Le 11 novembre est le 315e jour de l'année (316e en cas d'année bissextile).
Le lundi 11 novembre 1918, à 11 heures, dans toute la France, les cloches sonnent à la volée.
Au front, les clairons bondissent sur les parapets et sonnent le "Cessez-le-Feu", "Levez-vous", "Au Drapeau".
La "Marseillaise" jaillit à pleins poumons des tranchées.
Même soulagement en face, dans le camp allemand.
Pour la première fois depuis quatre ans, Français et Allemands peuvent se regarder sans s'entretuer.
Un armistice a été conclu le matin entre les Alliés et l'Allemagne, dernière des Puissances Centrales à rendre les armes.
Il laisse derrière lui huit millions de morts et six millions de mutilés.
Les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne.
Plus tard en 1919, à Versailles, ils signeront le traité de Versailles.
Or, cet évènement tragique de l'histoire ne devait pas servir de leçon.
En effet, 20 ans plus tard, un nouveau conflit, plus terrible encore, plus total, avec un bilan ahurissant de 60 à 80 millions de victimes, se déclarait.
Aujourd'hui, heureusement, nous sommes en paix et ce matin, nous nous trouvons face à une liste de noms que le temps efface.
Mais n'oublions jamais que ces hommes et femmes, nos semblables, furent des victimes innocentes âgées de 18 à 40 ans.
Ceux-ci avaient une vie à accomplir, des bonheurs à saisir, une richesse à partager.
Afin que cette cérémonie ne soit pas un rituel un peu vain, tentons en ce début de 3e millénaire d'anticiper les dissensions qui s'établissent insidieusement au sein de nos communautés plus ou moins élargies: le racisme et la xénophobie, l'indifférence, l'intolérance ainsi que l'individualisme forcené issu de notre société matérialiste.
Ces plaies d'aujourd'hui sont des ferments de haine pour demain.