La Gaule
Notre pays fut conquis par Jules César (-100 à -44) en 52 av. J.-C. après sa victoire sur Vercingétorix (-82 à -46) à Alésia.
Il fut divisé en 4 provinces : la Belgique, la Lugdunaise (autour de la capitale des Gaules, Lugdunum, la future Lyon), l'Aquitaine et la Narbonnaise.
La Gaule devint la plus riche région de l'Empire.
Elle fournissait les vins, le blé, le chanvre, le sel, le fer (extrait dans les Pyrénées).
Les artisans fabriquaient des produits très appréciés : des vêtements, des poteries, des objets de fer et de verre, du savon ...
Et aussi grâce à leurs qualités exceptionnelles de menuisiers, et des charrues… et des tonneaux dont ils étaient les inventeurs.
La chasse au faucon
Par un bel après-midi d'automne, le pont-levis du château du Puy du Fou s'abaissa et la cavalcade de chasse descendit au galop les rampes de la colline pour s'enfoncer dans la forêt.
Le seigneur René et la Dame Adelis chevauchaient en tête.
Suivaient les fauconniers maintenant fermement les bâtons où perchaient les oiseaux de la proie, la tête encapuchonnée.
Les lévriers fermaient le cortège dans un indescriptible vacarme d'abois et de gémissements impatients.
La cavalcade suivit un chemin creux, s'arrêta dans une vaste clairière et attendit... il fallait que les chiens rabattent le gibier.
Bientôt on entendit leurs aboiements...
Quelques faisans s'envolèrent...
Le premier faucon fut lancé.
Il partit comme un trait, rasa le sol ensuite s'éleva brusquement et fondit au milieu de la bande effarée qu'il dispersa.
Il revint à l'appel du dresseur, sa proie entre les griffes.
Au même instant des canards sauvages s'enfuirent des roseaux du marécage ; des vols de cailles, d'alouettes et de perdrix descendirent des coteaux voisins.
D'autres faucons furent délivrés.
Les uns décrivaient un grand cercle qui allait se rétrécissant.
Ils semblaient enlacer leur victime avant de l'atteindre.
D'autres s'élevaient dans la nue, s'abattaient comme une pierre sur leur proie, lui plantaient leur bec crochu dans la tête et l'étouffaient dans leurs serres.
Les grands lévriers, accourus de toutes parts, aidaient à la capture, happant le gibier que les valets s'empressaient de disputer à leur voracité.
Un déluge de plumes multicolores et de gouttes de sang pleuvait sur les chasseurs.
C'était un massacre d'oiseaux de toute espèce.
Au passage d'un vol de ramiers, Dame Adelis lâcha son émerillon favori.
Il les rejoignit sans peine et les déchira du bec et de l'ongle Il n'en laissa échapper aucun... !
Les plumes blanches volaient au vent comme des flocons dans une tourmente de neige...
Les heures passaient...
Les vols devenaient plus rares.
Le Seigneur René donna le signal de la retraite.
Les faucons sur leur perchoir reprirent leur capuchon.
Mais, soudain, les jambes pendantes, le cou replié en arrière, un superbe héron s'éleva au-dessus de la mare...
Le faucon gerfaut du Comte n'avait pas pris part à la chasse.
Il était resté sur le poing ganté de son maître, comme dédaigneux du maigre gibier qui jonchait le sol.
Il se réservait pour une plus noble lutte... !
Le héron, battant l'air de ses ailes puissantes, passa au-dessus des chasseurs, monta dans la nue, monta jusqu'à ce qu'il ne fût plus qu'un point dans l'espace.
Son apparition avait suspendu les préparatifs de départ.
Tous les regards se tournèrent vers le Seigneur...
Il répondit à l'attente générale et s'empressa d'ôter le chaperon du gerfaut.
Debout sur le poignet du Comte penchant de côté et d'autre sa tête inquiète, fouillant de ses yeux noirs et vifs tous les points de l'horizon, le rapace hésita un moment.
Soudain, il s'élança à tire-d'aile et fendit l'espace en direction des coteaux.
La cavalcade le suivit...
Toutes les têtes étaient levées, tous les regards sondaient l'immensité déserte et uniformément bleue.
Enfin, deux points noirs apparurent comme deux billes se heurtant dans l'espace.
A cent pieds du sol, ce fut un duel acharné.
Le gerfaut s'éloignait, prenait du champ, puis le bec grand ouvert, les griffes tendues, il s'élançait sur le héron qui, d'un battement d'aile, remontait en l'air avec l'élasticité d'une balle et l'attaquant allait rouler dans le vide.
Parfois, l'oiseau de proie s'élevait et du sommet de l'azur plongeait droit sur le héron qui, dressant en l'air son long bec pointu, l'attendait, le forçait à dévier sa course pour ne pas être embroché par son propre élan.
Puis, ce furent de grands tournoiements, des enroulements sans fin.
Tous deux se mêlaient dans une valse furibonde où le gerfaut semblait toujours sur le point de l'emporter, mais où le héron puisait sans cesse de nouvelles forces.
Toute la chasse suivait les péripéties de la lutte, trépignait d'aise et criait :
"Bravo, gerfaut ! Courage ! Courage !"
Pourtant le combat touchait à sa fin.
Renversé sur le vent, le cou incliné sur ses ailes ouvertes, ses longues pattes en avant, l'échassier épuisé attendait la mort.
En un dernier assaut, les serres s'entrelacèrent et, dans un froissement de plumes mêlé de cris rauques, une lutte corps à corps s'engagea...
Tout à coup, le héron, une aile cassée et pendante, se détacha du gerfaut.
Le faucon, fier, joyeux, l'œil allumé, le plumage hérissé et tout souillé de sang, reprit place sur le poing du Comte.
Le vaincu, dans une courbe immense, alla tomber comme une masse dans la mare.
Les chiens s'élancèrent...
Mais soudain, dans un ultime sursaut, il disparut à longues enjambées derrière les coteaux...
La nuit approchait, il fallait rentrer...
On siffla les chiens.
La cavalcade de chasse regagna le château, abandonnant la poursuite et laissant au courageux héron une chance de survie, malgré ses cruelles blessures.
La Popina du Puy du Fou
Cinéscénie ... Au fil du spectacle du Puy du Fou. *
En regardant la foule immense qui envahit les allées des tribunes, on sent des gens heureux qui profitant d’un week-end, viennent se détendre dans ce petit coin de Vendée.
Eclats de rire, plaisanteries et sourires accompagnent la joie qu’ils éprouvent.
Le Puy du Fou, certains y viennent seulement parce qu’ils en ont entendu parler… et d’autres y reviennent…
Soudain, devant ces ruines, le visage des nouveaux change brusquement.
Tous se posent la même question :
"Mais que peuvent-ils faire de si bien avec ce château en ruine ?"
Pendant ce temps, les PUYFOLAIS pensent à autre chose : dans les villages, les enfants s’amusent, les jeunes discutent et les responsables, toujours d’un œil vigilant, vérifient costumes et plannings.
Du côté de la régie, un dernier essai et une dernière vérification.
C’est bon ! Tout est prêt !
Au parking, l’agitation continue : des voitures, toujours des voitures !
Comme à l’ordinaire, les guichets sont encombrés.
Mais c’est avec gentillesse, que les gens sont renseignés.
Et dans les tribunes, les vendeurs de livres d’images proposent inlassablement….
"Un souvenir du Pays du PUY DU FOU".
Tout cela dans la joie et dans la bonne humeur.
Puis le soir tombe.
Dans les gradins, les rires se sont tus.
L’impatience se fait ressentir.
Tout comme du côté des acteurs.
Quand enfin, la musique qui accompagne le marchand de quenouilles se fait entendre, tous savent que l’aventure" commence.
Le silence devient maître et déjà, chacun est plongé dans une atmosphère impénétrable et vit à sa façon le moment présent.
"Je n’ai jamais reçu de nom.
Ils m’appellent le vieux galopin.
Je ne me suis jamais perdu.
Ils m’appellent, le vieux cherche-pain"..
C’est reparti pour une nouvelle séance !
Après la foudroyante quintaine, place à l'accueil de François 1er, les enfants là encore s’en donnant véritablement à cœur joie, d’autres toujours au rythme de la musique rentrent dans leur village pour se préparer à la scène suivante, et cela sous les applaudissements du public.
C’est un vrai va et vient et l’aventure vendéenne se poursuit différemment.
En effet, la Révolution de 1793 éclate, plus redoutable que jamais.
Malgré cela, c’est sans doute l’instant où les acteurs vivent le plus passionnément le personnage qu’ils interprètent.
Les soldats se battent avec acharnement, les femmes crient en fuyant, et l’on sent la main des enfants se crisper plus fort sous les coups de feu.
Du côté des spectateurs, l’instant est aussi intense.
Certains sursautent, un peu surpris, et d’autres regardent avec des yeux fascinés…
Le passé resurgit et réveille des souvenirs enfouis.
Mais, la mémoire est plus forte que la douleur.
L’émotion dépasse la tristesse.
Et le temps passe, apportant de nouveaux espoirs.
La gaieté revient dans les cœurs et dans les esprits avec les fêtes.
Et toujours le défilé des acteurs qui rentrent aux vestiaires enfiler de nouveaux costumes.
Au fil du spectacle, on arrive à la scène où les gens n’applaudissent pas.
Celle des "Réfugiés des Ardennes", qui réveille la sensibilité de tous…
"Maman, pourquoi les avions ? La sirène ?".
Mais, comme à l’image du Puy du Fou, la joie revient inlassablement et les jets d’eau déjà accompagnés avec le ballet des danseuses,… annoncent le final.
Cette fois, les acteurs se retrouvent tous ensemble.
Et ce qui est formidable, c’est qu’après deux heures de spectacles, on retrouve le même entrain,… et la même gaieté !….
Alors, les spectateurs d’applaudir une dernière fois !
Les mots ne viennent pas pour définir un tel spectacle.
Même les mots les plus forts ne sont pas à la hauteur.
Perdus dans leurs pensées, revivant les temps forts fredonnant une musique, les spectateurs rentrent chez eux.
Demain, ils reparleront du Puy du Fou.
Et longtemps après encore.
Et peut-être reviendront-ils l’an prochain, car désormais, ils savent ce que l’on peut faire de si bien avec ce château en ruines.
L'interrogatoire du PRINCE DE TALMONT par BENOIT-LEVY
BENOIT-LEVY (Jules) Né à Paris en 1866.
Elève des Arts Décoratifs de Boulanger, Doucet et de Jules Lefebvre à l'Ecole des Beaux-arts.
Spécialisé dans les sujets militaires.
Expose aux Salons de 1894, 1897, 1900.
Plusieurs fois récompensé.
Huile sur toile, 1895 est d'une hauteur de 2,18m et une largeur 3,05m.
La signature et la date placées à gauche n'étant plus visibles lors de l'encadrement, elles ont été ultérieurement portées en bas à droite.
La toile représente l'intérieur d'une église, dans laquelle se déroule une scène sans le moindre rapport avec le caractère de l'édifice.
Un homme vêtu en paysan, presque vu de dos, fait face à quatre hommes en costume républicain rassemblés autour d'une table.
Par sa position derrière le bureau, son chapeau et surtout son attitude hiératique, le personnage central contraste étonnamment avec l'homme auquel il s'adresse.
Ce dernier, bras croisés et dont le chapeau gît à terre, adopte une attitude empreinte de noblesse.
La scène se déroule sous la surveillance de deux gardes républicains, tandis qu'au fond de la nef, un autre paysan assis semble attendre.
Le sujet traité fait référence à un événement précis, l'interrogatoire du prince de Talmont à Rennes le 2 janvier 1794.
J. Benoît-Lévy s'est manifestement attaché à restituer l'authenticité de la scène, dans ses détails et dans l'atmosphère générale.
En effet, lors de son exposition au Salon de 1895, cette oeuvre était accompagnée d'une légende :
Lorsqu'il fut en présence du Gai Beaufort à la 1ère interrogation, après avoir jeté à terre son chapeau de paysan, il répondit avec fierté :
"Oui, je suis le prince de Talmont, 68 combats avec les républicains ne m'ont jamais inspiré la moindre frayeur".
Bien que le costume du prince soit davantage inspiré par la Bretagne que par la Vendée, il reflète la vérité historique.
C'est en effet dans cette tenue vestimentaire que le prince de Talmont fut arrêté par les Républicains.
Il aurait pu passer pour un modeste paysan s'il n'avait été reconnu par une fille d'auberge.
Quant au personnage assis au fond de l'église, il s'agit probablement de l'un des deux compagnons du prince de Talmont cités dans le procès-verbal de l'interrogatoire, Richer de Caen et son domestique Madelin.