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26 juin 2017

2. Histoire du Village des Ouches (2/5)

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Thibaud s'éloigna de Guillaumette, se retournant de temps à autre pour admirer la gracieuse silhouette de la jeune fille, toujours assise parmi ses moutons.
Le soleil couchant l'enveloppait d'une poussière d'or.
La forme gracile se détachait sur la verdure pâle de la prairie.
Le ruisseau scintillait à ses pieds, les fleurs s'épanouissaient et exhalaient leurs parfums.
Ces lieux, si désolés tout à l'heure, semblaient s'être emplis de joie.
Après un dernier regard, le jeune homme pénétra dans la forêt, escorté par le ramage des oiseaux.
Son cœur battait la chamade.
Maintenant qu'il avait revu Guillaumette, il savait qu'il ne pourrait pas vivre sans elle.
Et puis tout, dans l'attitude de la bergère, prouvait que ses sentiments étaient partagés.
Thibaud décida de rentrer au village, il ne voulait pas s'attarder dans la forêt, le soir venu.

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Les histoires racontées aux veillées lui revenaient en mémoire : la galipote, la bigourne, le garou qui hantaient les nuits, étaient si effrayants qu'ils auraient donné des jambes à un cul-de-jatte.
Et puis, le bûcheron avait besoin de marcher et de réfléchir.
Comment allait-il annoncer à Pierre et Marie, ses parents, qu'il voulait amener sous leur toit une bouche de plus à nourrir ?
Certes, Guillaumette était charmante, mais tellement délicate.
Pourrait-elle assumer les pénibles travaux des champs, beaucoup plus épuisants que la garde des moutons ?
Jamais sa mère, si vaillante, si dure à l'ouvrage, n'accepterait une bru qui ne prendrait pas part aux tâches agricoles et ménagères.
Le vieux Pierre, lui, la trouverait sans doute trop mince, trop fragile pour mettre des enfants au monde et des enfants, il en fallait....il en mourait tant en bas âge et puis, qui assurerait l'avenir des parents trop âgés pour travailler, si des fils ne naissaient pas ?

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De plus, la famille de Guillaumette était aussi pauvre que la sienne et le trousseau qu'elle apporterait serait bien maigre.
Pas de quoi adoucir le père et la mère.
Et puis, si les parents de la jeune fille ne voulaient pas, eux non plus, de ce bûcheron sans le sou qui n'avait que ses deux bras pour seule fortune ?
Il y aurait aussi le seigneur du Puy du Fou et le seigneur d'Ardelay à affronter.
Accepteraient-ils le mariage alors qu'ils se détestaient tant et se cherchaient sans cesse querelle ?
Tout à ses pensées, Thibaud ne vit pas le temps passer et la course lui parut rapide jusqu'aux Ouches.
Comme chaque fois qu'il regagnait son village, il fut frappé par la beauté des lieux.
Le château se dressait sur une éminence, attirant et inquiétant le regard.
Dans le couchant, il projetait son ombre sur les maisons du village qui se pressaient les unes contre les autres, si humbles devant le géant de pierre, comme partagées entre la crainte et l'espoir de sa protection.
Le donjon dominait tout, raide, percé de rares meurtrières.

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Dans une attitude de défi, il surveillait les alentours : le hameau, les chaumières éparses, les masses verdoyantes du Bois de l'Etang, les espaces marécageux où s'endormaient les eaux paresseuses du Petit Lay et, là-bas, dans le lointain, les tours rivales d'Ardelay.
A leur vue, Thibaud se souvint de ses craintes et des menaces qui planaient sur son avenir.
Mais, comme il était jeune et amoureux, il se sentait la force de surmonter tous les obstacles même ceux qui semblaient les plus infranchissables.

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