Puy Story
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29 juillet 2019

La carpe !

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En parcourant la vallée fleurie du Puy du Fou, on longe quelques points d'eau où s'agitent des carpes.
Le nom scientifique de la Carpe est Cyprinus carpio de la famille des Cyprinidés.
À l'origine, l'aire de répartition de la carpe en Europe semblait varier selon les conditions climatiques, si bien qu'il est difficile de la reconstituer avec précision.
La carpe commune est originaire d'Asie centrale où l'on rencontre la plus grande diversité.
Elle a été introduite en Italie par les Romains puis disséminée au cours du Moyen-Âge par les moines.

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Aujourd'hui, la carpe est répandue dans toute l'Europe jusqu'à l'Oural, mais elle est inexistante dans le Nord-Est et le Nord-Ouest de la Scandinavie.
Cela vaut dans la même mesure pour la carpe d'élevage.
La carpe est identifiable aux orifices près des yeux qui permettent de trouver sa nourriture, mais également à sa bouche protractile pourvue de quatre barbillons et les nageoires dorsale et anale.
Sa forme est caractéristique des cyprinidés (la plus grande famille de poissons d'eau douce).
La carpe sauvage a le corps allongé, tandis que le dos de la carpe d'élevage (miroir, cuir, commune, à écailles linéaires) est plus haut.

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Toutes les variétés ont le dos allant du gris-bleu au noir, les flancs brunâtres ou jaune-vert et le ventre jaune d'or.
Il existe environ 1500 espèces et sous-espèces de carpes à travers le monde.
Outre, l'espèce sauvage, il existe en Europe au moins quatre variétés de carpes d'élevage.
La carpe commune ou écaillée qui possède des écailles sur tout le corps sauf sur la tête.
La carpe miroir qui ne possède que quelques rangées de grandes écailles brillantes.
La carpe cuir dont le corps est totalement dépourvu d’écailles.
L′amour blanc affectionne plutôt les eaux calmes (lacs, étangs, grandes rivières).
Il est très tolérant vis à vis de la température de l′eau qui peut varier de 0º à 38ºC et sur la quantité d'oxygène dissout (mini 0,5 ppm).
Il peut atteindre 45 kg (cas exceptionnels) et est utilisé par de nombreux gestionnaires d′eaux closes et privée pour limiter la prolifération des végétaux.
On retrouve aussi la fameuse carpe Koïs pure produit japonais.

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C'est au début du XIXème siècle, qu'ils remarquèrent une couleur rouge apparaître sur certains poissons, notamment sur leurs joues.
En reproduisant ces poissons, la première carpe Koï, une Kohaku (rouge et blanche) naquit et depuis de nombreuses autres variétés sont apparues.
Là-bas, on en a même fait un culte.
Les Koïs sont un porte bonheur, un signe de force et de longévité car, d′après la légende, la plus âgée compterait déjà plus de 200 ans ...
Mais revenons à notre carpe traditionnel qui évoluent près de la surface de l'eau ou à une profondeur moyenne.

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Ce poisson peuple aussi bien les lacs et les étangs que les fleuves et les rivières.
D'une manière générale, la carpe s'adapte facilement aux conditions de son habitat, aussi extrêmes soient-elles.
Même si elle supporte par exemple des eaux pauvres en oxygène, elle préfère un milieu optimal tel qu'eaux dormantes ou rivières à faible courant.
La carpe recherche la chaleur et les fonds sableux ou vaseux.
Sa prédilection pour Les zones à flore aquatique abondante la pousse vers les herbiers touffus, les parterres de nénuphars ou autres.
Chaleur et végétaux revêtent la même importance pour sa reproduction.
Bien que la carpe fraie en général en mai et juin, la période de reproduction varie selon les conditions climatiques.
Au cours des étés très la carpe peut frayer deux fois.

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Dès que la température de l'eau atteint 18°C, les poissons se rapprochent des berges réchauffées de leur habitat, où les femelles cherchent un endroit assez touffu pour pondre.
Les oeufs sont déposés sur des plantes aquatiques.
Pour se reproduire, les cyprinidés des rivières aiment les zones inondées.
Lors des crues, ils vont s'accoupler à pas plus de 40 cm de profondeur sur les berges herbeuses immergées.
Les carpes apprécient les moules zébrées qui s'agglutinent en amas dans les fonds.
Les femelles pondent 200000 œufs par kilo de leur poids chaque œuf fait de 1,6 à 2,0 mm de diamètre.

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À l'instar d'autres espèces, il n'est pas rare que la ponte s'effectue sur plusieurs jours et en des endroits différents.
Autre particularité des carpes est que la femelle peut accepter jusqu'à 15 mâles différents durant une même phase de reproduction.
Il est donc tout à fait possible d'observer ce phénomène si l'on en prend le temps et que l'on se trouve au bon endroit, puisque la carpe n'est absolument pas farouche en période de reproduction.
Rien ne semble pouvoir déranger l'accouplement de ces poissons.
Les œufs éclosent après 3 à 5 jours d'incubation.
Les larves se nourrissent de plancton dans un premier temps.
Dès qu'ils atteignent 2 cm de long, les alevins sont déjà capables d'aller fouiller les fonds pour trouver leur nourriture et ils commencent à adopter le comportement adulte.

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La carpe d'élevage mesure de 40 à 60 cm et pèse de 2 à 5 kg. Sa taille maximum est de 1,20 m pour un poids de 30 kg.
Ce poisson peut vivre très longtemps, jusqu'à 50 ans selon les sources connues.
La saison idéale pour pêcher la carpe va de mars à décembre.
On relève cependant des différences selon les milieux aquatiques.
Dans les eaux courantes, elle dure de mars à la mi-avril, puis de juillet à décembre.
Tout dépend de la fraie qui est variable selon le temps.
On entend souvent dire que les carpes deviennent actives au crépuscule, préférant se réfugier à de plus grandes profondeurs dans la journée.
Ce n'est vrai qu'en partie, dans la mesure où il s'agit d'un poisson assez capricieux en général.
Elle passe l’hiver enfouie dans la vase et s’active au printemps.
Ses mœurs sont dictées par une quantité de facteurs liés à l'habitat.

15 juin 2018

Le Mystère de La Pérouse – création originale 2018

En 2018, le Puy du Fou vous invite à prendre le large pour affronter les mers inconnues, aux côtés de l’explorateur La Pérouse.
Vous allez vivre de l’intérieur l’odyssée d’une expédition sans retour :
le mystérieux voyage de La Pérouse !

"Le Mystère de la Pérouse" vous invite à bord de la Boussole, célèbre navire de l’explorateur Jean-François de La Pérouse, pour une expédition sans retour.
Découvrez en coulisses les étapes de la création de ce spectacle hors-norme, sorti de terre en seulement quelques mois …

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 Avec beaucoup d'émotion et de respect pour cette expédition, partons maintenant vers l'histoire de "Lapérouse" (Reportage Thalassa).

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18 juillet 2018

Le Mystère de La Pérouse (Puy du Fou)

En 1785, embarquez sur l'un des navires de l'explorateur La Pérouse.

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Quittez le port de Brest et prenez le large pour affronter les mers inconnues.

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A bord du vaisseau la "Boussole", prenez part aux grandes découvertes, du Cap Horn, à l'Alaska, jusqu'à Vanikoro…PUY_9243_05993

et essuyez les plus redoutables tempêtes !

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Vous allez vivre, de l'intérieur, l'odyssée d'une expédition sans retour :

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le mystérieux voyage de La Pérouse !

19 octobre 2018

Les fiefs Vendéens

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La présence de vignes en Vendée est reconnue depuis l'époque gallo-romaine.
Mais c'est à Armand Jean du Plessis, Duc de Richelieu que l'on doit la valorisation des vignes et du vin.
La culture de la vigne est donc introduite par les Romains mais ne connait un réel essor qu'à partir du Moyen-âge, sous l'impulsion des moines.
En effet, les fiefs où est cultivée la vigne appartiennent aux abbayes environnantes.
Les fiefs-vendéens sont produits dans le département de la Vendée, dans la région des Pays de la Loire.
Son nom est issu des "Anciens Fiefs du Cardinal", dénomination donnée à ces terroirs en 1963.
Même si leurs terroirs sont éloignés de la Loire, les fiefs-vendéens ont l'esprit, le friand, la légèreté et le fruité naturel des vins ligériens (relatif à la Loire).
Ses principaux cépages sont : le cabernet, le gamay, le chardonnay, le pinot noir, le grolleau gris ainsi que le sauvignon.
Les fiefs-vendéens ont accédé à l'Appellation d'Origine Contrôlée (AOC) depuis le 10 février 2011.
L'AOC, c'est la garantie de la qualité de ces vins, leur authenticité, leur terroir ainsi que le savoir-faire des viticulteurs puisqu'un produit bénéficiant de cette appellation est un produit authentique dont la typicité est issu de son origine géographique et qui ne peut pas être produit dans un autre terroir.

1 février 2019

La réputation des Vikings

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Dans les dernières années du VIIIème siècle, alors que Charlemagne règne encore sur une grande partie de l'Occident chrétien, des hommes venus du Nord sur de longues barques, sèment la terreur sur les côtes de la Mer du Nord et de la Manche.
Durant un siècle et demi, par de rapides et audacieux coups de main, ils vont piller, brûler ne laissant que ruines et cendres sur leur passage.
Pendant très longtemps, ces "Normands" ne seront connus que par les descriptions atroces et exagérées de leurs victimes.
Mais aujourd'hui, on sait qu'ils avaient développé une civilisation originale et dynamique aux origines très anciennes.
Dès l'Antiquité, on connaît l'existence, dans les pays brumeux du Nord de l'Europe, des hommes auxquels on achète des fourrures, de l'étain, de l'ambre.
Des découvertes archéologiques, notamment de magnifiques gravures rupestres, permettent de penser qu'ils étaient installés en Scandinavie depuis le 6ème millénaire avant J-C, vivant de chasse à l'élan et de pêche à la baleine.
Ces chasseurs errants vont, peu à peu, se fixer entre la forêt et la mer, dans des sites protégés qu'ils défrichent par la hache et le feu.
Ils sèment, récoltent, domestiquent le renne.
Ils construisent des villages sur pilotis au bord des fjords et des rivières et, de là, vont pêcher sur des pirogues creusées dans d'énormes troncs de mélèzes.
Utilisant au mieux leur environnement, ils vont devenir aussi d'habiles artisans du bois et des marins expérimentés.
Vers 3000 avant JC la métallurgie du bronze fait son apparition et l'efficacité des outils et des armes augmente.
En même temps, la civilisation matérielle prend un éclat nouveau.

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Bijoux d'or et de bronze, vêtements de laine délicatement tissés ... et même des rasoirs et des pinces à épiler ...
Les raisons de leur mise en mouvement spectaculaire au IXème siècle sont difficiles à démêler.
Il ne s'agit pas d'opérations concertées car, vers l'an 800, il n'existe en Scandinavie aucune organisation politique solide.
Peut-être faut-il voir dans cette instabilité même une cause de départ ?
Les expéditions sont individuelles, lancées par des chefs locaux mi-pillards, mi-négociants qui partent à la recherche de terres nouvelles (car le pays est surpeuplé) et de richesses qu'ils ne produisent pas.
Le premier d'entre eux fut le mythique Ragnar Lodbrok YNGLINGAR.

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Il participera au premier pillage de Paris en 845 avec 120 navires et 5 000 vikings.
Une de ses stratégies favorites est d'attaquer des villes chrétiennes pendant des fêtes religieuses, puisque beaucoup de soldats étaient à l'église.
Il n'accepte de laisser ses victimes qu'en échange d'une somme énorme, et revient plus tard en demandant encore plus pour son départ.
S'il n'y a aucune organisation politique en Scandinavie, il existe, par contre, une grande communauté de culture basée sur des éléments forts.
En premier lieu, la religion, au panthéon compliqué, qui repose notamment sur des pratiques funéraires somptueuses et sur une écriture sacrée, les runes.
La structure sociale est très solide.

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Elle s'appuie sur des hommes libres, propriétaires de la terre, du bétail et des bateaux.
Regroupés en clans familiaux, ils se réunissent en assemblées pour décider de leur vie collective.
Ce qui donne aussi vigueur et cohésion aux Vikings, c'est leur maîtrise de la mer qui les entraîne loin de chez eux pour le pillage, mais surtout pour le négoce.
C'est à travers lui, d'ailleurs, qu'ils vont se créer des liens dans de nombreux pays et qu'ils s'installent en Angleterre, en France, en Russie, au Groenland, en Amérique.
Cette dispersion fut, sans doute, une des causes du déclin de cette étonnante civilisation.
Ainsi, en élargissant le monde connu, en mettant en contact des cultures différentes, les hommes du Nord ont fait évoluer les Occidentaux et ce malgré les destructions qu'ils leur ont infligées.
Ce brassage, ressenti comme une catastrophe, fut peut-être une grande chance.
La vie des Vikings s'organise autour de deux pôles : la mer, domaine des hommes et la maison, domaine des femmes qui jouent un rôle essentiel dans cette civilisation.

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La maison viking avait une longueur variant en moyenne entre 10 et 38 mètres et d'une largeur de 5 mètres.
La plus longue retrouvée faisait 83 mètres (Borg dans les Îles Lofoten) probablement le logis d'un chef.
Elle était le plus souvent une ferme qui pouvait accueillir entre entre 30 et 50 personnes, toute la famille et ses esclaves, travaillant, mangeant et dormant sous le même toit.
Les animaux domestiques étaient abrités dans une pièce sur un côté.
La maison rappelle de par sa forme celle d'un navire.
La charpente évoque une carène renversée, soutenue par deux rangées de poteaux.
Au centre de la grande salle commune, un foyer de pierres fournit chaleur et cuisson.

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Le long des murs, une banquette recouverte de fourrures est utilisée pour s'asseoir et dormir.
En général, des cloisons séparent la grande salle de deux ou trois chambres plus intimes.
À l'intérieur, le confort reste rudimentaire.
Les meubles sont rares : un lit de bois, protégé à sa tête par deux animaux fabuleux, un coffre à grains, fait de pièces de chêne et soigneusement verrouillé.
Un second coffre, clouté et ouvragé, destiné aux habits et aux parures, un seau à cerclage métallique, une lampe à pied de fer fichée dans le sol de terre battue.
Pour les Vikings, qu'ils soient marins ou paysans, le foyer revêt une importance particulière.
C'est là, après les courses et le travail, qu'ils aiment se retrouver pendant les très longs hivers qui empêchent toute sortie.

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Alors on fabrique de nouvelles armes, on répare les outils, on prépare les expéditions.
On raconte les dernières campagnes pour instruire les futurs guerriers.
On décrit l'Au-delà, le "Walhalla", où les Walkyries accueillent les guerriers morts au combat.
Elles portent leurs armes et leur versent l'hydromel, breuvage d'éternité.
Ils connaissent un bonheur que l'on ne peut imaginer en ce bas monde.
On évoque ODIN, dieu de la Guerre et de l'Intelligence, divinité sanglante et son épouse FRIGO, déesse de l'Amour, toujours accompagnée de ses deux chats.

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Mais surtout, on s'adresse à THOR, le dieu du tonnerre, si proche des hommes qu'il protège des géants, des "trolls", les petits démons de la forêt, du froid, du feu et des loups ...
La femme reste l'âme de la maison et la condition des femmes est très en avance par rapport au reste de l'Europe.
Elle est traitée avec respect par les hommes qui la considèrent comme une égale.
Elle assume des responsabilités importantes, surtout lorsqu'elle est épouse et mère.
Souvent, à la belle saison, au moment des travaux agricoles, bien des hommes sont absents, partis en expéditions.

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Certains n'en reviennent jamais et le veuvage est un état fréquent.
Aussi les femmes cultivent-elles la terre ou dirigent-elles les esclaves qui le font.
Elles s'occupent, bien sûr, de l'alimentation, cueillette des baies, ramassage des coquillages, récolte du miel, fabrication de la bière.
En prévision des rudes et longs hivers, elles recueillent de la tourbe qui servira de combustible.
Elles coupent de larges mottes qu'elles empilent régulièrement jusqu'à former de vastes murs pour le séchage avant l'utilisation.
Les femmes s'occupent également des travaux liés au textile. Foulage, teinture, tissage et broderie où s'affirme un goût prononcé pour les couleurs vives et les motifs compliqués.
Elles utilisent la laine, le chanvre et le lin.
Mais les femmes ne sont pas cantonnées dans les travaux "domestiques".

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Elles peuvent exercer des commandements politiques et posséder personnellement des terres, des forteresses ou des bateaux.
C'est par elles que se transmettent les traditions, que la famille se maintient et s'étend.
Par elles que le foyer est bien gardé.
La femme est le vrai pilier de la société Viking.
Ainsi les féroces "rois des mers" respectaient les femmes, avaient le sens de la famille et des traditions, savaient être de délicats orfèvres, rêvaient d'un paradis peuplé de douces jeunes filles.
Alors étaient-ils vraiment aussi barbares que le racontent les chroniqueurs ?
La question reste posée.

15 mars 2019

La vie quotidienne au château fort. *

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Les conditions de vie ont évolué entre le XIe siècle et la fin du Moyen Âge.
Voici à peu près à quoi ressemblait la vie quotidienne d'un châtelain entre 1150 et 1270, si tant est que la guerre, la croisade ou les tournois ne l'appellent loin de son château.
Le seigneur se lève tôt.
Vers six heures, un valet le réveille en secouant son oreiller.
Il enfile sa chemise, ses braies et ses chausses, et debout.
La toilette s'effectue dans une cuve en bois apportée directement dans la chambre, ou encore dans l'étuve, à l'étage ou souterrain.
La châtelaine, elle, se baignera après le repas.
Après quoi notre homme passe dans son oratoire (lieu consacré à la prière) pour prier, voire assister à la messe, s'il est seigneur assez important pour avoir un chapelain (prêtres).
Après le déjeuner, le maître reçoit ses officiers.
Le sénéchal, qui représente son autorité dans toute l'étendue dans la seigneurie, le maréchal, responsable des écuries, le chambrier qui tient les comptes et s'occupe des affaires domestiques, d'autres encore comme le bouteiller.
Ces hommes de confiance dirigent tout un personnel de maître-queux, de sergents ..., qui constituent la mesnie (gens vivant ensemble), la maison du seigneur.

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Après avoir discuté avec eux du bon ordre de ses affaires, celui-ci peut terminer la matinée par une visite des écuries ou du chenil, ou encore se rendre au village.
Il est temps maintenant de passer à table pour dîner, c'est-à-dire prendre le repas de la mi-journée.
Celui-ci a lieu dans la grande salle, dans le donjon ou dans le bâtiment principal du château, aux murs agrémentés de scènes de chasse ou de guerre peintes, ou encore ornés de tapisseries ou de trophées.
Le sol, lui, est pavé de petits carreaux.
Les valets dressent la table en posant de simples planches sur des tréteaux.

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Les convives prennent place d'un seul côté de la table, sur des bancs mobiles, tandis que le seigneur préside, assis sur le maître-dois (Chaise).
Comme on ne connaît pas encore la fourchette et qu'on mange avec les doigts, chacun se lave les mains avant de passer à table.
Dès lors le service, effectué par des valets ou par de jeunes damoiseaux hôtes du seigneur, peut commencer. 
On apporte les "couverts ", les mets recouverts d'une étoffe destinée à les tenir au chaud.
Chacun a devant soi un napperon, une cuiller et un couteau, une écuelle et un hanap (grand vase à boire en métal, avec un pied et un couvercle).

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C'est la nappe qui tient lieu de serviette.
Le repas, certains jours, peut durer plus de deux heures.
Les plats sont nombreux et épicés, évidemment arrosés de bon vin.
Les châtelains mangent le produit de leur chasse : quartier de cerf au poivre, épaule de sanglier farcie, cygne rôti, pâtés de chevreuil ou de lapin...
D'ailleurs, d'interminables histoires de chasse égrènent le repas, agrémenté aussi par les exploits des jongleurs ou les récits des troubadours de passage, si toutefois le brouhaha de la conversation permet qu'on les écoute.
Les devoirs de la charge reprennent ensuite le dessus.
Certains après-midi, le seigneur rend droit de justice à ses vassaux.
Il tient audience dans la grand-salle ou dehors s'il fait beau temps, et reçoit les plaideurs.
Dans les petits fiefs, il rend lui-même les jugements.
Les grands barons s'en remettent à leur sénéchal.
Les autres jours, par beau temps, il part pour la chasse.

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C'est sa principale activité violente depuis que St-Louis est venu à bout des guerres privées.
Outre le fait qu'il est son plus grand plaisir, ce sport, cet art qu'il a appris dans son plus jeune âge lui permet de protéger les récoltes de ses vassaux en éliminant les animaux nuisibles qui ravagent les récoltes, cerfs, loups, sangliers.
Il lui permet aussi, en parcourant ses terres, d'inspecter les cultures et de rencontrer ses tenanciers, voire de régler certaines affaires.
La pêche, la marche, la simple promenade à cheval peuvent encore être d'autres occupations.
L'escrime permet de s'entretenir pour la guerre et de former du même coup les damoiseaux.
Quant aux longs après-midi d'hiver, ils s'écoulent à réparer les armes devant la cheminée, ou à jouer aux échecs et aux dés, tandis que les femmes filent la laine ou tissent.
Les plus riches se distraient en visitant leur ménagerie.

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La châtelaine vaque à ses propres occupations.
Elle peut accompagner son mari à la chasse ou participer aux jeux de plein air, mais aussi elle coud, tisse, brode, tout en surveillant les meschines, c'est-à-dire les femmes de chambre et servantes.
Parfois elle descend aux cuisines, mais c'est plutôt l'affaire du sénéchal.
Femme du seigneur, elle se doit de remplir ses obligations envers les vassaux de son mari et visite les pauvres et les malades du village.
Le soir, après un rapide et léger souper, on se réunit dans la chambre, plus agréable que la grande salle, avec ses murs peints dans des tons vifs, voire, dans les grandes occasions, recouverts de tentures de soies, également moins vaste et mieux meublée, avec son bahut et son armoire en chêne.
On prend place autour de la cheminée.
Celle-ci, souvent placée entre deux baies, est immense.
Peinte comme tout le reste, elle occupe tout un côté de la chambre.
Des troncs entiers y brûlent, à tel point que sa flamme suffit souvent à éclairer la pièce.
Là, les chiens couchés aux pieds de leurs maîtres, les convives assis sur des bancs ou par terre sur de grands tapis, autour du fauteuil du chef de famille, on écoute de nouveaux récits ou on chante pour s'égayer avant d'aller dormir.

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Enfin, tandis que le guetteur prend son poste au donjon, le maître va se coucher après une journée longue et bien remplie.
Après une dernière toilette (c'est à cette heure qu'il se lave les pieds), assisté d'un valet ou, s'il est grand seigneur, du chambrier, le châtelain dispose ses vêtements (manteau, surcot, cotte et chausses) sur une perche horizontale près du large lit entouré de rideaux (les courtines), et qui fait face à la cheminée.
La chemise est roulée sous le traversin, et les braies sous la couverture.
Le seigneur n'a plus qu'à se glisser dans les draps de soie pour sombrer dans un lourd sommeil réparateur.

D'après Jacques LEVRON, Le château fort et la vie au Moyen Âge. Edition Fayard.

15 mai 2023

La Madelon au Puy du Fou

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Tout le monde connaît cette chanson.
Cette célèbre Madelon, serveuse dans une taverne, possède une singulière histoire.
Selon la légende, c'est l’histoire de la douceur gironde d’une femme, aux mœurs légères, d'un cabaret militaire qui sert à boire aux soldats ayant galvanisé les troupes.
Les paroles de la chanson d'ailleurs ne sont pas très féministes, la Madelon étant une jeune fille qui fait l'objet des fantasmes de ces soldats loin de leurs "promises".
En 1913, Bach (Charles-Joseph Pasquier 1882-1953) passe commande au compositeur et au parolier "d’une chanson cocardière renouvelée".
D'abord un "Poème" intitulé "Quand Madelon", les paroles sont de Louis Bousquet (1870-1941).
La chanson fut présentée en mars 1914 par le chanteur Bach au café-concert l’Eldorado à Paris sur la musique de Camille Robert (1872-1957), mais la chanson rencontre peu de succès lors de sa création.
En août 1914, un chansonnier nommé Sioul, qui était présent à la création de "Quand Madelon"... à l’Eldorado, est mobilisé comme artilleur et cantonné à l’école Jules-Ferry de Fontenay-sous-Bois et il chante cette chanson à ses camarades.
Celle-ci obtient un véritable succès.
Les canonniers l'apprennent et la chantent à leur tour et la diffusent.

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Les paroles se refilent de garnison en garnison pour donner du courage aux hommes partant au combat.
Elle devient aussi un symbole de légèreté grivoise qui leur fait oublier un quotidien extrêmement difficile au sein des tranchées.
Entre-temps, Bach est mobilisé et affecté au théâtre aux Armées.
Il est chargé par le général Gallieni, avec ses camarades chanteurs et comédiens, de distraire les soldats au repos.
C’est ainsi que "Quand Madelon" acquiert une immense popularité, au front d’abord puis à l’arrière, et devient alors "La Madelon".
Chantée, ressassée, "La Madelon" est devenue un classique.

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Très prisés durant la Première Guerre Mondiale, elle s’imposa vite sur le front où, dit-on, elle concurrença sérieusement La Marseillaise.
La musique de la chanson est une marche de fanfare.
Et "La Madelon" devient rapidement un chant militaire et restera comme le succès majeur des chansons du théâtre aux armées.
Le chanteur Marcelly (Marcel Jules Turmel 1882-1966) est le premier à avoir enregistré cette chanson en 1917.
C'est n'est qu'en 1919 que Bach enregistrera sa chanson.
En 1921, une plaque est apposée sur la façade de l’école de Fontenay-sous-Bois, indiquant :
"La Madelon est partie d’ici en août 1914 pour faire le tour du monde".
Depuis lors, la commune de Fontenay-sous-Bois organise chaque année au printemps les fêtes de la Madelon.

*****
Pour le repos, le plaisir du militaire,
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
"Aux Tourlourous" c'est le nom du cabaret.
La servante est jeune et gentille
Légère comme un papillon.
Comme son vin son œil pétille,
Nous l'appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour
Refrain :
Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !

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La Madelon au Puy du Fou.

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Spectacle imaginé et revisité venant de la légende reposant néanmoins sur un fait historique de la mariée de Chambretaud, bien connue des Vendéens.
La Légende
Ce fait remonte aux années 1854 et 1855, sous le Second Empire.
La France était alors engagée contre les Russes en Crimée.
Les contingents de soldats de métier étant décimés, le gouvernement de Napoléon III a dû faire appel à des volontaires pour renouveler le corps expéditionnaire.
Les autorités décidèrent alors d’envoyer en priorité les hommes célibataires.
Célibataire endurci, mais cependant rusé, un chambretaudais fit une demande en mariage auprès d’une vieille fille au célibat prolongé.
La date du mariage fut fixée au 8 septembre 1855, ce qui lui permettait d’échapper à l’incorporation.
Ayant appris le matin du mariage que Sébastopol était prise, il en a conclu que la guerre était terminée.
Il en conclut aussi qu’il se trouvait libre vis-à-vis des autorités militaires et des engagements civils qu’il s’apprêtait à souscrire.
Il disparut alors momentanément et laissa la pauvre mariée aller toute seule à la mairie.
Pauvre mariée abandonnée !
Mais quelques mois plus tard, conscient de la peine qu’il avait causée, le galant se racheta et épousa enfin celle qu’il avait délaissée de façon aussi inexplicable qu’inattendue en pareille circonstance.

*****

Venons-en au spectacle :

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En 60 minutes, 750 convives vont vivre un vrai dépaysement, plein d'énergie, danse, au rythme des mélodies.
Nous voici en 1914, et dans un restaurant au décors Art Nouveau, et vous êtes invités au repas de mariage de la Madelon.
Tout est prêt pour la noce mais rien ne va se passer comme prévu !
Madeleine, dite "La Madelon", la plus belle fille du village va se marier avec Auguste dit le "Braco".
Mais voila, nous sommes en pleine mobilisation pour la guerre 1914-1914.
A plusieurs reprises, le "Braco" déjoue les manœuvres de la Maréchaussée, mais jour de l'échange des consentements, est arrêté, menotté, extirpé de la fête.

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Voici notre mariée au beau milieu de son repas de noces avec toute sa famille, ses cousins et ses amis, mais sans mari !
Le maire voulant consoler la belle, cherche des candidats voulant se marier à la Madelon….
Mais pour connaître la suite et la fin de l'histoire, ….

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Allez au Puy du Fou et réservez votre repas.
- Médaillon de la mer et sa garniture
Rôti de volaille, effeuillé de pommes de terre, tomate provençale, sauce Madère
La Pièce montée des Mariés (chou vanille, opaline chocolat)
Boissons comprises

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Bon appétit.

18 janvier 2019

Le Donjon de Pouzauges

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Un monument féodal au pays du Puy du Fou ...
On a surnommé Pouzauges "La Reine du Bocage Vendéen", non à cause de son importance sur la chaîne des Collines de Gâtine, mais parce qu'elle est devenue, en raison de son environnement, le Paradis des nombreux touristes qui parcourent notre Vendée Verte.
Dominée par le Bois de la Folie, la Chaîne des "Puy", Puy Papin, Puy Crapaud, Puy Trumean, Puy Pin, Pouzauges qui dispute à St-Michel-Mont­Mercure, avec ses 288 mètres, l'altitude la plus haute de Vendée, domine un vaste et beau paysage.
Dès l'origine du peuplement du Haut-Bocage, Pouzauges était épisodiquement habitée, et ce plusieurs dizaines de millions d'années avant notre ère.

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Quant à la signification de ce nom de Pouzauges, incontestablement la première partie du nom de Pouzauges vient de Puy (élévation).
On ne connaît pas le nom primitif gaulois ou romain, mais dès l'an mil, on écrivait déjà en latin "Pozalgus" ou "Podalgia", et un peu plus tard, en 1170 "Pozauges".
La terminaison en "auges" est gallo-romaine.
Au Bois de la Folie on a trouvé les vestiges d'un temple gaulois dédié à Mercure, la divinité suprême des Gaulois.
Jules César précise dans ses Mémoires, que les temples dédiés à ce dieu étaient construits sur des sommets élevés.
Il occupa la région 55 ans avant notre ère.

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Et sur l'emplacement du château actuel, qui fut d'abord un ancien camp préhistorique, auquel succéda un oppidum gaulois et une légion romaine.
Puis lors de la réorganisation de l'état poitevin, ce Bas Poitou était confié aux vicomtes de Thouars, après l'élimination de l'envahisseur Normand Vers l'an 970, fut édifié un donjon de bois comme à Tiffauges, donjon de bois dont la réplique est "Le Fort de l'An Mil" édifié dans le Grand Parc du Puy du Fou.
On y a trouvé de nombreux vestiges de ces différentes occupations, déposés depuis par Fortuné Parenteau, Pouzaugeais, qui était Conservateur du Musée Dobrée à Nantes, auquel il fit don de toutes ces trouvailles.
Le constructeur de ce donjon de bois en fut Guillaume de Thouars dit Taillefer, qui avait épousé Mathilde, fille de Renaud de Mortagne.
Un de leurs fils Zacharie de Pouzauges, fut probablement le constructeur de l'actuel donjon roman, dont nous parlerons ci-dessous.

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Zacharie de Pouzauges, en 1066, fit partie des seigneurs poitevins qui accompagnèrent Guillaume le Bastard, dit Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie dans la conquête de l'Angleterre.
Quatre mille poitevins sous la conduite du vicomte Aymery de Thouars, prirent part à la sanglante bataille d'Hastings où 6700 Anglais devaient trouver la mort.
Parmi eux certainement des Poitevins du Pays de Pouzauges.
Un des petits-fils du constructeur du donjon de Pouzauges, Aymery de Thouars prit le titre de seigneur de Chantemerle et fut le père de Guillaume de Chantemerle et de Pareds et de Pierre de Pareds, qui en 1202 fondèrent l'Aumônerie de Pouzauges, dont la chapelle subsiste encore de nos jours.

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Ils furent co-seigneurs de Pouzauges, qui revint plus tard par mariage à la famille de Thouars.
La création de cette Aumônerie fut autorisée par les Abbés de Saint Nicolas d'Angers, qui possédaient les églises de Pouzauges, moyennant une redevance versée par les seigneurs de Pouzauges à cette abbaye angevine.
Cette Aumônerie ou Hôpital était chargée d'entretenir un certain nombre de lits dans lesquels étaient accueillis et soignés les pauvres et les malades de Pouzauges, du Boupère, de Saint-Prouant et de Rochetrejoux, et qui subsista jusqu'à la Révolution, au cours de laquelle elle fut vendue comme Bien National.

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Seul resta un moulin à eau de Saint-Michel-Mont­Mercure, qui versait une rente pour les acheteurs Nationaux de l'Aumônerie, jusqu'à la fin du XIX' siècle.
Guillaume de Chantemerle, co-seigneur de Pareds et de Pouzauges eut une fille, Belle Assez de Pareds qui apporta toutes ses seigneuries au célèbre Savary de Mauléon, un des plus grands savants de son temps.
Et là, nous rejoignons la légende de Mélusine qu'on dit avoir été entre autres, la constructrice du donjon de Pouzauges, d'où son célèbre anathème, après la découverte de son secret de femme-serpent :
"Pouzauges, Châteaumur, Vouvant, Mervent, irez d'une pierre en périssant, tous les ans !".
Mais Mélusine, en réalité Eustache Chabot, ne posséda jamais Pouzauges.
Plus tard Alix de Mauléon, fille de Savary, porta Pouzauges, de nouveau dans la Maison de Thouars, par son mariage avec Guy le Brun, vicomte de Thouars.

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Les Archives Nationales conservent un curieux accord passé entre Alix de Mauléon dame de Pouzauges, et son frère Raoul, au sujet de la succession de leur père Savary de Mauléon, en date du 2 juillet 1247.
Cette pièce permet de connaître la descendance de Guy ler de Thouars et d'Alix de Mauléon, seigneurs entre autres de Pouzauges.
Et cette descendance se continua jusqu'à Miles Il de Thouars mort en 1419, laissant ses biens à ses deux filles Marie morte célibataire et Catherine épouse du célèbre Gilles de Rais.
Morte en 1462, et ne laissant qu'une fille Marie, la baronnie passa par héritage dans les familles de Coëtivy, Gouffier, et par vente en 1634, aux Grignon de la Pellissonnière en le Boupère, dont les descendants la possédèrent jusqu'à la vente à la commune de Pouzauges en 1988, du vieux donjon démantelé par Richelieu.
Mais revenons à notre actuel donjon de Pouzauges bâtit au XIème siècle.

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Il ressemble étrangement à tous les donjons romans construits à cette époque par la famille de Thouars : Tiffauges, Châteaumur, probablement les donjons détruits de Montaigu, Mortagne, Mouchamps, et celui de Vendrennes remanié au XVème siècle et à Noirmoutier.
Un massif de maçonnerie carré de trois étages, mesurant 27 mètres de haut, séparés de haut en bas par un mur de refends, dont les angles et le milieu de chaque face sont flanquées de tourelles pleines et cimentées.
Il comprenait anciennement trois étages, et une plateforme, desservis par un escalier à vis de granit, chaque étage comprend une grande salle et une plus petite voûtée en berceau, éclairées par de petites fenêtres carrées, garnies de coussièges (banc ménagé dans l'embrasure d'une fenêtre) de granit à l'intérieur.
On y voit quelques cheminées de granit qui semblent plus récentes, et à l'étage supérieur des restes d'échauguettes sur corbelets (pièce de bois ou de pierre saillante).
Les pièces principales à chaque étage étaient séparées par des planchers de bois.
L'escalier à vis desservant les différents étages fut ajouté au XIVème siècle, et à la même époque un quatrième étage avec mâchicoulis vint couronner le vieux donjon.
Dès le début, l'entrée du donjon se situait au 1er étage et on y accédait par une échelle mobile, comme dans les autres donjons romans.

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Au pied de ce donjon, existait un corps de garde et une chapelle, dont les ruines furent retrouvées lors de fouilles qu'il y a effectuées en 1988.
Ces ruines semblent plus récentes que le corps principal du donjon.
Une double enceinte de murailles renforcées de dix tours rondes, datant vraisemblablement du XIVème siècle, enserrait le vaste éperon rocheux sur lequel est bâti le château.
Des fossés le protégeaient.
D'autres bâtiments à l'usage des soldats employés à la défense du château devaient exister, mais il ne fut jamais fait de fouilles sérieuses sur ce vaste emplacement dont le donjon occupe un des angles.

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Une tour plus importante, dite Tour de Bretagne fut vraisemblablement construite par le célèbre Gille de Rais, qui avait épousé la dernière héritière de cette famille de Thouars.
Voilà le donjon de Pouzauges, au Pays du Puy du Fou.

Plan Pouzauge

Sept familles possédèrent successivement le château de Pouzauges :
1. Branche "Pouzauges-Pareds­Chantemerle" (de l'an1000 à 1239).
Belle-Assez de Chantemerle mourut aux environs de 1230. Ses biens sont passés à sa fille Alix de Mauléon qui épousa Guy 1er de Thouars.
2. Branche "Thouars­Pouzauges" : (de 1239 à 1441).
Catherine de Thouars épouse Gilles de Rais en 1420, et en seconde noces Jean de Vendôme.
3. Branche "Vendôme" (de 1441 à 1560).
François de Vendôme donne par testament sa Seigneurie de Pouzauges à son oncle Claude GOUFFIER.
4. Branche "Gouffier" (de 1560 à 1634).
Louis Gouffier vend la Baronnie de Pouzauges, pour le prix de 48.189 livres, à Louis Grignon (Seigneur de la Pellissonnière du Boupère).
5. - Branche "Grignon­Pelissonnière" (de 1634 à 1819).
Joseph-Gabriel Grignon, fils unique, fut tué par les "bleus" à Chambretaud.
Sa mère fit don, par testament de la "Tour de Pouzauges" à son neveu.
6. - Branche "Grignon de l'Eperonnière" (de 1819 à 1849).
Charles-Louis Grignon fait don par testament olographe de la tour de Pouzauges à son cousin.
Olographe : testateur écrit seul.
Pour être valable, il suffit qu'il remplisse les conditions suivantes :
Être écrit en entier de la main de celui qui l'établit.
Être daté.
Être signé.
7. - Branche de "Bagneux" (de 1849 à 1988).
Philippe de Bagneux cède la Nue Propriété du Château de Pouzauges à la Commune de Pouzauges pour la somme de 600.000 F.
Mme De LESTRANGE AUDOUIN, née FROTIER DE BAGNEUX Béatrix en garde l'usufruit.

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Les premiers textes qui citent Pouzauges datent de 1905.
On les trouve dans le Cartulaire du Bas­Poitou : "Puzalgiis", "Puteaugiis", "Pozaugiarum".
- Le premier Seigneur connu serait ZACHARIE 1er (ou ACHARIAS) qui vivait en l'an 1000.
L'étymologie est difficile à établir et elle a donné lieu à bien des hypothèses.
L'une des plus vraisemblables pourrait être celle-ci :
- Pou... serait un dérivé de Puy = hauteur, surélévation
- Auge... (ou Oge) viendrait du Gallo­Romain = œil, et par extension, un poste d'observation !
1204 : MAXENCE, Dame de Pouzauges, épouse de Guillaume de Chantemerle, meurt au Château de Pouzauges, après donation de ses biens à l'Abbaye de Talmont.
1212 : SAVARY III de Mauléon, et son épouse Belle-Assez de Thouars sont au Château de Pouzauges et fondent un anniversaire à l'Abbaye de l'Absie.
1242 : Le roi Louis IX se fait remettre le château.
Il y place une garnison et en donne le commandement à Geoffroy IV qui en assume la charge jusqu'à la trêve de 1243.
1305 : Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux (futur pape Clément V) couche au château de Pouzauges avec sa suite.
1340 - 1380 : La forteresse aurait été démantelée par DU GESCLIN.
1389 : Mention de Nicolas Brunet garde du Sceau aux contrats de Pouzauges.
1420 - 1440 Catherine de Thouars, Dame de Pouzauges, épouse de Gilles de Rais, habite avec sa fille au château de Pouzauges.
1562 : Une garnison (comprenant 10 hommes à pied, et 10 hommes à cheval) est établie à Pouzauges, par le Maréchal de St-André.
Elle dut fuir en 1563, lors de la prise de la ville par les Huguenots.
1661 : Durcot du Plessis-Puitesson, gentilhomme protestant, fut enfermé à la prison du château, sous la garde du concierge Barion.
1792 : Le chateau est confisqué comme bien national.
1794 : 50 personnes sont massacrées sur l'esplanade du château.
1798 : Le château est vendu aux enchères (30.500 F) à Brillanceau.
1862 : Le château est classé MONUMENT HISTORIQUE.
1871 : Le château est mis à la disposition de la paroisse, pour 99 ans.

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15 février 2019

Le Donjon des Herbiers

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Nous voici devant le dernier donjon féodal entourant le Puy du Fou, le donjon Roman des Herbiers, appelé communément le "Château Bousseau".
Les Herbiers furent dès la Préhistoire un centre important.
Des pistes gauloises puis romaines s'y croisaient, avec un camp retranché établi sur les hauteurs du Landreau, protégé par le vaste lac qui s'étendait jusqu'au Pont de la Ville, ancienne route d'Ardelay.
Lors de l'occupation romaine, deux grandes voies se croisaient aux Herbiers.

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Celle de Nantes à Rome, existant encore en partie, après avoir traversé tout le territoire de Beaurepaire.
L'autre dite "Route de Brest à Aigues-Mortes", traversait en partie Beaurepaire, Sérit, les Bois-Verts, les Herbiers, Mouchamps, Chantonnay.
C'est la voie appelée "Le Grand Chemin du Bocage".
Une importante agglomération s'établit au croisement de ces deux voies, ce fut les Herbiers, dont on ne connaît pas le nom primitif.
Et au centre s'étendait un grand lac, remplacé au XVIIème siècle par l'ancienne Prairie du Landreau, où sont construits aujourd'hui le Centre Culturel d'Herbauges.
A cette époque, pour actionner des Moulins et donner un passage au Grand Chemin du Bocage, une chaussée fut construite, c'est l'actuelle rue du Pont de la Ville.
Pourquoi la "ville" ?

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Pour la bonne raison que les romains y avaient construit plusieurs villas, d'où les noms de "villes" appliqués plus tard aux différentes agglomérations herbretaises.
Et là, nous entrons dans l'Histoire des Herbiers et retrouvons son origine.
Après la défaite des Normands, dans le premier tiers du X' siècle, les Comtes du POITOU confièrent l'administration de ce qui fut le Bas-Poitou, aux Vicomtes de THOUARS, seigneurs de TIFFAUGES et de MORTAGNE.

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De 956 à 1104, trois seigneurs de nom d'HERBERT, Vicomtes de THOUARS, furent seigneurs de ces places fortes.
Un Herbert de THOUARS s'intitulait aussi seigneur des VILLES ET DES HERBIERS, et dans plusieurs chartes, dès 956 on trouve mention de "Villis de Herbertis" (Villas d'Herbert).
De 956 à 987 nous trouvons Albert 1" ou Herbert de THOUARS, fils' de Savary de THOUARS, qui épousa Adélaïde d'AULNAY.
Son petit-fils Albert Il de THOUARS, lui ayant succédé, prit part à la Première Croisade, avec son frère Geoffroy de TIFFAUGES, sous la conduite du Duc d'AQUITAINE, Guillaume IX.

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Il tomba gravement malade à Jaffa, y mourut en 1102, et fut enterré près de l'église Saint­Nicolas de Jaffa.
Or dans ses notes historiques sur les Herbiers, M. Georges LELIEVRE, décédé au bourg des Herbiers, dans l'actuelle Maison Lelièvre, parle d'unseigneur des Herbiers mort à Jaffa, en Croisade.
Les Seigneurs des Herbiers relevaient, et jusqu'à la Révolution de 1789, de la Baronnie de MORTAGNE, le Seigneur des HERBIERS était donc bien, en passant par Mortagne, le Vicomte de THOUARS.
Mais avant d'aller plus loin, voyons ce qu'était l'organisation du pays dans le Vicomté de THOUARS.
Le bourg prenait naissance, dès le 3ème ou le 4ème siècle autour d'un sanctuaire, formé aussi d'un cimetière et d'un château.
C'étaient les lieux d'asile.

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Ce fut le cas des Herbiers.
En 1066 Amaury des HERBIERS et son frère Hugues prenaient part à la conquête de l'Angleterre, sous la conduite d'Amaury de THOUARS.
Ce Geoffroy-Guillaume de THOUARS, Seigneur des HERBIERS, eut entre autres enfants, Jean-Juical Seigneur des HERBIERS, dont une fille aînée, Basilie des HERBIERS, qui en 1147 épousa Guillaume II FOUCHER, Chevalier Sire de la SAUZAIE.
Ce fut donc lui ou son frère Pierre FOUCHER, qui lui succédant à la tête de la seigneurie des HERBIERS fut le constructeur de l'actuel château des HERBIERS.

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Autrefois entouré de fossés et de murailles, ce château se dressait sur un petit éperon rocheux, proche de l'église Saint-Pierre bâtie par SAINT-MARTIN, au Nord de l'Etang des Herbiers, qui au Moyen Age était immense et s'étendait depuis le Parc du Landreau, jusqu'à la chaussée du Pont de la Ville.
Il alimentait les fossés du château.
Les murailles devaient entourer le château, l'église et le cimetière comme dans tous les bourgs féodaux primitifs.
L'actuelle maison Bousseau est l'ancien donjon du XIIème siècle.
Faisant suite aux donjons préromans, ils étaient à cette époque carrés ou rectangulaires, comme les ruines de l'actuel donjon de Loudun.
Avec des murs de 2 m d'épaisseur à la base et de 1,8 m au faîte, il mesure 18 m de long sur 11 m de profondeur.

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Il est composé de trois étages avec grenier au dessus et petite cave au-dessous (en partie).
Ces étages n'étaient pas voûtés, mais comme à Pouzauges et Tiffauges, séparés par des planchers.
Servit-il d'habitation ?
Probablement, mais les rares petites ouvertures qu'on voit sur les gravures qui en furent faites au début du XIX' siècle ne le laissent guère supposer.
On voit encore la petite entrée romane vers l'Est, à 5 ou 6 mètres du sol.
Ces étages devaient être chauffés, on en distingue les cheminées sur les gravures.
L'entrée du château était la petite tour carrée à porte ogivale, et traces de herse et de vantaux, reliée au château par un chemin de ronde roman, qui fait face actuellement au parking.

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Cette petite tour est vraisemblablement du XIIIème siècle.
Des maisons d'habitation entouraient ce château.
Elles furent brûlées à la Révolution et les ruines disparurent au siècle dernier.
Autour des années 1420, Pierre FOUCHER Seigneur des HERBIERS, et propriétaire de ce donjon, eut un procès retentissant avec son suzerain, le Baron de MORTAGNE au sujet de ce château que Pierre FOUCHER avait entouré de fortifications.
Le suzerain prétendait que le vassal ne pouvait fortifier son château, n'ayant le droit seigneurial de forteresse qu'avec son consentement.
Ce procès se termina par une transaction.

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Le Seigneur de MORTAGNE consentit le 9 novembre 1425, à ce que FOUCHER conserve les fortifications de son château sa vie durant, mais qu'à sa mort, elles devaient être démolies.
Elles ne le furent point puisque les Anglais assiégeant les Herbiers s'y heurtèrent.
Ils le ravagèrent plus tard, du GUESCLIN s'en empara et les chassa.
Après les FOUCHER, il passa à différentes familles.
Incendié à la Révolution, le 2 février 1794.
Après avoir été vendu comme Bien National à la famille AGERON, laquelle le revendit vers 1850 à un ancien aubergiste des Herbiers, Bordelais, qui le transforma en maison d'habitation.
Toutes les ouvertures actuelles furent faites à cette époque.
Ses héritiers le revendirent en 1980 à la municipalité herbretaise.

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6 avril 2020

Les trois âges du château féodal.

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On peut distinguer les grandes lignes suivantes :
Xème au XIIème siècle.

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- Le modèle de la demeure seigneuriale traditionnelle, entourée d'une enceinte, subsiste.
- Un fossé et une palissade protègent des bâtiments sur une levée de terre.
- Des bâtiments à usage domestique : écuries, grange, forge ...
- Une grande maison rectangulaire abritant au rez-de-chaussée les réserves et la cuisine, et à l'étage une grande salle, à la fois salle de séjour et lieu de réception.
La chambre, partie privée de la résidence, est située dans la même maison ou dans un bâtiment contigu.
- une chapelle.
- Une tour de garde permettant de surveiller les alentours.

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Le morcellement de l'Occident en châtellenies indépendantes et la multiplication des guerres favorisent la diffusion d'un type d'ouvrages plus défensif : la motte féodale.
C'est une butte artificielle en terre (jusqu'à 100 m de diamètre à la base et 20 m de hauteur), de forme conique, la plupart du temps entourée par un fossé.

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Un donjon, tour quadrangulaire en bois, ainsi qu'une palissade, couronnent le sommet de la motte, reliée à l'extérieur, par-delà le fossé, par une passerelle.
Ces caractéristiques expliquent que le château apparaisse d'abord dans le nord de la France (Flandre, Normandie), où le relief de plaine rend nécessaire la construction de buttes artificielles, et où la présence de forêts et l'humidité des sols permettent l'entassement de la terre et la construction de bâtiments en bois.
Parfois, la motte féodale unit les fonctions militaire et résidentielle.
Dès lors, on y retrouve les caractéristiques de la demeure seigneuriale.
Les bâtiments de service sont rejetés dans une basse-cour située en contrebas de la motte, et protégée par une deuxième enceinte et d'un fossé.

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De grands donjons résidentiels en pierre apparaissent dès le Xème siècle, en même temps que le donjon à motte.
Fin XIIe siècle seconde moitié XIVe s.
La pierre supplante le bois.
Également les étages sont voûtés pour éviter les incendies.
L'ancienne enceinte de la basse-cour est renforcée par la multiplication des tours circulaires (forme adoptée pour faciliter la défense) et l'édification de murs crénelés (les courtines).
Plusieurs cercles de lices (cours) et de murailles peuvent s'ajouter autour du donjon.
Le donjon, qui se distingue des autres tours par sa hauteur, est le plus souvent adossé aux courtines.
Il est parfois supprimé, en tous cas de plus en plus souvent, en raison de son manque de confort, déserté par le seigneur qui installe son logis dans la cour, contre la muraille.
Les logis et les bâtiments de service s'adossent aux courtines, à l'intérieur de la cour.

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La solidité des fortifications entraîne de longs sièges.
C'est le tarissement du ravitaillement, plus que les assauts, qui entraîne la reddition d'un château.
XIVe - XVe siècles.
L'emploi d'échelles dans les assauts et l'apparition de l'artillerie amènent les architectes à surélever les courtines.
Un chemin de ronde continu parcourt l'enceinte, tandis que les couvertures en tuile du sommet des tours laissent la place à des terrasses où peut prendre place l'artillerie.
De petites tourelles surélevées, couvertes d'un toit en poivrière, rehaussent encore les tours.
La partie basse du château est percée d'archères.
En ces temps troublés de la Guerre de Cent ans, le donjon redevient le refuge du seigneur et de sa famille.
Mais la forme carrée, plus adaptée à l'habitation, domine désormais dans sa construction.
Les courtines elles aussi abritent peu à peu aussi des appartements.

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A la fin du XV' siècle, la fonction résidentielle du château prend de plus en plus d'importance.
Le confort gagne peu à peu.
Grands escaliers à vis, appartements reliés par des galeries, jardins.
Les tirs tendus de l'artillerie rendant caduques les techniques de défense employées dans les châteaux forts, le château perd sa fonction militaire pour n'être plus qu'une résidence noble.

6 janvier 2020

Nous sommes vers l'an 970

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Partout dans le royaume de Francia occidentalis, où Hugues Capet s'apprête à détrôner la dynastie déclinante des Carolingiens, commencent à s'élever, sur des mottes de terre surélevées à dessein, de hautes tours en bois, ancêtres des "forts châteaux".
Avant de parler plus en détail, dans de prochains numéros, de ces châteaux et des gens qui les habitent, peut-être est-il bon de rappeler dans quelles circonstances ils ont été construits.

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En effet, même si l'approche de l'An Mil ne provoque sans doute pas la frayeur souvent décrite, nous sommes à l'une des époques les plus troublées (mais surtout la plus mal connue) de notre histoire.
Depuis plus d'un siècle déjà, l'Empire de Charlemagne n'existe plus.
Plusieurs royaumes l'ont remplacé, dont les principaux sont la Francie et la Germanie.
Or, en ces IXème et Xème siècles, ces royaumes sont la proie de peuples pillards.
Au siècle précédent et au début de ce siècle, les Normands, les hommes du nord, ont régulièrement remonté la Seine et la Loire, pillé de nombreuses villes, dont Paris et Nantes.

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A partir de l'île batailleuse, face au Mont-Glonne, qui ne s'appelle pas encore St-Florent-Ie­Vieil, ils ont lancé de nombreuses expéditions vers les terres alentour.
Dans le midi, les Sarrasins, depuis longtemps maîtres de l'Afrique et de l'Espagne, conquérants récents de la Sicile, exercent leurs activités de pirates sur les côtes de la Provence.
Enfin, depuis quelques années, les Hongrois, descendants des Huns, ravagent à leur tour les campagnes de l'est de la France.
Contre ces attaques, le pouvoir royal, en Francie, ne tente pas grand chose.
Les rois carolingiens préfèrent guerroyer en Lorraine ou en Italie, jadis tentés par le rêve chimérique de la restauration de l'empire de Charlemagne, aujourd'hui réduits à défendre leur royaume contre le roi de Germanie.

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En 888 déjà, pendant que le comte de Paris, Eudes, s'acharnait à défendre sa ville contre les Normands, le roi Charles le Gros s'était contenté d'acheter leur départ : pas fous, les Normands sont revenus.
Bientôt, devant l'impuissance des rois, les grands aristocrates se taillent des principautés qu'ils défendent contre les incursions.
Parmi eux, dans les premières décennies du Xème siècle, Hugues le Grand entre Loire et Seine, les comtes Guillaume en Poitou, et jusqu'à Rollon, le chef viking, qu'à défaut de le vaincre le roi Charles le Simple a installé à l'embouchure de la Seine pour en assurer la défense.

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Mais le morcellement du royaume ne s'arrête pas là.
Les grands se sont entourés depuis longtemps d'une clientèle de soldats, à qui ils fournissent, en échange du service militaire et de leur fidélité, nourriture, biens et protection.
Ces vassaux, en échange de leurs services, reçoivent en fief des terres d'où ils tirent leurs subsistances.
Ce sont eux les constructeurs des châteaux forts, qu'ils bâtissent sur les terres qu'ils ont reçues, à la demande de leur suzerain ou sur leur propre initiative, lorsqu'ils deviennent à leur tour quasiment indépendants.

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Car, vers l'An Mil, l'anarchie est telle que les princes eux-mêmes n'ont plus toujours l'autorité nécessaire pour faire respecter l'ordre dans les campagnes.
Alors, la défense que les paysans ne trouvent plus au plus haut niveau, c'est au niveau local qu'ils vont la chercher, auprès des petits seigneurs.
A leur tour, ceux-ci accordent leur protection aux paysans d'un ou plusieurs villages, en échange de taxes et de corvées qui les font vivre, leur permettent d'acheter leurs armes ... et d'agrandir leurs châteaux.
Ils deviennent rapidement les seuls maîtres, exercent la justice, perçoivent les impôts, font la guerre aux envahisseurs et aux brigands, toutes tâches que le roi impuissant ne peut plus accomplir que sur un petit domaine, loin d'ici, entre Paris et Orléans.

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Paradoxalement, ces petits seigneurs, batailleurs le plus souvent, pillards aussi, bandits de grand chemin parfois, qui vivent en grande partie par et pour la guerre, deviennent pour un temps les derniers représentants de la puissance publique, tandis que leur château devient le seul refuge du petit peuple.

1 mars 2019

SAINT-PHILBERT.*

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C'était il y a 1200 ans !
L'histoire nous est contée par un texte très ancien, la Vita Sancti Filiberti (Vie de St Philbert) écrite au VIIème siècle, sans doute par un moine anonyme de Jumièges, et réécrite par un moine de Noirmoutier appelé ERMENTAIRE vers 853-854.
L'orthographe exacte serait FILIBERT, selon les premiers textes connus.
Mais cette écriture a varié suivant l'humeur des copistes, ou les traditions régionales :
FILBERT - PHILIBERT - PHILBERT - PHILEBERT - PHLIBERT - PHLIBART - PHILIBART.
Dans l'ouest de la France (Anjou, Normandie, Poitou et Vendée) on dit plus volontiers : PHILBERT.
On attribue à son nom une origine germanique qui signifie : "Le très brillant".
Philbert est né à EAUZE (Gers), capitale de l'Aquitaine au temps des rois mérovingiens, vers l'an 616.
Il était fils d'un haut fonctionnaire royal qui s'appelait Philibaud.
De sa mère l'histoire n'a pas retenu le nom.
Son père fut nommé Evêque d'Aire (Landes) à la demande des habitants, en l'an 820.
On en déduit qu'il était alors veuf, et donc que PHILBERT connut à peine sa mère.

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A 15 ans, on le destine à une carrière administrative, et PHILBERT s'en va à la Cour du Roi.
La Cour de DAGOBERT est alors fastueuse.
Elle est le creuset d'idées bouillonnantes en quête de renouveau de la société franque.
Les extrêmes s'y côtoient, hommes rudes et brutaux comme EBROIN, gens pieux et instruits comme St ELOI. 
Très vite, PHILBERT se lie d'amitié avec WANDRILLE et OUEN (l'un devint Abbé, et l'autre Evêque de Rouen)
Au bout de 5 ans, il renonça aux fastes de la Cour pour devenir moine à son tour.
Il rentre alors au monastère de REBAIS (Seine-et-Marne) où il va passer 15 ans avant d'en devenir le Père Abbé, en 650.
C'est alors qu'il voyage beaucoup d'une abbaye à l'autre en France, Italie, Bourgogne.
Il va faire "provision d'expérience", non seulement à la recherche de la règle idéale pour ses futurs monastères, mais aussi en observant attentivement les réalités sociales, politiques et économiques de son temps.

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C'est une époque où la vie monastique fleurit.
Les abbayes deviennent des hauts-lieux non seulement de la recherche de Dieu, mais aussi du travail intellectuel et manuel.
Elles ont un fort impact sur les populations qu'elles évangélisent, instruisent et soignent.
En 654, PHILBERT fonde lui-même sa propre abbaye, dans une boucle de la Seine, à JUMIEGES, dans la province de Normandie qui s'appelait alors la NEUSTRIE.
L'importance des ruines actuelles de cette abbaye donne une idée de ce que dut être son rayonnement, quand on pense qu'elle fut capable d'accueillir jusqu'à 900 moines à la fin du VII' siècle.
Poursuivi par la haine du Maire du Palais EBROIN, à qui il avait dit ses quatre vérités, PHILBERT fut d'abord emprisonné à Rouen, puis chassé, interdit de séjour ,à Jumièges.
Il trouve asile alors, près de l'Évêque de Poitiers ANSOALD, qui lui confie l'île d'HERIO (Noirmoutier) en 675, avec quelques possessions intéressantes sur la côte :
AMPENNUM (Beauvoir-sur­Mer) et DEAS (St-Philbert-de-Grand-Lieu).
Mais à Noirmoutier, il n'arrive pas dans un endroit désert.

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Il existait déjà de petites communautés avec village, chapelle et nécropole (aux lieux dits actuellement St-Hilaire et St-André) et même une activité de sauniers à Luzéronde.
Dans cette île, il va fonder un nouveau monastère, certes moins grandiose que celui de Jumièges, mais dont le rayonnement sera tout de même très important.
Regain d'évangélisation des habitants, protection contre la mer (avec de nouvelles digues), utilisation de la mer (développement des marais salants, du commerce maritime et fluvial).
Cet homme extraordinaire PHILBERT, à la fois moine retiré du monde, priant dans la solitude des forêts, ou près des rochers sur le rivage, fut en même temps homme de son temps, très impliqué dans la vie économique et le commerce, plantant ses monastères en des lieux stratégiques.
Evincé de l'estuaire de la Seine, il se remet au travail dans l'estuaire de la Loire.

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Au bout de 10 ans, PHILBERT rendit son âme à Dieu, au milieu de ses moines et du peuple de Noirmoutier, le 20 août 685 (ou 687- 688).
Aussitôt il devint SAINT PHILBERT, canonisé par la voix populaire.
De suite, il fait l'objet d'un culte public qui se propage rapidement, de la Bretagne à la Gascogne.
Aujourd'hui 25 diocèses de France célèbrent solennellement sa fête.
Plus de 50 églises lui sont officiellement dédiées et, dans combien d'autres innombrables, des statues, des vitraux, des peintures attestent la vénération des fidèles.
Des communes même portent son nom.
En Vendée, St-Philbert-de-Bouaine et St-­Philbert-du-Pont-Charrault.
Des abbayes lui doivent un nouveau rayonnement comme Luçon et St­Michel-en-l'Herm.
Au lendemain de sa mort les miracles commencent.

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Les malades arrivent, toujours plus nombreux avec, parmi eux, beaucoup d'enfants et de femmes.
Les miracles n'en finissent pas de se succéder et de se multiplier.
La Vita Sancti Filiberti est intarissable sur ce sujet.
Au IXème siècle les NORMANDS arrivent.
L'abbaye de Noirmoutier est parmi les plus exposées. ERMENTAIRE écrit :
"Ces barbares s'abattaient souvent sur le port de l'île, se conduisaient comme des gens féroces et dévastaient tout.
Les habitants, suivant l'exemple de leur seigneur, préfèrent s'enfuir plutôt que de courir le risque d'une extermination".
On essaye bien de fortifier l'abbaye.
Déjà on organise une situation de repli dans le monastère de DEAS (St-Philbert-de-Grand­lieu).
Mais le péril grandit d'année en année, toujours à la belle saison, là où la mer est la plus calme.

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Aussi, en juin 836, la décision est prise, et le corps de SAINT PHILBERT quitte l'île de Noirmoutier où il reposait depuis 150 ans.
Le lourd sarcophage de 2 tonnes, en marbre bleu des Pyrénées, va s'acheminer, par AMPENNUM (Beauvoir-sur-Mer) jusqu'à DEAS.
Là il fallut modifier l'église monastique et lui adjoindre une crypte pour contenir le Saint Tombeau.
Les reliques de SAINT PHILBERT vont reposer tranquillement dans l'abbatiale carolingienne pendant 22 ans.
Puis il fallut fuir à nouveau.
Dès 846, la communauté part à Cunault, domaine royal concédé par Charles-le-Chauve, en laissant les reliques à Déas, adroitement camouflées.
Mais en 858, perdant tout espoir de retourner à Noirmoutier, ils décident d'aller chercher les reliques.

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Lors, on laissa sur place le lourd et encombrant sarcophage (qui s'y trouve toujours d'ailleurs), on plaça les ossements du SAINT dans une épaisse enveloppe de cuir, et furtivement on les achemina au petit monastère de Cunault, possession désormais de la communauté.
Mais Cunault était trop proche de l'océan, et constituait une proie facile pour les NORMANDS, qui remontaient de plus en plus haut sur la Loire, toujours prêts à piller les monastères.
Aussi, 4 ans plus tard, les moines vont fuir à nouveau, avec leurs précieuses reliques, avec toujours beaucoup de miracles, chemin faisant.
Ils vont arriver en 862 à MESSAY, une de leurs possessions.
Ils vont y rester 9 ans.
La communauté des moines de SAINT-PHILBERT ne se sent toujours pas en sûreté définitive, et les incursions normandes commencent à rendre le séjour en Poitou intenable.

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Aussi, toujours dans l'espoir d'un refuge stable, l'Abbé GEILON, qui dirige alors la communauté, donne l'ordre à ses religieux de se remettre, une 4ème fois, en route d'exil, toujours accompagnés des reliques de leur fondateur SAINT PHILBERT.
Ils aboutissent cette fois en Auvergne, à l'abbaye de SAINT-POURCAIN-SUR­SIOULE, en 871.
Ils sont désormais à l'abri des invasions Barbares.
Cependant, ils n'y resteront que peu de temps.
L'Abbé GEILON, en effet, avait de grandes ambitions pour sa communauté.
C'est pourquoi il se fait concéder, par Charles-le-Chauve, le 19 mars 875, le territoire de TOURNUS.
Le Roi, "donne à perpétuité à la Sainte Vierge, à Saint Filibert, illustre confesseur du Christ, comme aussi à l'Abbé GEILON et à sa congrégation errante ... l'abbaye de Saint Valérien, le château de Tournus, la ville de Tournus, avec tous ses habitants et tout ce qui en dépend ... ".
Aussitôt les moines prirent possession de leur nouveau domaine, le 14 mai 875 et y déposèrent définitivement les précieuses reliques de SAINT-PHILBERT, où elles sont toujours.

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L'exode aura duré près de 40 ans.

29 mars 2019

L'affiche *

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L'Affiche naquit au XVème siècle grâce à l'invention de l'imprimerie.
La plus ancienne affiche "placardée" (car son ancêtre, écrit à la main, s'appelait un "placard") en France date de 1482 et annonçait le "Pardon de Notre-Dame de Reims".

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L'affiche devint un art au XIXème siècle, illustrant notamment des spectacles avec Toulouse-Lautrec, puis un média de communication et de vente au XXème siècle avec la publicité.

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7 juin 2019

La bière *

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La bière est réputée depuis l'Antiquité.
On la fabriquait à partir de malt (farine) d'orge ou de blé...
Les Sumériens lui consacraient une déesse, les Égyptiens l'offraient à leurs dieux, les Celtes et les Germains pensaient qu'elle apportait l'immortalité ...
Chez les Gaulois, elle devint la "cervoise" (en l'honneur de la déesse des moissons : Cérès) et la composition changea.

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On la fabriqua à partir de grains fermentés d'orge, de blé et de seigle.
Les invasions des Goths, au 5ème siècle, firent connaître aux pays du Nord, la fleur femelle du houblon qui augmente le taux d'alcool de la boisson et, bien sûr, la Gaule installa des houblonnières ... !
Au Moyen Âge, les plus grandes brasseries de bière étaient les monastères allemands (plus de 500 !) et ce fut Gambrinus (le Saint Patron des brasseurs) qui, tout en prêchant la Parole divine, répandit le breuvage en Europe avec un succès considérable et jamais démenti...

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2 août 2019

Le secourisme.*

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Les premiers secours aux blessés furent dispensés en 1597, à des soldats, lors du siège d'Amiens, sur ordre de Sully, le premier ministre d'Henri IV.
Louis XIV en fit une institution régulière.
La "Croix-Rouge", fut fondée par le Genevois Henri Dunant, après la bataille de Solférino (1859).
Sa première mission était d'assurer les soins à tous les blessés en temps de guerre.

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Son symbole est le drapeau suisse "inversé".
La "Croix Blanche", quant à elle, créée pour aider les blessés civils, ne s'organisa qu'en 1892 et un brevet de secouriste se développa.

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Nous connaissons la compétence des équipes de secouristes.
Mais nous souhaitons qu'elle ait à l'exercer le moins souvent possible !

13 septembre 2019

La carte postale *

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Les cartes postales furent créées en 1861 aux Etats-Unis par le papetier Lipman.
Elles n'étaient alors que de simples rectangles de carton blanc.
C'est un libraire-imprimeur Français de la Sarthe, Léon Besnardeau, qui lança les cartes illustrées durant la Guerre de 1870.
Elles étaient "patriotiques" et utilisées uniquement par les soldats afin d'écrire à leurs familles.

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Dès 1872, tout le pays utilisa des cartes postales.
Les premières comportant une photographie furent éditées à Marseille en 1891.
Ces cartes anciennes ou plus récentes sont devenues, en France, la passion de nombreux collectionneurs dépassant, semble-t-il, les "fous" de timbres ...

11 octobre 2019

Confiserie *

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La confiserie,c'est la cuisine du "sucre".
Elle date du Moyen-âge où les confiseurs apothicaires enrobaient de miel des graines d'anis, de coriandre ou de fenouil.
Ces sucreries, que l'on consommait la nuit, étaient appelées : "épices de chambre" et devaient purifier l'haleine et favoriser la digestion.

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Depuis le XVIIIe siècle, la confiserie concerne la fabrication de différentes friandises sucrées, essentiellement les bonbons (deux fois "bons") dont il existe des centaines de variétés parmi lesquelles le "caramel".

26 octobre 2020

Les moulins en Vendée.*

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Dès notre plus jeune âge, les moulins sont ancrés dans notre imaginaire et figurent dans des contes célèbres, comme ceux de Perrault "Le chat botté" ou d'Andersen "Le moulin du diable".
Les moulins sont emblématiques de l'histoire de Vendée Vallée, et sont tout particulièrement choyés.
Calmes et platoniques, les moulins à vent constituent le symbole de ce petit patrimoine qui a su traverser les siècles.

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Discrets, ils culminent souvent sur les promontoires les plus hauts du paysage, comme au Mont des Alouettes, sur les hauteurs des Herbiers.
Synonyme d'une activité rurale agricole riche, les moulins à vent servaient à moudre le grain pour le transformer en farine.
Durant la Guerre de Vendée, les paysans dispersés dans le bocage avaient besoin de communiquer entre eux.
Pourquoi ne pas utiliser les moulins ?

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Les meuniers envoyaient des messages de colline en colline en orientant les ailes des moulins selon un code avec quatre types de messages.
Danger proche, danger passé, rassemblement et repos.

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Cet usage leur a valu une destruction massive par les républicains menés par Turreau en octobre 1793.

24 mai 2019

LE SANCTUAIRE de la Salette

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Aménagé sur le coteau qui domine le cours de la Petite Maine, le Sanctuaire de la Salette à La Rabatelière, constitue un ensemble de constructions insolites qui a marqué la vie paroissiale de la fin du XIXème siècle.

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En réponse à la politique anticléricale menée en France à partir de 1879, on assiste en Vendée à une vague de reconstructions d'églises et d'édifications de lieux de piété.

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C'est sous la houlette de l'Abbé Hillairet que s'élève un des lieux de pèlerinage les plus originaux du département.

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Fervent dévot à la Vierge, Hillairet a souhaité suggérer ici l'apparition de Marie à deux Jeunes bergers sur la montagne de la Salette, dans les Alpes, en 1846.

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Les différents monuments le rosaire, la tour, la chapelle et les multiples statues, constituent un élément pittoresque essentiel du patrimoine départemental et ne manque pas de surprendre tant par les matériaux employés, le schiste local et la brique, que par le programme architectural développé.

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26 avril 2019

Mouchamps et Georges CLEMENCEAU (1841-1929)

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MOUCHAMPS est une petite cité de caractère classée "Petites cités de caractère".
Le village de Mouchamps est juché sur un escarpement rocheux qui domine la sinueuse rivière du Petit Lay.

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Ici, tout est mis en œuvre pour garder le caractère pittoresque du vieux bourg.
Plantations en pieds de murs, ruelles escarpées, chaussées typiques et coteaux aménagés.
A l'abri des regards, découvrez le Colombier, lieu de mémoire incontournable où repose le "Tigre" Georges Clemenceau.

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Depuis plusieurs générations, les Clemenceau possédaient un domaine sur la commune de Mouchamps.
C'est dans le bois du Colombier que Georges Clemenceau repose auprès de son père.
Né en 1841 en Vendée, à Mouilleron-en-Pareds, il passe son enfance à l'Aubraie à Féole.

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"L'obstination têtue" était de ces vertus qu'il revendiquait de ses racines vendéennes.
Médecin, journaliste, homme politique, il est Président du Conseil de 1906 à 1909, puis de 1917 à 1919.
L'histoire a retenu son action décisive pour la victoire lors de la Première Guerre Mondiale.

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En 1929, il a choisi Mouchamps comme dernière demeure.
C'est là, auprès de son père, à qui il vouait une admiration sans borne, qu'il souhaitait être inhumé.

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Il avait, par avance, réglé tous les détails de ses obsèques, refusant des funérailles nationales.
Comme le rappelle le panneau qui mène à sa sépulture, on peut être surpris d'une telle simplicité.

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Seule une copie de la déesse Athéna, œuvre de son ami sculpteur Sicard, surplombe les deux sépultures jumelles.

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27 septembre 2019

Mallièvre

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Ancienne cité de tisserands, surprend par ses maisons de Maîtres et ses jardins accrochés aux coteaux.
Le plus petit village de Vendée a de quoi séduire eaux vives, vieilles pierres et forte identité sont racontées au fil d'un parcours passionnant.
Depuis quelques millénaires, Mallièvre file le parfait amour avec la Sèvre Nantaise qui bouillonne à ses pieds.

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Grâce à elle, les habitants se sont tournés vers l'artisanat et notamment le textile, tradition choletaise à quelques kilomètres.

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Les maisons sans fondation, construites à même le rocher, abritaient chacune un métier à tisser.
C'est cette activité qui a donné au village une harmonie architecturale restaurée avec soin.

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Mallièvre intègre le réseau des "Petites Cités de Caractères" et les tisserands ont cédé leurs places aux artistes qui animent durant l'été, ce village au charme indéniable.

8 novembre 2019

SAINT-LAURENT-SUR-SÈVRE

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Ville Sainte de Vendée, son histoire est entièrement liée à celle du Père de Montfort, dont le tombeau se trouve dans la basilique, là-même où le Pape Jean­-Paul II est venu se recueillir en 1996.

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La ville célèbre cette année le 300ème anniversaire de la mort de Saint Louis­Marie Grignon de Montfort, l'apôtre de la Vendée, fondateur de la congrégation des Filles de la Sagesse (1703).

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Cette spécificité à donné à ce village cinq églises, chapelles et oratoires.

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Situé au centre de la Vendée, Saint-Laurent­sur-Sèvre est considéré comme sa capitale religieuse.

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Avant d'être Basilique, l'église paroissiale a connu plusieurs étapes.
Au XIe siècle la première église construite dans le style roman, a été dédiée à Saint LAURENT en raison des reliques du diacre martyr que possédait la paroisse.

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Le 28 avril 1716, le père de Montfort meurt à St.Laurent.
Dès le lendemain, il est enterré dans l'église paroissiale sous l'autel de la Vierge, selon son désir.

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Dès l'annonce de la mort du missionnaire, les pèlerins affluents, les communautés religieuses qu'il a fondées organisent des pèlerinages.

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A la fin du XIXe siècle, entre 1889-1892 une nouvelle église paroissiale voit le jour autour du tombeau de Montfort pour répondre aux exigences des pèlerinages.
De 1938 à 1947, sous l'impulsion des Pères THEBAULT et LOGEAIS l'église prend le visage que nous lui connaissons aujourd'hui.

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Le 25 août 1963, elle est consacrée et érigée au titre de Basilique mineure.

16 août 2019

Le clocher de Saint-­Michel-­Mont-Mercure

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A 290 mètres d'altitude, du parvis de l'église et du haut du clocher, quel panorama.
Le point culminant de la Vendée se situe à Saint-Michel-Mont-Mercure, commune au cœur de Vendée Vallée, entre Pouzauges et Les Herbiers.

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Du haut de la tour de 42 mètres surplombant l'église, les plus courageux gravissent les 194 marches et arrivent au pied de la statue de l'archange Saint-Michel, terrassant le dragon et dominant de sa couleur or étincelante le département et ceux limitrophes.

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La statue de l'Archange Saint-Michel, réalisée à la fin du XIXème siècle en cuivre martelé, est la réplique exacte de celle installée sur la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon.

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Elle mesure 8,66 m et pèse 1200 kg avec des ailes de 2,30 mètres.
Point culminant de la Vendée, elle veille depuis 1897 sur la commune et sur le département.

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Descendu en novembre 2012, l'Archange a été entièrement rénové, recouvert de feuilles d'or et hissé de nouveau sur le clocher en septembre 2013.

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Près de 10 000 personnes sont venues assister à l'événement.
Une visite du sommet de la Vendée à ne pas manquer.

25 octobre 2019

Tiffauges

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Les murs des châteaux-forts racontent l'histoire de Vendée Vallée, vous invitant à un voyage dans le temps, à l'époque du Moyen Âge.
Suivez les traces de Gilles de Rais au Château de Tiffauges, une histoire fascinante et mystérieuse du Seigneur du lieu, dit, dit Barbe Bleue.
De ses épouses successives, nul ne savait ce qu'elles étaient devenues, jusqu'à ce que sa dernière épouse découvre dans un cabinet fermé à clé les cadavres de celles-ci.

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Lorsque Barbe Bleue sut qu'elle connaissait la vérité, il voulut alors l'enfermer à son tour, mais fort heureusement ses 2 frères vinrent à son secours et le tuèrent d'un coup d'épée.
Ce personnage de Barbe Bleue, imaginé par Charles Perrault pour un de ses contes, est inspiré de Gilles de Rais, véritable grand seigneur des Marches de Bretagne, héros de la guerre de Cent-Ans au côté de Jeanne d'Arc.

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C'est un des principaux bâtisseurs de la forteresse de Tiffauges au XVème siècle, il est réputé pour y faire des expériences étranges et surnaturelles, telles que l'alchimie et la sorcellerie, ce qui ne manquait pas d'effrayer la population.

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Aujourd'hui les enfants n'ont plus rien à craindre au Château de Tiffauges.
Au contraire, on conte la légende de Barbe Bleue, mais dans un théâtre d'ombres à vocation uniquement poétique.

21 juin 2019

"VENDEE ! PAYS DES MISSIONS DE MONTFORT !"

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Son nom retentit dans la nuit du Puy du Fou.
Il n'est pas Vendéen.
Il est né en Ille-et-Vilaine, à Montfort-sur-Meu.
Enfant de la campagne bretonne, il a grandi au village d'Iffendic (35750), dans une famille plus riche d'enfants que d'écus.
A douze ans, il a pris le chemin de Rennes pour aller étudier au collège des Jésuites.
Brillant élève, il apprend le latin, le grec, il excelle en dessin, en peinture, en poésie.
On remarque surtout sa piété, son silence recueilli, son amour de la Vierge, sa tendresse pour les pauvres.
Un jour qu'il prie devant Notre-Dame des Miracles, une illumination intérieure confirme l'inspiration déjà germée en son cœur.
Il sera prêtre et missionnaire.
Il donnera sa vie à Jésus-Christ et à l'évangélisation de ses frères.
Une bourse, un habit neuf, de bons souliers et le voici sur la route, à pied, vers Paris et le séminaire de Saint-Sulpice.
Au premier pont, sur la Vilaine, un mendiant se présente à lui.
Montfort lui donne sa bourse.
Plus loin, un pauvre à nouveau le sollicite.
Le jeune homme lui offre son habit neuf.
Au troisième qui surgit, que donner encore ?
Montfort n'hésite pas.
Il se dépouille de ses vêtements et les échange contre les haillons du miséreux.
Puis, tout heureux, il poursuit son chemin.

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C'est en cet équipage qu'il arrive dans la capitale.
Il n'est pas Vendéen d'acculturation.
Sa formation "Jésuite", ses études théologiques à St-Sulpice lui ouvrent des possibilités diverses.
Sitôt ordonné prêtre, il ne rêve pourtant que d'aller catéchiser les "pauvres des campagnes", alors si démunis, et de missionner parmi eux.
On l'envoie à Nantes, il passe à Poitiers.
On l'appelle à Paris.
Son goût pour l'indigence et les indigents, son zèle à introduire des réformes, son style de vie "à la Providence" choquent et scandalisent les gens installés.
Des évêques même, prévenus contre lui, le chassent de leur diocèse.
"Je suis, dit-il, comme une balle dans un jeu de paume, on ne l'a pas sitôt poussée d'un côté qu'on la pousse de l'autre, en la frappant durement".
Adieu, Rennes... Adieu, Poitiers... Adieu Nantes... Adieu, Paris...
Quelle est donc sa voie ?
Il va la découvrir à Rome, près du Pape Clément XI.
Il lui fait part de son désir des missions lointaines.
Mais non !
"Vous avez, Monsieur, en France, un assez grand champ pour exercer votre zèle".
C'est la parole du Vicaire de Jésus-Christ.
C'est pour Montfort la parole de Dieu.
De 1706 à 1716, il va missionner dans 'l'Ouest de la France.
En 1712, il se fixe un temps dans le diocèse de La Rochelle, dont fait partie à l'époque, le bocage vendéen.
L'évêque de La Rochelle, Mgr de Champflour, est pour Montfort un protecteur et un ami.
Il lui confie plusieurs missions dans les paroisses de sa ville épiscopale et de son diocèse.
Alors, le missionnaire sillonne l'Aunis, le Bressuirais, la Vendée.
Il prêche à La Garnache, à Saint-Hilaire-de-Loulay, à Luçon, à l'île d'Yeu, à Sallertaine, à St-Christophe-du-Ligneron, à Esnandes, à Courçon, à Bressuire, à La Séguinière, à Roussay, à Saint-Amand, à Fontenay-le-Comte, à Mervent, à Vouvant, à Villiers-en-Plaine, etc.

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Il est passé, sans doute, au Puy du Fou...
La forêt de Mervent charme son attrait pour la nature et pour la solitude.
D'une grotte, il fait son ermitage.
Il s'y livre à la prière.
Il y trouve le bonheur.
Il y entend : "L'éloquent silence des rochers et des forêts qui ne prêchent que paix, qui ne respirent qu'innocence".
Il y goûte "une paix profonde".
Le granit breton a fait alliance avec les rochers du bocage.
L'alliance est scellée dans la mort.
A quarante ans, Montfort est épuisé...
Épuisé par le travail, les longues marches, les jeûnes et les veilles, les dures mortifications qu'il s'inflige.
En avril 1716, il arrive à St-Laurent­-sur-Sèvre, miné par la fièvre.
Toujours ardent, il y commence la mission.
Son dernier effort, c'est le dernier sermon qu'il y prêche, sur la douceur de Jésus.
Il doit s'aliter.
C'est dans une chambre d'auberge, exiguë et misérable, qu'il rend le dernier soupir, au milieu des gens du bourg qui veulent tous, à leur tour, recevoir sa bénédiction.
Allons, mes chers amis, Allons en Paradis.
Quoi qu'on gagne en ces lieux, Le Paradis vaut mieux.
Cette strophe d'un de ses cantiques est son dernier message.
Il n'est pas Vendéen, mais la Vendée garde son tombeau.
Selon une ancienne tradition, reprise il y a quelques années.
Un pèlerinage annuel (le second dimanche d'octobre) rassemble les gens de la région dans la basilique de Saint-Laurent.

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Il n'appartient pas à la Vendée.
Canonisé par Pie XII en 1947, il appartient désormais à l'Eglise universelle.
Ses livres, ses cantiques, les récits de sa vie sont à tous ceux qui veulent le découvrir.
Son esprit se survit en ses fils et ses filles.
- Pères et Frères Montfortains, Filles de la Sagesse, Frères de Saint-Gabriel, dont les maisons bordent la Sèvre, dont les clochers émergent des coteaux qui en longent le cours.
- Pères, Frères et Sœurs dispersés à travers le monde.
- Pères, Frères et Sœurs de toutes races, en tous les continents.
Il n'appartient pas à la Vendée.
Mais la Vendée lui appartient depuis qu'elle l'a reçu, depuis qu'elle a reçu son dernier souffle.
"VENDEE - PAYS DES MISSIONS DE MONTFORT"
- Pays évangélisé par lui et par ses fils.
- Pays qui lui a donné tant de ses enfants.
- Pays qui a suivi ses consignes, au temps des violences et de la persécution religieuse.
- Pays qui a reçu de lui un héritage spirituel.
Dans la nuit du Puy du Fou, la Vendée, fidèle, a redit son nom.
Puisse-t-elle garder son message !

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