Puy Story
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26 décembre 2022

La tribune

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Après votre réservation pour la Cinéscénie, vous avez reçu votre (vos) billet(s).
Mais où serez-vous placé pour apprécier le spectacle ?

Je vous propose aujourd’hui un petit descriptif de la tribune.
Mais commençons le voyage dans le temps depuis le parking jusqu’à votre place.

Pour des raisons de sécurité, un contrôle de votre bagage à main sera demandé par un agent de la sécurité.

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Passage au contrôle de votre billet.
(Gardez votre billet à portée de mains, il vous sera demandé à 3 reprises).

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Passage par un portique de sécurité.
(1er contrôle de billet).
L'accés vers la tribune se fait soit via un escalateur ou des escaliers.
Pour l'escalateur, des agents de sécurité sont présents et réglent le flux des visiteurs
(Suivez leurs instructions).

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Après votre petite ascension, vous entrez dans le déambulatoire de la tribune.
Sur votre billet, il est mentionné la lettre d’une porte.

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Une série de panneau vous indique l’emplacement de la porte qui vous est attribuée.
(Préparez votre billet, il vous sera demandé par un contrôleur).

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A présent, vous découvrez l’espace scénique.
Votre rang est indiqué sur le sol.
Votre billet sera demandé afin de vous aider à vous placer (fin du contrôle).
Vous êtes bien installé !

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Le spectacle peut commencer.

Le jour tire son rideau...
Une petite lumière troue la nuit qui vient de s'installer.
Soudain, une voix s'élève, profonde, vibrante.
La mémoire reprend la parole.
Une histoire commence, l'histoire recommence.
Son souffle s'élève, envahit l'espace.
Treize mille cœurs communient et battent comme un seul homme.
Acteurs, spectateurs, tous passagers du temps.
Pour un voyage dont on ne revient jamais tout à fait.

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En fin de spectacle, vérifiez de n’avoir rien oublié.
Bon retour.

14 novembre 2022

L’insurrection vendéenne

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Particulièrement attachée à la foi catholique depuis la prédication de Louis Grignon de Montfort (début du XVIIIe siècle), la paysannerie vendéenne n’adhère pas aux idéaux révolutionnaires et se sent plutôt proche du bas clergé et de la noblesse, désormais considérés comme des ennemis de la République.

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De surcroit, en entamant la rupture entre l'Église et les instances révolutionnaires, la Constitution civile du clergé promulguée en juillet 1790 a engendré l'émergence d'un important clergé réfractaire en Vendée.
Aussi, le vote par la Convention nationale pour une levée de 300 000 hommes pour combattre les ennemis de la Révolution française, le 24 février 1793, provoque un soulèvement populaire.

3 octobre 2022

Les drapeaux vendéens.*

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"Vexilla regis prodeunt"... (Les étendards du roi s'avancent)...
C'est, selon la tradition, en chantant ce cantique que les premières paroisses révoltées contre l'autorité républicaine se regroupèrent et disputèrent leurs premiers combats.
Les premiers révoltés se regroupèrent donc, dès le 13 mars 1793, en petites bandes très diversement armées sous la conduite de chefs qu'ils se choisirent parmi les plus déterminés d'entre eux.
Ils mirent également à leur tête des nobles (généralement anciens militaires) qu'ils allèrent, pour la plupart, chercher dans leur manoir.

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Outre les insignes religieux tels que scapulaires et "cœurs de Jésus", les insurgés vendéens mirent à leurs chapeaux des cocardes ou rubans blancs.
Cette couleur était proscrite par la république comme étant "signe de rébellion contre L’État".
Certains groupes marchèrent en arborant également des bannières paroissiales, signe de leur attachement à la religion.
D'autres prirent un simple morceau d'étoffe blanche en guise de drapeau, marquant ainsi le rattachement du mouvement insurrectionnel à la cause antigouvernementale, c'est à dire à la monarchie royale abolie et hors la loi.

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Dans les premiers jours de l'insurrection, les Vendéens utilisèrent comme emblèmes essentiellement les bannières de procession de leurs paroisses.
Les drapeaux qui apparurent furent confectionnés à la hâte par les femmes.
On mit toutes les habiletés à contribution, les châtelaines, les lingères, les nonnes tirèrent l'aiguille, d'autres prirent les pinceaux.
Il fallut plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour que toutes les paroisses aient leur emblème et beaucoup gardèrent leurs bannières de procession.

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On utilisera les tissus qui pouvaient convenir.
Vu les difficultés d'approvisionnement de l'époque, la soie ou du coton principalement provenaient de robes, de nappes (sacrées ou non) ou de draperies de toutes sortes.
En général, ils étaient blanc, couleur de la France depuis le Moyen Age, pavillon des vaisseaux de guerre du roi "Très Chrétien", distinction des compagnies-colonelles dans les régiments.
Les bannières d'églises en lourds draps colorés, étaient brodées de fils d'or ou de couleurs variées.
Les fleurs de lys des étendards vendéens proviennent souvent d'ornements d'Eglise.

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On chercha à se rapprocher des dimensions réglementaires dans les régiments d'Infanterie (environ 1,50m sur 1,60m).
Pour la cavalerie, on utilisa de même des "guidons", plus petits, mais sans conserver, semble- t- il, les formes particulières car il fallait improviser.
Selon la tradition et le témoignage de l'abbé Remaud, le "premier drapeau de la Vendée" serait celui de La Rochejaquelein.
Après avoir connu une histoire très mouvementée et après la mort de Monsieur Henri, il passa à l'armée de Charrette et fut arboré en 1815, puis en 1832 !

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Il est un des rares emblèmes à être parvenu jusqu' à nous.
Bien qu'il ait été confectionné un grand nombre de drapeaux vendéens, très peu d'entre eux ont pu être conservés.
Ces emblèmes de la rébellion ont été systématiquement détruits après leur capture, et ce à toutes les époques du conflit vendéen.
Quelques rares drapeaux sont expédiés avec les bulletins de victoire que les généraux adressent à la Convention mais, le gouvernement révolutionnaire qui ordonnait à ses commandants d'arme de détruire la Vendée dut également se charger de les faire disparaître après les avoir montrés aux membres de l'assemblée.

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Malgré les destructions systématiques, quelques rares drapeaux rebelles témoins de cette guerre de la Vendée existent encore.
D'autres sont connus grâce aux dessins ou autres représentations précises qui en ont été faits.
Les drapeaux sauvegardés et de grande valeur sont généralement la propriété de particuliers, qui pour la plupart ont un lien plus ou moins direct avec les anciens combattants vendéens.
D'autres appartiennent à des collectionneurs locaux intéressés par cette période de notre histoire.
Certains musées régionaux ont réuni plusieurs exemplaires d'emblèmes royalistes, permettant ainsi un rappel à la mémoire collective.

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Quelques rares presbytères d'églises de la Vendée militaire sont encore dépositaires de l'étendard des anciens combattants de la paroisse.
Malgré cela, tout ce qui a pu être sauvé ne représente qu'une infime partie des nombreux drapeaux des Armées Catholiques et Royales ayant combattu de 1793 à 1796 sur le territoire insurgé.
La plupart des drapeaux brodés aux armes de France entourés de lauriers ou de palmes.
Bien des étendards étaient aussi chargés de croix, du double cœur enflammé, du Sacré- Cœur.
Avec toujours beaucoup de variété dans la disposition des motifs, des fleurs de lys ou des inscriptions.

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Certains avaient des cravates, des franges.
Les inscriptions et les symboles rappelaient les raisons du combat : 
"Vive la religion catholique", "Vive Louis XVII", "La religion et le roi Louis XVII", "Armée catholique et royale", "Vive le roi" ...
Les drapeaux de 1815 ou de 1832 sont plus décorés, mieux "finis" (on avait eu plus de temps pour les confectionner, ils servirent peu, puis on les cacha).
Ils sont également de dimensions variées, mais en général plus petits que ceux de la "grande guerre".

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Outre quelques- uns dont l'origine et l'histoire sont sûres, (qu'ils aient "fait" la guerre de 1793 à 1799 dans sa totalité ou en partie, ou celle de 1815), il en existe qui ont été déployés lors des visites en Vendée des duchesses d'Angoulème et de Berry quelques années avant 1830, sont d'une datation plus délicate.
Après la révolution de juillet, Mademoiselle de Fauveau, qui accompagnait Madame de La Rochejaquelein et fut arrêtée avec elle en 1831, peignit quelques emblèmes sur soie avant d'aller en prison.

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D'autres mains brodèrent des fanions pour "Henri" et "Caroline", mais il fallut détruire ou cacher ces étendards subversifs car la police de Louis-Philippe ne plaisantait pas.
En 1870, les "Volontaires de l'Ouest" du général de Charette chargèrent l'armée prussienne, précédés d'une simple bannière chargée d'un Sacré-Cœur et de l'inscription 
" Cœur de Jésus Sauvez la France ".

5 août 2022

Le Rêve (Cinéscénie).

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Boncharnps vient de rendre son dernier souffle.
L'armée des ombres n'a pas encore achevé de rendre son hommage au défunt chef, que déjà la terre s'ouvre.
Alors jaillit des profondeurs la ruine encore fumante d'une chapelle calcinée par la folie des hommes.
Dans un équilibre éphémère, les arcs brisés, mutilés,voudraient une dernière fois orienter le regard, exhausser les âmes.
Les élans de pierre se figent, comme les doigts transis d'une main décharnée, tendue vers les hauteurs silencieuses.
Le ciel se tait.

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Debout sur l'arc de pierre fragile, la silhouette titubante d'un homme hagard, qui cherche ses souvenirs et ses affections perdues.
Par la voix chaude et familière de Gérard Depardieu (qui a bien voulu, une fois de plus, offrir son talent bénévolement aux Puyfolais)  Maupillier va livrer ses dernières confidences.
Une lumière blafarde découpe le buste et le chapeau du garde-chasse du Puy du Fou, enveloppé de brume et de mystère.

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Sa mémoire vacillante projette autour de lui les visages de ses dernières tendresses.
Et plus il fouille au tréfonds de lui-même, plus les personnages s'incarnent, non plus flottants dans la brume, mais bien réels, en chair et en os.
La ruine charbonneuse agit sur le survivant comme le révélateur de ses attachements disparus.

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Les mariés, ses parents, puis le cortège de fête sortent de l'église.
Les souvenirs appellent les souvenirs.
Et Maupillier revoit bientôt surgir la petite fille au tambour, celle qu'il a vue s'engager dans l'armée du Général d'Elbée ...
La suite, nous la connaissons.

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Le songe de Jacques enracine dans la Vendée martyre une autre Vendée à naître, celle qui a fait de ses souffrances une force.
Laissons-nous aller à la rêverie d'un homme qui a tout vécu, qui a mille fois traversé le feu, qui a tout perdu, et qui ce soir s'abandonne aux décombres avec lesquels il se confond ...

31 juillet 2022

Verdun et les Vendéens

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Le 11 juin 1916, 57 hommes du 137e régiment d'infanterie (en majorité Vendéens) qui se préparaient à un assaut sont enterrés vivants par l'explosion d'un obus.
Entre les 10 et 12 juin 1916, a eu lieu à cet endroit un effroyable bombardement (notamment de canons lourds de 280 mm et obusiers de 305 mm).

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Les fusils émergeant du sol marquaient l'endroit où certains soldats avaient été enterrés vivants dans leur tranchée, et on baptisa le lieu "la tranchée des fusils".

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On la renomma par la suite " tranchée des Baïonnettes ", un nom plus tristement évocateur.

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Non loin de ce lieu de mémoire se trouve l'ossuaire de Douaumont.

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26 juillet 2022

Le carnaval

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Le mot carnaval est issu de l’italien "carnevale" qui provient du latin "carnelevare", signifiant littéralement "enlever la viande".
En effet, le carnaval marque généralement dans la tradition chrétienne, l’entrée en carême, c’est-à-dire une période de jeûne et d’abstinence de quarante jours.
Bien avant le carnaval, nos ancêtres avaient déjà pour habitude de se déguiser à certaines occasions.  
A l’image des fêtes saturnales chez les Romains  ou des fêtes dionysiaques chez les Grecs, qui sont toutes deux des précédents historiques du carnaval.
A l’origine, cette tradition archaïque marquait les cycles saisonniers et agricoles

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Le carnaval de Venise est une fête traditionnelle italienne remontant au Moyen Âge.
Comme le Carnaval dans la Rome antique, l’institution du Carnaval par les classes dominantes de Venise est généralement attribuée au besoin de la République Sérénissime afin de maintenir la population paisible et heureuse en lui offrant une période de loisirs et d’amusement.
Outre une vocation civique, le carnaval permettait d’abolir les contraintes sociales.
Le riche pouvait se faire passer pour un pauvre et inversement.
Le port du costume autorisait une liberté impossible le restant de l’année.
L’incognito procuré par les masques apparus dès le XIIIe siècle.

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L’arrivée massive des étrangers,  parmi lesquels on pouvait compter des souverains, qui venaient là pour profiter au maximum des amusements et des plaisirs, représentait une manne économique pour Venise doublée d’une réputation unique de liberté et de magnificence.
Les couleurs, les formes, les costumes et les masques sont au rendez-vous.
Dès le 10ème siècle, le peuple profitait un maximum des derniers jours précédant les mortifications du carême en se divertissant et en savourant les plaisirs et les joies de la vie.
En 1094, le carnaval est mentionné pour la première fois dans une charte du doge Faliero de Venise.

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En 1269 un Edit du Sénat déclare la veille du Carême jour férié fête (mardi gras)  et autorisant le déguisement.
 De même "la Fête des Marie", qui existe depuis 948, le 2 février est déplacée pour ouvrir le Carnaval.
Au XVIIe siècle, dans la Venise baroque, le carnaval durait dix jours, pendant lesquels les habitants épuisaient leur appétit de fête et de débauche avant le Carême.
Au XVIIIème siècle, le Carnaval, repris en main par la noblesse, atteint le sommet de sa splendeur, faisant ainsi oublier le long déclin de la République.
Les raisons du succès et de la réussite du Carnaval de Venise depuis la  étaient à la fois politiques et économiques.

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Son mythe s’est répandu dans toute l’Europe au XVIIIe siècle (œuvres de Canaletto, Francesco Guardi, Giandomenico Tiepolo et Pietro Longhi).
Au XIXème siècle, sous l’occupation napoléonienne, le Carnaval fut interdit, puis rétabli, mais très encadré sous la domination autrichienne.
Au XIXè siècle, le carnaval s’est embourgeoisé et a disparu dans les années 1970.
A l’initiative d’associations de citoyens, de la municipalité de Venise, de La Fenice et de la Biennale de Venise, il fut relancé en 1979, prenant une tournure touristique et revêtant un enjeu économique important.
C’est en 1980 que le Carnaval de Venise est officiellement et mondialement reconnu.

10 juin 2022

Ce soir à la Cinéscénie au Puy du Fou.

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Lorsqu'un croissant de lune éclaire faiblement, les artisans du rêve aux ombres de silence.
Soudain, tout s'illumine et par enchantement s'anime le château d'un village de France.
Dans un embrasement de mille gerbes d'or.
Le Patrimoine cher rejaillit en image ressuscitant le temps au fond de son décor pour que vibre plus fort l'âme du Haut-Bocage.

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La fresque grandiose étale ses tableaux des Vendéens vivants leur immortelle histoire des femmes aux lavoirs... des hommes à la faux ... font les gestes sacrés, des grands printemps de gloire.
Et le souffle d'antan soudain sort de l'oubli !

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Des jupes en "droguet", des coiffes en dentelles  flottent sur les sillons, dans le soir infini, en ciselant la nuit de leurs valeurs fidèles.
Lorsque se lèveront les Chouans défenseurs de la FOI des aïeux, et des vertus ardentes.
Lorsque crépiteront les tonnerres vengeurs.
PUY DU FOU hurlera ... sous ses ruines fumantes !

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Les cris résonneront dans la nuit de l'été recouvrant les grands bois de leurs échos farouches, sur le ciel débordant d'une rouge clarté, les croix se dresseront au pied des vieilles souches.
De cette terre ardente aux sommets enflammés, les siècles du Passé n'ont pas éteint la braise, les Feux de son Histoire à jamais allumés rayonnent dans le soir en rougissant la glaise.

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Ils viennent par milliers, ce soir ... au PUY DU FOU, au bord de l'étang vert que' la lumière inonde, Vendéens, étrangers... ils sont au rendez-vous de la VENDEE ouvrant sa mémoire profonde !

 

15 octobre 2021

Le Geste de Bonchamps.

 

L’histoire l’a conservé et le Puy du Fou l’a remis en mémoire…
Désormais cet épisode est inscrit dans les échos collectifs du Monde.
La Voix et le geste…
L’espérance naissant d’un geste d’agonie…
La bonté de l’homme triomphant de la cruauté et de l’absurdité de la guerre…
La Mort et la Vie…

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Images des symboles de la loyauté, de la lucidité, de la Fraternité.
Illustration ineffaçable de vertus bien oubliées de nos jours.
Mais n’était-ce pas ce que prêchaient les orateurs de la Nouvelle Philosophie du dix-huitième siècle ? Seulement, les théoriciens de ce temps pratiquaient déjà le trop célèbre aphorisme :
"Je dis et vous faites".
Le règne du Médiocre allait arroser de sang les lys décimés…
Bonchamps était l’homme qui vivait l’impossible.

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Cet impossible que Voltaire et Rousseau avaient rêvé en forme de république idéale, que Robespierre et ses compagnons d’infamie transformeraient en massacres des Innocents, que les chefs Vendéens assumeraient en défi et que Bonchamps allait sublimer en un geste de légende et un mot historique…
Il était la preuve par la mort que les enchantements étaient toujours à l’Ouest, que par-delà cette signature qui avait embastillé les horizons du Poitou légendaire, existerait un département sauvé de l’anonymat par un ruisseau nommé Vendée.

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Un royaume immortalisé par les exploits couleur de sang, les sacrifices auréolés de haine et d’amour, dans une Croisade de l’Inutile…
"GRÂCE AUX PRISONNIERS",
cria Bonchamps, en bordure du fleuve Loire…
"Grâce aux prisonniers", que répétaient les buissons et les échos habillés de lys écarlates, de bonnets phrygiens rougissants, et de couronnes de genêts en fleurs.

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La nature offrait un décor grandiose, et la mort du Héros Vendéen devenait le "Salut des Autres", le sourire des humbles, le "Pardon du Soldat", en éternisant le goût du panache, et le refus de n’être que colère et représailles.
Le geste du Vendéen agonisant sur le brancard improvisé, la main qui se lève, la voix qui s’enroue, les cavaliers qui s’inclinent devant la volonté pacifique…
Et la voix de Bonchamps répercutée par le peuple ému aux larmes échos au-dessus de l’angoisse et de la douleur heure à jamais marquée dans l’éternité humaine qui chaque jour entendra, ou devrait entendre, le cri légendaire.
"GRÂCE AUX PRISONNIERS".
L’histoire l’a conservé.

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Le Puy-du-Fou le remet en mémoire.
L’ensemble est une projection de l’âme vendéenne.
Un appel pour raffermir au cœur de nos contemporains, la certitude que partout autour de nous, au-delà des impatiences, des absences, des intolérances, au-delà des affamés de gloire et des oubliés de la planète, il y a des mots nés dans la souffrance d’un homme et dans l’héroïsme des sacrifiés :
"Grâce aux Prisonniers"
Trois mots pour la purification des massacres blancs et bleus.
Un geste pour la Postérité.
Trois mots et un geste pour inscrire au fronton vendéen le blason d’un humanisme toujours présent au cœur de tous et de chacun…

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Et aux soirs des spectacles de ce fastueux livre d’images qu’est le Puy du Fou, défile le flot des Nouveaux Initiés à la ferveur vendéenne.
Ceux qui refluent vers les véhicules de la servitude moderne emportant au fond de leurs yeux les prodiges personnifiés par ce château.
Ceux qui marchent au rythme des reflets de ce passé et de ce présent dansant sur les eaux du lac enchanté.
Ceux qui s’en vont heureux, de notre Joie et des sentiments éternels éveillés par ces échos de la Vendée Militaire.
Ceux qui savent que désormais ces géants sont une symphonie quotidienne et permanente en bleu et blanc et le témoignage d’une aventure humaine…

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Bonchamps !
Le geste et le visage du Courage et de la Pitié.
La révélation du troisième personnage d’un douloureux triptyque.
La Guerre, le Chef, et ceux qui se battent.
Bonchamps a réhabilité les Innocents.
Et ce qui est symptomatique de la portée planétaire de ce geste, c’est la contraction en TROIS MOTS d’une scène historiquement autre.
Bonchamps blessé, aux portes de l’infini, entendait les rumeurs et les hurlements vengeurs.
Il était ainsi fait, qu’il ne croyait point aux vertus de la vengeance.
À tort ou à raison, il faisait la guerre, rien que la guerre…

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Et il voulait empêcher cette horreur, qui ternirait le double cœur vendéen…
Il dit à son cousin :
"MON AMI, C’EST PROBABLEMENT LE DERNIER ORDRE QUE JE VOUS DONNERAI, LAISSEZ-MOI L’ESPÉRANCE QU’IL SERA EXÉCUTÉ".
Et le Comte d’Autichamp (1770-1859), lança la parole sacrée.
"Grâce aux Prisonniers.
Bonchamps l’a dit. Bonchamps le veut !
Bonchamps l’ordonne !
Il y avait près de lui le petit Herminée battant doucement sur son tambour.
Il faut aller au-delà de la scène.
Ce qui importe, c’est que son vœu fut accepté, que la foule le crût, et le cria, et le crie encore.

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Un geste d’humanité dans une frénésie destructrice.
La Foi domptant l’Animalité.
C’ÉTAIT LE VENDREDI 18 OCTOBRE 1793…
Il faisait beau, mais froid.
A onze heures du soir l’homme mourut, laissant au Héros le privilège de crier aux générations futures, ces paroles extraordinaires :
"GRÂCE AUX PRISONNIERS !"
Le Geste de Bonchamps.

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La Voix de Bonchamps !
Puissent-ils être entendus de tous les hommes, et que l’intolérance se voile la face et se courbe devant le symbole du lys bénissant le bonnet phrygien, devant la Vérité de l’amour humain interdisant les gestes de la Guerre.
Ici dans ce haut lieu, l’histoire ne peut plus s’isoler de la légende.
L’une et l’autre renaissent de l’attention et de l’enthousiasme des pratiquants et des spectateurs de cette romanesque réalité.

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Cet opéra vivant des ombres et des gerbes de lumière, et ressuscitant au cœur de chacun de nous.
Au-delà du conte particulier se greffe l’histoire des hommes, la tendresse des femmes de l’éternité des paysages qu’ils fécondent.
Ces lieux où le bleu et le blanc s’épousent étroitement, où le geste de Bonchamps s’interpose pour que ce mariage n’engendre plus le sang, car le rouge de la révolte n’est pas forcément la pourpre de la Gloire.
Bonchamps n’avait pensé qu’à la sauvegarde de ses frères en humanité.

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Il mourait, mais il ne voulait pas faire mourir.
Trois mots pour épargner les trois couleurs de la Vie.
Un symbole de ce que devrait être un homme dans une société d’homme.
Ce fut l’histoire, c’est devenu une légende.
Mais c’est chaque soir de nos étés vendéens, une réalité de chair et d’apothéose…
Un soir au Puy du Fou, dans le silence des armes apaisées, une voix dit encore :

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"GRÂCE AUX PRISONNIERS !"

 VSV.

18 mai 2021

François 1er et la rivalité avec Charles Quint (2/2).

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Le règne de François 1er est marqué par de nombreuses guerres avec Charles Quint, alternant avec des périodes de paix.
François 1er a entretenu un temps l’espoir de devenir empereur.
Mais c’est finalement Charles, roi d’Espagne, qui est élu en juin 1519, sous le nom de "Charles Quint".
Il règne sur de nombreux territoires comme les Pays-Bas mais aussi la Franche-Comté, l’Autriche et Naples et rêve de reconstituer l’héritage bourguignon de son arrière-grand-père Charles le Téméraire (1433-1477).
Inquiètes de cette nouvelle puissance, la France et l’Angleterre cherchent alors à se rapprocher pour pouvoir lui faire face.

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Ce sera la rencontre du "Camp du Drap d’or", non loin de Calais.
Succession de fêtes, de tournois et de festins qui ne déboucheront finalement sur aucun engagement précis.
Les tensions croissantes avec l’empereur conduisent à la reprise de la guerre en Italie en 1523.
Lors du siège de Pavie, en 1525, François 1er, est fait prisonnier par le vice-roi de Naples.
De Madrid, où il a demandé à être transporté pour pouvoir négocier directement avec l’empereur, il écrira à sa mère :
"De toutes choses ne me sont demeurés que l’honneur et la vie sauve".

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François 1er, obtient finalement sa libération contre la promesse de céder la Bourgogne à Charles Quint, avant, une fois libéré, de décréter ses concessions nulles et non avenues.
Pour effacer l’humiliation de la défaite, François 1er, lance une autre guerre, déclarée à Charles Quint en 1528 et conclue rapidement par la "Paix des Dames".
L’Empire turc apparaît alors comme la nouvelle puissance menaçante sur les marges du Saint Empire, et Charles Quint préfère avoir la paix du côté français.

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La Bourgogne n’est finalement pas cédée, et François 1er paie les 2 millions d’écus d’or demandés comme rançon pour libérer ses deux fils, qui avaient pris sa place en captivité.
Inquiet quant à lui de la puissance impériale, François 1er conclut de son côté une alliance d’abord secrète.
Puis ouvertement déclarée avec le sultan Soliman le Magnifique (1494-1566).
Cette alliance couvre François 1er, de désaveu aux yeux des Occidentaux.
Elle est contraire au principe selon lequel la chrétienté doit être unie contre l’infidèle !
En 1543, le corsaire Barberousse (1475-1546) ira jusqu’à jeter l’ancre à Toulon, avec l’autorisation du roi, qui compte sur son soutien pour une prochaine guerre en Italie.

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Sur le plan intérieur, François le, renforce le pouvoir royal.
Il établit, grâce au concordat signé à Bologne en 1516, la mainmise royale sur l’Église.
S’ils reçoivent du pape l’institution canonique, les évêques, prieurs et abbés sont désormais nommés par le roi.
Le fameux édit de Villers-Cotterêts, qui fait du français la langue officielle des documents juridiques, réforme aussi le système judiciaire.
Il s’agit de contrôler les nominations aux bénéfices ecclésiastiques, et notamment l’âge des candidats, ce qui impose la tenue de registres.

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Grâce au premier Code pénal forestier, François 1er interdit la chasse aux roturiers et la réserve aux gentilshommes.
La chasse est en effet l’un des plaisirs favoris du roi, qui fait construire le château de Chambord pour s’y livrer à sa guise.
François 1er fait par ailleurs transformer le château de Blois et le château de Fontainebleau, qui se dote de la "Porte Dorée" et de la "Galerie François 1er", décorée de stucs par l’artiste Fiorentino Rosso (1495-1540), premier peintre du roi.

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Protecteur des arts et des lettres, le roi fonde le Collège royal, doté de quatre chaires, et où l’on enseigne les langues anciennes, l’ancêtre du Collège de France.

13 janvier 2021

François 1er et la Renaissance (1/2). *

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François 1er (1494-1547), de la branche des Valois, monté sur le trône en 1515, symbolise la période de la Renaissance.
Héritier des traditions chevaleresques, il méprise l'arquebuse, cette arme à feu lourde apparue vers 1450, parce qu'elle ne permet pas aux chevaliers de s'illustrer.
Amoureux des arts et des lettres, il s'entoure d'artistes italiens, notamment Leonard de Vinci (1452-1519), qui s'installe dans le Val de Loire, près d'Amboise, dès 1516.
Le roi de France mène par ailleurs de nombreuses guerres en Italie, sans réussir pour autant à s'y implanter durablement, et lutte contre l'empereur Charles Quint (1500-1558).

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La nécessité de financer ces nombreux conflits conduit au renforcement du pouvoir royal.
François d'Angoulême n'était pas destiné à la Couronne.
La mort sans héritier mâle vivant de Charles VIII (1470-1498) puis celle de son oncle Louis XII (1462-1515) le conduit au trône le 25 janvier 1515.
Il a alors 20 ans.
Elevé par sa mère, Louise de Savoie (1476-1531), qui jouera toujours auprès de son fils un rôle prééminent, notamment dans les affaires étrangères, François a acquis, à la cour de Louis XII, le goût des lettres et des arts et à découvert les chefs-d'œuvre italiens.

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Avec sa forte carrure et sa haute taille, cet habile cavalier, soldat courageux, amateur de peinture, de musique et d'architecture, mais aussi grand séducteur, incarne parfaitement le prince de la Renaissance.
Marchant dans les pas de ses prédécesseurs, François 1er se lance dans l'aventure italienne.
Les États italiens, divisés et en conflit les uns contre les autres, semblent des proies faciles.
Dès la première année de son règne, il fait appel à des mercenaires allemands, laisse la régence du royaume à sa mère et se jette sur Milan.
Face aux troupes du pape, du duc de Milan, de l'empereur et du roi d'Aragon, François 1er remporte la bataille de Marignan en septembre 1515.
À l'issue des combats, le roi est fait chevalier par le seigneur Pierre Terrail de Bayard (1475-1524).

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Le règne de François 1er marque à la fois une continuité et certaines ruptures par rapport aux usages médiévaux.
Le roi s'inscrit indéniablement dans la tradition chevaleresque.
Pourtant, à partir de Pavie, les coups d'éclat ne suffisent plus.
Une guerre plus moderne s'impose, il faut mobiliser les ressources du royaume et mener des négociations en Europe ainsi qu'avec L'Empire ottoman.
François 1er règne de façon autoritaire et centralise fortement le pays.
Malgré son grand rêve italien, la France ne réussit pas à s'installer durablement dans la péninsule.

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