Puy Story
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27 février 2017

L'église Notre Dame des Epesses

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La première église des Epesses fut celle du Prieuré remplaçant la villa gallo-romaine.
Construite d'abord en bois comme toutes les chapelles primitives, puis après l'an mille, en pierre, au milieu du vaste lieu d'asile inviolable qu'était alors le cimetière, à l'emplacement de l'église actuelle.

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Dès 884, certains textes parlent d'une église Santa Maria de Spissis, ("Epines" – "fourrés") mais le plus vieux document concernant cette église placée sous le vocable de Notre-Dame, date de 1103.

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Elle y est citée comme relevant de l'abbaye de VEZELAY, ce qui ne veut pas dire qu'elle fut fondée par les moines de cette Abbaye, mais plus vraisemblablement par les seigneurs du PUY DU FOU, qui étaient seigneurs de la paroisse des EPESSES sans doute donnée par eux à cette Abbaye Bourguignonne.

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L'église romane qui existait en 1103, fut remplacée au 15ème siècle par l'église actuelle.
Cette très belle église à trois nefs possède une particularité qui n'est pas rare dans les églises de cette époque.

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Les haut-parleurs d'aujourd'hui n'existant pas, on noyait dans la maçonnerie de la voûte, l'ouverture tournée vers le bas, des vases acoustiques en terre cuite, sortes de vases de résonnance qui répercutaient les sons, ce qui fait que dans certaines églises anciennes, on a une acoustique remarquable.

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Le chœur et le portail sont plus récents, et furent reconstruits par les seigneurs de la paroisse.
On dit que la première messe chantée fut célébrée le jour de la St Jean Baptiste, le 24 juin 1440.
Des fouilles ont aussi révélé en sous sol les restes d'une fonderie de cloches.

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Le portail en 1620 par René Il du Puy du Fou, et vers 1635, une magnifique crypte sépulcrale, en forme de croix, construite en dehors de l'église du 15ème siècle, et dans laquelle plusieurs seigneurs du Puy du Fou furent enterrés.

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Au début de la révolution, il paraît que la porte du tabernacle en or, fut cachée sous le dallage de l'église et jamais retrouvée.
Au moment de la reprise du culte, au début de l'Empire, le curé des Epesses fit faire une porte en bois sculpté pour ce tabernacle.

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On raconte qu'en 1794, les soldats républicains de la garnison de Cholet, cantonnés aux Epesses sous les ordres de Baron, ami du notaire Gabriel-Vincent Chenuau (1755-1821), de triste mémoire, brisèrent trois cercueils de plomb qui renfermaient les restes des seigneurs.
Le plomb fut emporté et, les squelettes jetés dans un coin où ils restèrent jusque vers 1815.
En 1946, l'abbé Deriez curé des Epesses les réunit dans le tombeau qui se trouve dans cette crypte.

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Au-dessus de cette crypte, René Il du Puy du Fou construisit le chœur actuel et deux chapelles latérales.
Il voûta le chœur avec des caissons de granit qui avaient été mis en réserve pour la reconstruction de l'aile droite du Puy du Fou.
Ils sont semblables à ceux du grand escalier et de la chapelle.

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Et vers 1650, le nouveau seigneur du Puy du Fou, Claude de Boylesve (1611-1673) fit construire le très beau retable, un des plus beaux de Vendée (classé par les Beaux-Arts) qui orne le chœur.
De chaque côté du motif central figurent les bustes du constructeur et de son épouse Louise Ogier (1615 -1657), surmontant leurs armoiries.
C'est en 1946 que l'on redonna une sépulture décente à Claude de Boyslesve, propriétaire du château du Puy du Fou en 1959 et à sa femme.

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A son coté se trouve la chapelle Saint-Jean..... On en parlera prochainement.

16 janvier 2017

Mystère de Vendée*

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Le logis de la Chabotterie se trouve en Vendée.
En ce lieu, l'histoire vous prend par le bras pour vous faire découvrir le passé de la Vendée.

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Dans ces murs, l'histoire du Général CHARETTE qui fut arrêté en 1796 à une portée de fusil (de l'époque) de ce château.

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La vue sur l'arrière du château.

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Un canon vous indique la direction où finit la guerre de Vendée.

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Non loin, une croix symbolise l'endroit où le Général CHARETTE fut arrêté mais.........

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Le fantôme du Général CHARETTE est-il toujours présent au Logis de la Chabotterie ?
Mystère !!!!

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30 décembre 2016

Naissance des Epesses (Vendée).*

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Lors de la formation de la Terre, et durant des millénaires, notre globe fut un magma informe d'eau et de terre, surtout d'eau, seuls quelques sommets émergeaient, comme le Mont des Alouettes, le Mont-Mercure, le Puy-Crapaud, et aux Epesses, la Butte du Moulin, qui est à environ 255 mètres au-dessus du niveau de la mer.

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Puis les eaux se retirant, vint le premier homme, il y a de cela environ deux millions d'années.
Et après plusieurs périodes de glaciation, par suite du plissement du sol, la région prit peu à peu sa forme actuelle.

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Ces premiers hommes se fixèrent vers Mallièvre, Saint-Laurent, Mortagne, Tiffauges et aussi les Epesses.
Comme l'eau était nécessaire à leur survie, ce fut sur les bords de cette rivière de vie "LA SEVRE" qui borde une prairie des Epesses, qu'ils construisirent leurs premières habitations.
On en retrouve les traces dans la plupart des replis de cette rivière.
Puis, entre un million et cinq cent mille ans, ils découvrent le Feu.

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Ce fut la grande découverte de la Préhistoire, qui modifia radicalement leur mode de vie.
De nomades, ils devinrent sédentaires et de chasseurs, agriculteurs.
Ensuite, environ dix mille ans avant Jésus-Christ, ils creusèrent leurs premières habitations souterraines, les Souterrains-Refuges.
Aux Epesses on en a trouvé au village du Coudrais, et sous la maison Saint-Jean, près de la chapelle de ce nom.
De six mille à deux mille cinq cents ans avant notre ère, ce fut la grande révolution agricole qui fit des chasseurs de la pierre polie, les premiers agriculteurs.

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Ils construisirent leurs premières huttes de bois et de torchis, aux toits de paille.
Ils apprirent à vivre en communauté, ce fut alors l'apparition de leurs premières agglomérations, bien modestes, telles les Epesses et le Bourg-Bérart.

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Toutes deux situées en bordure de ces pistes préhistoriques, devinrent chemins gaulois, plus tard voies romaines et en notre XXème siècle, toujours aux mêmes endroits, chemins vicinaux et départementaux.

5 décembre 2016

La révolution Française.*

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La Révolution française abolit la société de privilèges fondée depuis le Moyen-âge.
Les ordres du clergé, de la noblesse et du tiers état disparaissent au profit d'une société où l'individu prime.
La monarchie absolue est progressivement remplacée par la Première République.
Elle a permis d'élaborer la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et instaure le principe d'égalité et de liberté pour tous les individus.
La Révolution a créé des divisions dans le peuple français, entre les partisans des idées révolutionnaires et les défenseurs de l'ordre ancien.
La Constitution civile du clergé transforme les membres du clergé en fonctionnaires salariés par l'État.
Les prêtres doivent prêter serment et certains, les prêtres réfractaires, vont s'y opposer.
Ce refus de prêter serment conjugué à la levée des trois cent milles hommes en février 1793 va aboutir à de violents affrontements.

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La Vendée se soulève en mars 1793.
La loi se durcit et conduit à déclarer également suspects les défenseurs de l'ordre ancien ainsi que les émigrés ayant trouvé refuge dans les royaumes d'Europe.
La levée des trois cent milles hommes imposée par décret du 24 février 1793 constitue l'étincelle qui enflammera toute la Vendée en mars 1793.
Les paysans, "les Blancs" se constituent au fur et à mesure en troupes de l'Armée catholique et royale et combattent les troupes républicaines, "les Bleus".
Noirmoutier, de par sa position dominante sur l'estuaire de la Loire, est très vite convoitée par les Blancs.

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Elle passera tour à tour entre les mains des Blancs et des Bleus, à trois reprises en seulement deux ans jusqu'au début du mois de janvier 1794, où le général royaliste, Maurice d'Elbée, est exécuté sur la place devant le château.
De janvier à août 1794, les commissions militaires se déroulent à Noirmoutier.
Elles constituent l'un des symboles de la Terreur, non seulement sur l'île mais dans la France entière.
Elles ont jugé des milliers de personnes accusées d'être des ennemis de la Liberté et ont fait exécuter plus de 1800 de ces royalistes sur l'île.

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Le 24 janvier, le château devient la maison d'arrêt du district de Challans et l'île se transforme peu à peu en prison jusqu'au début de l'année 1795.
A compter de 1795, la guerre de Vendée commence à s'essouffler.
Les troupes, déjà mobilisées depuis deux ans s'épuisent.
La France connaît également un climat nouveau propice à des accords de paix.
Les premières tentatives menées en février 1795 permettent d'aboutir au Traité de la Jaunaye, mais, certains royalistes s'y opposent et la guerre finit par reprendre durant l'été.
Il faut attendre le traité de Monfaucon pour voir la paix revenir en Vendée.

21 novembre 2016

La promesse du chevalier (Réaumur - VENDEE)

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Voici la légende de la fontaine miraculeuse et de la chapelle Sainte-Marie qui, depuis longtemps, sont l’objet d’une dévotion et d’un pèlerinage annuel encore populaire dans la contrée.
C’est à deux ou trois cents mètres du presbytère mètres du presbytère, au bord d’un petit chemin se dirigeant vers Montoumais, que se trouve le sanctuaire reconstruit au début du siècle.
Sur la fondation de cette chapelle, et sur l’origine de la fontaine miraculeuse qui coule à quelques pas, voici ce que raconte la tradition du pays.
C’était à l’époque où les seigneurs du Bas-Poitou s’en allaient guerroyer au loin, probablement au temps des croisades.
Au retour d’une longue campagne, un chevalier des environs avait été contraint de s’arrêter et de mettre pied à terre, juste en face de l’endroit où s’élève aujourd’hui la chapelle.

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Ayant chevauché toute la journée sous un soleil de plomb, il mourait littéralement de soif, et s’était mis en quête d’une fontaine que lui faisait espérer ce petit coin ombragé.
Mais rien !…. Pas une goutte d’eau !….
Le cavalier et le cheval, tous les deux à bout de forces, étaient incapables de faire un pas de plus !….
Comme beaucoup de guerriers d’alors, le chevalier était aussi pieux que brave.
Il avait une dévotion particulière pour la Vierge.

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Il se jeta à genoux et implora la Reine des Cieux, en se promettant de lui élever une chapelle si elle lui faisait trouver les quelques gouttes d’eau nécessaires pour l’empêcher de mourir de soif.
Comme il se relevait, il entendit résonner un rocher sur lequel le soleil dardait tout à côté ses rayons de feu.
À l’instant, la pierre se fendit pour donner le passage à une source jaillissante…

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Sur la pierre miraculeusement entrouverte, le chevalier aperçut une belle dame qui, après lui avoir adressé un sourire, s’éleva dans les airs et disparut.
C’était à n’en point douter la Vierge elle-même, qui venait d’exaucer ainsi la demande de son serviteur.
Celui-ci tomba de nouveau à genoux, pour remercier tout d’abord.
Il alla ensuite se désaltérer à la source miraculeuse, y fit boire son cheval, remonta en selle, et poursuivit sa route, réconforté.
Fidèle à sa promesse, il fit construire une chapelle en face de l’endroit où s’était produite l’apparition, sur un terrain qu’une charte du commencement du XIIIème siècle appelle "Le Pré de la Bienheureuse Marie" (pratum Beatae Mariae).

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La tradition ajoute que le chevalier abandonna bientôt le monde pour se consacrer au service de Dieu, et qu’il devint le premier curé de Réaumur.
Quant à la fontaine miraculeuse sur laquelle la Vierge avait laissé l’emprunte de son pied, elle vit accourir de nombreux pèlerins.
Le peuple des alentours commença aussitôt à se porter vers la fontaine du miracle.
On y venait prier.
On buvait à la source.
On faisait provision d’eau bénite pour l’usage des malades.

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Les mères y apportaient leurs jeunes enfants dont elles posaient les petits pieds dans l’emprunte du pied de la Vierge pour obtenir la grâce de marcher bientôt.

19 août 2016

Belle histoire

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Je voudrais vous raconter une histoire belle, émouvante qui prend ses racines dans notre pays (la Vendée).
En un mot, une histoire véridique.
Une petite fille de neuf ans et sa sœur d'une année plus âgée sont les héros principaux.
Leurs parents ont disparu dans la tourmente de 1793 et les voila fuyant les Mayençais,, accompagnés de leur vieille gouvernante.
Elles quittent la Verrie pour rejoindre Mortagne puis Cholet.
"A la Loire, à la Loire !!".
C'est le cri que poussent femmes, vieillards et enfants après la déroute de Cholet.
Nous sommes le 18 octobre 1793 à Saint-Florent.

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La Loire est sillonnée de barques et ses rives couvertes de fugitifs exténués.
Les deux enfants et leur gouvernante sont là, épuisés, les yeux hagards et mortes de faim.
Elles recherchent quelques nourritures.
Errant à travers les champs, elles découvrent quelques pommiers au loin.
Elles y courent.
En effet, quelques pommes en haut de l'arbre, mais si hautes !

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Elles ramassent des pierres pour les faire tomber et soudain, un cavalier, un bleu à cheval se dirige vers elles.

Lui   : "Que faites-vous ici, malheureuses ?".
Elles : "Ayez pitié de nous, nous venons de si loin et nous mourront de faim".
Lui   : "D'où venez-vous donc".
Elles : "De la Vendée, de la Gaubretière. Nous ne cherchions que quelques pommes avant de franchir la Loire".
Lui   : "N'ayez pas peur".

Le cavalier est touché par la jeunesse des enfants.
Se haussant sur ses étriers et avec son grand sabre, il fait tomber les pommes. 

Lui   : "Mes enfants, n'allez pas plus loin, ne passez pas la Loire, ce serait courir à une mort certaine. Fuyez par ici et retournez chez vous".

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Les années ont passés et les enfants ont grandi.
L'une d'elles s'est mariée.
Un beau jour, à son fils Paul, elle raconte son odyssée.
Le jeune garçon est tout à coup frappé par l'émotion qui saisit son père au fur et à mesure que se déroule le récit de sa mère.
Quand elle arrive à la scène des pommes, il voit jaillir de grosses larmes des yeux de son père qui tout à coup pousse un cri et se jette dans les bras de sa mère.

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Lui    : "Ah ! Ma chère femme, que Dieu est bon, ce cavalier, ce bon bleu….c'était… c'était moi !".
"Qui aurait dit alors, que l'une des petites filles que j'ai sauvée d'une mort certaine, serait un jour ma femme ?".

Ce petit Paul devint un jour député de la Vendée.

J. Maupillier (Garde).

10 juillet 2016

Passion patrimoine.

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Au Herbiers, huit bénévoles de l’association "Passion patrimoine" travaillent à la remise en état d’édifices tombés à l’abandon.
L’équipe a donc décidé de s’atteler au défrichage et au nettoyage de ces lieux oubliés.

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À raison de plusieurs matinées de travail, les monuments reprennent doucement leur jeunesse.
Pas de travaux sans financement.
La municipalité aide l’association dans son action en apportant les matières premières.

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Les bénévoles recherchent des fonds.
Bientôt, la structure sera éligible au mécénat.

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Les donateurs pourront déduire leurs dons des impôts.
Pour contacter l’association : passion-patrimoine@outlook.fr
Sur Facebook : lesherbiers.passion.patrimoine

11 avril 2016

Féodalité dans la région du Haut Bocage (4).

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Le châtelain possédait le droit de fourches patibulaires à trois piliers où après un jugement rendu par sa Justice seigneuriale, pouvaient être pendus les criminels.
De nos jours, certains lieux appelés "Judices" ou "Justices" marquent souvent les lieux où étaient dressés ces poteaux d'exécution.
On trouvait aussi le droit de sceaux à contrats, sortes de bureaux d'enregistrement où les nombreux notaires dépendant de la châtellenie, qui seuls avaient le droit d établir des actes publics, devaient venir y faire apposer le sceau du châtelain, en payant naturellement un droit d'enregistrement.
Droit aussi de poids et mesures, mesures à blé, mesures à vin, qui variaient d'une châtellenie à l'autre.
Droit du four à ban, ou four banal, où les sujets de la châtellenie devaient faire moudre leurs grains et cuire leur pain, toujours moyennant une certaine redevance.
Seul le châtelain possédait le droit de forteresse, qui l'autorisait à doter son château de tours canonnières, fossés, pont-levis.

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Un curieux procès au début du XVème siècle opposa le seigneur châtelain de Mortagne à son vassal Pierre Foucher, seigneur des Herbiers, qui ne possédant pas le droit de forteresse, avait fait entourer son château des Herbiers de fortifications et de fossés.
Procès qui dura quelques années et se termina par une transaction le 9 novembre 1495, par laquelle le seigneur de Mortagne acceptait que son vassal conserve les fortifications de son château des Herbiers sa vie durant, lequel accepte à son tour, qu'à sa mort, elles fussent démolies.
Le châtelain possédait aussi le droit de juridiction et seul, lui ou son sénéchal pouvait rendre la justice dans toute l'étendue de son domaine.
Egalement droits d'établir des foires près de leur château, après approbation royale.
On connaît les quatre Foires de la Saint-Jean aux Epesses, concédées au seigneur du Puy du Fou par le Roi de France.

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La Féodalité est remplie de multiples droits et devoirs.
Certains très onéreux pour ceux qui les paient, d'autres purement honorifiques et quelquefois burlesques.
Ainsi les deux roitelets (petite espèce de passereau) que le seigneur du "Vieil Puy du Fou" devait conduire ou faire conduire chaque année, sur une charrette attelée de deux bœufs au château de son suzerain, le seigneur-baron de Mortagne.
Les paires de gants blancs que certains prieurs, chapelains et meuniers devaient rendre à la dame de leur châtelain à certaines époques de l'année.
De même que l'hospitalité que devait le vassal à son suzerain à l'occasion d'une visite et au cours de laquelle il devait nourrir le châtelain, sa dame, ses serviteurs, sans oublier "une poule pour ses chiens".
N'oublions pas aussi les différents droits de "cuissage", de quintaines, etc…
Tous ces droits qui formaient un véritable tissu de contraintes de toutes sortes.
Ils entretenaient souvent des rapports très amicaux entre les diverses couches de la Société de l'ancienne France.
Rapports, contraintes, que vint abolir la Révolution de 1789 supprimant en même temps la joie que certains d'entre eux apportait.

14 mars 2016

Féodalité dans la région du Haut Bocage...(3)

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Les actes de l'époque féodale reflètent assez fidèlement la condition sociale des vassaux, des châtelains. Quelques-uns possèdent un petit château qui n'en porte pas le titre.
Ce sont souvent des "hôtels nobles", des "maisons nobles" comme aux Herbiers, Le Landreau, l'Etenduère, l'Ementruère, et dans les environs : le Puy du Fou, les Noyers, la Traverserie, la Gastière, la Paintrollière et d'autres.
Cependant la plupart sont démunis de ces châteaux.
Ce sont des hobereaux (Petit gentilhomme campagnard) de village, des écuyers, des chevaliers ou des exploitants ruraux de moindre importance.
Leur patrimoine consiste en quelques biens fonciers, qu'ils exploitent eux-mêmes avec quelques domestiques.
Ils sont d'ailleurs plus ou moins fortunés.
Puis la nécessité de préserver l'unité de la châtellenie entraîna rapidement la mise en place de pratiques successorales qui consistaient à faire du fils aîné le principal héritier du fief, avec les droits et les devoirs qui s'y attachaient.

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C'est ainsi que le château devint le berceau et la résidence d'une famille chevaleresque.
Quelques-unes de nos grandes familles du Poitou en sont issues, telles les Chabot, les Jousseaume, les Quatrebarbes, les des Herbiers, l'Etenduère, les du Puy du Fou, les Châteaubriant, les Du Plantis, les Foucher, les Barroteau et d'autres.
Mais avant de passer au fils aîné, le domaine revenait au frère cadet du détenteur du domaine, puis au second frère jusqu'au dernier avant de revenir finalement au fils aîné, suivant la coutume du Poitou.

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Selon la coutume féodale, les chevaliers vassaux habitant une châtellenie étaient attachés au seigneur châtelain.
Ils devaient être en disponibilité permanente pour assurer la garde du château, le guet.
A partir du XIIème siècle, ils furent progressivement remplacés dans cette tâche par des chevaliers soldés.
Cette obligation subsista longtemps à titre honorifique.
Si le châtelain avait des devoirs envers la population, comme celui de la protéger en cas de guerre, il avait aussi de multiples droits, redevances que lui devaient ces vassaux.

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Outre ce droit de guet, il jouissait de ces droits féodaux si décriés lors de la Révolution Française de 1789.
Dont le droit de prééminence (Avantage, prérogative, supériorité) dans toutes les églises dépendant de sa châtellenie.
Le châtelain y possédait son banc seigneurial pour lui et sa famille.
La plupart du temps dans le chœur de l'église, face à celui du célébrant.
Le caveau de sa famille se trouvait toujours dans le chœur.
Une litre funèbre, sorte de longue draperie peinte en noir sur laquelle se voyaient ses armoiries et celles de ses alliances courant tout autour du chœur et souvent dans la nef de l'église.
Quelques très rares restes existent encore dans les églises du Puybelliard et de La Barotière.

22 février 2016

"VENDEENS et CHOUANS" sont confondus.

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Les mots "VENDEENS et CHOUANS" sont souvent confondus.
Ils désignent, des réalités historiques proches : les ruraux révoltés contre le gouvernement révolutionnaire dans les années 1793-1799.
La confusion est d'autant facile que le soubresaut de la Guerre de Vendée en 1799 s'apparente à la chouannerie.
Et pourtant, le grand soulèvement populaire vendéen de 1793 ne saurait en aucun cas être assimilé à la chouannerie.
Il ne faut pas confondre les Chouans et les Vendéens.

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Si leurs objectifs les rapprochent, leurs histoires, tactiques, alliances, alliances et images sont très différentes.
Leurs objectifs les rapprochent.
Refus des nouvelles règles administratives et fiscales imposées après 1791.
Refus de partir aux frontières défendre la Révolution, et volonté de défendre leur foi.
Leurs histoires les différencient.
Les Vendéens désignent tous les combattants du sud de la Loire.

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Le mot leur a été appliqué par la Convention après la bataille du 19 mars 1793, quand la formule : "Guerre de la Vendée et des départements circonvoisins" a commencé à être employée.
Les chouans renvoient aux combattants du nord de la Loire.
Le mot vient du surnom donné aux frères Cottereau et surtout au plus célèbre : Jean, dit Jean Chouan qui dans la région de Mayenne, à la limite de l'Ille-et-Vilaine et de la Mayenne étaient des faux-Saulnier (fabriquant et vendeur de sel en fraude) célèbres et redoutés avant la Révolution.
Jean Chouan, meurtrier absous, déserteur par hasard, se retrouve au moment de la Révolution dans la clandestinité.
Il va rejoindre les conspirateurs royalistes (Armand Tuffin de La Rouërie 1751-1793) en 1792.
Il réapparait au passage des Vendéens marchant vers Granville.
Ensuite il conduira une guérilla dans sa région, jusqu'à sa mort en juillet 1794.
Le mot chouan a été donné par extension à tous les Bretons qui, battus en 1793, entrent à nouveau en guerre en 1794 et ce, jusqu'en 1799.
Leurs tactiques sont forcément différentes.

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Les Vendéens de 1793 ont pu composer de formidables armées, de plusieurs dizaines de milliers d'hommes.
Les chouans, réprimés très violemment, dès 1793, n'ont jamais pu contrôler leur région.
Ils n'ont jamais pu se rendre maître des "patriotes" restés sur place.
La chouannerie est une "peau de léopard" (villages chouans proches des bourgs bleus).
La guerre des Vendéens en 1793 a pu être une série de grands "chocs".
La guerre des chouans est une guerre d'embuscades et de coups de main.

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Les Vendéens ont pris des villes (Angers, Saumur, Fontenay).
Les chouans n'ont pu que paralyser les communications.
Leurs alliances sont différentes.
Les Vendéens ont été organisés en armées catholiques et royales dès 1793.
Des hiérarchies ont été mises en place avec des généralissimes successifs.
Les chouans sont restés un ensemble inorganisé de bandes largement indépendantes.
Localement, chaque bande est demeurée sous le contrôle du chef qu'elle s'était donnée.

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Dans ses Mémoires, Turreau a distingué soigneusement chouans et Vendéens.
Leurs images sont donc très différentes.
Les Vendéens apparaissent comme des soldats dévoués à la cause catholique et royale, et sont disciplinés (même dans le Pays de Retz) par rapport aux bandes de chouans, qui sont très indépendantes et qui mêlent les actions de droit commun aux attaques plus stratégiques.
A partir de 1797, les assassinats et les coups de main individuels donnent une mauvaise image des chouans.
Le résultat sera qu'au XIXe siècle, les chouans inquièteront beaucoup les autorités de la monarchie restaurée.

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La confusion entre Vendéens et Chouans commença vraiment après 1832.
La duchesse de Berry est venue en Vendée, mais tout l'Ouest s'est soulevé pour elle (jusqu'en Normandie).
Le mot chouan commence à devenir un titre de gloire.
La littérature, l'art s'emparent des guerres de l'Ouest.
L'insurgé, est souvent présenté dans la Bretagne sauvage et exotique (Balzac : les Chouans, ou Hugo : 93).
La peinture popularise le personnage du chouan, dangereux et rustique.
La confusion devient systématique après 1880, avec les luttes politiques de l'IIIème République.
Les notabilités royalistes de Vendée se disent chouannes avec fierté.

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Toute la France se met à employer "Chouan" pour "Vendéen".
Dans l'opinion courante, même après la ne guerre mondiale, la confusion est entretenue.
Il est plus facile de continuer à employer un terme générique que de viser précisément un sens.
L'image du Vendéen faisait aussi sans doute un peu trop "paysan" et le chouan gardait sans doute une image plus "romantique".
Voici en quelques mots les différences entre Chouans et Vendéens.

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