Malbrough s'en va-t-en guerre !
Reprise au Puy du Fou, "Malbrough s'en va-t-en-guerre" est entonnée dans un rythme de parade militaire, pour mettre les enfants dans l'ambiance des soldats.
Cette comptine raconte le départ optimiste de " Malbrough " pour la guerre.
Les paroles dateraient de la bataille de Malplaquet (près de Sars-la-Bruyère), le 11 septembre1709, au cours de laquelle John Churchill, premier duc de Marlborough (1650-1722), fut grièvement blessé.
Après une bataille, le bruit courut que le général en chef anglais était mort.
Mais ce n'est que le 25 juin 1722 que John Churchill, marquis de Blanford et duc de Marlborough, trépassait en son château de Cranbourn Lodge.
Soit treize ans après l'apparition de la chanson qui allait immortaliser son nom.
L'essentiel de sa carrière militaire fut consacré à lutter contre la France.
Les Français se vengèrent de la sévère défaite qui leur avait été infligée par Marlborough et son ami le prince Eugène (1663 – 1736), en composant cette chanson et s'amusèrent à raconter sur un ton parodique sa mort et son enterrement.
À sa mort, sa dépouille fut placée dans le mausolée érigé dans la chapelle du château de Blenheim qui lui avait appartenu.
C'est d'ailleurs dans ce même château du comté d'Oxford que devait naître, en 1874, le plus illustre descendant du premier duc de Marlborough, sir Winston Spencer Churchill.
Cette chanson ne connut du succès qu'à partir de 1781 quand Beaumarchais l'intègre comme chanson du page "Chérubin" dans sa pièce "Le Mariage de Figaro" à la scène 4 de l'acte II.
La chanson connaît alors un immense succès et de nombreux objets (éventail, rubans, coiffures, gilets, chapeaux...) furent décorés d'illustrations reprenant ce thème.
Dans le parc de Versailles, une tour du Hameau de la Reine fut aussi dénommée "tour de Marlborough".
Geneviève Poitrine (1750 – xxxx), nourrice du premier dauphin de Louis XVI (1754 – 1793) la chantait à l'enfant royal.
Elle la chantonna comme berceuse au nourrisson, précisant à la cour qu'on la chantait depuis longtemps dans son village.
Marie-Antoinette (1755 – 1793) la reprit au clavecin et en lança la mode.
En 1813, Beethoven (1770 – 1827) l’inclut dans son œuvre "La Victoire de Wellington" où elle symbolise les forces françaises.
Il paraît que Napoléon (1769 – 1821) lui-même l'entonnait à chaque fois qu'il montait à cheval pour partir en campagne.
Mais, l'air de la chanson est probablement très ancien.
On retrouve dans les paroles le souvenir des chansons de geste du Moyen Âge et les habitudes des châtelaines qui montaient à la tour pour guetter le retour de leur châtelain.
On y retrouve également le thème et beaucoup de détails d'une autre chanson très ancienne : "Le convoi du duc de Guise" improvisée par les soldats en 1563 après la mort de leur maître.
La mélodie a été adaptée par les Britanniques avec le refrain suivant : "For he's a jolly good fellow…".
La mélodie fit le tour du monde.