Quenouille, Poupée de lin
Le mot "quenouille" nous vient du bas latin CONUCULA.
Il est décrit tel un bâtonnet entouré vers le haut de chanvre ou de lin.
C'est le symbole de la vie humble, laborieuse et pauvre que nos parents ont connu jusqu'en 1914.
Que de misères et de courage autour de ces poupées de lin qui transfigurées de poésie et de passé, vont nous servir à remonter le temps.
" Notre Marchand heureux se met à raconter ..."
La relative pauvreté d'une époque permettait une approche plus vraie vers un bonheur plus profond.
Et la bergère à la quenouille était chantée par le berger qui appelait ses moutons.
Cela s'appelait le HUCHAGE (appeler, crier).
On définit le "huchage" tel une suite de sons de tête, sans cadence, c'est un chant propre au berger pour exciter son troupeau.
Voici un HUCHAGE qui résonna longtemps dans nos Campagnes :
"Quand la bergère s'en va aux champs, sa quenouillette s'en va filant... ".
"A trouille", (elle tourne)
"A mouille", (elle mouille)
"A file", (elle file)
"A coud", (elle coud)
"A va", (elle va)
"Avé", (elle vient)
"All appelle son ché", (elle appelle son chien)
"Té ! Tapinia; Té", (tiens, taupin, tiens)
"Té, Té, Té, Tapinia", (tiens, tiens, tiens, taupin)
"Té", (Tiens)
"Dau pâ", du pain.
Mais dans les grands pacages, la corne remplaçait le "Huchage".
Et, depuis la dernière guerre mondiale, avec l'apparition des barbelés, petits bergers et bergères ont disparu.
Jusqu'en 1945-1950, cette tâche était confiée aux enfants.