère Jeanne Marie Andrée Lourdais
Née à Domalain le 15 mars 1762, et décédée à La Gaubretière dans la nuit du jeudi le 30 octobre 1856 (95 ans).
Fille d'André Lourdais et de Renée Roussel. 
Marie Lourdais n’était pas originaire du pays.
Elle venait de Domalain, une petite paroisse du pays de Vitré (Bretagne), et s’était retrouvée dans le bourg de La Gaubretière où elle tenait une épicerie.

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Durant la révolution, profondément religieuse et monarchiste, elle gagna la Vendée afin de secourir les prêtres réfractaires et devint très vite une espionne aux services de Sapinaud et de Charette de La Contrie.
Pour accomplir sa mission, elle troque son costume poitevin, un peu lourd, contre la robe accorte et la coiffe coquette des femmes nantaises.

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La messagère des chefs vendéens, passait ainsi  les postes républicains sans éveiller les soupçons, grâce à sa mine paysanne et au ballot de mercerie qu'elle portait dans sa hotte.
Nul ne prêtait attention à cette pauvre femme ployant sous le poids de son lourd baluchon, pas même les Bleus qui la croisaient au détour des chemins sans se douter un seul instant qu’ils laissaient filer la messagère de Charette et de Sapinaud.

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Le général Charette, connaissait son audace et son intrépidité, il  jugea au premier coup d'œil celle qu'il appela dès lors, à la grande joie de l'humble femme, "Ma Bretonne !".
Il l'attacha au service de l'armée et lui confia les missions les plus graves, celles où il faut autant d'adresse et de sang-froid que de courage et de résistance.
Il l'envoyait d'un corps d'armée à l'autre, d'une extrémité à l'autre de la Vendée, de Montaigu à Fontenay, de Cholet à Luçon, de Belleville à Noirmoutier.

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Elle parcourait parfois quinze lieues (+/- 72 km) en un jour avec des lettres, cachées dans la doublure de sa coiffe, qui valaient pour elle, en cas qu'on les découvrît, un arrêt de mort.
Il la chargea même d'y porter une lettre au généralissime d'Elbée.
Puis elle rapporta de la même façon la réponse du généralissime à Charette.

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Elle chemina sans répit, tantôt à travers les pâtures à demi-submergées du Marais, tantôt parmi les forêts de Grand'Lande ou de Machecoul, ou bien dans les chemins encaissés et les taillis presque impénétrables du Bocage.
Après les combats, elle pansait les blessés, leur procurait une bonne cache, les fournissait de fruits, de pain, mendiés chez les fermiers bien pensants et n’eut de cesse de porter secours aux prêtres proscrits, s'oubliant elle-même pour secourir les autres.

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Après la guerre, Marie Lourdais fut recueillie par Madame de Buor née Marie-Aimée Baudouyn de Lansonnière  (1752-1829) en récompense des nombreux services qu’elle lui avait rendus, et avec laquelle elle revint s’établir à La Gaubretière.
 

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