La Belle Histoire.
Je voudrais vous raconter une histoire belle, émouvante qui prend ses racines dans notre pays (la Vendée).
En un mot, une histoire véridique.
Une petite fille de neuf ans et sa sœur d'une année plus âgée sont les héros principaux.
Leurs parents ont disparu dans la tourmente de 1793 et les voila fuyant les Mayençais, accompagnés de leur vieille gouvernante.
Elles quittent la Verrie pour rejoindre Mortagne puis Cholet.
"A la Loire, à la Loire !!".
C'est le cri que poussent femmes, vieillards et enfants après la déroute de Cholet.
Nous sommes le 18 octobre 1793 à Saint-Florent.
La Loire est sillonnée de barques et ses rives couvertes de fugitifs exténués.
Les deux enfants et leur gouvernante sont là, épuisés, les yeux hagards et mortes de faim.
Elles recherchent quelques nourritures.
Errant à travers les champs, elles découvrent quelques pommiers au loin.
Elles y courent.
En effet, quelques pommes en haut de l'arbre, mais si hautes !
Elles ramassent des pierres pour les faire tomber et soudain, un cavalier, un bleu à cheval se dirige vers elles.
Lui : "Que faites-vous ici, malheureuses ?".
Elles : "Ayez pitié de nous, nous venons de si loin et nous mourront de faim".
Lui : "D'où venez-vous donc"
Elles : "De la Vendée, de la Gaubretière. Nous allons ne cherchions que quelques pommes avant de franchir la Loire"
Lui : "N'ayez pas peur"
Le cavalier est touché par la jeunesse des enfants.
Se haussant sur ses étriers et avec son grand sabre, il fait tomber les pommes.
Lui : "Mes enfants, n'allez pas plus loin, ne passez pas la Loire, ce serait courir à une mort certaine.
Fuyez par ici et retournez chez vous".
Les années ont passés et les enfants ont grandi.
L'une d'elles s'est mariée.
Un beau jour, à son fils Paul, elle raconte son odyssée.
Le jeune garçon est tout à coup frappé par l'émotion qui saisit son père au fur et à mesure que se déroule le récit de sa mère.
Quand elle arrive à la scène des pommes, il voit jaillir de grosses larmes des yeux de son père qui tout à coup pousse un cri et se jette dans les bras de sa mère.
Lui : "Ah ! Ma chère femme, que Dieu est bon, ce cavalier, ce bon bleu….c'était… c'était moi !"
"Qui aurait dit alors, que l'une des petites filles que j'ai sauvée d'une mort certaine, serait un jour ma femme ?".
Ce petit Paul devint un jour député de la Vendée.