Puy Story
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25 janvier 2022

La Cité Médiévale.*

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Qui n'a pas rêvé de découvrir une cité médiévale restée telle qu'elle était au XVème siècle, intacte, sans bitume, sans "mobilier urbain", fils électriques ou devantures modernes ?
Elle existe.
Nous vous invitons à la découvrir.
Bordé à l'ouest par l'Océan Atlantique, nous sommes dans le bocage vendéen.
Zone de contact située entre le Massif armoricain et le Bassin aquitain.
Cette région, aux aspects contrastés où l'équilibre fragile entre l'homme, la terre et l'eau semble parfois compromis, est connue historiquement par les guerres de Vendée en 1793.

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Elle abrite essentiellement des ormes, des chênes, quelques châtaigniers et parfois des hêtres, le plus souvent en buttes.
C'est ainsi que se dresse la "Colline du hêtre" plus connue sous le nom du Puy du Fou, (du latin podium), surmontée de fouteaux (nom commun du hêtre).
Le Puy du Fou se trouve en Poitou, plus précisément en Vendée situé entre le mont des Alouettes et Saint-Laurent-sur-Sèvre, et comporte une large partie dédiée à l'époque médiévale.
Créé en 1977 par Philippe de Villiers, ce site (avec la Cinéscénie) a acquis aujourd'hui une très bonne réputation mondiale grâce à l'enthousiasme et à la passion des habitants du "pays Puyfolais".
Mais revenons à la Cité Médiévale….

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A l'origine, il n'y avait rien sur l'emplacement.
Pour la réalisation de ce chantier gigantesque, de multiples éléments de granit ont été récupérés sur des chantiers de démolitions.

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Elle est bien protégée par une vaste nappe d'eau et une enceinte munie de deux portes fortifiées. Nous sommes au XVème siècle et cette cité est marquée par le poids du temps.
Sa petite église, romane, a été légèrement remaniée à l'époque gothique, son porche est de la fin du XIIème siècle.

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De cette époque, il ne reste plus qu'une maison et c'est la maison romane du XIIème siècle qui est maintenant tronquée.
Les maisons ont été reconstruites au fil des générations.
L'une d'elles remonte au XIIIème siècle mais la plupart sont plus récentes, de la première moitié du XVème siècle.
Cette cité médiévale a été édifiée en dix mois, de juin 1994 à mars 1995.
Au total, une centaine d'ouvriers a travaillé sur ce chantier.
Elle a été conçue et réalisée dans le cadre du Grand Parc du Puy du Fou.

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Certains feront la fine bouche en la qualifiant de décor de théâtre d'un parc de loisirs.
Mais sur le terrain, le constat est tout autre.
Cette réalisation est exemplaire.
Il s'agit de la reconstitution fidèle d'une bourgade de la fin du Moyen Age telle qu'elle pouvait être à cette époque, marquée par les remaniements successifs et la marque du temps.
Elle est le fruit du travail commun d'équipes du grand parc et d'architectes des monuments historiques de France.
Les matériaux sont anciens, ils ont été récupérés et sont marqués par la patine du temps : vieilles pierres, poutres provenant d'anciennes granges, cheminées et lauzes anciennes.

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Les finitions sont dans le même esprit, les enduits sont fatigués par le temps.
L'aspect est plus vrai qu'un site d'époque fraîchement restauré.
Quant au sérieux scientifique de cette réalisation, l'architecture des bâtiments est un bon catalogue de ce qu'on connaît des constructions urbaines de cette époque.

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Un circuit dans les étages des maisons bordant l'enceinte, nous conduit dans des intérieurs reconstitués (occupés par des artisans).
Le mobilier a été reconstitué tel qu'il était au début du XVème siècle d'après les tableaux et les miniatures de cette époque.
Cette visite nous permet d'entrer de plain pied dans la vie quotidienne du début du XVème siècle.

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5 octobre 2021

La table au Moyen-âge.

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"Oyez, oyez gentes Dames, preux Chevaliers !
Allons ripailler séant la bonne pitance et la vinasse gouleyante et découvrons moult réjouissances en ces joyeuses bombances.
Et que badinages et effusions soient de circonstance !
Et que la fête commence !"

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Le Moyen Âge atteint une sorte de perfection dans l’art du festin.
Le type de repas caractéristique de l’époque est bien le banquet, une occasion d’affirmer son rang, sa richesse et son prestige.
Chez les grands de ce monde, comme chez les bourgeois qui peuvent se le permettre, le festin est donné à l’occasion de noces, d’alliances, de victoires, de naissances ou de tout autre événement important.
Mais l’art de la "cuisine," bien que différente de notre cuisine actuelle, est déjà un enjeu social de respectabilité et un instrument de prestige.

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Au Moyen Âge, l’alimentation est très codifiée et tributaire du rythme des saisons.
La fin du printemps, l’été et l’automne sont des périodes de grande abondance.
L’hiver est marqué par une grande frugalité dont la monotonie est rompue par des festins.
Donner un festin en cette période est la preuve d’une grande richesse.
Le repas médiéval est entièrement lié au calendrier liturgique qui distingue jours gras et maigres et où la consommation de viande est interdite.
La religion chrétienne impose, aux riches comme aux pauvres, entre 150 et180 jours de carême où l’on doit manger maigre, sauf pour les jeunes fidèles, les malades et les femmes enceintes.

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Au Moyen-âge, il n’y a pas de pièce spécifique, le plus souvent on mange dans les chambres dont le sol est recouvert de fleurs et d’herbes odorantes.
Mais chez les gens de condition inférieure on mange tous ensemble, hommes, femmes enfants, autour de la même table dans la salle commune.
La salle d’apparat est principalement utilisée pour les festins.
Contrairement à ce que l’on peut penser, la cuisine est tout en finesse, légèrement acidulée, haute en couleur et épicée.
La plupart des sauces accompagnant les volailles et les poissons sont plutôt acides (vin, vinaigre, verjus).
Il existe toutes sortes de jus acides.
Jus de raisins verts cueilli avant maturité (le plus fréquent), jus d’herbes acides comme l’oseille, jus de citrons, jus d’oranges amères, jus de grenades aigres (surtout utilisé dans les pays méditerranéens), jus de pommes ou de poires acides, jus de fruits sauvages comme les prunelles, les merises, les cornouilles ou l’épine-vinette.
Tous ces jus verts pouvaient être désignés, dans la cuisine médiévale, par le mot verjus (ou vertjus).
L’aigre-doux est très prisé en rajoutant du sucre, du miel ou des fruits… 
La cuisine médiévale est épicée, mais ce n’est certainement pas pour masquer la piètre qualité des mets.

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Les épices utilisées en grande quantité sont principalement la cannelle et le gingembre.
Ensuite, apparaissent le clou de girofle en poudre, la noix de muscade, le macis, la maniguette ou graine de paradis, le poivre, la cardamome, le galanga (garingal) et enfin le safran pour colorer.
La plupart du temps, elles sont délayées dans du vin, du vinaigre, du verjus, ou du bouillon (parfois passées à l’étamine) avant d’être mélangées au reste du plat vers la fin de la cuisson (pour garder les parfums).
L’aspect visuel des mets au Moyen-âge est presque aussi important que le goût.
Les plats ont de belles couleurs vertes, jaunes, orange,…
Mais les épices ne sont pas non plus à portée de toutes les bourses !
Elles constituent un critère de distinction sociale.

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Cependant, le peuple ne se refuse pas non plus le plaisir des épices et les plus humbles sont comblés lorsqu’ils détiennent du poivre, épice devenue un peu trop accessible pour les plus riches.
Pourquoi cet engouement pour les épices ?
Les médecins de l’époque leur confèrent des qualités digestives.
La provenance des épices apporte aussi une part de rêve.
L’Orient est assimilé à une sorte de paradis… etc.
Elles assureraient aussi la longévité ?
Dans tous les cas, la cuisine du Moyen-âge fait preuve d’une certaine diététique.
Peu de corps gras, peu ou pas de sucre (le sucre était plus considéré comme une forme de médication que comme un réel agent gustatif).
Mais, aussi un souci diététique dans le déroulement des repas (Entrée de table, Potages, Rôtis, Entremets, Desserte, Issue).
En effet, les grands repas démarraient par des salades assaisonnées ou des fruits frais, destinés à ouvrir l’appétit.
Ensuite venaient les potages ou brouets.
Puis les viandes rôties accompagnées de sauces diverses.
Les viandes ou mets secs ou peu humides sont servis sur une plaque de bois ou de métal ordinairement ronde appelée "tranchoir ou tailloir".

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Sur ces plaques, on dispose des tranches de pain le plus souvent rassis, destinées à absorber les jus : "le pain tranchoir".
Les sauces étaient bien souvent liées à la mie de pain ou encore avec du jaune d’œuf mais absolument sans matière grasse (ex : sauce au raisin noir).
Le pain était grillé, trempé dans du bouillon, pilé au mortier et en général passé à l’étamine.
Cette liaison au pain était parfois remplacée par une liaison à la poudre d’amandes.
La liaison au pain colore les sauces et donne, comme la liaison à l’amande, un velouté différent sous la langue et développe les saveurs acidulées et parfumées (alors que la farine les étouffe).

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Les assiettes n’existent pas, les soupes, sauces et autres mets liquides sont servis dans des écuelles qui sont partagées par deux personnes.
Après, venait l’entremets, sorte de distraction entre les mets accompagnés de ballade chantée par quelque barde, jongleries, pitreries de bouffon, voire plats pastiches tels que des "pâtés d’oiseaux vivants" afin d’étonner ses invités.
Tout le monde profitait du spectacle en grignotant de petites préparations salées (petits beignets par exemple).
Le repas reprenait alors son cours avec "la Desserte", qui correspond à notre dessert et enchaînait sur "l’issue de table" composée de fromages, fruits ou gâteaux légers.
Des vins légèrement sucrés accompagnaient à merveille ces derniers plats qui visaient à fermer le repas, à accélérer la digestion.

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Enfin, pour terminer complètement le repas, les invités étaient conviés dans une autre pièce et chacun pouvait purifier son haleine et faciliter sa digestion en absorbant des dragées, des épices confites ou naturelles, le tout proposé à grands frais par le seigneur.
C’était ce que l’on nommait le "boute-hors".
Ces petites gâteries de fin de repas s’accommodaient parfaitement des vins de Clairet et d’hypocras.
L’hypocras est un vin blanc doux dans lequel on a laissé macérer de nombreuses plantes et épices (cannelle, gingembre, cardamome…).
La recette d’Hypocras est attribuée au célèbre médecin Grec Hippocrate (Vème siècle avant J-C.).

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Bien plus tard les chevaliers furent conquis par cette véritable "potion magique" et ramenèrent la recette d’Hypocras en Occident.
C’est grâce à ses saveurs si agréables et à ses vertus tonifiantes et même aphrodisiaques (assurait-on…) que l’Hypocras devient l’Apéritif à la mode au Moyen-âge, notamment.

18 novembre 2020

La Pratique des Pèlerinages

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Au Moyen-âge, le sentiment religieux trouve son expression dans le culte des reliques mais aussi dans la pratique des pèlerinages.
Toujours entrepris en vue du salut éternel, ils sont tantôt infligés comme pénitence par l’Église (pour expier une faute grave), tantôt entrepris volontairement (pour solliciter une grâce spéciale de guérison ou de conversion).
Les pèlerinages peuvent être locaux ou régionaux, mais trois grands centres attirent des pèlerins de toute la Chrétienté.
Il s’agit de Jérusalem, Rome, et Saint Jacques de Compostelle.
Le voyage en Terre Sainte est le plus ancien des pèlerinages.
Il se développe dès la fin des persécutions contre les chrétiens.

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Toutes les classes de la société l’entreprennent, pour se rendre sur les lieux de la vie et de la Passion du Christ et en vue de gagner une indulgence plénière (rémission totale de la peine due aux péchés).
Il nécessite plusieurs mois de voyage selon deux itinéraires possibles.
L’un terrestre, l’autre maritime.
Pour se mettre en route, le pèlerin doit obtenir l’autorisation de sa famille et de son évêque, qui bénit et lui remet le bourdon (bâton de marche ou de défense) et l’escharpe (besace appelée plus tard panetière).
Au cours de son voyage, il trouve l’hospitalité dans les châteaux ou les couvents.
S’il est malade, les hospices lui sont ouverts.
Mais il n’est pas rare que les pèlerins succombent aux fatigues ou aux dangers de ce voyage.
Au XIème siècle, les Turcs s’emparent de Jérusalem.

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Le pèlerinage va se muer en croisade.
A Rome, dès le Vème siècle, les pèlerins vont se recueillir sur les tombes des apôtres et martyrs Pierre et Paul, et pour voir le Pape.
L’afflux des pèlerins conforte la Ville éternelle dans sa prééminence apostolique.
En 1300, le Pape Boniface VIII accorde aux pèlerins de Rome une indulgence plénière.
Il faut pour l’obtenir s’être confessé, avoir communié et visité les tombeaux des saints martyrs.
D’abord décrétée tous les cent ans, l’année sainte (ou jubilé) aura lieu ensuite tous les cinquante puis tous les vingt-cinq ans.
C’est d’un pèlerinage à Rome que la mère de Jeanne d’Arc tire son surnom d’Isabelle "Romée".

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D’après La Légende Dorée, l’apôtre Jacques dit le Majeur, disciple du Christ, aurait tenté l’évangélisation de la péninsule ibérique avant de revenir à Jérusalem pour y être martyrisé en 44, et ses disciples auraient ramené son corps en Galice.
C’est la découverte de sa sépulture au IXème siècle qui donne naissance au pèlerinage qui porte son nom.
D’abord régional, le culte de Saint Jacques se développe bientôt dans toute l’Espagne, avant de faire affluer des pénitents de l’Europe entière.

16 octobre 2020

La chapelle de la Cité Médiévale

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La chapelle de la Cité Médiévale est la reconstitution d’un édifice religieux appartenant à la période de transition entre l’art roman (fin Xème - moitié XIIème siècle) et l’art gothique (XIIème - XVème siècle).
Conformément à la tradition romane des Charentes, la façade ne possède pas de tympan (partie centrale d’un fronton) et les voussures en arc brisé du porche sont dépourvues de tout ornement.
De chaque côté de la porte, des piédroits surmontés de têtes aux yeux globuleux rappellent les motifs qui ornent l’abbaye des Fontenelles, près de La Roche-sur-Yon ou les églises Saint-Jacques et Notre-Dame à Pouzauges.
Le porche est couronné d’une frise horizontale, dont les modillons de facture fruste mêlent motifs profanes et sacrés.828

Croix, tête de porc, tête humaine, macles emblématiques de la famille du Puy du Fou, croix et signes difficilement identifiables.
Comme la plupart des églises édifiées jusqu’au XVème siècle, la chapelle est "orientée" vers l’Est, promesse du renouveau solaire et symbole de Résurrection.
L’intérieur de la chapelle se caractérise par la simplicité de son architecture romane.
Nef unique, voûte en berceau (l’usage du bois est justifié par son moindre coût), chœur à abside en hémicycle, ouvertures étroites en plein cintre afin de ne pas affaiblir les murs.

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Le sous-sol de l’abside recèle une crypte et un sarcophage mérovingien (VIème – VIIIème siècle) déposé au pied d’une fresque représentant la Trinité Mariale.
Entre deux anges portant des encensoirs figurent Marie, Jésus et Sainte Anne couronnée confiant l’Eglise à sa fille et à son petit-fils.

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La plupart des vitraux romans étaient en verre blanc.
Longtemps, le verre resta un matériau coûteux et les panneaux de bois ajourés, visibles dans la chapelle, permettaient de faire l’économie de baies vitrées.
Au Moyen Âge, les églises romanes étaient intégralement peintes de couleurs vives.

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Les fresques de la chapelle de la Cité Médiévale, qui relatent plusieurs épisodes des croisades, reproduisent les décors de la Chapelle des Templiers à Cressac (Charente, milieu du XIIème siècle).
La population majoritairement illettrée pouvait aisément identifier les croisés à leur casque à nasal, à leur écu triangulaire, et les sarrasins à leur carnation sombre et à leur bouclier rond.

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Nous reconnaîtrons sans peine des scènes de poursuite, une bataille rangée, un rassemblement de chevaliers dans leur camp ainsi que des fleurs de lys stylisées.
Des scènes allégoriques se développent de part et d’autre du portail.
On aperçoit un chevalier chevauchant son destrier et terrassant un être difforme, incarnation du Mal ou de l’Impiété, sous les yeux d’une femme symbolisant l’Eglise.
Celle-ci réapparaît dans la scène voisine où un chevalier (probablement Saint Michel) s’apprête à transpercer un dragon représentant le démon.
La lutte des croisés contre les païens se trouve ainsi justifiée et sacralisée.
En levant les yeux, le visiteur remarquera, à l’extrémité des deux premières poutres transversales, quatre engoulants monstrueux.
Une poutre de gloire, où figurent le Christ en croix, Marie et l’apôtre Jean, marque la limite entre la nef et le chœur.

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Rien d’étonnant à cette promiscuité.
Dans l’imaginaire médiéval, le sacré et le profane cohabitent, les créatures les plus fantastiques et les plus prosaïques côtoient les saints et les représentations divines.
Le chœur de la chapelle propose son propre programme iconographique.
Alors que les scènes profanes semblent réservées aux parois latérales de la nef, le chœur est consacré au domaine spirituel.

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Sur la voûte bleue constellée d’étoiles évoquant le firmament divin, quatre anges pointent le doigt en direction des deux vitraux dont la lecture s’effectue de haut en bas.
Le jugement du Christ / La Flagellation / la Crucifixion La descente de Croix/ la mise au Tombeau/ la Résurrection.

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Les vitraux de l’abside sont encadrés par des fresques représentant le Tétramorphe.
Marc apparaît sous les traits d’un lion, Jean est associé à l’aigle, Mathieu à un homme et Luc à un taureau.
L’Agneau de Dieu (symbole du sacrifice christique), couché sur les Saintes écritures et inscrit dans le triangle rayonnant de la Sainte Trinité, figure sur l’autel, face aux fidèles.

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A droite du chœur, nous remarquerons la statue de Saint Jacques, reconnaissable à ses attributs.
Bourdon de pèlerin, grand chapeau, ample manteau de voyage et coquilles recueillies sur les plages de Galice.
Elle rappelle le succès religieux, culturel et économique des pèlerinages vers le tombeau supposé de Saint Jacques le Majeur à partir du XIème siècle.

3 octobre 2020

La Cité Médiévale

"La Cité Médiévale", un des villages emblématiques du Puy du Fou, accueille, entre deux spectacles, les visiteurs en quête d'authenticité dans ses ruelles étroites et les échoppes des artisans d'art.

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Franchissez l’enceinte fortifiée de la "Cité Médiévale" et laissez-vous transporter au coeur du Moyen-Âge où les artisans font revivre leurs savoir-faire perdus !

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18 septembre 2020

Accueil des pélerins

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Un hospice destiné à l’accueil des patients et des pèlerins jouxte la chapelle.
Au Moyen-âge, soigner les malades était en effet un acte de charité qui incombait à l’église.

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La porte, surmontée d’une tête de mort, rappelle aux hommes leur fin prochaine et aux malades l’incertitude de leur sort.

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Sur la petite place, à droite de la chapelle, se dresse une réplique de la croix hosannière du cimetière d’Apremont, en Vendée, datant du XIVème siècle.
Elle est composée d’une croix de Malte dont les pointes évoquent les huit Béatitudes, d’une Vierge de Piété et d’un servant de messe portant un lutrin destiné à accueillir le lectionnaire à l’aide duquel le prêtre célèbre l’Office des Défunts.

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21 août 2020

L'architecture de la Cité Médiévale.*

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La Cité Médiévale du Puy du Fou est l’exacte reconstitution d’une ville fortifiée du XVème siècle.
Nous seront très surpris de découvrir le piètre état du système défensif.
En cette période de paix relative et de reprise économique qui succède à la guerre de Cent Ans (1337-1453), la menace d’éventuels conflits semble s’éloigner et les murailles sont négligées.

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Au nord et au sud de la Cité s’élèvent deux châtelets d’entrée équipés d’un hourd de surveillance, dont l’un est percé d’archères (châtelet nord, près de l’atelier du tailleur de pierre).
Des huchettes masquent les ouvertures des hourds du châtelet sud (face à la chapelle).
Les tours reposent sur une base inclinée, le talus, qui dissuade les échelades et favorise le rebond sur l’ennemi des projectiles lancés depuis les mâchicoulis, nettement visibles au sommet de l’édifice sud, sous les créneaux.

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La porte nord est équipée d’une herse, dont le système à rouleau est visible dans la chambre de herse.
On accède à la porte sud par un pont dormant courbe, destiné à ralentir la progression des assaillants.
Un pont-levis à flèches permet une fermeture rapide de l’accès.
Les tours des châtelets sont percées de meurtrières dont les formes ont varié au cours des siècles.
Longues et étroites archères (muraille et châtelet nord) ou rondes canonnières (châtelet sud) apparues au XIVème siècle avec l’invention des armes à feu.

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La tour située à droite du pont-levis est percée d’une baie en verre dont l’usage était encore rare et coûteux au XVème siècle.
Il s’agit là du signe de l’abandon progressif des fonctions défensives du château au profit d’un usage d’habitation.
La courtine a subi plus qu’une simple démilitarisation, un encorbellement de maison à pans-de-bois, prenant directement appui sur la muraille, forme une surprenante excroissance, nouvelle manifestation de l’empiètement progressif de l’espace civil sur l’espace militaire.

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Des douves entourent la forteresse mais ne protègent plus la Cité.
Une poterne à deux vantaux donne accès à un lavoir.
Sur les parois des tours et de la courtine apparaissent des orifices carrés, les trous de boulins, dans lesquels étaient fixés les échafaudages lors de l’édification de la place forte.

29 juillet 2020

La Place et le Rôle de l’église

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L’Église est un acteur essentiel de l’Occident médiéval.
Elle participe à son expansion par l’évangélisation, les pèlerinages et les croisades.
Elle occupe une place centrale dans la société.

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C’est elle qui guide les consciences et organise le quotidien des fidèles, prend en charge l’enseignement en créant les universités, assure l’assistance aux pauvres et aux malades.
De plus, sa puissance économique en fait un élément capital du système féodal.
Le haut Moyen-âge occidental connaît une étroite dépendance entre les pouvoirs temporel et spirituel.

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A l’époque carolingienne, la carence du pouvoir politique impose aux évêques d’intervenir dans les questions politiques et d’assumer une autorité publique qui leur vaut le titre de "défenseurs de la cité".
Par ailleurs, les ordres monastiques sont pour les souverains de fidèles alliés permettant de pacifier et réguler la vie sociale des royaumes barbares.

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17 juin 2020

La rue à l'époque médiévale

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La rue est une composante essentielle du paysage urbain, miroir de la société, haut lieu de la vie politique, économique et sociale, où le nanti côtoie le miséreux, où l’on travaille, négocie, discute, échange, prêche, flâne, se distrait, se sustente, festoie et… s’écharpe parfois.
Dans les petites agglomérations médiévales, les voies n’excédaient généralement pas quatre ou cinq mètres de large.

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En l’absence d’un véritable plan d’urbanisme, les ruelles, impasses, venelles, passages sous maisons (comme celui qui mène de la Rue Haute à la Rue Basse) proliféraient, créant un enchevêtrement labyrinthique.
Avant le XIIIème siècle, peu de rues portaient un nom.

Grand’ Rue, Haute Rue, Basse Rue suffisaient à désigner les axes principaux.

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Les habitants se repéraient grâce aux enseignes, aux fontaines, aux bâtiments publics et religieux.
Les accès de la Cité Médiévale du Puy du Fou sont en terre.
Le pavage était une opération coûteuse qui ne se développa vraiment qu’à partir du XIIIème siècle.

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La rue Basse est constituée de deux plans inclinés vers un caniveau central destiné à évacuer les déchets et les eaux pluviales.

22 avril 2020

L'Architecture des maisons (Cité médiévale).*

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Au milieu du XIIIème siècle, en raison de l’accroissement de la population, de la raréfaction de l’espace disponible et des contraintes liées au parcellaire urbain, les encorbellements se multiplièrent.
Qu’ils soient sur solives (maison du portraitiste), sur entretoises (maison du calligraphe), sur piliers (petite taverne près de la chapelle), ou une pièce qui prend appui sur la partie extérieure de l’enceinte fortifiée.

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Les maisons à pans-de-bois de la Cité Médiévale, offrent le spectacle pittoresque de leurs hourdis en torchis, en moellons ou en tuileau et de leur charpenterie complexe (décharges en diagonale, en croix de Saint-André, en chevrons…) qui ne permet pas toujours d’éviter le déversement de certaines façades sur la rue.
Nous apercevrons que le dernier étage de la demeure du portraitiste penche de façon inquiétante !
Les maîtres imagiers sculptaient… poteaux corniers, consoles et sablières des plus riches habitations.

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L'Estaminet offre au visiteur le spectacle de son étonnant décor.
La console de gauche est ornée d’un personnage souriant, coiffé de pampres et portant une bouteille tandis que celle de droite arbore un buste féminin.

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L’entretoise inférieure sort de la gueule de deux engoulants en forme de renards.
Elle est surmontée d’énigmatiques cartouches portant les emblèmes et les initiales des artisans qui ont participé à l’édification de la maison.
Les échoppes occupaient généralement le rez-de-chaussée des édifices.

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Les artisans travaillaient dans leurs ouvroirs qui donnaient directement sur la rue.
Les marchandises étaient exposées sur des étals, comme dans l’atelier du talmelier.
De nombreuses enseignes signalaient aux chalands la spécialité de l’artisan (tonnelier, calligraphe, aubergiste, sculpteur sur bois…).

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Elles rappelleront l’importance de l’image dans une société médiévale largement analphabète.

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