LE VERRE GALLO ROMAIN *
La plupart des récipients en verre proviennent de nécropoles découvertes ces trente dernières années.
Ils datent du Bas-Empire (IVe s.).
Le matériau est de médiocre qualité (impuretés, bulles...) et témoigne d'un déclin technique.
Les teintes obtenues fortuitement vont du bleu au jaune en passant par le vert.
Les formes et les décors sont assez simples.
La production devait être locale, des lingots de verre ont été découverts à Frénouville.
Si des ateliers ont fonctionné dans la région, ils ne manquaient ni de matières premières (silice et potasse) ni de combustible (bois).
L'art du verre est d'origine égyptienne.
Après l'Italie, la Gaule a connu aussi des artisans verriers très habiles souvent influencés par les verriers de Germanie (Cologne).
À l'époque gallo-romaine, le verre est un matériau de luxe réservé aux couches sociales élevées.
Moins luxueux que la vaisselle en argent et en bronze, il dépasse en valeur la céramique.
D'ailleurs les fouilles archéologiques le confirment :
le verre est découvert le plus souvent dans de "riches" sépultures.
Dans les nécropoles, les récipients en verre ont une destination funéraire :
vase à onguent, à parfum ou contenant des boissons qui accompagnaient le défunt jusqu'à l'au-delà.
Il n'existait pas pour autant de verre à usage exclusivement funéraire.
Nous avons affaire à des récipients que les morts avaient l'habitude d'utiliser de leur vivant.
Le souffleur de verre
François Arnaud est souffleur de verre à la canne depuis vingt-cinq ans.
À 13 ans, François Arnaud se demande ce qu’il fera comme métier.
À 15 ans, il découvre le travail du verre en fusion.
Et c’est la révélation !
Il deviendra souffleur de verre à la canne, une profession rare.
C’est un souffleur de verre "à l’antique".
Il travaille seul, assis, devant le four et sur ses cuisses comme le pratique les artisans en Mésopotamie, en Egypte…
Pour revenir aux origines de ce travail, il a parcouru de nombreux pays, comme l’Italie, le Canada, l’Afrique du Sud, l’Argentine, la République tchèque, l’Inde ou encore la Syrie, puisant dans les mystères de cette matière magique qu’est le verre pour parfaire son savoir-faire et sa technique.
Il a créé son atelier expérimental "Atelier PiVerre" à La Plaine-sur-Mer non loin de Pornic en 2005 et rejoint dès le mois de juin le petit village d’artisans et de métiers d’art qu’est Sallertaine.
Cet atelier est unique en Europe de la part de son organisation de travail atypique.
Il s’efforce de comprendre et de recréer, avec fidélité, des formes de verrerie de l’Antiquité et autres périodes historiques.
Il ne s’agit pas de copier une forme, mais à partir de cet objet retrouver la succession des gestes qui ont permis la fabrication.
Il réalise des pièces sur la base de dessins ou de photos d'objets antiques, avec une préférence pour la période allant du 1er au 5e siècles, l'âge d'or de la verrerie.
Un véritable travail de recherche menée avec patience et ténacité afin de renouer avec les chaînes opératoires des verriers du passé.
Il y anime aussi des ateliers et des démonstrations.
C’est avec plaisir et beaucoup de pédagogie qu’il partage les secrets et mystères de cette matière magique.
Il développe également une production personnelle plus contemporaine, axée sur le travail de texture et d’effet de matière.
Il utilise pour ses réalisations, une palette de grains et poudres de couleurs façonnées à chaud, avant le soufflage du volume.
Mais en le voyant travailler, vous saurez tout sur le verre et comment on le travaille.
Quelle chance de pouvoir mettre en lumière ce fabuleux métier d’art.
Les œuvres de François sont uniques et magnifiques, ce n’est pas pour rien que cet "artiste-expérimentateur-verrier", comme il se qualifie, peut également se prévaloir d’un titre de "meilleur ouvrier de France" (MOF).
En France, ils ne sont plus que 70 souffleurs de verre.
Depuis 2021, les visiteurs du Puy du Fou passant par le village de "Chasseloup" seront séduits par la fascination du verre en fusion.
Médiéval..., tu as bien dit MÉDIÉVAL ?
"Mais oui, Messire Claude, c'est notre fier Moyen Âge qui refleurit à présent".
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"C'est ma foi vrai... Mais l'on m'apprit jadis, dès mon plus jeune âge que lentement les choses se font, puis très vite se défont et parfois se refont avec le temps, sinon pareillement, du moins habilement."
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"Que nenni... Point ici, nous sommes au Bas Poitou, vous savez, le pays de notre bonne fée MELUSINE et de notre vieil Enchanteur MERLIN...
Quand ils le veulent, ces deux-là, tout leur paraît facile et le temps ne compte plus !
Tenez ... regardez là-bas à travers les branches de châtaignier, à 2 pas, il y a un vrai castel ancien en sommeil depuis 500 ans.
Tout juste sorti de l'oubli par des gaillards passionnés, il étale ses vestiges, ruines encore fumantes, incendiées par l'Anglais au XVème siècle.
C'était jadis un repaire de rapines... un repaire de ripailles...
C'est devenu depuis peu, grâce à la Mère Mélusine et à Merlin le Magicien, un repaire de rapaces !
Vous les voyez tournoyer là-haut, ces aigles, ces faucons, ces vautours cherchant les courants ascendants, comme pour admirer ou surveiller de plus haut cet étonnant petit village si ancien et si nouveau.
Et bien oui, Messire Claude, ce vrai-faux village médiéval est de même époque et a connu la même histoire que le vieux castel d'à côté.
Et je m'en vais vous la conter.
"Il était une fois une modeste pâturé, nichée au creux d'un vallon, près d'un petit bois : Le Bois de l'Etang.
Cette pâture, d'aussi longtemps qu'on s'en souvienne, était connue sous le vocable : L'Ouche de la Fontaine, à cause d'une petite source jaillissante, constamment active qui alimentait une ou deux pièces d'eau en contrebas.
Plus tard, au VIème siècle, on découvrit que cette source avait des propriétés miraculeuses.
Elle guérissait les aveugles et les lépreux.
On attribua ce phénomène à Sainte-Radegonde, servante des Pauvres.
Sa renommée fut telle, que de partout on vint implorer la Sainte et que dès le Vlle siècle on y bâtit un premier lieu de culte qui devint ensuite la Chapelle du Village.
C'est ainsi que ce village que vous avez sous les yeux, mon bon Messire, s'est construit petit à petit auprès de sa Chapelle, à partir du Xle siècle et ce jusqu'au XVe siècle.
Nous avons dû le fortifier, comme vous voyez, car il fallait se protéger des voleurs, des hordes de pillards, des bandes de brigands, ainsi que des Anglais qui sillonnaient la contrée et convoitaient notre Source Miraculeuse en même temps que la foule de pèlerins qu'elle attirait.
Cent fois nous avons repoussé leurs attaques, à l'abri de nos hautes murailles, qui portent encore inscrites en elles, ineffaçables, les meurtrissures béantes des assauts répétés !
Et à chaque fois, il a fallu déblayer, rabibocher, colmater les brèches et reconstruire.
Ce village, empreint de sueur et de sang, est à la mesure de notre courage et de nos épreuves et du grand talent de nos artisans.
Regardez cette énorme muraille...
Elle date du Xlle siècle, du temps de RENAUD du Puy du Fou, le premier du nom.
C'est lui qui nous a enseigné l'art de la fortification.
Il nous a appris à ménager une entrée fortifiée en édifiant la porte nord, dite de "FONTBEL", du nom de la petite fontaine toute proche,
qui capte une source ancienne bien utile aux besoins des villageois.
De cette époque, il ne reste plus qu'une seule maison, la plus ancienne du village, celle de l'émailleuse.
Au Xllle siècle, du temps de notre Saint Roi Louis le Neuvième, et de son frère Alphonse qui dirigeait alors notre Poitou, ayant un peu de répit, nous avons fait quelques travaux :
Ouverture d'une seconde entrée à l'ouest, avec la porte dite du PLESSIS, du nom de la palissade en défense avancée.
Positionnement d'une herse à treuil à la porte nord.
La construction de la maison à 3 arcades, dont il ne reste que le rez-de-chaussée, pour le Sculpteur sur Bois.
Construction d'une auberge (la Taverne) pour les pèlerins et les voyageurs.
Au XIVe siècle, alors là ce fut l'épouvante, avec une guerre qui a duré cent ans !
Nous étions toujours sur la brèche, malgré le PONT-LEVIS à contrepoids que nous avions installé à ce moment-là et qui nous a été bien utile.
Mais à la fin du siècle, presque tout était en ruines et nous comptions les survivants.
Au XVe siècle, enfin, mon bon Seigneur, le soleil a recommencé à luire pour nous.
Le début fut un peu mouvementé cependant malgré de nouvelles fortifications que nous avions installées en haut de la porte du PLESSIS (MACHICOULIS), nous avons eu encore quelques destructions...
Néanmoins, nous avons refait peu à peu tous les étages de nos maisons en pans de bois, en particulier celle du Tonnelier (au-dessus du Sculpteur sur Bois) avec sa couverture en bardeau et sa girouette à tête de dragon.
Il a fallu rebâtir entièrement les maisons de l'Enlumineuse et de la Portraitiste, ainsi que l'atelier du Maître Verrier.
Nous avons rajouté une Halle Marchande à la Taverne,
installé un atelier pour le Tailleur de Pierres à la porte du nord,
reconstruit l'Estaminet adossé au rempart avec donnant sur la rue ses poutres sculptées dont nous sommes si fiers.
Enfin, tout en haut du village, nous avons pu abriter le vieux Four Banal où chaque famille, à tour de rôle, vient cuire son pain.
Voilà, Monseigneur, toute notre aventure dont notre village porte les traces.
Ah ! J'allais oublier notre petit joyau, LA CHAPELLE. Mais je vous la conterai bientôt.