Le 6 janvier, c'est l''Epiphanie.
La fête des Rois se célèbre chaque année le 13ᵉ jour après Noël.
Elle représente l'adoration des Rois mages devant la crèche.
La première reconnaissance du Christ par les hommes est une fête chrétienne ancrée dans les traditions.
Jésus étant né à Bethléem de Judée au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem en disant :
"Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage."
Aucune autre information ne sera donnée sur l'identité, la provenance ou même le nombre précis de ces mystérieux mages venus d'Orient.
Ils jouèrent cependant un rôle crucial auprès de l'enfant-roi le plus célèbre de l'humanité.
Ils sont avant tout un signe et un message.
C'est d'eux que le roi Hérode, souverain à Jérusalem, apprend la venue au monde d'un autre roi des Juifs.
Hérode est vieux et malade.
Après avoir assis son pouvoir sur le meurtre, il s'inquiète de sa succession.
Et voilà que des étrangers lui parlent d'un nouveau-né qu'ils veulent adorer comme roi !
Hérode rassemble alors grands prêtres et scribes.
Ils extraient du livre du prophète Michée la citation désignant Bethléem comme lieu de naissance de "celui qui doit régner sur Israël" et Hérode y envoie les mages, bientôt guidés par l'étoile qui finalement s'arrête au-dessus de l'endroit où repose l'enfant.
Aussitôt, les voyageurs se prosternent et présentent à Jésus leurs offrandes.
Puis, avertis en songe d'un danger, ils rentrent dans leur pays sans retourner chez Hérode.
Heureuse inspiration puisque Hérode, roi terrestre, voulait les interroger afin de mettre à mort le roi céleste.
Furieux d'avoir été trahi, Hérode ordonne alors le massacre de tous les enfants de moins de deux ans se trouvant à Bethléem.
Ce sera "le massacre des innocents".
Inutile, car Jésus est déjà en Égypte.
Dans l'histoire, le choix des mages n'est pas fortuit.
Ils sont des étrangers venus d'Orient et, selon l'expression même des juifs, des païens ou "Gentils".
Néanmoins, ce sont eux qui identifient Jésus comme le Messie, qui lui offrent l'or qui honore le roi, l'encens qui honore le dieu et la myrrhe qui accompagne la mort.
L'astre qu'ils ont suivi, l'étoile, a beau être mentionné dans la Bible comme désignant le Sauveur, le peuple élu ne l'a pas reconnu.
Seuls des païens qui n'attendaient pas de Messie, s'agenouillent devant son berceau.
Les Rois Mages représentent non seulement le monde païen, mais aussi et surtout le monde entier, l'universalité.
Voilà pourquoi ils viennent d'Orient, c'est-à-dire, de là où le soleil se lève.
Et ils y retournent afin d'annoncer ce qu'ils ont vu à Bethléem.
Ils représentent l'humanité dans sa totalité et sa diversité.
Ils résument tantôt les trois races : blanche, asiatique et noire, tantôt les trois âges de la vie : vieillard, homme d'âge mûr et jeune homme imberbe.
Quant à leur qualité de roi, elle s'explique, elle aussi, sur le plan du symbole.
Les mages sont rois, car ils incarnent les nations païennes converties au christianisme.
Cette royauté des mages trouve également sa justification dans les Écritures :
"Les nations vont marcher vers ta lumière et les rois vers la clarté de ton lever…
La fortune des nations viendra jusqu'à toi."
Un texte du XII siècle les décrits même de façon très explicite, comme s'ils étaient de vieilles connaissances :
"Le premier s'appelait Melchior.
C'était un vieillard à cheveux blancs et à longue barbe.
Il offrit de l'or au Seigneur, signe qu'il reconnaissait sa royauté.
Le second, Gaspar, jeune encore, imberbe et rouge de peau, lui offrit de l'encens pour reconnaître sa divinité.
Quant au troisième, de visage noir et portant également la barbe, il avait pour nom Balthazar et présenta de la myrrhe…"
Trois offrandes, trois races, trois âges, trois personnes pour un seul Dieu… d'où, trois Rois Mages auprès de la crèche.