Le Chevalier Charette.*
En ce matin gris du 14 mars 1793, dans le modeste manoir de FONTECLOSE, en la "Garnache", le maître des lieux finissant son repas matinal, s'apprête à partir à la chasse, lorsqu'il entend dans la cour de son logis le bruit d'une foule surexcitée le réclamant à grands cris :
"Monsieur CHARETTE ! Monsieur CHARETTE ! Nous voulons Monsieur CHARETTE !"
Et CHARETTE, paraît à sa fenêtre, les apaisant d'un geste :
"Que voulez-vous ?"
la foule :
"Un Chef pour nous commander, et ce sera vous !"
Mais CHARETTE refuse.
C'est la stupeur, la colère sauvage.
Il essaie de les calmer :
"Vous êtes fous !
Croyez-vous pouvoir lutter contre les armées bien équipées de la République ?
Ce n'est pas avec vos bâtons, vos piques, vos fourches et quelques vieilles canardières que vous les ferez reculer.
Croyez-moi, restez tranquilles, rentrez chez vous !".
La déception de ces jeunes est immense, des murmures fusent, et soudain un cri monte.
"C'est honteux de la part d'un ancien officier de marine".
Et piqué au vif, le chevalier réagit :
"Eh ! bien soit ! J'accepte, mais je vous préviens, il faudra m'obéir.
Je serai impitoyable, je veux être le maître absolu de ma troupe, comme je l'étais sur mon bateau.
Je jure de ne revenir ici que mort ou victorieux !"
Et c'est le départ pour une épopée qui, trois années durant, étonna l'Europe et mit en déroute les meilleures armées de la République et qui se termina devant le peloton d'exécution sur la Place Viarmes à NANTES.
Né au château de la Contrie à Couffé, près d' Ancenis le 21 avril 1763, d'une vieille famille qui donna des Maires à la Ville de Nantes, François-Athanase CHARETTE de la CONTRIE, cadet de la famille, fait de bonnes études chez les Oratoriens d' Angers.
Dès seize ans, s'engage sur les vaisseaux du Roi où, il bourlingue sur toutes les mers du globe.
Au retour d'une dernière croisière dans les mers du Sud, il débarque à Brest, après avoir participé à la "Guerre d'indépendance d'Amérique".
Rentré dans sa famille à Nantes, au début de 1790, il songe à s'établir.
Il fait la connaissance d'une délicieuse petite cousine de dix-huit printemps, mais lorsqu'il présente sa demande en mariage, la mère de la jeune fille, Angélique Josnet (1749-1821), veuve d'un de ses cousins, Charette de Boisfoucauld, lui fait comprendre qu'elle ne demandait qu'à refaire sa vie et moins "brave" que devant les Anglais, l'officier de marine capitule et épouse la veuve.
C'était le 25 mai 1790.
Elle avait quinze ans de plus que lui.
Ménage mal assorti.
Malgré la naissance d'un fils qui ne vivra qu'un an, l'union ne fut pas heureuse.
Le chevalier chassait à Fonteclose et l'épouse était le plus souvent à Nantes.
Elle fut absente de l'épopée de son époux.
Après 3 ans de combat, en fin de mars 1796, CHARETTE, traqué de toutes parts par les soldats de TRAVOT (1767-1836) et les Chasseurs de la Vendée telque Mercier, Colombière, Renaudin, Jeann et Bauduère et d'autres, est encerclé, blessé et pris dans le bois de la CHABOTTERIE, en St Sulpice-le-Verdon.
C'est le glas de la Vendée insurgée.
Il est midi et demi ce 23 mars 1796.
La tradition raconte que dans la ferme voisine du FOSSE, la famille GEAY prenait son repas de midi, lorsqu'un jeune entra en courant :
"Monsieur CHARETTE est pris !".
Un grand silence tombe sur la maisonnée les hommes baissent la tête, repoussent leurs écuelles, les femmes se signent en pleurant.
La Vendée prend déjà le deuil de son Roi !
Beaucoup d'ouvrages retracent la vie du "Roi" de Vendée.
Retrouvez l'article complet et les dates importantes de son combats en Vendée sur :
www.Puystory.net - Le Dernier Panache
Cependant, afin de mieux le connaître, je vous conseil le livre de Philippe De Villiers
"Le Roman de Charette" en vente au Puy du Fou
et aussi d'aller voir le spectacle du Puy du Fou :