Histoire du Bourg-Bérard (2)
Près du Bourg-Bérard, une foire de huit jours qui se tenait tous les ans dans la grande prairie de la Grange. Foire importante, réunissant un nombre considérable de commerçants de tous genres.
Ce Bourg-Bérard subsista longtemps, pendant de longs siècles, mais vraisemblablement, il dut perdre de son importance, en même temps d'ailleurs que le château du Puy du Fou.
Ce déclin s'amorcera à partir du 15ème siècle, lors de la guerre entre les Anglais et le Roi de France, dont Guy du Puy du Fou était un chaud partisan.
Son château fut alors démoli par les Anglais vers 1430.
Il est vraisemblable que le Bourg-Bérard subit le même sort.
Les habitants n'ayant plus la protection du château voisin reconstruisirent leurs habitations autour de l'église paroissiale des Epesses.
Bâtie elle-même depuis un temps immémorial au milieu du vaste lieu de repos qu'était le vieux cimetière, dont l'existence est attestée par les trouvailles faites, tant sur la place de la Mairie, celle de l'Eglise que dans la Chapelle Saint-Jean, en 1948.
L'église Notre-Dame est d'ailleurs citée dès 1103, comme relevant de l'abbaye de Vezelay.
En mars 1432, le Roi Charles VII (1403-1461) autorisait Guy du Puy du Fou (1375-1453) à reconstruire son château sur un autre emplacement.
Nous essaierons plus tard de voir pourquoi il abandonna la colline où se dressait le château primitif, pour construire le nouveau, sur un terrain plat, sans défenses.
Il subsista quand même quelques maisons du Bourg Bérart.
Dans l'aveu rendu le 2 novembre 1563 à Hocheterner-en-les-Herbiers, par René du Puy du Fou, dans l'énumération des divers domaines faisant partie de la Seigneurie du Puy du Fou, domaines échangés entre Guy du Puy du Fou et les habitants du Bourg Bérart partis aux Epesses, on lit :
"Le Bourg-Bérard comprenant cinq ou six maisons, dont l'une s'appelle la Maison du Brumault".
Le seigneur du Puy du Fou devait pour ce domaine à la châtellenie de Rochetemer, huit chapons de cens.
En 1740, dans un autre aveu à Rochetemer, le Bourg-Bérard était de nouveau mentionné.
Mais il n'existait plus, puisque dans cet acte on lit :
"Le Bourg Bérart lequel est depuis un temps immémorial destruit et dépendances d'icelluy réunies à mon castel du Puy du Fou".
Quant au nom donné à ce Bourg-Bérard ou Bérart, il ne faut pas y voir un nom, prénom ou surnom de famille.
Etant donné son ancienneté, il faudrait plutôt se tourner vers la toponymie (noms propres désignant un lieu).
Les noms de famille n'existant pratiquement pas avant le XIème siècle et même le XIIème siècle.
Mais quel est son emplacement exact et son étendue sur le terrain ?
Il semble qu'au siècle dernier, le soc de la charrue du laboureur heurtait souvent les restes des murailles enfouies sous terre du Bourg-Bérard.
Nous voilà loin du château du Puy du Fou, mais puisque le Bourg-Bérard lui était antérieur, il fallait bien commencer par le commencement.