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1 juin 2021

L'art équestre et l'équitation classique française.*

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L'art équestre tire ses racines de la Grèce Antique, époque où l'on a cherché l'affinement du dressage des chevaux à des fins guerrières.
Les Romains firent de même avec leur cavalerie pour les grandes campagnes d'Afrique et d'Espagne.
Mais l'équitation en tant qu'art n'a véritablement pris naissance qu'après la renaissance Italienne, abandonnant l'objectif guerrier au profit de l'esthétisme, ainsi dans tous les pays du monde civilisé naquirent des écoles et des académies équestres pour enseigner et perpétuer cet art, universellement considéré comme noble.
L'art équestre peut se définir comme étant la capacité d'apprendre à un cheval, par la douceur, la logique basée sur les lois naturelles de l'équilibre et de l'harmonie, à se soumettre avec plaisir et fierté à la volonté de son cavalier sans dénaturer en aucune manière sa façon de se déplacer.

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Pour pénétrer "l'âme" de l'équitation classique, il faut essayer de comprendre la philosophie du classicisme et de son époque du XVIe au XVIIIe siècle.
A cette période l'art représentait ce qui était précis, classique, il appartenait à la réalité, il reflétait la beauté et l'ordre de la nature, il était toujours soumis aux lois de l'équilibre et de la légèreté.
C'était le règne de la symétrie et de la logique.
Il est ainsi plus aisé de comprendre que l'équitation académique française dû sa naissance à l'esprit classique qui atteignit son apogée à la Cour de Versailles sous Louis XIV.
À la Cour de louis XIV, des carrousels extravagants d'inspiration italienne furent organisés et devinrent très populaires.
La gravure de CHAUVEAU (1613-1676) faite en 1670 montre le roi habillé en romain dans "une côte d'argent brodée d'or".

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A la cour de Louis XIV, des carrousels extravagants d'inspiration italienne furent organisés et devinrent très populaires.
En 1680, le Roi Soleil s'installait à Versailles et y organisait ses écuries avec toute la splendeur qu'il apportait à ce qu'il touchait.
L'esprit classique apparaissait dans l'art, l'architecture, la sculpture, la musique, l'aménagement des jardins et des parcs, l'équitation ...
L'équitation classique était enseignée, au même rang que la littérature, la poésie, la musique.
L'école de Versailles, plus qu'une localisation géographique représentait une philosophie de l'équitation qui était en perpétuelle quête de la perfection, à la recherche de l'harmonie cheval-cavalier, permettant l'expression esthétique de l'art.

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A toute philosophie, des esprits, des maîtres et celui qui personnifia l'école de Versailles, qui fut le véritable artiste équestre qui inspira par ses écrits (notamment "l'école de cavalerie" publié en 1729) l'équitation classique jusqu'au monde actuel de la haute école, s'appelait François ROBICHON de la Guérinière (1688-1751).
Il est souvent considéré comme le plus grand écuyer français de tous les temps.
Il fut certes inspiré par d'autres maîtres Français comme Salomon de la BROUE (1530-1610) écuyer d'Henri III, Antoine de PLUVINEL (1555-1620) écuyer de louis XV, qui eux-mêmes furent influencés par l'Italien Gianbatista PIGNATELLI (1525-1558).
Mais, c'est lui de l'avis des historiens d'art équestre, qui amena l'équitation classique à son apogée, sa conception du dressage et sa parfaite connaissance de la psychologie des chevaux étaient et restent novatrices.
Même si les circonstances ne l'ont pas amené au titre de grand écuyer de France auprès du Roi Soleil, l'écuyer en titre, le Prince Charles de LORRAINE fut totalement à l'écoute de ses conseils.

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Son art fut prolongé à Versailles par des écuyers comme Monsieur de NESTIER (1684-1754), écuyer de Louis XV ou Claude BOURGELAT (1712-1760), écuyer, médecin fondateur des écoles vétérinaires.
Mais la pression des militaires et l'évolution des techniques de combat qui considéraient l'équitation de manège comme une folie inutile, et surtout le cataclysme de 1789, changèrent du tout au tout la conception de l'équitation, et sa vision artistique faillit disparaître.
Le seul cavalier qui apporta un embellissement à l'équitation classique de la Guérinière fut François BAUCHER (1796-1873).
Il se produisait à travers des spectacles que l'on peut rapidement comparer au cirque actuel.
Il "exportait" ses connaissances ne trouvant qu'à l'étranger de l'intérêt pour ses travaux.
De nos jours les préceptes de Monsieur de LA GUERINIERE inspirent les écoles d'art équestre étrangères, comme au Portugal l'école de Lisbonne, en Espagne avec l'école de Jerez ou encore la plus prestigieuse école de Vienne, où sa méthode fait figure de règle d'or.

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On peut remarquer que la France a été le pays qui magnifia l'équitation classique jusqu'à l'amener à l'état d'art, et par une vague dévastatrice l'a détruite, oubliée ou presque, laissant à d'autre la jouissance d'un véritable trésor du patrimoine français.
En France, au lendemain des guerres napoléoniennes, la cavalerie française est décimée.
Dès 1815, pour reformer les troupes à cheval, une "école des Troupes à cheval" fut créée à Saumur avec pour mission de former des instructeurs pour tous les corps de Cavalerie.
Face à l’urgence de cette remonte en cavaliers et en chevaux, on y constitue un corps d’enseignants composé de quelques grands écuyers , civils, issus des Manèges de Versailles, des Tuileries ou de Saint-Germain.
Celle-ci est fondée en 1825, au départ, sur les principes académiques hérités de l’école de Versailles, puis sous l’autorité du comte d’Aure, elle évolue vers une forme plus naturelle et plus hardie. 
Enfin, les apports techniques de François BAUCHER sont étudiés de près par cette communauté militaire qui cherche en permanence à améliorer sa technique.

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Dans ses spectacles "Mousquetaire de Richelieu" et "Cinéscénie", le Puy du Fou renoue avec les traditions de cet art, en présentant des figures équestres de qualité.
Notons particulièrement un passage unique au monde, qui met en scène une chorégraphie d'un dresseur et ses chevaux dans le noir (éclairé par des tubes ultraviolets).
Un cheval perd normalement tous ses repères dans le noir et ce numéro a nécessité près de deux ans de travail.

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