Vie d’antan
Les habitants d’une chaumière sont généralement les trois générations d’une famille.
L’espace peut sembler exigu pour accueillir autour de huit personnes, mais les gens vivaient essentiellement à l'extérieur, occupés par les différents travaux des cultures.
Chacun a son rôle, pendant que les hommes travaillent aux champs, la mère s’occupe des petits travaux de la ferme.
Les grands-parents surveillent le foyer ou parfois le bébé, filent la laine ou travaillent l’osier.
Les enfants, eux aussi, sont mis à contribution, ils sont le plus souvent les bergers, surveillant les quelques bêtes, ramassant du petit bois pour le feu.
La chaumière utilise des matériaux locaux et peu coûteux : pierres, terre, bois, paille.
Les modes d’assemblage sont simples et auraient pu être réalisés par le paysan et sa famille.
Elle est couverte en paille de seigle, matériau économique pour le paysan qui cultivait par ailleurs cette céréale pour faire sa farine.
Il utilisait également la paille pour la litière des animaux et la paillasse des lits. Le toit abrite gens et bêtes, la partie habitation bénéficiant de l’effet isolant du fenil qui est aussi le grenier.
À l’intérieur de la chaumière, l’ameublement restreint (table, coffre, lits, …) et les quelques objets domestiques, écuelles, casse et autres récipients sont fabriqués par des artisans locaux et obtenus par échange.
Les plus coûteux, visibles dans la cheminée, sont ceux produits par le forgeron.
La petite vannerie d’osier ou de ronce paille est produite familialement.
Habilement maîtrisé, le feu permanent dans la cheminée est la seule source de chauffage et de cuisson.
La cheminée était le cœur de la maison, les lits des plus âgés et des nourrissons y étaient adossés et toute la famille s’y retrouvait le soir pour la veillée.
Le faible éclairage est produit par la petite flamme d’une lampe à huile.
Le coin de l’eau est repérable à la pierre au sol et au trou de l’évier percé dans le mur.
Seul un puits assure l’approvisionnement de l’exploitation.
Ce sont les femmes et les enfants qui étaient chargés d’aller puiser de l’eau plusieurs fois par jour.
On comprend aisément que l’usage est limité principalement pour les repas et boissons, la toilette est peu fréquente.
Le souci de ne pas manquer d’eau se retrouve à l’extérieur avec la récupération des eaux de pluie dans des bacs disposés à la base des toits.
Les autres animaux, petites volailles et chèvres, indispensables à l’alimentation (viande, œufs et fromage) logent dans la partie étable.
Les petites exploitations comprenaient des chèvres pour la fabrication de fromage et de viande, quelques brebis pour la laine et les agneaux, un âne ou un mulet qui fournissait la force de travail dans les champs et pour les transports.
Les outils agricoles sont rustiques.
Les manches sont prélevés sur un arbre et sculptés à la maison par les hommes.
Les embouts forgés, achetés au village chez le forgeron, leur confèrent de la valeur, y compris lorsque le manche est cassé.
Les espaces cultivés se limitent à quelques hectares (entre 2 et 4).
La part de jachère est importante (autour du tiers) et les pacages en parcours très réglementés.
Les cultures dominantes sont vivrières (autoconsommation et économie de subsistance) : blé, seigle, méteil, sarrasin, gesses, féveroles et quelques tubercules.
Les compléments alimentaires sont assurés par diverses cueillettes et la forte utilisation de miel issu du rucher.
La ruche de la chaumière est composée d’un tronc d’arbre creux surmonté d’une tuile.
À l’intérieur, un essaim récolté en foret.
Il s’agit d’une ruche éphémère, car chaque année, un nouvel essaim y est installé.