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11 décembre 2024

Mais qui est "Las Cases" ?*

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Dans le spectacle Le Dernier panache, Napoléon s’adresse à Las Cases :

"Écrivez Las Cases : j’aurais voulu avoir à mes côtés ce Charette, il me donne l’impression d’un grand caractère, il laisse percer du génie" ...

Mais qui est  ce Las Cases ?

Marie Joseph Emmanuel Auguste Dieudonné, comte de Las Cases était un historien français.

Il est l’un des compagnons d’exil de Napoléon à Sainte-Hélène.

Le nom de Las Casas en Espagne (dans l’entourage de Christophe Colomb), et en France (dans les armées de Louis XII et de François Iᵉʳ) apparaît tout au long de l’histoire.

Il est né le 21 juin 1766 dans le château Las Cases, paroisse de Couffinal, actuelle commune de Blan (Tarn), situé entre Castres et Revel.

Il a été baptisé le 22 juin dans la proche paroisse de Belleserre, l’église de Couffinal étant en travaux.

Il est décédé le 14 mai 1842 à Passy.

Il appartenait à une famille qui se vantait de compter parmi ses ancêtres, (l’apôtre des Indiens), le vénérable Bartolomé de Las Cases (Séville 1484-1566 Madrid) de l’Ordre des Prêcheurs.

L’antique famille de Las Cases s’était illustrée au XIIe siècle dans la lutte contre les Maures.

Napoléon dictant ses mémoires  Jean Baptiste Mauzaisse 1841 Malmaison 15X21.

Cette famille primitivement française est passée en Espagne vers l’an 1095 avec le comte Henri de Bourgogne, venu aider le roi de Castille et Léon, Alphonse VI, à combattre les Musulmans.

Son fils Alphe Henriques remporta la bataille d’Ourique contre 5 rois maures en 1139.

Aidé par un combattant de la maison de Bourgogne, pour le récompenser, il lui donna "todas las Casas" : toutes les demeures des Maures entourant le lieu de la bataille.

De là viennent l’origine des armoiries, la devise : Semper Paratus et le nom de Las Casas.

En 1200, le chevalier Carlos de Las Casas fixé à Séville, fut désigné pour accompagner Blanche de Castille en France lorsqu’elle épousa, le 12 mai 1200, Louis VIII le père de St Louis.

Il se fixa dans l’Agenais et son nom de Las Casas fut francisé en Las Cases.

Après avoir fait de bonnes études à Vendôme (aujourd’hui lycée Ronsard) chez les Oratoriens, Emmanuel de Las Cases est admis en 1780 à l’École militaire de Paris.

En 1782, à 16 ans, il entra dans la marine à Brest, où sa petite taille (1,60 mètre) le fait remarquer.

Comme aspirant, il suit les cours de l’École d’application navale avec Charette, où il se spécialise dans les techniques de la cartographie.

Embarqué à bord de l’Actif faisant partie de la flotte de la Motte-Picquet (1720-1791), il participe au blocus de Gibraltar (1779-1783) et à divers combats contre les navires anglais.

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Il sert, durant les dernières années de la Guerre d’Indépendance américaine, brillamment dans la marine du roi, en particulier aux Antilles où il côtoie Charette à la Martinique en 1785.

Au rétablissement de la paix, il devait faire partie de l’expédition de La Pérouse mais, alors à St Domingue, il arriva trop tard à Brest  pour le départ !

Ce qui le sauva d’une mort certaine.

En avril 1789, Emmanuel de Las Cases, de retour à Brest, est nommé lieutenant de vaisseau, à 23 ans.

Lorsque survient la Révolution, il choisit en 1791 d’émigrer et de rejoindre l’armée de Condé à Coblence où il retrouve Charette.

Il y est déçu par l’accueil qui lui est fait et par les querelles entre émigrés.

Après la dissolution de cette armée, suite à la bataille de Valmy du 20 septembre 1792, Las Cases se rend en Angleterre fin décembre 1792.

Il participe à la préparation de l’expédition de Quiberon mais il n’y débarque pas en juillet 1795, car il était resté à Londres pour y être opéré d’une hernie.

Il participe avec l’armée des émigrés, emmenée par le Comte d’Artois (futur Charles X) à l’expédition de l’Ile d’Yeu d’août à novembre 1795 où Charette ne put les rejoindre.

Puystory_5529Après l’échec de cette expédition, il peut rembarquer et revenir en Angleterre.

A Londres, il travaille à la rédaction d’un atlas géographique et donne des leçons.

C’est à cette occasion qu’il noue une fidèle amitié avec l’épouse du riche baronet Thomas.

Clavering, une jolie lady française, née Claire Gallais, baptisée à Angers Saint-Maurille, le 4 novembre 1770.

La publication, sous le pseudonyme de A. Lesage, de son Atlas historique, généalogique, chronologique et géographique remporte un franc succès à Londres en 1799.

Cet ouvrage connaîtra le même succès en France, puisqu’à partir de 1803, une édition paraîtra chaque année.

De mai à septembre 1812, Las Cases effectue une mission d’inspection des dépôts de mendicité et des prisons qui lui fera proposer d’utiles réformes à Napoléon.

Au printemps 1814, il participe à la défense de Paris comme chef de bataillon à la 10e légion, sous les ordres du général Moncey.

Après la première abdication de Napoléon (1769-1821) signée par l’Empereur le 12 avril à Fontainebleau, il refuse de siéger au Conseil d’Etat et rejoint Londres.

Au retour de l’Aigle de l’Ile d’Elbe, Las Cases est aux Tuileries dès le 20 mars 1815.

Dès le 24 mars 1815, il retrouve ses fonctions de chambellan et de conseiller d’Etat.

Après la défaite de Waterloo, le 18 juin, il reste au service de l’Empereur et sollicite l’honneur de partager son exil.

Le comte de Las Cases et son fils recevant la lettre de Napoléon Lithographie de Langlumé 1821.

Marquis d’Ancien Régime, officier de marine émigré pendant la Révolution, devenu chambellan et comte de l’Empire puis conseiller d’État durant les Cent Jours, Emmanuel de Las Cases ne présenterait dans l’épopée napoléonienne qu’un intérêt restreint s’il ne s’était attaché à son maître proscrit et n’avait publié en 1823, deux ans après la mort de l’Empereur, « Le Mémorial de Sainte-Hélène »  qui fut peut-être le livre le plus lu du XIXe siècle.

Le 7 août 1815, Napoléon et sa suite dont Las Cases et son fils Emmanuel Pons de Las Cases (1800-1854), page de l’Empereur, montent à bord du Northumberland à destination de Sainte-Hélène où ils resteront dix-huit mois jusqu’à leur expulsion vers le Cap, le 31 décembre 1816.

Au cours de la traversée, Las Cases avait noté, dès le 9 septembre 1815, les premiers souvenirs de Napoléon, qui étaient remis en ordre en fin de journée par son fils Emmanuel Pons.

Dans son grand journal, Las Cases a consigné, au jour le jour, les propos de l’Empereur.

Il a pris, sous sa dictée, le récit des campagnes d’Italie et noté les persécutions dont l’illustre captif était l’objet de la part de ses geôliers, dont le gouverneur Hudson Lowe.

La campagne de France de Jean-Louis Ernest Meissonnier (1815/1891) - 1864 - Musée d'Orsay.

Las Cases sut se faire apprécier de Napoléon par ses manières affables, son érudition et sa disponibilité.

Les dictées qui continuèrent jusqu’en novembre 1816 sont à l’origine du "Mémorial de Sainte-Hélène". 

Dans l’édition du Mémorial de 1830, à la date du 6 novembre 1816, Las Cases cite les paroles de Napoléon à propos de Charette :

"J’ai lu une histoire de la Vendée, si les détails, les portraits sont exacts,

Charette est le seul grand caractère, le véritable héros de cet épisode marquant de notre Révolution… Charette me laisse l’impression d’un grand caractère, je lui vois faire des choses d’une énergie, d’une audace peu commune et laisse percer le génie".

Je lui disais avoir beaucoup connu Charette dans mon enfance, nous avions été garde de la marine, ensemble à Brest, nous y avions partagé longtemps la même chambre, mangé à la même table et il avait fort surpris par ses exploits et sa brillante carrière tous ceux de nous qui avaient été liés avec lui"… 

Le 24 novembre 1816, Las Cases confie à son serviteur James Scott une lettre clandestine pour le Prince Lucien et une pour Lady Clavering, chargée de la lui transmettre.

Puystory_5526Il y dénonce les conditions de détention de l’Empereur.

Malheureusement, le serviteur en informe Hudson Lowe et le 25 novembre 1816, Las Cases et son fils sont arrêtés et retenus prisonniers.

Le 16 décembre, le gouverneur remet à Las Cases une lettre de Napoléon, signée du 11, avec sa signature accompagnée de "Votre dévoué".

Après qu’Emmanuel Pons ait pu en recopier certains passages, elle est confisquée par Hudson Lowe.

Las Cases et son fils sont expulsés et quittent l’île de Sainte-Hélène le 30 décembre 1816 pour le Cap, où ils restent en quarantaine, pendant 7 mois1/2 avant de regagner l’Europe.

Arrivés en Angleterre en novembre 1817, ils sont refoulés puis conduits à Ostende.

La France, les Pays-Bas et l’Autriche refusant de leur donner l’asile, Las Cases et sa famille s’installent en décembre 1817 à Francfort, puis au pays de Bade à l’été 1818.

Après la mort de Napoléon, le 5 mai 1821, l’autorisation de rentrer en France est accordée à Las Cases dans les derniers jours de juillet 1821 et il arrive à Paris le 16 août. Il s’installe à Passy.

En 1822, il récupère ses manuscrits notamment la lettre de Napoléon et son "Grand Journal" confisqué par Hudson Lowe où se trouve consigné jour par jour tout ce qu’a dit et fait Napoléon, durant dix-huit mois, du 20 juin 1815 au 25 novembre 1816.

Il publia en 1823 ce Mémorial dont le retentissement fut si grand qu’il fut réimprimé en 1824, 1830, 1835, 1840 et surtout 1842 avec illustrations de Nicolas Charlet qui lui  rapporta 3 millions de francs (+/- 9,5 millions €).

Il fut traduit en de nombreuses langues et enfin, il valut à Las Cases un siège de député.

Emmanuel de Las Cases 1766/1842 Lithographie de Delpech - 1840.

La légende napoléonienne doit beaucoup à cet ouvrage.

En juillet 1831, Las Cases fut élu député de l’arrondissement de Saint-Denis et siège à gauche jusqu’en mai 1834.

Il est réélu en 1839 jusqu’à sa mort en 1842.

Aveugle en 1840, il ne put accompagner le prince de Joinville à Sainte-Hélène pour le Retour des Cendres de Napoléon ; c’est son fils Emmanuel Pons qui le remplaça.

Le 15 décembre 1840, il était présent aux Invalides, lors de la cérémonie.

Il mourut le 14 mai 1842, après avoir eu la satisfaction de voir rendre à la France les restes mortels de l’homme à qui il avait donné des preuves d’un attachement et d’un dévouement qui honorent toujours sa mémoire.

En 2005, le "Grand Journal" tenu par Las Cases à Ste Hélène, prémices du Mémorial a été découvert à la British Library par Peter Hicks.

Il est paru en octobre 2017 sous le titre "Le Mémorial de Sainte-Hélène - Le manuscrit retrouvé" aux Editions Perrin – en collaboration avec la fondation NAPOLEON.

 

BIBLIOGRAPHIE

LAS CASES le mémorialiste de Napoléon - Comte Emmanuel de Las Cases - Arthème Fayard - 1959

Las Cases l’abeille de Napoléon - Jean-Pierre Gaubert - Loubatières - 2003

LAS CASES le Mémorialiste de Napoléon nous dit… - Jean-Pierre Gaubert - 2017

 

Pour découvrir en détails LAS CASE, je vous donne rendez-vous sur la page de  : lauragais-patrimoine.fr

Commentaires
V
Bonne présentation de Las Cases. Je souhaite ajouter des infos.
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P
Bonjour, je vous remercie pour votre passage sur le site.<br /> Auriez-vous l'amabilité de me faire parvenir vos précisions via mon adresse Mail : puystory@live.be ?<br /> En vous remerciant
P
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