Les carrousels étaient des tournois de chevaliers caractérisés par la diversité des livrées et des habits et organisés à l’occasion d’une fête.
Par analogie, on a nommé carrousel les manèges de chevaux de bois.
Un carrousel (ka-rou-zèl) est une attraction de type manège consistant en une plateforme tournante avec des sièges pour des passagers.
Un système mécanique donne souvent l'illusion du galop à ces chevaux.
La plupart des manèges rotatifs peuvent être appelés carrousel tant que les éléments ne peuvent pas changer de position les uns par rapports aux autres.
On peut noter que certains carrousels sont sur deux étages.
Naguère, on ne les remarquait pas.
Ils étaient le décor familier des foires qui enchantaient nos Jeunesses.
Les sièges des carrousels des premières périodes possédaient une grande variété d'animaux, dont lions rugissants, chevaux caracolant, girafes solennelles des chiens, des chats, des lapins, des cochons ou de cerfs.
Ces monstres insolites, tournoyaient devant nous au son d'une valse qui semblait éternelle.
Les frontons suspendus sur nos têtes étaient rutilants de couleur et racontaient des scènes de vie.
Et puis, un beau jour, ce décor qui nous plaisait tant.... disparut.
Il n'était plus au goût du moment.
Il exigeait, paraît-il, pour être remonté et démonté, une main-d'œuvre trop importante.
Après la Seconde Guerre mondiale, disparurent pour toujours les grandes machines baroques de la Belle Epoque.
Aujourd'hui, le chaland qui flâne dans les fêtes foraines découvre, en revanche, des machines ultramodernes, hurlantes, trépidantes, tournoyantes.
Certes, ces nouveaux manèges ont leurs qualités.
Ils sont l'expression d'une haute technicité.
Les ingénieurs qui les ont conçus, l'ont fait avec intelligence, mais le plus souvent avec bien peu de sens esthétique.
Où sont les étonnants manèges du début du siècle qui tournaient avec la lenteur d'un sénateur, mais présentaient au badaud ébloui la complexité de leurs décorations et le chatoiement de leurs couleurs ?
C'est sous des hangars de fortune que l'on redécouvre aujourd'hui les épaves de ce que furent les grands manèges d'autrefois.
Les orgues de foire qui accompagnaient de leur musique trépidante le mouvement des manèges n'ont pas été beaucoup mieux traités.
Le plus grand nombre a été détruit après la Seconde Guerre mondiale, le restant est parti par bateaux entiers aux États-Unis et la plupart de ces carrousels modernes comprennent principalement des chevaux.
Quelques épaves ont été recueillies par des ferrailleurs.
La mode a viré de bord et ce qui était méprisé autrefois est redevenu aujourd'hui très recherché.
Les antiquaires ont découvert de nouveaux débouchés.
Les chevaux de bois qui, naguère, n'enchantaient que les enfants, trônent en plein milieu des salons du XVIe arrondissement en guise d'ornement et les instruments mécaniques se négocient à prix d'or.
Heureusement, des collectionneurs avisés et éclairés rachètent eux aussi les pièces inestimables et s'emploient à créer de nouveaux musées.
Devant la beauté et la rareté de ces instruments dont certains sont d'une étonnante qualité technique, on se prend à rêver.
Fallait-il tant de disparitions et de saccages pour qu'on en voie enfin la valeur de ces chefs-d'œuvre ?