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16 avril 2005

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Par ce site, indépendant et non-officiel du Puy du Fou, Puystory essayera de vous faire voyager dans le temps le plus simplement possible en ayant comme fil conducteur le PUY DU FOU.
Il se voudra outil pédagogique en vous replaçant dans leur contexte des personnages, des événements et ayant traversé le temps.
Bon Voyage dans ce temps.
"Puystory" est une marque déposée auprès des "Agences de Dépôt Numérique" + "Sabam" et est protégée par les droits d'auteur.

2 décembre 2024

Les Gardes-Marines.

Dans le spectacle le "Dernier Panache", on entend "Las Cases" dire que Charrette était son voisin de chambrée à l’école des gardes-marine !

Mais c'est quoi un "Gardes-Marine" ?

Cette expression nous semble si lointaine qu'elle mérite une petite explication.

L’institution des gardes-marines a joué un rôle essentiel dans l’histoire de la marine française, formant des générations d’officiers d’élite qui ont contribué à la puissance et à la renommée de la flotte royale.

Ils ont aussi incarné les valeurs de discipline, d’honneur et de service de la noblesse française.

Les gardes-marines constituaient une institution militaire française établie au XVIIe siècle.

Les racines de l’institution des gardes-marines remontent aux corps d’aspirants-officiers de la marine française du XVIe siècle.

Cependant, notons qu’il existait d’autres corps militaires en France pendant la même période qui étaient similaires aux gardes-marines.

Par exemple, le régiment du Roi, fondé en 1663, était envisagé comme une pépinière d’officiers.

De plus, les "gardes du Grand-Maître" étaient un autre corps militaire qui a existé de 1626 à 1669.

Ils étaient à l’origine des Gardes de la marine qui ont existé jusqu’en 1786.

Il est important de noter que chaque corps militaire avait ses propres spécificités en termes de formation, de recrutement et de rôle dans l’armée française.

Mais, c’est sous l’impulsion du ministre Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) que l’académie navale des gardes-marines est officiellement établie en 1670 et supprimée en 1786.

Celle-ci avait pour mission de sélectionner et de former les futurs officiers de la marine royale, principalement issus de la noblesse.

L’ordonnance de Colbert définit les modalités de recrutement et d’instruction des gardes-marines.

Le recrutement des gardes-marines suivait des critères stricts, fondés principalement sur la naissance et l’appartenance à la noblesse et l’aptitude au service naval.

Les jeunes hommes aspirant à rejoindre cette institution devaient justifier de leur ascendance noble et faire preuve de bonnes mœurs.

Les gardes-marines avaient souvent des liens étroits avec la cour royale, ce qui pouvait leur donner une certaine influence politique.

Après une sélection rigoureuse, les aspirants gardes-marines entamaient un cursus complet, dispensé à l’Académie navale de Toulon ou de Rochefort (fondée en 1686).

La formation alliait apprentissage théorique approfondi et entraînement pratique, préparant les élèves aux tâches et responsabilités d’officier de marine et à être conscients de leur devoir envers leur pays.

Pendant cette formation, ils y recevaient un enseignement intensif sur la navigation, la stratégie navale, les mathématiques, les sciences maritimes, l’artillerie de marine, à l’escrime et à l’usage des armes à bord des navires de guerre, sans oublier les tâches d’entretien des navires.

La vie quotidienne des gardes-marines était réglée avec une rigueur militaire, favorisant la discipline et le respect de la hiérarchie.

La tenue vestimentaire, l’hygiène et le comportement faisaient également l’objet d’une attention toute particulière, les gardes-marines devant en permanence incarner les valeurs de l’institution.

Les gardes-marines jouaient un rôle crucial au sein de la marine royale française.

Leur mission principale était de servir en tant qu’officiers sur les navires de guerre, assurant le commandement, la direction des manœuvres navales et de la supervision de l’équipage.

Leur entraînement intensif les préparait aussi à combattre avec agilité et précision, que ce soit lors d’affrontements navals ou de débarquements sur les côtes ennemies.

Leur maîtrise des techniques de combat faisait d’eux des officiers redoutables et respectés par leurs adversaires.

Leur connaissance experte de la navigation et des courants marins leur donnait un atout décisif pour manœuvrer avec agilité et surprise face à l’ennemi.

Ils savaient également tirer parti de la configuration des côtes et des ports, déployant des tactiques d’embuscade ou de blocus pour prendre le dessus sur leurs adversaires.

Leur formation poussée leur permettait également de participer à des expéditions d’exploration et de cartographie, contribuant ainsi à l’expansion coloniale française.

Au-delà de leurs responsabilités à bord, les gardes-marines pouvaient également être appelés à remplir des missions diplomatiques, à l’instar des émissaires de la Couronne.

Ils représentaient ainsi la puissance de la marine française sur la scène internationale, participant à des négociations et à la conclusion d’accords commerciaux ou militaires.

Leur prestige et leur expertise en faisaient des acteurs clés de la politique extérieure du royaume.

Ils ont joué un rôle essentiel dans l’expansion coloniale et l’exploration des mers par la France du XVIIe au XVIIIe siècles.

Ils ont ainsi participé à de nombreuses campagnes d’exploration qui ont permis de cartographier de nouvelles régions du globe et d’établir de nouvelles routes commerciales pour le royaume.

Parmi les plus célèbres explorations menées par les gardes-marines, on peut citer les voyages de découverte de François de Galaup, comte de La Pérouse (1741-1788), dans le Pacifique nord.

Grâce à leurs compétences, ces officiers ont pu relever avec précision les côtes, dresser des cartes maritimes détaillées et rapporter de précieuses informations sur les terres et les peuples rencontrés.

Leurs récits de voyage ont grandement contribué à la connaissance du monde par les Français de l’époque.

Les gardes-marines jouaient aussi un rôle crucial dans l’administration des colonies françaises d’Outre-mer, servant à la fois comme officiers de marine et comme représentants de l’autorité royale.

Leurs compétences en navigation, en stratégie et en diplomatie en faisaient des agents essentiels pour assurer le contrôle et l’expansion du domaine colonial français.

Dans les ports et les comptoirs coloniaux, les gardes-marines supervisaient le commerce, la gestion des stocks et l’approvisionnement des navires.

Ils étaient également chargés de faire respecter la loi et l’ordre, intervenant dans les différends entre colons, marchands et populations locales.

Leur présence visible symbolisait la puissance de la couronne française dans ces terres lointaines.

Les gardes-marines étaient équipés avec le plus grand soin, leurs uniformes et leur armement reflétant leur statut d’élite de la marine française.

Leur tenue se composait d’un habit bleu orné de galons et de boutons dorés, ainsi que d’une culotte blanche et de bottes noires lustrées.

Ils portaient également un tricorne noir surmonté d’un panache blanc qui ajoutait à leur allure distinguée.

Les gardes-marines, après avoir terminé leur formation, avaient plusieurs opportunités de promotion dans la Marine royale française.

La hiérarchie au sein du corps des gardes-marines était rigoureusement définie et suivait la structure traditionnelle de la marine royale française.

Les différents grades reflétaient l’expérience, les compétences et le niveau de commandement de chaque officier.

Les gardes-marines formaient la base de l’institution, constituée de jeunes nobles en formation pour devenir officiers.

Les sous-lieutenants étaient les plus jeunes officiers, nouvellement promus à l’issue de leur cursus d’instruction.

Les lieutenants commandaient les différentes unités de gardes-marines et supervisaient leur entraînement (Grade de François Athanase Charrette (1763-1796) de 1787 à 1790).

Les capitaines étaient des officiers expérimentés, responsables du commandement des navires de guerre et de la conduite des opérations.

Le chef d’escadre était le plus haut grade atteignable au sein des gardes-marines, équivalent à celui de contre-amiral.

Au fil des décennies, l’institution des gardes-marines a connu une évolution significative, s’adaptant aux changements politiques, économiques et militaires qui ont marqué la France du XVIIe et du XVIIIe siècle.

Initialement, les gardes-marines étaient principalement issus de la noblesse, reflétant le rôle prépondérant de l’aristocratie dans la marine royale.

Cependant, avec le temps, on a vu une ouverture progressive de cette institution à d’autres couches de la société, notamment aux roturiers démontrant des aptitudes exceptionnelles.

Les méthodes de formation se sont également affinées, passant d’un accent mis sur l’enseignement théorique à une approche plus pratique et opérationnelle.

L’accent a été mis sur le développement des compétences techniques, de la stratégie navale et de la tactique de combat, préparant ainsi les gardes-marines à relever les défis auxquels ils seraient confrontés sur les champs de bataille maritimes.

Cette évolution a permis à l’institution de demeurer une pépinière d’officiers de premier plan, adaptés aux réalités changeantes de la guerre en mer.

À la fin du XVIIIe siècle, l’institution des gardes-marines a progressivement perdu de son importance au sein de la marine royale française.

Plusieurs facteurs ont contribué à son déclin, notamment les réformes entreprises par le ministre de la Marine Étienne de Choiseul (1719 – 1785) qui cherchait à rationaliser les structures de la flotte.

La suppression définitive des gardes-marines est intervenue en 1786, sur les recommandations du ministre de la Marine Charles Eugène Gabriel de La Croix de Castries (1727 – 1801).

Cette décision répondait à la volonté de moderniser et d’unifier le corps des officiers de marine, en mettant fin à ce statut particulier de la noblesse.

Les anciens gardes-marines ont été intégrés dans le nouveau système des officiers de vaisseau, perdant ainsi leur identité distincte.

Bien que l’institution des gardes-marines ait été supprimée en 1786, son héritage perdure encore dans la marine française contemporaine.

Certaines traditions et pratiques instaurées par les gardes-marines, comme l’accent mis sur la formation des officiers et l’excellence du commandement, ont été transmises aux générations suivantes.

De plus, plusieurs officiers issus du corps des gardes-marines ont joué un rôle majeur dans l’histoire navale française, devenant des figures emblématiques de la marine.

Leurs exploits et leurs accomplissements ont contribué à forger la renommée et la fierté de la marine royale, inspirant les générations futures de marins.

Leur suppression en 1786 a marqué la fin d'une époque, mais leur héritage demeure vivace dans la marine contemporaine, inspirant encore aujourd'hui les officiers qui suivent leurs traces.

Comme le disait Athanase Charrette (Officier de Marine) :

"Rien ne se perd… Jamais".

29 novembre 2024

De Nuit

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27 novembre 2024

La dernière bataille.*

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Le 16 novembre 1799, Bonaparte (1769-1821) vient de renverser le Directoire et la Vendée est officiellement pacifiée par Travot (1767-1836).

Un général de brigade, Duhesme (1766-1815), chargé de traquer les derniers Brigands du Bocage, termine son rapport par ces mots :

"Il paraît qu'auprès du Puy du Fou, il y a eu une action assez vive qui n'a pas tourné à l'avantage des troupes de la République...".

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Deux jours plus tôt en effet, le 14 novembre 1799, une brigade de gendarmerie avait suivi à la trace l'ultime troupe de Blancs menée par Grignon (1775-1799), marquis de Pouzauges et ancien compagnon d'armes de Stofflet (1753-1796).

Celle-ci ne comprenait plus que quelques centaines de Vendéens "partis aux Chouans".

Ils étaient 800 à occuper les Épesses sept jours plus tôt.

Arrivés dans ce bourg, les Bleus en avaient aperçu une douzaine, qui s'enfuyait vers les bois du Puy du Fou.

Trop sûrs d'eux sans doute, ils ne pensèrent pas un instant à une embuscade…

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Arrivés aux alentours des ruines du vieux château de Renaud, au cœur des bois du Puy du Fou, ils furent pris en étau.

Les Blancs sortirent soudain de leur cachette.

La fusillade fut si vive que toute la brigade succomba ou prit la fuite.

Cette ultime défaite républicaine leur coûta une trentaine d'hommes, à l'exception du capitaine, épargné à la demande d'un soldat de Grignon (1775-1799).

Cette défaite fit écrire au général Travot (1767-1836) :

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"Voilà une grande perte qui sera peut-être difficile à réparer, car ces résultats donnent de l'audace aux rebelles".

En réalité, cette victoire "vendéenne" était sans lendemain.

Le 18 novembre suivant, le marquis de Grignon (1775-1799) fut tué au bourg voisin de Chambretaud, et sa troupe dispersée par deux ou trois compagnies républicaines.

L'armistice fut déclaré six jours plus tard par le général républicain Hédouville (1755-1825).

Et le 11 janvier suivant, Bonaparte promettait la liberté de culte.

La guerre de Vendée s'était vraiment terminée au Puy du Fou.

25 novembre 2024

Dans "Font Rognou" !

 

 

 

 

 

22 novembre 2024

Le pain blanc, le pain noir

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La fabrication du pain (symbole de vie et de travail) était chez nous l'objet d'une activité importante de la ferme.
Mon grand-père avait toujours transmis à mon oncle la mission de fabriquer notre pain quotidien.
Il s'acquittait de la planification avec un art reconnu de tous.
Mon oncle enfournait environ toutes les deux semaines.
Je connais bien ses habitudes, aussi quand j'étais gamin, je l'accompagnais souvent dans le fournil.
Celui-ci était attenant à la maison.
En entrant dans ce local assombri, par les murs enfumés, on devinait au fond le four de briques noires.

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A droite, un énorme chaudron près de la cheminée, des pelles en bois le long du mur, des fourches et des raclettes pour nettoyer le four.
Au milieu, quelques fagots de "fournilles" (fagot de bois) éventrés séchaient négligemment sur la terre battue. Pour que le pain se conservât plus longtemps, mon oncle préparait le levain la veille après une journée de travail.
De bonne heure, le lendemain, il venait pétrir la pâte dans la maie.
Tâche difficile et pénible qui durait plus d'une heure.
En hiver, après le pétrissage, la pâte était glissée avec soin sous l'édredon et les couvertures d'un lit pour qu'elle lève plus vite.

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En été, la pâte était étendue entre des arceaux sur les claies suspendues au plafond du fournil.
Pendant ce temps, le four était chauffé à blanc avec la "fournille".
Qu'il sentait bon ce pain de campagne à peine sorti du four !
Qu'il était bon ce pain de ménage cuit au bois, préparé avec la belle farine de blé de notre récolte !
Je garde encore le souvenir de ces galettes de fruits de saisons, principalement de mirabelles, que ma grand-mère faisait cuire après le pain dans le four encore chaud.

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Et que dire des prunes de la Saint-Michel et des poires "mêlées" (poire cuite en séchant au four) qu'elle nous offrait parfois pour exciter notre gourmandise ?
Je me souviens aussi des délicieuses brioches à l'ancienne que ma tante préparait seule dans le fournil.
De mon temps, la brioche, c'était à Pâques !
La nuit, elle se levait pour repétrir, avec amour, la tresser et lui donner sa forme définitive.
Il y en avait des longues et des rondes reposant jusqu'au petit matin dans les "guenottes" (Corbeille de paille tressée).

DSC_0234On chauffait le four doucement dans lequel on hissait religieusement des brioches à l'aide d'une "raballe" (large pelle en bois à long manche) sans les déformer.
Qu'elles étaient savoureuses les gâches et les galettes "pacaudes" de ma tante !
Elle seule gardait le secret de sa recette.
Elle m'en confectionnait toujours une petite, que je dégustais toute chaude sortant du four.
On gardait les plus belles pour inviter les voisins.
Le lundi de Pâques, on faisait la tournée, comme pour les "tourtisseaux" à mardi-gras.
Partout, elle était excellente, mais disons que j'avais un faible pour la nôtre.
La brioche réapparaissait également aux fêtes de famille, principalement aux mariages.
Sur un air d'accordéon, on y dansait la brioche.

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Cela donnait l'occasion aux meilleurs et aux athlétiques danseurs de s'affirmer.
Tout à tout, chacun devait exécuter des pas de danse en supportant à bout de bras une civière sur laquelle était placée une brioche gigantesque.
Tous les regards des convives suivaient la grâce et la résistance du danseur.
C'était une brioche de trente à cinquante livres offerte par la marraine et le parrain des mariés.
Après la danse, le gâteau était découpé et les invités repartaient avec un morceau de brioche soigneusement enveloppé dans du "papier de soie".

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La brioche, le pain blanc de nos campagnes s'en sont-ils allés avec le temps ?
La brioche vendéenne a acquis une réputation qui dépasse les limites du département.
Aujourd'hui, sur les bonnes tables, ne retrouve-t-on pas encore le pain complet ou le pain de campagne ? Qu'importe sa forme !
Qu'il soit rond ou en couronne, il demeure toujours la nourriture essentielle du riche et du pauvre.
Chez nous, si le vieux "Cherche-pain" trouve asile, il savait qu'il pourrait en même temps partager notre pain.

Jacques Maupillier (Garde)

20 novembre 2024

Réserves pour l'hiver.

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18 novembre 2024

Vous êtes sous la protection des Aigles Noirs de l'Empire !

Avant la réforme "marianique" (réforme de l'armée romaine), les troupes romaines combattaient sous des enseignes représentant différents animaux : loup, ours, sanglier, aurochs…

C’est Caius Marius (-157 / -13 Av J.C.) qui a finalement imposé l’aigle, symbole de Jupiter, le principal dieu capitolin de Rome.

Les aigles noirs ont été adoptés comme emblèmes, étendards militaires par l’Empire romain depuis la fondation de la République.

Ils représentaient la force, le courage et la victoire des légions romaines qui les portaient fièrement au combat.

Ces puissants oiseaux de proie étaient vénérés par les soldats et craints par leurs ennemis, symbolisant la puissance, la victoire et la domination sans partage de Rome sur le monde méditerranéen.

Les aigles romains puisent leurs origines dans la symbolique de l’oiseau.

Puissant et majestueux, considéré comme un messager divin, il est associé à Zeus dans la mythologie grecque et à Jupiter dans la religion romaine.

Chaque légion romaine possédait son propre aigle en bronze, haut de près d’un mètre, fixé au sommet d’une lance.

Cet étendard sacré, orné des décorations de la légion, était porté fièrement en tête des troupes lors des défilés et des batailles.

Lors de leur intégration dans les légions, les recrues prêtaient serment de fidélité et de protection envers l’aigle noir, emblème sacré de leur unité.

Cet acte solennel scellait un lien indéfectible entre le soldat et son étendard, le légionnaire s’engageant à le défendre au péril de sa vie.

L’aigle était ainsi plus qu’un simple symbole et représentait l’esprit de corps et la loyauté des légions.

C’était un objet de vénération et de dévotion totale pour les légionnaires, incarnant l’honneur, la gloire et la destinée de l’Empire romain.

Les légionnaires, galvanisés par la présence de leur étendard sacré doté de pouvoirs divins, combattaient avec une détermination et une férocité décuplées, convaincus de la bénédiction de Jupiter qui leur assurerait la victoire.

Avant chaque bataille, des rituels étaient effectués pour invoquer la protection céleste de l’aigle et s’assurer de sa bénédiction.

Les soldats rendaient régulièrement hommage à leur aigle, l’honorant par des sacrifices et des offrandes afin de s’attirer les faveurs de Jupiter.

La perte d’un aigle était donc vécue comme un désastre par le légionnaire et considéré comme le pire déshonneur entachant à jamais sa réputation et sa fierté, équivalent à la destruction de l’âme même de la légion.

La disparition de l’aigle d’une légion avait des conséquences dévastatrices sur le moral et la cohésion des soldats.

Privés de leur emblème sacré, les légionnaires se sentaient dépouillés de leur identité, de leur fierté et de leur volonté de vaincre.

Cette perte était perçue comme un signe de l’abandon des dieux, brisant la confiance des troupes en leur destinée de conquérants.

Lorsqu’une légion perdait son aigle, les soldats se lançaient dans une quête acharnée pour le récupérer, prête à tout pour sauver cet emblème sacré.

Les soldats combattaient avec une rage et un acharnement accrus, déterminés à laver cet affront fait à l’honneur de leur unité.

Souvent, ces batailles sanglantes pour reprendre l’aigle perdu se terminaient en victoires éclatantes, rétablissant la fierté et la cohésion des troupes.

Mener une bataille pour reprendre un aigle perdu était non seulement un devoir militaire, mais aussi un acte de dévotion envers l’honneur de la légion et la gloire de l’Empire.

C’était aussi le signe d’une revanche éclatante sur l’ennemi et d’un rétablissement de la gloire impériale.

Après les batailles, les aigles noirs étaient soigneusement préservés et conservés par l’armée romaine.

Ils étaient transportés avec respect, dans des étuis spéciaux, et exposés dans les camps légionnaires, comme symboles de la gloire et de la puissance de l’empire.

Certains aigles légendaires ont traversé les siècles, devenant des reliques vénérées par les générations de soldats romains.

Au-delà de sa dimension symbolique, l’aigle noir jouait également un rôle tactique crucial lors des batailles.

Positionnés en tête des légions, ces imposants étendards servaient de repères visuels pour guider l’avancée des troupes sur le champ de combat.

Les soldats romains suivaient leur aigle avec un dévouement sans faille, sachant que son apparition était le signe de la supériorité de leurs armes.

Les ennemis de l’Empire tremblaient à la vue de ces puissants emblèmes qui étaient perçus comme l’avancée inexorable de la puissance de Rome, annonçant la défaite et l’inévitable soumission à l’Empire.

Au-delà de sa signification militaire, l’aigle noir revêtait aussi une dimension politique et idéologique pour l’Empire romain.

Les imposantes enseignes de bronze représentant l’aigle noir, emblème sacré des légions romaines, nécessitaient un processus de fabrication minutieux et un entretien rigoureux.

Hauts d’environ un mètre, ils étaient coulés dans un alliage de bronze aux proportions précises et sculptés avec soin pour donner vie à la majesté de l’oiseau de Jupiter.

Chaque aigle était unique, orné des décorations et insignes distinctifs de la légion à laquelle il appartenait.

Les ateliers impériaux, dirigés par des artisans spécialisés, mettaient un point d’honneur à produire ces emblèmes sacrés avec la plus grande perfection, veillant à ce que chaque détail reflète la grandeur et la puissance de l’Empire romain.

Une fois en possession de leur aigle, les légions romaines en assuraient un entretien minutieux.

Les porte-enseignes, choisis pour leur loyauté et leur bravoure, étaient chargés de polir régulièrement le bronze, de vérifier la solidité de la hampe et de préserver l’éclat de l’emblème.

Cet aigle noir, symbole vivant de la légion, ne devait jamais perdre de sa splendeur, rappelant sans cesse aux soldats leur devoir de le défendre coûte que coûte.

Lors des défilés et des batailles, les aigles étaient l’objet de rituels de purification et de bénédiction, destinés à invoquer la protection des dieux et à assurer la victoire des troupes.

Ces cérémonies renforçaient le lien sacré unissant les légionnaires à leur emblème, qui incarnait à la fois leur identité, leur fierté et leur destinée de conquérants.

Conclusion :

Les aigles noirs ont été, pendant des siècles, l’emblème le plus emblématique et le plus puissant de l’Empire romain.

Bien plus qu’un simple étendard militaire, ces imposants porte-enseignes de bronze incarnaient la grandeur, la supériorité et la destinée manifeste de Rome à dominer le monde antique.

Des légions romaines aux temples de la capitale, l’aigle noir a façonné l’identité même de l’Empire, devenant un symbole de vénération et de fierté pour tous ses sujets.

Au-delà de sa dimension symbolique, l’aigle incarne les valeurs fondamentales de l’armée romaine : l’unité, la discipline, le courage et la soif de conquête et a aussi joué un rôle crucial dans les victoires successives des armées impériales.

Guidant les légions au combat, ces porte-étendards sacrés galvanisaient les troupes et terrifiaient les ennemis, annonçant l’inéluctabilité de la conquête romaine.

Perdre son aigle était considéré comme le pire déshonneur, équivalent à la destruction de l’âme même de la légion.

Cette quête acharnée pour récupérer un étendard perdu illustre à quel point l’aigle noir était devenu un talisman sacré, incarnant la grandeur et la destinée de l’Empire.

Aujourd’hui encore, l’aigle noir demeure l’un des symboles les plus reconnaissables de la Rome antique, signe indéfectible de sa puissance et de sa domination.

Arboré fièrement sur les étendards, les bâtiments et les monuments de l’époque, cet emblème majestueux continue d’évoquer la gloire et la splendeur d’un Empire qui a marqué à jamais l’histoire de l’humanité.

Les aigles noirs, symboles vivants de la grandeur de Rome, resteront à jamais le témoignage de sa supériorité militaire et de son ambition de conquête.

Leur symbolisme a perduré longtemps après la chute de l’empire, influençant les traditions militaires de nombreuses nations à travers les siècles.

 

15 novembre 2024

Amoureux de Verdun

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13 novembre 2024

Le 14 novembre 1796

Le 14 novembre 1796

Le 14 novembre 1796, un lourd brouillard noie le château et les bois du Puy du Fou.

Il fait à peine clair, et pourtant que d’agitation dans les taillis !

Non, ce ne sont pas des chasseurs, mais les hommes du Marquis de Grignon (1775-1799), originaire de Pouzauges.

Il a ramené ses 300 combattants de la bataille des Aubiers et les gardes mobilisés.

Le 13 novembre, ils étaient à La Flocellière.

La gendarmerie, qui les suit à la trace, n’a pas osé les attaquer.

Ils sont arrivés cette nuit en passant par Saint-Mars.

Les hommes battent des bras pour se réchauffer.

On vient d’éteindre les derniers brûlots dans les ruines du château féodal.

De temps en temps, le hululement de la corne à bouquin ponctue le silence…

Mais voilà qu’arrivent essoufflés les guetteurs de service.

Les Bleus sont dans le bourg.

Quelqu’un a dû les renseigner.

Ils viennent par ici.

Aussitôt, chacun prend son fusil et gagne son poste.

Le commissaire de Pouzauges raconte à sa manière :

"Aux Epesses, nous aperçûmes une douzaine de scélérats qui se sauvèrent à toutes jambes du côté du Puy du Fou.

La troupe les poursuivit…

Presque toutes les forces des brigands, qui étaient embusqués, sortirent lorsque nos troupes furent à portée de fusil.

La fusillade ne fut vive qu’un instant.

Nos troupes prirent la fuite.

Il fut impossible aux chefs de les arrêter.. ".

De son côté, le Général Travot (1767-1836) lui-même complète les détails :

"Le commandant (républicain) de Pouzauges a été complètement mis en déroute.

Il a perdu un capitaine et 30 à 35 hommes…

Voilà une grande perte qui sera peut-être difficile à réparer, car ces résultats donnent de l’audace aux rebelles ".

Et il conclut en réclamant des renforts et entre autres :

"Il me faut des souliers, j’en veux ; vous m’en devez 400 paires, il me les faut.

Est-ce l’occasion de donner de petits prétextes, quand il s’agit de sauver le pays ?".

Déjà, dans ce bocage, des problèmes de "godasses" !

Le même général Travot rouvre sa lettre pour raconter, en compensation, la revanche des Bleus contre les Blancs.

"Le poste des Herbiers, renforcé de celui des Essarts, a attaqué hier à Chambretaud, la bande de Grignon forte de 900 hommes…

Il l’a défaite complètement, et lui a tué au moins 50 hommes, parmi lesquels se trouvent Grignon et son aide-de-camp.

Nous avons eu 5 tués et 4 blessés".

Alexis Guitton, agent municipal de Chambretaud, constate, que :

"Le combat s’est livré, aux environs du Calvaire, près de la métairie de la Grange, sur les onze heures du matin.

Les insurgés étaient commandés par Louis de la Roche Saint-André (1753-1794), de la Grassière, et Roch-Sylvestre Grignon (1775-1799), de Pouzauges.

Ce dernier a été tué le 18 novembre 1799 et a été inhumé au lieu où il a été trouvé mort, avec 18 ou 20 autres des deux partis ".

Le commissaire du directoire exécutif Poupeau, de Fontenay, précise de son côté :

"Notre troupe a essuyé le premier feu des Chouans, qui lui a tué quatre hommes.

Mais notre charge à la baïonnette les a enfoncés et culbutés, et leur a tué 80 hommes, dont Grignon ".

La date du coup de Chambretaud est imprécise.

Pour certains, c'est le lendemain du Puy du Fou, le 15 et pour d’autres le 17 ou 18.

Comme on parlait encore de Brumaire An 8, les calendriers s’embrouillaient.

Plus sûre est l’histoire de la lettre récupérée sur Grignon mourant.

Son ami Charles de Beaumont d’Autichamp (1770-1859) lui recommandait :

"Tiens toujours ton monde rassemblé ; je te dirai ce que m’a écrit Hédouville ; en attendant j’écris à Jérôme Delaage (1720-1804) pour qu’il ne t’inquiète pas… ".

Cette correspondance, général républicain Gabriel de Hédouville (1755-1825), au chef vendéen, fit impression dans la troupe des Bleus.

Ils criaient à la trahison.

En réalité, il semble que sans esprit de trahison, des bonnes volontés essayaient, de part et d’autre, de nouer les fils d’une négociation.

Malgré le traité de la Jaunaye signé en 1796, Gabriel Chénuau, des Epesses, pourra encore réclamer des troupes pour rassurer la population qui, dit-il, est très effrayée :

" Le soir, on entend souvent les cornes à bouquin", dites aussi "cornes bruyantes.

Elles sont des appels au loup, à ce qu’on prétend ".

Et c’est vrai, à l'époque, il y avait encore des loups… !

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