Patrimoine et gastronomie
Vous arrivait-il de pénétrer dans la grande cuisine de la ferme, un soir d'hiver ?
Alors que d'émerveillements !
De lumière, seule la flambée éclairait la pièce et faisait danser les ombres au rythme de la chanson de la marmite.
Une bonne odeur de soupe aux choux aiguisait notre appétit.
On savait déjà que ces légumes bienfaisants accompagnés d'un bon lard répareraient les fatigues de la journée.
A midi, le plat de "mogettes" au milieu de la grande table était servi avec une bonne tranche de jambon, à la grande satisfaction de tous.
Toute l'année dans nos fermes du bocage, des "spécialités" venaient compléter les menus du paysan et ponctuer certaines fêtes.
Je pourrais vous citer les gratons ou rillons, les boudins, la fressure toujours délicieuse dans le bocage et dont la cuisine attirait aux veillées d'hiver, bien des gens autours du chaudron.
A la Chandeleur c'étaient les crêpes ; à Mardi-gras, les tourtisseaux ou bottereaux ; à Pâques, la galette….. Nous ne passions pas l'Ascension sans les "caillebottes" et le mélange de la mie de pain avec le vin rouge appelé "trempine" aidait bien à supporter les chaleurs de la fenaison et de la moisson.
Un repas de "batterie" ne se terminait jamais sans la platée de mil (céréales secondaires domestiquées).
Je voulais vous rappeler ces mots de chez nous.
Dans le passé, ils ont toujours été très appréciés.
Vous aussi vous n'avez pas oublié ce patrimoine gastronomique !!!
Jacques Maupillier (garde).
Voyage en Cité médiévale
Le Lièvre et la Tortue
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point :
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Si tôt que moi ce but.
Si tôt ? Êtes-vous sage ?
Repartit l'Animal léger :
Ma Commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore.
Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux :
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,
Ni de quel juge l'on convint.
Notre Lièvre n'avait que quatre pas à faire,
J'entends de ceux qu'il fait lorsque prêt d'être atteint,
Il s'éloigne des Chiens, les renvoie aux calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir, et pour écouter
D'où vient le vent, il laisse la tortue
Aller son train de Sénateur.
Elle part, elle s'évertue,
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard.
Il broute, il se repose,
Il s'amuse à toute autre chose
Qu'à la gageure. À la fin, quand il vit
Que l'autre touchait presque au bout de la carrière.
Il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
"Eh bien, lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi l'emporter ! Et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?"
La Moral de la Fable :
Jean de La Fontaine écrit la fable "Le Lièvre et la Tortue" en 1668.
La moralité se situe dès le début de la fable, "Rien ne sert de courir ; il faut partir à point."
Il est inutile de se précipiter quand il est trop tard, mieux vaut commencer à l'heure pour mieux s'appliquer et prendre son temps.
Une trop grande confiance en soi peut également se révéler néfaste.
Il ne faut jamais sous-estimer son adversaire et, de surcroît, se montrer trop prétentieux.
La lenteur, si elle est accompagnée par la persévérance, vaut mieux que l'agilité soutenue par la présomption.
Pierre Corneille
Pierre Corneille (Rouen, 6 juin 1606 - Paris, 1er octobre 1684) est un auteur dramatique français du XVIIe siècle.
Ses pièces les plus célèbres sont Le Cid, Cinna, Polyeucte et Horace.
La richesse et la diversité de son œuvre reflètent les valeurs et les grandes interrogations de son époque.
Il est l'aîné de deux garçons et issu de la moyenne bourgeoisie.
Son père est avocat au Parlement de Rouen.
Son petit frère, Thomas Corneille est juriste et également auteur dramatique.
Pierre Corneille effectue sa scolarité (jusqu'en 1622) chez les jésuites où il excelle en lettres classiques.
En 1624, il devient lui aussi avocat au Parlement de Rouen.
Quatre ans après, il devient avocat du Roi au siège des Eaux et forêt.
Avocat de la ville de Rouen, il n'aimait pas son métier.
Il décide d'écrire des pièces de théâtre en vers grâce à celles qu'il avait vu chez les Jésuites.
En 1633, il rencontre le Cardinal de Richelieu qui l'encourage et lui donne une pension pour écrire.
En janvier 1637, le Cid est créé au théâtre du Marais.
La pièce connaît un succès immense et Paris ne parle plus que de ça.
Cette pièce le consacre comme le maître incontesté de la dramaturgie.
Après la mort de Richelieu, il écrit, de 1643 à 1651, des tragédies en rapport direct avec l'actualité : La Mort de Pompée n'est pas sans rappeler celle du cardinal, et Rodogune se déroule dans une situation de guerre civile évoquant la Fronde, qui se déroule à ce moment.
La vieillesse de Corneille fut attristée par la pauvreté et par la jeune gloire de Racine que les jaloux opposaient à la sienne.
Corneille mourut doyen de l’Académie.