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Le Puy du Fou en images
29 avril 2019

Entrée du Monde Imaginaire de La Fontaine

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26 avril 2019

Mouchamps et Georges CLEMENCEAU (1841-1929)

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MOUCHAMPS est une petite cité de caractère classée "Petites cités de caractère".
Le village de Mouchamps est juché sur un escarpement rocheux qui domine la sinueuse rivière du Petit Lay.

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Ici, tout est mis en œuvre pour garder le caractère pittoresque du vieux bourg.
Plantations en pieds de murs, ruelles escarpées, chaussées typiques et coteaux aménagés.
A l'abri des regards, découvrez le Colombier, lieu de mémoire incontournable où repose le "Tigre" Georges Clemenceau.

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Depuis plusieurs générations, les Clemenceau possédaient un domaine sur la commune de Mouchamps.
C'est dans le bois du Colombier que Georges Clemenceau repose auprès de son père.
Né en 1841 en Vendée, à Mouilleron-en-Pareds, il passe son enfance à l'Aubraie à Féole.

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"L'obstination têtue" était de ces vertus qu'il revendiquait de ses racines vendéennes.
Médecin, journaliste, homme politique, il est Président du Conseil de 1906 à 1909, puis de 1917 à 1919.
L'histoire a retenu son action décisive pour la victoire lors de la Première Guerre Mondiale.

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En 1929, il a choisi Mouchamps comme dernière demeure.
C'est là, auprès de son père, à qui il vouait une admiration sans borne, qu'il souhaitait être inhumé.

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Il avait, par avance, réglé tous les détails de ses obsèques, refusant des funérailles nationales.
Comme le rappelle le panneau qui mène à sa sépulture, on peut être surpris d'une telle simplicité.

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Seule une copie de la déesse Athéna, œuvre de son ami sculpteur Sicard, surplombe les deux sépultures jumelles.

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24 avril 2019

Orgues de Feu - Puy du Fou

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22 avril 2019

Quand on chantait !!!

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On chantait beaucoup dans notre bocage.
Tout l'environnement était source d'inspiration.
On chantait le travail du paysan, les métiers, les moulins, les animaux, les fêtes….
J'entends encore les vocalises des jeunes valets menant boire le bétail ou revenant des champs au crépuscule.
Leurs chants langoureux me séduisaient.
Que de fois aussi ai-je entendu "la chanson de toile" de la jeune fille de la ferme voisine.
A l'ombre d'un vieux châtaignier, elle exerçait sa voix argentine tout en filant la quenouille.
Les refrains s'unissaient aux chants des oiseaux d'alentour.
En toutes saisons, on entendait chanter le rémouleur, le marchand de peaux de lapins sur un ton monocorde, le sabourin à plein gosier, parcourant les rues de mon village.
Ils annonçaient leur passage pour solliciter la clientèle.
On chantait durant les travaux d'été.
On s'animait, on s'exaltait en chansons devant les derniers blés à faucher.
Le soir des vendanges particulièrement, après une journée bien remplie, les hommes s'assemblaient dans le cellier.

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Le verre à la main, la casquette en arrière sur un visage grimaçant, ruisselant et rouge, adossés aux barriques, les disciples de Bacchus se réjouissaient de cœur en chansons.
Les chansons rythmaient également les étapes de la vie.
Ma grand-mère avait la charge d'endormir le dernier nè de la famille.
Je la revois dans un coin de notre vaste cuisine et je l'entends encore chanter de sa voix chevrotante et cassée la même chanson qui nous avait endormis.
La tête courbée sur elle-même, elle sommeillait parfois avant mon petit frère devant le berceau aux rideaux amidonnés.
Je crois que nous avons tous appris nos premières chanson quand elle nous faisait sauter sur ses genoux.
Le dimanche, en fin de soirée, il n'était pas rare de voir les groupes de jeunes s'en aller en chantant comme des fous à travers la campagne.
Mais, c'est surtout les jours de noces que la chanson trouvait son opportunité.

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Pendant les repas, le vin aidant, toutes les voix se faisaient entendre. On assistait, alors à une cacophonie générale.
Le silence se faisait tant bien que mal et les meilleurs chanteurs et chanteuses étaient sollicités.
Aidé par "son papier", chacun piquait une pointe de fierté à chanter tous les couplets (30 à 40 parfois).
Le verre à la main, on entendait celui qui pouvait aller jusqu'au bout de sa chanson.
Et puis, après les compliments, venait la traditionnelle chanson de la mariée.
Le violoneux invitait ensuite à la dance.

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Les noceurs s'en donnaient à cœur joie et même souvent à "l'avant-deux" accompagnait la musique de leur chants rythmés.
C'est encore en chansons que l'on conduisait les époux à leur demeure.
Quand la fête était terminée, n'entendait-on pas dans la fraîcheur du matin ?
On battait "le charivari" quand un veuf ou une veuve se remariait.
Dans les bourgs, on appréhendait les groupes d'hommes extravagants voire grotesques qui déambulaient dans les rues.
Un tintamarre accompagnait toujours le cortège au milieu de cris et de chansons entrecoupées de "you! you!" qui effrayaient les enfants réveillés.
Ainsi, les chansons conduisaient les hommes à la croisée des chemins aventureux.
C'était la chanson du chevalier quittant sa dulcinée pour aller à la guerre.
C'étaient nos ancêtres qui "chantaient au long des haies des strophes de foi et de feu"….

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Au printemps de leur vie, les conscrits ramassaient les poules de village en village et sans se soucier de leur avenir, ils annonçaient à tous leur prochain départ sous les drapeaux.
Chansons d'hier…
Vieilles chansons folkloriques, cantilènes, chansons bachiques, mélodies ou romances mélancoliques, chansons à "ripouner", … je vous retrouve dans mon vieux cahier aux feuilles jaunies.
Malgré les craintes du lendemain incertain, malgré les soucis quotidiens qui pesaient lourd sur les cœurs, les chansons reprenaient le dessus et devenaient symboles d'espérance.

J. Maupillier (Garde)

19 avril 2019

Dans la Cité Médiévale

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17 avril 2019

Châteaumur en Vendée

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Une petite commune, Les Châtelliers-Châteaumur, qui possède sur son territoire des vestiges du Moyen Age, dont le donjon domine le bourg de Châteaumur depuis 10 siècles.
C'est un quadrilatère dont les angles et le milieu des côtés sont renforcés de tours pleines sur leur plus grande hauteur.
Le donjon de Châteaumur (XIIème siècle) est de même style et de même époque que les donjons de Pouzauges, de Tiffauges et de Noirmoutier.
Frère ou cousin des châteaux romans de Tiffauges et de Pouzauges, Châteaumur se dresse sur une petite colline dominant "le Vieux Camp Gaulois" dont les traces de forme elliptique de 50 mètres de long sur 40 mètres de large, existent encore dans le Parc du Logis de Villefranche.

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Autrefois entouré d'eau au moyen d'étangs creusés et alimentés par le petit ruisseau voisin, qui sépare les communes de Châtelliers-Châteaumur et de la Flocellière, il fut longuement occupé par les Légions Romaines
De nombreux débris furent exhumés au cours des fouilles entreprises au siècle dernier par les archéologues.
Une église y fut même élevée vers l'an mil.
Ce fut Saint Nicolas qui devint Prieuré.
Ne se contentant pas d'occuper le vieil Oppidum Gaulois, les chefs Romains établirent un Prétoire sur la petite colline où s'élève le Donjon actuel.
Ce fut là que, lors des grandes invasions barbares qui amenèrent la chute de l'Empire Romain, les populations se regroupèrent sur un lieu facilement défendable, le Prétoire Romain.
Par voix électives, elles se choisirent un chef qui, par sa bravoure, son autorité, ses capacités, serait le plus apte à organiser leur défense.

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Ce fut l'origine de la Féodalité.
Ce pouvoir donné à un chef n'était pas transmissible à sa descendance.
A sa mort un autre chef était élu.
Puis, vers la fin du Xème siècle, la grande famille des vicomtes de Thouars qui avait été mise à la tête d'immenses domaines, correspondant à peu près aux Départements de la Vendée, des Deux­Sèvres, par les Ducs-Comtes du Poitou, commença, sous Aimery II de Thouars, d'organiser le territoire qui lui était confié.
Dans les points stratégiques comme Tiffauges, Pouzauges, Mortagne, les Herbiers, Mauléon, Châteaumur, ils placèrent des cadets de leur famille.
Ce qui prouve l'appartenance des premiers seigneurs de Châteaumur à cette Famille de Thouars, ce furent leurs armoiries.

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Armes reproduites dans le blason actuel de la commune des Châtelliers-Châteaumur, choisies sont celles de Thouars.
Puis ces cadets de Thouars abandonnèrent leur nom de famille pour prendre celui de leur domaine.
Pratique très fréquente, même au siècle dernier, où les cultivateurs prenaient le nom de leur métairie.
Ce sont eux qui après avoir fait élever un lourd donjon de bois, le remplacèrent au XIIème siècle, par l'actuel donjon roman, près duquel ils élevèrent l'église de la Madeleine, belle église romane à trois nefs voûtées en plein cintre.
Incendiée pendant les Guerres de Vendée, elle ne sera démolie qu'en 1826, de même que celle de Saint Nicolas.
Cet actuel donjon roman se présente comme un cube flanqué de tours rondes aux quatre angles.

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On y accède par une belle porte en arc brisé du XIVème siècle.
Au-dessus subsistent les fentes pour le passage des bras du pont-levis.
L'intérieur de ce donjon a perdu ses étages.
Situé à présent au milieu d'un petit village circulaire qui épouse la forme de l'ancienne enceinte de la place fortifiée.
Il est le cousin de ceux de Tiffauges et de Pouzauges, en ce qu'il est bâti sur un plan similaire, quadrangulaire, à contreforts hémicylindriques, au centre des murs avec les angles englobés dans de fortes tourelles massives au rez­de-chaussée, mais au premier étage contenant trois petites chambres destinées à la surveillance et au tir.

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Celle du Nord-Ouest comporte une petite cheminée et des lieux d'aisance.
On y entrait par une petite porte romane encore très bien conservée, placée aujourd'hui à deux mètres du sol, qui devait primitivement être plus bas, et cette porte était solidement fermée.

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A l'intérieur il comportait deux étages non voûtés, dont les planchers étaient soutenus par de grosses poutres reposant sur des corbellets de pierre.
Il mesurait à l'intérieur 11m sur 9m50.
Ce château était le siège d'une des plus importantes Baronnies relevant de Thouars.
Le Baron de Châteaumur avait le droit de haute, moyenne et basse-justice, sur tout ou partie de 32 paroisses aux alentours.

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Le premier texte concernant Châteaumur est de l'an 950, et le premier seigneur connu en fut Arnold 1er, fils cadet d'Arnold de Mauléon d'Humberge de Mortagne, qui avait eu Châteaumur en apanage.
Il apparaît dans les textes en 935, dans la charte de fondation de l'Eglise Saint-Pierre de Mauléon.
C'était un THOUARS.
Ensuite le dernier de cette famille Geoffroy de Châteaumur eut une fille Jeanne qui vers 1260 apporta cette Baronnie à Maurice de Belleville, seigneur de la Garnache et Montaigu.
Un de ses descendants fut le célèbre connétable Olivier de Clisson, ami de Du Guesclin, il fut seigneur de Châteaumur.
Puis toujours un de ces descendants dit de Bretagne, sera Baron de Châteaumur.
Laquelle Baronnie, vers le milieu du XVIème siècle, devint la propriété de la Famille ESCHALLART de la Boulaye en Treize-Vents.

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Châteaumur fut vendu par eux en 1649 à François MESNARD de TOUCHEPRES, seigneur de la Pomme­raie-sur-Sèvre.
Le dernier de cette famille, François MESNARD de TOUCHEPRES vivait à Paris.
Le vieux donjon n'étant pas très confortable, Les Mesnard de Toucheprès bâtirent, sur la seconde enceinte, une série de constructions que l'on voit 'encore aujourd'hui.
On raconte qu'avare et très inhospitalier, très impopulaire à Châteaumur et à la Pommeraye, il se tenait quand il y venait, dans l'appartement qui se trouvait au-dessus de l'entrée de son château de Châteaumur, pour surveiller le travail de ses serviteurs.
Il avait comme régisseur le Docteur Vincent CHAPELAIN, originaire des Epesses, qui fut Maire de Châteaumur, la Flocellière et les Epesses, révolutionnaire, guide des Colonnes Infernales en 1794.

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Les archives de la Vendée conservent tout un dossier de lettres adressées par MESNARD de TOUCHEPRES, à son régisseur CHAPElAIN. MESNARD de TOUCHEPRES mourut à Paris sans alliance le 12 Avril 1793, et comme ses héritiers, avaient émigré, leurs biens ont été dispersés et vendus comme biens d'émigrés.
Châteaumur fut donc mis en vente et acquis comme Bien National, le 14 novembre 1798. Les sieurs Cougnaud, notaire à Fontenay, et Bonamy, propriétaire à Maillezais, l'ont acquis pour 80.000 francs.
Quatre familles possédèrent Châteaumur successivement :
- Les sires de Châteaumur, de 950 à 1301.
- Les sires de Belleville, de 1301 à 1538.
- Les Eschallart de la Boulaye, de 1538 à 1649.
- Les Mesnard de Toucheprès, de 1649 à 1791.

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Un décret de la convention a décidé de remplacer par des noms nouveaux les noms des localités rappelant la féodalité.
Pendant la période de la révolution, Châteaumur se nommera "LIBRE-MUR" !
Le 8 juillet 1814, que Louis XVIII (1755-1824) annule le changement de noms des 3 000 communes rebaptisées par les sans-culottes

15 avril 2019

De chemins en chemins

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12 avril 2019

Le Lys de la Monarchie Française.*

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Clovis (466-511), roi des Francs et premier roi de France, on lui accorde la paternité de la fleur de Lys qui deviendra l'emblème héraldique de la monarchie française jusqu'en 1830.
Elle flotte encore sur le drapeau du Québec.
Il existe plusieurs légendes qui en donnent l'origine.

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1. Lors de la bataille de Tolbiac contre les Alamans, Clovis fit le vœu de se convertir s'il emportait la bataille, mais au moment de commencer la bataille de Tolbiac, les crapauds qui décoraient les boucliers vont se transformer en fleurs de lys.

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2. Une autre légende rapportée par Louis Girard (1911-2003) rappelle que la fleur de lys est un iris stylisé dont Clovis a fait sa fleur favorite.
Malmené dans la bataille de Vouillé contre les Wisigoth et voyant qu'un fleuve barrait sa retraite, Clovis aperçu dans l'eau un grand nombre d'Iris et comprit qu'à ce endroit le fleuve était peu profond et qu'il pouvait le franchir avec son armée.
De ce fait, il aurait prît la fleur de lys sur fond bleu en souvenir de l'événement.

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3. On raconte que la Reine Clotilde, un peu portée sur les croyances et les superstitions, consultait souvent un ermite vivant en forêt de St Germain.
L'ermite lui avait remit un bouclier où figurait trois fleurs de lys, en référence à la sainte Trinité (Père, Fils et Saint-Esprit).

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L'ermite affirma l'avoir reçu d'un ange pour que le roi s'en serve durant la bataille à la place de ses armes ornées de trois croissants ou de trois crapauds.
Selon l'ermite, ce bouclier devait lui assurer la victoire.

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Depuis l'Iris aussi nommée "Reine des fleurs" devint l'emblème Franc, sa forme rappelant en outre celle de l'abeille stylisée que le père de Clovis (Childéric) avait adopté sur ses bannières.
Le lys ou l'Iris apparaît nettement dans le monde franc à la fin du règne de Pépin le Bref (714-768) et au début de celui de Charlemagne (742-814).

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On a découvert dans ce qui reste de l'église de Saint-Denis, construite par l’abbé Fulrad (710-784) à la fin du règne de Pépin le Bref et au début de celui de Charlemagne, des colonnes dont les bases étaient ornées d'une frise de lys et rinceaux (motif ornemental constitué d'une "arabesque de feuillages, de fleurs ou de fruits sculptée ou peinte servant d'ornement en architecture ou dans les arts décoratifs").
Mais, la fleur choisie par Clovis était un iris jaune.
La fleur de "Lys" serait en réalité la fleur "de Luce" ou fleur "de Louis", choisie par Louis VII (1120-1180) au XIIème siècle et qui par altération phonétique, "Luce" devint "Lys" et ainsi le symbole définitif de la Monarchie Française.

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10 avril 2019

Combat des ombres au Puy du Fou (2)

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8 avril 2019

Le Mystère du Puy du Fou (1/2)

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En 1978, Puy du Fou est une carcasse décharnée.
D'un aspect imprévu, le château enchante l'œil.
Face au couchant, des pans de murs ruinés baignent dans des flaques de boue.
Une fois le porche franchi, on pénètre dans la cour carrée autour de laquelle s'ordonnent les bâtiments.
Les deux tours octogonales de l'aile nord rappellent ce que fut la demeure au XVème siècle.
La partie principale du château se compose de deux corps de bâtiments réunis autour d'un escalier somptueux enrichi d'un péristyle à arcades et colonnes.

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Premier regard, première passion.
Le granit roux des Mauges aux gros grains de mica, les tuiles creuses, les briques roses, donne à l'ensemble une allure sobre et élégante.
Les tons pastel des tuiles et des briques tranchent habilement sur le granit.
Et lorsque le soleil, dans un ciel bleu de mer, éclaire sa façade, le Puy du Fou rayonne de pureté.
L'éblouissement gagne le visiteur : délicatesse et raffinement.
Les blocs de granit s'écartent sous la pression des racines sauvages et des paquets d'herbes folles.
Sur les caissons Renaissance, une pellicule verte, algue ou champignon, retient une humidité sournoise qui pénètre la pierre.

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La grande cour intérieure donne des allures de grosse ferme.
Au sol, des lapins s'agitent dans leurs clapiers.
Plus haut, sur des meneaux brisés, perchent des coqs, surveillant leur harem.
Dans les airs, tournoient des nuées de corbeaux dont les nids se détachent sur un ciel indifférent gorgé de nuages froids.
L'usure du temps et l'incurie des hommes ont eu raison, en un siècle, de sa partie centrale très certainement copiée sur le péristyle de Lebreton à Fontainebleau.
La nuit, une chouette-effraie crie et redonne vie à cette énigme de blocs effondrés, de corniches rousses de mousses.
Cette chouette est un lien.
Se souvient-elle et imite-t-elle le cri des hommes qui, dans ce pays, ressemble au sien ?

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Ces hommes qui ont défendu leur château contre les colonnes infernales de Turreau.
1794, l'année de sang, qui crucifia ce pays de son épée de feu, lui enlevant une âme sur deux, anéantissant tous ses villages, incendiant ses bois et ses champs.
Le souvenir des reflets de fer et de feu des guerres de Religion s'était estompé, depuis si longtemps, lorsque la plus injuste des répressions s'abattit sur ce peuple de paysans et d'artisans, au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Devenu inutile, restreint à un rôle de symbole déformé dans l'esprit des volontaires parisiens, le château ne pouvait être qu'une cible facile et sans grand danger pour les incendiaires.
Puis, destin commun aux chefs-d'œuvre en péril, il offrit ses cicatrices aux villageois ayant leur foyer à construire ou à reconstruire.

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Triste dépeçage justifié par les nécessités d'un pays exsangue aux survivants hagards.
Mais les Vendéens, peuple secret, peuple généreux et méfiant, se renfermeront derrière une pudeur qui en fait des géants et ne parleront plus de ce qu'ils n'oublieront jamais.
Pendant un siècle et demi, les murs du Puy du Fou braveront un destin scellé d'avance.
Lente érosion des souvenirs et des pierres, jusqu'au jour où en 1978, une nouvelle aventure attend le château dont le nom secret provoque à lui seul l'enchantement.
Un jour, l'École Nationale d'Administration (l'ENA, comme on dit) allait accueillir un jeune et brillant lauréat qui, pour l'instant, planchait sur ses manuels.
Etudiant aux champs avant de devenir sous-préfet, allongé sur l'herbe, face au château enflammé par les chauds rayons de soleil d'une fin d'été.
Manuels dans la main gauche, mais bloc de papier dans la droite, sur lequel une fine écriture dessinait une mise en forme de l'histoire à la dimension des hommes et des femmes du pays du Puy du Fou.

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Au printemps 1977, le département de la Vendée vient d'acheter ces ruines.
Alors, commence l'itinéraire d'abord solitaire de ce fils du pays qui allait déclencher une réaction en chaîne engendrant une série d'opérations collectives à vocation culturelle, inspirée par une pensée claire, et aussitôt prise en main par les populations du Haut-Bocage.
La plus importante est la renaissance du rôle social du château en pays rural.

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Puisque tout commence par la soif culturelle, les ruines du château allaient, en quelques mois, devenir une fourmilière et l'amorce du plus grand centre culturel de la région.
Une multitude d'actions et de créations allait éclore spontanément du savoir faire des acteurs du "Spectacle du Puy du Fou", car le creuset est né dans les textes et les images de ce fils du pays, Philippe de Villiers, et grâce à l'Association pour la mise en valeur du château et du pays du Puy du Fou.
Les répétitions de 1978 prouvent immédiatement qu'un nouveau mode d'expression est né, qui s'appellera "Cinéscénie", cinéma vivant de plein air, en direct, par des acteurs qui se souviennent et refont les gestes de leurs anciens.

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Fêtes et labeurs autour des quintaines du Moyen Age, danses et travaux des champs le long du passage légendaire de François Ier au château, saines colères pour la liberté de croire et de penser, modernismes et guerres mondiales.
Fil conducteur, témoin immuable de tous les temps : le paysan vendéen, Jacques Maupillier.
Un symbole parmi des millions d'ancêtres, hier la faux à la main et aujourd'hui manipulant des amplificateurs, des lasers, des jets d'eau ou de géantes brioches.
Ce pays caché a retenu son souffle car au départ, les notables craignent l'échec.
Mais les Vendéens ont compris l'importance du spectacle et se sont reconnus.
C'est encore leur victoire.
Le miracle de leur château va leur donner de nouvelles raisons de vivre et de se dépasser, subjugués par un phénomène que l'on croyait périmé, le bénévolat absolu.

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La Vendée n'était plus un pays perdu, oublié, méprisé.
La caricature que l'on avait voulu donner de ce pays de bocage, de marais, de landes et de plaines, pendant des décennies, vola en éclats en un soir.
Le bâtiment en lui-même n'est pas le sujet du spectacle.
Château vivant, propriété sentimentale d'un pays, il est un catalyseur entre le cœur des Vendéens et l'âme de leur terre.

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Le produit en est un phénomène social unique, dépassant la beauté et la charge émotionnelle d'une prestation qui est pourtant une réussite d'originalité avoisinant la perfection.
Les Puyfolais veillent sur lui, le château de tout un peuple.
En foulant la terre de sa cour, chacun s'y sent à la fois le propriétaire et le serviteur.
Pourquoi au Puy du Fou ?

Suite dans le preochain article.

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