Les gisants. *
L’usage du sarcophage est courant jusqu’au 4ème siècle après J.-C.
Du 8ème au 10ème siècle (époque carolingienne), on posera de simples pierres tombales sur les sépultures.
Le Moyen-âge vivait avec ses morts et renoue avec la tradition des sarcophages et créa le gisant, représentation du corps glorieux du défunt prêt à se relever au moment de la Résurrection des morts.
Les cimetières étaient déjà organisés autour des églises, les tombes et gisants des puissants occupent à partir du 12è siècle l’intérieur des lieux de culte rappelant aux vivants leur devoir de prière qui leur est dévolu pour le salut des âmes.
En France, le défunt est représenté allongé (opposition à orant ou priant), vivant ou endormi (opposition au transi) à plat dos sur une dalle, le plus souvent les mains jointes.
En Angleterre du 13ème au 14ème siècle, le chevalier était représenté "en mouvement", couché sur un côté, les jambes croisées, dégainant son épée.
Après le décès, on ouvre le ventre du défunt et l'on en retire les viscères.
Ensuite on procède à l'ablation du cœur.
Suite la multiplication des sépultures, il en découle des difficultés de conservation des corps lors de leur transport.
La technique de conservation consistait, pendant le transport, de le recouvrir de sel, d'aromates et de vin qui jouait alors un rôle d'antiseptique.
Au Moyen Âge, on réalisait généralement trois gisants :
- Un gisant de cœur présentant un petit cœur sculpté dans la main gauche.
- Un gisant d'entrailles présentant un petit sac dans une main.
- Un gisant de corps.
A la fin du 13 ème siècle, les traits du gisant se rapprochèrent de ceux du modèle (le visage paisible et les membres restaient ceux de vivants endormis).
Ils étaient revêtus de vêtements d'apparat, dont les plis restaient ceux qu'ils devaient avoir si la statue était à la verticale.
Un certain nombre de symboles (repose-tête, animaux symboliques, chiens, dragons, furets, lions…, ou familiers) accompagnent le défunt lors de cette traversée selon un usage en vigueur dans l'art funéraire.
Il y a des nuances en fonction de la façon de mourir du défunt (heaume, de l'épée à la ceinture ou posée à côté).
Un chien aux pieds auprès des gisants féminins symbolisant la fidélité et lui sert aussi de guide.
Le lion représente la puissance, mais aussi le symbole du Christ, qui a vaincu la mort comme la lionne ressuscite ses petits (texte des Bestiaires).
Le dragon le défend contre le mal, l'oiseau a le pouvoir de s’envoler vers l’amour divin, etc…..