Le chichi au Puy du Fou
Les resoles, bunyols, fritelle et brugne médiévaux, Boule de Berlin, Croustillon, bugnes, churros, chichis font partie de la famille des beignets (pâtes qui gonflent en cuisant).
Du Moyen-âge à l'époque moderne, ce mets devient aristocratique car la graisse ainsi que le sucre coûtait cher.
Les beignets soufflés débarquent dans les foires, grâce au développement des baraques à friture permettant au peuple de goûter les joies de ce mets croustillant.
L'origine du beignet soufflé est très ancienne.
Caton (234-149 avant J.-C.), le premier, nous en donne la recette (mélange de semoule et de fromage frais passé à la friture).
Il appelle cette pâtisserie des globi.
Au court des siècles (du 4ème au 19ème siècle), cette pâte prendra différents nom tel que :
De Re Coquinarian, Resoles, Bunyols, Fritelle da Imperadore Magnifici, Debuignetz, Roysolles de mouelle, Brugnes, Bunyol, Beignet soufflé,....
et ses dérivés comme : Pet de nonne, Pet de putain, Pet d’Espagne, Pouf….
La coutume des beignets remonte aux fêtes romaines des calendes de mars célébrant ainsi le réveil de la nature par des rites agraires.
A cette occasion, les interdits étaient transgressés et les déguisements autorisés.
Avant la période de privation, dite période de jeûne et qui durait quarante jours, il était de coutume de faire la fête et de manger "gras".
D'où Mardi gras, qui est le jour précédant le Carême.
Comme la fête rassemblait un grand nombre de personnes, il fallait confectionner des pâtisseries bon "marché" et vite préparées.
Il s'agissait aussi d'utiliser les réserves de beurre, huile, œufs, avant les quarante jours de jeûne qui allaient suivre.
D'où la tradition des beignets et également des gaufres et des crêpes Le chichi frégi est la version provençale ou espagnole du churro.
Le chichi frégi semble avoir été importé en Provence par des migrants et était composé principalement de farine de pois chiche, comme l’indique son nom de chichi, signifiant en provençal "petit morceau de pois chiche frit".
La pâte du chichi frégi associe farine de pois chiche, levure de boulanger, sucre en poudre, pincée de sel, fleur d’oranger et eau (certains rajoutent de l’huile d’olive).
Bien travaillée et devenue souple, cette pâte est laissée au repos quelques d’heures, avant d’être introduite dans une poche à douille et coulée en serpentin dans de l’huile bouillante.
Une fois bien gonflé et doré, le beignet est écumé, coupé à l’aide de gros ciseaux en morceaux d’une quinzaine de centimètres de long, saupoudré de sucre.
Bon appétit.